Etienne de Callataÿ

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Le déclin des insectes et animaux pollinisateurs menacerait la production de café et de chocolat.
La Terre va-t-elle devenir “silencieuse” ? C’est l’alerte que donne le biologiste britannique Dave Goulson dans son livre sur la disparition des insectes qui vient de paraître en français. Explications avec la chronique “1 planète, des solutions” réalisée par NOWU en partenariat avec France Info.
La dépendance perpétuelle aux pesticide décime des écosystèmes vitaux et des habitats naturels à un rythme alarmant et ce partout dans le monde. Dave Goulson nous a expliqué l'importance des insectes, et pourquoi les pesticides menaces les espèces animales dans le monde ainsi que les humain.e.s, et comment il est possible de contrer cela. (En Anglais)
Diagnostiqué il y a près de vingt ans, le déclin des insectes s’accélère dans l’indifférence générale, mettant en péril de nombreuses espèces. Les chiffres sont sans appel : les populations d’insectes ont diminué de 70 à 80 % dans les paysages européens mixtes agro-industriels, comme le montrent de nombreuses études menées durant ces dix dernières années.
Pas de surprise, mais une confirmation inquiétante. Réalisée à l'initiative du SPF Santé publique et Environnement, une note d'orientation publiée mardi confirme que les pesticides contribuent au déclin rapide des populations d'abeilles et d'insectes pollinisateurs en Belgique. Une tendance conforme à ce que de nombreuses études ont mis en évidence en Europe et ailleurs dans le monde.
L’usage des pesticides est le « premier moteur du déclin des insectes ». C’est ce que révèle l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst) dans une note scientifique publiée en décembre. Il estime que plus de 40 % des espèces d’insectes sont en déclin et près d’un tiers menacé d’extinction.
L’Académie des sciences recommande une série de mesures pour contrer le déclin des insectes. Un signe supplémentaire de l’urgence à agir face à ce péril environnemental, estime Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
« Nos recherches confirment que les insecticides tuent les abeilles » : tel est le résumé que donne, non sans humour, le professeur Denis Michez à l’Université de Mons. Malheureusement, sa phrase est à prendre au sens littéral : les abeilles, bourdons et autres butineurs sont aujourd’hui décimés. En cause, les pratiques agricoles actuelles (dont l’usage peu contrôlé de pesticides), divers pathogènes, une alimentation pauvre et le changement climatique, ainsi que l’interaction de tous ces facteurs entre eux.
la disparition programmée des insectes, pourtant annoncée dès 1962 dans Le Printemps silencieux de Rachel Carlson, n’a jamais vraiment représenté une priorité pour la science. Autrement, les évaluations du danger des insecticides auraient reçu une tout autre attention. Quant aux études à long terme, elles auraient été lancées de longue date, s’appuyant sur des réseaux d’« observatoires » ou des sites ateliers comme on en trouve aujourd’hui.
Les insectes disparaissent à un rythme alarmant. Urbanisation, insecticides et herbicides, réchauffement climatique, pollution lumineuse, incendies... . « Nous sommes en train de créer d'immenses déserts biologiques », s'inquiète David Wagner. Dans les zones urbanisées, tous ces facteurs se cumulent pour accélérer le déclin des insectes. Citons aussi les incendies de forêt, les tempêtes et inondations -- de plus en plus importantes -- la sécheresse, les espèces invasives, la déforestation et la nitrification des sols.
Selon une analyse globale, l'abondance de nombreuses populations d'insectes déclinerait de 1 à 2% par an. Cela signifie que "vous perdez 10 à 20% des animaux en une seule décennie et c'est absolument terrifiant. Vous détruisez la tapisserie de la vie", s'alarme le professeur David Wagner. Les insectes remplissent en effet des rôles majeurs , ils aident les plantes à se reproduire via la pollinisation, ils décomposent et recyclent la matière organique et constituent un chaînon essentiel de la chaîne alimentaire.
La lumière artificielle nocturne "peut affecter les insectes dans presque tous les aspects de leur vie", en les rendant incapables de remplir certaines fonctions biologiques. L'un des exemples les plus répandus est celui du papillon de nuit volant autour d'une ampoule allumée.... D'après l'étude, un tiers des insectes piégés dans les environs de ces lumières meurent dans la nuit, soit de fatigue soit en étant mangé par un prédateur. Chez certaines espèces, la pollution lumineuse affecterait également la recherche de nourriture, la rencontre de partenaires ou encore le développement des jeunes insectes.
l’annonce de la disparition d’espèces peu emblématiques offre-t-elle l’opportunité de réfléchir à la signification de la biodiversité entomologique. Les insectes sont à cet égard très édifiants : cette classe d’invertébrés représenterait en effet à elle seule plus de 64 % des espèces vivantes. Présents dans presque tous les milieux (y compris nos villes), de tailles et de mœurs très différentes, les insectes ont dans nos cultures des statuts très contrastés.


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