Bruno Latour

OA - Liste

« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?

Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?

Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?

Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ?  » Bruno Latour

2021

La collapsologie a remis les théories d’effondrement sur le devant de la scène. Si l’urgence climatique suscite un intérêt renouvelé pour ce thème, il convient de les replacer dans leur contexte historique et géopolitique. Le terme de collapsologie apparaît avec le livre de Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Comment tout peut s’effondrer ? et a connu un certain succès en raison de la pression mise par les sociétés sur l’environnement.
L’historien Fabien Locher* revient ici sur les préoccupations des sociétés du passé quant à une possible action de l’homme sur le climat, avec tous les effets désastreux que cela pourrait avoir en termes de récoltes, de catastrophes naturelles, de saisons extrêmes. Comme il le montre avec son collègue, Jean-Baptiste Fressoz, dans Les révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique XVe-XXe siècles, ces inquiétudes traversent les sociétés occidentales depuis l’aube de l’époque moderne.