« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?
Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?
Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?
Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ? » Bruno Latour
2020
La crise économique qui enfle comme une vague devant nous est là, énorme. Elle semble menacer les fondements mêmes de nos sociétés démocratiques modernes : dette, chômage, effondrement industriel, déficit extérieur, déclassement de populations, de régions, d’Etats entiers… Pour beaucoup de penseurs et de militants de la « décroissance » et de la « collapsologie », nous assistons à un point d’inflexion, au début de l’inexorable descente qui va précipiter la chute de la civilisation thermo-industrielle.