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Cédric Chevalier
Paul et Vincent Burnand-Galpin avaient évoqué l’hypothèse d’un « moment Pearl Harbor », un choc écologique assez puissant pour faire basculer l’opinion publique dans le sens de l’écologie et permettre la mobilisation générale face à l’urgence existentielle. J’ai aussi écrit à ce sujet. C’était faire l’hypothèse d’une boucle de rétroaction négative (régulatrice) dans le système combiné de la Mégamachine et de la Biosphère...
Explication Toutes ces personnes se sont engagées, de nombreuses manières différentes (politique, science, activisme, essayisme, art, journalisme, associatif, administration, entreprise, consultance, etc.). Le « sans succès jusqu’à présent » signifie que l’Écocide est toujours en cours, qu’il n’y a eu aucune bifurcation dans la trajectoire écocidaire qui, selon de nombreuses mesures scientifiques objectives, s’est accélérée.
Dimanche, presque partout en Europe, et très cruellement en Belgique, l’écologie – au sens le plus large – a perdu une nouvelle bataille. Cette défaite est celle de l’ensemble du mouvement écologique. Une prise de recul montre que, plus qu’une bataille, et à force de défaites, c’est la guerre que perd l’écologie, depuis 50 ans qu’elle a émergé. Or l’enjeu de cette guerre est l’habitabilité planétaire pour les vivants, dont les Humains. Mais c’est en particulier la défaite de la forme « parti » qu’a prise ce mouvement depuis les années 1980. Le parti belge Ecolo en particulier, un des premiers à entrer dans un parlement national en 1980 précisément, se distingue depuis lors par son incapacité à parvenir au pouvoir et s’y maintenir structurellement, afin de pouvoir déployer son programme, en temps utile. La défaite du dernier étage de la fusée « écologie », celle du gouvernement de la société, devient dès lors une question existentielle. C’est pourquoi nous plaidons ici pour un aggiornamento total – une remise
Mardi 4 juin 2024, 5 jours avant les méga-élections 2024, où nous pourrons choisir nos représentants politiques dans de nombreuses assemblées : Parlement wallon, Parlement bruxellois, Parlement flamand, Parlement fédéral, Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Communauté française de Belgique), Parlement européen, etc. Plus quelques spécificités institutionnelles belges comme le Sénat, les assemblées bruxelloises spécifiques et la Communauté germanophone.
aviation, de masse ET soutenable ? Exiger que le complexe aérien réponde d’abord à certaines questions de faisabilité
J’ai lu un long thread de l’océanographe et climatologue allemand Stefan Rhamstorf sur twitter au sujet de l’AMOC (circulation méridienne de retournement Atlantique), ce grand courant océanique qui permet des échanges de chaleur entre les couches de l’océan, entre l’océan et l’atmosphère et entre les différentes parties du globe, au point qu’on peut le considérer comme le système de climatisation de la Terre.
Merci à vous, merci d’être si nombreux et merci pour votre accueil. Effectivement, bon, moi, je suis un peu comme le gouda, je suis mi-jeune mi-vieux et donc je ne sais pas où je vais me caser. Je suis entre les générations mais effectivement la jeunesse, bon, moi je trouve qu’on met trop la pression sur la jeunesse. Si vous regardez la pyramide démographique dans les démocraties et dans la plupart des pays du Nord, on va dire, la Chine compris, en fait, le corps électoral principal – mais là je ne veux pas parler de la Chine puisqu’il n’y en a pas – mais ce sont surtout des personnes qui ont plus de 40 ou plus de 50 ans donc il ne faut pas trop non plus de pression sur les jeunes qui malheureusement en termes de force électorale sont minoritaires. Et c’est bien ça le drame, c’est-à-dire qu’ils vont être majoritaires dans le futur en termes de poids électoral futur mais dans le présent, ils sont minoritaires. Donc en fait, ils subissent un préjudice intertemporel qui est gravissime : il faut bien le conscient
Donc, cher Mr Mann : ...
Le philosophe Frédéric Lordon, grand discipline du philosophe Baruch Spinoza, a poursuivi sa réflexion sur les affects qui règlent les relations humaines, la société, la politique et le fonctionnement de l’Etat. En politique, chacun, chaque camp, chaque parti, cherche à affecter le reste du corps politique afin de le mobiliser, de le mettre en mouvement, dans une direction souhaitée, préférée. Les mots prononcés par les « leaders d’opinion », politiciens, les intellectuels, les activistes, les citoyens, les artistes, dans leurs discours, débats, œuvres d’art nous affectent plus ou moins intensément et nous mettent en mouvement. Les idées, en ce sens, gouvernent le monde, ...
Le fonctionnement de l’économie mondiale repose encore massivement sur les combustibles fossiles, qui nous tuent littéralement. Il est non seulement impératif de refuser tout nouvel investissement dans l’infrastructure fossile, mais il faut également fermer et déconstruire l’infrastructure fossile existante.
La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. Article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, 1789.
Je me permets de partager avec vous cet article sur les travaux scientifiques relatifs à l’Anthropocène : Un lac canadien choisi pour représenter le début de l’Anthropocène. Et quelques réflexions, dans mon style prospectif habituel, que vous me pardonnerez (le prospectiviste émet des scénarios du pire pour espérer être détrompé, par le fait de les avoir « prophétisés » justement). La définition de l’Anthropocène au niveau scientifique est un processus scientifique qui a une énorme portée pour la pensée, le discours et l’action écologiques, environnementales, climatiques, sociales, démocratiques (NB : je choisis ici de mettre les adjectifs au féminin).
Certains mènent des actions de guérilla juridique. Mais ça reste désolant de devoir attaquer juridiquement des aspects très annexes (le greenwashing…) par rapport au problème principal : la taille de l’aviation de masse, qu’aucune technologie ne permettra sans doute jamais de neutraliser à cette échelle et dans les temps impartis par l’urgence écologique (à cause des lois de la chimie de la et de la physique des carburants, des moteurs et du vol habité). Le greenwashing, c’est l’existence de l’aviation de masse toute entière !
On peut comprendre notre époque si on ne comprend l’énorme signification historique, métaphysique, éthique, politique, anthropologique, existentielle, … de l’Écocide grand É, l’écocide des écocides. Je pose qu’il s’agit du problème le plus important de tous, pour tous, dans toute l’histoire de l’Humanité, de la Vie, de la Terre.
Dans ce billet, je voudrais proposer une hypothèse prospective que j’appellerais « hypothèse de la reine verte », par analogie avec l’hypothèse de la reine rouge. Cette hypothèse, si elle est vérifiée, présente un obstacle rédhibitoire à la généralisation de la décroissance puis de la post-croissance comme nouveau paradigme civilisationnel mondialisé. Si l’on est convaincu que la décroissance et la post-croissance de manière générale forment ensemble un paradigme indispensable pour éviter les pires scénarios d’effondrement et d’extinction qui menacent l’Humanité, alors il devient nécessaire de formuler des solutions politiques et institutionnelles capables de neutraliser les effets de cette « hypothèse de la reine verte ». Si ces solutions politiques et institutionnelles échouent à se mettre en œuvre pour des raisons contingentes, ou se révèlent impossibles à mettre en œuvre, pour des raisons déterministes, alors l’hypothèse de la reine verte fait partie des éléments de solution au paradoxe de Fermi. C’est-à-
On parle beaucoup de la Singularité technologique, vu les progrès époustouflants de l’intelligence artificielle (IA). J’ai tenté de relier cette tendance avec la possibilité d’une Singularité écologique. Je voudrais maintenant aborder la possibilité d’une Singularité capitaliste, en lien avec le néolibéralisme et le transhumanisme. Ceci à partir de l’actualité et de ses signaux faibles, comme il plaît au prospectiviste de le faire. La presse nous informe de l’usage croissant de l’intelligence artificielle dans l’économie réelle, notamment en Chine. Cet article est édifiant. Des influenceurs achètent des avatars pilotés par intelligence artificielle pour animer leurs canaux de diffusion et réaliser leur promotion (et celle de produits commerciaux), y compris en leur absence. Des graphistes se retrouvent au chômage car l’IA produit mieux, plus vite et moins cher des graphismes de personnages, d’objets et de décors pour l’industrie du jeu vidéo. Etc. On observe que l’IA a déjà commencé à remplacer l’emploi humai
L’illimitation peut trouver sa limite par la transgression de toutes les limites. Une singularité est, en mathématiques, un point auquel un objet mathématique n’est pas défini, ou un point où l’objet mathématique cesse de se comporter de manière intuitive, selon une manière particulière. On observe par exemple une discontinuité, une bifurcation, une évolution soudaine du comportement de l’objet mathématique, comme la transformation soudaine d’une courbe en une exponentielle....
Un article intéressant et édifiant sur l’état du secteur aérien post pandémie. Retour à la croissance et solutionnisme technologique via les carburants dits « verts », faible influence de la hausse des prix des billets sur la quantité de passagers.km annuelle, en résumé. On n’avance donc pas au niveau écologique… A ceux qui pensent, comme moi, qu’une aviation de masse n’est pas possible dans les limites planétaires, ni souhaitable, cet article démontre que « nous » ne sommes toujours pas en transition écologique et que « nous » n’avons pas encore compris ni l’urgence existentielle, ni les limites du techno-solutionnisme. Une aviation de masse n’est pas possible à cause du cadre scientifique des 9 limites planétaires. L’aviation de masse, peu importe le progrès technologique, détruit inexorablement l’habitabilité planétaire, à cause de son empreinte écologique lié à sa taille quantitative. En outre, une aviation de masse n’est pas souhaitable, à cause du cadre des limites planétaires JUSTES, c’est-à-dire les l
Je voudrais proposer ici une expérience de pensée. Je le fais car je pense qu’elle a des implications éthiques et politiques essentielles. Et que nous pourrions être amenés à sortir de l’expérience de pensée plus rapidement que ce nous ne l’imaginons.
Jusque dans les années 1980, la notion d’effondrement, dans le sens d’effondrement de civilisation, était réservée à l’étude des sociétés anciennes disparues par les historiens et archéologues. Cette étude des civilisations antiques trouve ses origines dans les travaux précurseurs de savants et d’amateurs du XVIIIe siècle, fascinés par les ruines antiques. Le XIXe siècle, siècle du Romantisme, augmentera massivement la fascination pour les ruines et le sort funeste de ces civilisations disparues. On parlera de « ruines romantiques ». Comme si l’essor -ou le déchaînement- de l’industrie, du capitalisme et de la mondialisation, avait intuitivement fait comprendre à ces observateurs la fragilité des sociétés humaines, de la nature, des paysages contemporains, au travers du constat des civilisations du passé anéanties malgré leur architecture monumentale, leur technique avancée et leur art raffiné.