Une intéressante aventure documentaire

Paul Blume

Publiée sur Facebook, voici l’histoire de l’entrée en « documentation écologique » de Louis Schmidt.

Mise en contexte – Mon entrée dans l’écologie

Louis Schmidt

Juillet 2019. Je commence à peine ma première expérience professionnelle. Un soir, je tombe sur une vidéo d’un certain Jean-Marc Jancovici que je vois de plus en plus dans mon fil LinkedIn. C’est la première vidéo de son cours des Mines (le fameux, disponible ici). Je prends une claque. Sensibilisé à l’écologie sans m’y être intéressé de près, je comprends que je n’y comprends absolument rien. Que je n’ai pas forcément les bonnes clés de compréhension du problème.

Commence alors pour moi une odyssée passionnante à la découverte de l’écologie, sous toutes ses formes. J’y entre par le biais du climat et de l’énergie (Janco oblige…) mais je comprends rapidement que le problème – certes j’en avais entendu parlé, mais pas compris intimement – est bien plus large : biodiversité, pollutions, déchets, surpêche, plastique, finitude des ressources etc. J’en passe, et je ne parle même pas des problèmes sociaux et (géo)politiques qui vont avec, qui sont bien entendu clés pour comprendre et traiter ces enjeux.

Ce moment a marqué une vraie révolution intérieure, avec ses moments de doute, de remise en question, de colère. Des discussions houleuses avec ma famille, mes amis. Une perte de sens dans mon stage.

Qu’à cela ne tienne, le sujet me passionne et me motive tellement que je me mets à le travailler et à y réfléchir sur mon temps libre. Rapidement, j’essaye de travailler de manière structurée (merci la prépa): je prends des notes, j’enregistre ce que je lis au fur et à mesure (grâce aux fonctionnalités de LinkedIn et Facebook notamment). Alors je fais ça pendant 1 an et demis. Cela nous amène en janvier 2021.

Un petit saut dans le temps – Ma bibliothèque perso

Janvier 2021 donc. Je sors de 18 mois consécutifs de stage et j’entame 8 mois de pause, de « césure personnelle », d’année sabbatique, avant de reprendre les cours en septembre. C’est le moment où je me mets vraiment à structurer mon travail. Tous les articles que j’ai effectivement lus ou pas encore mais enregistrés comme potentiellement intéressants (l’immense majorité, malheureusement, tombe dans cette seconde catégorie…), je les rassemble, les classes, les catégorises à l’aide d’un classeur Airtable (sorte d’Excel plus ludique). Cela me prend du temps, mais je me dis que ça me servira pour la suite.

Et voilà que je me retrouve avec une bibliothèque d’environ 300 contenus (articles, vidéos, podcasts, rapports etc.) qui va me servir pour la suite, pour chercher des infos, me renseigner sur des sujets que je ne maîtrise pas encore (l’agriculture par exemple) ou creuser ceux que je maîtrise mieux (l’énergie, et oui, c’est par là que j’ai fait ma « conversion »).

Alors oui, ça fait beaucoup. Ca fait même un peu boulimique de l’information, je vous l’accorde. Mais l’idée n’est pas tant de tout lire (chose impossible pour n’importe qui de normalement constitué ou qui fait autre chose de sa vie que de lire), que d’avoir à disposition ces ressources, pour le jour où j’en aurai envie, le temps, le besoin.

En parallèle je lis des bouquins, suis des MOOCs, regarde toutes les vidéos du génial Reveilleur (allez-y c’est une perle de pédagogie)… Et comme je fais pas tout ça que pour moi, je mets à jour mon compte LinkedIn avec ce que j’ai fait pendant ces quelques mois.

La bibliothèque de la transition…

Au fil des mois, j’en parle avec des amis, qui me disent (certains) être intéressé par l’idée et m’en demandent l’accès. Avec plaisir ! Si je peux sensibiliser, tant mieux ! Alors je le fais.

Quelques temps plus tard, je reçois un message me demandant conseil pour se lancer (à fond) dans l’écologie. Alors j’explique rapidement ce que j’ai fait, les bouquins, la bibliothèque, les fiches… Et là, surprise : la personne me demande l’accès à la bibliothèque.

Au début je suis un peu récalcitrant. Ca m’a quand même demandé des heures et des heures de veille, de classification, d’assemblage, cette bibliothèque. Alors je trouvais ça un peu osé de me demander le fruit de mon travail, mon petit bébé, sans me connaître. Puis j’ai réfléchis 2 secondes – un poil plus mais pas beaucoup je vous jure car cela tombait sous le sens en fait – si je fais tout ça, c’est pour partager passion de l’écologie et pour sensibiliser (j’étais aussi devenu animateur de la fresque du climat en parallèle). Alors qu’à cela ne tienne, – oui, ça fait bien deux fois que j’utilise cette expression dans ce court article – je décide de partager ma bibliothèque via un post LinkedIn. Il a son petit succès : plus d’une centaine de personne la consultent.

Alors il y a quelques temps, j’ai décidé d’améliorer cette bibliothèque : autant d’un point de vue des contenus disponibles, que de la quantité disponible. Vous pouvez désormais y trouver les contenus référencés par thèmes, mais aussi par média : Articles, rapports, podcast, newsletters, livres, sources d’informations… Je vous laisse aller observer et j’espère que c’est réussi – ça m’a pris pas mal de temps je l’avoue…

Et je me suis dit qu’il serait bon d’en faire un outil collaboratif.

… un projet collaboratif

J’y ajoute même un guide d’utilisation (1re table) et je me dis : je suis certainement pas le seul à faire ce genre de choses, suivre l’actualité, regarder des rapports, des vidéos, chercher des podcasts… Alors pourquoi pas proposer aux autres de contribuer à cette bibliothèque ? Et bah allons-y !

Vous pouvez maintenant le faire (ici) via un questionnaire ; je me chargerai de trier les contributions si besoin et si un jour la charge devient trop grosse, je solliciterai peut-être votre aide !

Voilà, c’est tout pour moi, j’espère que cet article vous aura plus et que cette bibliothèque vous (nous) sera utile et n’hésitez pas à me contacter si vous avez la moindre question !


Pour accéder à la bibliothèque développée par Louis, cliquez ICI .
Pour retrouver Louis sur LinkedIn, cliquez ICI.


Le mercredi noir

Paul Blume

Ce mercredi 2 février 22 – comme souvent les dates symboles – ne surprend pas.

Il est annoncé depuis des mois. Reflet d’un consensus fortement majoritaire quant aux politiques européennes en matière d’énergie.

Le symbole reste pourtant très violent. Pour qui suit l’actualité mondiale de l’énergie et du climat, un saut vers l’inconnu vient d’être franchi.

Depuis les accords de Paris en 2015 sur le climat, des efforts monumentaux sont annoncés et rencontrés de manière fort partielle.

En Asie, la relance du charbon est présentée comme indispensable pour éviter un effondrement économique. La production de pétrole est loin de diminuer, malgré l’envolée des prix. Le gaz suscite des investissements continus et détermine en partie la géo-politique mondiale.

Et la part des énergies dites renouvelables reste, malgré sa croissance, anecdotique au niveau global.

Dans ce cadre déjà fort sombre pour les objectifs climatiques, l’Europe mise tout sur le gaz et le nucléaire pour éviter de répercuter les contraintes de rationnement de l’utilisation des énergies.

La « relance verte » est une réalité politique que nous allons probablement payer fort cher.

Et cela au moment où un consensus scientifique s’exprime sur les dépassements déjà actés de limites écologiques et du probable dépassement des plafonds de gaz à effet de serre dans les années qui viennent.

Au-delà de ce débat sur la non prise en compte des alertes répétées de différentes instances internationales (Giec, Nations-Unies, Nasa, PNUE, … références : ici ), c’est l’ensemble des mouvements citoyens sur le climat et l’environnement qui sont en deuil.

Que dire ? Que faire ? Comment mobiliser alors que l’ensemble des représentations politiques se comportent comme si l’urgence n’existait pas ?

Le processus européen annoncé aujourd’hui marque la fin d’une époque. Celle de l’espoir d’un sursaut face aux apocalypses climatiques annoncées.

Et maintenant ?

La raison va-t-elle reprendre ses droits ? Avons-nous encore du temps avant que le débat sur l’action anthropique ne se conclue par des formes violentes d’effondrements de nos capacités de vivre sur Terre ?

Il est de bon ton d’espérer. Espérons donc.

En attendant, ce mercredi 2 février 2022 est bien un jour de deuil. Le deuil d’espoirs sans doute vains.


GIEC : impacts, l’adaptation et la vulnérabilité

Traduction. Source : Julien Daniel Pascal Lecaille via FB – Article original en Anglais : ICI.

Prochaine étape importante des discussions internationales : le rapport du 2e groupe de travail du GIEC :
impacts, l’adaptation et la vulnérabilité


Nouveau rapport du GIEC sur le climat pour renforcer la pression en faveur de l’action et de la justice

Approbation du rapport du groupe de travail II du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ( GIEC ) sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité lors d’une session virtuelle (14-25 février).

  • Conférence de presse (virtuelle) à 10h00 CET (Berlin) le lundi 28 février 2022 – 04h00 EDT (New York), 09h00 GMT (Londres), 12h00 EAT (Nairobi), 16h00 ICT (Bangkok )
  • Des informations sur l’enregistrement des médias sont disponibles ici . La date limite d’inscription est le vendredi 18 février 2022.

Genève, Suisse – Les changements climatiques récents à grande échelle sont d’une nature sans précédent dans le contexte de toute l’histoire humaine, a constaté le rapport du Groupe de travail I du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en août. [1] Avec des niveaux record de gaz à effet de serre et de chaleur associée, nous sommes maintenant entrés en territoire inexploré, ont averti les meilleurs climatologues du monde .

Mais le mois prochain, on nous rappellera que ce n’est que le début, alors que le GIEC finalise et publie la prochaine partie de son 6e rapport d’évaluation. Le rapport du groupe de travail II, dont la publication est prévue le 28 février après une session d’approbation virtuelle, résumera les dernières connaissances scientifiques sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité, décrivant comment les aléas et les risques climatiques augmenteront avec le réchauffement, avec des considérations de développement durable, des aspects de justice et d’équité, et les mesures nécessaires à prendre pour renforcer la résilience.

Depuis leur précédente évaluation en 2014, la situation s’est, à bien des égards, aggravée. Plus tôt ce mois-ci, la NOAA a averti que les années 2013-2021 se classent toutes parmi les dix années les plus chaudes jamais enregistrées .

« La réalité de la crise climatique est devenue plus personnelle et politique que jamais, tandis que la réalité des inégalités est également devenue plus flagrante. La majorité des pays du Nord ont reçu des rappels COVID-19 l’année dernière, mais seulement environ 8 % des habitants du continent africain ont été entièrement vaccinés contre le COVID-19. En cette période de crises multiples et continues, qui interagissent et s’accélèrent les unes les autres et les injustices qu’elles engendrent, il est extrêmement précieux que la communauté scientifique mondiale se réunisse pour évaluer la situation dans laquelle nous nous trouvons et comment ces défis interconnectés peuvent être combattus .

Nous attendons du rapport qu’il montre à quel point le réchauffement a accru les aléas climatiques et comment les limites de l’adaptation sont déjà atteintes, ce qui affecte de manière disproportionnée les communautés déjà vulnérables et les moins responsables de la crise. Les faits concrets présentés dans le rapport rendront plus évident le manque d’action et d’engagement des grands émetteurs, et les appels à la justice encore plus forts.

Comme nous en avons déjà fait l’expérience, le système interconnecté dans lequel nous vivons n’épargnera personne. Les impacts climatiques se font déjà sentir dans le monde entier. Pour éviter le pire, nous avons besoin d’urgence de réductions d’émissions et de justice climatique. Nous avons besoin d’investissements dans l’adaptation, la création d’équité, la compensation et l’assurance contre les pertes et les dommages et la promotion de voies de développement résilientes où chacun peut participer. Rien de tout cela ne se produira à moins que les grands émetteurs ne réduisent leurs émissions conformément à la science. Sinon, ils peuvent s’attendre à y être obligés très bientôt et j’attends du GIEC qu’il rende impossible d’ignorer les réalités de ceux qui se trouvent dans les situations les plus vulnérables. a déclaré Kaisa Kosonen, experte en climat chez Greenpeace Nordic.

Le rapport faisant autorité renforcera la pression pour aborder les questions qui sous-tendent la discussion sur le financement, l’adaptation et les pertes et dommages : l’équité et la justice climatique. Une action conforme à la limite de réchauffement de 1,5 °C de l’Accord de Paris est fondamentale pour nous permettre de traverser les crises interconnectées. Ces questions, d’une importance particulière pour les communautés déjà touchées, sont susceptibles d’encadrer le récit de la COP 27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, plus tard cette année.

Le rapport devrait aborder, entre autres :

  • Comment le réchauffement a déjà un impact sur nous et sur le monde dans lequel nous vivons , y compris les écosystèmes et leurs services, avec les niveaux actuels et engagés de réchauffement et d’élévation du niveau de la mer.
  • Comment les impacts et les risques climatiques augmenteront avec un réchauffement supplémentaire , et comment différentes voies de développement exacerbent ou atténuent ces risques.
  • Comment et dans quelle mesure les impacts et les risques peuvent être gérés et réduits , en reconnaissant les limites de l’adaptation et les pertes et dommages qui se produisent au-delà de ces limites.
  • Qui sont particulièrement vulnérables aux impacts et aux risques climatiques et pourquoi , et comment ces vulnérabilités peuvent être réduites et la résilience renforcée.
  • Ce que nous savons des grandes inconnues , c’est-à-dire des résultats à hautes conséquences pour lesquels les probabilités sont faibles ou inconnues.
  • Cadres de solutions avec un accent particulier sur les voies de développement résilientes au changement climatique.
  • Le rôle de la justice sociale, de l’équité et des différentes formes d’expertise dans le développement résilient au climat, avec une attention élargie accordée aux aspects de la justice climatique.
  • La situation particulière des communes côtières ; villes et agglomérations au bord de la mer.

Le rapport du groupe de travail II sera suivi d’un autre rapport du GIEC en avril, la contribution du groupe de travail III au 6e rapport d’évaluation, qui évaluera les moyens d’atténuer le changement climatique. Un rapport de synthèse (SYR) des travaux réalisés par les groupes de travail I, II et III et les précédents rapports spéciaux seront publiés en octobre. Il fournira un aperçu de l’état des connaissances sur la science du changement climatique depuis le RE5 et encadrera les délibérations gouvernementales sur la manière de « revoir et renforcer » leurs objectifs climatiques pour 2030 d’ici la fin de 2022, d’assurer le financement climatique et d’envisager des moyens de faire face aux pertes. et dommages.

Greenpeace est un observateur officiel du GIEC et participera à la réunion virtuelle d’approbation du rapport du GT2. Des experts sont disponibles pour commenter.

La réunion d’approbation débutera par une cérémonie d’ouverture à 10h00 (CET) le lundi 14 février 2022. La cérémonie d’ouverture d’une heure sera diffusée en direct et comprendra des allocutions du président du GIEC, de hauts fonctionnaires du Programme des Nations Unies pour l’environnement. , l’Organisation météorologique mondiale et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La cérémonie d’ouverture est ouverte à tous. Le reste de la réunion d’approbation ( 14-25 février 2022 ) sera fermé au public et aux médias.

[1] Climate Change 2021: The Physical Science Basis, la contribution du groupe de travail I au sixième rapport d’évaluation. Voir le chapitre 1 sur le contexte et le cadrage.

Article original : https://www.greenpeace.org/international/press-release/52057/new-ipcc-climate-report-add-pressure-action-justice/


Rencontre avec Nadège Carlier

Déléguée ONU du Forum des jeunes pour la Belgique francophone à la COP 26 de Glasgow

Propos recueillis par Michel Torrekens


Bruxelloise de 25 ans, Nadège Carlier est doctorante en sciences politiques à l’UCLouvain. Elle a également été désignée comme déléguée ONU francophone du Forum des jeunes, organe officiel de représentation de la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, à la COP 26 qui s’est tenue à Glasgow. Nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous fasse part de son expérience.


En quoi consiste ce mandat de déléguée ONU francophone du Forum des jeunes ?

Nadège Carlier : « Ce mandat a commencé en mars 2020, alors que débutait la pandémie, et dure deux ans, une première année en tant que junior et une deuxième en tant que senior pour apprendre progressivement les rouages du mandat et pour que l’on soit bien préparée au final pour une représentation à l’international, car la COP est très compliquée, même après avoir discuté pendant un an avec des acteurs et actrices de la société civile. Dans ce cadre, je représentais la jeunesse francophone sur les questions climatiques. Mais la COP 26 a été la pointe la plus visible d’un iceberg, d’un engagement pour le climat qui s’est concrétisé principalement en Belgique depuis deux ans. Initialement, je devais participer à la COP en 2020, mais celle-ci a été reportée d’un an à cause de la pandémie. »

Êtes-vous nombreux à exercer ce mandat ?

Nadège Carlier : « J’ai une collègue flamande désignée par le Vlaams Jeugd Raad, l’équivalent flamand du Forum des jeunes. Nous étions donc deux à représenter les jeunes dans la délégation officielle. Nous étions les seules avec cette casquette officielle, à avoir des impératifs de mandats, mais il est évident qu’il y avait aussi des représentants et des représentantes de Youth for climate et d’autres organisations avec un rôle plus activiste, tout à fait nécessaire à mon humble avis. Il s’agit de porter notre cause sur plusieurs fronts, tant de façon institutionnelle que de façon militante. En outre, il y a plusieurs jeunesses et il n’y a pas nécessairement unanimité sur tous les sujets. La diversité des voix est importante, et ce sont parfois des équilibres délicats pour que chacun trouve sa place. »

En quoi consiste le Forum des jeunes ?

Nadège Carlier : « Le Forum des jeunes est l’organe d’avis officiel des jeunes en Fédération Wallonie-Bruxelles, anciennement nommé Conseil de la jeunesse. Celui-ci a été refondé complètement et est moins politisé qu’avant. Sa mission est d’informer, former et éduquer les jeunes sur une série de sujets, mais pas dans une dynamique top/down. Il s’agit en effet de projets pour les jeunes et par les jeunes, de créer une dynamique où les jeunes s’engagent, prennent position et s’organisent par eux-mêmes. Ils sont invités à amener leurs propres sujets et le Forum s’engage alors dans une mission de soutien. Le Forum est actif sur toute une série de sujets. Moi, je me suis engagée pour le climat, mais on y aborde aussi des thèmes comme le développement durable, l’environnement, le droit de vote, l’éducation, le confinement, l’égalité de genres, etc. Précisons que le public du Forum, ce sont les jeunes de 16 à 30 ans. »

Deviez-vous avoir une expertise particulière en climatologie, par exemple une formation de biologiste en sciences environnementales, pour être mandatée par le Forum des jeunes à la COP 26 ?

Nadège Carlier : « Je suis entrée au Forum des jeunes en postulant à ce mandat de déléguée ONU pour le climat. Je suis doctorante en sciences politiques et je considère que nous pouvons tous et toutes nous intéresser aux questions climatiques sans être ingénieur en biologie ou doctorante en sciences. Il y a assez d’informations dans des rapports comme ceux du GIEC pour se former et s’informer. Pour le climat, il y a même un enjeu capital à ne pas laisser seulement les ‘experts’ scientifiques en parler. Ce doit être un débat public sur nos modes de vie, de production et de consommation qui nous concerne tous et toutes. Il faut que ces matières soient traduites par et pour les citoyens, de façon critique, pour nourrir le débat politique. Je pense que les crises environnementales doivent être politisées. J’apprécie aussi d’avoir différentes facettes dans ma vie. Ma thèse ne porte pas sur les négociations climatiques à la COP ; elle concerne les projets transversaux et collaboratifs mis en place au niveau local. Et j’aime beaucoup voyager à différents niveaux politiques, celui de l’ONU comme celui de la commune. Typiquement avec les politiques environnementales et climatiques, il y a nécessité d’une approche plus transversale pour prendre des décisions en s’éloignant de logiques plus hiérarchiques ou par silos. J’étudie différentes communes en Europe, l’idée étant de voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, ce que ça change pour les fonctionnaires et si cela change les politiques… Quant à mon mémoire, il portait sur la gouvernance climatique belge, ce qui m’a bien servi dans mon mandat. Je m’étais intéressée au burden sharing de 2012 qui avait mis huit ans à être avalisé. »

Qu’entendez-vous par burden sharing ?

Nadège Carlier : « En gros, c’est le partage de l’effort ou de la charge en matière climatique et environnementale. Au niveau européen, il y a des objectifs climatiques qui ont été fixés, comme 55% en moins d’émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030. Ensuite, comme il y a des pays qui ont plus de moyens que d’autres ou qui sont plus loin que d’autres dans leurs politiques de transition, il y a des discussions pour se répartir les efforts. La Belgique a reçu un objectif de diminuer de 47% les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030. Comme la Belgique est un état fédéral, cet objectif doit ensuite être réparti entre les différentes régions. En plus de cela, il y a le système ETS, le système d’échanges quotas carbone au niveau européen, à savoir que la Belgique reçoit de l’argent dans ce cadre et que celui-ci doit à nouveau être réparti. Ce sont des questions qui coincent. Cela a été le point de départ d’un mélodrame à la COP26 car la Flandre refuse de s’engager à aller plus loin que moins 40%, ce qui oblige les autres régions à faire plus pour atteindre l’objectif fixé à la Belgique. Mon mémoire portait sur ces questions lors de la COP précédente et on voit que ces problèmes se sont à nouveau posés. »

Comment avez-vous été sélectionnée pour représenter le Forum de la jeunesse ?

Nadège Carlier : « La sélection est organisée par le Forum des jeunes et se fait en plusieurs étapes. D’abord, l’envoi d’un CV, d’une lettre de motivation et les réponses à une série de questions. Ensuite, un test écrit sur des connaissances factuelles, mais aussi la rédaction d’un discours par exemple ainsi que d’autres mises en situation. Et enfin, un entretien oral avec ma prédécesseure, une représentante de la société civile climatique et la permanente du Forum des jeunes qui s’occupe de ces mandats. Il faut savoir qu’il y a aussi une sélection pour des délégués biodiversité et développement durable qui se rendent à d’autres sommets organisés par l’ONU. »

Où se situe le Forum des jeunes parmi les diverses associations de jeunes qui se mobilisent pour le climat ?

Nadège Carlier : « Le Forum des jeunes fait partie de la délégation officielle en tant que Party overflow. Cela signifie que nous avions accès à presque toutes les salles de négociations, la réunion quotidienne de la délégation, etc. Ceci dit, ‘overflow’ signifie que nous sommes ‘excédents’ et que nous cédons la priorité aux badges ‘Party’ tout court. Par exemple, nous n’avions pas accès à la réunion de coordination de l’Union européenne ni à des négociations en plus petits comités. Des militantes comme Anuna De Wever ou Adelaïde Charlier avaient aussi un badge de Party overflow, et donc accès à pas mal de réunions. Il faut savoir que les relations entre société civile et délégation belge évoluent d’un sommet à l’autre, notamment en fonction des représentants politiques, certains étant plus ouverts à la société civile que d’autres. Lors de cette COP26, on peut dire que les ministres et la délégation faisaient preuve d’une belle ouverture envers la société civile. »

En quoi consiste le job d’une représentante ONU du Forum des jeunes à une COP ?

Nadège Carlier : « Il y a un double volet : d’une part, faire du plaidoyer politique auprès de la délégation belge – et de la délégation européenne dans une moindre mesure. On a ainsi pu rencontrer Franz Timmermans, le premier ministre Alexander De Croo, les ministres Zakia Khattabi, Alain Maron et Philippe Henry, ainsi que certains présidents de parti. Nous étions avec la Coalition Climat qui chapeaute diverses associations en Belgique, tant francophones que flamandes, pour organiser, par exemple, les marches comme celle du 10 octobre 2021. Cette coalition regroupe des syndicats, des ONG nord-sud, des associations environnementales, de développement et de coopération. D’autre part, il s’agissait d’expliquer aux jeunes en Belgique ce qui se passait à la COP via les réseaux sociaux en décryptant et en vulgarisant les informations. »

Par rapport à la raison d’être de la COP, quels sont les éléments positifs que vous auriez envie de mettre en avant ?

Nadège Carlier : « D’une manière générale, la COP, c’est bien, mais pas assez. Tout est toujours en demi-teinte. D’un point de vue positif, on a mentionné pour la première fois la diminution des énergies fossiles dans l’accord final. Ce qui m’a choquée, c’est que ce point fasse encore débat. Le point négatif, c’est que l’on mentionne une diminution sans inscrire une vraie sortie des énergies fossiles. Le deuxième élément positif que je retiens, c’est précisément la participation des jeunes en tant que génération la plus affectée, porteuse de changements et en général plus sensibilisée à ces questions que les autres générations. Pour la première fois, cela a été clairement mentionné dans les accords finaux. Un autre constat positif que je tire de la COP, c’est sa dimension médiatique, ce momentum médiatique et politique qui permet à toute une série de voix de se faire entendre, ce qui n’est pas forcément le cas d’habitude. Je pense aux représentants de peuples indigènes, des îles Pacifique comme les îles Salomon, qui ont pu témoigner et défendre leurs positions. Par contre, j’ai été impressionnée de constater comme petits et grands pays n’ont pas les mêmes moyens, les mêmes leviers d’actions. L’ONU finance un minimum pour chaque délégation, genre un ou deux délégués, et le reste est financé par chaque pays. C’est ainsi que la Belgique avait une grosse délégation, d’autant que Glasgow n’est pas trop loin. D’autres pays comme les États-Unis ont des dizaines de négociateurs et négociatrices. Par contre, des pays du sud ont trois, quatre représentants. Il y a aussi toute la partie avec les pavillons comme celui du Bénélux ou de diverses associations où sont organisées des conférences notamment. Mais tous les pavillons n’ont pas la même taille : il y a un côté un peu exposition universelle, les plus voyants étant ceux du Qatar et de la Russie. On y voit de manière très concrète les inégalités d’accès. C’est vrai aussi pour la société civile. Des jeunes Belges, il y en avait beaucoup par rapport à l’Équateur par exemple. Paradoxalement, les pays qui sont les plus affectés par la crise climatique ont moins accès au sommet qui lui est consacré. »

Autre constat qui vous ait marquée ?

Nadège Carlier : « Je me suis rendu compte que la COP n’est pas une structure qui permettra de prendre des décisions radicales. On crée beaucoup trop d’attentes autour des COP. On entend souvent dire que c’est la COP de la dernière chance, mais une COP, c’est avant tout itératif et graduel dans le changement. Elle rassemble des états souverains qui ne vont pas s’imposer des contraintes excessives. Comme, en plus, les décisions se prennent par consensus, il ne faut pas s’attendre à des changements radicaux ou une révolution du système. Je crois par contre que ce serait pire si les COP n’existaient pas. Par contre, je ne crois pas que la crise climatique se résoudra par la technologie. Les innovations technologiques contribueront à des améliorations et j’encourage la recherche, mais le premier levier à mes yeux tient au changement de nos comportements de production et de consommation. J’ai été étonnée de constater à la COP combien le narratif autour de la technologie était encore très présent. Dès qu’on entrait dans le grand hall, on était accueilli par une voiture de course électrique ainsi qu’un avion électrique. Pour moi, on essaie de nous enfumer en nous suggérant que le secteur privé et la recherche vont nous apporter des sources d’énergie inépuisables. Pour moi, à long terme, cela ne suffira pas. »

Quelle solution voyez-vous dès lors ?

Nadège Carlier : « Je pense qu’il ne suffira pas d’un seul niveau de décision ou d’actions. Des changements radicaux peuvent avoir lieu au niveau local mais, à moins que ceux-ci ne se généralisent, se multiplient, des décisions doivent aussi être prises et activées à d’autres niveaux. Tous les moyens doivent être activés à tous les niveaux. Cela m’a frappée comme les choses bougent en Belgique parce qu’il y a la pression de la rue avec les marches pour le climat mais aussi celle de la COP, notamment à un niveau médiatique. La pression doit venir du bas et du haut. »

Et depuis votre retour de Glasgow, que s’est-il passé pour vous ?

Nadège Carlier : « On a créé un événement avec le Forum des jeunes pour décrypter cette COP et nous avons partagé sur les réseaux sociaux. Je poursuis le suivi des dossiers que j’avais entamés l’an dernier, notamment sur l’alimentation durable au niveau belge et européen, en particulier la PAC en Wallonie. L’alimentation durable est un levier de changement important car elle est au carrefour de tellement de réalités du quotidien des gens en termes de biodiversité, de climat, de santé publique, de justice sociale, d’économie… Aborder l’alimentation, c’est aborder des enjeux globaux. Sinon, j’arrive à la fin de mon mandat et ma successeuse va reprendre le flambeau. »


Un Observatoire en hiver

Nous y voilà. On parle de froidures, de gelées.

C’est l’époque des mangeoires pour aider les oiseaux à passer l’hiver.

L’Observatoire de l’Anthropocène sollicite également quelques graines.

Aidez-nous cet hiver pour que nous puissions grandir au printemps.

Quelques euros suffisent pour nous permettre d’honorer nos frais annuels courants.

D’avance merci.


Le compte bancaire de l’association de fait est
L’Observatoire de l’Anthropocène
Numéro de compte : BE82 1030 7636 8168
BIC : NICA BE BB


Libérons l’eau

A l’initiative du réseau international de l’Agora des Habitants de la Terre et du politologue Riccardo Petrella.

CME Group, premier groupe financier mondial pour les contrats dérivés et qui gère la Bourse de Chicago, a lancé il y a un an les premiers contrats à terme sur le prix de l’eau, dépendant du Nasdaq Veles California Water Index, un indicateur du prix de l’eau lancé en 2018 dans l’État fédéral américain., avec un marché actuel d’environ 1,2 milliard de dollars.

Aux côtés du CME Group opère le fonds d’investissement privé le plus puissant du monde, Black Rock, qui gère aujourd’hui 9,5 trillions de dollars et qui est en fait la troisième puissance financière mondiale après les États-Unis et la Chine. La société Black Rock détient des participations actionnaires dans 18 mille entreprises à travers le monde. En France est présente dans le capital, entre 5 et 7%, de 22 sociétés du CAC40 ! En 2020, Black Rock a produit un rapport sur les risques représentés par la raréfaction croissante de l’eau pour le business des entreprises actives ou étroitement dépendantes de l’eau. Le conseil donné : « sauvez votre business en mettant l’eau (.son prix).. La Bourse de Chicago a suivi.

La décision, donc, a été prise par deux sujets privés financiers, américains USA, d’envergure mondiale, indépendamment de tout contact connu avec les autorités publiques, notamment les parlements. Par ailleurs, pourquoi les autorités publiques sont restées sans réagir ? Pourtant…..les conséquences seront très dévastatrices.

Une décision inacceptable

Soumettre l’eau à la spéculation financière, alors que 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, que 3 milliards de personnes ne disposent pas d’installations de base pour se laver les mains avec de l’eau et du savon, et que deux millions de décès y sont liés chaque année, ouvre des scénarios encore pires. Cela conduira inévitablement à la marginalisation des territoires, des populations, des petits agriculteurs et des petites entreprises, dans le cadre d’une crise globale des écosystèmes, du climat, de l’économie, de la société et de la santé.

L’eau est la mère de tous les droits, mais sa cotation en bourse rendra en fait inutile la résolution fondamentale de l’Assemblée générale des Nations unies de 2010 sur le droit universel à l’eau.
Le but de la mobilisation internationale des 7-9 décembre

À l’occasion de l’anniversaire de cette triste date, une grande mobilisation mondiale, de Bruxelles à Milan, en passant par Rome, Rio de Janeiro, Rosario, l’Argentine, la Patagonie chilienne, Paris et le Canada, luttera pour la libération de l’eau de la bourse.
Dans certaines villes, comme à Milan, Montréal, Paris, Rio de Janeiro, les manifestations publiques concerneront principalement es groupes économiques et financiers qui ont décidé de mettre l’’eau en bourse et qui font partie, dès lors, des prédateurs de la vie.

On exigera la sortie immédiate et définitive de l’eau de la Bourse.

Dans d’autres, comme Bruxelles, Rome, Rosario, les manifestation s’adresseront, surtout aux institutions publiques, en particulier aux parlements responsables, à ce jour, partout, de leur silence et absence. Pourquoi ne sont-ils pas intervenus pour empêcher la mise en bourse de l’eau ? Sont-ils complices des décisions prises par des entités privées, au mépris des droits à la vie (des humains e des autres espèces vivantes). ?

Au Parlement Européen , au Parlement italien, à la Camera fédéral brésilienne, à la Camera de l’État de Santa Fé en Argentine, ….. nous remettrons une lettre publique aux représentants élus des citoyens pour dénoncer le silence inacceptable des pouvoirs publics et leur incapacité à défendre ce bien commun vital qu’est l’eau et le droit à la vie de tous les habitants et êtres vivants sur Terre.

Nous exigeons :

– L’interdiction des transactions financières sur l’eau. Oui à la vie et non au profit ;
– L’interdiction de la cotation en bourse des entreprises du secteur de l’eau : zéro bourse pour l’eau, un bien commun et un service public mondial ;
– le rejet de la monétisation de la nature et la reconnaissance du droit des rivières, des mers, des lacs, des glaciers et de leurs systèmes écologiques à exister en tant que tels ;
– la substitution du principe « pollueur payeur » par le principe « polluer est interdit ».
– Des actions en justice contre les États qui ne préservent pas et ne garantissent pas la régénération de l’eau et de la vie, et qui laissent la protection du monde naturel à la monétisation de la nature.
– La fin du capitalisme prédateur des terres et des autres ressources de la planète ;
– La création d’un Conseil mondial des citoyens pour la sécurité commune de l’eau de la Terre et l’établissement de l’Assemblée mondiale de l’eau ;

Écrivez avec nous aux élus et aux représentants gouvernements qui doivent prendre des mesures immédiates et définitives pour sortir l’eau des marchés financiers, et éviter de devenir complices d’un crime écologique, social, sanitaire et économique sans précédent

Contact : riseforclimatebelgium@gmail.com
0499.43.93.50


Mes commentaires sur les résultats de la COP26

Pr Jean-Pascal van Ypersele

La COP26 a accouché d’un ensemble de décisions qui vont aider à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. C’est un pas dans la bonne direction, c’est bien plus que du bla-bla, mais c’est très insuffisant.

Parmi les points positifs, je vois :

1) une reconnaissance encore plus nette de l’urgence de l’action, couplée à un accueil favorable du dernier rapport du GIEC ;

2) une reconnaissance de l’énorme fossé entre les plans actuels et ce qui serait nécessaire, et un appel à accroître le niveau d’ambition de ces plans annuellement, et pas seulement tous les 5 ans ;

3) la finalisation des règles de mises en œuvre de l’Accord de Paris, notamment pour ce qui concerne les marchés du carbone, qui respecte largement l’intégrité environnementale ;

4) un appel à réduire l’usage du charbon et des subsides aux énergies fossiles ;

5) un début de réponse à la demande des pays vulnérables que les dommages qu’ils subissent suite au dérèglement du climat soient compensés par les pays qui en sont responsables ;

6) des promesses d’augmentation des budgets consacrés au financement des actions climatiques des pays en développement, avec une augmentation de la part consacrée à l’adaptation à la partie des changements climatiques devenue inévitable.

Je voudrais saluer à cet égard le geste symbolique important fait par le gouvernement de Wallonie au dernier jour de la COP26, en promettant de contribuer à raison d’un million d’euros à un fond de financement des pertes et préjudices des pays en développement.

L’ensemble des textes adoptés à Glasgow ne diminue évidemment pas immédiatement les émissions de gaz à effet de serre, mais crée un cadre et des signaux de plus en plus clairs vers la décarbonation pour tous les gouvernements, tous les acteurs économiques et tous les citoyens. Maintenant, au boulot !


Pr Jean-Pascal van Ypersele (UCLouvain), conseiller scientifique dans la délégation belge à la COP26, ancien Vice-président du GIEC


Pour en savoir plus


Klimaatjongeren dienen petitie in bij VN om ‘systeemwijde klimaatnoodtoestand’ af te kondigen

Exclusief: Greta Thunberg is een van de jongeren die een rechtszaak aanspannen om de klimaatcrisis uit te roepen tot wereldwijde noodsituatie van niveau 3

Vertaling : Josette – origineel artikel van Miranda Bryant : https://www.theguardian.com/environment/2021/nov/10/youth-activists-petition-un-to-declare-systemwide-climate-emergency

Greta Thunberg en jonge klimaatactivisten van over de hele wereld dienden een petitie in bij de secretaris-generaal van de VN om een « systeemwijde klimaatnoodtoestand » af te kondigen.

Terwijl Cop26 zijn laatste dagen ingaat, zouden klimaatactivisten woensdag een juridisch document indienen waarin ze António Guterres oproepen om noodbevoegdheden te gebruiken om het niveau van de reactie op de coronaviruspandemie te evenaren door de klimaatcrisis uit te roepen tot een wereldwijde noodsituatie van niveau 3 – de hoogste categorie van de VN.

Naast de Zweedse klimaatactiviste – die de Cop26 vrijdag een « mislukking » en een « greenwashing festival » noemde toen ze zich tot betogers in Glasgow richtte en opriep tot drastische jaarlijkse emissiereducties – bestaat de groep van 14 uit Ranton Anjain en Litokne Kabua van de Marshalleilanden, Ridhima Pandey uit India, Alexandria Villaseñor uit de VS en Ayakha Melithafa uit Zuid-Afrika.

Zij hopen dat een noodverklaring ertoe zal leiden dat middelen en technische deskundigheid met spoed naar landen worden gezonden die door de opwarming van de aarde het meest worden bedreigd, met name kleine eilandstaten en ontwikkelingslanden. Op die manier kunnen de aanpassing aan de klimaatverandering, de analyse van de klimaatwetenschap en de reacties op het gebied van de volksgezondheid worden ondersteund.

Naar verluidt heeft de VN al een ontwerp van de petitie kunnen inkijken en wordt er gesproken over een noodsituatie van niveau 3, maar een woordvoerder van het bureau van de secretaris-generaal weigerde commentaar te geven op de vraag of de petitie ten uitvoer kan worden gelegd.

In een voorontwerp van de petitie, dat de Guardian heeft kunnen raadplegen, roepen de activisten de secretaris-generaal en andere VN-agentschappen op om « een alomvattende VN-respons op de klimaatnoodtoestand in te zetten ». Ze dringen er ook op aan om een crisismanagementteam te benoemen dat « toezicht zal houden op onmiddellijke en alomvattende wereldwijde actie voor het klimaat ».

Verwijzend naar de maatregelen die Guterres en het Inter-Agency Standing Committee (IASC), het humanitair coördinatieforum van de VN, hebben genomen in reactie op Covid-19, stellen zij het volgende: « De klimaatnoodtoestand – die elke persoon op aarde in de nabije toekomst bedreigt – is een minstens even ernstige bedreiging als een wereldwijde pandemie en vereist evenzeer dringende internationale actie. »

Scott Gilmore, mensenrechtenadvocaat bij advocatenkantoor Hausfeld en hoofdadvocaat in deze zaak, zei dat een noodverklaring zou kunnen leiden tot de oprichting van een speciaal orgaan, of een « klimaattsaar », om de inspanningen van de verschillende VN-agentschappen te coördineren.

Hij verklaarde ook nog het volgende: « Dat is een van de grote lessen die we hebben geleerd van de Covid-reactie. De Wereldgezondheidsorganisatie werd belast met de leiding van de reactie maar kreeg de organisatorische steun en een infrastructuur binnen de Verenigde Naties.

De secretaris-generaal heeft de afgelopen jaren echt het voortouw genomen om staten aan te sporen nationale klimaatnoodtoestanden af te kondigen, » voegde hij eraan toe. « De VN heeft die stap nog niet gezet. Het standpunt van de indieners van de petitie in deze zaak is dat het nu tijd is. »

De petitie komt nadat een mijlpaalzaak van dezelfde groep, waarin zij verklaarden dat landen die de klimaatcrisis bestendigen hun mensenrechten schenden, vorige maand werd afgewezen door het VN-kinderrechtencomité.

In hun nieuwste rechtszaak stellen zij dat een alomvattende VN-respons nodig is omdat « klimaatactie niet mag stoppen bij staatsgrenzen » en om de « fundamentele ongelijkheden van klimaatverandering » aan te pakken.

Ze vinden het ook nodig om aan de jongeren van de wereld te laten zien dat de VN « ons niet aan een grimmige toekomst heeft overgelaten ».

Actievoerster Alexandria Villaseñor, 16, die op 13-jarige leeftijd begon te spijbelen voor het klimaat voor het VN-hoofdkwartier in New York, riep op tot onmiddellijke actie.

Ze verklaarde het volgende: « De VN heeft laten zien dat ze in staat is om te mobiliseren tegen onmiddellijke wereldwijde bedreigingen. De klimaatcrisis is de grootste wereldwijde bedreiging die de mensheid ooit heeft gekend … Er rest ons weinig tijd om kinderen en toekomstige generaties te beschermen. We eisen dan ook dat de volwassenen nu in actie komen en een kritisch wereldwijd antwoord op de klimaatcrisis formuleren. »

Stéphane Dujarric, de woordvoerder van de secretaris-generaal, zei: « De secretaris-generaal heeft als voorzitter van de CEB (de Coördinatieraad van de Chief Executives van het VN-systeem) duidelijk gemaakt dat de hele organisatie gemobiliseerd is om aan te dringen op meer en controleerbare klimaatmaatregelen vanwege de lidstaten en de particuliere sector, en om ongelijkheden, desinformatie en gebrek aan solidariteit aan te pakken. »


Des jeunes militants demandent à l’ONU de déclarer « l’urgence climatique à l’échelle du système ».

Exclusif : Greta Thunberg fait partie des jeunes qui intentent une action en justice pour que la crise climatique soit déclarée urgence mondiale de niveau 3.

Traduction Josette – article original de Miranda Bryant : Youth activists petition UN to declare ‘systemwide climate emergency’

Greta Thunberg s’est exprimée lors d’un rassemblement sur le climat à Glasgow vendredi, au cours duquel elle a qualifié la Cop26 d’ « échec » et de « festival de greenwashing ».

Greta Thunberg et de jeunes militants pour le climat du monde entier ont déposé une pétition juridique auprès du secrétaire général des Nations Unies, lui demandant de déclarer une « urgence climatique à l’échelle du système ».

Alors que la Cop26 entre dans ses derniers jours, les défenseurs du climat devaient déposer mercredi un document juridique demandant à António Guterres d’utiliser les pouvoirs d’urgence pour égaler le niveau de réponse adopté pour la pandémie de coronavirus en déclarant la crise climatique comme une urgence mondiale de niveau 3 – la catégorie la plus élevée des Nations Unies.

Outre la militante suédoise pour le climat, qui a déclaré vendredi que la Cop26 était un « échec » et un « festival de greenwashing » alors qu’elle appelait à des réductions annuelles drastiques des émissions en s’adressant aux manifestants à Glasgow, le groupe de 14 personnes comprend Ranton Anjain et Litokne Kabua des îles Marshall, Ridhima Pandey d’Inde, Alexandria Villaseñor des États-Unis et Ayakha Melithafa d’Afrique du Sud.

Ils espèrent qu’une déclaration d’urgence permettra d’envoyer rapidement des ressources et des compétences techniques aux pays les plus menacés par le réchauffement de la planète, en particulier les petits États insulaires et les pays en développement, afin de soutenir l’adaptation au changement climatique, l’analyse de la climatologie et les mesures de santé publique.

Il semblerait que l’ONU ait déjà vu une ébauche de la pétition et qu’une urgence de niveau 3 soit en cours de discussion, mais un porte-parole du bureau du secrétaire général a refusé de commenter l’éventualité de sa mise en œuvre.

Dans un avant-projet de la pétition, que le Guardian a pu consulter, les militants demandent au secrétaire général et aux autres agences des Nations Unies de « mobiliser une réponse globale des Nations Unies à l’urgence climatique ». Ils les exhortent également à nommer une équipe de gestion de crise pour « superviser une action mondiale immédiate et complète sur le climat ».

Citant les mesures prises par M. Guterres et le Comité permanent interorganisations (IASC), le forum de coordination humanitaire des Nations Unies, en réponse à la Covid-19, ils affirment : « L’urgence climatique – qui menace chaque personne sur la planète dans un avenir prévisible – est une menace au moins aussi grave qu’une pandémie mondiale et nécessite de la même manière une action internationale urgente.« 

Scott Gilmore, avocat spécialisé dans les droits de l’homme au sein du cabinet Hausfeld et principal conseiller dans cette affaire, a déclaré qu’une déclaration d’urgence pourrait conduire à la création d’un organe spécial, ou d’un « tsar du climat », chargé de coordonner les efforts entre les agences des Nations Unies.

Il a déclaré : « C’est l’une des grandes leçons que l’on a tirées de la réponse à la Covid. L’Organisation mondiale de la santé a été chargée de diriger la réponse, mais elle a reçu le soutien organisationnel et l’infrastructure nécessaires au sein des Nations Unies. Ces dernières années, le secrétaire général a vraiment pris l’initiative de pousser les États à déclarer des urgences climatiques nationales« , a-t-il ajouté. « Les Nations Unies n’ont pas encore franchi cette étape. Le point de vue des pétitionnaires dans cette affaire est que le moment est venu.« 

Cette action intervient après que le même groupe ait vu son action, dans laquelle il affirmait que les pays qui perpétuent la crise climatique violent leurs droits de l’homme, rejetée par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies le mois dernier.

Dans leur dernière action en justice, ils affirment qu’une réponse globale des Nations Unies est nécessaire parce que « l’action climatique ne doit pas s’arrêter aux frontières des États » et pour s’attaquer aux « inégalités fondamentales du changement climatique« .

Ils affirment également que cette réponse est nécessaire pour montrer aux jeunes du monde entier que l’ONU « ne nous a pas abandonnés à un avenir sombre« .

La militante Alexandria Villaseñor, 16 ans, qui a commencé à faire grève à l’âge de 13 ans devant le siège de l’ONU à New York, a appelé à une action immédiate.

Elle a déclaré : « L’ONU nous a montré qu’elle était capable de se mobiliser contre des menaces mondiales imminentes, et la crise climatique est la plus grande menace mondiale jamais connue par l’humanité… Nous n’avons plus beaucoup de temps pour protéger les enfants et les générations futures, et nous demandons aux adultes de se mobiliser dès maintenant pour apporter une réponse mondiale critique à la crise climatique. »

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général, a déclaré : « Le secrétaire général, en tant que président du CCS [le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination], a clairement indiqué que l’ensemble de l’organisation est mobilisé pour faire pression en faveur d’une action climatique plus importante et vérifiable de la part des États membres et du secteur privé, ainsi que pour faire pression sur les inégalités, la désinformation et le manque de solidarité.«