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L’objectif de cet article est d’esquisser les contours d’une sociologie de l’éducation au changement climatique. Pour ce faire, nous discutons du récit paradoxal sur l’urgence climatique, selon lequel nos sociétés ne réagissent pas alors qu’elles entendent l’alerte. Notre hypothèse est que ce récit d’(in)action publique, devenu leitmotiv, cadre de manière inadéquate la manière dont nous pensons l’éducation au changement climatique. En examinant la manière dont l’éducation au changement climatique a été traditionnellement pensée et pratiquée, nous constatons qu’elle est le plus souvent basée sur un modèle inadéquat qui rend les gens réticents à recevoir des informations sur le changement climatique et crée un fossé entre les attitudes et les comportements. Cependant, nous identifions aussi la montée en puissance de nouvelles façons d’envisager l’éducation au changement climatique. Recourant souvent à l’art, celles-ci semblent prometteuses car rendant sensibles et tangibles les transformations en cours elles pe
Julien aide les individus et les organisations à mieux comprendre les grandes mutations du monde. il interview des experts en économie, écologie, philosophie, géopolitique, sociologie, etc... dans le but de décrypter le enjeux de manière systémique. Allons-nous mieux comprendre le monde dans cette vidéo ? c'est ce que nous allons tenter de faire...
Le fonctionnement de l’économie mondiale repose encore massivement sur les combustibles fossiles, qui nous tuent littéralement. Il est non seulement impératif de refuser tout nouvel investissement dans l’infrastructure fossile, mais il faut également fermer et déconstruire l’infrastructure fossile existante.
En 2023, il n’y a plus à douter que l’espèce humaine est à l’origine de la transformation brutale de son environnement. Les conséquences sont d’ores et déjà observables à travers le dérèglement climatique, les pollutions multiples, l’extinction de la biodiversité et le bouleversement des cycles biochimiques essentiels à la vie.
C'est une fresque saisissante que Walter Scheidel déroule sous nos yeux : sur des milliers d'années et au sein des sociétés les plus diverses, il examine les épisodes de l'histoire humaine où la courbe croissante des inégalités économiques s'est inversée. Et nous découvrons, contre toute attente, qu'elles sont une caractéristique intrinsèque des civilisations avancées et que leur réduction est moins probable en période de paix et d'abondance qu'en période de déstabilisation et de chaos, où elles reculent souvent au prix de violences mortifères. Avant de renaître inéluctablement. Dans cette plongée historique jusqu'au Néolithique, Walter Scheidel identifie quatre processus ou facteurs de liquidation des inégalités extrêmes et de progression de l'égalité - la guerre, la révolution, l'effondrement de l'État et la pandémie -, en se gardant de tout déterminisme.
Dès que l’État recule, ce que Kristin Ross nomme « forme-commune » s’épanouit : « des gens qui vivent différemment et qui changent leur propre situation en oeuvrant dans les conditions du présent », comme ils l’ont fait à Paris en 1789 avec la soixantaine de districts issus des mouvements populaires, puis en 1871, à Nantes en 1968 pendant quelques jours, sur la ZAD de Notre-Dame des Landes et avec les occupations de pipelines en Amérique du Nord.
La discipline doit sortir d’une prétendue opposition entre le progrès social et la défense du vivant.
Aujourd’hui, en France, les personnes issues des classes populaires, et des quartiers populaires, sont les premières victimes des effets du dérèglement climatique et de la destruction de la planète. Elles vivent dans les territoires les plus pollués, où l’exposition au bruit et à la chaleur est la plus forte, où l’alimentation est la plus industrielle et où l’accès au soin est le plus discriminatoire. Pourtant, elles n’ont pas voix au chapitre. Ces populations sont, aujourd’hui encore, négligées par les mouvements et les partis politiques qui défendent un projet écologique. En bref, le projet écologique majoritaire en France a échoué à être réellement populaire. C’est le constat que fait la politologue Fatima Ouassak dans son nouveau livre “Pour une écologie pirate”. Elle l’affirme : “Aujourd’hui, dans le champ politique, c’est l’aspiration des classes moyennes et supérieures au maintien de leur confort qui l’emporte” et ajoute “C’est parce que nous ne sommes pas libres que le monde brûle. Et le monde n'arrê
Pouvons-nous réellement (ré-)habiter notre condition terrestre sans faire face à ce qui se joue au plus profond de nous-mêmes ? Si le capitalisme continue obstinément d’orchestrer une croissance économique mortifère et insoutenable, c’est qu’il se sert adroitement de nos fragilités existentielles. L’économie est en effet traversée d’enjeux tenaces et profondément enfouis, le plus souvent invisibles, comme le déni de la mortalité, la peur de la fragilité et de la souffrance, et l’angoisse du manque et de l’annihilation, qui peuvent court-circuiter notre capacité d’empathie et notre conscience environnementale pour faire de nous des êtres peu clairvoyants, impulsifs et parfois destructeurs.
Suite à plus de trente projets de recherche menés en sociologie du climat et de l’énergie dans différents secteurs, nous présentons dans cet article quelques éléments majeurs de compréhension des interactions entre les individus et l’énergie, afin de mieux expliquer ce que représente « faire des efforts de sobriété au quotidien ». La sobriété est beaucoup plus complexe que ce que les représentations communes laissent à penser et elle est aussi plus difficile à mettre en œuvre. Elle doit être distinguée de l’efficacité et de la gestion de l’énergie, car ces deux aspects ne renvoient pas aux mêmes facteurs de changements et de non- changements comportementaux et cognitifs que la sobriété. Nous présentons en fin de cet article quelques profils socioénergétiques.
Comprendre les 739 décès de juillet 1995 requiert ce que l’auteur appelle une « autopsie sociale », qui consiste, en suivant la métaphore organiciste, à disséquer les différents « organes sociaux de la ville et [à] identifier les conditions » (p. 64) qui ont conduit à la mort d’autant de personnes. Dans une veine résolument critique, il s’agit d’ébranler le « monopole de l’explication, de la définition et de la classification officielles des questions de vie et de mort » (p. 64) que détiennent les institutions politiques et médicales....
Bruno Latour est mort le 9 octobre. Philosophe et sociologue, il a renouvelé la pensée écologique en plaidant pour le retour des « non-humains » en politique.
À travers cette enquête de terrain fouillée sur le soudain délitement de la capitale du Michigan, le sociologue américain spécialiste des études urbaines, Eric Klinenberg, pointe comment une anomalie climatique peut devenir un fait social total, embarquant l’ensemble des habitants dans une communauté de destin révélée dans une vulnérabilité générale...
Quel est le sujet politique de la bifurcation écologiste ? Le livre de Latour et Schultz part d’un constat de plus en plus partagé : maintenir les conditions d’habitabilité de la Terre nécessite de rompre avec le développement irrésistible de la production. Mais à l'heure de cette redéfinition terrestre des classes, les écologistes sont-ils voués à devenir la nouvelle classe dominante ou bien doivent-ils lutter avec les autres dominé·es pour abolir les classes ?
La canicule est un phénomène météorologique intense, mais aussi une catastrophe sociale et urbaine. C’est ce que révèle l’été 1995 à Chicago : l’environnement local et l’absence de politique publique conséquente furent pour beaucoup dans le lourd bilan. À propos du livre: Canicule. Chicago, été 1995 : autopsie sociale d’une catastrophe, éditions 205, de Eric Klinenberg,
Eric Klinenberg montre que l’infrastructure sociale des quartiers – la qualité des lieux de rassemblement locaux, les terrains de jeux, les bibliothèques, les rues commerciales et les organisations communautaires – a déterminé quels endroits étaient vulnérables et lesquels étaient plus résilients. L’infrastructure sociale, que je définis comme les lieux physiques qui façonnent nos interactions, est importante, car elle peut favoriser ou miner les liens sociaux et le soutien mutuel. Lors d’une urgence – vague de chaleur ou pandémie –, les personnes vivant dans des quartiers dotés d’une infrastructure sociale solide sont beaucoup plus susceptibles de croiser des amis et des voisins que celles habitant dans des quartiers où tout le monde se terre chez soi.
Sophie Dubuisson-Quellier est sociologue, directrice adjointe du Centre de sociologie des organisations et membre du Haut conseil pour le climat, organisme chargé d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du Gouvernement en matière de climat.
Geneviève Pruvost est sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS). Auprès de Vert, la chercheuse défend la prise en charge par chacun·e d’une partie des tâches du quotidien, aujourd'hui « déléguées aux machines et aux pauvres », pour faire advenir une société écologique.
Un groupe de huit diplômés de l’école d’ingénieur AgroParisTech a prononcé un discours très remarqué lors de la dernière cérémonie de remise de diplôme de leur école. Dans leur discours, ils dénoncent les jobs « destructeurs », les « ravages sociaux et écologiques » en cours et la « guerre » au vivant et à la paysannerie menée par l’agro-industrie. Si le complexe agro-industriel est directement pointé du doigt, de nombreux concepts et notions sont aussi critiqués – et mis entre guillemets gestuellement -, comme « défis », transition « écologique », ou énergies « vertes ».
Dans ce livre, nous racontons une histoire, celle de la disparition des communautés paysannes avec l’avènement de la modernité. Auto-gouvernées et auto-subsistantes, celles-ci entretenaient avec leurs territoires une relation de co-construction impensable au départ des catégories modernes, en particulier celles d’industrie, de patrimoine et de nature. Préface de Thierry Paquot. Postface de Maud Hagelstein.
Le vocable « écoanxiété » a récemment fait son entrée dans le discours médiatique, celui des mouvements sociaux et au sein des milieux éducatifs. Si le milieu de la recherche n'est pas en reste, trop peu d'écrits, particulièrement en français, se sont penchés sur le phénomène que le terme « écoanxiété » tente de saisir et sa prise en compte en éducation. En vue de contribuer à combler cet écart, cet article mobilise des perspectives ancrées en psychologie et en sociologie critique, fondées sur une recension d’écrits et les résultats d’une recherche empirique exploratoire. Il a pour objectifs 1) de clarifier les contours de cette notion, 2) d’exposer certaines stratégies de régulation de l’écoanxiété et les enjeux qui y sont associés, et 3) de fournir des pistes de réflexion pour l’intervention en éducation relative à l’environnement (ERE).
Eric Klinenberg entreprend l’“autopsie sociale” d’une métropole, examinant les organes sociaux, politiques et institutionnels de la ville. Il y étudie les raisons de la surmortalité marquée dans certains quartiers, examine comment la municipalité a réagi à la crise et comment les journalistes, les scientifiques et les fonctionnaires ont rapporté et expliqué ces événements. Combinant des années de travail sur le terrain, des entretiens approfondis et des recherches d’archives, l’auteur découvre qu’un certain nombre de formes surprenantes et inquiétantes de rupture sociale ont contribué aux taux élevés de mortalité.
L’Association des Encyclopédies de l’Environnement et de l’Énergie (A3E) a été créée sous les auspices de l’Université Grenoble Alpes et de Grenoble INP. Avec l’Encyclopédie de l’environnement & l’Encyclopédie de l’énergie, A3E diffuse des connaissances sous la forme d’articles rédigés par des experts reconnus de l’énergie et de l’environnement. Les membres des comités éditoriaux propres à chacune des encyclopédies veillent à ce qu’elles soient exprimées dans un langage accessible au plus grand nombre, avec la plus grande objectivité possible. A3E met ainsi à disposition du grand public, des enseignants de tous niveaux (écoles, collèges, lycées et universités) et des étudiants, ainsi que des entrepreneurs et de tous les autres acteurs potentiels, des connaissances et informations validées, objectives et accessibles sur les thématiques de l’environnement et de l’énergie. Toutes les disciplines scientifiques et techniques, de la physique à la biologie, l’économie et la sociologie, sont liées dans une vision tra
Collection d'articles en libre accès.
Il est n’est pas réaliste d’assumer que le réchauffement climatique allant croissant, il y aura un consensus sur quoi faire. Nous avons besoin d’une meilleure théorie du conflit social: qu’est-ce qui détermine la force des différentes factions, et qui remporte le pouvoir d’agir ?
Dans 'Faire sécession', son nouvel essai, Éric Sadin appelle à « institutionnaliser l’alternatif » et développer une « culture de l’opposition catégorique », plus à même selon lui de changer le cours du monde que la simple contestation ou l’insurrection. Entretien avec un philosophe qui croit moins au revenu universel ou au retour de l’État-providence qu’au potentiel des collectifs humains (surtout quand ceux-ci sont de petite taille).
Entretien avec Dominique Méda, philosophe et sociologue. Normalienne, énarque, elle est aujourd’hui professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine et directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (Irisso).
dans notre société productiviste/consumériste, comme l’avait déjà bien vu en son temps Aldous Huxley dans son livre d’anticipation Le Meilleur des mondes, la servitude volontaire atteint des sommets. Cela est le résultat d’une colonisation de l’imaginaire sans précédent, grâce en particulier aux nouvelles technologies.
Firouzeh Nahavandy est professeure de sociologie à l’Université Libre de Bruxelles. La chercheuse dirige également le CECID, Centre d’études de la coopération nationale et du développement. Elle revient sur la situation des femmes dans le pays en guerre.
Depuis des décennies, les scientifiques, les ONG et les militants écologistes appellent au changement des comportements afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les transformations requises tardent à se mettre en place malgré l'urgence climatique, l'avancement des connaissances scientifiques et les injonctions de toutes parts.


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Résultats pour:
Sociologie

septembre 2023

L’objectif de cet article est d’esquisser les contours d’une sociologie de l’éducation au changement climatique. Pour ce faire, nous discutons du récit paradoxal sur l’urgence climatique, selon lequel nos sociétés ne réagissent pas alors qu’elles entendent l’alerte. Notre hypothèse est que ce récit d’(in)action publique, devenu leitmotiv, cadre de manière inadéquate la manière dont nous pensons l’éducation au changement climatique. En examinant la manière dont l’éducation au changement climatique a été traditionnellement pensée et pratiquée, nous constatons qu’elle est le plus souvent basée sur un modèle inadéquat qui rend les gens réticents à recevoir des informations sur le changement climatique et crée un fossé entre les attitudes et les comportements. Cependant, nous identifions aussi la montée en puissance de nouvelles façons d’envisager l’éducation au changement climatique. Recourant souvent à l’art, celles-ci semblent prometteuses car rendant sensibles et tangibles les transformations en cours elles pe
Julien aide les individus et les organisations à mieux comprendre les grandes mutations du monde. il interview des experts en économie, écologie, philosophie, géopolitique, sociologie, etc... dans le but de décrypter le enjeux de manière systémique. Allons-nous mieux comprendre le monde dans cette vidéo ? c'est ce que nous allons tenter de faire...
Le fonctionnement de l’économie mondiale repose encore massivement sur les combustibles fossiles, qui nous tuent littéralement. Il est non seulement impératif de refuser tout nouvel investissement dans l’infrastructure fossile, mais il faut également fermer et déconstruire l’infrastructure fossile existante.

août 2023

En 2023, il n’y a plus à douter que l’espèce humaine est à l’origine de la transformation brutale de son environnement. Les conséquences sont d’ores et déjà observables à travers le dérèglement climatique, les pollutions multiples, l’extinction de la biodiversité et le bouleversement des cycles biochimiques essentiels à la vie.
C'est une fresque saisissante que Walter Scheidel déroule sous nos yeux : sur des milliers d'années et au sein des sociétés les plus diverses, il examine les épisodes de l'histoire humaine où la courbe croissante des inégalités économiques s'est inversée. Et nous découvrons, contre toute attente, qu'elles sont une caractéristique intrinsèque des civilisations avancées et que leur réduction est moins probable en période de paix et d'abondance qu'en période de déstabilisation et de chaos, où elles reculent souvent au prix de violences mortifères. Avant de renaître inéluctablement. Dans cette plongée historique jusqu'au Néolithique, Walter Scheidel identifie quatre processus ou facteurs de liquidation des inégalités extrêmes et de progression de l'égalité - la guerre, la révolution, l'effondrement de l'État et la pandémie -, en se gardant de tout déterminisme.

mai 2023

Dès que l’État recule, ce que Kristin Ross nomme « forme-commune » s’épanouit : « des gens qui vivent différemment et qui changent leur propre situation en oeuvrant dans les conditions du présent », comme ils l’ont fait à Paris en 1789 avec la soixantaine de districts issus des mouvements populaires, puis en 1871, à Nantes en 1968 pendant quelques jours, sur la ZAD de Notre-Dame des Landes et avec les occupations de pipelines en Amérique du Nord.

mars 2023

La discipline doit sortir d’une prétendue opposition entre le progrès social et la défense du vivant.

février 2023

Aujourd’hui, en France, les personnes issues des classes populaires, et des quartiers populaires, sont les premières victimes des effets du dérèglement climatique et de la destruction de la planète. Elles vivent dans les territoires les plus pollués, où l’exposition au bruit et à la chaleur est la plus forte, où l’alimentation est la plus industrielle et où l’accès au soin est le plus discriminatoire. Pourtant, elles n’ont pas voix au chapitre. Ces populations sont, aujourd’hui encore, négligées par les mouvements et les partis politiques qui défendent un projet écologique. En bref, le projet écologique majoritaire en France a échoué à être réellement populaire. C’est le constat que fait la politologue Fatima Ouassak dans son nouveau livre “Pour une écologie pirate”. Elle l’affirme : “Aujourd’hui, dans le champ politique, c’est l’aspiration des classes moyennes et supérieures au maintien de leur confort qui l’emporte” et ajoute “C’est parce que nous ne sommes pas libres que le monde brûle. Et le monde n'arrê

janvier 2023

Pouvons-nous réellement (ré-)habiter notre condition terrestre sans faire face à ce qui se joue au plus profond de nous-mêmes ? Si le capitalisme continue obstinément d’orchestrer une croissance économique mortifère et insoutenable, c’est qu’il se sert adroitement de nos fragilités existentielles. L’économie est en effet traversée d’enjeux tenaces et profondément enfouis, le plus souvent invisibles, comme le déni de la mortalité, la peur de la fragilité et de la souffrance, et l’angoisse du manque et de l’annihilation, qui peuvent court-circuiter notre capacité d’empathie et notre conscience environnementale pour faire de nous des êtres peu clairvoyants, impulsifs et parfois destructeurs.
Suite à plus de trente projets de recherche menés en sociologie du climat et de l’énergie dans différents secteurs, nous présentons dans cet article quelques éléments majeurs de compréhension des interactions entre les individus et l’énergie, afin de mieux expliquer ce que représente « faire des efforts de sobriété au quotidien ». La sobriété est beaucoup plus complexe que ce que les représentations communes laissent à penser et elle est aussi plus difficile à mettre en œuvre. Elle doit être distinguée de l’efficacité et de la gestion de l’énergie, car ces deux aspects ne renvoient pas aux mêmes facteurs de changements et de non- changements comportementaux et cognitifs que la sobriété. Nous présentons en fin de cet article quelques profils socioénergétiques.

octobre 2022

Comprendre les 739 décès de juillet 1995 requiert ce que l’auteur appelle une « autopsie sociale », qui consiste, en suivant la métaphore organiciste, à disséquer les différents « organes sociaux de la ville et [à] identifier les conditions » (p. 64) qui ont conduit à la mort d’autant de personnes. Dans une veine résolument critique, il s’agit d’ébranler le « monopole de l’explication, de la définition et de la classification officielles des questions de vie et de mort » (p. 64) que détiennent les institutions politiques et médicales....
Bruno Latour est mort le 9 octobre. Philosophe et sociologue, il a renouvelé la pensée écologique en plaidant pour le retour des « non-humains » en politique.

juillet 2022

À travers cette enquête de terrain fouillée sur le soudain délitement de la capitale du Michigan, le sociologue américain spécialiste des études urbaines, Eric Klinenberg, pointe comment une anomalie climatique peut devenir un fait social total, embarquant l’ensemble des habitants dans une communauté de destin révélée dans une vulnérabilité générale...
Quel est le sujet politique de la bifurcation écologiste ? Le livre de Latour et Schultz part d’un constat de plus en plus partagé : maintenir les conditions d’habitabilité de la Terre nécessite de rompre avec le développement irrésistible de la production. Mais à l'heure de cette redéfinition terrestre des classes, les écologistes sont-ils voués à devenir la nouvelle classe dominante ou bien doivent-ils lutter avec les autres dominé·es pour abolir les classes ?
La canicule est un phénomène météorologique intense, mais aussi une catastrophe sociale et urbaine. C’est ce que révèle l’été 1995 à Chicago : l’environnement local et l’absence de politique publique conséquente furent pour beaucoup dans le lourd bilan. À propos du livre: Canicule. Chicago, été 1995 : autopsie sociale d’une catastrophe, éditions 205, de Eric Klinenberg,
Eric Klinenberg montre que l’infrastructure sociale des quartiers – la qualité des lieux de rassemblement locaux, les terrains de jeux, les bibliothèques, les rues commerciales et les organisations communautaires – a déterminé quels endroits étaient vulnérables et lesquels étaient plus résilients. L’infrastructure sociale, que je définis comme les lieux physiques qui façonnent nos interactions, est importante, car elle peut favoriser ou miner les liens sociaux et le soutien mutuel. Lors d’une urgence – vague de chaleur ou pandémie –, les personnes vivant dans des quartiers dotés d’une infrastructure sociale solide sont beaucoup plus susceptibles de croiser des amis et des voisins que celles habitant dans des quartiers où tout le monde se terre chez soi.

juin 2022

Sophie Dubuisson-Quellier est sociologue, directrice adjointe du Centre de sociologie des organisations et membre du Haut conseil pour le climat, organisme chargé d’apporter un éclairage indépendant sur la politique du Gouvernement en matière de climat.
Geneviève Pruvost est sociologue du travail et du genre au Centre d’étude des mouvements sociaux (EHESS). Auprès de Vert, la chercheuse défend la prise en charge par chacun·e d’une partie des tâches du quotidien, aujourd'hui « déléguées aux machines et aux pauvres », pour faire advenir une société écologique.
Un groupe de huit diplômés de l’école d’ingénieur AgroParisTech a prononcé un discours très remarqué lors de la dernière cérémonie de remise de diplôme de leur école. Dans leur discours, ils dénoncent les jobs « destructeurs », les « ravages sociaux et écologiques » en cours et la « guerre » au vivant et à la paysannerie menée par l’agro-industrie. Si le complexe agro-industriel est directement pointé du doigt, de nombreux concepts et notions sont aussi critiqués – et mis entre guillemets gestuellement -, comme « défis », transition « écologique », ou énergies « vertes ».

mars 2022

Dans ce livre, nous racontons une histoire, celle de la disparition des communautés paysannes avec l’avènement de la modernité. Auto-gouvernées et auto-subsistantes, celles-ci entretenaient avec leurs territoires une relation de co-construction impensable au départ des catégories modernes, en particulier celles d’industrie, de patrimoine et de nature. Préface de Thierry Paquot. Postface de Maud Hagelstein.

février 2022

Le vocable « écoanxiété » a récemment fait son entrée dans le discours médiatique, celui des mouvements sociaux et au sein des milieux éducatifs. Si le milieu de la recherche n'est pas en reste, trop peu d'écrits, particulièrement en français, se sont penchés sur le phénomène que le terme « écoanxiété » tente de saisir et sa prise en compte en éducation. En vue de contribuer à combler cet écart, cet article mobilise des perspectives ancrées en psychologie et en sociologie critique, fondées sur une recension d’écrits et les résultats d’une recherche empirique exploratoire. Il a pour objectifs 1) de clarifier les contours de cette notion, 2) d’exposer certaines stratégies de régulation de l’écoanxiété et les enjeux qui y sont associés, et 3) de fournir des pistes de réflexion pour l’intervention en éducation relative à l’environnement (ERE).
Eric Klinenberg entreprend l’“autopsie sociale” d’une métropole, examinant les organes sociaux, politiques et institutionnels de la ville. Il y étudie les raisons de la surmortalité marquée dans certains quartiers, examine comment la municipalité a réagi à la crise et comment les journalistes, les scientifiques et les fonctionnaires ont rapporté et expliqué ces événements. Combinant des années de travail sur le terrain, des entretiens approfondis et des recherches d’archives, l’auteur découvre qu’un certain nombre de formes surprenantes et inquiétantes de rupture sociale ont contribué aux taux élevés de mortalité.
L’Association des Encyclopédies de l’Environnement et de l’Énergie (A3E) a été créée sous les auspices de l’Université Grenoble Alpes et de Grenoble INP. Avec l’Encyclopédie de l’environnement & l’Encyclopédie de l’énergie, A3E diffuse des connaissances sous la forme d’articles rédigés par des experts reconnus de l’énergie et de l’environnement. Les membres des comités éditoriaux propres à chacune des encyclopédies veillent à ce qu’elles soient exprimées dans un langage accessible au plus grand nombre, avec la plus grande objectivité possible. A3E met ainsi à disposition du grand public, des enseignants de tous niveaux (écoles, collèges, lycées et universités) et des étudiants, ainsi que des entrepreneurs et de tous les autres acteurs potentiels, des connaissances et informations validées, objectives et accessibles sur les thématiques de l’environnement et de l’énergie. Toutes les disciplines scientifiques et techniques, de la physique à la biologie, l’économie et la sociologie, sont liées dans une vision tra

janvier 2022

Collection d'articles en libre accès.

décembre 2021

Il est n’est pas réaliste d’assumer que le réchauffement climatique allant croissant, il y aura un consensus sur quoi faire. Nous avons besoin d’une meilleure théorie du conflit social: qu’est-ce qui détermine la force des différentes factions, et qui remporte le pouvoir d’agir ?

octobre 2021

Dans 'Faire sécession', son nouvel essai, Éric Sadin appelle à « institutionnaliser l’alternatif » et développer une « culture de l’opposition catégorique », plus à même selon lui de changer le cours du monde que la simple contestation ou l’insurrection. Entretien avec un philosophe qui croit moins au revenu universel ou au retour de l’État-providence qu’au potentiel des collectifs humains (surtout quand ceux-ci sont de petite taille).

septembre 2021

Entretien avec Dominique Méda, philosophe et sociologue. Normalienne, énarque, elle est aujourd’hui professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine et directrice de l’Institut de recherche interdisciplinaire en sciences sociales (Irisso).
dans notre société productiviste/consumériste, comme l’avait déjà bien vu en son temps Aldous Huxley dans son livre d’anticipation Le Meilleur des mondes, la servitude volontaire atteint des sommets. Cela est le résultat d’une colonisation de l’imaginaire sans précédent, grâce en particulier aux nouvelles technologies.

août 2021

Firouzeh Nahavandy est professeure de sociologie à l’Université Libre de Bruxelles. La chercheuse dirige également le CECID, Centre d’études de la coopération nationale et du développement. Elle revient sur la situation des femmes dans le pays en guerre.

juillet 2021

Depuis des décennies, les scientifiques, les ONG et les militants écologistes appellent au changement des comportements afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les transformations requises tardent à se mettre en place malgré l'urgence climatique, l'avancement des connaissances scientifiques et les injonctions de toutes parts.