Jean-Marc Jancovici

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2024

Des scientifiques appellent à exclure l'absorption de CO2 qui se fait par le milieu naturel, notamment grâce aux forêts, dans la comptabilisation par les pays de leurs objectifs climatiques, sans quoi des règles "vagues" risqueraient de voir la planète se réchauffer plus qu'anticipé.
Plus de la moitié de l'électricité de la planète sera d'origine bas carbone d'ici la fin de la décennie, mais le monde est encore "loin d'une trajectoire alignée" sur les objectifs de neutralité carbone, affirme mercredi l'Agence internationale de l'énergie dans un rapport.
Près de 60% des plus grandes entreprises mondiales cotées ont pris des engagements de neutralité carbone, un chiffre qui progresse mais qui ne garantit aucunement qu'elles ont un plan sérieux pour y parvenir, écrit lundi le consortium Net Zero Tracker.
Le Japon, qui s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, souhaite fixer des objectifs de réduction des émissions de CO₂ à mettre en œuvre avant cette date. Pour l’instant, le bilan en la matière a tendance à s’améliorer, mais “la prochaine feuille de route montrera combien l’engagement du pays est sérieux”, estime la presse locale.
Le patron du géant pétrolier américain ExxonMobil estime que pour parvenir à la neutralité carbone en 2050, les particuliers émetteurs de gaz à effet de serre doivent accepter de "payer le prix" et les politiques de lutte contre le changement climatique doivent être plus "agressives"."Le secret embarrassant dont personne ne parle est le coût de tout cela et qui est prêt à payer", a déclaré Darren Woods, patron du numéro un américain du gaz et du pétrole, dans un podcast du magazine Fortune.
La Commission européenne a dévoilé mardi 6 février sa recommandation pour un objectif climatique à 2040. Elle propose de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de 90% par rapport à 1990. C’est une proposition ambitieuse face à la gronde qui monte autour du Green Deal, mais encore insuffisante pour se placer sur une trajectoire de décarbonation alignée avec la neutralité carbone.
Selon un brouillon de la Commission qu’a pu lire le “Financial Times”, l’Union européenne fixe à 90 % en 2040 l’objectif de réduction des émissions de CO₂. Durant les deux prochaines décennies, les investissements pour la transition, même massifs, compenseraient largement le “coût de l’inaction”.

2023

Sortie planifiée des énergies fossiles, rénovation des bâtiments publics : la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) a présenté mercredi le quatrième plan climat de la ville, visant à réduire de 80% son empreinte carbone d'ici à 2050. La trajectoire d'émissions présentée par la ville vise à réduire à zéro ses émissions directes de gaz à effet de serre à horizon 2050, et à diminuer de 80%, par rapport à 2004, son empreinte carbone (comprenant les émissions indirectes), en prenant des mesures de compensation pour les 20% restants.
Un élan inédit a gagné les entreprises au moment de l'adoption de l'Accord de Paris. Huit ans plus tard, c'est l'heure du bilan. Si la neutralité carbone est aujourd'hui revendiquée par beaucoup d'entre elles, elles sont en revanche peu nombreuses à prendre en compte l'ensemble de leurs émissions et à mettre en place des plans de transition crédibles. Le bilan de l'action climatique qui doit être adopté à la COP28 pourrait renforcer leurs obligations.
Les forêts françaises, en piégeant le CO2 atmosphérique, contribuent de manière décisive à la lutte contre le réchauffement climatique. Mais ce rôle de puits de carbone naturel est aujourd’hui menacé, mettant en péril l'atteinte de nos objectifs climatiques.