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2024
Quelle place pour la technologie sur une planète qui devrait selon l'ONU avoisiner les 9,7 milliards d'individus en 2050 ? Tentative de réponses du philosophe Alexandre Monnin.
2023
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Face aux crises écologiques, les nécessaires renoncements doivent être anticipés et tenir compte des attachements et dépendances des populations au monde actuel pour être justes et démocratiques, souligne le philosophe.
Mégabassines, raffineries, chaîne logistique d’Amazon, autoroutes... Dans son nouvel ouvrage, le philosophe Alexandre Monnin rappelle comment le capitalisme nous lègue des héritages empoisonnés. Il appelle à la « désinnovation » et à une écologie de la fermeture pour ces infrastructures qui compromettent notre survie future.
Dans son nouvel ouvrage Politiser le renoncement (Divergences, 2023), Alexandre Monnin prolonge les réflexions initiées avec Emmanuel Bonnet et Diego Landivar dans leur livre Héritage et fermeture, une écologie du démantèlement (Divergences, 2021). Entretien avec le philosophe, qui continue d’enrichir le cadre conceptuel original de la redirection écologique.
La prise de poids politique du BBB, le parti néerlandais pro-élevage de Caroline van der Plas, a permis de mettre en lumière une crise latente pourtant essentielle : celle de la surproduction d’azote. Cette dernière nécessiterait, au-delà de politiques publiques restrictives instaurées par le gouvernement néeerlandais, de repenser un modèle productif séculaire nocif pour la biodiversité terrestre et souterraine.
Xerfi Canal a reçu Alexandre Monnin, docteur en philosophie, professeur permanent à l'ESC Clermont Business School, pour parler du pilotage de la redirection écologique.
L’humanité dépend pour sa survie d’une organisation sociale et d’infrastructures qui ne pourront être indéfiniment maintenues. Pour que la Terre reste habitable, il faut organiser le renoncement, pas seulement à l’échelle individuelle, mais aussi à l’échelle de ces « communs négatifs » qui composent notre cadre de vie. Le problème est qu’on ne redevient pas facilement « terrestres » à huit milliards. Ce livre propose une politique des communs négatifs qui nous permette de penser les moyens d’un détachement anticipé et non brutal pour les populations les plus fragiles.
Pour Alexandre Monnin, nous construisons, les biens communs «négatifs» de demain, et ce, sans grande concertation.
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Les Shifters Lyon on reçu Alexandre Monnin pour aborder le sujet de la fermeture, du renoncement et de la redirection écologique : - Renoncement si nous n’atténuons pas fortement le dérèglement climatique (que fait une station de ski qui n'a plus de neige?) - ou renoncement si les efforts pour atténuer le dérèglement climatique entrainent des contraintes par des lois, des normes, des changements importants de comportement des consommateurs (que devient une raffinerie dans un monde post énergies fossiles?) Quand et comment fermer, renoncer de manière juste, tout en n'oubliant personne en chemin et en ne laissant pas des communs négatifs?
2022
Pour Act For Climate 2022, le 18 novembre 2022, après l'animation d'un atelier "fresque du renoncement", Alexandre MONNIN nous présentait en soirée le concept de "Redirection écologique" développé au sein de Origen MediaLab, ESC Clermont. Avec ses collègues enseignants-chercheurs à l'origine de ce concept, Diégo LANDIVAR et Emmanuel BONNET, Alexandre nous invite à nous interroger sur la transformation profonde aujourd'hui nécessaire et les arbitrages que nous avons à assumer. Communs négatifs, technologies zombies, notion de techno-sphère, renoncements, ... L'approche est exigeante, assez "secouante", et particulièrement intéressante.
Comment faire changer la trajectoire de modèles d’infrastructures économiques, sociales, politiques, non seulement vectrices d’inégalités mais qui détruisent l’habitabilité du monde ? Et où ? Le défi serait d’arriver à une écologie des milieux impurs impulsée par les pays du Nord où la France donnerait l’exemple d’un pays qui prendrait des mesures à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui.
Sept millions de morts dans le monde chaque année. C’est la conséquence effarante de la pollution de l’air. Comment expliquer qu'un tel bilan suscite si peu de réaction ? Il suffit de mettre en perspective le million trois cent mille morts dus aux accidents de la route, ou les morts par armes à feu (environ deux cent cinquante mille à l’échelle du monde). S’il s’agissait de guerre ou de terrorisme, nul doute que les appels à faire cesser le carnage se multiplieraient.
La redirection écologique, méthode de transformation de nos territoires ?" Conférence animée par l'urbaniste Sylvain Grivot Avec Alexandre Monnin, philosophe et directeur du Master of Sciences Stratégie et design pour l'anthropocène. Cette conférence s'inscrit dans la démarche "Grande Porte des Alpes" menée par la Métropole de Lyon. Elle a été enregistrée le jeudi 7 juillet 2022 à l'école de design Strate (Lyon Confluence).
Plaidant pour une écologie du démantèlement, les chercheurs Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin préviennent, dans une tribune au « Monde », que l’humanité doit se préparer à « fermer » ce qui la détruit.
2021
Des auteurs aussi différents que Dipesh Chakrabarty, Benjamin Bratton ou encore Lukas Likavčan insistent aujourd’hui sur la dimension spécifiquement « planétaire » des problèmes rencontrés. L’un des défis de la planétarité, de l’aveu même de Chakrabarty, qui a très tôt exploré cette dimension, est l’immense difficulté à politiser les enjeux aux échelles spatiales et temporelles auxquelles ce concept nous confronte. Or, il nous semble qu’avec les communs négatifs, une réflexion s’ouvre pour faire émerger de nouveaux leviers d’action politique précisément à l’interstice du Globe (émanation des figures classiques de l’empire, du Capital, etc., sur lesquelles la critique exerce habituellement ses prises) et de la Planète.
Avec son collègue du laboratoire Origens Media Lab, Diego Landivar, Au sein de cette structure, plusieurs chercheurs travaillent à la consolidation du concept de redirection écologique tout en développant des outils dont l’objectif est d’aider les organisations à “renoncer aux futurs déjà obsolètes” (source). Ils défendent ainsi l’idée que, du fait des enjeux liés à l’Anthropocène, les organisations, les institutions et les infrastructures du capitalisme doivent être réorientées de manière stratégique.
Nous dépendons pour notre subsistance d’un «monde organisé», tramé par l’industrie et le management. Ce monde menace aujourd’hui de s’effondrer. Alors que les mouvements progressistes rêvent de monde commun, nous héritons contre notre gré de communs moins bucoliques, «négatifs», à l’image des fleuves et sols contaminés, des industries polluantes, des chaînes logistiques ou encore des technologies numériques. Que faire de ce lourd héritage dont dépendent à court terme des milliards de personnes, alors qu’il les condamne à moyen terme?
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2020
Vous utilisez tous les deux l’expression « technologies zombies » – mais en deux sens très différents. José, il s’agit d’un concept que tu développes en opposition aux technologies dites « vivantes ». Quant à toi, Nicolas, c’est un concept avec lequel tu es familier du fait de tes objets d’étude. Pourriez-vous brièvement nous préciser le sens et l’origine de cette expression dans le contexte d’usage qui est le vôtre ?
l'intervention questionne le fond commun au design et au management, qui repose sur un monde fait d’organisations cherchant à résoudre des problèmes insolubles, à « forcer le possible », à multiplier des futurs désirables, et à le rendre habitable en particulier face à des bouleversements écologiques. Ce monde est le monde du projet mais il est aussi une perte du monde pris dans sa pluralité. C’est un monde restreint dont les humains deviennent les principaux organisateurs et designers. L’Anthropocène remet en question ces présupposés et nous demande de nous dessaisir des clichés qu’ils engendrent. Il s’agit d’associer le design à une proposition alternative : dé-projeter le monde pour appréhender l’avenir du design dans l’Anthropocène.
Hériter et prendre soin d’un monde en train de se défaire
2019
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2018
Alexandre Monnin et Diego Landivar sont à l’origine du projet Closing Worlds et réfléchissent à un avenir qui tend vers la décroissance, voire la désinnovation. Ils repartent de l’Anthropocène, l’ère où l’influence de l’être humain sur la planète et l’écosystème dont il fait partie est désormais indéniable. Les deux chercheurs travaillent donc sur des idées d’atterrissage, de design sociétal résilient et respectueux des humains et des non-humains, sur l’avenir (ou la fin) des technologies et la réorientation (« fermeture ») du progrès.
Avec l’Anthropocène, les perspectives d’effondrement se multiplient. Au delà du diagnostic, se pose la question de l’action qui convient dans un tel contexte. Que faire face à une telle perspective ? Comment, notamment, repenser la place et les finalités de la recherche ? Pour répondre à ces questions, nous avons lancé l’initiative Closing Worlds. Au-delà de l’innovation à tout crin mais aussi de la décroissance – que l’effondrement met en crise, nous proposons un programme destiné à répondre en pratique à la question “comment atterrir ?”.
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