Décroissance

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Alors que les stocks de combustible s’épuisent, la dissipation exubérante d’énergie liée aux économies fondées sur la croissance touche à sa fin. Quelles seront les répercussions politiques, économiques et sociales de cette nouvelle donne sur un système fondé sur une soif sans limites de ressources naturelles ?

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décroissance

2024

Les écosocialistes sont traversés par des divergences de fond à propos du capitalisme et de son nécessaire dépassement.
This is ""Eh bien moi je suis POUR la décroissance !"" by Delphine Batho on Vimeo, the home for high quality videos and the people who…
Des économistes ont, pour la première fois, calculé précisément les effets (positifs) d’une diminution de la croissance sur l’évolution du climat, observe l’historien Jean-Baptiste Fressoz, dans sa chronique.
Historien, Jean-Baptiste Fressoz ne "prône rien du tout". Il estime cependant que la décroissance serait le moyen le plus efficace de faire baisser rapidement nos émissions de CO2.
Il n’est pas nécessaire de produire plus pour atténuer le changement climatique, éradiquer la pauvreté ou financer les services publics, estime Thimotée Parrique. L’économiste français était de passage à Genève pour expliquer à quoi pourrait ressembler un monde «post-croissance».
L'inclusion ou non du Sud global dans un scenario décroissant est sujet à de nombreux débats. Car cela implique de penser les dépendances économiques, le risque d'être néocolonial et la dette écologique.
Entretien avec Jean-Philippe Decka, qui travaille sur la transformation des modèles économiques des entreprises dans le respect des limites planétaires.
L’économie, on lui donne des règles. Et depuis des décennies, nous lui avons donné une règle absolue, voire...
L’économiste spécialiste de la décroissance plaide pour une transition écologique franche, planifiée clairement et démocratiquement. Selon lui, laisser le problème aux mains du capitalisme revient à vendre le droit de polluer.
Dans notre société mondialisée, le flux ininterrompu des chaînes d’approvisionnement est complexe et potentiellement vulnérable aux dérèglements climatiques et aux tensions socio-économiques et géopolitiques. L’extraction des minerais, du pétrole et les productions agricoles par effet domino pourraient être plus ou moins gravement perturbées. Mais ce système est-il le seul envisageable ? Et si les pénuries à venir étaient l’occasion de se questionner sur ce système mondialisé ? Renaud Duterme, auteur de Pénuries (Payot), était l’invité de Tendances Première.
Une récente synthèse sur la décroissance permet de dessiner les principales critiques que ce courant d'idées et de recherche adresse au système capitaliste.
Timothée Parrique, économiste et chercheur à l’École d’Économie et de Management de l’Université de Lund, montre dans son livre "Ralentir ou Périr : l’économie de la décroissance", comment l’idéologie d’une croissance économique sans limite piétine les écosystèmes et maltraite citoyens et êtres vivants, sans tenir ses promesses de prospérité. Son vœu pour 2024 ? "Apprendre à prospérer sans croissance", et construire un système économique plus démocratique.
Vincent Mignerot est essayiste, explorant la question de l’existence et interrogeant la capacité d’adaptation de l’humanité à terme. Dans cet échange nous parlons d'une variété de sujets. * Comment Vincent a pris sa claque et commencé à s'intéresser aux questions environnementales * La fondation de l'association Adrastia réunissant d'autres personnes ayant pris leur claque, et le bilan après 10 ans d'existence * "Décalage du point de référence", "collapswashing", et autres notions que Vincent a contribué à populariser * Le procès en inaction et en doomisme que certains lui font * Décroissance, autonomie, anticapitalisme et autres récits de soutenabilité face auxquels Vincent est en partie perplexe... en se disant "décroissant contrarié" Bonne écoute !
Dans « Sans transition. Une nouvelle histoire de l’énergie » (Seuil) l’historien des sciences et chercheur au CNRS Jean-Baptiste Fressoz montre cliniquement que la transition énergétique est une fable créée de toutes pièces par le capital, à l’origine du dérèglement climatique. Interview.

2023

Malgré les discours sur la sobriété volontaire, la sobriété proposée par les pouvoirs publics reste dictée par la contrainte. Des leviers existent pourtant pour une sobriété « choisie ».
Pour faire face au défi du changement climatique, le chercheur en économie écologique Timothée Parrique prône la décroissance et la transition vers une économie post-capitaliste.
« La Relève ». Chaque mois, « Le Monde Campus » rencontre un jeune qui bouscule les normes. Timothée Parrique, 34 ans, auteur de « Ralentir ou périr », un essai sur la décroissance tiré à plus de 30 000 exemplaires, popularise les théories de ce mouvement et impose un style particulier : l’« academictainement ».
Dans le cadre d’une thèse qui vient d’être récemment déposée1, je me suis consacré à étudier la pensée de quatre auteurs du XXe siècle, qui sont aujourd’hui considérés comme des « précurseurs de la décroissance »2. Quand bien même aucun d’entre eux – que ce soit Lewis Mumford (1895-1990), Günther Anders (1902-1992), Jacques Ellul (1912-1994) ou Ivan Illich (1926-2002) – ne se soit réclamé de la décroissance de son vivant, puisque le terme, avec toute sa charge polémique, ne s’est popularisé qu’à partir des années 2000. Mais il est vrai que leur critique radicale de la civilisation industrielle a inspiré des courants écologistes, certains révolutionnaires, tant à leur époque que de nos jours.
Abandonner le mythe de l'économie triomphante - quelques minutes avec Timothée Parrique
Omniprésente, la technique nous a été imposée par des choix politiques, explique l’historien François Jarrige. Pour lui, c’est à nous de construire une autre société. Car aucune technique n’est « miraculeuse ».
La décroissance est-elle nécessaire ? réaliste ? Et quelles seraient les conditions à remplir pour sa mise en œuvre ?
Pouvons-nous concilier sobriété et croissance ? Difficile voire impossible. Seul un débat politique permettra de changer nos façons de concevoir nos sociétés. Par Chantal Jouanno.
Face aux enjeux écologiques et sociaux, la décroissance s'annonce, pour ses partisans, comme la meilleure solution pour sauver la planète.
Selon une nouvelle étude menée par un chercheur de l’Institut de sciences politiques Otto Suhr de la Freie Universität Berlin, le niveau du produit intérieur brut (PIB) n’a aucun impact sur la capacité des États dotés d’une souveraineté monétaire à financer des investissements dans des mesures radicales de décarbonation et des mesures sociales ambitieuses. des politiques telles que des services publics universels et une garantie d’emploi. L’étude « Comment payer pour sauver le monde : théorie monétaire moderne pour une transition vers la décroissance » vient d’être publiée dans la revue Économie écologique.
- C'est quoi la décroissance et la déconsommation, et pourquoi cela va arriver ? - Est ce que le marketing est responsable de la société de consommation et de la surconsommation où nous sommes ? - Qu'est ce que la résilience, et comment rendre une entreprise résiliente (former les gens, autonomie, apprendre de ses erreurs, oser...) ? - Comment inspirer / inciter / convaincre un chef d'entreprise à changer son organisation de manière radicale, et pas juste faire de la "RSE de surface" ?
Cet article avait été commencé sous la forme d’un court fil Twitter sur la mise-à-jour en cours des projections de PIB et de population des scénarios SSP, les scénarios socioéconomiques utilisés comme base pour une majeure partie des projections climatiques, notamment dans les rapports du GIEC. Ce fil est rapidement devenu beaucoup trop long, car pour montrer l’intérêt de cette actualité, il faut expliquer ce que sont les scénarios SSP, comment ils sont élaborés, ce à quoi ils servent, leur intérêt ainsi que leurs limites. De plus, comme Twitter bloque désormais l’accès à celles et ceux qui n’ont pas de compte, en voici une version sous forme d’article, bien plus développée. Ce sujet permet de revenir sur l’origine de la croissance économique dans les scénarios climatiques, et sur les alternatives actuellement développées avec des scénarios limitant la demande en énergie, voire décroissants.
La crise écologique est déjà la question sociale et politique la plus importante du XXIe siècle, et le deviendra encore plus dans les mois et les années à venir. L’avenir de la planète, et donc de l’humanité, sera décidé dans les décennies à venir. Comme l’explique le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, si la température moyenne mondiale dépasse de 1,5 °C la période préindustrielle, il y a un risque de déclencher un processus irréversible et catastrophique de changement climatique.
La décroissance identifie et critique la croissance comme fondamentale pour le système capitaliste. La croissance enrichit les propriétaires et les riches, laissant le reste de l’humanité derrière lui avec des conséquences environnementales dévastatrices. Paul Fleckenstein, membre de Tempest, interviewe Gareth Dale sur la politique de la décroissance et la critique de l’idéologie de la croissance dans la société capitaliste.
Au service de quelle économie faisons-nous produire nos entreprises ? A quoi sert sa croissance ? À quoi sert l’enrichissement du PIB ? Quel modèle notre activité économique et celle de nos collaborateurs viennent-elles nourrir ? Aujourd’hui, nous en revenons tous aux fondamentaux. Et il est désormais indéniable que les règles du jeu économique détruisent le monde vivant. Il nous en faut donc de nouvelles, avec de nouvelles institutions pour les encadrer. La radicalité est aujourd’hui essentielle, parce que nous avons besoin de modèles économiques, d’institutions et de modes d’organisation radicalement nouveaux.
Le nouveau Plan Local d’Urbanisme mènera inexorablement au nivellement économique par le bas et à la dégradation financière irréversible de Paris.
En thermodynamique, la mesure de la dissipation de l’énergie sous forme de chaleur, autrement dit la mesure de la désorganisation des systèmes, du désordre irrémédiablement croissant du monde, s’appelle l’entropie. François Roddier, astrophysicien, s’en expliquait dans un entretien au journal Le Monde en octobre 2013 (1). Et dans l’une de ses contributions aux revues Politiques de l’Anthropocène et Nouveaux Débats, un de ses articles paru en 2021 De la nécessité d’une décroissance, prônait une société décroissante pour chercher à éviter le délitement des liens, à maintenir les conditions d’habitabilité de la Terre dans une décence commune. François Roddier est décédé mais il nous laissera des perspectives incroyables, et une réinterprétation de l’évolution de l’univers, de la vie et des sociétés humaines à partir de la thermodynamique.
Jean-Marc Jancovici, associé co-fondateur de Carbone 4, fondateur et président de The Shift Project, était l'invité de l'émission Ecorama enregistrée lors de...
La décroissance est une idée qui dit que produire toujours plus n'est pas forcément bon pour le bien-être de tous ou pour la planète. Contrairement à certains qui croient que la technologie peut nous permettre de continuer à croître tout en étant écolo, les partisans de la décroissance estiment que consommer trop et trop vite vide nos ressources naturelles. Ils pensent que si on ne devient pas plus économes, on court un gros risque. Certains disent que la décroissance serait mauvaise pour l'économie ou l'innovation, mais c'est plus complexe que ça. Si vous voulez vraiment comprendre et discuter de ce sujet, Vincent Liegey, ingénieur, chercheur interdisciplinaire nous donne des infos claires à ce sujet
Plusieurs dossiers restent clivants chez les militants, voire chez certaines figures écologistes qui prennent leur distance avec la ligne d’EE-LV.
Convaincus de la possibilité d'une croissance infinie dans un monde fini les cornucopiens considèrent que l'intelligence humaine et les innovations technologiques pourront palier la rareté des ressources et le dérèglement climatique.
Il convient d'envisager une séparation forte et claire entre la compétition économique et « l’ambition nécrophile » (Fromm, 1964) : concevoir des nouvelles arènes où les forces de la nature pourraient compétitionner entre elles sans détruire la planète, à défaut de quoi, la quête de l’accumulat
Accueil – La croissance, c'est un non-sens ; la décroissance, c'est du bon sens !
Loin d'être vertueuse, la croissance n'est que l'expression d'une obsession boulimique pour l’accumulation, explique l'économiste. Sa proposition : se diriger vers un écosocialisme convivialiste et frugal.
Dans ce billet, je voudrais proposer une hypothèse prospective que j’appellerais « hypothèse de la reine verte », par analogie avec l’hypothèse de la reine rouge. Cette hypothèse, si elle est vérifiée, présente un obstacle rédhibitoire à la généralisation de la décroissance puis de la post-croissance comme nouveau paradigme civilisationnel mondialisé. Si l’on est convaincu que la décroissance et la post-croissance de manière générale forment ensemble un paradigme indispensable pour éviter les pires scénarios d’effondrement et d’extinction qui menacent l’Humanité, alors il devient nécessaire de formuler des solutions politiques et institutionnelles capables de neutraliser les effets de cette « hypothèse de la reine verte ». Si ces solutions politiques et institutionnelles échouent à se mettre en œuvre pour des raisons contingentes, ou se révèlent impossibles à mettre en œuvre, pour des raisons déterministes, alors l’hypothèse de la reine verte fait partie des éléments de solution au paradoxe de Fermi. C’est-à-
Et si on mettait en pratique la #décroissance ? Que l’on soit pour ou contre la décroissance, il faut admettre que les idées portées par les décroissants questionnent les indivi…
Durant la législature du Parlement européen qui se termine, de la crise Covid à la guerre en Ukraine, sans oublier la gestion des aspects énergétiques, s’est confirmé un constat aujourd’hui sans appel : il n’y aura pas de découplage entre Produit Intérieur Brut (PIB) et écocide. Progression du PIB mondial d’un coté, disparition du vivant, pollutions, dégradations de l’ensemble des conditions de vie sur terre en ce compris l’aspect climatique de l’autre, sont intimement liés (réf). La récession est-elle inévitable ? Est-elle indispensable ?
La décroissance est-elle un projet réaliste ? À entendre ses principaux partisans, elle constituerait à la fois une réponse aux injustices du capitalisme marchand et une solution pour mettre en œuvre une économie respectueuse des limites écologiques de la planète. En proposant une lecture critique du dernier ouvrage de Timothée Parrique, théoricien français de la décroissance, David Cayla explique pourquoi le projet décroissant, selon lui, représente une rupture anthropologique d’une grande violence qui a très peu de chances de rencontrer une acceptation sociale.
Vincent est chercheur interdisciplinaire et a récemment publié "Sobriété (la vraie)". Il a été de tous les combats et réflexions depuis plus de 15 ans !Il se...
"La décroissance, ça veut dire être moins bien soigné, ça veut dire se déplacer moins, ça veut dire une qualité de transport moins bonne et ça veut dire moins de prospérité pour nos enfants", a dénoncé le ministre de l'Économie.
Dans un monde marqué par le dérèglement climatique, le déclin de la biodiversité, l’accroissement des inégalités et le retour des pénuries, la “sobriété”, qui a remplacé les “croissance verte” et autres “développement durable” dans les discours de nos gouvernants, s’avère une bien piètre solution face à ces défis colossaux. Largement soutenue par des ingénieurs, des scientifiques mais également par une opinion populaire de plus en plus large, la décroissance s’affirme peu à peu comme l’unique alternative réaliste à même de fonder une société respectueuse des équilibres écologiques et du vivant. Elle n’est ni une théorie ni un programme clé en main, mais une pensée plurielle, vivante et dynamique, née de la conscience aiguë des contradictions et impasses qui caractérisent nos modes de vie, nos infrastructures et nos imaginaires.
Beyond Growth : quand la décroissance s’invite au parlement européen pour 3 jours de conférences Questionner les experts, les scientifiques et les décideurs politiques sur ce qu’il y aurait derrière le mythe de la croissance économique infinie, c’est ce qu’il s’est passé le lundi 15 mai et pour 3 jours au Parlement européen. Et plus …
Olivier De Schutter lance un avertissement. Non, la croissance ne résoudra en rien la question des inégalités ni celle des multiples crises environnementales. Au contraire, elle ne fera que les aggraver. Chiffres à l'appui, il démontre l'urgence d'un changement de boussole pour bâtir collectivement la société post-croissance.
Olivier de Schutter, rapporteur de l'ONU sur les droits humains et l'extrême pauvreté, est notre invité à l'occasion de la publication de son livre « Changer de boussole », qui entend arrêter de prôner une croissance à tout prix.
Quel est le sens de l’entrepreneuriat à partir du moment où on remet en cause le modèle de la croissance, alors que certaines limites planétaires sont déjà atteintes ? Lors de cette conférence stimulante, Christian Arnsperger, Professeur en durabilité et anthropologie économique à l’Université de Lausanne (Suisse), et Bernard Surlemont, Professeur d'entrepreneuriat à HEC-Liège, ont croisé regard théorique et pratique, approche systémique et de terrain pour répondre à cette question : « Comment s’engager en tant qu’entrepreneur, au sens large, sur le chemin de la post-croissante ».
Bâtir ensemble un projet de société radicalement nouveau
Quelle alternative économique proposer à la chimérique et délétère croissance verte ? Alter Kapitae tente de tracer une nouvelle voie : la décroissance prospère. Nous avons réuni des chercheurs, des représentants d'entreprises, d'ONG et d'associations afin de construire dans un espace d'échange inédit 15 propositions politiques concrètes, sur 3 thèmes, que nous vous invitions à retrouver ci-dessous :
Aujourd'hui, il est urgent de réfléchir à des alternatives économiques basées sur le ralentissement de nos activités et la frugalité. Qu'est-ce que la décroissance ? Peut-elle être un véritable projet de société ? Peut-on, et comment, envisager une décroissance qui ne mène pas à l'effondrement ? Venez explorer et confronter le concept lors de cette session interactive avec Timothée Parrique et Christopher Guérin.
La croissance du PIB ne fait plus le bien-être des pays riches mais crée plus d'inégalités, de pauvreté et de pollutions...
Le Premier ministre belge Alexander De Croo a critiqué la décroissance lors d’une conférence organisée à Berlin lundi et a rejoint les appels à une pause règlementaire sur les contraintes environnementales du président français Emmanuel Macron afin d’éviter de surcharger les entreprises.
La métropolisation est un modèle singulier d’urbanisation, celui de la ville-monde, avec un rythme de croissance des villes, quasi exponentiel depuis quatre à cinq décennies. Par ce rythme, l’équivalent d’une ville comme New York sort de terre tous les mois dans le monde. Ceci est le fait de l’ère néolibérale, stade singulier du capitalisme dans lequel les activités urbaines se dématérialisent, la rente immobilière s'accroît et les économies urbaines évoluent par tertiarisation et tri des populations. Ceci entraîne de grandes mutations, y compris dans les suds avec délocalisation des industries extractivistes et polluantes. Voilà pour le fait géographique global. Il est également total car les citadins sont sommés d'adopter des modes de vie consuméristes, et ce par nombre de projets urbains qui se ressemblent étrangement, avec toujours plus de mouvements et de fluidité, de connexion et d’agilité, de divertissement et de festivités...
Ou leur appel correspond-il à une nécessité humaine ? Tentative de réponse avec le philosophe Emmanuel Mounier.
Le Parlement européen a accueilli pendant trois jours une conférence sur le sujet, coorganisée par vingt eurodéputés issus de cinq groupes, à l’initiative du Belge Philippe Lambert. Constat : il faut changer de modèle. Comment ? Le débat reste ouvert.
Aurélien Barrau au Parlement Européen "Au-delà de la croissance"
Le mouvement de la décroissance gagne rapidement en popularité en Europe. Il préconise de renoncer à la croissance économique. Mais sans croissance, pouvons-nous encore défendre nos valeurs et nos intérêts sur la scène internationale ? Richard Wouters a interrogé Gaya Herrington, expert en développement durable, sur les implications géopolitiques d’un modèle économique sans croissance.
We’re sharing the open letter published to accompany the start of the “Beyond Growth” conference at the European Parliament, and signed by members of the Zagreb Degrowth Conference team.
Nouveau #TALK à #BEYONDGROWTH sur LIMIT avec Timothée Parrique, docteur en économie spécialiste de la décroissance, chercheur à l’université de Lund, en Suède Quel plaisir que de retrouver pour la 2ème fois sur cette chaîne celui qui nous a fait une belle explication autour de la décroissance et d'une économie post-croissance.À l'occasion de la conférence Beyond Growth au Parlement Européen, nous avons échangé sur son feeling, ses peurs et l'espoir.
Intervention d'Aurélien Barrau à la conférence #BEYONDGROWTH en partenariat avec LIMIT au Parlement UE. Spécialisé en relativité générale, physique des trous noirs et cosmologie, il est directeur du Centre de physique théorique Grenoble-Alpes et travaille au Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie de Grenoble. Professeur à l'université Grenoble-Alpes, il travaille sur sur la gravité quantique. Il est aussi docteur en philosophie et militant écologiste.
Captation LIMIT - 30''
Nouveau #TALK sur LIMIT avec Philippe Lamberts, député belge au parlement Européen depuis 14 ans. Ingénieur civil de formation spécialisé en mathématique et modélisation. Il est aujourd'hui président du groupe des verts au parlement européen.
La catastrophe écologique est-elle inéluctable ? Allons-nous droit vers un effondrement de la civilisation ? De plus en...
An open-access academic journal on degrowth
À l’occasion du cinquantième anniversaire de la parution du rapport des Limites à la croissance, celui-ci a fait l’objet d’une importante médiatisation. Afin d’éclairer les discussions à venir, cet article revient sur des caractéristiques méconnues ou oubliées de ce rapport telles que son origine (les commanditaires et les auteurs), sa vocation, la méthode employée pour construire le modèle mathématique et les réactions qui ont suivi sa publication. Il évoque aussi la traduction française du titre original du rapport.
Alors que s’essouffle le mythe de l’éternelle croissance providentielle et que, sous le vocable de la décroissance, se diffuse sa critique, celle-ci n’a su jusqu’à présent engendrer les transformations sociopolitiques qu’elle appelle. C’est aussi que la trajectoire de bifurcation proposée reste floue et abstraite. Pour éclairer ce chemin incertain mais nécessaire d’une décroissance dont il faut prendre le pari, la prospective offre des outils précieux, invitant à préciser les propositions concrètes pour mieux en évaluer la portée. Il reste à la mettre au service d’une démocratie directe et continue dont le déploiement devrait constituer la priorité commune des luttes sociales, car de ce combat dépend notre capacité à surmonter les autres.
le rapport Halte à la croissance ?, publié en 1972, a suscité beaucoup d’interrogations et de questionnements. Ces derniers portaient tant sur le modèle utilisé, World3, que sur les hypothèses ou les conclusions. Après 50 ans passés à y répondre régulièrement, cet article compile les réponses de Dennis Meadows à 21 des questions les plus récurrentes sur Halte à la croissance ?
Michael Higgins, président de l’Irlande, condamne le «néolibéralisme» et dénonce l’«obsession de la croissance»
Entrevue avec l’écologiste Hugo Séguin.
À propos de : Timothée Parrique, Ralentir ou périr. L'économie de la décroissance. Timothée Parrique propose un tour d’horizon de la notion de décroissance, et des débats qui l’entourent : comme se définit-elle exactement ? Comment pourrait-elle s’articuler - ou non - avec nos systèmes de production contemporains ? Constitue-t-elle une solution possible et crédible à la crise climatique et environnementale ?
Il n’est pas trop tard pour aller vers la décroissance, selon l’économiste Timothée Parrique. Cela suppose de changer tout notre système capitaliste.
Nouveau #TALK sur LIMIT avec Marek Hudon, professeur et chercheur à la Solvay Brussels School of Economics and Management (SBS-EM) de l’ULB Ses recherches portent principalement sur la microfinance, l'éthique, le développement durable, et l'entrepreneuriat social. Nous abordons l'économie, où en est sa transformation ? Pourquoi cause-t-il de plus en plus de maladie mentales et de burnout ? Le développement durable existe-t-il ? Quand aurons-nous des cours de décroissance ? Allons-y arriver ?
Depuis 2015, ils sont une soixantaine d’étudiants –souvent issus d’écoles d’ingénieurs françaises – à avoir séjourné à Budapest dans un “centre de recherche et d’expérimentation”. Reportage
Beyond Growth – Pathways towards Sustainable Prosperity in the EU. Programme de la conférence
- For economist Timothée Parrique, our survival depends on our ability to change our economic model to degrowth towards a post-growth economy.A researcher in...
Je voudrais rebondir sur cet article de la RTBF qui évoque une étude réalisée par le groupe de réflexion environnemental britannique Ember : ‘C’est le début de la fin de l’âge fossile’ : l’électricité décarbonée va-t-elle prochainement prendre le dessus sur l’électricité fossile ? – rtbf.be On y trouve une bonne synthèse de l’évolution de l’usage des combustibles fossiles, des énergies renouvelables et des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial.
La revue francophone de la post-croissance et de la décroissance
Le site
Résumé : Faire le bilan de vingt ans de décroissance, c’est bien sûr prendre acte de l’avancée de l’idée dans la société et des initiatives de mise en œuvre du projet dans les pratiques, ce qui en constitue l’actif. Mais c’est aussi rendre compte du passif. Celui-ci concerne non pas tant le fait que le projet n’ait pas abouti globalement, que l’examen des diverses stratégies mises en œuvre pour sa neutralisation, voire sa tentative de récupération, cela afin de mieux apprécier où nous en sommes. Comme au niveau des mesures concrètes, en effet, les choses n’ont pas beaucoup bougé, il importe donc d’identifier plus précisément les adversaires d’un programme politique de décroissance et les obstacles à la réalisation d’une société écocompatible.
Dans cet épisode, nous allons essayer de nous focaliser sur deux crises actuelles, la crise sociétale et la crise environnementale. Nous sommes fin mars, d’un côté la synthèse du dernier rapport du GIEC vient de sortir tirant pour une dernière fois la sonnette d’alarme. D’un autre côté, les grèves qui réclament de meilleures conditions de travail et de retraite. Jusqu’à présent ces deux enjeux étaient bien distincts. Les bobos citadin.e.s d’un côté, des travailleurs et travailleuses de métiers pénibles et essentiels de l’autre. Mais est-ce qu’en réalité la fin du monde et la fin du mois sont le même combat ? Je vous propose d’explorer cette question via le prisme de la décroissance. Un concept qui peut paraître polarisant mais qui pourrait également devenir un concept de société fédérateur.
L’urgence climatique appelle à la justice sociale : nos derniers leviers d’action dépendent de la création d’espaces inclusifs pour réconcilier nos divergences – y compris dans nos entreprises. Une chronique signée Sabrina Courtois, doctorante au Louvain Research Institute en "Management and Organizations" (UCLouvain).
Nouveau "TALK" sur LIMIT avec Laurent Lievens, systémicien, sociologue, Ingénieur de Gestion, Psychomotricien qui a quitté son poste de professeur à la Louvain School of Management. Il dénonce un cursus en décalage avec l’état de la connaissance dans les sciences du vivant et de la Terre, qui enferme les gestionnaires de demain dans un paradigme centré sur la croissance.
Antoine Bailleux (dir.), Le droit en transition. Les clés juridiques d’une prospérité sans croissance, Bruxelles : Presses de l’Université Saint-Louis, 2020, « Collection générale », vol. 155, 594 p. Compte rendu par Pierre Guibentif (Université Paris-Saclay,...
Lorsqu’en 1867 Marx publie à Hambourg le livre I du Capital, cinq longues années sont nécessaires pour écouler le tirage de 1 000 exemplaires. Cent-cinquante ans plus tard, un universitaire japonais publie « Le Capital dans l’anthropocène » qui se vend à 500 000 exemplaires… Kōhei Saitō y propose une relecture écologiste du philosophe allemand, alliant décroissance et communisme. Le « redoutable missile » que Marx croyait avoir « lancé à la tête de la bourgeoisie » vient-il d’être à nouveau mis en orbite depuis le Japon ? Éléments de réponse dans cet entretien avec l’auteur.
S’il y a bien une idéologie dont l’empire sur les esprits, quel que soit le lieu, est absolu, et d’autant plus que cette servitude est volontaire, c’est l’idéologie de la croissance économique.&nbs…
Journaliste et philosophe français, André Gorz fut l'une des pionniers de l’écologie politique et de la décroissance.
Un guide émancipateur pour bien vivre en sobriété et en autonomie et faire face aux défis de demain.
Pour soutenir notre mode de vie, si la tendance actuelle se poursuit, il faudra bientôt deux planètes. Pourtant, nos dirigeants rêvent toujours d’une croissance économique sans fin. L’heure est venue d’oser les questions difficiles, écrit Paul Journet. Pour garder notre confort aujourd’hui, quel risque est-on prêt à faire courir aux prochaines générations ?
ENTRETIEN avec Olivier Erard. Alors que le début de saison s’est avéré compliqué dans les massifs montagneux et que les stations traversent une période de turbulence, nous nous sommes entretenus avec Olivier Erard, animateur de la démarche de transition de la station de Métabief dans le Jura. Seul domaine skiable à avoir acté la fin du ski, Métabief fait figure d’exemple. Explications.
Conversation bien sympathique sur "Ralentir ou périr", c’est le nom de son livre. Ce docteur en économie spécialiste de la décroissance, chercheur à l’université de Lund, en Suède nous explique forcement... la décroissance en projet de société. Il le dit : Nous n’avons pas le choix : nous devons sortir du capitalisme ou nous allons... périr. (Zut alors ! 😅)
Chez les décideurs politiques et économiques, l’heure de la postcroissance semble venue. Du moins en apparence. Car le passage du discours aux actes n’a rien d’évident. L’histoire du fameux rapport du Club de Rome, The limits to growth, resté – littéralement – lettre morte après sa publication en 1972 en est la preuve, nous dit dans cet article Thomas Gauthier, créateur du podcast Remarquables et responsable du dispositif pédagogique « Futurs Durables » à emlyon business school.
Dans son dernier ouvrage, l’historien montre comment la notion de progrès est un instrument qui a servi historiquement à imposer certaines techniques au détriment d’autres.
Letters: I risked prison to stand up against an system that will lead to ecological and societal collapse – we must look for alternative economic models, writes Zoe Cohen
Promouvoir une transition démocratique et sereine vers des sociétés soutenables et souhaitables
Cette semaine, c’est Paul Magnette qui est 'attendu au Tournant' dans notre Podcast du même nom. Une heure d’entretien...
Dans cette interview par Olivier Berruyer pour Élucid, Philippe Bihouix dresse le bilan des impasses énergétiques et climatiques dans lesquelles nous sommes. Face à la raréfaction des ressources, face au réchauffement climatique, la « croissance verte » est une illusion. De même, croire que la technique nous sauvera n'a pas de sens. Une solution s'offre pourtant bel et bien à nous : celle de la transition low tech.
L’année 2022 a été marquée par des catastrophes climatiques et par la guerre énergétique liée à la guerre en...

2022

Le principal penseur de la décroissance français s’exprime sur le site de QG, 50 ans après la publication du rapport Meadows. Si la conscience de la finitude du monde progresse, rien de décisif n’est selon lui mis en place, notamment parce que les gouvernements redoutent une forte montée des tensions sociales si un changement de paradigme véritable était mis en place. Le capitalisme a atteint une telle puissance qu’il n’y a que lui-même qui peut se détruire. Seule lueur d’espoir, il est bien parti pour cela selon l’auteur de « Pour en finir avec l’économie »
La décroissance. Le concept n’est pas nouveau, mais les experts et la population s’y intéressent de plus en plus. Dans une économie fondée sur la croissance tous azimuts, la décroissance est-elle envisageable? En pleine période des Fêtes – et de surconsommation – nous avons posé la question au sociologue Éric Pineault, professeur à l'Institut des sciences de l'environnement de l'Université du Québec à Montréal.
'Ralentir ou périr', c’est le nom du livre publié par Timothée Parrique. Cet économiste français, chercheur à...
La technologie n’est pas la solution miracle aux enjeux écologiques. Laurent Castaignède, ingénieur centralien, auteur de La bougeotte, nouveau mal du siècle ? (Ecosociété, 2021) et dernièrement de Airvore ou le mythe des transports propres (Ecosociété, 2022), explique les impasses des mesures prises aujourd’hui par rapport aux transports motorisés et ouvre des perspectives résumées dans l’idée de « décroissance ».
TÉMOIGNAGE - « Je me réjouis plutôt de cette ″régression″ : manifestement, nous en prenons tous le chemin pour des raisons plus physiques que politiques, et il ne tient qu’à nous d’y voir, malgré tout, une chance » explique le jeune doctorant en géographie.
Ce titre provocateur exagère à peine la teneur du discours, martelé par la droite, que la technologie va nous sauver de la crise écologique. Objection ! La technologie sans la sobriété ne résoudra fondamentalement rien.
Fervent défenseur de la décroissance, le chercheur Timothée Parrique bat en brèche l’idée selon laquelle la neutralité carbone pourrait être atteinte grâce aux seules innovations technologiques.
ENTRETIEN.
Croissance verte, bleue, circulaire, inclusive : à l’heure où beaucoup appellent à la sobriété, la croissance revient toujours par la fenêtre, à peine masquée sous de nouveaux atours. Pour l’économiste Timothée Parrique, spécialiste de la décroissance, ces ambitions ne sont que des leurres qui nous détournent du véritable objectif : réinventer un système économique qui soit fondé sur la qualité de vie, et non sur des objectifs quantitatifs.
Une société en croissance économique est-elle une société qui se porte bien ? L’économiste Timothée Parrique démontre le contraire et trace les grands axes d’une société post-croissance, durable et réjouissante.
Laurent Lievens, professeur à l'UCLouvain, condamne le modèle des "business school" actuelles.
A-t-on vraiment besoin d’ingénieurs ? Ces derniers répondent-ils aux besoins fondamentaux de la société tout entière ou à ceux, particuliers, du système capitaliste et productiviste ? Les ingénieurs œuvrent-ils à la défense des biens communs et de l’intérêt général ou à celle des intérêts privés ? Quels pourraient être aujourd’hui leurs responsabilités et leur rôle ? Et peut-on être ingénieur et décroissant ? C’est à toutes ces questions – et à bien d’autres – que répond Vincent Liegey, ingénieur de formation, chercheur interdisciplinaire, et l’un des porte-paroles les plus en vue du mouvement de la décroissance.
[1/2] - Quelles sont les nouvelles pensées de l’écologie ? Quand la résistance à la technique est-elle arrivée ? La sobriété s’accompagne-t-elle de décroissance ? Des spécialistes de l’environnement partagent leur vision.
Contrairement au fameux adage selon lequel « on n’arrête pas le progrès », le recours à l’histoire démontre qu’il n’y a pas de fatalité technologique. L’humanité n’est pas vouée à s’adapter, résignée, à l’implacable règne des machines. La course à la puissance a toujours fait face à de profondes remises en cause.
Saviez-vous qu’au siècle de la machine à vapeur, on s’inquiétait déjà de la surconsommation d’énergie et des limites à la croissance ? Que la « fée électricité » avait été rejetée par des réfractaires au confort moderne, soucieux de ne pas dépendre de grands systèmes techniques ?
Au contraire, nous explique notre invité, Timothée Parrique pour qui “cette obsession moderne pour l’accumulation est un frein au progrès social et un accélérateur de l’effondrement écologique”.
D’abord marginalisées puis méprisées, les pensées de l’écologie sont en voie de gagner la bataille des idées. Un séisme dans le monde intellectuel, qui vient réinterroger les racines de notre modernité.
Il faut restaurer le culte de l’intérêt collectif. La troisième voie vers un projet sociétal ambitieux est peut-être de combiner une moindre croissance de capitalisme d’accumulation, une taxation du carbone et la promotion de la recherche.
Si tous les courants d’Europe Ecologie-Les Verts reconnaissent qu’il faut sortir du culte de la croissance, seule une partie d’entre eux reprennent ce mot d’ordre à leur compte. La notion, floue et complexe, est perçue comme anxiogène, contre-productive électoralement.
Transition, bifurcation ou révolution écologique : l'époque se cherche une nouvelle direction, comme en atteste la prolifération de tous ces mots. Quelle alternative imaginer face à cet ordre économique et politique mortifère ? En huit courtes thèses, les auteurs de cet article résument les raisons pour lesquelles une décroissance écosocialiste est souhaitable.
Vous entendez « décroissance » et vous levez les yeux au ciel ? Prenez le temps d’écouter Timothée Parrique. Après quoi on pourra en débattre, sans préjugé ni idéologie.
Si notre esprit peut imaginer une croissance infinie et exponentielle – c’est la première courbe, le concept –, notre corps nous rappelle les limites auxquelles nous buterons inévitablement, à l’image des ressources de la planète que nous ne pouvons exploiter à l’infini – c’est la deuxième courbe, la réalité. C’est seulement en identifiant les relations oubliées entre l’argent et l’énergie, le capital et les ressources, le concept et la réalité, que nous pourrons comprendre les pièges de la croissance perpétuelle et redéfinir un horizon viable.
Cet article analyse la décroissance, un projet de transformation socio-écologique radicale qui appelle à décoloniser l’imaginaire social par rapport à la quête d’une croissance sans fin par le capitalisme. La décroissance est une réincarnation moderne de l’environnementalisme radical des années 1970 et s’inscrit dans le cadre de débats très pertinents en géographie. Cet article s’inspire du monde imaginaire d’Ursula Le Guin pour promouvoir la théorie de la décroissance et répondre aux critiques qui voudraient que la décroissance offre un imaginaire peu attrayant, rétrograde, malthusien et politiquement simpliste. Nous soutenons au contraire que la décroissance est délibérément subversive ; elle fait entrer le passé dans le futur et dans la construction du présent ; elle défend de manière originale les limites sans nier que la pénurie est un phénomène social ; et elle fait du conflit son élément constitutif. Nous parlons ici de la politique d’échelle du mouvement naissant de la décroissance, que nous trouvons
Dans le cadre de son programme OBLIC dédié à la transition écologique, le DAMIER, cluster des industries culturelles et créatives, organisait une ultime rencontre. Il conviait cette fois une partie de l’équipe d’Origens Média Lab, le labo de recherche à l’origine de l’initiative Clothing worlds, qui a défrayé la chronique avec l’article Renoncer aux futurs déjà obsolètes. Leur mission : éclairer la redirection écologique des industries culturelles et créatives.
Dans le cadre de la journée spéciale "Vous avez dit sobriété ?" sur France Inter, Camille Etienne, militante écologiste, et Eloi Laurent, économiste à l'OFCE, débattent sur l'intérêt d'une politique de sobriété énergétique. Elle ne va pas encore assez loin selon eux.
Depuis 1972 et le rapport Meadows, nous savons qu’il y a des limites à la croissance, qu’il ne peut y avoir de croissance infinie dans un monde fini. Et pourtant nos sociétés restent obsédées par la croissance économique. Ralentir ou périr. À l’aune de l’urgence écologique, le sujet de la décroissance s’invite depuis plusieurs années dans le débat public. Il est même mentionné plusieurs fois dans le dernier rapport du GIEC : “la décroissance va au-delà de la critique de la croissance économique, elle explore l’intersection entre la soutenabilité environnementale, la justice sociale et le bien être”. À l’heure où l’on entend beaucoup parler de croissance verte, ne serait-il pas temps de dépasser les clichés sur la décroissance ? De comprendre ce qu’elle implique exactement.
C’est un de ces économistes qui n’a peut-être pas bondi de joie à l’annonce des récentes prévisions de croissance à la hausse. Timothée Parrique, chercheur en économie écologique à l’université de Lund en Suède, est un chaud partisan de la décroissance. Un mouvement mal compris, sujet à l’anathème. D’ailleurs, dire de Parrique qu’il se réjouirait de taux de croissance négatifs, c’est un peu de mauvaise foi : il ne se réjouit pas de la récession et précise toute la différence entre cette dernière et une décroissance planifiée et volontaire.
Loin d’être le remède miracle aux crises auxquelles nous faisons face, la croissance économique en est la cause première. Derrière ce phénomène mystérieux qui déchaine les passions, il y a tout un système économique qu’il est urgent de transformer.Dans cet essai d’économie accessible à tous, Timothée Parrique vient déconstruire l’une des plus grandes mythologies contemporaines : la poursuite de la croissance. Nous n’avons pas besoin de produire plus pour atténuer le changement climatique, éradiquer la pauvreté, réduire les...
Deux ans après notre première interview sur la décroissance, Timothée Parrique revient avec son premier livre Ralentir ou périr. L’économie de la décroissance. Deux années pendant lesquelles l’idée a fait du chemin, non sans embûches.
Une économie peut-elle prospérer sans croissance ? Oui, répond Timothée Parrique.
Chercheur en économie de l'écologie à l’Université de Lund en Suède, Timothée Parrique publie un livre* dans lequel il déconstruit le mythe de la croissance en proposant un modèle de société basé sur la décroissance.
Chercheur en économie de l'écologie à l’Université de Lund en Suède, Timothée Parrique publie un livre* dans lequel il déconstruit le mythe de la croissance en proposant un modèle de société basé sur la décroissance.
La croissance, faut-il s'en réjouir ou la redouter ? Depuis la fin des années 1970, la plupart des pays industrialisés formulent une supplique lancinante : que la croissance revienne ! Or partout en Europe la croissance semble essoufflée. Parallèlement, la prise de conscience de l'urgence de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, intimement liées à l'activité économique et responsables pour partie du dérèglement climatique, est de plus en plus forte. Poursuivre la croissance à tout prix, est-ce raisonnable sur une planète marquée par la finitude, notamment des ressources naturelles ?? D'où l'interrogation qui traverse tout cet ouvrage : la croissance est-elle encore réalisable et souhaitable ?
Sélection & plus - Pablo Servigne, Gauthier Chapelle, Cédric Chevalier, Laurent Lievens, Timothée Parrique
Modérer la croissance sans fin de la production de biens matériels et des besoins est devenu une nécessité. C’est précisément l’objet de la sobriété. Celle-ci consiste à modérer autant la consommation que la production afin de réduire l’empreinte environnementale, et en particulier matérielle (consommation de ressources) qui leur sont associées.
À l’heure où les constats scientifiques s’accumulent depuis un demi-siècle (!) pour attester de ce que d’aucuns nomment un écocide en cours, l’échec du développement durable est patent : ontologiquement arrimé au maintien de l’illimitisme et de la croissance économique, pétri d’une foi technoscientifique et néolibérale, il ne produit qu’un aménagement marginal du système, n’en déplaise aux pratiques foisonnantes de greenwashing. Cet ouvrage aborde la décroissance, l’un des courants de pensée, d’action et d’expérimentation les plus avancés sur les questions de la mutation sociétale. Théorisée dès les années 1970 dans le sillage d’une pensée écologiste naissante et d’une critique fondamentale du modèle économique dominant, cette approche réaffirme depuis les années 2000 l’urgence de sortir du modèle de développement occidental. Cheminant notamment avec la pensée d’Edgar Morin et de l’École de Palo Alto, l’ouvrage questionne d’abord le sens et la portée de la décroissance initiale pour analyser ensuite les singu
Dominique Bourg, philosophe franco-suisse, professeur honoraire à l'Université de Lausanne et spécialiste des questions environnementales et Olivier Sidler, membre fondateur et porte-parole de l'association négaWatt, qui prône la sobriété énergétique, sont les invités de France Inter.
La modernité nous a imposé la vitesse, l’efficacité, en discriminant la lenteur. Prisonniers du temps, nous devons « résister à la modernité », écrit Laurent Vidal. Et devenir des femmes et hommes lents.
Il y a quelques jours, Twitter testait une nouvelle fonctionnalité, un compteur mensuel de tweets, rappelant par la même occasion la dépendance de milliers de personnes au réseau social. Et si cette expérimentation forçait à s’interroger sur les contours que prendrait un réseau social basé sur une logique de sobriété, et non d’addiction ?
Il est de bon ton, dans le monde médiatique, de blâmer la consommation de masse des citoyens, et de songer à des instruments politiques pour la restreindre ou la réorienter – sans dire un mot des structures productives ni des dynamiques d’accumulation du capital qui ont pourtant institutionnalisé cette consommation de masse. C’est l’un des grands mérites de la philosophie d’André Gorz que de les prendre en compte.
Cet article, comme toutes les interventions du meme auteur, frappe pour la précision, l’équilibre et la force de ses argumentations. Bien sûr, les chiffres y sont présents, mais juste comme renforts et remparts contre les nombreuses tentatives de dérision dont le mouvement de la Décroissance est victime ces derniers temps...
Cette tribune, rédigée par Julien Etchanchu, spécialiste des questions environnementales dans le cabinet de conseil Advito (filiale de BCD Travel), 8 ans dans une compagnie aérienne, presque autant…
Le lobbying en faveur du climat à l’échelle européenne, tel est la mission que s’est donnée Chloé Mikolajczak. Elle nous explique ce que cela signifie.
Travailler moins, consommer moins, polluer moins. C'est un peu le dogme des adeptes du détravail dont certains prônent de ne plus travailler pour viser la décroissance. Dans un contexte de grande démission et de remise en cause de la centralité du travail, ce mouvement est devenu un symbole. Toute la semaine, Novethic explore les nouvelles façons d’aborder la sobriété, dans une série "vivre sans".
We need to break free from the capitalist economy. Degrowth gives us the tools to bend its bars.
Degrowth offers perspectives that should be integrated into the Green New Deal, argue the authors of a new book, The Future Is Degrowth.
Présentée comme le principal sujet de préoccupation de la population en Suisse, «la revendication du pouvoir d’achat scelle la victoire d’une conception économiciste du monde», déplore Laurence Kaufmann. Au détriment de la justice sociale. Éclairage.
De concept peu connu et mal compris, la sobriété a gagné du terrain ces derniers mois jusqu’à devenir pour certains un « indispensable débat » à mener. S’il a toujours un potentiel clivant, le fait que de plus en plus d’acteurs l’invoquent, y compris au plus haut niveau de l’État, ouvre un nouveau stade de débat politique. Mais de quoi faudrait-il débattre exactement ? Et comment construire les bases politiques d’un projet collectif de sobriété ?
Degrowth is a radical economic theory born in the 1970s. It broadly means shrinking rather than growing economies, to use less of the world’s dwindling resources. Detractors of degrowth say economic growth has given the world everything from cancer treatments to indoor plumbing. Supporters argue that degrowth doesn’t mean “living in caves with candles” – but just living a bit more simply.
Il convient ainsi d’assumer une définition de la décroissance au plus près de son sens ordinaire de « décrue » : il s’agit bien d’une diminution du domaine de l’économie au profit de celui de la « vie sociale », ce qui suppose de rompre avec tout un imaginaire porté par l’idéologie de la croissance.C’est alors tout un monde qui s’ouvre à des imaginaires et à des perspectives enthousiasmantes, faisant sortir la décroissance du temps des généralités, et permettant du même coup aux décroissants d’espérer explorer ces perspectives avec tous ces compagnons de route qui les défrichent déjà.
On degrowth in general
Conférence à deux voix, juin 2022. Écologie, progrès et décroissance.
Plaidant pour une écologie du démantèlement, les chercheurs Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin préviennent, dans une tribune au « Monde », que l’humanité doit se préparer à « fermer » ce qui la détruit.
Quel avenir pour l’État dans une société post-croissance ? Le pari théorique de ces deux économistes est de penser des réformes révolutionnaires qui conduiraient à métamorphoser l’État. Plutôt que d’imaginer sa disparition, c’est la dynamique créative de la société civile et politique qui permettrait de faire émerger de nouvelles institutions. Multiplier les outils et les pratiques ouvrirait la voie à une société décroissante et favoriserait un renversement d’hégémonie.
« Surconsommation : l’impasse » (1/5). La réduction des émissions de gaz à effet de serre se heurte au maintien de nos modes de vie.
Atteindre la neutralité carbone en 2050 ne sera possible qu’à condition que le monde réussisse à décorréler l’évolution du produit intérieur brut des émissions de CO₂. Si l’Union européenne peut y parvenir, nombre d’Etats en sont encore loin.
Si votre entraîneur de course à pied vous disait que vous allez améliorer de 10% vos performances chaque année, vous auriez raison d’émettre quelques doutes : on ne peut pas progresser indéfiniment. C’est pourtant ce que nous font croire gouvernements et économistes quand ils nous parlent de la croissance économique.
« À partir d’un exemple, vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance ». L' Atécopol et Enseignant·es pour la planète analysent ce sujet du bac SES, qui montre l’inadéquation de l’enseignement des crises environnementales, et les biais de programmes empêchant de penser la sobriété et la sortie d’un modèle croissantiste et productiviste.
L'agriculture et l'écologie sont responsables d'un tiers des gaz à effet de serre. Mais comment continuer de nourrir la planète, même les pays les plus pauvres, tout en limitant la pollution ? Une équipe allemande a une réponse.
De plus en plus d’experts des changements climatiques, d’économistes et de penseurs préconisent la décroissance comme solution à la crise climatique. Plusieurs d’entre eux estiment même qu’il s’agit de la seule et unique solution. Pourquoi? On vous explique.
A vrai dire, la dépendance actuelle de l’Europe est immense et implique de développer, tant du point de vue de l’énergie que du point de vue des matières premières, des analyses approfondies sur les possibilités de réduire les besoins et donc la demande.
Pour Thomas Gauthier, professeur, prospectiviste et Directeur du programme Sustainable Futures à l’emlyon business school, la survie des sociétés actuelles est conditionnée à une descente volontaire, délibérée et non-violente en complexité, à rebours de la course à la complexification technologique ayant caractérisé le XXe siècle.
"Aujourd'hui pour protéger les prochaines générations, il faut réduire nos revenus, point. Il n'y a pas d'autre alternative. Revenus, PIB, à l'échelle mondiale, en commençant par les plus riches. Tout ce qu'on nous dit à côté, pour moi ce sont des chimères."
Votre biographie Twitter vous annonce «écosocialiste», et vous faites partie de l’association Décroissance Suisse. Ce sont des postures politiques, non? Absolument! C’est justement pour cela que je savais que j’étais visée. Philippe Nantermod a accusé les scientifiques de prôner la décroissance, de militer pour l’écosocialisme et d’être anticapitalistes. Cela me correspond à 100%, et j’assume pleinement les trois, mais cela ne correspond pas du tout à mes collègues
Comment l’extrême-droite s’approprie-t-elle les enjeux environnementaux ? Comment combattre la montée en puissance de ce nouvel « écofascisme » ? Entretien avec le chercheur en sciences sociales Antoine Dubiau, qui publie justement un livre sur le sujet.
Penser demain : la décroissance selon Félicien Bogaerts
Pour l’économiste, contrairement à certaines interprétations rapides, le GIEC n’annonce pas la possibilité d’une « croissance verte », mais donne au contraire des arguments supplémentaires aux partisans de la décroissance.
Le récent documentaire de la réalisatrice canadienne Jennifer Abbott, L’ampleur de toutes choses, aborde les changements climatiques sous l’angle de la perte et du deuil – celle de sa sœur, décédée d’un cancer, mais aussi d’une sortie de crise que les innovations technologiques ne peuvent nous offrir.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a fait augmenter le prix des énergies fossiles en Europe. En effet, l’Europe importe 40 % de ses approvisionnements en gaz naturel de Russie, 30 % de son charbon et 35 % de son pétrole. Comment sortir de cette dépendance à l’égard de la Russie ? Christian de Perthuis, économiste, fondateur de la chaire Économie du climat à l’université Paris Dauphine donne son point de vue pour le Blob, l’extra-média. Il met entre autres l’accent sur l’économie et la sobriété énergétique.
It took me a while but I finally digested the 107 pages of Chapter 5: Demand, services and social aspects of mitigation in the last IPCC report on Mitigation of climate change. This chapter is worth the read if only because it’s the first one fully dedicated to demand-side strategies. What I find remarkable is its conceptual width, including a few ideas that are usually considered too radical in these kind of venues. But just like the rest of the report, it is long and – as academic writing too often is – full of abstract jargon and somnolent prose. What I want to do in this article is to explain why Chapter 5 is more radical (in the good sense of the term) that you may think.
Cette notion de sobriété est ancienne mais aujourd'hui, elle revient sur le devant de la scène. À l'inverse de la surconsommation, rechercher la sobriété vise à modérer la production et la demande d'énergie, de biens et de services pour réduire les émissions de CO2. Concrètement, cette démarche passe par la mise en œuvre de mesures politiques contraignantes qui visent à changer les modes de vie.
Dérèglement climatique, disparition de la biodiversité, montée des eaux, acidification des océans, pollution plastique... La crise écologique prend des formes multiples, particulièrement visibles dans certaines régions du monde, et tout spécialement dans les territoires insulaires. Comment concilier une empreinte écologique radicalement réduite avec la pluralité actuelle de nos sociétés et de leur tissu économique ? La sobriété peut-elle nous permettre de respecter les limites planétaires sans renoncer à notre modernité ?
Une discussion entre Arthur, cofondateur de Time for the Planet, et Timothée Parrique, économiste écologiste.
Notre système économique néolibéral basé sur la poursuite de la croissance nous conduit droit dans le mur. Comment construire une alternative, qui soit respectueuse des rythmes biologiques de toutes les espèces et des limites planétaires ? Nous avons posé la question à Timothée Parrique, docteur en économie et spécialiste de la décroissance, en poste à l’Université de Lund en Suède autour du projet européen “Postgrowth welfare systems.” Voici ses réponses.
L’ambition du livre est de proposer à tou.te.s les décroissant.e.s un fond idéologique commun. Ce qui suppose, en amont, une décolonisation de nos imaginaires et, en aval, une ouverture aux collectifs à qui la décroissance peut fournir une perspective :
L’Observatoire de la Post-Croissance et de la Décroissance (OPCD) est une initiative collective des acteurs de la recherche, du monde associatif et de citoyens destinée à produire et diffuser des connaissances relatives à la décroissance. La France et plus généralement l’espace francophone ont été le berceau des idées décroissantes et de leurs précurseurs, chercheurs et d’écrivains. C’est cette tradition que l’OPCD souhaite perpétuer.
Quelles notions et quelles actions se cachent derrière ce mot de « décroissance » qui dérange ? Chercheur et consultant, Vincent Liegey participe à plusieurs projets de recherche autour de la décroissance, et redéfinit le champ d’action de l’économie autour de la démocratie, du vivre-ensemble, du bien-être et de l’autonomie.
Est-il possible de faire croître l'économie tout en diminuant les émissions de gaz à effet de serre ? Certains économistes remettent en question la possibilité d'un tel découplage et prônent la décroissance pour préserver la planète.
La transition écologique engendrera une hausse de l'activité économique dans tous les scénarios de neutralité carbone à 2050, souligne mardi un rapport de l'Ademe, qui relève que "la sobriété n'est pas synonyme de décroissance".
La transition écologique engendrera une hausse de l'activité économique dans tous les scénarios de neutralité carbone à 2050, souligne mardi un rapport de l'Ademe, qui relève que "la sobriété n'est pas synonyme de décroissance".
Directement affecté par la guerre en Ukraine, Vincent Liegey écrit ce texte avec la colère et la douleur de celles et ceux qui portent secours aux réfugié·es à Budapest. Etant donné sa force, il nous a semblé approprié de le republier, après le projet-décroissance et avec l’accord de l’auteur.
Ces derniers jours, c’est la surenchère : il faut se serrer la ceinture et apprendre à se passer du gaz et du pétrole russe afin d’arrêter de financer la guerre. Ce qui était violemment rejeté devient la norme.
"Oui la décroissance c'est la seule façon de lutter contre l'impact environnemental et les inégalités sociales, mais il faut tout dire. Dissimuler les difficultés par un récit qui enjolive la réalité, c'est la réactance et la porte ouverte à ts les obscurantismes."
Du haut de ses cent ans, le sociologue dénonce « un somnambulisme généralisé », analogue en tant qu’inconscience à celui qu’il a connu de 1933 à 1940.
Le « Rapport Meadows » a 50 ans. Sa réédition, publiée le 3 mars, reste critique : notre monde basé sur la croissance court à sa perte. L’effondrement est une réalité, précise dans cet entretien le chercheur émérite Dennis Meadows, coauteur du texte. Pour lui, « vivre avec moins » est primordial.
Il y a 50 ans, le rapport “Les limites à la croissance » faisait l’effet d’une bombe. Pour la première fois, une équipe du MIT modélisait les impacts de l’activité humaine sur la planète et la conclusion était brutale : nous allons droit dans le mur. 50 ans après, le Professeur Dennis Meadows, coauteur du rapport, continue inlassablement de lancer l’alerte : la quête d’une croissance infinie dans un monde fini nous conduira à notre perte, mais nous avons encore une petite fenêtre de tir pour empêcher le pire.
En 1972 paraissait un rapport scientifique qui fit l’effet d’une bombe. Le rapport Meadows, intitulé « The limits to growth », annonçait pour la première fois au monde les limites physiques de la croissance économique. Sa conclusion est formelle : la persistance du modèle de société actuel et l’épuisement des ressources qui en découle conduit inévitablement à un « crash » dramatique au cours du XXIe siècle. Pourtant, 50 ans plus tard rien ne semble avoir changé. Dans le podcast Dernières Limites, la journaliste Audrey Boehly fait le point en interrogeant des experts et des scientifiques de la question. Quelle marge de manœuvre nous reste-il pour inverser la tendance ? Quel avenir est encore possible à la lumière des ressources disponibles et des enjeux écologiques à venir ? Entretien.
Il s’était attiré une volée de bois vert il y a quatre ans, à la tête de l’Union wallonne des entreprises, en constatant l’existence d’un « bug » entre l’économie et l’écologie. En quittant ce 1er mars la direction du groupe Cosucra, spécialisé dans la production de protéines végétales, Jacques Crahay enfonce le clou.
Plus la « transition énergétique » et la « croissance verte » patinent, moins ces concepts seront pertinents, plus il faudra compenser par de la sobriété plus ou moins souhaitée, de la décroissance plus ou moins démocratique, des pénuries, des rationnements, des guerres, des famines, des migrations, et de la géoingénierie solaire (tout cela ne s’excluant pas forcément). C’est comme ça, ce n’est pas moi qui invente les lois de la physique et de la biologie. Ce n’est pas moi non plus qui produis les statistiques permettant de suivre où nous en sommes. Cet article dresse un état des lieux par des graphiques et données clés à scruter de près. Il est accompagné d’observations personnelles faciles à identifier.
Vincent Liegey, essayiste, ingénieur et membre du bureau national du Parti pour la décroissance, a publié récemment « Décroissance, Fake or Not ? » (Tana), un livre très pédagogique sur une notion très présente dans le débat public, mais peu comprise.
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L’Institut Momentum a exprimé son intérêt pour analyser le cas pratique d’une campagne politique fondée sur la décroissance. Il sera donc question des raisons qui justifient, pour Delphine Batho, sa décision de faire campagne sur ce thème.
J'ai tenté d'être pédagogue dans cet exposé auprès de Google France (à distance, Covid oblige), et ouvert sur les nombreux scénarios possibles. Les propos n'engagent évidemment ni Google ni mes relations de travail, même si je ne dis rien de bien méchant.
Laurent Castaignède, expert sur les questions de transports, vient de sortir un livre en novembre 2021 intitulé « La bougeotte, nouveau mal du siècle ? » (Ed Ecosociété). Nous revenons avec lui sur les problèmes et enjeux que posent cette mobilité excessive pour La Réunion.
En 2050, 151 des 195 pays du globe seront en situation de décroissance démographique. Le vieillissement des populations déjà notable en Asie et en Occident entraine pénurie de main-d’œuvre et ralentissement économique. Quel moteur de croissance pour remplacer la démographie ?
Marc Müller, Jean-Marc Jancovici nous montrent comment les limites physiques qui viennent nous amènent tout droit vers une vie et une économie sous contrainte auxquelles on va devoir vite se préparer et s'adapter, n'en déplaise aux chantres de la croissance (verte...). Cela sous fond de critiques à peine caricaturale de la folie SUV qui gagne le monde par Thomas VDB
Depuis plus de 20 ans, Emma Orbach, une Écossaise, vit dans la forêt en totale autonomie, sans eau courante, ni électricité. Un mode de vie qui lui convient parfaitement.
Dans ce numéro, nous avons construit notre dossier autour d’un long article du Nikkei Asia qui s’inquiète de la décroissance annoncée de la population mondiale dès 2050.
Vincent Liegey, chercheur, écrivain indépendant et auteur du livre Décroissance, issu de la collection Fake or Not, aux éditions TANIA nous parle du revenu de base. Interview et montage vidéo réalisé par Emile Thiodet.
L’idée d’une croissance heureuse, où l’économie pourrait continuer à croître éternellement si le capital se substitue assez rapidement aux ressources naturelles qui s’épuisent, ne fait pas l’unanimité, souligne Florian Fizaine, maître de conférences en sciences économiques.

2021

« Si la croissance était abandonnée comme objectif politique, la démocratie devrait aussi l’être », écrivait Wilfred Beckerman, économiste d’Oxford, en 1974. Un point de vue provocateur, qui visait surtout à répondre au séisme provoqué par la parution du rapport Meadows, le premier à souligner les dangers d’une croissance sans limite pour la survie de l’espèce. Un débat politique et, déjà, très clivant.
L’injonction de consommer moins mais mieux est devenu une réalité, analyse Cécile Désaunay dans son essai "La société de déconsommation, la révolution du vivre mieux en consommant moins". La tendance est volontairement portée par les plus diplômés et les femmes mais aussi par l’évolution structurelle de la population, plus âgée et avec de moindres besoins. Sans s’en apercevoir, la société a-t-elle ainsi atteint un "peak stuff" ?
Comme la plupart des ouvrages dédiées à la réflexion sur les incertitudes quant à l’avenir de l’humanité, le livre de Sébastien Bohler, Où es le sens ?, part d’un diagnostic très classique, c’est à dire très pessimiste quant à cet avenir : changements climatiques, perte de biodiversité, pénuries de matières premières, coût de l’énergie, pollution, migrations climatiques, nouvelles pandémies, etc.
Demain La Décroissance : le journal qui annonce la fin de la croissance
Cette déclaration ne semble pas tout à fait exacte. La littérature scientifique dit qu’il existe une marge de manœuvre théorique, au niveau géophysique, pour réduire l’ampleur du réchauffement climatique (voir cet article de Loïc Giaccone). Elle n’exprime pas que l’humanité en est concrètement capable.
Quels sont les critères qui permettraient de définir un « travail » émancipé compatible avec un mode de vie post-croissance ? De nombreux auteurs au sein des milieux progressistes mentionnent l’importance de se « désaliéner » du travail, mais peu tentent de définir la forme que pourrait prendre « une activité émancipatrice »2 respectant les limites biophysiques de notre monde.
À l’occasion de la parution de son livre Le philosophe, la terre et le virus (éditions Les Liens Qui Libèrent), nous nous sommes entretenus avec Patrice Maniglier, spécialiste de l’œuvre du philosophe Bruno Latour.
Face aux conséquences économiques d’une crise sanitaire mondiale sans équivalent, de nombreux gouvernements ont mis sur pied des plans de relance exceptionnels dont l’un des piliers est la transition énergétique. L’ambition affichée est de tout mettre en œuvre pour honorer leurs engagements de décarbonation pris dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat1 tout en stimulant leur croissance.
L’intervention de Dominique Méda a particulièrement retenu notre attention. Après une courte biographie intellectuelle, elle affirme à contrario de l’économiquement correct, être fort critique quant aux bienfaits de la croissance. Pourtant plutôt, que de parler de décroissance, elle préfère le terme post-croissance.
Le bonheur se cache dans une croissance infinie. C’est avec ce concept que les dirigeants de nos pays ont pris l’habitude de mentir à la hausse. Dans cette surenchère de promesses dithyrambiques, les peuples ont fini par y croire et l’exiger. Ainsi, sans proposer monts et merveilles, les chances d’élection s’amenuisent proportionnellement.
Pour faire face aux conséquences du réchauffement climatique, la France s’est fixé pour objectif d’atteindre la « neutralité carbone » d’ici à 2050 : c’est-à-dire atteindre un équilibre entre les flux annuels d’émissions de gaz à effet de serre et les flux annuels d’absorption de ces gaz pour limiter le déséquilibre climatique.
L'Association de l'Ecole d'Affaires Publiques de Sciences Po a accueilli le lundi 22 novembre 2021, Delphine Batho et Jean-Marc Jancovici pour une conférence exceptionnelle sur les blocages et solutions de la transition écologique.
Tabou, adulée, décriée... la notion de décroissance n'a jamais été si discutée à quelques mois des élections présidentielles. Or pour le polytechnicien et figure emblématique du climat, Jean-Marc Jancovici, la décroissance, celle qui est caractérisée par une "variation des flux physiques" a déjà commencé. Il appelle à "l'intégrer dans la réflexion" pour éviter le pire, en écartant le concept de croissance verte qu'il qualifie de "mythe".
Envisagée ici comme un projet égalitaire plutôt que comme une injonction à diminuer le produit intérieur brut, la société décroissante cherche à éviter le délitement des liens, à maintenir les conditions d'habitabilité  de la Terre dans une décence commune. Cette réédition de la trilogie des "Politiques de l'Anthropocène" entend y contribuer. Lire la suite Âge de l'épuisement des ressources, du bouleversement des cycles naturels, l'Anthropocène s’illustre par la rapidité des transformations thermo-industrielles du système-Terre. En dépit de cette accélération sans analogue, les sociétés contemporaines continuent de se nourrir de valeurs obsolètes. La croissance est l’une d’elles.
La décroissance reste décriée comme une philosophie dangereuse par la majorité des décideurs économiques et des médias dominants. Pourtant, face à la destruction des ressources naturelles et l’explosion des inégalités, ce concept permet d’envisager une façon de faire société plus juste et soutenable. Tour d’horizon avec Vincent Liegey, auteur du livre « Décroissance » en collaboration avec Isabelle Brockman, récemment paru aux Editions Tana.
Le nouveau scénario de transition énergétique de l’Association négaWatt repose sur une évolution des comportements vers plus de sobriété mais également sur des technologies efficaces. Tour d’horizon de ses propositions.
Timothée Parrique, docteur en économie, a écrit sa thèse sur le thème de la décroissance qui s'articule autour de 3 questions : "le pourquoi, le quoi, et le comment de la décroissance". Il analyse les limites du modèle de la société actuelle et propose des alternatives pour édifier un système économique plus écologique et social.
faut-il envisager la décroissance ? Ou bien n’est elle que projet fou de doux rêveurs ? Le mot, dont les premiers usages remontent aux années 1970, effraie quelque peu. Aucun consensus ne domine sur sa définition, et pourtant, des personnalités politiques ou des experts scientifiques la brandissent comme une solution face aux défis sociaux et environnementaux. Qu’en est-il réellement ?
Notre siècle s’est laissé persuader que la croissance économique était immuable : comme une fatalité inhérente à notre condition et en dehors de laquelle rien d’autre n’était possible. “Fake or Not” des éditions Tana
Atteindre le zéro carbone en 2050 est un virage de société qui ressemble à une épingle à cheveux au milieu d'une autoroute triple pistes à l'heure de pointe ! En reprenant simplement les grands chiffres de notre consommation d'énergie et les grands enjeux climatiques de notre époque, on prend conscience de la profondeur de l'ornière dans laquelle nous nous sommes enfoncés. Face à cela, a technologie seule ne va de loin pas nous sauver. Pour la simple et bonne raison que nous n'avons pas les potentiels énergétiques renouvelables pour maintenir nos modes de vie tels qu'ils sont.
The fundamental assumption underlying these beliefs is that economic growth can be “decoupled” from resource and ecological demands and impacts. That is, it is claimed that the rate of production and consumption can continue to increase while the resources needed to do this can be reduced to sustainable levels, along with the environmental damage it causes. It is disturbing that this tech-fix faith persists despite the mountain of evidence that it is wrong.
Le plan A (stabilisation et sauvegarde de notre civilisation globalisée avec quelques ajustements) et le plan B (décroissance organisée et planifiée) sont désormais enterrés. Demandons nous maintenant en quoi consistera l’effondrement en pratique.
La transition énergétique est sur toutes les lèvres… mais ne risque-t-elle pas de créer encore plus de dégâts ? Rencontre-événement avec deux spécialistes de la question : l’essayiste Vincent Mignerot qui vient de faire paraître « L’énergie du déni » (Rue de l’échiquier) et l’économiste Hélène Tordjman, autrice de « La croissance verte contre la nature » (La Découverte).
Alors que l’urgence écologique menace plus que jamais les conditions mêmes de la vie sur Terre, la décroissance prospère, soit une décrue du PIB associée à une gestion collective des communs, apparaît comme le seul chemin sociétal permettant d’assurer un avenir pérenne à l’espèce humaine.
La notion de modération ou de frugalité est devenue marginale à partir du XVIIIe siècle dans les sociétés d’abondance. Elle réapparaît aujourd’hui, mais sans définition précise.
Entretien avec Timothée Parrique, docteur en économie, spécialiste de la décroissance
Certains y voient une folie irréaliste et dangereuse, d'autres un mot problématique et inapproprié, mais ses défenseurs pensent que c'est LA solution aux maux de ce monde, la seule échappatoire au capitalisme : la décroissance.
Some economists have long argued that to really save the planet – and ourselves – from the climate crisis, we need a fundamental overhaul of the way our economies work. In this episode of The Conversation Weekly, we explore the ideas of the degrowth movement and their calls for a contraction in the world’s consumption of energy and resources. We also compare degrowth to other post-growth proposals for governments to reduce their fixation with economic growth.
Certes une définition consensuelle de la décroissance semble enfin émerger, définition qui ne se contente pas d’appeler à stopper la croissance mais qui envisage bien un reflux démocratique de (la domination de) l’économie sur la vie sociale. Ainsi, Timothée Parrique a raison de mettre en avant les 3 aspects de la décroissance : la décrue (économique), la décolonisation (idéologique) et l’utopie (politique).
Pétrole, minerais et électricité sont synonymes d’essor économique. Mais, alors que les pénuries se multiplient, des chercheurs font prospérer l’idée de la décroissance. Portée jadis par une poignée de militants, elle est désormais, selon eux, la seule alternative juste et viable pour tous.
Sous une communication massive autour de la transition énergétique se cache la triste réalité d’un monde énergivore à une cadence pathologique que dénonce Vincent Mignerot, spécialiste en collapsologie.
Les discussions sur la transition énergétique se terminent souvent sur le constat que la sobriété est importante. L’ennui, c’est que ce concept n’est pas défini. Quel serait un mode de vie compatible avec les limites planétaires?
le manque d’ambition nous conduit inexorablement vers une crise sans précédent dans l’histoire de l’humanité. Des voix s’élèvent donc pour exiger une véritable transformation de nos sociétés, mais aussi une remise en question de la croissance infinie de l’économie. Les citoyens sont-ils prêts à changer le monde, pour ne pas sombrer avec lui ?
Nous nous trouvons engagés par les communs négatifs que nous lèguent le monde organisé dans et par le capitalisme. Que faire de ces infrastructures, projets et imaginaires ? Héritage et fermeture sont les deux gestes d’une écologie proprement responsable : en finir avec ce monde-là.
La croissance économique n’a pas permis à tout le monde de manger et elle ravage la planète. La décroissance est une nécessité, selon les auteurs de cette tribune, et seuls les privilégiés ont quelque chose à y perdre.
Pourtant, au dernier chapitre de son ouvrage, l’autrice ne propose pas de s’opposer à la quête de croissance économique, mais simplement de ne plus s’en soucier. Il faut, dit-elle, devenir « agnostique en matière de croissance », c’est-à-dire « concevoir une économie qui nous fasse nous épanouir, qu’elle croisse ou non. » (p. 279). En d’autres termes, la croissance économique n’est pas forcément un problème. Elle ne le devient que lorsqu’elle constitue le but de l’activité économique.
Penser la décroissance, c’est interroger en creux ce qu’est la croissance, mais aussi voir les limites de l’approche quantitative, la transformation du système productif étant un horizon plus tangible que l’idée de « décroître pour décroître ».
Dans 'Faire sécession', son nouvel essai, Éric Sadin appelle à « institutionnaliser l’alternatif » et développer une « culture de l’opposition catégorique », plus à même selon lui de changer le cours du monde que la simple contestation ou l’insurrection. Entretien avec un philosophe qui croit moins au revenu universel ou au retour de l’État-providence qu’au potentiel des collectifs humains (surtout quand ceux-ci sont de petite taille).
La décroissance est-elle une solution aux défis écologiques et sociaux qui nous attendent ? Le sujet fait débat, y compris chez les écologistes. Vincent Liegey, chercheur et auteur de « Décroissance, Fake or not ? », publié chez Tana Editions, déconstruit les idées reçues et nous éclaire sur le sujet. Entretien.
"La décroissance est revenue à l’agenda médiatique à l’occasion de la primaire écologiste. Elle suscite des avis généralement très contrastés et tranchés" mais n'est pas si marginale en France, explique le politologue Eddy Fougier.
Durabilité et « croissance verte » - Concentration des richesses - La durabilité forte - Envie d’infini et limites planétaires - Qu’est-ce qu’un système ? - Les types de pénurie - Les politiques maîtrisent tout ça ? - Peut-on changer un système ? - Comment on fait ? - L’innovation - Temps long vs aujourd’hui
Ferme de la Ruade, à Énergie animale. Quelques images des différents chantiers agricoles réalisés en cette première année d'installation. Production de céréales, et légumes de pleins champ.
Économie et écologie : les limites à la croissance - visioconférence grand public donnée par Cyrus Farhangi, ingénieur de formation et diplômé de Cambridge en économie, consultant auprès d'acteurs publics et privés en développement durable, résilience territoriale, adaptation au changement climatique. Événement organisé le 16 juin 2021 par l’Union des Savoirs.
Le numérique requiert énormément d'énergie et pollue souvent bien plus qu'on pourrait le croire. Mais il fait partie de nos vies et il serait difficile de s'en passer complètement. A-t-on le pouvoir, à notre petite échelle, d'appliquer de bonnes pratiques afin de limiter notre propre consommation? La réponse est oui: suivez le guide.
« Dès le début la révolution industrielle, la croissance économique s’est goulûment nourrie d’énergies en général, et d’énergies fossiles en particulier », souligne Philippe Charlez dans son nouvel ouvrage L'utopie de la croissance verte - Les lois de la thermodynamique sociale (disponible en librairie ce 12 octobre). En 2020, ces énergies fossiles ont encore compté pour 83,1% de la consommation énergétique mondiale et pour 61,3% de la production mondiale d'électricité.
La ou les low-tech, mot à mot basses technologies, ou technologies « appropriées » sont un ensemble de technologies et de logiques visant la durabilité forte, la résilience collective et la transformation culturelle1.
Habitat, alimentation, transport, vie quotidienne : les pistes sont nombreuses pour intégrer la sobriété énergétique dans notre société. Nous y vivrions bien, voire mieux selon les experts. Voici les différents scénarios élaborés.
Version longue de mon intervention aux (f)estives 2021 de la décroissance dont le thème général était nos relations avec la nature. J’essaie de montrer comment une responsabilité envers la nature n’est absolument pas incompatible avec une défense humaniste de la décroissance.
La sobriété, un pilier de la transition écologique ? Un nombre grandissant d’experts l’exigent pour économiser l’énergie. Pourtant la sobriété reste méprisée par les politiques. Dans une enquête approfondie, Reporterre révèle les leviers de cette démarche cruciale dans la lutte contre le changement climatique.
Mais ne retombons pas dans un productivisme aveugle. Restons concentrés sur les valeurs d’usage, c’est-à-dire la satisfaction des besoins. Si les besoins augmentent, produisons plus ; mais si les besoins sont satisfaits, nul besoin de s’évertuer à croître.
Difficile de mettre en place une véritable sobriété sans remise en cause de nos modes de vie. Viser plus de profit, acheter toujours plus ou multiplier les publicités qui nous y poussent nuisent aux économies d’énergie.
[2/4] Pourtant indispensables à la transition écologique, les économies d’énergie restent à la marge dans les politiques publiques françaises. Privilégiant les solutions technologiques, nos dirigeants font perdurer la société de consommation.
Portée par Sandrine Rousseau à l’occasion de la primaire écologiste, la notion de radicalité suscite la controverse. Loin d’être déraisonnable, elle est la seule attitude qui permet de se confronter aux crises écologiques selon Vincent Liegey, ingénieur engagé et auteur de plusieurs livres sur la décroissance (1).
Aujourd’hui, les habitudes de vie et les technologies qui y sont associées maintiennent les sociétés modernes en état d’ébriété énergétique permanent. Or la crise climatique et écologique suppose de mener une transition profonde de notre système énergétique carboné, non renouvelable et dispendieux vers un nouveau modèle fondé sur la sobriété, la satiété et des ressources renouvelables. Ce changement implique d’interroger nos besoins et nos usages énergétiques afin de faire face aux défis de la raréfaction et de la fluctuation des prix des ressources fossiles, de la sortie progressive du nucléaire et des inégalités économiques et sociales. Cela nécessite donc de repenser la façon dont nous utilisons l’énergie dans une grande partie des activités humaines : industrie, bâtiments, transports, agriculture, etc.
Inspirée de l’habitat traditionnel mongol, la yourte contemporaine s’invite de plus en plus chez nous en véritable alternative écologique et bon marché. Elle se décline en logement confortable, mais aussi en salle de classe ou en cabinet professionnel. Rencontre avec BeYurt, jeune fabricant belge aux valeurs durables et locales bien trempées.
Lorsqu’on parle de croissance ou de décroissance, il faut avoir à l’esprit que toutes les activités humaines ont un impact sur les ressources renouvelables ou non.
Même si les cinq candidats à la primaire des écologistes ont tous pris position sur le sujet, leur réflexion demeure encore embryonnaire, observe l’économiste Timothée Parrique, dans une tribune au « Monde »
« Passage d’un état à un autre, en général lent et graduel », c’est ainsi que Larousse définit la transition. Or, quand on parle de transition énergétique, il suffit de se replonger un peu dans l’histoire et l’évolution des sources d’énergie utilisées par l’homme pour voir que ce mot s’emploie trop souvent à contresens.
De tous les scénarios existants de transition écologique appliquée à l’énergie électrique concernant la France, le scénario négaWatt [1] est sans aucun doute le plus connu et le plus populaire auprès du public militant. Pour autant, il n’est pas seul.
Le terme « décroissance », qui a plusieurs significations, a été sciemment utilisé par les décroissants comme un « mot-obus », selon leur expression. L’objectif était de choquer, de susciter un débat sur la croissance et sur un mode de développement qu’ils critiquent de façon vigoureuse.
J’ai vu le texte partagé plusieurs fois, preuve d’une certaine efficacité. Or il me semble très indigent. Je vais donc essayer de faire une critique de la critique car il énonce plusieurs choses fausses. En voici quelques unes.
Les mêmes journaux qui regrettent les conséquences de la croissance du Produit Intérieur Brut (la destruction de la planète notamment) continuent malgré tout à en faire la demande, pourquoi ce décalage persiste-t-il ?
La décroissance fait l’objet d’un très grand nombre de définitions dans la littérature économique, toutes centrées sur l’idée d’une réduction de la production et de la consommation pour répondre aux grandes crises environnementales actuelles et à venir. Parmi ces définitions, celle apportée par l’anthropologue Jason Hickel est particulièrement intéressante puisqu’elle introduit l’idée d’une organisation de cette réduction, intégrant le lien étroit entre environnement et inégalités : «La décroissance est une réduction planifiée de l’utilisation de l’énergie et des ressources visant à rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde du vivant, de manière à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être de l’Homme».
Les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ne comptent plus sur les marchés et la technologie pour éviter un réchauffement cataclysmique du climat, mais bien sur une planification opérant un changement en profondeur des sociétés, commente le professeur Éric Pineault, spécialiste de léconomie écologique.
Entretien avec Dominique Méda, philosophe et sociologue. Normalienne, énarque, elle est aujourd’hui professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine et directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (Irisso).
Reporterre s’est entretenu avec chacun des candidats à la primaire écologiste pour l’élection présidentielle de 2022. Aujourd’hui, Delphine Batho, ex-ministre de l’Écologie de François Hollande, députée des Deux-Sèvres et présidente de Génération écologie.
Déterminer s’il est encore possible et souhaitable d’appuyer sur l’accélérateur de l’économie mondiale est aujourd’hui une question majeure.
l’objectif de la sobriété est de trouver un modèle de société qui permette à la fois de respecter les limites des ressources planétaires et à chaque personne de vivre décemment...
dans notre société productiviste/consumériste, comme l’avait déjà bien vu en son temps Aldous Huxley dans son livre d’anticipation Le Meilleur des mondes, la servitude volontaire atteint des sommets. Cela est le résultat d’une colonisation de l’imaginaire sans précédent, grâce en particulier aux nouvelles technologies.
Déterminer s'il est encore possible et souhaitable d'appuyer sur l'accélérateur de l'économie mondiale est aujourd'hui une question majeure. Concilier la préservation de la planète et la course à la croissance avec le développement durable ne relève pas de l'évidence, et dire de la décroissance qu'elle ne peut que mener à la récession, à l'anarchie et à la fin de toute innovation est au contraire trop simpliste. Pour démêler le vrai du faux, le chercheur expert sur la décroissance Vincent Liegey résume les vrais ordres de grandeur et explique les notions clés pour permettre à chacun de se saisir de ce sujet clivant et d'en débattre, dans toute sa complexité.
Deux candidates à la primaire écologiste, Delphine Batho et Sandrine Rousseau, présentent la décroissance comme solution à la crise climatique.
La critique de la croissance est revenue dans le débat public à mesure que les mauvaises nouvelles s’accumulaient sur le front du climat. Il est vrai que croissance et émissions de gaz à effet de serre vont de pair. La croissance verte est-elle la solution ? ... Le plus urgent est donc sans doute d’apprendre à découpler prospérité et croissance en adoptant, individuellement et collectivement, de nouvelles pratiques favorables à la sobriété.
Changement climatique, déclin rapide et massif des espèces, recul continu du jour du dépassement, accroissement des inégalités… À mesure que les signaux d’alerte sociaux et environnementaux se multiplient, nos modes de développement apparaissent de plus en plus incompatibles avec un avenir positif et durable.
La décroissance est un concept à la fois politique, économique et social qui prône la réduction de la consommation. Né dans les années 1970, il s'appuie sur l'idée que la croissance économique (mesurée par des macro-indicateurs tels que le PIB ou le niveau de population) ne garantit pas (voire contrecarre) l'amélioration des conditions de vie de l'humanité.
54,4 °C : cette température, la plus élevée jamais relevée sur le globe terrestre, a été enregistrée le 16 août 2020 dans la vallée de la Mort aux États-Unis. Au même moment, la Californie connaissait les pires incendies de son histoire. Quelques semaines auparavant, le 20 juin 2020, à Verkhoïansk, ville située au-delà du cercle polaire en Sibérie, la température atteignait 38 °C, un record supérieur de 18 °C aux moyennes saisonnières habituelles. Ce même été 2020, des chercheurs de l’université d’État de l’Ohio (Columbus) et de l’université de technologie de Delft faisaient le constat, dans un article paru dans la revue scientifique Nature, que, les chutes de neige ne parvenant plus à compenser la fonte de glace de la calotte glaciaire du Groenland, celle-ci serait amenée à totalement fondre d’ici à la fin du siècle tout en provoquant une élévation du niveau de la mer de plusieurs dizaines de centimètres, mettant en péril la vie des 3,8 milliards de personnes résidant à moins de 150 kilomètres des rivages1.
Almost five decades after the Meadows report ( Club of Rome ) , the incredible accuracy of the forecasts of the World3 model – a computer simulation programme – are an unparalleled milestone in terms of scientific anticipation.
Devant les crises écologiques, sociales, économiques, démocratiques et fondamentalement anthropologiques, les décroissants ne croient pas que la croissance soit une solution : la croissance est le problème. Affirmer cela fait de nous des « objecteurs de croissance ».
The “degrowth” movement to fight the climate crisis offers a romantic, utopian vision. But it’s not a policy agenda.
Les algues vertes tuent ! Pas seulement les animaux mais aussi les hommes. Le responsable est connu de longue date : l’hydrogène sulfuré (H2S) émanant des algues vertes. Car si le responsable est identifié, le coupable, lui, tente de se dérober : une agriculture productiviste dont les pratiques remontent à la « modernisation agricole » des années 60
Dès le début des années 1970, le Club de Rome et les travaux de Meadows et Forrester ont donné le rapport intitulé Halte à la croissance !. Il y était établi, solides simulations à l’appui, que continuer à faire de l’économie-gestion-croissance sur le mode des années 1960 (déjà), c’était faire aller le monde de catastrophes en crises continues, qui culmineraient, selon les modélisations, en un cataclysme planétaire majeur vers les années 2015-2020 ! Prévision imparable !
Oui, un autre monde est possible. On peut le trouver dans les Pyrénées, à Can Decreix, ou « maison de la décroissance » en catalan. C’est un lieu de rencontres animé par des universitaires qui inventent et mettent en pratique d’autres modes de vie plus respectueux de l’environnement.
Le mouvement pour la décroissance et celui pour la souveraineté alimentaire sont variés en termes d’histoire et de bases sociales desquelles ils émergent ou sur lesquelles ils se fondent.
Devant l'urgence climatique, Thierry Laureys nous propose des pistes de solutions dans son livre "Sans croissance, c'est possible". A lire sans tarder!
Pour le sociologue Sébastien Dalgalarrondo, le désir de retour à la nature et de vie en autonomie s’appuie sur une utopie nostalgique, la «promesse du chasseur-cueilleur». Une page blanche sur laquelle peuvent se projeter des sensibilités politiques très divergentes.
Dans la famille du « revenu universel », les variantes sont nombreuses et parcourent tout l’échiquier politique et idéologique. On utilise souvent cette hétérogénéité pour – à base d’amalgames et d’objections pénibles – déconsidérer paresseusement n’importe quel variante. Mais pourquoi ne pas commencer par se demander quels pourraient être les éléments du plus petit dénominateur commun de toutes ces variantes.
Faut-il aller vers une société décroissante ? Comment la mettre en place ? La députée écologiste Delphine Batho et le docteur en économie Timothée Parrique ont échangé leurs points de vue sur la décroissance ...
À l’heure du défi climatique, écologique et énergétique, doit-on, ou même peut-on continuer à vouloir faire croitre nos économies ? La question est encore très largement taboue tant la perspective de la fin de la croissance fait peur. Malgré les baisses drastiques des émissions de CO2 qui sont visées, malgré une prise de conscience grandissante, on refuse largement de parler du sujet. Penser la décroissance c’est émettre l’hypothèse que non, cette croissance n’est pas éternelle, et par ailleurs qu’elle n’est plus souhaitable dans le contexte actuel.
À l’heure du défi climatique, écologique et énergétique, doit-on, ou même peut-on continuer à vouloir faire croitre nos économies ? La question est encore très largement taboue tant la perspective de la fin de la croissance fait peur. Malgré les baisses drastiques des émissions de CO2 qui sont visées, malgré une prise de conscience grandissante de l’impact de nos modes de vie sur la planète, on refuse largement de parler du sujet.
Le Green New Deal est le moyen le plus audacieux et très probablement le plus efficace de lutter contre l’urgence climatique. Selon ses défenseurs, le Green New Deal sauvera la planète tout en stimulant la croissance économique et en générant dans la foulée des millions de nouveaux emplois bien rémunérés. Cependant, un nombre croissant d’économistes écologistes affirment que le sauvetage de l’environnement passe par la «décroissance».
Ce reportage photographique de plusieurs mois en immersion dans 7 lieux en France est une interrogation sur la notion de l’autonomie et plus largement sur la question de la décroissance, un choix de vie politique que bon nombre de personnes adoptent généralement dans l’ombre. Nous vivons aujourd’hui dans un système qui façonne notre mode de vie et de pensée et certain.e.s ont choisi de faire un pas de côté et de vivre autrement.
Le revenu universel est-il un bon outil pour redistribuer la richesse et encourager la transition écologique en rémunérant des activités non réalisées dans l’emploi salarié ? Denis Bayon, journaliste à La Décroissance, n’est pas de cet avis. Dans son livre L’écologie contre le revenu de base (La Dispute, 2021), cet économiste de formation s’oppose à la fois aux écologistes défendant le revenu universel et à la gauche antilibérale qui s’y oppose,
Usbek & Rica les avait interviewés en mai 2020 pour discuter de l’initiative « Closing worlds ». Alexandre Monnin, Emmanuel Bonnet et Diego Landivar publient aujourd’hui Héritage et Fermeture (Divergences, 2021), un essai qui donne à voir les détails de leurs travaux, à la fois savoirs et pratiques, destinés à démanteler le capitalisme, « dépourvu de sens face à l’Anthropocène ».
“A powerfully disruptive book for disrupted times. Jason Hickel takes all we've been told about growth and development and turns it inside out, offering instead a radically possible vision of a post-growth future. If you’re looking for transformative ideas, this book is for you.” — Kate Raworth, economist and author of Doughnut Economics
Par définition, l’ONGE travaille à définir des trajectoires politiques qui seront, à défaut d’être adoptées, du moins considérées par la société. Elles travaillent donc avec un temps d’avance ; dans le champ des politiques publiques, elles s’inscrivent dans le futur, dans le devenir et dans le pas-encore.
Le bénéfice des innovations technologiques en termes de bilan carbone de l'aviation est totalement hypothétique. Compte tenu de l'urgence climatique, le secteur aérien ne peut prétendre échapper à une décroissance maîtrisée. Vouloir maintenir les perspectives actuelles de croissance du secteur aérien équivaut à jouer l'avenir de nos enfants à la roulette russe.
Timothée Parrique: La croissance se heurte à des limites biophysiques. Quand une économie grossit, il y a un coût écologique. Aujourd’hui, le GIEC, l’IPBES pour la biodiversité, et toutes les autres instances scientifiques qui travaillent sur l’environnement nous disent qu’il faut réduire de toute urgence les pressions environnementales.
New research suggests social transformations that prompt “degrowth” could cut humanity’s climate footprint in time to meet the Paris climate agreement target.
Le mot « décroissance » est en effet souvent associé à la régression, la maladie, la perte de quelque chose. Avec la décroissance, on a l’impression de revenir en arrière. Ces clichés ont une explication en partie historique.
le dernier rapport de l’Agence Internationale de l’énergie (AIE), paru en mai dernier, estime que pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il est nécessaire de renoncer à tout nouveau projet d’exploitation pétrolière ou gazière. Comment croire que nous pourrions, dans les sociétés occidentales, sinon poursuivre la quête effrénée vers la croissance infinie, au moins maintenir notre niveau de production et de consommation de biens matériels sans pétrole, gaz ou charbon ? Sans décroissance, c’est une illusion.
Après l’opposition massive du mouvement des Gilets Jaunes à la hausse de la taxe carbone, comment expliquer que les associations environnementales continuent de défendre à demi-mot une taxe carbone désormais gelée ? En quoi ce positionnement témoigne-t-il de la fragilité du monde associatif en matière de politiques énergétiques dans un contexte anthropocénique ?
Est-il contradictoire de défendre à la fois une décroissance radicale et une décroissance désirable ? Comme souvent dans toute discussion, une partie de la réponse se trouve dans un travail de définition qui, lui-même, se réduit le plus souvent à un effort de distinction : Si je distingue 2 types de radicalité – l’intransigeance et la cohérence – alors on voit que pour l’intransigeant, la désirabilité serait une trahison. Seule la radicalité comme cohérence peut être compatible avec une décroissance désirable. Reste alors à se concentrer sur ce que « désirable » veut dire.
Dans le cadre de la campagne Initiative Citoyenne Européenne pour un revenu de base, le MFRB demande à des organisations, mouvements ou personnes de réagir sur des thèmes mensuels liés au revenu de base. Le thème du mois de novembre étant la Démocratie, nous avons sollicité le collectif Un Projet de Décroissance afin qu’ils partagent leur point de vue.
De quoi avons-nous besoin pour vivre ensemble? De justice, assurément, de solidarité, nécessairement, de liberté, bien entendu. La solidarité renvoie aux liens affectifs et la reconnaissance sociale, la justice à l’équité et à l’universalité des principes, mais la liberté, ça réfère à quoi au juste? Comment en effet se représenter et définir la liberté? Est-ce une valeur éthique et politique, l’exercice individuel de la volonté, un principe transcendantal, une capacité de choix éclairés, une puissance d’agir, une autonomie personnelle, l’ignorance de nos déterminations, l’obéissance aux l
Le monde moderne a très mal compris le mythe de Prométhée.
e suis un spécialiste des enjeux énergétiques et, à ce titre, je vais aborder le bilan de la décroissance sous l’angle de la production et de la consommation d’énergie. Dans ce domaine, la décroissance offre peu d’outils analytiques qui lui sont propres. Elle emprunte une bonne partie de ceux qu’elle utilise au monde de l’économie physique (on dit aussi biophysique ou écologique) avec qui elle entretient des liens étroits.
Faut-il se résigner au scénario d’un Titanic qui coule avec ses chaloupes réservées à une élite, où devons-nous construire un effort solidaire pour éviter au mieux les icebergs et colmater les brèches ?
La finance verte, un moyen pour le capitalisme de profiter de la problématique écologique pour faire du business ? L'écologie marchande est-elle lucrative ? La croissance verte rapporte-t-elle beaucoup d'argent ? Ce sont les questions posées à Hélène Tordjman, économiste et autrice de La croissance verte contre la nature, critique de l'écologie marchande, sur le plateau du Média.
Faire croître le PIB mondial devient de plus en plus difficile. Alors que la croissance mondiale flirtait couramment avec les 6% par an pendant les Trente Glorieuses, elle peine à atteindre les 3% depuis quelques années. L’année 2020 marque une réduction historique de 4,2% du PIB mondial. Un tel recul sera vraisemblablement ponctuel, mais la tendance de fond est réelle : malgré un afflux de liquidités toujours plus généreux, un endettement qui gonfle, une utilisation sans cesse croissante de ressources et d’espaces naturels, malgré la délocalisation et l’optimisation vers des territoires où la main d’œuvre est moins chère et la régulation plus accommodante, malgré l’incroyable développement technologique et logistique de ces dernières décennies, malgré la volonté inébranlable de tout ce que ce monde compte comme décideurs, le rêve d’une croissance forte et stable du PIB semble devoir inéluctablement s’effacer.
La croissance et le PIB ne sont pas, ne sont plus la solution : ils sont devenus le problème. En effet, nous vivons une révolution des données, un nouvel ordre empirique : jamais les données n'ont été aussi nombreuses et accessibles et jamais elles n'ont été aussi puissantes dans l'organisation des sociétés et des vies humaines.
Imaginons que deux pays soient les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde, imaginons qu’ils soient également parmi les plus vulnérables au réchauffement climatique, même si de façon différenciée, et imaginons qu’ils soient entrés dans une lutte pour l’hégémonie mondiale… Nous parlons bien sûr des Etats-Unis et de la Chine. Voici un des plus gros obstacles pour contrer le dilemme du prisonnier face au réchauffement climatique et engendrer de la coopération.
Titres des médias, émissions de télévisions ou de radios, réseaux sociaux, la collapsologie est partout. La pandémie virale en cours dope son discours et ajoute à l’ambiance catastrophiste. Bref, le contexte est porteur et alimente peurs et inquiétudes.
Face à un gouvernement qui vire « conservateur assumé » et à une loi Climat « dépourvue d’ambition », la députée Delphine Batho insiste : il faut rompre avec le mythe de la croissance économique, destructrice des écosystèmes et des humains.
En réponse au dernier impair du Monde diplomatique sur l\'écologie et la décroissance, Timothée Parrique et Giorgos Kallis rappellent dans cet article les raisons pour lesquelles un socialisme véritable doit admettre que toute croissance infinie, nécessairement matérielle, est impossible dans notre monde vivant, qui est fini.
Les écosocialistes et les décroissants doivent cartographier les nombreux points communs entre leurs points de vue afin d’améliorer l’efficacité de leur lutte commune pour un monde écologiquement sain et socialement équitable, libéré de l’héritage patriarcal, racial et colonial.
La décroissance est une réduction planifiée de l’utilisation de l’énergie et des ressources visant à rétablir l’équilibre entre l’économie et le monde du vivant, de manière à réduire les inégalités et à améliorer le bien-être de l’Homme.
La décroissance : quelques éléments de clarification d'un courant de pensée hétérogène. Compte rendu du séminaire. PDF

2020

L’idée d’un monde basé sur les transports actifs, et en particulier sur le vélo, est un thème récurrent dans les réflexions sur la décroissance. C’était l’une des pistes de transformation du Manifeste du Mouvement québécois pour une décroissance conviviale1 et cette notion joue également un rôle important dans les réflexions du groupe Degrowth.info, basé en Allemagne2. Les grands médias associent également décroissance et pratique du vélo3.
POLÉMOS est un groupe de recherche sur la décroissance. Indépendant et sans but lucratif, il regroupe un réseau interdisciplinaire de chercheur·e·s universitaires ou indépendant·e·s au Québec. Les études menées au sein de POLÉMOS et les rapports que l’organisme publie développent une approche décroissantiste et portent sur une variété de thèmes (énergie, santé, transport, justice, relations humaines, technologies, etc.).
nul n’ignore tout à fait le terme de « collapsologie 8 ». Sa portée médiatique aujourd’hui d’ailleurs est telle que bon nombres d’enjeux qui s’y rapportent sont passés dans l’opinion publique. Un sondage IFOP réalisé pour la Fondation Jean Jaurès en novembre 2019, révèle 9 , par exemple, que 65 % des Français indiquent être d’accord avec l’assertion selon laquelle « la civilisation telle que nous la connaissons actuellement va s’effondrer dans les années à venir », et 35% estiment qu’il pourrait intervenir à vingt ans. Cette théorie et tout l’imaginaire qui s’y rapporte se sont ainsi littéralement introduits dans la société, trouvant des relais de plus en plus nombreux dans les médias et sur les réseaux sociaux...
Le découplage est l’idée que l’économie peut croître sans aggraver dans les mêmes proportions son impact sur l’environnement – c’est alors un découplage relatif – ou en réussissant à diminuer cet impact de façon absolue – on parle alors de découplage absolu. Deux types de découplage sont souvent distingués : l’un se concentre sur l’usage de ressources, l’autre sur les « impacts environnementaux » ...
Comment regarder en face les limites planétaires ? Renoncer à nos activités non durables et polluantes ? Gérer l’héritage transmis aux générations futures (usines, routes, constructions…) ? Ces questions figurent au coeur de Closing Worlds, une initiative originale et prospective qui nous emmène sur les voies du renoncement.
Alors que les actions des militants écolo se multiplient contre les SUV pollueurs, de nombreuses voix s’inquiètent de cette stigmatisation des consommateurs face à l’usage de la voiture. L’occasion de prendre du recul et (re)découvrir ce texte d’André Gorz écrit en 1973 : « l’idéologie sociale de la bagnole ». Un texte puissant dans lequel ce penseur de la décroissance invite à « ne jamais poser le problème du transport isolément, toujours le lier au problème de la ville, de la division sociale du travail et de la compartimentation que celle-ci a introduite entre les diverses dimensions de l’existence ».
En août, l'inflation s'affichait à -0,2% contre +0,4% en juillet, selon une première estimation de l'Office européen des statistiques. C'est la première fois depuis mai 2016 que l'inflation passe en territoire négatif. Les analystes tablaient sur un déclin un peu moindre.
Bientôt un salaire pour tous sans même travailler? Révélée en mai dernier par la revue britannique "New Scientist", une étude menée par l'Institut d'assurance sociale de Finlande et par l'Université d'Helsinki a analysé les effets de la mise en place d'un revenu universel sur l'emploi et sur le bien-être.
Les dernières données de l’impact du Coronavirus sur l’économie sont alarmantes. Au 1er trimestre 2020, le PIB reculait de 5,8%, du jamais-vu depuis 1949. Le monde de la finance et du néolibéralisme vacille. Les prévisions sont plus sombres que jamais, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire et Gerald Darmanin alors ministre des Comptes publics annonçaient le 14 mai une prévision d’un recul du PIB de 8%, et une dette publique qui atteindrait le chiffre record
D’après une première estimation par la Banque nationale, l’activité économique en Belgique s’est contractée de 12,2% au deuxième trimestre 2020 par rapport au trimestre précédent. C'est la plus lourde chute depuis le début des statistiques trimestrielles, qui remonte à 1995. Comparé au premier trimestre de 2019, le Produit intérieur brut (PIB) s’est replié de 14,5%. Au premier trimestre, le PIB avait déjà régressé de 3,5% en variation trimestrielle.
lors que la plupart des avions restent cloués au sol, l'exigence de contreparties environnementales aux aides de l'Etat vers le secteur aérien se fait de plus en plus forte. Mais les solutions technologiques comme l'agro-kérosène et l'hydrogène ne sont que des moyens de poursuivre une fuite en avant intenable, selon Laurent Castaignède, ingénieur de l'École centrale Paris, fondateur du bureau d'études BCO2 Ingénierie et auteur de Airvore ou la face obscure des transports, chronique d'une pollution annoncée (Ecosociété, 2018).
Isabelle Stengers considère, dans un entretien au « Monde », que la crise sanitaire a révélé l’incapacité du pouvoir politique et des « experts » à sortir de l’idéalisme de la croissance et à penser la réalité qui nous attend.
Les plus éminents climatologues et biologistes du monde entier estiment que nous nous dirigeons vers l’effondrement de la civilisation, et qu’il est peut-être déjà trop tard pour changer de cap.
‘The political economy of Degrowth’. Timothée Parrique, docteur en économie et spécialiste de la décroissance, y propose un nouveau projet de société. Il y analyse non seulement les limites de notre modèle actuel, mais fait ce qu’il y a de plus difficile à faire : proposer....
La pandémie du coronavirus a déjà fait d’innombrable victimes et on ne sait comment elle va se développer à l’avenir. Alors que les personnes en première ligne assurent les soins et les activités élémentaires, luttant ainsi contre la propagation du virus, une grande partie de l’économie est au point mort. Cette situation mêle, à la fois, beaucoup de douleur et d’anxiété pour ceux que nous aimons et notre société. Cependant, il s’agit également d’un moment important pour faire avancer de nouvelles idées collectivement.
Aurélien Barrau - Global Positive Forum 2019
Nous sommes de plus en plus nombreux à comprendre qu’il n’y aura pas de « développement durable » et à envisager la « décroissance » comme seule manière d’arrêter la catastrophe en cours. Mais que porte ce mouvement et courant de pensée aux visages multiples? Synthèse claire et originale des réflexions qui s’inscrivent dans cette perspective, Guérir du mal de l’infini est aussi un convaincant plaidoyer pour refuser la croissance et envisager la transition d’un monde essentiellement basé sur l’entreprise vers un monde fondé sur les communs. Car le problème que pose la course à la croissance illimitée n’est pas seulement qu’elle détruit ce qui rend nos vies possibles, c’est aussi qu’elle nous éloigne sans cesse davantage de la liberté et de l’égalité qui nous ont été promises. Tel est le « mal de l’infini ». Pour en guérir, les prières aux gouvernements et les incantations vertueuses ne suffiront pas. Une vraie bataille est à mener, sur plusieurs fronts, et ce livre offre un moyen de s’armer pour avancer sur ce
Anne Fremaux travaille depuis plus de dix ans sur la question écologique et observe que la situation, liée à une « hyperconsommation » incompatible avec le caractère fini des ressources et le temps long nécessaire à leur renouvellement naturel, ne fait que s’aggraver. Cette crise met en avant, bien sûr, le caractère absurde et finalement contreproductif de nos échanges mondialisés, que les écologistes dénoncent depuis bien longtemps
L’écologie radicale telle que je la propose, en revanche, invite à reconstruire nos sociétés autour du vivre-ensemble, d’un nouveau système de valeurs fondé sur le care et le share (le « prendre soin » et le partage), la sobriété et le temps partagé. La décroissance n’est pas un système de pensée idéaliste comme elle est souvent caricaturée : c’est une réalité matérielle. On peut soit l’anticiper en organisant une décroissance ciblée (des secteurs les moins utiles socialement), soit la subir, et là c’est l’effondrement économique. Les décroissants le disent souvent : « votre récession n’est pas notre décroissance ».
Penser écologiquement et socialement le monde de demain, celui de l’après Covid-19, préoccupe et nourrit de nombreuses réflexions. Afin de nourri le débat, nous republions ici en intégralité les Propositions pour un retour sur Terre proposées par Dominique Bourg, Philippe Desbrosses, Gauthier Chapelle, Johann Chapoutot, Xavier Ricard-Lanata, Pablo Servigne et Sophie Swaton
Un speech qui remet tout le monde à sa place!
La pandémie de Covid-19 a mis l’économie mondiale à l’arrêt. Mais, subie et brutale, cette récession fait peser de lourdes menaces d’un point de vue social, démocratique et humain. Pour les auteurs de cette tribune, la situation ne ressemble en aucun cas à la société de décroissance qu’ils appellent de leurs vœux.
Alors que la baisse du prix du pétrole pourrait inciter certains à freiner la transition énergétique, plusieurs experts rappellent l’urgence de se tourner vers les énergies renouvelables. Outre le risque climatique, il s’agit aussi d’éviter une nouvelle crise planétaire  due à des tensions sur l'or noir, une fois la pandémie dépassée. Toute la semaine, Novethic se penche sur la fragilité de nos modèles économiques, secteur par secteur, mise en lumière par la crise sanitaire actuelle.
Face au déroulement actuel des événements, en tant que citoyen et intellectuel belge, ma conscience m’oblige à partager cinq urgences éthiques auprès de la Première Ministre, Sophie Wilmès. Toutes sont déplaisantes, toutes doivent être pensées, écrites et dites. Nous n’y sommes pas habitués, la responsabilité politique est de nous y préparer, avec détermination et transparence démocratique....
j’ai dû me ranger à la vision de Denis Meadows, chercheur américain du réputé Massachussets Institute of Technology (le MIT), pour qui, justement : « Il est trop tard pour le développement durable » 1 . Dès lors, je me suis rendu compte, non sans effroi dans un premier temps, découragement dans un deuxième et... enthousiasme dans un troisième et quatrième temps, qu’il était (grand) temps de commencer à co-construire, dans mon environnement direct, ce que Pablo Servigne et Raphaël Stevens nomment une « petite communauté résiliente locale », seule structure capable selon ces auteurs d’absorber les chocs inimaginables qui nous attendent
Voilà bientôt 20 ans que l’appel à une décroissance soutenable ou conviviale a été lancé explicitement dans l’espace public, notamment contre les projets de développement durable. Quels sont les principaux motifs de cet appel, quels échos a-t-il suscités depuis et comment imaginer sortir effectivement des sociétés de croissance dans les délais qui nous sont impartis? Telles seront les principales questions abordées par le professeur Yves-Marie Abraham, de HEC Montréal, dans le cadre de cette conférence présentée par le programme «Génie par la simulation» (GPS) de Polytechnique Montréal.

2019

« En tant que jeunes ingénieurs on nous répète que le progrès technique et la croissance sont les solutions aux problèmes de notre société. Face à la crise écologique comment peut-on continuer à croire que l’innovation rendra la croissance infinie possible ? » C’est le postulat de « Croissance : 2% avant la fin du monde », un documentaire vital réalisé par de jeunes ingénieurs engagés qui proposent une autre direction que celle de la croissance infinie et du progrès technologique pour résoudre la crise écologique.
Notion ancienne mais plus que jamais d'actualité, la « sobriété » n'a pas une définition figée et regroupe des réalités multiples à travers des démarches de frugalité, simplicité, zéro-gaspillage, efficacité, sobriété énergétique, ou encore de déconsommation. Le dénominateur commun de ces diverses approches est la recherche de modération dans la production et la consommation de produits, de matières, ou d'énergie. Dans son application, indépendamment du vocabulaire employé, la sobriété se développe sur un continuum entre deux grandes approches : une approche institutionnalisée depuis quelques années, centrée sur la recherche d'efficacité et compatible avec la poursuite de la croissance économique grâce au découplage de ses impacts, une approche émergeant dans des mouvements citoyens, centrée sur une transformation plus profonde des pratiques individuelles et des modes de vie. Pour chaque approche, des propositions existent à plusieurs échelles d'organisations socio-économiques et au niveau individuel.
Monter un lieu de vie de type « éco-lieu » relève des Douze Travaux d’Hercule (ou des Sept Exploits de Rostam, pour prendre la référence d’une autre culture dont je suis issu) : trouver les gens, trouver le lieu, trouver le montage financier, et reproduire 3 fois le cycle parce qu’on s’est trompé de gens, de lieu, et de montage financier. Ce n’est que le début des ennuis : la plupart de ces aventures finissent par échouer, principalement pour raisons relationnelles. Et comme une part infime de la population souhaite vivre en collectif dans la sobriété énergétique et matérielle, jamais le modèle ne sera ainsi déployé à grande échelle.
Sommes-nous tous responsables, à intensité égale, du dérèglement climatique ? Sommes-nous tous responsables du creusement des inégalités ? Certains discours tendent à le faire croire. Le concept d’anthropocène qui pénètre actuellement le débat public est de ceux-là. Il dépolitise les questions climatiques ou sociales. Le salut viendrait alors non d’une transformation du système économique, mais des « petits gestes » quotidiens d’un Être humain désincarné.
La recherche en histoire des idées et en économie écologique fournit les deux idées fondamentales de la décroissance : la croissance est une construction idéologique, et elle est écologiquement non durable. Sur cette base, cinq disciplines sont mobilisées pour répondre à la question fondamentale à la base de l’agenda de la décroissance : comment concevoir une société à la fois stable et sans croissance ?
Leçon inaugurale de Jean-Marc Jancovici à Sciences Po
Un manifeste pour lutter contre la barbarie des métropoles ! - La métropolisation implique une expansion urbaine incessante et l’accélération des flux et des rythmes de vie. Elle transforme les villes en véritables firmes entrepreneuriales conçues pour peser dans la compétition urbaine planétaire. Ce livre, fruit de vingt-cinq ans de recherche et d’engagement sur le terrain, nous montre comment ces villes génèrent exclusion économique, ségrégation spatiale et souffrance sociale, tout en alimentant la crise écologique. Fers de lance de la start-up nation et pivots de l’organisation territoriale moderne, les métropoles concentrent tous les pouvoirs et dictent leurs lois. Mais l’auteur brosse aussi le portrait d’une nouvelle société qui émerge hors des grandes villes, un possible plus réjouissant, décroissant et fertile. Dépassant la simple analyse critique, ce livre donne à voir la multitude et la force des résistances à l’extension sans fin du capitalisme dans nos vies, loin des métropoles barbares.
L’ensemble des propositions réparties en 24 thèmes clefs La stratégie de financement. Le dossier pour les élu·e·s de France
Une innovation low-tech ? Quel est cet étrange oxymore ? Faut-il retourner à la bougie ou à l’âge des cavernes au lieu de miser sur le progrès technologique ? Certes, le low-tech ne fait pas rêver comme le high-tech et ses applications futuristes. Et pourtant, si c’était là que se situait la vraie modernité et le courage d’innover ?
Le philosophe Thierry Paquot vient de publier un essai sur Ivan Illich, qu'il a bien connu de son vivant. Il revient sur ce penseur radical et iconoclaste, précurseur de l'écologie politique et de la décroissance.
Serge Latouche est professeur émérite d’économie. Il revient avec nous sur le concept de décroissance, qu’il a contribué à forger.
Interview
Interview de Jean-Marc Jancovici et Philippe Bihouix

2018

peut-on consommer moins ? La décroissance peut-elle être une solution ? Quelles solutions prônent les décroissants et sont-elles réalistes ? Sans aller jusqu’à la décroissance, est-il encore possible de modifier nos modes de vies et nos habitudes ? Alors que la COP24 sur le climat se tient en Pologne, la rédaction questionne le politologue Paul Ariès ...
Dans La théorie du donut, Kate Raworth se livre à un passionnant détricotage des mythes qui fondent nos croyances économiques. Revenant sur l’histoire de sa discipline, elle montre que beaucoup de « lois » autoproclamées ne sont que de simples convictions ... Non, les inégalités ne sont pas un passage obligée du développement. Non, les communs n’ont rien d’une « tragédie » inéluctable. Non, l’« homo economicus » n’existe pas et non, la croissance n’est pas la recette miracle.
A l’occasion de la conférence «Post-Growth» qui se tiendra à Bruxelles à partir de mardi, un groupe d’universitaires de toute l’Europe appelle à revenir sur le dogme de la croissance, devenu incompatible avec la contrainte écologique et le bien-être des peuples.
Quelles sont les impasses du « dualisme occidental », qui oppose radicalement nature d’un côté et société et culture humaines de l’autre ? quels sont les risques liés à la volonté de fusionner nature et société humaine que portent, par exemple, certains courants de la sociologie des sciences, du féminisme et du post-environnementalisme ainsi que les scientifiques transhumanistes ?Face à ce « monde cyborg », comment rester humain ?
Sommes-nous devenus à ce point insensibles que nous nous satisfassions de rester inertes face à l’énormité du réchauffement climatique ? Partout dans le monde : surmortalité de tout ce qui vit et pertes de récoltes dues aux températures, sécheresses, inondations, feux de forêt et tempêtes extrêmes. En Belgique, nous ne sommes plus épargnés : difficultés cardio-respiratoires et surmortalité des personnes fragiles, de la faune et de la flore à cause de la canicule, pertes de récoltes et restrictions d’eau à cause de la sécheresse, dégâts matériels à cause d’orages violents. Chaque année voit tomber de nouveaux records météorologiques et de nouvelles calamités.
L’empreinte écologique de la France est trois fois supérieure à ce que la planète peut supporter à long terme. Les statistiques montrent que plus nous sommes riches, plus nous consommons et, par conséquent, plus notre empreinte écologique s’alourdit. Sur la planète, les pays et les individus les plus favorisés sont donc aussi les plus responsables du réchauffement climatique et de la fin programmée des ressources non renouvelables, comme les métaux, les énergies ou le pétrole avant la fin du siècle.
Avec l’Anthropocène, les perspectives d’effondrement se multiplient. Au delà du diagnostic, se pose la question de l’action qui convient dans un tel contexte. Que faire face à une telle perspective ? Comment, notamment, repenser la place et les finalités de la recherche ? Pour répondre à ces questions, nous avons lancé l’initiative Closing Worlds. Au-delà de l’innovation à tout crin mais aussi de la décroissance – que l’effondrement met en crise, nous proposons un programme destiné à répondre en pratique à la question “comment atterrir ?”. ​
Parce que la fin du monde méritait bien un documentaire de 42 minutes.

2017

Dans l'ouvrage "Pour éviter le chaos climatique et financier" qu'ils publient en décembre 2017 aux éditions Odile Jacob, les deux auteurs proposent un "pacte finance-climat européen, pour diviser par 4 les émissions de CO2, dégonfler la bulle financière et créer plus de 5 millions d’emplois."
Retour sur le parcours du journaliste et philosophe français qui fut l’un des pionniers de l’écologie politique et de la décroissance.
Bien avant que l’on parle de décroissance, Jacques Ellul avait démontré comment la sacralisation de la technique moderne fait obstacle à la liberté humaine...
Agnès Sinaï, Mathilde Szuba - Face au risque d'effondrement qui pèse sur nos sociétés industrielles, une défense des nouvelles voies fondées sur la tempérance et le ralentissement : instauration d'un revenu de transition écologique, adossement de la
Le terme post-croissance désigne l’entrée dans une ère que nous ne parvenons pas encore à nommer, si ce n’est par référence à celle que nous quittons. Les symptômes qui signent la fin d’une époque sont clairs et sans appel : la poursuite de la croissance économique ne constitue plus un projet de société crédible. Toutefois, y renoncer pose aux économistes (théoriciens et praticiens) des défis majeurs qui exigent de reprendre à leur racine, sous un éclairage transdisciplinaire, les questions dont ils traitent couramment. ..

2016

Université d'été des mouvements sociaux et de la solidarité internationale (UEMS-SI) du 6 au 9 juillet 2016 à Besançon, organisée par ATTAC, le CRID et Récidev Besançon : exposé le 8 juillet 2016 de Vincent MIGNEROT, consultant spécialisé dans l’étude de la perception et de la singularité de l’esprit humain dans un contexte évolutif global et président du comité Adrastia. Exposé sur les relations entre les sociétés humaines et l'environnement sur le temps long et sur l'urgence d'agir sérieusement face aux problèmes climatiques et à la crise énergétique (la fin du pétrole qui contribue pour 80% à l'énergie actuellement utilisée), notamment sur l'anxiété et les angoisses psychologiques. Film réalisé par Serge Tostain d'ATTAC 34. Août 2016
... l’idée d’un Revenu de Base (RdB) revient régulièrement dans les débats publics. Il y a d’un côté ses partisans et de l’autre ses détracteurs. Et chacun-e y projette ses craintes ou ses espoirs, comme si chacun-e y projetait, en creux, des projets de société totalement différents.
Ce rapport est une version synthétique des travaux menés entre juin 2015 et novembre 2016 par la commission thématique nationale Environnement et Soutenabilité de Nouvelle Donne, en préparation des élections 2017. Une soixantaine de personnes, citoyens engagés, ont collaboré au travail d’élaboration de ce train de mesures ambitieux impulsé par Arthur Keller et Laurent Vincent, co-référents de la commission nationale.
En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT (Massachussets Institute of Technologie) rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu'ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d'une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini.
Dans cette vidéo, Sébastien Ménecier présente l'équation proposée par l'économiste Y. Kaya. Cette équation met en avant différents facteurs permettant d'appréhender l'impact des activités humaines sur l'environnement. Elle est appliquée à la problématique du changement climatique.

2015

Depuis les débuts de l’époque industrielle, il y a deux cents ans, les activités humaines ont profondément modifié les cycles de la nature, d’où le terme d’Anthropocène pour qualifier la période contemporaine. Alors que les stocks de combustible s’épuisent, la dissipation exubérante d’énergie liée aux économies fondées sur la croissance touche à sa fin.
En 1972, quatre jeunes scientifiques du MIT rédigent à la demande du Club de Rome un rapport qu’ils intitulent The Limits to Growth. Celui-ci va choquer le monde et devenir un best-seller international. Pour la première fois, leur recherche établit les conséquences dramatiques sur le plan écologique d’une croissance économique et démographique exponentielle dans un monde fini. Leur analyse repose sur le modèle « World3 », qui permet une simulation informatique des interactions entre population, croissance industrielle, production alimentaire et limites des écosystèmes terrestres.

2014

2013

... de rompre avec une partie de nos croyances, liées à l’avènement de la modernité : le caractère intrinsèquement bon de la maximisation de la production, le progrès confondu avec l’augmentation des quantités, la passion de l’enrichissement personnel... Elle exige aussi de mettre un terme à la prétention de l’économie à décrire seule le monde que nous voulons.
Depuis le début des années 2000 a émergé un nouveau mouvement de pensée autour du slogan provocateur « Décroissance ». A travers la critique radicale de la société de croissance et de son impasse, cet OVNI politique a su enrichir les débats et les discussions. Les réflexions du Parti pour la Décroissance, partie prenante de ce mouvement, ont débouché sur une proposition appelée Dotation Inconditionnelle d’Autonomie (DIA), couplée à un Revenu Maximum Acceptable. Ce manifeste pour une DIA part des origines de la Décroissance et propose des pistes, des réflexions susceptibles d’initier une transition sereine et démocratique vers des sociétés écologiquement soutenables et socialement justes. Il représente en cela un projet de Décroissance.

2012

Dennis Meadows est l'un des auteurs du fameux rapport «Les Limites à la croissance» qui, à sa sortie en 1972, avait fait sensation. «Cela fait quarante ans que j'essaie de sensibiliser les gens, et je dois reconnaître que j'ai totalement échoué», reconnaît, calme et posé, Dennis Meadows, aujourd'hui âgé de 70 ans. Dennis Meadows le sait très bien, et, à vrai dire, ne s'en offusque guère. Depuis le temps, il a changé de combat: «Si vous êtes ici aujourd'hui, c'est que vous êtes convaincus. Inutile donc d'argumenter. Le vrai sujet, c'est: comment faire passer le message?»
la décroissance met une emphase toute particulière sur la perspective de ressources limitées et déclinantes, non-­substituables, que ce soit en matière d’énergie ou d’eau, de biodiversité, d’espaces naturels, etc. De nombreuses conséquences théoriques et pratiques découlent de cette conception des choses, car la finitude des ressources est une idée suffisamment clivante dans le champ politique actuelpour constituer le cadre d’un nouveau paradigme.

2011

Don't you stumble, sometimes, into something that seems to make a lot of sense, but you can't say exactly why? For a long time, I had in mind the idea that when things start going bad, they tend to go bad fast. We might call this tendency the "Seneca effect" or the "Seneca cliff," from Lucius Annaeus Seneca who wrote that "increases are of sluggish growth, but the way to ruin is rapid."
Il est rare qu'un livre arrange mille fois plus qu'il ne dérange. Si Le pain, le levain et les gènes peut bousculer certains dans leurs certitudes sur l'alimentation, le pain, le gluten, la décroissance, l'évolution, il nous apprend plein de choses...

2010

Les crags, Carbon Rationing Action Groups, forment un réseau de collectifs locaux dont les membres se réunissent pour tenter de réduire ensemble leurs émissions individuelles de ges, en se soumettant à un rationnement volontaire. Ils revendiquent un pragmatisme apolitique et se justifient en citant parfois le pic du pétrole, et toujours le changement climatique. Ce mouvement créé en 2005 en Grande-Bretagne est en progression et comporte aujourd’hui environ 600 membres inscrits, dans une trentaine de villes.

2009

Nous vivons dans un monde en crise, à tous points de vue, sur une planète que nous sommes en train de rendre impropre à notre survie et à celle de nombreuses autres espèces vivantes [1]. Nombreux sont ceux qui partagent cette analyse. Pourtant, face à cette situation très grave, les décideurs de tous ordres (économiques, financiers, politiques…), confortés par une confiance aveugle en la technologie et la science, ne proposent que des actions conformes à notre modèle actuel, celui-là même à l’origine de la crise, celui du développement et de la croissance économiques infinis avec pour tout imaginaire l’accumulation des biens sans limite. Vous qui vous préoccupez du devenir de l’humanité et de la planète, nous vous invitons à nous rejoindre et à porter un regard critique, neuf, global sur notre modèle de société et ses effets, aux niveaux écologique , social, culturel et éthique ; à réfléchir avec nous à un projet de société solidaire et juste, fondé sur l’objection de croissance, où l’empreinte écologique [2]

2003

C’est donc à la décroissance qu’il faut travailler : à une société fondée sur la qualité plutôt que sur la quantité, sur la coopération plutôt que la compétition, à une humanité libérée de l’économisme se donnant la justice sociale comme objectif.