A l’occasion de la « Journée internationale des femmes » (définition ONU) ou de la journée célébrant les combats pour les droits des femmes, voici une liste (non-exhaustive) de signatures féminines référencées par l’Observatoire dans le cadre des thématiques traitées dans notre veille documentaire:
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Christian de Perthuis
2025
Dans le World Energy Outlook 2025 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) rendu public ce 12 novembre(1), le « Current Policies Scenario » (CPS), tombé en disgrâce en 2019, refait surface. Ce scénario suppose la pleine application des « politiques et régulations déjà en place ». C’est un scénario de triomphe de l’Amérique trumpienne : le pétrole et le gaz dominent encore le système énergétique en 2050 ; les émissions de CO2 diminuent à peine d’ici 2050 ; la température mondiale n’est pas stabilisée avant la fin du siècle.
Le torpillage du projet de régulation des émissions de CO₂ du transport maritime international par les Etats-Unis doit servir de leçon à l’Union européenne et à la Chine, et les inciter à faire front commun lors de la COP30, qui se tiendra du 10 au 21 novembre au Brésil, suggère l’économiste dans une tribune au « Monde ».
Lors de son adoption en 2015, l’accord de Paris a généré beaucoup d’espoirs, car il embarquait l’ensemble des signataires. De par son caractère universel, il allait donner une tout autre dimension à la lutte contre le réchauffement planétaire. Changement d’ambiance, dix ans après, à l’ouverture de la COP30 sur le climat à Belém au Brésil, qui doit se tenir du 10 au 21 novembre 2025. En 2024, le thermomètre a affiché un réchauffement de 1,5 °C, les émissions mondiales de CO2 ont continué d’augmenter et sa concentration dans l’atmosphère a battu tous ses records. Avec la défection des États-Unis après la réélection de Donald Trump, l’universalisme de l’accord en a pris un sérieux coup.
Que reste-t-il de l’accord de Paris, dix ans après sa signature, au moment de l’ouverture de la COP30 au Brésil, dans un contexte de tensions géopolitiques et de « backlash » climatique mené par les États-Unis ? Des signaux encourageants subsistent malgré tout, notamment l’accélération des transitions énergétiques dans les pays émergents. De quoi garder entrouverte une fenêtre, certes bien étroite, sur la voie de la stabilisation de la température mondiale.
L’agence des Nations-Unies pour le commerce et le développement a récemment publié son rapport annuel sur le transport maritime(1). C’est l’une des analyses les plus complètes sur l’évolution de cette activité. Depuis novembre 2023, le transport maritime a été fortement affecté par les tensions géopolitiques en mer Rouge. Avec des implications importantes sur les émissions de CO2.
À un peu moins de deux mois de l’ouverture de la COP30 à Belém, deux informations importantes : pour la première fois la Chine va s’engager sur un objectif de baisse de ses émissions ; le rapport Production Gap(1) indique que les émissions mondiales de CO2 résultant de la combustion d’énergie fossile devraient continuer d’augmenter si l’on se fie aux prévisions d’extraction des grands producteurs.
L’utilisation du vent pour déplacer les navires est un levier sous-estimé de décarbonation du transport maritime. Malgré des débuts prometteurs en Europe, l’émergence de cette nouvelle industrie risque d’être contrariée par les menaces américaines qui pèsent sur les projets de régulation de l’Organisation maritime internationale.
Contrairement à celles qui l’ont précédée – grippe espagnole de 1918 et grippes de 1957 et 1968 – la pandémie du Covid-19 frappe majoritairement les personnes âgées ayant quitté la population active. Le virus épargne la grande majorité de la force de travail. Le coût macroéconomique de la pandémie, issu des mesures de confinement qui paralysent l’économie, est considérable à court terme, comme en témoigne l’ampleur des mesures budgétaires et monétaires prises pour prévenir un effondrement de l’économie. La chute des émissions de CO2 en résultant est historique.
Malgré le ralentissement des émissions globales de gaz à effet de serre (GES), les voyants du climat restent dans le rouge, nous rappelle le rapport Indicators of Global Climate Change 2024 récemment publié. Ce rapport permet également d’identifier trois leviers d’action à mettre en œuvre pour stabiliser le stock atmosphérique de GES à l’origine du réchauffement global.
Malgré le ralentissement des émissions globales de gaz à effet de serre (GES), les voyants du climat restent dans le rouge, nous rappelle le rapport Indicators of Global Climate Change 2024 récemment publié. Ce rapport permet également d’identifier trois leviers d’action à mettre en œuvre pour stabiliser le stock atmosphérique de GES à l’origine du réchauffement global.
Depuis 1990, l’océan a absorbé 26% des émissions anthropiques de CO2 et la biosphère 30%, le reste s’accumulant dans l’atmosphère. Sans l’action de ces puits, la croissance du stock de CO2 atmosphérique aurait été bien plus rapide. Pour que les baisses d’émissions conduisent à la neutralité carbone, il est crucial qu’océan et biosphère continuent de retirer le CO2 de l’atmosphère.
Tant qu’elles ont été maintenues sous l’éteignoir colonial, les économies asiatiques n’ont guère contribué au réchauffement planétaire : en 1950, l’Asie contribuait à hauteur de 6% aux rejets mondiaux de CO2 d'origine fossile. Leur émergence a totalement changé la donne : en 2024, l’Asie compte pour 56 % des émissions mondiales de CO2 d’origine fossile (production de ciment incluse). La Chine et l’Inde pour respectivement 32% et 9%. De leurs décisions dépendra largement la possibilité, ou non, de passer le pic mondial des émissions durant la décennie 2020.
La comptabilisation des émissions de méthane pose de nombreuses questions méthodologiques que nous avons examinées avec Sophie Szopa (LSCE- auteure du GIEC) et Christian Couturier (Solagro) dans un article repris par la revue La Météorologie. À l’occasion du colloque Nouveaux regards sur l’élevage ruminant, des prairies aux assiettes, programmé le 14 mai, nous en republions ici l’introduction et la conclusion. Elles soulignent l’importance de maintenir et d’améliorer les méthodes en vigueur de comptabilisation des émissions pour correctement évaluer les impacts climatiques des élevages de ruminants et les bénéfices qu’apporte chaque réduction de leurs émissions de méthane.
Géo-ingénierie ? Le terme reste mystérieux pour le plus grand nombre et plutôt inquiétant. Le grand talent de Marine de Guglielmo Weber et Rémi Noyon est de nous guider dans sa genèse historique, de nous dévoiler la diversité de ses applications et de nous aider à poser les bonnes questions sur les conditions de son déploiement. L’heure n’est en effet plus aux débats abstraits ou aux représentations dystopiques. Comme l’indique le sous-titre de l’ouvrage, « la géo-ingénierie infiltre les politiques climatiques ».
Le premier enjeu de la révolution de l’hydrogène consiste à basculer vers une production non carbonée.
En travaillant à une réactualisation de mon livre « Carbone fossile, carbone vivant », j’ai été amené à réobserver les séries longues d’émission de CO2 et de PIB. Observations sur le passé. Une caractéristique importante me semble être la décorrélation relative entre le régime de croissance économique et les émissions de carbone fossile observée depuis les chocs pétroliers des années 70.
Chaque semaine, Jean-Louis Caffier (journaliste spécialiste des questions énergétiques) interroge un membre de notre comité scientifique, avec 3 questions faisant écho à l'actualité.Invité cette semaine : Christian de Perthuis, fondateur de la Chaire Économie du Climat à l'université Paris-Dauphine-PSL.
Le service Copernicus et les autres centres d'observation de la température mondiale viennent de le confirmer. 2024 est bien l’année la plus chaude jamais enregistrée. Ce qui n’était qu’anticipation est devenu réalité : la hausse de la température mondiale relativement à l’ère préindustrielle a légèrement excédé 1,5 °C en 2024.
Si le thermomètre affiche une hausse de 1,5 °C sur un an, on ne peut affirmer que la cible de l’accord de Paris a été dépassée. Comprendre les causes de ce pic de température reste pourtant précieux.
2024
Dans son rapport de l’an passé, l’AIE évoquait un « point de retournement historique » avec le pic charbonnier en vue. Changement de ton, dans le rapport 2024. La consommation mondiale devrait progresser de 1% en 2024 (2,4% en 2023). Pour les trois prochaines années, il n’est plus question que d’un plateau (légèrement ascendant en réalité).De la lecture du rapport, j’ai retenu quatre points principaux.
À quelques jours du début de la COP29, la victoire électorale de Donald Trump n'augure rien de bon pour le futur des politiques et du financement de la lutte contre le changement climatique.
À la COP28 de Dubaï, le premier bilan global de l’accord de Paris a fait le constat que la pleine application des NDC permettrait dans le meilleur des cas de réduire d’environ 10% les émissions mondiales de gaz à effet de serre entre 2019 et 2030 (zone rouge sur le graphique).
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie ce jour son édition 2024 des « perspectives technologiques ». Le premier constat est à nouveau celui de l’accélération de la diffusion des énergies de flux – le solaire et l’éolien à titre principal – via deux canaux principaux : la production d’électricité et l’électrification des usages amorcée dans le secteur des transports et, à un moindre degré, de l’industrie.
L’hydrogène, déjà vanté par Jules Verne en 1875, ne pourra être vraiment « vert » que s’il est produit à partir de renouvelables. Le premier enjeu de la révolution de l’hydrogène consiste donc à basculer vers une production non carbonée, et ceci à l’échelle industrielle.De Jules Verne à Jérémy Rifkin, nombreux ont été les visionnaires promettant une révolution de l’hydrogène. Écoutons l’ingénieur Cyrus Smith, personnage principal de L’Île mystérieuse (1875) :
Lors de la passation de pouvoir à Matignon, Michel Barnier a promis de dire la vérité aux Français sur la « dette financière et la dette écologique ».
Dans son édition du 22 juin, The Economist consacre une série d’articles à la montée en régime de l’énergie solaire. L’occasion de revenir sur le rôle crucial de cette énergie amenée à devenir, d’ici quelques décennies, la première source d’énergie primaire utilisée dans le monde (actuellement 1%, avec un peu plus de 5% de l’électricité mondiale produite).
Le mot « climat » n’apparaît ni dans les 22 propositions de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle de 2022, ni dans le programme de Jordan Bardella pour les législatives.En revanche, le terme « Empreinte carbone » a été introduit dans celui de Jordan Bardella Dans le débat public, il est abondamment utilisé par les candidats du RN pour rejeter toute contrainte, réglementaire ou budgétaire, introduite au nom de l’action climatique, et justifier une « écologie du bon sens » basée sur la systématisation de la préférence nationale.
Le 9 juin dernier, les élections européennes ont vu l’extrême droite atteindre un score historique et l’effritement des groupes centristes et écologistes. En ligne de mire, un prochain Parlement européen qui sera moins pro-climat, ce qui crée un double risque de détricotage du « Pacte vert » adopté lors de la précédente mandature et de non atteinte des objectifs climatiques de 2030.
L’enjeu des élections législatives anticipées est non seulement démocratique, mais aussi climatique. La montée en puissance d’un bloc anti-climat fait poindre le risque d’une sortie de route.
Pour être dans la cible d’une stabilisation du réchauffement à 1,5°C, il faut amorcer très rapidement le désinvestissement des énergies fossiles. Que nous dit l’étude annuelle de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la question ? Côté pile, les investissements bas carbone maintiennent le rythme en 2023 et 2024. C’est la bonne nouvelle. Côté face, le redressement des investissements dans les énergies fossiles, amorcé en 2022, s’est poursuivi en 2023 et 2024. Les compagnies pétrogazières réinvestissent encore la majorité de leurs rentes dans le pétrole et le gaz.
Sur le montant de nos impôts, le calcul de nos retraites, l’organisation de notre système éducatif ou de santé, l’Europe n’est pas décisionnaire. En matière de climat, cependant, elle pèse lourd.
Du sommet de la Terre de Rio en 1992 à la COP28, qui s'ouvre ce jeudi 30 novembre à Dubaï, un retour historique permet de mieux saisir les enjeux de la négociation climatique.
2023
La France n’est pas en ordre de marche pour atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2030 alors qu’un développement massif des actions d’adaptation face aux impacts du réchauffement s’impose.
Solidarité Nord-Sud, financements, débats sur le 1,5 °C, méthane : ce qu’il faut retenir de la COP27
- Christian de Perthuis
Dans sa décision finale, la COP27 ouvre la perspective d'un élargissement des transferts financiers des pays riches vers les pays les moins développés économiquement. Une réelle avancée.
La remontée du prix du quota de CO₂ en Europe a des effets sensibles sur un marché de l’énergie chamboulé par le conflit russo-ukrainien.
À l’occasion la COP28, The Conversation France publie un extrait du livre de Christian de Perthuis, « Carbone fossile, carbone vivant » (Gallimard) consacré aux stratégies de sortie de la rente fossile.
Chaque année, la COP (ou Conférence des Parties) sur le climat réunit pendant deux semaines des délégués venus du monde entier. Pour les représentants des États, c’est l’occasion de négocier les accords climatiques, comme le protocole de Kyoto (1997) ou l’accord de Paris (2015). De multiples évènements parallèles réunissent experts, représentants de la société civile et acteurs du monde économique. À l’extérieur de l’enceinte officielle, les militants battent le pavé, avec leurs pancartes dénonçant l’inertie des dirigeants face à l’urgence climatique.
D’après la FAO, la planète comptait 4 milliards de poulets en 1961 et 26 milliards en 2021. Pour plus de détails sur l’évolution des animaux d’élevage, voir le chapitre IV de « Carbone fossile, carbone vivant » (P.157 et suivantes). Je n’avais pas imaginé l’ampleur des transformations génétiques induites par la montée en régime des élevages industriels, à ce point d’en faire l’un des marqueurs du passage à l’ère géologique de l’anthropocène. C’est ce que décrit avec beaucoup de talent l’excellent article paru dans The Conversation. Voir ses auteurs et leurs affiliations académiques en bas de page.
En matière d’action climatique, les signes de rétropédalage se multiplient. L’hebdomadaire The Economist évoque un « anti-climate backlash »(1). L’expression est lourde de sens. Depuis la parution du livre de Susan Faludi Backlash, le terme désigne tout retour en arrière en matière de conquête de nouveaux droits. La transition bas carbone est-elle menacée par cette multiplication des rétropédalages. Et surtout, comment y faire face ? Comme si le doute s’installait
Pour viser la neutralité climatique, il faut simultanément sortir des énergies fossiles et investir dans la biodiversité pour protéger les puits de carbone et réduire les émissions agricoles.
Du fait de ses impacts croissants sur les sociétés, le réchauffement climatique s’est imposé au cœur du débat public. Si la majorité des citoyens n’a pas lu les rapports(1) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les vagues de chaleur, l’intensification des tempêtes, la multiplication des évènements extrêmes se chargent de leur rappeler l’ampleur des dérèglements climatiques et l’urgence de l’action.
Malgré sa documentation par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, les risques induits par l’érosion de la biodiversité restent de leur côté moins bien perçus. Leurs liens avec les changements climatiques sont sous-estimés, comme si climat et biodiversité pouvaient faire l’objet de traitements séparés. Cette vision dichotomique est trompeuse. On ne peut agir efficacement face au réchauffement climatique sans s’occuper de biodiversité, et vice-versa.
Pour atteindre les objectifs fixés par l’Union européenne, la France doit notamment tripler ses efforts en matière de réductions des émissions de CO₂ d’ici 2030.
Le climat de demain se décide aujourd’hui. Preuve à l’appui avec trois scénarios climatiques pour imaginer ce qui résultera de nos choix énergétiques actuels. Compte tenu de l’inertie du stock, il faut de vingt à trente ans, le temps d’une génération, pour que la baisse des émissions impacte significativement le stock. C’est pourquoi le réchauffement climatique est une affaire générationnelle. Examinons d'abord le cas de la génération née en 2020, durant l’épidémie de Covid....
La synthèse du 6e rapport du GIEC est parue hier, avec pratiquement 4 mois de retard sur le calendrier initialement prévu. Un retard d’autant plus regrettable que l’urgence climatique transparaît pratiquement à toutes les pages du fameux Résumé pour décideurs(1).
Dans la lutte contre le réchauffement climatique, la réduction des rejets de CO2 dans l’atmosphère est primordiale. Mais avons-nous porté une attention suffisante aux émissions de méthane ?
2022
Au terme d’âpres négociations, les pays réunis à la conférence climat de Charm el-Cheikh (6-18 novembre 2022) sont parvenus à un accord sur la question des financements climatiques, via la création d’un fonds « pour pertes et dommages ». Dans sa décision finale(1), la COP27 ouvre ainsi la perspective d’un élargissement des transferts financiers des pays riches vers les pays moins avancés. En l’absence de tels transferts, il n’y a pas de chemin praticable vers les « 1,5 °C », la cible ultime introduite par l’Accord de Paris.
Les climats de demain se décident aujourd’hui. Et ceux nous que connaîtrons après 2050 dépendront de nos émissions des deux prochaines décennies. C’est l’un des enseignements majeurs du sixième rapport d’évaluation(1) publié par le Groupement intergouvernemental des experts sur le climat (GIEC) à partir de 2021.
TRIBUNE. L’économiste Christian de Perthuis dresse un état des lieux avant la 27e conférence des Nations unies sur le climat, qui démarre à Charm el-Cheikh le 6 novembre.
Le concept de « planification écologique », pivot du programme de Jean-Luc Mélenchon, a été repris par Emmanuel Macron au cours de l’entre-deux-tours pour son second quinquennat.
Le nucléaire fait partie des sujets clivants, trop souvent traités sous forme d’opposition binaire entre pros et antis. Nucléaire : On/Off ? titre par exemple l’ouvrage de François Lévêque. L’auteur y livre une analyse économique incontournable sur le risque et les coûts induits de la sûreté nucléaire. Il y souligne l’importance des représentations subjectives. Le nucléaire, on aime ou on n’aime pas !
2021
Le SDES (service des données et études statistiques) du Ministère de la Transition écologique(1) a révisé en octobre 2021 le calcul de l’ensemble de la série historique de l’empreinte climat des Français. Ce correctif statistique rapproche les estimations nationales de celles fournies par l’OCDE et le Global Carbon Project pour le seul CO2.
Mais le succès d’une COP ne se mesure ni au nombre de ses participants, ni à celui des déclarations produites. Il se juge à sa capacité d’accélérer l’action climatique sur le terrain. En la matière, que peut-on retenir de cette 26e édition ? Un accroissement timoré des objectifs de réduction d’émissions
Si la récente flambée des prix énergétiques s’est imposée dans le débat public, la hausse des prix des matières agricoles est, elle, passée presque inaperçue. Elle est pourtant bien là et annonce de graves turbulences.
A travers l'analyse du rapport des décideurs émis par le Giec en août 2021, Christian de Perthuis alerte sur la nette tendance à la hausse du réchauffement et sur l’urgence de l’action climatique pour endiguer les conséquences probables qui se profilent.
Le sixième rapport d’évaluation du GIEC, programmé pour septembre 2022, fera la synthèse des rapports des trois groupes de travail (WG pour « Working Group »). Le premier (WG1), rendu public le 9 août, se penche sur les bases scientifiques. Il sera suivi du WG2 consacré à l’adaptation face aux impacts du réchauffement, puis du WG3 traitant des politiques d’atténuation du réchauffement.
Les émissions de CO2 sont la cause principale du réchauffement global. Pour bien cerner leurs impacts climatiques, il convient d’analyser leurs interactions avec les autres rejets humains dans l’atmosphère. Le rapport du WG1 (« Working group 1 ») du GIEC apporte une information précieuse en la matière.
Le dernier maximum glaciaire apparaît il y a 20 000 ans. La température moyenne est alors d’environ 5°C à 6°C inférieure à celle d’aujourd’hui. On peut franchir à sec l’espace séparant les actuelles îles britanniques du continent européen et les glaciers continentaux atteignent l’emplacement actuel de Lyon.
Si le prix du carbone s’appliquait à l’ensemble des pays, sans frontières, les règles du jeu seraient identiques pour tous. À l’inverse, un prix du carbone appliqué à une seule zone peut impacter les échanges commerciaux. Il risquerait d’inciter les entreprises à délocaliser les émissions vers les régions sans tarification carbone plutôt qu’à les réduire. C’est le risque dit de « fuites de carbone », qui soulève la question du lien entre la politique climatique de l’Union européenne (UE) et sa politique commerciale.
Sur le marché carbone, la fixation du plafond est la décision la plus cruciale : elle conditionne le degré de contrainte qui pèse sur les acteurs, et, partant, la plus ou moins grande rareté qui fera monter ou baisser le prix. Pour mieux comprendre son fonctionnement, il convient d’examiner comment a été prise cette décision depuis son lancement.
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