« Dans la quête aux réductions d’émissions de CO2, on parle régulièrement de différents leviers : démographie, décroissance, sobriété, efficacité énergétique ou encore mix énergétique. Pour comprendre l’impact de chacun de ces termes, il est commode de se servir de l’équation de Kaya. Cette équation, que l’on doit à l’économiste japonais Yoichi Kaya, décompose les émissions de CO2 énergétiques (donc qui proviennent de la consommation d’énergie) selon une formule mathématique qui n’est qu’une tautologie, mais qui donne un axe de lecture intéressant. Dans « Environment, Energy, and Economy : strategies for sustainability« , il écrit en 1997 que la quantité de CO2 énergétique émise dans l’atmosphère est égale à l’intensité carbone de l’énergie, multipliée par l’intensité énergétique du PIB, multipliée par le PIB par habitant, multiplié par la population. » … Simon Yaspo.
Nous sommes en train de vivre un moment de bascule écologique. Ces derniers temps, les preuves, les rapports accablants se sont accumulées dans l’indifférence générale. Pendant que nos conditions de vie s’effondrent, les dirigeants climatosceptiques prospèrent et les débats sont de plus en plus décalés de cette réalité. Ce qui occupe la conversation médiatique, publique, ce n'est clairement pas l’effondrement écologique… Nous avons dépassé 7 des 9 limites planétaires avec désormais l’acidification des océans. Le réchauffement climatique menace la santé humaine à des niveaux sans précédent et l’inaction climatique est responsable de millions de morts. 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les catastrophes climatiques se multiplient et sont de plus en plus dévastatrices. Le premier point de bascule climatique a été atteint avec le dépérissement généralisé des coraux dont dépendent près d’1 milliard de personnes. Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont connu une hausse record en 2024… À
Jancovici était invité dans le journal "28 minutes" sur Arte le 30/11/2015 avec Gilles Boeuf (biologiste et conseiller scientifique au ministère de l’Écologie) et Amy Dahan (historienne des sciences et spécialiste des négociations climatiques) La COP21, la "plus grande conférence de l'ONU consacrée au climat", s'est ouverte ce lundi à Paris. 10 000 délégués et 150 chefs d'État sont rassemblés pour tenter de trouver un accord qui viserait à infléchir les politiques mondiales en faveur du climat. Concrètement, il s'agit de s'engager à réduire ses émissions de gaz à effet de serre, afin de limiter le réchauffement global à + 2° par rapport à l'ère pré-industrielle. Mais quelles seraient les réelles conséquences d'un réchauffement de 2° ? Et quels enjeux nationaux, politiques et économiques sous-tendront les négociations, qui sont prévues pour durer jusqu'au 11 décembre ?
La référence attendue pour la COP 21 sur le climat et les questions stratégiques qu'il pose : rapports entre science et politique, rôle des experts, géopolitique du climat, transition énergétique, articulations entre problème climatique et globalisation, entre adaptation et développement...