Bruno Latour

OA - Liste

« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?

Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?

Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?

Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ?  » Bruno Latour

2021

L’espèce humaine est un voisin bruyant qui laisse la lumière allumée toute la nuit et libère dans l’environnement de nombreuses substances chimiques odorantes. Même non toxiques, ces productions interfèrent avec les processus sensoriels et cognitifs qui permettent aux organismes de communiquer, d’exploiter leur milieu, ou d’éviter les prédateurs.

2019

l’annonce de la disparition d’espèces peu emblématiques offre-t-elle l’opportunité de réfléchir à la signification de la biodiversité entomologique. Les insectes sont à cet égard très édifiants : cette classe d’invertébrés représenterait en effet à elle seule plus de 64 % des espèces vivantes. Présents dans presque tous les milieux (y compris nos villes), de tailles et de mœurs très différentes, les insectes ont dans nos cultures des statuts très contrastés.
Le déclin alarmant des insectes dans le monde, mis en évidence par plusieurs études récentes, a trouvé un écho considérable dans les médias et suscité l’émotion du public. Mais les espèces d’insectes généralement choisies pour illustrer cette extinction de masse sont principalement « esthétiques » (libellules, papillons, etc.) ou d’utilité reconnue (pollinisateurs ou coccinelles par exemple).