Devenez des activistes !

Plus d’un millier de scientifiques spécialistes du climat exhortent le public à devenir des activistes

« Nous avons besoin de vous », déclare Scientist Rebellion, qui comprend les auteurs des rapports du GIEC sur les changements climatiques, alors que les diplomates se réunissent dans le cadre de la Cop28.

4 décembre 2023 – Damien Gayle – traduction deepl / Josette – voir l’article original sur The Guardian


Wolfgang Cramer a participé pour la première fois aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans les années 90. Il a travaillé sur le deuxième rapport d’évaluation, publié en 1995, qui confirmait l’existence d’un dérèglement climatique d’origine anthropique. À cette époque, personne ne pouvait dire qu’il ne savait pas ce qui se passait.


Près de trois décennies plus tard, M. Cramer a fait partie de l’équipe scientifique internationale qui a préparé le sixième rapport du GIEC. La conclusion de ce rapport, rendue en mars dernier, lance à la civilisation humaine un sombre « dernier avertissement » : la biosphère est sur le point de subir des dommages irrévocables.

Aujourd’hui, alors que les diplomates se réunissent à Dubaï pour le 28e cycle de négociations sur le climat de la Cop, au cours d’une année qui devrait être la plus chaude jamais enregistrée et alors que les émissions de carbone continuent d’augmenter, M. Cramer est l’un des 33 auteurs du GIEC parmi les 1 447 scientifiques et universitaires qui ont signé une lettre ouverte appelant le public à prendre des mesures collectives pour éviter l’effondrement du climat.


« Nous sommes terrifiés », préviennent-ils. « Nous avons besoin de vous. »


« Où que vous soyez, devenez un défenseur ou un activiste du climat », implore la lettre, publiée lundi par Scientist Rebellion, un groupe d’activistes du climat. « Rejoignez ou créez des groupes qui militent en faveur de politiques visant à garantir un avenir meilleur. Contactez les groupes actifs dans votre région, renseignez-vous sur leurs réunions et participez-y.


« Si nous voulons créer un avenir vivable, l’action climatique doit cesser d’être quelque chose que les autres font pour devenir quelque chose que nous faisons tous. »


Cette lettre est envoyée alors que les délégués se réunissent aux Émirats arabes unis, un pays riche en pétrole, pour la Cop28. Ils y débattent de la question de savoir s’il convient d’ « éliminer » ou de « réduire progressivement » l’utilisation des combustibles fossiles émetteurs de gaz à effet de serre, qui sont la principale cause du dérèglement climatique. Un fonds a été créé pour les pays les plus pauvres, pour lesquels les catastrophes liées au climat sont déjà une réalité.

Wolfgang Cramer déclare que lui et ses collègues scientifiques étaient de plus en plus frustrés. Les gouvernements occidentaux, les gouvernements européens ont tendance à dire : « Oh, nous faisons déjà beaucoup » », a-t-il déclaré au Guardian. « Et oui, bien sûr, nous devons nous en féliciter, nous devons nous réjouir de chaque petit pas dans la bonne direction.


« Mais je pense que l’échec de la communication en ce moment est de parler suffisamment de l’inadéquation, de la déconnexion totale, entre les engagements que nous voyons de la part des gouvernements lors des Cop, et dans la mise en œuvre de leurs engagements à la maison, d’une part, et les objectifs clairs de l’accord de Paris, d’autre part. »


En amont de la Cop28, le Programme des Nations unies pour l’environnement a lancé un avertissement sévère selon lequel les politiques nationales de réduction du carbone sont si insuffisantes que le réchauffement de 3 °C (5,4 °F) par rapport aux niveaux préindustriels sera atteint au cours de ce siècle, soit le double de la limite de 1,5 °C (2,7 °F) qui, selon les accords de Paris sur le climat, permettrait d’éviter les effets les plus catastrophiques de l’effondrement du climat.

« Aucun pays n’agit dans le sens d’un réchauffement de 1,5°C », indique la lettre de Scientist Rebellion. « Poursuivre sur cette voie entraînera des souffrances indicibles. De grandes parties de notre planète deviendront inhabitables, créant des centaines de millions de réfugiés, des famines sans précédent et de graves conflits politiques ».


Mais « nous n’avons pas à nous résigner à cet avenir », insiste le rapport. « Les solutions existent, mais leur mise en œuvre dépend d’une « mobilisation à grande échelle de la société » pour vaincre les intérêts particuliers qui profitent du statu quo.


« Nous devons rapidement abandonner les combustibles fossiles, mais la Cop28 est présidée par le PDG d’une compagnie pétrolière, ce qui illustre l’influence profonde de ce pouvoir bien établi », ajoute la lettre.


Minal Pathak, professeure associée au centre mondial pour l’environnement et l’énergie de l’université d’Ahmedabad et autre signataire, était scientifique principal dans l’unité de soutien technique du groupe de travail III du sixième rapport du GIEC, qui portait sur l’atténuation de la dégradation du climat. Tout comme M. Cramer, elle s’est sentie frustrée par l’impuissance apparente des avertissements des scientifiques. Elle a déclaré au Guardian qu’elle était en fait en colère.

« À un moment donné, on aurait pu penser que la rédaction d’articles percutants dans des revues de grande qualité ou la publication de rapports de l’ONU étaient la solution pour établir des preuves », a-t-elle déclaré. « Mais apparemment, cela ne fonctionne pas, n’est-ce pas ? Ou ne fonctionne pas comme il le faudrait. Je suis vraiment, vraiment déçue de la façon dont les choses se passent. J’ai une fille adolescente et j’ai vu ce qui s’est passé pendant une décennie. Qu’est-ce qu’il faut faire, vraiment, pour agir ? »



Un enjeu mondial pour la santé

Lettre ouverte de la communauté médicale et sanitaire mondiale à la COP28 sur les combustibles fossiles

https://cop28healthletter.com/french/

Cher président désigné de la COP, 

Cette année, les dirigeants mondiaux rassemblés aux EAU pour faire le point sur leurs engagements climatiques se concentreront pour la première fois sur une planification officiellement dédiée à la santé. Nous, les signataires de cette lettre, vous soutenons dans vos efforts de placer la santé au premier plan de la COP 28.

En tant que leaders mondiaux du domaine de la santé, nous nous engageons à offrir santé et bien-être à tous. Sans un climat sûr et stable, cet objectif est irréalisable. L’Accord de Paris a entériné le « droit à la santé » comme obligation essentielle de l’action climatique. Pourtant, les communautés, les professionnels de santé et les systèmes de santé du monde entier sont déjà confrontés aux conséquences préoccupantes de l’évolution du climat. La fréquence et la gravité des phénomènes météorologiques extrêmes induits par le changement climatique s’intensifient ; nombre de pays luttent contre les conséquences sanitaires des chaleurs extrêmes, de tempêtes inédites, d’inondations, de l’insécurité hydrique et alimentaire, des feux de forêt et du déplacement des populations. Pour que la COP 28 soit réellement une « COP de la santé », elle doit s’attaquer à la cause profonde de la crise climatique : la poursuite de l’extraction et de l’utilisation des combustibles fossiles, notamment le charbon, le pétrole et le gaz. Nous lançons un appel à la présidence de la COP 28 et aux dirigeants de tous les pays pour qu’ils s’engagent à accélérer la suppression progressive, juste et équitable des énergies fossiles, car il s’agit de la trajectoire qui déterminera la santé de tous. 

En mettant fin à notre dangereuse dépendance envers les énergies fossiles, nous améliorerons les perspectives de santé des générations futures et sauverons des vies. Il est essentiel de maintenir l’augmentation des températures mondiales en dessous de l’objectif de 1,5 °C de l’Accord de Paris pour garantir la santé et la prospérité économique de tous. Or, seule une suppression progressive rapide des combustibles fossiles nous permettra d’y parvenir. En limitant le réchauffement planétaire, cette suppression progressive des combustibles fossiles protégera notre santé des conséquences dévastatrices des événements extrêmes et empêchera de nouvelles dégradations écologiques et pertes de biodiversité. Si nous maintenons notre dépendance, les conséquences pour la santé seront désastreuses, tout comme la perte de ressources naturelles et de services écosystémiques cruciaux pour la santé des espèces humaines et non humaines. Nous mettrions donc en danger « One Health » (Une seule santé) et la santé de la planète.

Outre les conséquences du climat sur la santé, la pollution de l’air, en partie due à l’utilisation de combustibles fossiles, provoque 7 millions de décès prématurés chaque année. Le coût économique des conséquences de la pollution de l’air sur la santé s’élevait à plus de 8,1 mille milliards de dollars, soit 6,1 % du PIB mondial, en 2019. En améliorant la qualité de l’air, les gouvernements s’attaquent directement au fardeau que représentent de nombreux cancers, les maladies cardiaques, les troubles neurologiques comme les accidents vasculaires cérébraux, ainsi que les maladies respiratoires chroniques aiguës comme l’asthme ou la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). L’investissement dans les sources d’énergie propre permettra d’économiser chaque année des centaines de milliards de dollars en dépenses de santé associées à la pollution de l’air, tout en réduisant les pertes économiques issues des phénomènes météorologiques extrêmes dont les dommages s’élevaient à 253 milliards de dollars en 2021

Supprimer progressivement, entièrement et rapidement le recours aux combustibles fossiles s’avère la meilleure façon d’assurer la qualité de l’air, de l’eau et de l’environnement, sans laquelle nous ne pourrons vivre en bonne santé. Nous ne pouvons pas nous reposer sur des solutions inadéquates et peu fiables, comme le captage et stockage du carbone (CCS). Elles prolongent l’utilisation des énergies fossiles, sans générer immédiatement de réelles améliorations en termes de santé, comme une transition vers les énergies renouvelables le ferait. Les fausses solutions comme le CCS risquent d’accroître les émissions nocives, de faire pression sur la santé des communautés au fardeau disproportionné et de retarder notre avancée vers un réel progrès climatique.

La transition énergétique doit être juste et équitable pour tous. La transition vers un avenir d’énergies propres offre la possibilité de remédier aux injustices d’un système de dépendance aux énergies fossiles. Elle peut adopter une approche systématique et mettre l’accent sur la santé, l’attention aux autres et le bien-être de la communauté, en veillant à n’oublier personne. Les dirigeants du monde entier doivent s’assurer que tout le monde, y compris les États fragiles et les communautés les plus reculées et exclues, a accès à une énergie propre, résiliente, accessible, fiable, abordable et non polluante, mais aussi aux nouvelles technologies pour exploiter au mieux ces énergies. Une transition juste présente l’opportunité de réduire les inégalités de santé auxquelles sont confrontées les minorités et les communautés marginalisées, notamment lorsqu’il s’agit des conséquences sanitaires de l’utilisation actuelle des énergies fossiles et de notre dépendance. 

Le déverrouillage de financements s’avère décisif pour une transition juste et saine. Nous ne pourrons atteindre nos objectifs climatiques et sanitaires qu’en arrêtant d’investir dans les énergies fossiles pour privilégier les solutions avérées pour le climat et la santé. Chaque année, les pays dépensent des centaines de milliards de dollars pour subventionner l’industrie des énergies fossiles, alors que cet argent pourrait contribuer à la création d’un avenir sain. Les pays aux revenus élevés, les institutions financières de développement et le secteur privé doivent augmenter drastiquement leurs engagements — et les honorer — de favoriser les investissements dans les énergies propres, la qualité de l’air et le développement économique pour les communautés les plus touchées par le changement climatique et la pollution issue des combustibles fossiles.

Les intérêts du secteur des énergies fossiles n’ont pas leur place dans les négociations climatiques. Il faut interdire à l’industrie des énergies fossiles de poursuivre sa campagne décennale d’obstruction de l’action climatique aux négociations de la CNUCC et en dehors. Tout comme l’industrie du tabac n’a pas le droit de participer à la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac, il faut impérativement protéger la collaboration mondiale en matière de progrès climatique du lobbying, de la désinformation et des retards privilégiés par les intérêts de l’industrie.

Sans une action climatique ambitieuse, le fardeau des systèmes de santé et des professionnels de santé sera insurmontable. Les avancées de santé des dernières décennies auront été en vain, et nous verrons les conséquences nocives du changement climatique détruire toute chance d’avenir sûr, équitable et juste. 

En cette année extraordinaire, la santé étant pour la première fois au programme de la COP, nous vous sommons de faire réellement progresser le climat : engagez-vous en faveur de l’accélération d’une suppression progressive, juste et équitable des énergies fossiles ; présentez la transition énergétique renouvelable comme la trajectoire qui décidera de la santé de tous. 

Cordialement,

Dirigeants d’organisations mondiales de la santé (par ordre alphabétique)

Dr. Githinji Gitahi, CEO, Amref Health Africa

Dr. Pam Cipriano, President, International Council of Nurses

Dr. Salman Khan, Liaison Officer for Public Health Issues, International Federation of Medical Students’ AssocIations

Dr. Naveen Thacker, President, International Pediatric Association

Dr Christos Christou, International President, Médecins Sans Frontières

Dr. María del Carmen Calle Dávila, Executive Secretary, Organismo Andino du Salud (Andean Health Organization)

Prof. Luis Eugenio de Souza, President, World Federation for Public Health Associations

Dr. Lujain Alqodmani, President, World Medical Association

Leaders régionaux dans le domaine de la santé (par ordre alphabétique)

Dr. Mary T. Bassett, Director, FXB Center for Health and Human Rights, Harvard University

Dr. Fiona Godlee, Former Editor-in-chief of the British Medical Journal

Prof. (Dr.) Arvind Kumar, Chairman, Institute of Chest Surgery, Chest Onco Surgery and Lung Transplantation, Medanta Hospital, India

Dame Parveen Kumar, Emeritus Professor of Medicine and Education, Barts and The London School of Medicine and Dentistry

Dr. Lwando Maki, Secretary, Public Health Association of South Africa

Dr. Jemilah Mahmood, Executive Director, Sunway Center for Planetary Health – Malaysia

Dr. Kari C. Nadeau, MD, PhD, Chair of the Department of Environmental Health at Harvard School of Public Health

Prof. (Dr.) K Srinath Reddy, Past President of Public Health Foundation of India


Cette lettre est soutenue et approuvée par d’organisations nationales de santé :

AFRICA

Ong Zéro Décès en Donnant La Vie, Côte d’Ivoire

Dr. Agonafer Tekalenge, President, Ethiopian Public Health Association

Dr. Adeline Kimambo, Executive Secretary, Tanzania Public Health Association

African journal of gastroenterology and hepatology, Egypt

The Board of the Public Health Association of South Africa

Annals of Health Research – The Journal of the Medical and Dental Consultants Association of Nigeria, Nigeria

Nurses Across The Borders Humanitarian Initiative, Nigeria

Youth Advocacy and Development Network, Uganda

ASIA

Global Journal of Medicine and Public Health, India

Green Practice Japan, Japan

Health and Global Policy Institute, Japan

Khyber Medical University Journal, Pakistan

CENTRAL & SOUTH AMERICA

Dr. Vital Ribeiro, Chair, Associação Civil Projeto Hospitais Saudáveis, Brazil

Dr. Rosana Teresa Onocko Campos, President, Associação Brasileira de Saúde Coletiva, Brazil

ACT Health Promotion, Brazil

Health Hospitals Project, Brazil, US

Fundación Colombiana del Corazón, Colombia

Asociación Latinoamericana De Pediatría, Uruguay

EUROPE

Diederik Aarendonk, Forum Coordinator Global Health Organization Leadership, European Forum for Primary Care

Dr. Ansgar Gerhardus, Board Chair, German Public Health Association

Prof. Kevin Fenton, President, UK Faculty of Public Health

Dr Latifa Patel, Representative Body Chair, British Medical Association

Kamran Abassi, Editor-in-Chief, British Medical Journal

Dr. Richard Smith, Chair, UK Health Alliance on Climate Change

Sheila Sobrany, President, Royal College of Nursing

Diana Zeballos, Executive Secretary, Sustainable Health Equity Movement

EuroHealthNet, Belgium

Association of Basic Medical Sciences of Federation of Bosnia and Herzegovina, Bosnia and Herzegovina

International Federation of Medical Students’ Associations – Denmark, Denmark

KLUG – German Alliance on Climate Change and Health, Germany

Deutsche Gesellschaft für Epidemiolgie e. V, Germany

Galician Health Service, Spain

Tsubaki Diseño Slu, Spain

Swedish Doctors for the Environment, Sweden

Doctors for the Environment Switzerland, Switzerland

Health for Future Switzerland, Switzerland

Public Health Schweiz, Switzerland

International Society of Doctors for the Environment, Switzerland

Faculty of Medicine, University of Geneva, Switzerland

Santé En Transition, Réunion

Palliative Care Sustainability Network, UK

Greener Practice, UK

World Health Innovation Summit, UK

Ride For Their Lives, UK

OCEANIA

Dr. Kate Wylie, Executive Director, Doctors for the Environment Australia

Dr. Frances Peart, President & Board Chair, Climate and Health Alliance Australia

Veterinarians for Climate Action, Australia

NORTH AMERICA

Katie Huffling, DNP, Executive Director, Alliance of Nurses for Healthy Environments

Canadian Medical Association, Canada

Canadian Health Association for Sustainability and Equity, Canada

Canadian Association of Physicians For The Environment, Canada

Medical Society Consortium on Climate and Health, US

Climate Psychiatry Alliance, United States

Climate Health Now, United States

Michigan Clinicians for Climate Action, United States

Physicians for Social Responsibility/Sacramento, United States

Physicians for Social Responsibility Pennsylvania, United States

Carolina Advocates for Climate, Health, and Equity, United States

Greater Boston Physicians for Social Responsibility, United States

Washington Physicians for Social Responsibility, United States

Boston College Global Observatory on Planetary Health, United States

Georgia Clinicians For Climate Action, US

Climate and Health Foundation, US

Fundacion Plenitud, US

San Francisco Bay Physicians For Social Responsibility, US

Vermont Climate and Health Alliance, US

Solavida, US

Physicians For Social Responsibility – Florida Chapter, US   


Si votre organisation souhaite soutenir la lettre, veuillez utiliser ce formulaire.



Faites entendre votre voix

Un projet des Territoires de la mémoire

vers juin2024.eu / juin2024 le Blog

Chaque élection rencontre le risque d’une émergence de partis d’extrême-droite, ce phénomène a pu s’observer ces dernières années à travers toute l’Europe… et la Belgique n’est pas épargnée. Mais au-delà de cette menace directe, chaque échéance électorale se confronte à la propagation de discours populistes, d’idées mettant à mal nos démocraties, et ce jusqu’au cœur de partis dits « classiques ».

Et puis il y a les citoyen·ne·s, parfois enthousiastes ou engagé·e·s, mais souvent désillusionné·e·s d’une représentation politique dans laquelle ils et elles ne se reconnaissent pas, d’un système qui laisse un sentiment d’impuissance.
C’est dans ce contexte que les Territoires de la Mémoire relanceront la campagne de sensibilisation Triangle Rouge, et au cœur de celle-ci, le projet Porte-Voix !

Porte-Voix ! , c’est l’envie de se faire entendre, de collecter la parole des citoyennes et des citoyens tout au long de l’année 2023 et de convertir ces paroles, nos revendications, nos exigences en quelque chose de beau.

Concrètement, les Territoires de la Mémoire souhaitent rassembler autour de ce projet une diversité de partenaires qui participeront à collecter les voix citoyennes et de les « esthétiser » par le biais d’ateliers artistiques afin qu’elles trouvent leur place dans une exposition collective qui verra le jour à l’aube des élections de 2024.

Enfin, nous souhaitons que ces voix soient réellement considérées, c’est pour cela que le projet devra s’achever sur une « phase d’influence « . En effet, nous souhaitons investir pleinement notre rôle de porte-voix en amplifiant les paroles qui nous seront confiées afin de les porter aux oreilles de nos représentant·e·s politiques et de faire vivre ces exigences citoyennes pendant et après cette période électorale.

Si vous aussi vous souhaitez participer avec vos publics à ce projet, n’hésitez pas à nous rejoindre !


Comment ?

Ci-dessous, une ébauche de la méthodologie que nous mettons en place avec nos groupes dans le cadre de ce projet.
Porte-Voix ! est un dispositif qui suscite l’expression et la créativité autour des enjeux de société, et qui s’intègre dans la Campagne Triangle Rouge.

Porte-Voix ! s’articule en 3 étapes :
  • Récolte de la parole, auprès de différents publics à travers des animations, des supports d’expressions variés, des techniques artistiques, autour de la phrase « Pour demain, j’exige… » → de février à décembre 2023
  • Création d’une exposition qui rassemble les productions écrites et créations réalisées → de mars à mai 2024 à la Cité Miroir
  • Construction d’une interpellation politique → de mars à juin 2024
Concrètement !
  • Avec les groupes, la démarche se passe en 2 étapes :

« Je m’informe, je découvre… « , à travers une exposition, une animation, un spectacle, etc. sur différentes thématiques.

« Je m’exprime autour de mes exigences pour demain… « , à travers un atelier d’écriture, un atelier créatif (typographique, collage, slam,…), des photos, des captations sons-vidéos…

  • Avec les individuels : interviews, dispositifs d’expression mobile.
Personne de contact ?

claraderhet@territoires-memoire.be ou 04/250 99 58



Pétition pour le bilan carbone obligatoire des projets industriels et immobiliers en Wallonie

proposé par Laetitia


Pour l’intégration obligatoire d’un bilan carbone dans le dossier des gros projets immobiliers et industriels !

Nous sommes un petit groupe de citoyens qui militons actuellement pour rendre obligatoire le bilan carbone complet pour les grands projets immobiliers et industriels en Wallonie.

Pour cela, nous utilisons le système de pétition officiel du Parlement, un processus citoyen prévu dans le cadre du droit de pétition (article 28 de la Constitution). L’objectif est d’atteindre 1000 signatures avant juillet pour obtenir une audition auprès de la Commission compétente. Les signataires doivent avoir plus de 16 ans, résider en Wallonie et s’identifier via la plateforme d’authentification fédérale (itsme, lecteur de carte ID + code PIN, ou token).

Lien : https://www.parlement-wallonie.be/pwpages?p=petition-detail&id=247

S’il est facile de trouver 1000 personnes qui soutiennent notre demande, il est plus difficile d’obtenir qu’elles signent effectivement. La procédure est complexe et en plusieurs étapes (se connecter, créer un compte, retourner à la pétition pour signer) et beaucoup de personnes ne vont pas jusqu’au bout, parfois sans le savoir.

Votre signature est d’autant plus précieuse, et nous vous remercions pour votre contribution !

Pourquoi signer cette pétition ?

À tous les niveaux de pouvoir, de l’Europe à la Région concernée, des engagements ont été pris pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de plus de moitié d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone (zéro émissions nettes) en 2050. Pour avoir une chance d’atteindre ces objectifs, il faut mettre en place rapidement des dispositifs contraignants qui permettent d’évaluer d’abord l’impact, puis la pertinence des aménagements et projets au regard de la trajectoire climatique visée. Or, il n’existe pour le moment aucune obligation en ce sens, et lorsqu’un bilan carbone est présenté, il exclut souvent le scope 3 (émissions indirectes), ce qui fait qu’un aéroport n’y compte pas les avions, qui sont pourtant sa première source d’émissions. 

Notre demande vise à combler ce manque, et sa mise en pratique permettra aux citoyens de mieux proposer des alternatives qui réduiraient les émissions de CO2 de ces projets.

C’est d’ailleurs ce qu’a fait l’association des Shifters avec le projet de PAD Médiapark à Bruxelles, et nous nous en inspirons.

the shifters bilan carbone

Bilan Carbone du projet PAD MédiaPark – pdf


Libérons l’eau

A l’initiative du réseau international de l’Agora des Habitants de la Terre et du politologue Riccardo Petrella.

CME Group, premier groupe financier mondial pour les contrats dérivés et qui gère la Bourse de Chicago, a lancé il y a un an les premiers contrats à terme sur le prix de l’eau, dépendant du Nasdaq Veles California Water Index, un indicateur du prix de l’eau lancé en 2018 dans l’État fédéral américain., avec un marché actuel d’environ 1,2 milliard de dollars.

Aux côtés du CME Group opère le fonds d’investissement privé le plus puissant du monde, Black Rock, qui gère aujourd’hui 9,5 trillions de dollars et qui est en fait la troisième puissance financière mondiale après les États-Unis et la Chine. La société Black Rock détient des participations actionnaires dans 18 mille entreprises à travers le monde. En France est présente dans le capital, entre 5 et 7%, de 22 sociétés du CAC40 ! En 2020, Black Rock a produit un rapport sur les risques représentés par la raréfaction croissante de l’eau pour le business des entreprises actives ou étroitement dépendantes de l’eau. Le conseil donné : « sauvez votre business en mettant l’eau (.son prix).. La Bourse de Chicago a suivi.

La décision, donc, a été prise par deux sujets privés financiers, américains USA, d’envergure mondiale, indépendamment de tout contact connu avec les autorités publiques, notamment les parlements. Par ailleurs, pourquoi les autorités publiques sont restées sans réagir ? Pourtant…..les conséquences seront très dévastatrices.

Une décision inacceptable

Soumettre l’eau à la spéculation financière, alors que 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, que 3 milliards de personnes ne disposent pas d’installations de base pour se laver les mains avec de l’eau et du savon, et que deux millions de décès y sont liés chaque année, ouvre des scénarios encore pires. Cela conduira inévitablement à la marginalisation des territoires, des populations, des petits agriculteurs et des petites entreprises, dans le cadre d’une crise globale des écosystèmes, du climat, de l’économie, de la société et de la santé.

L’eau est la mère de tous les droits, mais sa cotation en bourse rendra en fait inutile la résolution fondamentale de l’Assemblée générale des Nations unies de 2010 sur le droit universel à l’eau.
Le but de la mobilisation internationale des 7-9 décembre

À l’occasion de l’anniversaire de cette triste date, une grande mobilisation mondiale, de Bruxelles à Milan, en passant par Rome, Rio de Janeiro, Rosario, l’Argentine, la Patagonie chilienne, Paris et le Canada, luttera pour la libération de l’eau de la bourse.
Dans certaines villes, comme à Milan, Montréal, Paris, Rio de Janeiro, les manifestations publiques concerneront principalement es groupes économiques et financiers qui ont décidé de mettre l’’eau en bourse et qui font partie, dès lors, des prédateurs de la vie.

On exigera la sortie immédiate et définitive de l’eau de la Bourse.

Dans d’autres, comme Bruxelles, Rome, Rosario, les manifestation s’adresseront, surtout aux institutions publiques, en particulier aux parlements responsables, à ce jour, partout, de leur silence et absence. Pourquoi ne sont-ils pas intervenus pour empêcher la mise en bourse de l’eau ? Sont-ils complices des décisions prises par des entités privées, au mépris des droits à la vie (des humains e des autres espèces vivantes). ?

Au Parlement Européen , au Parlement italien, à la Camera fédéral brésilienne, à la Camera de l’État de Santa Fé en Argentine, ….. nous remettrons une lettre publique aux représentants élus des citoyens pour dénoncer le silence inacceptable des pouvoirs publics et leur incapacité à défendre ce bien commun vital qu’est l’eau et le droit à la vie de tous les habitants et êtres vivants sur Terre.

Nous exigeons :

– L’interdiction des transactions financières sur l’eau. Oui à la vie et non au profit ;
– L’interdiction de la cotation en bourse des entreprises du secteur de l’eau : zéro bourse pour l’eau, un bien commun et un service public mondial ;
– le rejet de la monétisation de la nature et la reconnaissance du droit des rivières, des mers, des lacs, des glaciers et de leurs systèmes écologiques à exister en tant que tels ;
– la substitution du principe « pollueur payeur » par le principe « polluer est interdit ».
– Des actions en justice contre les États qui ne préservent pas et ne garantissent pas la régénération de l’eau et de la vie, et qui laissent la protection du monde naturel à la monétisation de la nature.
– La fin du capitalisme prédateur des terres et des autres ressources de la planète ;
– La création d’un Conseil mondial des citoyens pour la sécurité commune de l’eau de la Terre et l’établissement de l’Assemblée mondiale de l’eau ;

Écrivez avec nous aux élus et aux représentants gouvernements qui doivent prendre des mesures immédiates et définitives pour sortir l’eau des marchés financiers, et éviter de devenir complices d’un crime écologique, social, sanitaire et économique sans précédent

Contact : riseforclimatebelgium@gmail.com
0499.43.93.50


L’heure de vérité

OA - Liste
Plaidoyer en faveur d’une décroissance immédiate des émissions des gaz à effet de serre
Collectif

L’humanité est au bord de l’enfer. L’Anthropocène devient « pyrocène » sous nos yeux. Il n’est plus temps d’alimenter en gaz les feux de la croissance.

Ralentir, c’était hier. Nous ne l’avons pas fait. L’espérance, c’était avant-hier. On n’a pas ralenti.

Ce texte est une véritable exhortation. Pas à l’attention des politiques actuels. A l’évidence, elles/ils ne s’engagent pas dans la bonne direction.

Mais à l’attention des citoyens conscients et inquiets. Organisés ou pas. Des « Youth for climate », « Rise for climate », « climate justice », … A l’attention des enseignés et enseignants qui manifestent depuis des années. Des « Grands-parents », des familles, …

Ne laissons pas notre futur s’envoler en fumée.

Notre société se fracture et vouloir négocier des objectifs ‘acceptables pour tou.te.s n’est plus de mise. L’urgence est aujourd’hui de créer une rupture claire d’avec celles et ceux qui, par climato-scepticisme ou opportunisme, refusent d’envisager d’arrêter à court terme de brûler des combustibles fossiles.

Certes, décroître notre dépendance énergétique est un défi colossal. Quid de notre consensus social? Quid des nombreux avantages de l’accumulation de richesses ?

Mais ces défis, aussi gigantesques soient-ils, ne sont rien comparés au défi de survivre si notre climat devenait totalement erratique.

De l’ONU au GIEC (voir les références en fin de texte), des scientifiques du climat aux spécialistes de la santé humaine, le constat est sans appel. Pour survivre en tant qu’espèce, nous devons respecter un budget carbone de plus en plus restreint.

A compter de ce jour, chaque euro privé ou public qui sera investi dans l’infrastructure fossile, pétrolière, gazière ou charbonnière – routes, aéroports, centrales au gaz, 5G, agriculture intensive, élevage intensif de viande, industrie pétrochimique, étalement urbain… – fait payer par le citoyen et les consommateurs l’accélération de la destruction de leur propre maison la Terre. Il faut dire STOP au fossile ! Maintenant.

STOP aux nouvelles centrales au charbon, au pétrole ou au gaz.

Réduction drastique, chaque année, des importations des produits qui en sont dépendants dans leurs fabrications ou usages.

Moins de km parcourus en avions, tankers, voitures individuelles. Moins de mazout pour le chauffage des institutions collectives et des logements individuels. Et cela de façon constante, sur base annuelle.

Moins d’échanges commerciaux sur de longues distances, moins de commercialisation de produits non-utiles.

Ces constats sont sans appel. Et l’urgence, c’était hier !

Nous voulons plus de chants d’oiseaux, plus d’air pur, plus de calme, de sécurité et de nature en ville et sur les routes, plus de Voie lactée dans le ciel nocturne, plus de temps de loisir, de partage et d’engagement dans la société, plus de zones de baignades naturelles, plus de pistes cyclables, de trains et de trams, plus de nourriture saine et soutenable, plus d’économie et d’emplois durables, plus d’énergie renouvelable, plus d’écoquartiers zéro énergie, plus de services publics de qualité, plus de tourisme apaisé, plus de finance durable, plus de convivialité et de joie de vivre.

Nous appelons la société belge à un sursaut salvateur. Stop aux fossiles, maintenant.

Tous les politiques, quelles que soient leurs couleurs, devraient placer l’urgence climatique et la sortie des énergies fossiles au centre de leur action.

Lors de manifestations ou de pétitions : que les slogans soient précis.

Cessons tout soutien aux gouvernements pro-fossiles. Changeons de cap. Il n’est plus acceptable de remettre à plus tard les actions que la situation actuelle appelle.


2021