Collapsologie

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La collapsologie est un courant de pensée transdisciplinaire apparu dans les années 2010 qui envisage les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle et ses conséquences.

En France, l’étude d’un possible effondrement de la civilisation « thermo-industrielle » est initiée par l’Institut Momentum co-fondé par Yves Cochet et Agnès Sinaï. Ces derniers définissent l’effondrement comme « le processus irréversible à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie, etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi».

La collapsologie a été portée vers le grand public par Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur essai, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes publié en 2015.

Voici une sélection d’articles sur cette thématique:

2023

Les conférences internationales telles que la prochaine COP28 [qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023] peuvent apparaître comme des événements routiniers et conventionnels. Mais elles sont importantes.
Un terme a aujourd’hui une certaine vogue, celui de «polycrise» utilisé, entre autres, par l’historien économique américain Adam Tooze pour caractériser la situation actuelle où plusieurs crises, actuelles ou potentielles, interagissent. «Une polycrise n’est pas seulement une situation où l’on est confronté à des crises multiples. Il s’agit d’une situation […] où le tout est encore plus dangereux que la somme des parties.»[1]
Selon un nouveau rapport [d’ActionAid du 4 septembre], les banques déversent dans les pays du Sud des milliers de milliards de dollars dans l’expansion des firmes du secteur des fossiles, soit le plus émetteur de carbone de la planète [1].
Selon James Hansen – le scientifique des Etats-Unis qui a alerté le monde sur l’effet de serre dans les années 1980 – le monde est en train de basculer vers un climat surchauffé jamais vu l’existence de l’homme, parce que «nous sommes de sacrés imbéciles» pour ne pas avoir réagi aux avertissements concernant la crise climatique.
«La question est de savoir si une civilisation peut mener une guerre implacable contre la vie sans se détruire elle-même, et sans perdre le droit d’être appelée civilisée.»
Depuis plus d’un an, la «dernière génération» bloque des routes très fréquentées en Allemagne, notamment à Berlin. Alors qu’au début de 2022, ils n’étaient que 30 militant·e·s à se joindre aux blocages de rues, ils sont désormais plus de 800, selon leurs propres dires, à s’être inscrits pour participer à la plus grande vague de protestation jamais vue à Berlin. Ils ne se laissent pas non plus décourager par les peines de prison de plusieurs mois auxquelles deux activistes climatiques ont été condamnés dernièrement. Les deux hommes s’étaient collés sur une route à Heilbronn [ville du Bade-Wurtemberg] en février dernier. En raison de délits antérieurs, les peines n’ont pas été assorties d’un sursis. Beaucoup de gens se demandent: jusqu’où ira la «dernière génération»? Et quel est le but de ces actions?
s dans la région de Boké, des milliers de villageois paient un lourd tribut, selon des dizaines d’entretiens avec des habitants de six villages, des ONG de surveillance des entreprises extractives et des experts de l’industrie. Le gouvernement guinéen a indiqué que des centaines de kilomètres carrés autrefois utilisés pour l’agriculture ont été acquis par des sociétés minières pour leurs opérations d’extraction et ce qui est associé: les routes, les chemins de fer et les ports. Les villageois n’ont reçu que peu ou pas de compensation, selon les militants des droits de l’homme et les habitants de la région. Selon une étude gouvernementale, l’exploitation de la bauxite détruira, au cours des vingt prochaines années, plus de 200 000 acres de terres agricoles...

2022

les relations entre les deux pays étaient dans une spirale descendante effrayante, avec des tensions à propos de Taïwan, tensions proches du point d’ébullition. Les diplomates espéraient, au mieux, une modeste réduction des tensions, ce qui, au grand soulagement de beaucoup, s’est produit. Aucune percée politique n’était cependant attendue, et aucune n’a été réalisée. Cependant, dans un domaine crucial, il y a eu au moins une lueur d’espoir: les deux plus grands émetteurs de gaz à effet de serre de la planète ont accepté de reprendre leurs négociations en suspens sur les efforts conjoints pour surmonter la crise climatique.
a Corne de l’Afrique et de nombreuses régions d’Afrique de l’Est sont au cœur d’une sécheresse dévastatrice. Pour la cinquième année consécutive, l’absence de pluie a été enregistrée. Les analystes s’attendent à ce que la sixième – qui débutera en mars prochain – soit également une saison «sans pluie». Alors que les champs sont en jachère et que des millions de têtes de bétail meurent de soif, les pays de la région connaissent une situation d’insécurité alimentaire et humanitaire sans précédent. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies, quelque 22 millions de personnes en Ethiopie, en Somalie et au Kenya risquent de mourir de faim.
L’essor et la diffusion du capitalisme industriel seraient inexplicables sans l’utilisation de la vapeur, l’exploitation du charbon et la découverte et l’utilisation du pétrole ainsi que du gaz. L’industrie et l’agriculture, au même titre que les transports et la vie quotidienne, ont connu une révolution, notamment lorsque les applications de l’électricité se sont multipliées et répandues. La production généralisée de biens et leur commercialisation sur les marchés internationaux ont été directement tributaires de l’évolution de la carbonation de l’économie. Dans ce modèle de production et de transport, la mondialisation capitaliste a trouvé un accélérateur exceptionnel.
La destruction de l’environnement dans certaines parties de l’Amazonie est si complète que des pans entiers de la forêt tropicale ont atteint le point de basculement et pourraient ne jamais pouvoir se reconstituer, selon une importante étude menée par des scientifiques et des organisations indigènes.
La vague de chaleur brutale et d’un degré record d’intensité qui s’est abattue sur une grande partie de l’Inde et du Pakistan depuis le mois de mars s’est quelque peu calmée cette semaine [de début mai], mais elle est sur le point de se relancer dans les jours à venir, avec des températures infernales pouvant atteindre 50 degrés Celsius.
Le gaz liquéfié et la fracturation hydraulique sont soudain considérés comme des technologies d’avenir. La demande européenne provoque un boom inattendu. En raison de la guerre en Ukraine, les exportations de gaz liquéfié en provenance des Etats-Unis doivent «libérer» l’Union européenne des importations en provenance de Russie. C’est en tout cas ce que prévoit la «déclaration sur la sécurité de l’approvisionnement énergétique européen» annoncée (le 25 mars 2022) par Joe Biden et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
Malgré leurs promesses de réduction, les plus grandes banques du monde injectent des milliers de milliards dans le pétrole, le gaz et le charbon. Le 13e rapport annuel Banking on Climate Chaos met en évidence la disparité flagrante entre les engagements publics pris par les plus grandes banques du monde en faveur du climat et la réalité du financement de l’industrie des combustibles fossiles. Pour être franc, lorsque les grandes banques ont promis de réduire le financement du pétrole, du gaz et du charbon, elles ont menti.
Selon des données, l’Amazonie s’approche d’un point de basculement, après quoi la forêt tropicale disparaîtrait, ce qui aurait des conséquences «profondes» pour le climat mondial et la biodiversité.
Selon l’ONG Ocean Conservancy [1]: «Depuis le début de l’industrialisation jusqu’à aujourd’hui, l’océan a absorbé plus de 90% de la chaleur due au réchauffement climatique d’origine humaine et environ un tiers de nos émissions de carbone. Un article du Natural History Museum de Londres affirme: «La nature s’étire jusqu’à un point de rupture. Si nous ne nous arrêtons pas, l’océan pourrait être radicalement modifié de notre vivant.»

2021

Des millions d’années d’évolution ont doté les oiseaux d’une multitude d’instincts solides. Ils ont maîtrisé l’art du vol, et de nombreuses espèces parcourent des milliers de kilomètres lorsque les saisons changent, retournant infailliblement, encore et encore, dans un refuge lointain où le contexte climatique est serein. Mais plus que tout, les oiseaux savent qu’il ne faut pas chier dans leur propre nid. C’est un instinct que le président des Etats-Unis n’a pas encore développé. Et le monde entier pourrait en payer le prix fort.
Le gouvernement brésilien a caché pendant trois semaines que la déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 21,97% l’année dernière, accentuant une tendance qui menace de faire dérailler les efforts visant à contenir le réchauffement climatique.
Sous la domination du système actuel et les règles imposées par lui, la nature et ses composants sont réduits à une expression monétaire sous le prétexte de la nécessité du capital privé pour atténuer les processus propres à la crise environnementale et les événements extrêmes liés au changement climatique.
Chercheurs et associations mettent en garde contre le détournement du concept clé examiné à la COP26. Les projets de «compensation» ont fait long feu et l’attention revient au but initial: la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Plusieurs pays européens, dont le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas, ont déployé des efforts courageux pour réduire leurs émissions afin d’atteindre l’objectif de 1,5 degré, donnant ainsi l’exemple à des nations aux économies bien plus importantes. Mais aussi admirables soient-ils, ces efforts ne suffiront pas à sauver la planète. Seuls les Etats-Unis et la Chine, de loin les deux premiers émetteurs de CO2 au monde, sont en mesure de le faire.
Notre collègue et amie, Hélène Tordjman, vient de publier La croissance verte contre la nature, Critique de l’écologie marchande (La Découverte, 2021). Ce livre fera date parce qu’il rassemble une documentation très à jour sur la conceptualisation et la mise en pièces de la nature par un capitalisme menant au bord de l’asphyxie planétaire, pour la nature mais aussi pour les humains.
Pourtant, jamais un rapport des experts du réchauffement global n’a laissé sourdre à ce point l’angoisse suscitée par l’analyse des faits à la lumière des lois incontournables de la physique.
Le Green New Deal est le moyen le plus audacieux et très probablement le plus efficace de lutter contre l’urgence climatique. Selon ses défenseurs, le Green New Deal sauvera la planète tout en stimulant la croissance économique et en générant dans la foulée des millions de nouveaux emplois bien rémunérés. Cependant, un nombre croissant d’économistes écologistes affirment que le sauvetage de l’environnement passe par la «décroissance».
Une vague sans précédent de poursuites judiciaires, intentées par des villes et des Etats américains, vise à obliger l’industrie pétrolière et gazière à rendre des comptes pour ce qui est de la dévastation environnementale causée par les combustibles fossiles – et dans le même mouvement à dissimuler ce qu’elle en savait tout au long des années passées.
Face à la crise climatique, quelle est l’ampleur de notre volonté politique et, surtout, quelles sont les dynamiques sociales profondes qui la sous-tendent? Est-il non seulement possible, mais aussi plausible, de parvenir à une décarbonation profonde d’ici à 2050 et d’atteindre l’objectif connexe de 1,5 °C?

2020

Dans Greener Than You Think – un roman de 1947 de l’écrivain de science-fiction de gauche Ward Moore – une femme scientifique folle de Los Angeles recrute un vendeur à la sauvette nommé Albert Weener, décrit comme ayant «toutes les caractéristiques d’un quémandeur escroc», pour l’aider à promouvoir sa découverte: un composé appelé Metamorphizer qui améliore la croissance des herbes et leur permet de pousser sur des sols stériles et rocheux. La scientifique rêve de mettre fin, de façon permanente, à la faim dans le monde grâce à une expansion très forte de la gamme de blé et d’autres céréales. Albert Weener, un ignorant en matière de science, ne pense qu’à se faire un peu d’argent en faisant du porte-à-porte pour proposer de soigner les pelouses. Ayant désespérément besoin d’argent pour poursuivre ses recherches, la scientifique accepte à contrecœur. Et Albert Weener se dirige vers les pelouses jaunies des quartiers de bungalows fatigués.
Deuxième partie: manque d’oxygène
Parmi les nombreuses «tribunes», «cartes blanches» et «opinions» sur «le jour d’après» publiées pendant le confinement, celle intitulée «Il faut démocratiser l’entreprise pour dépolluer la planète», initiée par Julie Battilana, Julia Cagé, Isabel Ferreras, Lisa Herzog, Hélène Landmore, Dominique Méda et Pavlina Tcherneva, rejointes par quelque 3000 académiques à travers le monde,

2019

Le bilan de ce processus est négatif de A à Z. De la COP 1 à la COP24, les gouvernements se sont surtout évertués à trouver des moyens de ne pas réduire «leurs» émissions, ou de les faire réduire par d’autres, ou de faire semblant de les réduire en les délocalisant, ou d’obtenir de nouveaux marchés pour compensation de leur engagement à les réduire à dose homéopathique, ou de faire adopter l’idée absurde que ne pas abattre un arbre équivaut au fait de ne pas brûler de combustibles fossiles.
Pour la première fois, une étude objective le mouvement Youth for Climate. Il y a autant de jeunes femmes que de jeunes hommes parmi les manifestants. Les jeunes pointent autant la responsabilité des politiques que la leur. Combien seront-ils à manifester à nouveau pour le climat, ce jeudi à Bruxelles ? Des milliers à n’en pas douter, le plus souvent des jeunes issus des écoles et des universités de tout le pays. La Suédoise Greta Thunberg, connue pour son combat climatique sous le slogan « Grève de l’école pour le climat », sera des leurs (lire par ailleurs).