Vinz Kanté
Exploitation des peuples, pollution mondiale, exutoire des aliénés du travail... L'industrie du tourisme accumule les méfaits, écrit l'anthropologue Aude Vidal, qui appelle à son abolition.
Charbon, gaz et pétrole furent des outils de paix, assure le chercheur Pierre Charbonnier dans « Vers l'écologie de guerre ». Fini le « pacifisme libéral » : pour les grandes puissances, agir pour le climat devient un gage de stabilité.
Les organisations internationales – COP, Giec, Pnue – ont échoué à préserver le climat, laissant les grosses entreprises orienter les négociations. Une mascarade détaillée par Fabrice Nicolino dans « Le grand sabotage climatique ».
Dans « La ville stationnaire », un ingénieur et deux architectes livrent leur plan de lutte contre l’artificialisation des sols : la ville écolo, la cité du futur, sera celle qui cesse de s’agrandir. Débutons par un paradoxe statistique. Sur les cinq dernières années, la population française a cru à hauteur de 165 000 personnes par an. Vu la moyenne de personnes par ménage (2,2 aujourd’hui, contre 3,1 en 1960), on peut s’attendre à une augmentation proportionnelle du nombre de logements, soit autour de 80 (...)
Le tourisme, « vert » ou de masse, détruit territoires et rapports sociaux. Il transforme tout en marchandise, en produit à consommer, dénonce Henri Mora dans « Désastres touristiques ».
Les pêcheurs ne sont pas les seuls responsables des dégâts faits aux océans. Dans « L’imposture océanique », la journaliste Catherine Le Gall révèle le rôle de fondations philanthropiques et des ONG promarché défendant l’« économie bleue », autre nom de l’appropriation capitaliste des océans.
L’agriculture industrielle nourrit mal la population, et ses alternatives inoffensives ne sont destinées qu’aux classes aisées, défendent les auteurs du livre « Reprendre la terre aux machines ». Pour eux, les alternatives (bio, Amap) doivent s’inscrire dans un projet politique dépassant la seule question agricole : rompre avec les logiques de marché et de technologisation.
Pourquoi nos sociétés n’ont-elles quasiment pas évolué après Tchernobyl ? C’est la faute à l’État soviétique qui a tout fait pour dissimuler la vérité, suivi par plusieurs États occidentaux. Dans « Tchernobyl par la preuve », l’historienne Kate Brown se plonge dans la mère des catastrophes modernes et se propose simplement de raconter l’histoire des dépossédés.
Le plastique empoisonne la terre, les océans, et l’ensemble du vivant. Ses microparticules sont omniprésentes, au point que nous en ingérons quotidiennement. Et pourtant, montre l’enquête de Dorothée Moisan, les patrons de cette industrie se battront jusqu’au bout pour leurs profits.
L’aspiration au « monde d’après » a été étouffée par un « monde d’avant » plus autoritaire encore. Pour autant, le capitalisme arrive à une croisée de chemins, explique l’historien Jérôme Baschet. Dans « Basculements », il décrit la manière de le faire basculer vers une voie désirable, ouvrant sur des modes de vie antiautoritaires, collectivistes et écologiques.
Dans « Les Révoltes du ciel », les historiens Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher font le récit de la prise de conscience, entre les XVe et XIXe siècles, des conséquences des choix humains sur l’environnement.
Alors que banquiers et dirigeants se retrouvent à Davos, des milliardaires de la Silicon Valley rêvent de créer des îles artificielles indépendantes des États. Et leur permettant d’échapper aux conséquences du changement climatique. Ils discutent avec la Polynésie française pour implanter la première expérience. Rien de moins qu’un archipel construit ex nihilo, pour échapper à la montée des eaux — et aux normes étatiques. C’est le rêve que caresse The Seasteading Institute (TSI), une association basée à San Francisco qui rassemble certains cerveaux fortunés de la Silicon Valley.