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Comment trouver les financements nécessaires à la protection de la nature ? En misant sur les crédits biodiversité, croient plusieurs pays dont la France qui a co-lancé le Panel international de conseil sur les crédits biodiversité. Ce dernier a dévoilé sa feuille de route lors de la COP16. Reste à savoir si les garde-fous seront suffisants pour éviter les dérives des crédits carbone.
Verra, organisme certificateur de crédits carbone, vient de rejeter une quarantaine de projets de riziculture en Chine. Une première !
Le cadre mondial de référence pour la décarbonation du secteur privé reconnaît que les crédits carbone sont "inefficaces".
Le marché des crédits carbone souffre d'une mauvaise réputation, mais tout n'est pas à jeter. Des pistes de réforme sont déjà à l'étude.
Le marché multiplie les controverses, mais constitue aussi l'une des rares sources de financement pour les pays du Sud.
2 pour 1. C’est la logique développée par Shell dans la vente de crédits carbone liés à un projet de captage et stockage de CO2 (CCS). Pour une tonne de CO2 capturée et séquestrée, les acheteurs, des producteurs de sables bitumineux, pouvaient compenser le double. De quoi les encourager à ne surtout rien changer.
Les crédits carbone ont fait des émules. Il existe aujourd’hui sur le marché tout un tas de crédits pour “protéger” l’océan, la forêt, les pandas… Les entreprises désireuses d’afficher une bonne empreinte environnementale acquièrent ces crédits dont la fiabilité n’est pas toujours démontrée. Tout l’enjeu est de ne pas répéter les erreurs du marché carbone.
Le biochar décolle depuis quelques mois en France. Ce produit issu de la pyrolyse de matière organique multiplie les promesses : stockage de CO2, rétention d'eau, apport en nutriments, aération du sol... Il permet surtout de rapporter gros sur le marché des crédits carbone. Certains craignent que cette solution, reconnue par le Giec, ne soit utilisée de façon contre-productive, au risque de jeter le discrédit sur l'ensemble de la filière.
À partir de novembre 2023, les promoteurs britanniques auront l’obligation de compenser l’impact de leurs projets sur la biodiversité à hauteur de 110% pour obtenir leur permis de construire. Pour cela, ils pourront notamment acheter des crédits biodiversité sur un marché réglementé. Une décision qui fait polémique, alors que la fiabilité des crédits carbone, leurs pendants pour les émissions de CO2, est largement décriée.
De nouvelles enquêtes publiées ces derniers jours ont démontré une nouvelle fois le manque de fiabilité des crédits carbone, utilisés notamment par les grandes entreprises pour compenser leurs émissions de CO2 au lieu de les réduire. Un débat qui n'est pas nouveau et qui jette l'opprobre sur ce marché. Mais la polémique pourrait accoucher d'un marché des crédits carbone plus exigeant car tout n'est pas à jeter.
Absence de consentement, de retombées économiques ou modification de force de l'usage des terres... les populations autochtones bénéficient difficilement des retombées des crédits carbone issus des forêts qu'elles protègent. Une étude de l'ONG Rights and Resources Initiative (RRI) estime que seuls 3 pays sur 31 reconnaissent les droits des populations autochtones à ce sujet. Les projets les plus vertueux, dont REDD+ de l'ONU, sont aussi concernés par ces dérives.