Flux continu

OA - Liste


Les références selon l’ordre d’entrée dans la base donnée – les plus récentes en premier lieu.
Pour voir les références d’un(e) auteur(e), cliquez sur son nom. Pour revenir à la page, utilisez le bouton refresh ci-dessous.

Résultats pour:
Institut Momentum

23 juin 2024

Nouvelles croyances et complotisme résonnent avec les grands traumatismes sociaux et la perte des grands récits. Le tout sur fond de déclinisme alimenté par une vision déploratoire et doloriste de l’Histoire : c’était mieux avant. Dans un contexte de productivisme acharné orchestré par un management en partie hérité de l’époque du Troisième Reich, le complotisme illustre une désorientation et une absence de sens. En l’occurrence, récession économique et pandémies convoquent une pensée magique à l'heure d’une indifférence totale à la vérité et de l’émergence d'un régime pulsionnel pré-totalitaire.

26 septembre 2023

Au début de leur Mémo sur la nouvelle classe écologique, Bruno Latour et Nicolaj Schultz se demandent « à quelles conditions l'écologie, au lieu d'être un ensemble de mouvements parmi d'autres (un sujet parmi d'autres du débat public, dont l'importance varie au gré de l'actualité), pourrait-elle organiser la politique autour d'elle ? » Autrement dit, pourquoi l'écologie demeure-t-elle politiquement impuissante, minoritaire, alors qu'elle porte, dans la politique humaine, la parole de la menace la plus puissante et la plus universelle qui soit ? Pourquoi les nouvelles, et à présent la perception, des dérèglements catastrophiques, ne provoquent-elles pas l'action, la « mobilisation générale », qu'elles devraient normalement produire ?

31 août 2023

Après 60 ans de progrès scientifiques et techniques, sans précédent dans l’Histoire de l’humanité, un milliard d’individus souffrent de la faim dans le monde; les ressources naturelles (pétrole, métaux) s’épuisent; la biodiversité diminue; l’air, l’eau et la terre sont de plus en plus pollués; la couche d’ozone est en danger, le climat se réchauffe. Dans les pays développés, les inégalités sociales augmentent, le chômage devient endémique, les gouvernements s’endettent. Est-ce là où mène le progrès? De nombreux scientifiques de ma génération, notamment dans le domaine des sciences de l’univers, s’interrogent123. Si, dans l’ensemble, l’humanité progresse vers plus de confort et une longévité accrue, l’Histoire nous montre que cette progression est loin d’être régulière. Depuis l’antiquité, des périodes de vaches maigres succèdent aux périodes de vaches grasses; des temps de guerre succèdent aux temps de paix; des civilisations disparaissent, de nouvelles les remplacent. D’une manière générale, l’Histoire est p
Comme tous les êtres vivants, les sociétés humaines sont des structures dissipatives. Elles s’auto-organisent suivant un processus universel auquel le physicien danois Per Bak a donné le nom de « criticalité auto-organisée ». La structure dissipative produit du travail mécanique en décrivant des cycles de Carnot autour d’un point critique. Il y a alternance entre une transition de phase continue et une transition abrupte. Comme le métabolisme des êtres vivants, l’état de l’économie peut être décrit à l’aide de potentiels de Gibbs. Lademande est associée à un potentiel P représentant une « pression sociale », tandis que l’offre correspond à une « température économique » T , liée à la monnaie. Les cycles économiques apparaissent comme des cycles de Carnot au cours desquels ces deux paramètres oscillent en quadrature.

13 mars 2023

Ivan Illich fut, pour la seconde moitié du XXème siècle, ce que fut Karl Marx pour la seconde moitié du XIXème siècle, un penseur exceptionnel, un explorateur de concepts inconnus, sans que ceux-ci fassent système comme ce fut le cas du marxisme. Dans les années soixante-dix, la lecture de ses premiers livres orienta considérablement ma vie, privée et politique. Ainsi, en 1976, avec mon épouse, j’entrepris d’autoconstruire une maison solaire en Bretagne. « Du solaire en Bretagne ? Ça ne marchera jamais ! », me disait-on à l’époque. Cinq ans et cinq mille heures de travail ultérieurement, sans week-ends et sans vacances entretemps (nous étions enseignants tous les deux), le bâtiment était achevé comme je le décrivis dans un petit polycopié illustré diffusé par l’association Les Amis de la Terre. Cette construction fut une conséquence directe et concrète de notre croyance en la notion d’autonomie développée par Illich face à l’hétéronomie imposée par le système libéral-productiviste (nous avions également lu An
La descente énergétique créative proposée par le co-fondateur de la permaculture David Holmgren constitue une issue majeure au risque d’effondrement actuel des sociétés thermo-industrielles.
Le rationnement, de quoi s’agit-il ? C’est une réponse collective à la pénurie pour protéger les plus fragiles en organisant le partage, quand un produit de première nécessité vient à manquer. Rationner, cela veut dire empêcher certains de surconsommer pour s’assurer que tout le monde puisse en avoir un minimum. Ce n’est pas punir les gens en les privant, c’est s’assurer que chacun puisse avoir une quantité minimale d’un produit nécessaire. Pour cela, il faut forcément réguler l’ensemble de la consommation et la surconsommation. C’est une intervention du politique, donc du collectif, dans l’économie, à des fins de justice.

09 janvier 2023

Les cinq stades de l'effondrement selon Dmitry Orlov sont : L'effondrement financier, les banques ne répondent plus, l'accès au capital est perdu et les placements financiers réduits à néant.L'effondrement commercial, les magasins sont vides, les monnaies dévaluées L'effondrement politique, le gouvernement a perdu sa légitimité et n'est plus un recours L'effondrement social : les institutions sociales ne remplissent plus leur fonction de protection. L'effondrement culturel : les gens perdent leur capacité de bienveillance, d'honnêteté, de charité.

07 janvier 2023

Il parait que nos ancêtres occidentaux, les Grecs, professaient la modération et la sobriété comme vertus positives, tandis que la démesure, l’orgueil et l’hubris étaient des vices condamnés par la nature, par la morale et par les dieux. La figure de Prométhée le Titan incarne ainsi depuis vingt-cinq siècles le vice productiviste pour lequel ce qui compte n’est pas l’aboutissement de l’action mais l’action elle-même, continuellement recommencée et optimisée. Ce productivisme ne correspond donc pas seulement à la croissance de la production, au « toujours plus », il englobe aussi un objectif d’efficacité maximale, d’accroissement incessant de la productivité. Le productivisme c’est la démesure, c’est l’hubris, c’est l’illimitisme, comme disait notre ami Johann Chapoutot lors de son séminaire à Momentum le 10 septembre dernier. Dans son livre de l’année 2000, La mobilisation infinie, consacré à la cinétique du productivisme, le philosophe Peter Sloterdijk écrit ceci : « Le mécanisme décisif est l’autovalorisati
Si la déforestation n'a donc pas été un déclencheur direct de la crise de la COVID-19, elle demeure un facteur majeur de renforcement des risques pour les futures pandémies. Depuis la pandémie de la COVID-19, une série d'études scientifiques ont démontré la nature de ce risque, soulignant l'urgence de lutter contre la déforestation comme principal mécanisme pour réduire le danger d'une autre pandémie. La déforestation est désormais largement reconnue dans la littérature scientifique comme un symptôme de dépassement des limites planétaire.