Kaya

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L’équation de Kaya

« Dans la quête aux réductions d’émissions de CO2, on parle régulièrement de différents leviers : démographie,
décroissance, sobriété, efficacité énergétique ou encore mix énergétique. Pour comprendre l’impact de chacun de
ces termes, il est commode de se servir de l’équation de Kaya. Cette équation, que l’on doit à l’économiste japonais
Yoichi Kaya, décompose les émissions de CO2 énergétiques (donc qui proviennent de la consommation d’énergie)
selon une formule mathématique qui n’est qu’une tautologie, mais qui donne un axe de lecture intéressant. Dans
« Environment, Energy, and Economy : strategies for sustainability« , il écrit en 1997 que la quantité de CO2
énergétique émise dans l’atmosphère est égale à l’intensité carbone de l’énergie, multipliée par l’intensité
énergétique du PIB, multipliée par le PIB par habitant, multiplié par la population. » … Simon Yaspo.

l’idée de « responsabilités communes mais différenciées » fut discutée et adoptée en tant que principe par la communauté internationale au Sommet de la Terre à Rio en 1992, il y a trente ans déjà. Une victoire des pays pauvres qui ont bataillé ferme pour obtenir un accord international sur sa formulation. En voici les principaux éléments : « Les États doivent coopérer (…) en vue de rétablir l’intégrité de l’écosystème terrestre. Étant donné la diversité des rôles joués dans la dégradation de l’environnement, les États ont des responsabilités communes mais différenciées. Les pays développés admettent la responsabilité qui leur incombe (…), compte tenu des pressions que leurs sociétés exercent sur l’environnement mondial, et des techniques et des ressources financières dont ils disposent. »
L’ampleur de la déforestation – 130 000 km² par an – s’apparente à un désastre écologique et social. Particulièrement concernées : l’Amazonie, l’Afrique centrale et l’Indonésie. En cause, la survie des pauvres, l’industrie agroalimentaire et forestière, le consumérisme des riches. La protection de la biodiversité et l’atténuation des changements climatiques passent nécessairement par un questionnement radical des logiques productivistes et des inégalités.
Principaux responsables du gâchis environnemental, le productivisme et le consumérisme des grands producteurs et des gros consommateurs. Un mode d’exploitation séculaire de la nature, irresponsable, sans limites, mû par l’appât du gain et la logique de l’accumulation. Les pollueurs majeurs tardent à passer à la caisse, tandis que les secteurs populaires et les pays non industrialisés en font les frais. Les concepts d’éco-impérialisme, de justice verte, d’écologie décoloniale convoqués par les mouvements qui, en Afrique, en Amérique latine et en Asie, à rebours des opinions publiques, se mobilisent sur des enjeux environnementaux, apportent des réponses.
L’ampleur du désastre écologique, chiffrée à l’envi, sidère. Scientifiques et militants auront mis cinquante ans à agiter les consciences, avant que l’évidence s’impose. Ses causes sont connues, enfin admises. Ou presque. Principaux responsables du gâchis environnemental, le productivisme et le consumérisme des grands producteurs et des gros consommateurs. Un mode d’exploitation séculaire de la nature, irresponsable, sans limites, mû par l’appât du gain et la logique de l’accumulation. Dont les effets délétères s’accélèrent et réactualisent la sentence de Hugo – « c’est de l’enfer des pauvres qu’est fait le paradis des riches » –, la vulnérabilité des premiers étant sans commune mesure avec celle des seconds. Les pollueurs majeurs tardent à passer à la caisse, tandis que les secteurs populaires et les pays non industrialisés en font les frais.


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