Térence(*)
Combien sommes-nous sur Terre à connaître le nom du nouveau président des Etats-Unis d’Amérique ? Combien d’entre nous savons qu’il s’agit de son second mandat ? Combien à savoir que sa première présidence a été une des pires de l’histoire de la plus grande puissance mondiale ? Et à savoir que depuis sa prise de fonction en janvier 2025, il a déjà ébranlé l’ordre du monde ?
C’est à tous ces francophones informés dans le monde que ce billet s’adresse.
Car à quoi sert l’information ? Normalement à bien agir, chacun où il se trouve, à son niveau, dans sa sphère d’influence.
Vient alors la question du « que faire ? »
Pour ceux qui s’y connaissent un peu, le « que faire ? » est sans doute la question principale de l’éthique et de la morale, cette branche de la philosophie qui s’intéresse à l’action humaine. Que faire de notre existence ? Que faire seul et ensemble ? Que faire dans telle ou telle situation problématique ? Le « que faire ? » éthique sert ainsi de boussole intime aux personnes qui veulent agir bien.
Certains d’entre nous savons aussi que le « que faire ? » fait référence au titre d’un célèbre ouvrage publié en 1902 par Lénine, un des personnages les plus déterminants de l’Histoire, qui a joué un rôle fondamental dans la Révolution russe et l’émergence de l’Union soviétique. Dans cet ouvrage, Lénine analyse la situation de son époque, les forces en présences, et se demande comment, par quelle stratégie, parvenir plus efficacement à la révolution à laquelle il aspire.
C’est de ces deux manières de poser la question du « que faire ? » dont nous voudrions traiter ici.
En effet, face au phénomène « Donald Trump », chacun d’entre nous peut se demander « que faire ? » dans un sens intime, personnel, individuel typique de la philosophie éthique, mais aussi se demander « que faire ? » dans un sens public, politique et collectif, correspondant à la démarche de Lénine en 1902.
Nous ne souhaitons pas privilégier tel ou tel courant philosophique ni prétendre que Lénine est un saint. Ce qui nous importe est de faire référence à deux gestes : le geste philosophique du « que faire ? » éthique, et le geste politique du « que faire ? » stratégique.