Traité sur la Charte de l’Énergie

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TCE – ENFR

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2022

On sait que la transition écologique va avoir un impact négatif sur un certain nombre d’acteurs et nous sommes encore dans une époque où quand quelque chose va avoir un impact négatif, on évite de le faire ou on le fait a minima pour limiter les impacts. Ceux qui réfléchissent la transition écologique, eux, se disent que nous n’en sommes plus au stade où on devrait remettre en cause l’objectif. On devrait au contraire ne plus discuter l’objectif mais plutôt les modalités d’accompagnement pour éviter que les acteurs impactés négativement le soient très fortement, en se demandant comment on peut les reconvertir par exemple....

2021

si on respecte l’accord de Paris, c’est-à-dire la neutralité carbone dans la deuxième partie de ce siècle, on va vers 3 ou 4 degrés en plus. Après, il y a la trajectoire dans les textes et la trajectoire dans la réalité…Quant à la réalité, même le gouvernement reconnait qu’il faudrait aller deux à trois fois plus vite pour respecter l’objectif de 40% de baisse des émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport au niveau de 1990.
S’agissant de l’impact concret de la réduction de nos émissions, dans nos modélisations les implications agrégées à un niveau macroéconomique mondial de trajectoires de réduction des GES demeurent faibles, car justement certaines activités décroissent tandis que d’autres augmentent. Ce n’est donc pas tant de l’effet agrégé dont on doit s’inquiéter, mais plutôt des changements structurels et locaux avec des destructions d’activités et d’emplois dans certains territoires et secteurs, compensées par des créations dans d’autres. C’est cela, la transition qu’on doit opérer, avec une difficulté sur la rapidité à opérer ces changements. Et des enjeux de transformation, de formation, avec des territoires et des secteurs qui vont devoir se réinventer en étant accompagnés par des politiques publiques qui permettent ces transformations.

2020

L’écologie radicale telle que je la propose, en revanche, invite à reconstruire nos sociétés autour du vivre-ensemble, d’un nouveau système de valeurs fondé sur le care et le share (le « prendre soin » et le partage), la sobriété et le temps partagé. La décroissance n’est pas un système de pensée idéaliste comme elle est souvent caricaturée : c’est une réalité matérielle. On peut soit l’anticiper en organisant une décroissance ciblée (des secteurs les moins utiles socialement), soit la subir, et là c’est l’effondrement économique. Les décroissants le disent souvent : « votre récession n’est pas notre décroissance ».
Elisabeth Laville est fondatrice d’Utopies, think tank et cabinet de conseil spécialisé dans le conseil en développement durable aux entreprises. Elle est notamment auteure de Les Marques positives, récemment paru chez Pearson. Elle nous livre sa lecture d’une crise qui pourrait bien, selon elle, accélérer la survenance d’un véritable « point de bascule ». D’après vous, que va devenir la transition écologique ?