Jean-Marc Jancovici

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2024

Avec la campagne électorale pour le scrutin de ce 9 juin, revient le mantra « Non à l’écologie punitive ». Cela colle au ressenti de groupes sociaux divers, c’est repris en chœur, en mode bashing des politiques dites vertes. Or, s’il est une critique à adresser aux participations des écologistes à la législature qui se termine, c’est bien l’inverse.
Retour sur les implications épistémologiques et politiques du vote des géologues refusant l'Anthropocène comme nouvelle époque.
Site d'information et de documentation sur les transitions écologiques
Au terme d’un travail de quinze ans, l’Union internationale des sciences géologiques a voté contre l’inscription de l’anthropocène en tant que période géologique. Mais la décision est loin de faire consensus.
Coup de théâtre dans le monde de la géologie: après des dizaines d'années de débats, l'instance mondiale de référence a finalement décidé de ne pas accorder à l'Anthropocène, épisode caractérisé par les traces de la présence humaine partout sur la planète, une place à part dans l'Histoire géologique de la Terre.
Coup de théâtre dans le monde de la géologie: après des dizaines d'années de débats, l'instance mondiale de référence a finalement décidé de ne pas accorder à l'Anthropocène, épisode caractérisé par les traces de la présence humaine partout sur la planète, une place à part dans l'histoire géologique de la Terre.
L’entrée officielle dans l’Anthropocène, une nouvelle ère géologique, a été rejetée par des spécialistes. Mais le débat, aussi symbolique que politique, perdure entre géologues.
Mardi 5 mars 2024, le New York Times annonçait qu’à l’issue d’un vote, le collectif international de scientifiques chargés d’analyser les preuves éventuelles de l’entrée dans une nouvelle époque géologique se prononçait contre l’officialisation de l’entrée en Antropocène. Faut-il pour autant se débarrasser de cette notion, riche matière à penser pour d'autres disciplines et organisations ? C'est la question que pose Thomas Gauthier, responsable du dispositif pédagogique « Futurs Durables » à emlyon business school et contributeur régulier d'Usbek & Rica.
Les répercussions des activités humaines sur la planète ne font pas de doute, mais la communauté scientifique se divise quant au point de départ d’une nouvelle ère géologique. La reconnaissance de l’anthropocène, proposée par un groupe de travail, a donc été rejetée dans un vote officiel.
Scientists have been debating the start of the Anthropocene Epoch for 15 years. I was part of those discussions, and I agree with the vote rejecting it.
Quelle place pour la technologie sur une planète qui devrait selon l'ONU avoisiner les 9,7 milliards d'individus en 2050 ? Tentative de réponses du philosophe Alexandre Monnin.
Monique PINÇON-CHARLOT est sociologue spécialisée sur l'étude des classes supérieures, et ancienne directrice de recherche au CNRS. Elle a publié, avec Michel Pinçon, de nombreux ouvrages consacrés à ce sujet comme « Sociologie de la bourgeoisie » (La Découverte, 2016), « La violence des riches » (Zones, 2013) ou encore « Le Président des ultra-riches : Chronique du mépris de classe dans la politique d’Emmanuel Macron » (La Découverte, 2022). Plus récemment, en 2023, elle a publié « Le Méprisant de la République » dans lequel elle complète l'analyse de la politique complaisante du président de la République à l'égard des classes les plus riches de la société. Dans cette interview par Olivier Berruyer pour Élucid, elle présente le résultat de ses années de recherches, et de ses enquêtes de terrain, grâce à son infiltration dans ces cercles très fermés et secrets d'ultras riches. Qui sont-ils et comment fonctionnent-ils vraiment ?
Les microplastiques sont partout, dans tous les environnements du globe. De cette triste réalité, les scientifiques ont voulu tirer profit, en les utilisant comme marqueur temporel pour dater les séries géologiques et notamment le début de l’Anthropocène. Problème : ces minuscules particules semblent avoir la capacité de migrer à travers des couches géologiques plus anciennes !
Encyclopédie de l’Anthropocène, épisode 2Usbek & Rica accueille des extraits de l’Encyclopédie de l’Anthropocène, dont chaque entrée entend participer à bâtir des repères utiles pour s’orienter dans un futur où l’impact des activités humaines sur les écosystèmes de la planète ne peut plus être ignoré.
Depuis la dernière campagne électorale (26 mai 2019) les espoirs du mouvement climat de voir émerger des relais politiques efficaces se sont effondrés. Les activistes qui, courageusement, continuent d’essayer d’imposer l’écocide et le climat dans les agendas médiatiques ne peuvent que le constater : l’ensemble des partis composant les actuelles majorités sacrifie l’avenir des générations futures sur l’autel des théories de la croissance à tout prix.
L'anthropocène, cette possible nouvelle ère géologique où l’influence humaine aurait surpassé les forces naturelles, est loin de faire consensus chez les géologues. Certains en déplorent l'anthropocentrisme.
Au 1er siècle de notre ère, le philosophe romain Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca) observe le début de la désintégration de l’Empire romain. Ce processus ne s’achèvera que quelques siècles plus tard mais il était déjà évident pour ceux qui étaient prêts à regarder au-delà de la surface de l’Empire encore puissant.
Chaleur record, émissions record, consommation record de combustibles fossiles. Un mois après la Cop28, le monde est plus éloigné que jamais de ses objectifs collectifs en matière de climat. Selon des recherches récentes, la « crise comportementale » de l’homme, terme inventé par une équipe interdisciplinaire de scientifiques, est à l’origine de tous ces problèmes.
Telle est la rengaine qui se rappelle à moi très souvent. Elle me permet d’avoir un référentiel qui me paraît – jusqu’à preuve du contraire – ajusté afin de déceler l’important du futile, l’information du bruit, l’intelligence parmi la stupidité, celles et ceux qui entretiennent le déni des autres, etc. C’est en quelque sorte une boussole nourrie par une vision large et systémique de l’état du réel.
Tous les numéros à télécharger librement ci-dessous !
Entretien avec Francine McCarthy | Une plongée dans la mémoire géologique et politique du lac Crawford, lieu emblématique de l'entrée dans l'Anthropocène.

2023

L’année 2024 pourrait officiellement marquer le début de l’Anthropocène, une nouvelle ère géologique dominée par les impacts planétaires des activités humaines.
Paul Blume Fin des années 70, début des années 80, les mouvements anti-missiles animent les débats sur les risques liés au déploiement d’armes nucléaire spécifiques, susceptibles d’être réellement …
L’expert en énergie Jean-Marc Jancovici livre ses réflexions autour de la baisse des effectifs dans l’agriculture dans la perspective d’une réduction des énergies fossiles.
Raphaël Goblet Eco-Conseiller chez Les Joyeux Résistants ; Administrateur de L’Ardoise, Monnaie Locale ; Animateur & Conférencier ; Organisateur d’événements ; Auteur, compositeur, interp…
Pour Richard Sempéré, océanographe et géochimiste au CNRS, il est impératif d’agir contre la pollution plastique. Si les scientifiques ont réussi à alerter, les prises de décisions tardent et les plastiques circulent encore partout.
Plus d’un millier de scientifiques spécialistes du climat exhortent le public à devenir des activistes Nous avons besoin de vous », déclare Scientist Rebellion, qui comprend les auteurs des rapports du GIEC sur les changements climatiques, alors que les diplomates se réunissent dans le cadre de la Cop28.
Les activités humaines ont-elles perturbé l'écosystème Terre au point que nous aurions engendrer une nouvelle ère géologique ? Baptisée Anthropocène, cette période "artificielle" de l'histoire de la Terre suscite de plus en plus l'intérêt de la communauté scientifique, au point qu'elle pourrait même servir à déceler les éventuelles traces d'une hypothétique civilisation disparue il y a des millions d'années... Sur Terre : "l'hypothèse du Silurien".
D’après la FAO, la planète comptait 4 milliards de poulets en 1961 et 26 milliards en 2021. Pour plus de détails sur l’évolution des animaux d’élevage, voir le chapitre IV de « Carbone fossile, carbone vivant » (P.157 et suivantes). Je n’avais pas imaginé l’ampleur des transformations génétiques induites par la montée en régime des élevages industriels, à ce point d’en faire l’un des marqueurs du passage à l’ère géologique de l’anthropocène. C’est ce que décrit avec beaucoup de talent l’excellent article paru dans The Conversation. Voir ses auteurs et leurs affiliations académiques en bas de page.
Cette semaine, Radio Anthropocène met en doute nos certitudes et affirme le rôle de la science face à une défiance et un climato-scepticisme qui se généralisent !
Lorsque Rishi Sunak a accordé 27 nouvelles licences en mer du Nord cette semaine, il ne pensait pas à la survie du monde vivant. Le voyez-vous déjà ? L’horizon des systèmes terrestres – le point où nos systèmes planétaires basculent dans un nouvel équilibre, hostile à la plupart des formes de vie ? Je pense que oui. L’accélération soudaine des crises environnementales que nous avons connue cette année, associée à l’inutilité stratégique des puissants gouvernements, nous précipite vers le point de non-retour.
This volume addresses political action in Anthropocene and tension between the Promethean project of modernity and post-Promethean approach.
On l’ignore trop souvent mais les terres excavés et les déblais de chantier constituent, après l’eau, les plus importants flux de matière dans nos villes. Les volumes considérables de matériau produits par les trous creusés pour construire parkings, immeubles, routes et autres infrastructures doivent bien être entreposés quelque part.
En mai 2022, les lycéens du parcours de spécialité de sciences économiques et sociales (SES) ont pu plancher sur le sujet suivant pour obtenir leur baccalauréat : « À partir d’un exemple, vous montrerez que l’innovation peut aider à reculer les limites écologiques de la croissance. » Visiblement, les auteurs de ce sujet d’examen comme des programmes de SES n’ont pas été informés qu’il existe, depuis des décennies maintenant, un consensus scientifique international et pluridisciplinaire sur les questions bioclimatiques. Si les activités humaines continuent de forcer les grands processus écologiques qui régissent le système Terre, nous aurons affaire à des ruptures brusques et irréversibles compromettant la vie humaine en société. Les limites écologiques sont largement franchies ; elles ne sont pas reculables d’un point de vue biogéophysique – seule la religion capitaliste de la croissance peut faire accroire de telles fables. Comment l’école républicaine peut-elle encore prétendre à une visée émancipatrice en
This Handbook explains the complexity of the concept of the Anthropocene, scientific and a political concept and also an ideological concept.
Cet article avait été commencé sous la forme d’un court fil Twitter sur la mise-à-jour en cours des projections de PIB et de population des scénarios SSP, les scénarios socioéconomiques utilisés comme base pour une majeure partie des projections climatiques, notamment dans les rapports du GIEC. Ce fil est rapidement devenu beaucoup trop long, car pour montrer l’intérêt de cette actualité, il faut expliquer ce que sont les scénarios SSP, comment ils sont élaborés, ce à quoi ils servent, leur intérêt ainsi que leurs limites. De plus, comme Twitter bloque désormais l’accès à celles et ceux qui n’ont pas de compte, en voici une version sous forme d’article, bien plus développée. Ce sujet permet de revenir sur l’origine de la croissance économique dans les scénarios climatiques, et sur les alternatives actuellement développées avec des scénarios limitant la demande en énergie, voire décroissants.
Laurent Lievens, sociologue, psychomotricien, ingénieur, chargé de cours Helha-CESA, UCLouvain (ESPO) et contributeur pour la Fondation Edgar Morin. Voir  Article publié précédemment dans Cent…
Laurent Testot est un des rares spécialistes français en histoire globale. Il convoque des domaines aussi variés que la géographie, l'économie, l'anthropologie, les sciences politiques, la sociologie, la psychologie, l'écologie et en étudie les connexions, non seulement entre ces diverses matières, mais aussi entre les civilisations ; et entre les parcours individuels et les destins collectifs qui permettent de penser à la fois le temps long, la globalité de l'histoire mondiale et les interconnexions transversales. Le but est de tenter de mettre à jour les multiples processus qui ont œuvré à faire du monde ce qu'il est devenu.
Le fonctionnement de l’économie mondiale repose encore massivement sur les combustibles fossiles, qui nous tuent littéralement. Il est non seulement impératif de refuser tout nouvel investissement dans l’infrastructure fossile, mais il faut également fermer et déconstruire l’infrastructure fossile existante.
Véronique Bergen est née en 1962 à Bruxelles. Ancienne de l’école Decroly et docteure en philosophie, elle publie depuis 30 ans. Sa bibliographie, même sélective, compte plus de soixante titres de romans, de nouvelles, d'essais, de poèmes et de critiques d’art. "J’admire sa capacité de travail, ses choix sans réserve, son engagement dans une vie où il n’y a que l’écriture au poste de commande", nous confie Gilles Collard, philosophe également issu de l’ULB et coordinateur du Master en création littéraire à La Cambre.
De l’industrialisation au XIXe siècle jusqu’aux politiques climatiques actuelles, les régulations environnementales des entreprises ont connu plusieurs phases mais n’ont jamais été à la hauteur des défis. Le problème s’aggrave encore avec la fragmentation politique de la communauté internationale et les nouvelles tensions géopolitiques.
Une opinion d’Alain Cornet, Grand-Maître du Grand Orient de Belgique, Daniel Menschaert, Grand-Maître de Fédération belge de l’ordre maçonnique mixte international du Droit-Humain, Léon Gengoux, Grand Maître de la Grande Loge de Belgique, Raymonda Verdyck, Grande-Maîtresse de la Grande Loge Féminine de Belgique et Jan Vanherck, Président de la Confédération de Loges Lithos
Si l’été est le moment du recul et de la réflexion, je suis, en vérité, pétrifié. Nous sommes face à des défis environnementaux existentiels, dont les conséquences sociales, économiques, migratoires et militaires sont d’une envergure qui nous dépasse. Cette réalité se conjugue à une anxiété sociale, qui reflète la dualisation croissante de la société. Car, ne l’oublions pas, bon pays, mauvais pays développé, la part de la population qui est sous le seuil de pauvreté dépasse 25 %. Et c’est honteusement un problème de riches, puisque 10 % de la population mondiale vit dans l’extrême pauvreté.
Une petite étendue d’eau canadienne est devenue le site de référence du début de l’Anthropocène. Comment ce lac témoigne des effets de l’activité humaine sur la Terre après 1950 ? Les réponses du professeur Andrew Cundy.
Je me permets de partager avec vous cet article sur les travaux scientifiques relatifs à l’Anthropocène : Un lac canadien choisi pour représenter le début de l’Anthropocène. Et quelques réflexions, dans mon style prospectif habituel, que vous me pardonnerez (le prospectiviste émet des scénarios du pire pour espérer être détrompé, par le fait de les avoir « prophétisés » justement). La définition de l’Anthropocène au niveau scientifique est un processus scientifique qui a une énorme portée pour la pensée, le discours et l’action écologiques, environnementales, climatiques, sociales, démocratiques (NB : je choisis ici de mettre les adjectifs au féminin).
Des scientifiques de la Commission internationale de stratigraphie ont choisi mardi 11 juillet cette petite étendue d’eau dans le sud-est canadien pour représenter l’entrée dans l’Anthropocène, en raison des polluants qu’elle contient.
Le lac Crawford, près de Toronto au Canada, a été choisi mardi comme le site de référence mondial du commencement de l'Anthropocène, cette nouvelle époque géologique caractérisée par l'impact de l'humanité sur la Terre que des scientifiques tentent de faire reconnaître officiellement.
Le pic de plutonium dans les sédiments des lacs canadiens marque l’aube d’une nouvelle ère où l’humanité domine la planète. Les scientifiques ont choisi le site qui représentera le début de l’ère de l’Anthropocène sur Terre. Il marquera la fin de 11 700 ans d’un environnement planétaire stable dans lequel l’ensemble de la civilisation humaine s’est développée et le début d’une nouvelle ère, dominée par les activités humaines. Le site est un lac d’effondrement situé au Canada. Il abrite des sédiments annuels présentant des pics clairs dus à l’impact colossal de l’humanité sur la planète à partir de 1950, du plutonium provenant des essais de la bombe à hydrogène aux particules issues de la combustion des combustibles fossiles qui ont arrosé le globe.
Le groupe de travail sur l'anthropocène – censé déterminer si la Terre est entrée dans cette nouvelle ère créée par l'Homme – doit révéler mardi le lieu représentant selon lui le mieux la marque indélébile laissée par l'humanité sur son environnement.
L'anthropocène est un terme, sujet à débat, relatif à une nouvelle ère géologique ou période de l'Histoire à travers laquelle l'Homme aurait acquis une telle influence sur la biosphère qu'il en serait devenu l'acteur central.