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Jean Latreille
Puisque le 23 décembre 2024 sera l'occasion de marquer le premier anniversaire de la mort de Robert Solow, qui aurait eu cent ans cette année, je voudrais profiter de l'occasion pour me pencher d'un peu plus près sur son héritage théorique. Mon objectif est de montrer que le prix Nobel d'économie 1987 a diffusé des façons de penser qui ont marqué durablement les esprits très au-delà de son propre courant de pensée. Au point que l'on peut trouver dans les conceptions actuelles de la transition écologique et énergétique une proximité troublante avec les raisonnements défendus par ce grand économiste.
Depuis que les dégâts de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) ne font plus débat, tant ils sont flagrants et menacent jusqu’aux conditions d’habitabilité de nombreuses zones de la planète, le PIB lui-même est désigné à la vindicte populaire comme la cause de tous nos maux.
Les exponentielles, il faut arrêter leur course dès le départ, ou sinon c'est fichu. Le tort de Malthus aura sans doute été de formaliser des cycles de population sur une ou deux générations et pas sur le temps très long. Compte tenu de temps qu'il faut pour accélérer et ralentir des mouvements de croissance de population, n'est-ce pas sur un siècle ou deux que l'on devrait vérifier l'intuition de Malthus ?