Bruno Latour

OA - Liste

« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?

Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?

Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?

Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ?  » Bruno Latour

2022

L’exploitation des carrières de sable détruit les forêts de pins des Komis, à 1 300 km au nord-est de Moscou. Des territoires défrichés deviennent des marais, causant de graves dommages à la population locale.

2021

Au milieu de la taïga sibérienne, la station Vanavara est une des plus isolées du monde. De nuit comme par -60 °C, les techniciens y relèvent depuis 1930 température, pression atmosphérique ou degré d’ensoleillement... Et constatent depuis une décennie une augmentation significative de la température.
À côté des mines de charbon à ciel ouvert, les habitants du Kouzbass, le grand bassin houiller de la Russie, endurent une situation sanitaire et écologique catastrophique.
Depuis le milieu des années 2000, la Russie a intensifié l’extraction du charbon dans le bassin houiller du Kouzbass, dans le sud de la Sibérie occidentale, autorisant la multiplication des mines à ciel ouvert pour obtenir une matière première à bas coût. Au prix d’un désastre écologique, sanitaire et social.