Bruno Latour

OA - Liste

« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?

Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?

Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?

Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ?  » Bruno Latour

2022

Dans le cadre du deuxième volet du sixième rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) publié le 28 février 2022, les experts de la science climatique estiment que les conséquences du changement climatique s’accélèrent, conduisant à une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète. Le premier volet du sixième rapport du GIEC, en date d’août 2021, concluait que le changement climatique était plus rapide que prévu. Selon ce rapport, la température de la planète devrait augmenter de 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle dès 2030, soit dix ans plus tôt que dans la précédente prévision du GIEC. Le deuxième volet du sixième rapport du GIEC dresse un tableau très alarmant des conséquences du réchauffement climatique, notamment la multiplication des événements climatiques extrêmes. Le GIEC, estime que l’humanité s’expose à de multiples aléas climatiques inévitables dans les deux décennies à venir même si elle parvient à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °