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Omniprésente, la technique nous a été imposée par des choix politiques, explique l’historien François Jarrige. Pour lui, c’est à nous de construire une autre société. Car aucune technique n’est « miraculeuse ».
le consensus qui semble a posteriori s’être imposé en faveur du « progrès » technique a incité plusieurs penseurs à diagnostiquer un transfert de sacralité des religions traditionnelles vers les technologies contemporaines. L’historien britannique Arnold J. Toynbee notait au milieu du siècle dernier combien « la technologie a pris la place de la Religion comme intérêt suprême et objet d’aspiration (1) ». Jacques Ellul creusait la même idée en affirmant dans les années 1970, alors que grandissaient de nombreux doutes à l’égard du système technique industriel, que « ce n’est pas la technique qui nous asservit mais le sacré transféré à la technique (2) ».
Le gouvernement, en éliminant un contre-pouvoir soutenu par la paysannerie, a choisi son camp : celui du secteur agro-industriel. Un peu d’histoire nous rappelle que l’espace rural a toujours été le théâtre de luttes des classes.
Dans son dernier ouvrage, l’historien montre comment la notion de progrès est un instrument qui a servi historiquement à imposer certaines techniques au détriment d’autres.
Depuis quelques mois, les tenants de la croissance nous abreuvent d'appels à la sobriété : il s'agirait d'un remède nécessaire face aux pénuries d'énergie fossile à venir. Mais cette sobriété est-elle pour autant à la hauteur des enjeux écologiques contemporains ? Ne faudrait-il pas plutôt penser des politiques terrestres à partir de la question de la panne, de la maintenance et du démantèlement des infrastructures néfastes ?
Si nous ne changeons pas c’est parce que nous ne le voulons pas réellement, toujours enfermés dans le vieil imaginaire progressiste et productiviste, estime l’historien François Jarrige qui participera au Festival des solutions écologiques.
Quel rôle l’État a-t-il joué dans l’avènement des trajectoires industrielles à l’origine des crises écologiques contemporaines ? Quelle est sa responsabilité dans la formation du gigantisme technicien et la production des déséquilibres naturels aujourd’hui lourds de menaces ? Quelle pourrait être sa place dans les alternatives à inventer ? L’État est-il un frein à l’innovation ou son principal soutien ?
À la fin des années 1960, tandis que la question écologique s'affirme, les techniques pénètrent de plus en plus dans le champ de la critique sociale et politique. Alors que les oppositions aux grands…

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