Bruno Latour

OA - Liste

« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?

Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?

Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?

Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ?  » Bruno Latour

2023

La forêt du bassin du Congo est la deuxième surface forestière tropicale de la planète après l’Amazonie. Traditionnellement préservée, la déforestation s’y accélère. Elle est appelée communément le «deuxième poumon vert» de la planète. Pour sa superficie, d’abord. La forêt du bassin du Congo s’étend sur six pays en Afrique centrale (Guinée équatoriale, Cameroun, Gabon, Congo, République démocratique du Congo, République centrafricaine). Le massif s’étend sur plus de 240 millions d’hectares, ce qui en fait la deuxième forêt tropicale humide du monde, juste après l’Amazonie.

2021

Alerte rouge pour l’humanité. Le Groupe intergouvernemental sur le climat (GIEC), a publié lundi 9 aout 2021, le premier volet de son sixième rapport : une première depuis sept ans. Ces nouvelles prévisions climatiques, très attendues à trois mois de la conférence climat COP26, sont accablantes.Réchauffement climatique, montée des eaux, fonte des glaces, multiplications des épisodes dévastateurs… le climat change plus vite qu’on le craignait… Et les humains en sont en grande partie responsables.
Avons-nous déjà passé des points de rupture ? Le rapport du GIEC ne le conclut pas. Mon évaluation est également que nous n’avons pas encore franchi un point de basculement majeur. Malheureusement, nous disposons de plus en plus de preuves scientifiques que nous nous en rapprochons, qu’il s’agisse de la déstabilisation de l’ouest de la calotte antarctique, de l’AMOC, de l’Arctique ou des récifs coralliens.
Près de 2,5 milliards de personnes supplémentaires seront affectées d’ici à 2050 par des risques climatiques, des vagues de chaleur aux inondations, en passant par l’impact sur l’agriculture.Concernant l’alimentation, entre 2015 et 2019, environ 166 millions de personnes, principalement en Afrique et en Amérique centrale, ont déjà eu besoin d’une assistance alimentaire liée à des désastres climatiques.
Les forêts sont à bout de souffle. Ces remparts indispensables à la lutte contre le réchauffement climatique et au maintien de la biodiversité pourraient bientôt arriver à un point de bascule. La multiplication des incendies dans le monde et la demande croissante en produits et services forestiers épuisent ces écosystèmes. Même l’Amazonie, le poumon de la planète, semble avoir atteint un point de rupture.