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Dominique Bourg
Non seulement on se détourne des avertissements provenant de scientifiques, mais encore on accuse les écologistes des malheurs climatiques qui seraient la cause des destructions qu’ils annoncent s’inquiètent, dans une tribune au « Monde », le philosophe Dominique Bourg et le mathématicien Nicolas Bouleau.
Plus la planète se dégrade, plus il est politiquement payant de dénier la situation. Pour le premier parti de France, le Rassemblement national, le « GIEC exagère », alors même que, depuis mai, des vagues de chaleur, des inondations record, et de feux de forêt n’ont cessé d’affecter nombre de régions de l’hémisphère Nord...
La prétendue post-vérité est incomptable tant avec le débat démocratique qu’avec l’anticipation, la réaction et l’adaptation à une réalité physiquement changeante. La vie politique exige que l’on puisse interpréter différemment et/ou vouloir changer tel ou tel aspect du monde. S’il n’est plus aucune description préalable commune du monde environnant, il n’est ni interprétations opposées d’un monde commun, ni changement de tel aspect de la réalité possibles.
Dans un amer journal « éco-philosophique » rassemblant chroniques et réflexions sur la structuration d’un courant politique « climatocynique », le philosophe Dominique Bourg trace une voie étroite pour la construction de démocraties vertes.
Dominique Bourg distille dans ce « journal » ses commentaires et réflexions sur l’actualité, où le constat pessimiste côtoie l’espoir du sursaut écologique. Avec une grande compréhension des enjeux de notre temps, il évoque tour à tour la convention citoyenne, le véganisme, la forêt primaire, l’écoféminisme, la pandémie de Covid, le glyphosate, le fascisme climatique ou encore les fantasmes de fuite sur Mars ou de « grand remplacement ». Ces années affreuses, sales et méchantes sont la source d’une réflexion de philosophie politique destinée à cerner les contours d’une démocratie écologique, impensable en dehors d’une bascule de civilisation. Les événements majeurs de ces dernières années sont ainsi l’occasion de dresser un état des lieux des maux de notre époque comme des défis qui nous attendent.
La réalité n’a que faire des illusions ou de l’apathie de l’opinion est des lâchetés des décideurs. Le dérèglement est là. Par Dominique Bourg, philosophe.
extrait de conf de fin d'année 2022. Les effets du changement climatique sur nous, humains mais aussi sur les animaux et les plantes y sont abordés de manièr...
Table ronde enregistrée à Orsay le 09/12/2022 - Adrastia, Cyril Girardin, Vincent Mignerot, Sylvie Van Der West, Dominique Bourg, Laurent Testot, Benoit Thévard,
Table ronde enregistrée à Orsay le 09/12/2022
Une question revient souvent quand on aborde la crise écologique, pourquoi est-il si difficile de changer les choses ? Dans « Chaque geste compte », Manifeste contre l’impuissance publique publié fin novembre chez Gallimard, Dominique Bourg et Johann Chapoutot mettent en cause le néo-libéralisme qui vide de sa substance le pouvoir politique et la démocratie. Entretien avec Dominique Bourg, l’un des penseurs de l’écologie politique en France.
D Bourg rappelle ensuite certaines des composantes du défi, climatique et plus généralement écologique, auquel nous sommes confrontés. Puis, il énumère les conditions indispensables à la relève de ce défi qui en passent par l’adoption de mesures contraignantes. Ces conditions touchent des sujets aussi différents que le paysage de l’information, la latitude des pouvoirs politiques locaux, la sobriété ou la justice, etc. Il n’est pas acquis, ni impossible, que nous puissions les satisfaire. À quoi il convient d’ajouter désormais un contexte international fort peu propice à une action globale concertée, à des fins climatiques et écologiques.
Le philosophe Dominique Bourg et l’économiste Emmanuel Hache débattent de l’importance cruciale des politiques énergétiques et des mesures imaginables pour garantir l’habitabilité de la Terre.
Rouler à 110 au lieu de 130 permet d’économiser instantanément jusqu’à 20% à 25% de carburant : bon pour le pouvoir d’achat comme pour le changement climatique. Des personnalités, dont Jean Jouzel et Dominique Bourg, proposent à chacun d’interpeller son député pour qu’il se positionne en faveur de cette mesure.
Face à l’urgence climatique, l’issue passe par une réduction drastique de notre consommation. Point de salut sans une refonte de notre modèle économique.
Dominique Bourg, philosophe franco-suisse, professeur honoraire à l'Université de Lausanne et spécialiste des questions environnementales et Olivier Sidler, membre fondateur et porte-parole de l'association négaWatt, qui prône la sobriété énergétique, sont les invités de France Inter.
Et si l’on changeait les règles du jeu ? Jusqu’à présent, l’ensemble des activités humaines se sont appuyées sur un rapport de prédation à l’égard de la nature. Désormais conscient des limites planétaires, notre monde industrialisé peut-il se repenser au point de voir la finitude des ressources comme un cadre structurant, boussole de notre développement futur ? Pour y parvenir, il nous faudrait alors envisager un mode de vie résolument plus sobre, et des changements culturels majeurs. Mais serait-ce vraiment un problème ? Avec leur ouvrage « Écologie intégrale : pour une société permacirculaire », les chercheurs Christian Arnsperger et Dominique Bourg nous posent les termes de l’équation. Charge ensuite à la société de la résoudre…
Vers un nouveau paradigmeLa modernité s’est caractérisée par une sorte d’extraction de l’homme, de son organisation sociale, de ses fins, de la nature, raval...
La Modernité occidentale est née de l’affirmation que la nature se réduisait à un agrégat mécanique de particules inertes, auquel les êtres humains étaient par nature et par destinée étrangers, puisque seuls au monde capables de penser. Quelques siècles plus tard, nous sommes sous la menace de chocs et d’effondrements successifs : l’essor impulsé par le mécanicisme moderne a fini par susciter les conditions de son propre dépassement, en rendant insoutenables ses conséquences environnementales et sociétales. Dominique Bourg, dans Primauté du Vivant, montre comment notre époque commence à comprendre à la fois que le vivant est un tout, et que ce tout pense.
Dérèglement climatique, disparition de la biodiversité, montée des eaux, acidification des océans, pollution plastique... La crise écologique prend des formes multiples, particulièrement visibles dans certaines régions du monde, et tout spécialement dans les territoires insulaires. Comment concilier une empreinte écologique radicalement réduite avec la pluralité actuelle de nos sociétés et de leur tissu économique ? La sobriété peut-elle nous permettre de respecter les limites planétaires sans renoncer à notre modernité ?
L’hypothèse que je défends est celle du climato-fascisme ou climato-cynisme. La Russie de Poutine est le premier empire à prendre au sérieux l’état du monde qu’est en train de façonner le dérèglement climatique, celui que vient de rendre public le 6ème rapport du groupe 2 du GIEC sur l’état de vulnérabilité des sociétés et des écosystèmes. Non bien sûr pour accélérer la décarbonation des économies – sa puissance militaire ayant été financée par nos achats de fossiles – mais pour profiter sans attendre du désordre mondial à venir, quitte à l’anticiper quelque peu en provoquant notamment par cette guerre une pénurie de blé. Autrement dit, le dérèglement climatique et l’effondrement du vivant nous précipiteraient dans un nouvel état de nature où les rapports de force doivent l’emporter, à des fins vitales, sur tout autre considération.