Bruno Latour

OA - Liste

« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?

Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?

Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?

Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ?  » Bruno Latour

2020

Il n’y a pas de crise climatique. Il y a une volonté politique que le climat soit en crise. Telle est la thèse défendue par Mark Alizart dans cet ouvrage brillant et provocateur. Quand des États ne laissent pas seulement brûler leurs forêts, mais appellent à y mettre le feu ; quand ils ne se contentent pas d’ignorer l’accord de Paris, mais le déchirent en public ; quand ils ne se bornent pas à douter des scientifiques mais les intimident : on peut affirmer qu’ils font tout pour que la planète soit détruite. Car la crise climatique produit ses gagnants – des individus pariant sur l’effondrement du monde comme sur des valeurs boursières à la baisse. Face à ce véritable coup « carbofasciste » ourdi contre l’humanité, modifier nos comportements individuels ne suffit pas. Il est nécessaire de repenser les conditions d’une révolution en faveur d’un véritable « écosocialisme »