Jean Jouzel

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Gauthier

2024

Mardi 5 mars 2024, le New York Times annonçait qu’à l’issue d’un vote, le collectif international de scientifiques chargés d’analyser les preuves éventuelles de l’entrée dans une nouvelle époque géologique se prononçait contre l’officialisation de l’entrée en Antropocène. Faut-il pour autant se débarrasser de cette notion, riche matière à penser pour d'autres disciplines et organisations ? C'est la question que pose Thomas Gauthier, responsable du dispositif pédagogique « Futurs Durables » à emlyon business school et contributeur régulier d'Usbek & Rica.
Encyclopédie de l’Anthropocène, épisode 2Usbek & Rica accueille des extraits de l’Encyclopédie de l’Anthropocène, dont chaque entrée entend participer à bâtir des repères utiles pour s’orienter dans un futur où l’impact des activités humaines sur les écosystèmes de la planète ne peut plus être ignoré.

2023

Je reçois Damien Salel et Philippe Gauthier, experts en énergies renouvelables, pour parler du cas de l'Australie Méridionale, dont l'expérience est méconnue et pourtant incroyable : passer en 15 ans d'un système électrique 100% fossile (gaz et charbon) à un système 70% solaire et éolien (dont 0% d'éolien en mer !), un peu de batteries, et le reste gaz fossile (avec un plan pour s'en débarrasser quasi-entièrement). Ce territoire est plutôt avantagé par l'ensoleillement et le vent, mais désavantagé par son isolement, sa population éparpillée, et l'absence de fleuves exploitables (donc pas d'hydraulique pour juguler la variabilité du vent et du soleil). Comment un tel exploit fut-il possible ? Damien et Philippe ont passé des dizaines d'heures à essayer de comprendre, et nous en font ici un résumé
On fait un documentaire sur l'éco-anxiété et les façons de passer à l'action avec du beau monde, ma famille Kipili, Eden, Anaïs et... Jean-Marc Jancovici, Gauthier Chapelle, Julia Steinberger, Ella Jamsin, Juliet Bonhomme, Martine Capron, Elisa Baudoux, Charlotte Georget, Kinder, Lucas Maton, Juliette Arpin, Xavier De Wannemaeker et pleins d'autres on est trop content !
La mobilisation des habitants au-delà d’un cercle déjà actif prend énormément de temps mais est indispensable pour développer les communautés. Une chronique de Gauthier de Locht, Marie-Charlotte Noel et Grégoire Wallenborn de l'IGEAT-ULB.
Plus nous avançons dans un siècle incertain, plus nous prenons la mesure de la fragilité des systèmes techniques qui structurent nos modes de vie. La low-tech, qu’on oppose généralement à la high-tech, interroge nos besoins dans un monde contraint. S’il n’est pas dépourvu d’ambiguïtés, ce mouvement dynamique pourrait bien participer à reconstituer des cultures techniques et conviviales, d'autres manières de vivre et de s’organiser. Qu’il soit rattrapé par des logiques marchandes et autoritaires, ou qu’il constitue un levier d’émancipation, la question que pose en creux le mouvement low-tech est celle des chemins techniques à prendre pour refonder nos sociétés sur des bases viables, justes et désirables.
La crise économique des années 1970 mais aussi la recherche de légitimité des sciences de gestion d’entreprise ont progressivement écarté les enjeux de durabilité des priorités.
Chez les décideurs politiques et économiques, l’heure de la postcroissance semble venue. Du moins en apparence. Car le passage du discours aux actes n’a rien d’évident. L’histoire du fameux rapport du Club de Rome, The limits to growth, resté – littéralement – lettre morte après sa publication en 1972 en est la preuve, nous dit dans cet article Thomas Gauthier, créateur du podcast Remarquables et responsable du dispositif pédagogique « Futurs Durables » à emlyon business school.
Homo Sapiens est devenu la principale force de changement sur Terre. Pour relever les défis de notre temps, nous devons apprendre à politiser cette nouvelle époque géologique.

2022

Depuis des mois, la province canadienne de la Colombie-Britannique est frappée par une importante sécheresse. Un phénomène météorologique qui aurait causé la mort de milliers de saumons, retrouvés au fond d’un ruisseau asséché dans la communauté de Bella Bella, en territoire autochtone.
Des centaines de milliers de foyers sans électricité, des rues inondées, des maisons détruites : après avoir touché la Caraïbe, la tempête post-tropicale Fiona a déferlé sur les provinces maritimes canadiennes au matin du 24 septembre.
A la suite du succès phénoménal de Comment tout peut s’effondrer et d’Une autre fin du monde est possible, la question d’un possible effondrement a envahi les médias, l’époque, les esprits. Les événements catastrophiques qui ponctuent l’actualité prennent place dans ce récit. Mais de quels effondrements s’agit-il ? Peut-on en parler aux enfants ? Comment ? Et aussi, pourquoi les boomers ont-ils tant de mal à comprendre ? Mêlant arguments, expérience et affects, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle répondent aux questions des jeunes parents inquiets dans L’effondrement expliqué à nos enfants… et à nos parents, éditions du Seuil.
Cela va être sans doute une succession d’effondrements, des petits et des grands. Cela a sans doute déjà commencé. Cela a commencé pour certains, pour les dominés de notre civilisation. Et puis, pour nous, on verra bien. [...] Pablo Servigne et Gauthier Chapelle répondent à ces questions dans leur nouvel ouvrage paru au Seuil : L'Effondrement (et après) expliqué à nos enfants... et à nos parents.
Sélection & plus - Pablo Servigne, Gauthier Chapelle, Cédric Chevalier, Laurent Lievens, Timothée Parrique
L’industrie pétrolière est dans une situation paradoxale. D’une part, les investissements et le nombre de puits en exploitation chutent depuis 2014. D’autre part, la production se maintient sans réelle difficulté et les profits augmentent rapidement. Ces étonnants constats ont été rendus publics lors d’un événement en ligne d’une demi-journée tenu le 1er septembre par Rystad Energy. Et la guerre en Ukraine n’a qu’une influence marginale sur cette tendance, amorcée dès le milieu des années 2010. Mais l’industrie n’est pas tirée d’affaire : le pic pétrolier est toujours en vue.
Depuis la publication en 2015 de Comment tout peut s’effondrer (Seuil), Pablo Servigne est devenu une figure majeure de la collapsologie, cette « science appliquée et transdisciplinaire de l’effondrement ». Avec Gauthier Chapelle, agronome et biologiste, ils publient L’Effondrement (et après) expliqué à nos enfants et à nos parents (Seuil, 2022), petit livre grand public mettant en scène des échanges intergénérationnels autour de ce sujet angoissant. Une manière de rétablir le dialogue alors que le clivage entre la génération Greta Thunberg et les « boomers » ne fait que s’accentuer.
Editions Seuil - « Papa, c’est quoi cette histoire de fin du monde ? » Entre effondrement du vivant et effondrement possible de notre société… le mot plane comme une ombre au-dessus de notre époque. Mais de quels effondrements s’agit-il ? Peut-on en parler aux enfants sans les angoisser ? Avec quels mots ? Et aussi, pourquoi certains boomers ont-ils tant de mal à comprendre ? Mêlant arguments, expérience et affects, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle tissent une discussion à bâtons rompus entre générations avec pour horizon la préservation des liens.
Dans un long article publié en juillet dans la revue scientifique IEEE Access, une équipe de chercheurs dirigée par Christian Breyer fait une revue de la littérature relative aux scénarios de transition reposant à 100 % sur les énergies renouvelables. Plus de 700 articles scientifiques ont déjà été publiés sur sujet. Le domaine de recherche est en pleine explosion depuis 2018 et de nombreux modèles démontrent la faisabilité technique du projet. Pourtant les autorités gouvernementales et les instances internationales tardent à reconnaître ces résultats, s’en tenant à des scénarios plutôt frileux.
Istanbul, Shanghai, Houston, Bombay, Lagos, Taipei, Auckland, Manille… Ces grandes villes côtières sont toutes en train de s’affaisser. C’est ce que révèle une étude parue dans Geophysical Research Letters pour laquelle les taux de subsidence (lent affaissement de la surface de la croûte terrestre) de 99 villes ont été mesurés à l’aide de données satellitaires acquises pendant six ans. Ses auteurs concluent que : “L’affaissement des sols est plus rapide que la montée du niveau de la mer dans la plupart des villes qui risquent d’être menacées par des inondations plus tôt que prévu.”
Dans ce premier épisode, Gauthier Chapelle, entre autres, naturaliste et docteur en biologie, nous invite à redevenir "des vivants parmi les vivants" renouant avec notre curiosité et notre émerveillement pour cet incroyable espace à la fois confiné et protégé qu’est la biosphère. Le seul endroit connu, à nos jours, où la vie telle que nous l’expérimentons est possible. La curiosité, loin d’être un vilain défaut, constitue le premier élan vers l’autre, l’émergence de la connaissance qui fait naître la possible relation. Il nous partage que, pour cela, nos sens sont de très bons alliés.
Moins d’un mois après sa mise en ligne le 10 mai, la vidéo de « l’appel à déserter » de jeunes diplômés d’AgroParisTech compte près d’un million de vues. Malgré une entrée sur la scène de la très chic salle Gaveau au rythme entraînant de « Wati by Night » de Sexion d’Assaut, très vite « ça [ne] se tape [plus] de barres », dans un discours entrant en résonance avec les conclusions du dernier rapport du GIEC.
Pour Thomas Gauthier, professeur, prospectiviste et Directeur du programme Sustainable Futures à l’emlyon business school, la survie des sociétés actuelles est conditionnée à une descente volontaire, délibérée et non-violente en complexité, à rebours de la course à la complexification technologique ayant caractérisé le XXe siècle.
Philippe Gauthier revient sur Plan(s) B pour tenter de nous permettre d'y voir plus clair dans la situation actuelle, avec certaines analyses rassurantes, d'autres moins (mais surmontables à terme selon lui) :
La récente étude de KU Leuven sur les métaux de la transition a fait bondir bien des gens lorsque les médias ont révélé que la demande en lithium de l’Europe allait bondir de 3 500 % d’ici 2050. Mais ce chiffre alarmant est trompeur. D’une part, il ne représente que le lithium utilisé dans la fabrication de batteries, domaine dont l’Europe est presque absente en ce moment. D’autre part, les besoins de l’Europe ne représenteront que 11,7 % de la demande mondiale de lithium en 2050, ce qui est élevé, mais pas excessif. La part des autres métaux sera encore plus faible, de l’ordre de 2 à 3 % seulement.
Peu après le début du conflit en Ukraine, en février, la presse internationale a alerté l’opinion publique sur les risques de pénurie de néon, un gaz rare, mais crucial pour la production des semi-conducteurs. Les données, quelque peu contradictoires, indiquaient que l’Ukraine fournirait entre 55 et 90 % du néon utilisé dans le monde. L’industrie des semi-conducteurs devait donc se préparer à une crise majeure à relativement brève échéance. Puis, à partir du début d’avril, silence radio. La crise s’est-elle résorbée? À quel point était-elle sérieuse en premier lieu? Enquête sur un gaz méconnu.
Le groupe de recherche et de réflexion sans but lucratif Ember, basé en Angleterre, vient de publier son rapport annuel sur la production électrique dans le monde en 2021. Son principal constat : pour la première fois, la contribution des énergies renouvelables intermittentes (photovoltaïque et éolien) vient de dépasser celle du nucléaire : 10,3 % du total, contre 9,9 %. Autre constat, plus alarmant : la très forte hausse de la demande en électricité dans le monde en 2021 (+7 %) a principalement été comblée avec du charbon, puis avec des renouvelables. Les autres formes d’énergie, dont le gaz, n’ont joué qu’un faible rôle.
Les réserves mondiales de cuivre seront-elles réellement épuisées dans 31 ans, comme on le lit parfois? Bien que les ressources minérales ne soient évidemment pas illimitées, ces spéculations ne reflètent aucunement l’état actuel de la recherche géologique. Nous ne serons pas à court de cuivre, comme de la plupart des autres métaux, dans un avenir prévisible. Les enjeux de rareté ne portent pas sur l’état des stocks, mais sur le débit de production. Il y a assez de cuivre dans le sous-sol, mais le rythme d’extraction ne suit pas le rythme de la demande.
Une étude montre que le glacier le plus élevé du mont Everest a perdu, en un quart de siècle, l’essentiel d’une couche de glace qui avait mis deux mille ans à se former. Les scientifiques craignent que le phénomène ne s’accélère et ne provoque, d’ici le mitan du siècle, la disparition du glacier.
Comment protéger des espaces naturels sans compromettre les modes de vie et les droits des communautés locales ? C’est la question que pose Marine Gauthier, experte en gouvernance forestière et climatique.
Selon l’autorité de surveillance financière des États-Unis (GAO – Government Accountability Office), le département de l’Énergie a investi environ 1,1 milliard de dollars entre 2009 et 2015 dans neuf projets de capture et séquestration du carbone (CCS).
On affirme souvent que les panneaux photovoltaïques ne sont pas soutenables parce qu’il faut absolument utiliser du charbon pour raffiner le silicium dont ils sont composés. Mais combien de charbon faudrait-il au juste pour compléter le volet photovoltaïque de la transition énergétique? Une rapide analyse montre que les quantités nécessaires sont insignifiantes et qu’elles ne constituent en aucun cas un frein à la transition.
Les zones d’exploitation du pétrole et du gaz de schiste sont dans un état de déplétion beaucoup plus avancé que ce que laissent entendre les statistiques de l’EIA, l’agence américaine d’information sur l’énergie. C’est du moins ce qu’avance le géologue canadien David Hughes, dans un rapport publié en décembre 2021 par le Post Carbon Institute.
Le retour d’une technologie ancienne aide l’Australie à gérer sa variabilité électrique

2021

L’Australie se lance actuellement dans un effort de transition écologique particulièrement audacieux. On prévoit que l’électricité y sera 100 % renouvelable certaines journées dès 2025. Les carburants fossiles ne joueront plus qu’un rôle d’appoint en 2030.
L'empreinte environnementale du secteur numérique fait toujours l'objet de nombreux débats en France et en Europe. Du fait du manque de connaissances en sciences environnementales appliquées au secteur numérique, de nombreuses choses sont publiées et répétées sans être confrontées aux recherches récentes et vérifiées.
Des scientifiques ont constaté cette année une baisse sans précédent des niveaux d’oxygène dans le grand estuaire nord-américain. Un phénomène qui résulte des bouleversements climatiques et qui pourrait menacer directement la vie marine dans l’estuaire, déplore la presse québécoise.
Les discussions sur la transition énergétique se terminent souvent sur le constat que la sobriété est importante. L’ennui, c’est que ce concept n’est pas défini. Quel serait un mode de vie compatible avec les limites planétaires?
Les terres rares et les métaux peu courants y abondent, souvent utilisés dans des alliages ou comme dopants pour améliorer la sensibilité et la performance des circuits.
85 % de la population mondiale subit les affres de la crise climatique. C’est ce que concluent des chercheurs qui ont analysé une somme astronomique d’études sur les effets du réchauffement climatique. Un chiffre certainement sous-estimé.
S’inspirer du vivant pour réparer notre système, dépendant du non-renouvelable ? C’est ce à quoi invite l’ingénieur agronome et écrivain Gauthier Chapelle. L’entraide qui se tisse entre arbres et champignons est une source d’inspiration.
Quelle est la cause des délestages électriques qui affligent actuellement une grande partie de la Chine? Les médias ont vite sauté sur deux hypothèses pour expliquer la sous-production des usines électriques chinoises : l’embargo sur le charbon australien et la chute de la production en Chine même.
Dans le cadre du cycle "Chocs et effondrements : quels imaginaires, quelles résiliences ?", conférence d’ouverture qui interrogera les ressorts symboliques très anciens qui nourrissent voire déterminent largement les modes contemporains pluriels de mobilisation de scénarios d’effondrement : que signifient ces récits ? quel a été leur rôle sociétal ? Comment ont-ils dialogué dans l’histoire, d’une religion à l’autre ?
La production de cobalt et de nickel va continuer à augmenter, mais pas à un rythme suffisant pour couvrir tous les besoins de l’industrie des batteries.
S’inspirer de la nature, oui. Pour la dominer d’une manière nouvelle, non. C’est le crédo de Gauthier Chapelle qui joint le geste à la parole scientifique.
Une nouvelle étude affirme que le courant océanique Gulf Stream présente des signes avant-coureurs qui alarment les scientifiques. Ce régulateur climatique majeur de la planète pourrait être sur le point de s’arrêter.
La quasi-totalité des manchots empereurs pourraient avoir disparu avant 2100 en raison de la fonte des glaces, selon une nouvelle étude.
Quelles sont les conséquences de cette situation sur la production des métaux? Sur les techniques d’exploitation? Sur la capacité de l’industrie minière à répondre à nos besoins à long terme? Voilà quelques-uns des thèmes qu’aborde une récente étude de Simon P. Michaux, un géologue australien à l’emploi de la commission d’études géologiques de la Finlande.
Dans une étude récente, l’ingénieur pétrolier Jean Laherrère, connu pour avoir popularisé la notion de pic pétrolier, s’est attaqué à l’épineuse question du pic des métaux. Ses conclusions, admet-il lui-même, doivent être manipulées avec prudence, parce que les réserves mondiales de métaux demeurent mal connues et que les rares sources disponibles tendent à se contredire. Le principal intérêt de cette étude consiste au final à voir l’auteur confronter les données et les soumettre à son jugement critique.
Le taux de retour énergétique (EROEI) de l’énergie solaire serait compris entre 22 et 52 pour 1, selon le niveau d’ensoleillement du site. Ce sont là les résultats d’une nouvelle étude américaine publiée le 1er juin dans la revue Progress in Photovoltaics.