La corruption morale et la tempête morale parfaite

Cédric Chevalier

Pourquoi nous n’avons rien fait pour le climat, pourquoi nous continuerions à ne rien faire, en nous sentant bien droit dans nos bottes – le scénario du pire du philosophe Gardiner

On savait déjà les mille et une raisons de « ne rien faire » par rapport au climat. On a depuis quelques années une démonstration des arguments qui viennent s’ajouter à « l’argumentaire de l’inertie » :

  • il y a une crise financière, on a d’autres priorités
  • il y a une pandémie, on a d’autres priorités
  • il y a une crise économique, on a d’autres priorités
  • il faut reconstruire la Wallonie après les inondations, on a d’autres priorités
  • il y a des élections, on a d’autres priorités
  • l’identité de la nation est menacée (sic), on a d’autres priorités
  • Nabilla a montré un bout de sein sur TF1, on a d’autres priorités
  • les prix de l’énergie sont très élevés, on a d’autres priorités
  • il y a une guerre en Ukraine, on a d’autres priorités
  • on doit augmenter les budgets d’armement de l’OTAN, on a d’autres priorités

« D’autres priorités » que la transition écologique vers la société soutenable. « D’autres priorités » que la déclaration d’un « État d’Urgence écologique » [« Déclarons l’état d’urgence écologique« ].
Ce n’est donc jamais le bon moment, depuis les premiers ravages de la révolution industrielle, pour concevoir une société et une économie soutenables.
On remarquera que plusieurs des crises citées supra sont causées par … l’Écocide planétaire.
La faute éthique/morale principale, à mon sens, est celle-ci, elle a été décrite par Hans Jonas. Il s’agit d’une transgression permanente de sa règle d’or : « agis de telle manière que ton action soit compatible avec la permanence d’une vie authentique (humaine) sur Terre ».
Cette règle signifie que face à un risque infime de perte totale (extinction de l’humanité, extinction massive du vivant), on ne peut rien opposer comme argument justifiant l’inaction.
Ce n’est donc pas tant que « dans les années 1980, on ne comprenait pas bien le phénomène climatique », ou que « dans les années 2000, il fallait protéger la croissance économique ». C’est que dès que nous avons eu le premier soupçon suffisamment crédible scientifiquement que les gaz à effet de serre pouvaient menacer l’espèce humaine / le vivant sur Terre (un risque arbitrairement supérieur à zéro est suffisant pour enclencher la règle d’or de Jonas : 2%, 1%, 0,5%, 0,01%… à l’humanité d’arbitrer le risque acceptable d’extinction mais Hans Jonas estime que c’est … 0,000…). Dès ce moment-là, qu’on peut aussi arbitrairement cerner dans l’histoire (1970-80 +- 10 ans comme intervalle de confiance ;-), la société humaine aurait dû interdire les émissions de gaz à effet de serre au motif qu’elles menaçaient l’espèce humaine et le vivant sur la Terre. A charge de démontrer l’innocuité de ces gaz avant de relever l’interdiction. Voilà ce qu’aurait fait une humanité rationnelle au niveau scientifique (probabiliste) et éthique.
Voilà ce que nous n’avons pas fait.
C’est la « corruption morale » décrite par le philosophe Gardiner.
Et aujourd’hui, après ce « péché écologique originel », nous entrons dans autre chose, de pire, la « tempête morale parfaite ». Dans la dynamique systémique, les « phénomènes d’effondrement » génèrent le renforcement de la dépendance au sentier : plus ça merde, plus c’est la merde, plus on doit ramasser la merde, moins on a des « ressources sociétales » pour arrêter de faire caca partout. A un stade ultime, le temps résiduel est entièrement attribué à la survie face aux catastrophes, et plus du tout à la « mitigation » de l’empreinte écologique.
Au stade ultime de l’éthique : la survie de la génération présente est tellement menacée par la catastrophe en cours que l’éthique justifie de sacrifier entièrement les générations futures non encore nées au seul profit du présent.
Ce qui signifierait qu’on peut éthiquement brûler tous les combustibles fossiles pour « refroidir les générations présentes », car il n’y a plus d’autre option éthique utile au temps actuel. Déjà, certains pays d’Extrême-Orient brûlent des combustibles fossiles pour « climatiser » les rues (sic) lors des canicules à plus de 40°C, il en va de même pour des usines de désalinisation de l’eau de mer, fonctionnant au fossile. Continuer à brûler les combustibles fossiles « pour protéger les générations présentes des catastrophes climatiques », signifie le sacrifie de facto les générations futures. Chaque génération au temps t peut faire ce calcul éthique, la situation ne fait qu’empirer pour chaque génération t+1 qui a son tour sacrifie la génération t+2, etc. En pouvant parfaitement le justifier d’un point de vue éthique, puisqu’elle « n’a d’autre choix pour protéger les vivants ». Et cette course à l’abîme peut continuer jusqu’à extinction certaine de l’humanité.
C’est le moment où l’entièreté des ressources sociétales sera attribuée à « l’adaptation » et 0 euros pour la « mitigation ». Voilà le fameux stade de la « tempête morale parfaite » décrit par le philosophe Gardiner, le moment où l’éthique justifie de sacrifier toutes les générations futures sur l’autel du présent, parce qu’il n’y a plus aucune marge de manœuvre.
Pour aller plus loin, l’article du philosophe Gardiner qui fait l’hypothèse que la corruption morale explique notre inertie, et que nous risquons d’entrer dans un scénario où l’adaptation empêche toute stratégie de mitigation, sur une base éthique recevable, le comble de la fatalité tragique :

A Perfect Moral Storm: Climate Change, Intergenerational Ethics and the Problem of Moral Corruption (ceu.edu)


Voir le dernier ouvrage de l’auteur : Terre en vue !


Le mercredi noir

Paul Blume

Ce mercredi 2 février 22 – comme souvent les dates symboles – ne surprend pas.

Il est annoncé depuis des mois. Reflet d’un consensus fortement majoritaire quant aux politiques européennes en matière d’énergie.

Le symbole reste pourtant très violent. Pour qui suit l’actualité mondiale de l’énergie et du climat, un saut vers l’inconnu vient d’être franchi.

Depuis les accords de Paris en 2015 sur le climat, des efforts monumentaux sont annoncés et rencontrés de manière fort partielle.

En Asie, la relance du charbon est présentée comme indispensable pour éviter un effondrement économique. La production de pétrole est loin de diminuer, malgré l’envolée des prix. Le gaz suscite des investissements continus et détermine en partie la géo-politique mondiale.

Et la part des énergies dites renouvelables reste, malgré sa croissance, anecdotique au niveau global.

Dans ce cadre déjà fort sombre pour les objectifs climatiques, l’Europe mise tout sur le gaz et le nucléaire pour éviter de répercuter les contraintes de rationnement de l’utilisation des énergies.

La « relance verte » est une réalité politique que nous allons probablement payer fort cher.

Et cela au moment où un consensus scientifique s’exprime sur les dépassements déjà actés de limites écologiques et du probable dépassement des plafonds de gaz à effet de serre dans les années qui viennent.

Au-delà de ce débat sur la non prise en compte des alertes répétées de différentes instances internationales (Giec, Nations-Unies, Nasa, PNUE, … références : ici ), c’est l’ensemble des mouvements citoyens sur le climat et l’environnement qui sont en deuil.

Que dire ? Que faire ? Comment mobiliser alors que l’ensemble des représentations politiques se comportent comme si l’urgence n’existait pas ?

Le processus européen annoncé aujourd’hui marque la fin d’une époque. Celle de l’espoir d’un sursaut face aux apocalypses climatiques annoncées.

Et maintenant ?

La raison va-t-elle reprendre ses droits ? Avons-nous encore du temps avant que le débat sur l’action anthropique ne se conclue par des formes violentes d’effondrements de nos capacités de vivre sur Terre ?

Il est de bon ton d’espérer. Espérons donc.

En attendant, ce mercredi 2 février 2022 est bien un jour de deuil. Le deuil d’espoirs sans doute vains.


GIEC : impacts, l’adaptation et la vulnérabilité

Traduction. Source : Julien Daniel Pascal Lecaille via FB – Article original en Anglais : ICI.

Prochaine étape importante des discussions internationales : le rapport du 2e groupe de travail du GIEC :
impacts, l’adaptation et la vulnérabilité


Nouveau rapport du GIEC sur le climat pour renforcer la pression en faveur de l’action et de la justice

Approbation du rapport du groupe de travail II du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat ( GIEC ) sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité lors d’une session virtuelle (14-25 février).

  • Conférence de presse (virtuelle) à 10h00 CET (Berlin) le lundi 28 février 2022 – 04h00 EDT (New York), 09h00 GMT (Londres), 12h00 EAT (Nairobi), 16h00 ICT (Bangkok )
  • Des informations sur l’enregistrement des médias sont disponibles ici . La date limite d’inscription est le vendredi 18 février 2022.

Genève, Suisse – Les changements climatiques récents à grande échelle sont d’une nature sans précédent dans le contexte de toute l’histoire humaine, a constaté le rapport du Groupe de travail I du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en août. [1] Avec des niveaux record de gaz à effet de serre et de chaleur associée, nous sommes maintenant entrés en territoire inexploré, ont averti les meilleurs climatologues du monde .

Mais le mois prochain, on nous rappellera que ce n’est que le début, alors que le GIEC finalise et publie la prochaine partie de son 6e rapport d’évaluation. Le rapport du groupe de travail II, dont la publication est prévue le 28 février après une session d’approbation virtuelle, résumera les dernières connaissances scientifiques sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité, décrivant comment les aléas et les risques climatiques augmenteront avec le réchauffement, avec des considérations de développement durable, des aspects de justice et d’équité, et les mesures nécessaires à prendre pour renforcer la résilience.

Depuis leur précédente évaluation en 2014, la situation s’est, à bien des égards, aggravée. Plus tôt ce mois-ci, la NOAA a averti que les années 2013-2021 se classent toutes parmi les dix années les plus chaudes jamais enregistrées .

« La réalité de la crise climatique est devenue plus personnelle et politique que jamais, tandis que la réalité des inégalités est également devenue plus flagrante. La majorité des pays du Nord ont reçu des rappels COVID-19 l’année dernière, mais seulement environ 8 % des habitants du continent africain ont été entièrement vaccinés contre le COVID-19. En cette période de crises multiples et continues, qui interagissent et s’accélèrent les unes les autres et les injustices qu’elles engendrent, il est extrêmement précieux que la communauté scientifique mondiale se réunisse pour évaluer la situation dans laquelle nous nous trouvons et comment ces défis interconnectés peuvent être combattus .

Nous attendons du rapport qu’il montre à quel point le réchauffement a accru les aléas climatiques et comment les limites de l’adaptation sont déjà atteintes, ce qui affecte de manière disproportionnée les communautés déjà vulnérables et les moins responsables de la crise. Les faits concrets présentés dans le rapport rendront plus évident le manque d’action et d’engagement des grands émetteurs, et les appels à la justice encore plus forts.

Comme nous en avons déjà fait l’expérience, le système interconnecté dans lequel nous vivons n’épargnera personne. Les impacts climatiques se font déjà sentir dans le monde entier. Pour éviter le pire, nous avons besoin d’urgence de réductions d’émissions et de justice climatique. Nous avons besoin d’investissements dans l’adaptation, la création d’équité, la compensation et l’assurance contre les pertes et les dommages et la promotion de voies de développement résilientes où chacun peut participer. Rien de tout cela ne se produira à moins que les grands émetteurs ne réduisent leurs émissions conformément à la science. Sinon, ils peuvent s’attendre à y être obligés très bientôt et j’attends du GIEC qu’il rende impossible d’ignorer les réalités de ceux qui se trouvent dans les situations les plus vulnérables. a déclaré Kaisa Kosonen, experte en climat chez Greenpeace Nordic.

Le rapport faisant autorité renforcera la pression pour aborder les questions qui sous-tendent la discussion sur le financement, l’adaptation et les pertes et dommages : l’équité et la justice climatique. Une action conforme à la limite de réchauffement de 1,5 °C de l’Accord de Paris est fondamentale pour nous permettre de traverser les crises interconnectées. Ces questions, d’une importance particulière pour les communautés déjà touchées, sont susceptibles d’encadrer le récit de la COP 27 à Charm el-Cheikh, en Égypte, plus tard cette année.

Le rapport devrait aborder, entre autres :

  • Comment le réchauffement a déjà un impact sur nous et sur le monde dans lequel nous vivons , y compris les écosystèmes et leurs services, avec les niveaux actuels et engagés de réchauffement et d’élévation du niveau de la mer.
  • Comment les impacts et les risques climatiques augmenteront avec un réchauffement supplémentaire , et comment différentes voies de développement exacerbent ou atténuent ces risques.
  • Comment et dans quelle mesure les impacts et les risques peuvent être gérés et réduits , en reconnaissant les limites de l’adaptation et les pertes et dommages qui se produisent au-delà de ces limites.
  • Qui sont particulièrement vulnérables aux impacts et aux risques climatiques et pourquoi , et comment ces vulnérabilités peuvent être réduites et la résilience renforcée.
  • Ce que nous savons des grandes inconnues , c’est-à-dire des résultats à hautes conséquences pour lesquels les probabilités sont faibles ou inconnues.
  • Cadres de solutions avec un accent particulier sur les voies de développement résilientes au changement climatique.
  • Le rôle de la justice sociale, de l’équité et des différentes formes d’expertise dans le développement résilient au climat, avec une attention élargie accordée aux aspects de la justice climatique.
  • La situation particulière des communes côtières ; villes et agglomérations au bord de la mer.

Le rapport du groupe de travail II sera suivi d’un autre rapport du GIEC en avril, la contribution du groupe de travail III au 6e rapport d’évaluation, qui évaluera les moyens d’atténuer le changement climatique. Un rapport de synthèse (SYR) des travaux réalisés par les groupes de travail I, II et III et les précédents rapports spéciaux seront publiés en octobre. Il fournira un aperçu de l’état des connaissances sur la science du changement climatique depuis le RE5 et encadrera les délibérations gouvernementales sur la manière de « revoir et renforcer » leurs objectifs climatiques pour 2030 d’ici la fin de 2022, d’assurer le financement climatique et d’envisager des moyens de faire face aux pertes. et dommages.

Greenpeace est un observateur officiel du GIEC et participera à la réunion virtuelle d’approbation du rapport du GT2. Des experts sont disponibles pour commenter.

La réunion d’approbation débutera par une cérémonie d’ouverture à 10h00 (CET) le lundi 14 février 2022. La cérémonie d’ouverture d’une heure sera diffusée en direct et comprendra des allocutions du président du GIEC, de hauts fonctionnaires du Programme des Nations Unies pour l’environnement. , l’Organisation météorologique mondiale et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques. La cérémonie d’ouverture est ouverte à tous. Le reste de la réunion d’approbation ( 14-25 février 2022 ) sera fermé au public et aux médias.

[1] Climate Change 2021: The Physical Science Basis, la contribution du groupe de travail I au sixième rapport d’évaluation. Voir le chapitre 1 sur le contexte et le cadrage.

Article original : https://www.greenpeace.org/international/press-release/52057/new-ipcc-climate-report-add-pressure-action-justice/

Rencontre avec Nadège Carlier

Déléguée ONU du Forum des jeunes pour la Belgique francophone à la COP 26 de Glasgow

Propos recueillis par Michel Torrekens


Bruxelloise de 25 ans, Nadège Carlier est doctorante en sciences politiques à l’UCLouvain. Elle a également été désignée comme déléguée ONU francophone du Forum des jeunes, organe officiel de représentation de la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, à la COP 26 qui s’est tenue à Glasgow. Nous l’avons rencontrée pour qu’elle nous fasse part de son expérience.


En quoi consiste ce mandat de déléguée ONU francophone du Forum des jeunes ?

Nadège Carlier : « Ce mandat a commencé en mars 2020, alors que débutait la pandémie, et dure deux ans, une première année en tant que junior et une deuxième en tant que senior pour apprendre progressivement les rouages du mandat et pour que l’on soit bien préparée au final pour une représentation à l’international, car la COP est très compliquée, même après avoir discuté pendant un an avec des acteurs et actrices de la société civile. Dans ce cadre, je représentais la jeunesse francophone sur les questions climatiques. Mais la COP 26 a été la pointe la plus visible d’un iceberg, d’un engagement pour le climat qui s’est concrétisé principalement en Belgique depuis deux ans. Initialement, je devais participer à la COP en 2020, mais celle-ci a été reportée d’un an à cause de la pandémie. »

Êtes-vous nombreux à exercer ce mandat ?

Nadège Carlier : « J’ai une collègue flamande désignée par le Vlaams Jeugd Raad, l’équivalent flamand du Forum des jeunes. Nous étions donc deux à représenter les jeunes dans la délégation officielle. Nous étions les seules avec cette casquette officielle, à avoir des impératifs de mandats, mais il est évident qu’il y avait aussi des représentants et des représentantes de Youth for climate et d’autres organisations avec un rôle plus activiste, tout à fait nécessaire à mon humble avis. Il s’agit de porter notre cause sur plusieurs fronts, tant de façon institutionnelle que de façon militante. En outre, il y a plusieurs jeunesses et il n’y a pas nécessairement unanimité sur tous les sujets. La diversité des voix est importante, et ce sont parfois des équilibres délicats pour que chacun trouve sa place. »

En quoi consiste le Forum des jeunes ?

Nadège Carlier : « Le Forum des jeunes est l’organe d’avis officiel des jeunes en Fédération Wallonie-Bruxelles, anciennement nommé Conseil de la jeunesse. Celui-ci a été refondé complètement et est moins politisé qu’avant. Sa mission est d’informer, former et éduquer les jeunes sur une série de sujets, mais pas dans une dynamique top/down. Il s’agit en effet de projets pour les jeunes et par les jeunes, de créer une dynamique où les jeunes s’engagent, prennent position et s’organisent par eux-mêmes. Ils sont invités à amener leurs propres sujets et le Forum s’engage alors dans une mission de soutien. Le Forum est actif sur toute une série de sujets. Moi, je me suis engagée pour le climat, mais on y aborde aussi des thèmes comme le développement durable, l’environnement, le droit de vote, l’éducation, le confinement, l’égalité de genres, etc. Précisons que le public du Forum, ce sont les jeunes de 16 à 30 ans. »

Deviez-vous avoir une expertise particulière en climatologie, par exemple une formation de biologiste en sciences environnementales, pour être mandatée par le Forum des jeunes à la COP 26 ?

Nadège Carlier : « Je suis entrée au Forum des jeunes en postulant à ce mandat de déléguée ONU pour le climat. Je suis doctorante en sciences politiques et je considère que nous pouvons tous et toutes nous intéresser aux questions climatiques sans être ingénieur en biologie ou doctorante en sciences. Il y a assez d’informations dans des rapports comme ceux du GIEC pour se former et s’informer. Pour le climat, il y a même un enjeu capital à ne pas laisser seulement les ‘experts’ scientifiques en parler. Ce doit être un débat public sur nos modes de vie, de production et de consommation qui nous concerne tous et toutes. Il faut que ces matières soient traduites par et pour les citoyens, de façon critique, pour nourrir le débat politique. Je pense que les crises environnementales doivent être politisées. J’apprécie aussi d’avoir différentes facettes dans ma vie. Ma thèse ne porte pas sur les négociations climatiques à la COP ; elle concerne les projets transversaux et collaboratifs mis en place au niveau local. Et j’aime beaucoup voyager à différents niveaux politiques, celui de l’ONU comme celui de la commune. Typiquement avec les politiques environnementales et climatiques, il y a nécessité d’une approche plus transversale pour prendre des décisions en s’éloignant de logiques plus hiérarchiques ou par silos. J’étudie différentes communes en Europe, l’idée étant de voir ce qui fonctionne, ce qui ne fonctionne pas, ce que ça change pour les fonctionnaires et si cela change les politiques… Quant à mon mémoire, il portait sur la gouvernance climatique belge, ce qui m’a bien servi dans mon mandat. Je m’étais intéressée au burden sharing de 2012 qui avait mis huit ans à être avalisé. »

Qu’entendez-vous par burden sharing ?

Nadège Carlier : « En gros, c’est le partage de l’effort ou de la charge en matière climatique et environnementale. Au niveau européen, il y a des objectifs climatiques qui ont été fixés, comme 55% en moins d’émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030. Ensuite, comme il y a des pays qui ont plus de moyens que d’autres ou qui sont plus loin que d’autres dans leurs politiques de transition, il y a des discussions pour se répartir les efforts. La Belgique a reçu un objectif de diminuer de 47% les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030. Comme la Belgique est un état fédéral, cet objectif doit ensuite être réparti entre les différentes régions. En plus de cela, il y a le système ETS, le système d’échanges quotas carbone au niveau européen, à savoir que la Belgique reçoit de l’argent dans ce cadre et que celui-ci doit à nouveau être réparti. Ce sont des questions qui coincent. Cela a été le point de départ d’un mélodrame à la COP26 car la Flandre refuse de s’engager à aller plus loin que moins 40%, ce qui oblige les autres régions à faire plus pour atteindre l’objectif fixé à la Belgique. Mon mémoire portait sur ces questions lors de la COP précédente et on voit que ces problèmes se sont à nouveau posés. »

Comment avez-vous été sélectionnée pour représenter le Forum de la jeunesse ?

Nadège Carlier : « La sélection est organisée par le Forum des jeunes et se fait en plusieurs étapes. D’abord, l’envoi d’un CV, d’une lettre de motivation et les réponses à une série de questions. Ensuite, un test écrit sur des connaissances factuelles, mais aussi la rédaction d’un discours par exemple ainsi que d’autres mises en situation. Et enfin, un entretien oral avec ma prédécesseure, une représentante de la société civile climatique et la permanente du Forum des jeunes qui s’occupe de ces mandats. Il faut savoir qu’il y a aussi une sélection pour des délégués biodiversité et développement durable qui se rendent à d’autres sommets organisés par l’ONU. »

Où se situe le Forum des jeunes parmi les diverses associations de jeunes qui se mobilisent pour le climat ?

Nadège Carlier : « Le Forum des jeunes fait partie de la délégation officielle en tant que Party overflow. Cela signifie que nous avions accès à presque toutes les salles de négociations, la réunion quotidienne de la délégation, etc. Ceci dit, ‘overflow’ signifie que nous sommes ‘excédents’ et que nous cédons la priorité aux badges ‘Party’ tout court. Par exemple, nous n’avions pas accès à la réunion de coordination de l’Union européenne ni à des négociations en plus petits comités. Des militantes comme Anuna De Wever ou Adelaïde Charlier avaient aussi un badge de Party overflow, et donc accès à pas mal de réunions. Il faut savoir que les relations entre société civile et délégation belge évoluent d’un sommet à l’autre, notamment en fonction des représentants politiques, certains étant plus ouverts à la société civile que d’autres. Lors de cette COP26, on peut dire que les ministres et la délégation faisaient preuve d’une belle ouverture envers la société civile. »

En quoi consiste le job d’une représentante ONU du Forum des jeunes à une COP ?

Nadège Carlier : « Il y a un double volet : d’une part, faire du plaidoyer politique auprès de la délégation belge – et de la délégation européenne dans une moindre mesure. On a ainsi pu rencontrer Franz Timmermans, le premier ministre Alexander De Croo, les ministres Zakia Khattabi, Alain Maron et Philippe Henry, ainsi que certains présidents de parti. Nous étions avec la Coalition Climat qui chapeaute diverses associations en Belgique, tant francophones que flamandes, pour organiser, par exemple, les marches comme celle du 10 octobre 2021. Cette coalition regroupe des syndicats, des ONG nord-sud, des associations environnementales, de développement et de coopération. D’autre part, il s’agissait d’expliquer aux jeunes en Belgique ce qui se passait à la COP via les réseaux sociaux en décryptant et en vulgarisant les informations. »

Par rapport à la raison d’être de la COP, quels sont les éléments positifs que vous auriez envie de mettre en avant ?

Nadège Carlier : « D’une manière générale, la COP, c’est bien, mais pas assez. Tout est toujours en demi-teinte. D’un point de vue positif, on a mentionné pour la première fois la diminution des énergies fossiles dans l’accord final. Ce qui m’a choquée, c’est que ce point fasse encore débat. Le point négatif, c’est que l’on mentionne une diminution sans inscrire une vraie sortie des énergies fossiles. Le deuxième élément positif que je retiens, c’est précisément la participation des jeunes en tant que génération la plus affectée, porteuse de changements et en général plus sensibilisée à ces questions que les autres générations. Pour la première fois, cela a été clairement mentionné dans les accords finaux. Un autre constat positif que je tire de la COP, c’est sa dimension médiatique, ce momentum médiatique et politique qui permet à toute une série de voix de se faire entendre, ce qui n’est pas forcément le cas d’habitude. Je pense aux représentants de peuples indigènes, des îles Pacifique comme les îles Salomon, qui ont pu témoigner et défendre leurs positions. Par contre, j’ai été impressionnée de constater comme petits et grands pays n’ont pas les mêmes moyens, les mêmes leviers d’actions. L’ONU finance un minimum pour chaque délégation, genre un ou deux délégués, et le reste est financé par chaque pays. C’est ainsi que la Belgique avait une grosse délégation, d’autant que Glasgow n’est pas trop loin. D’autres pays comme les États-Unis ont des dizaines de négociateurs et négociatrices. Par contre, des pays du sud ont trois, quatre représentants. Il y a aussi toute la partie avec les pavillons comme celui du Bénélux ou de diverses associations où sont organisées des conférences notamment. Mais tous les pavillons n’ont pas la même taille : il y a un côté un peu exposition universelle, les plus voyants étant ceux du Qatar et de la Russie. On y voit de manière très concrète les inégalités d’accès. C’est vrai aussi pour la société civile. Des jeunes Belges, il y en avait beaucoup par rapport à l’Équateur par exemple. Paradoxalement, les pays qui sont les plus affectés par la crise climatique ont moins accès au sommet qui lui est consacré. »

Autre constat qui vous ait marquée ?

Nadège Carlier : « Je me suis rendu compte que la COP n’est pas une structure qui permettra de prendre des décisions radicales. On crée beaucoup trop d’attentes autour des COP. On entend souvent dire que c’est la COP de la dernière chance, mais une COP, c’est avant tout itératif et graduel dans le changement. Elle rassemble des états souverains qui ne vont pas s’imposer des contraintes excessives. Comme, en plus, les décisions se prennent par consensus, il ne faut pas s’attendre à des changements radicaux ou une révolution du système. Je crois par contre que ce serait pire si les COP n’existaient pas. Par contre, je ne crois pas que la crise climatique se résoudra par la technologie. Les innovations technologiques contribueront à des améliorations et j’encourage la recherche, mais le premier levier à mes yeux tient au changement de nos comportements de production et de consommation. J’ai été étonnée de constater à la COP combien le narratif autour de la technologie était encore très présent. Dès qu’on entrait dans le grand hall, on était accueilli par une voiture de course électrique ainsi qu’un avion électrique. Pour moi, on essaie de nous enfumer en nous suggérant que le secteur privé et la recherche vont nous apporter des sources d’énergie inépuisables. Pour moi, à long terme, cela ne suffira pas. »

Quelle solution voyez-vous dès lors ?

Nadège Carlier : « Je pense qu’il ne suffira pas d’un seul niveau de décision ou d’actions. Des changements radicaux peuvent avoir lieu au niveau local mais, à moins que ceux-ci ne se généralisent, se multiplient, des décisions doivent aussi être prises et activées à d’autres niveaux. Tous les moyens doivent être activés à tous les niveaux. Cela m’a frappée comme les choses bougent en Belgique parce qu’il y a la pression de la rue avec les marches pour le climat mais aussi celle de la COP, notamment à un niveau médiatique. La pression doit venir du bas et du haut. »

Et depuis votre retour de Glasgow, que s’est-il passé pour vous ?

Nadège Carlier : « On a créé un événement avec le Forum des jeunes pour décrypter cette COP et nous avons partagé sur les réseaux sociaux. Je poursuis le suivi des dossiers que j’avais entamés l’an dernier, notamment sur l’alimentation durable au niveau belge et européen, en particulier la PAC en Wallonie. L’alimentation durable est un levier de changement important car elle est au carrefour de tellement de réalités du quotidien des gens en termes de biodiversité, de climat, de santé publique, de justice sociale, d’économie… Aborder l’alimentation, c’est aborder des enjeux globaux. Sinon, j’arrive à la fin de mon mandat et ma successeuse va reprendre le flambeau. »

Mes commentaires sur les résultats de la COP26

Pr Jean-Pascal van Ypersele

La COP26 a accouché d’un ensemble de décisions qui vont aider à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. C’est un pas dans la bonne direction, c’est bien plus que du bla-bla, mais c’est très insuffisant.

Parmi les points positifs, je vois :

1) une reconnaissance encore plus nette de l’urgence de l’action, couplée à un accueil favorable du dernier rapport du GIEC ;

2) une reconnaissance de l’énorme fossé entre les plans actuels et ce qui serait nécessaire, et un appel à accroître le niveau d’ambition de ces plans annuellement, et pas seulement tous les 5 ans ;

3) la finalisation des règles de mises en œuvre de l’Accord de Paris, notamment pour ce qui concerne les marchés du carbone, qui respecte largement l’intégrité environnementale ;

4) un appel à réduire l’usage du charbon et des subsides aux énergies fossiles ;

5) un début de réponse à la demande des pays vulnérables que les dommages qu’ils subissent suite au dérèglement du climat soient compensés par les pays qui en sont responsables ;

6) des promesses d’augmentation des budgets consacrés au financement des actions climatiques des pays en développement, avec une augmentation de la part consacrée à l’adaptation à la partie des changements climatiques devenue inévitable.

Je voudrais saluer à cet égard le geste symbolique important fait par le gouvernement de Wallonie au dernier jour de la COP26, en promettant de contribuer à raison d’un million d’euros à un fond de financement des pertes et préjudices des pays en développement.

L’ensemble des textes adoptés à Glasgow ne diminue évidemment pas immédiatement les émissions de gaz à effet de serre, mais crée un cadre et des signaux de plus en plus clairs vers la décarbonation pour tous les gouvernements, tous les acteurs économiques et tous les citoyens. Maintenant, au boulot !


Pr Jean-Pascal van Ypersele (UCLouvain), conseiller scientifique dans la délégation belge à la COP26, ancien Vice-président du GIEC


Pour en savoir plus

Klimaatjongeren dienen petitie in bij VN om ‘systeemwijde klimaatnoodtoestand’ af te kondigen

Exclusief: Greta Thunberg is een van de jongeren die een rechtszaak aanspannen om de klimaatcrisis uit te roepen tot wereldwijde noodsituatie van niveau 3


Vertaling : Josette – origineel artikel van Miranda Bryant : https://www.theguardian.com/environment/2021/nov/10/youth-activists-petition-un-to-declare-systemwide-climate-emergency


Greta Thunberg en jonge klimaatactivisten van over de hele wereld dienden een petitie in bij de secretaris-generaal van de VN om een « systeemwijde klimaatnoodtoestand » af te kondigen.

Terwijl Cop26 zijn laatste dagen ingaat, zouden klimaatactivisten woensdag een juridisch document indienen waarin ze António Guterres oproepen om noodbevoegdheden te gebruiken om het niveau van de reactie op de coronaviruspandemie te evenaren door de klimaatcrisis uit te roepen tot een wereldwijde noodsituatie van niveau 3 – de hoogste categorie van de VN.

Naast de Zweedse klimaatactiviste – die de Cop26 vrijdag een « mislukking » en een « greenwashing festival » noemde toen ze zich tot betogers in Glasgow richtte en opriep tot drastische jaarlijkse emissiereducties – bestaat de groep van 14 uit Ranton Anjain en Litokne Kabua van de Marshalleilanden, Ridhima Pandey uit India, Alexandria Villaseñor uit de VS en Ayakha Melithafa uit Zuid-Afrika.

Zij hopen dat een noodverklaring ertoe zal leiden dat middelen en technische deskundigheid met spoed naar landen worden gezonden die door de opwarming van de aarde het meest worden bedreigd, met name kleine eilandstaten en ontwikkelingslanden. Op die manier kunnen de aanpassing aan de klimaatverandering, de analyse van de klimaatwetenschap en de reacties op het gebied van de volksgezondheid worden ondersteund.

Naar verluidt heeft de VN al een ontwerp van de petitie kunnen inkijken en wordt er gesproken over een noodsituatie van niveau 3, maar een woordvoerder van het bureau van de secretaris-generaal weigerde commentaar te geven op de vraag of de petitie ten uitvoer kan worden gelegd.

In een voorontwerp van de petitie, dat de Guardian heeft kunnen raadplegen, roepen de activisten de secretaris-generaal en andere VN-agentschappen op om « een alomvattende VN-respons op de klimaatnoodtoestand in te zetten ». Ze dringen er ook op aan om een crisismanagementteam te benoemen dat « toezicht zal houden op onmiddellijke en alomvattende wereldwijde actie voor het klimaat ».

Verwijzend naar de maatregelen die Guterres en het Inter-Agency Standing Committee (IASC), het humanitair coördinatieforum van de VN, hebben genomen in reactie op Covid-19, stellen zij het volgende: « De klimaatnoodtoestand – die elke persoon op aarde in de nabije toekomst bedreigt – is een minstens even ernstige bedreiging als een wereldwijde pandemie en vereist evenzeer dringende internationale actie. »

Scott Gilmore, mensenrechtenadvocaat bij advocatenkantoor Hausfeld en hoofdadvocaat in deze zaak, zei dat een noodverklaring zou kunnen leiden tot de oprichting van een speciaal orgaan, of een « klimaattsaar », om de inspanningen van de verschillende VN-agentschappen te coördineren.

Hij verklaarde ook nog het volgende: « Dat is een van de grote lessen die we hebben geleerd van de Covid-reactie. De Wereldgezondheidsorganisatie werd belast met de leiding van de reactie maar kreeg de organisatorische steun en een infrastructuur binnen de Verenigde Naties.

De secretaris-generaal heeft de afgelopen jaren echt het voortouw genomen om staten aan te sporen nationale klimaatnoodtoestanden af te kondigen, » voegde hij eraan toe. « De VN heeft die stap nog niet gezet. Het standpunt van de indieners van de petitie in deze zaak is dat het nu tijd is. »

De petitie komt nadat een mijlpaalzaak van dezelfde groep, waarin zij verklaarden dat landen die de klimaatcrisis bestendigen hun mensenrechten schenden, vorige maand werd afgewezen door het VN-kinderrechtencomité.

In hun nieuwste rechtszaak stellen zij dat een alomvattende VN-respons nodig is omdat « klimaatactie niet mag stoppen bij staatsgrenzen » en om de « fundamentele ongelijkheden van klimaatverandering » aan te pakken.

Ze vinden het ook nodig om aan de jongeren van de wereld te laten zien dat de VN « ons niet aan een grimmige toekomst heeft overgelaten ».

Actievoerster Alexandria Villaseñor, 16, die op 13-jarige leeftijd begon te spijbelen voor het klimaat voor het VN-hoofdkwartier in New York, riep op tot onmiddellijke actie.

Ze verklaarde het volgende: « De VN heeft laten zien dat ze in staat is om te mobiliseren tegen onmiddellijke wereldwijde bedreigingen. De klimaatcrisis is de grootste wereldwijde bedreiging die de mensheid ooit heeft gekend … Er rest ons weinig tijd om kinderen en toekomstige generaties te beschermen. We eisen dan ook dat de volwassenen nu in actie komen en een kritisch wereldwijd antwoord op de klimaatcrisis formuleren. »

Stéphane Dujarric, de woordvoerder van de secretaris-generaal, zei: « De secretaris-generaal heeft als voorzitter van de CEB (de Coördinatieraad van de Chief Executives van het VN-systeem) duidelijk gemaakt dat de hele organisatie gemobiliseerd is om aan te dringen op meer en controleerbare klimaatmaatregelen vanwege de lidstaten en de particuliere sector, en om ongelijkheden, desinformatie en gebrek aan solidariteit aan te pakken. »


Des jeunes militants demandent à l’ONU de déclarer « l’urgence climatique à l’échelle du système ».

Exclusif : Greta Thunberg fait partie des jeunes qui intentent une action en justice pour que la crise climatique soit déclarée urgence mondiale de niveau 3.


Traduction Josette – article original de Miranda Bryant : Youth activists petition UN to declare ‘systemwide climate emergency’


Greta Thunberg s’est exprimée lors d’un rassemblement sur le climat à Glasgow vendredi, au cours duquel elle a qualifié la Cop26 d’ « échec » et de « festival de greenwashing ».

Greta Thunberg et de jeunes militants pour le climat du monde entier ont déposé une pétition juridique auprès du secrétaire général des Nations Unies, lui demandant de déclarer une « urgence climatique à l’échelle du système ».

Alors que la Cop26 entre dans ses derniers jours, les défenseurs du climat devaient déposer mercredi un document juridique demandant à António Guterres d’utiliser les pouvoirs d’urgence pour égaler le niveau de réponse adopté pour la pandémie de coronavirus en déclarant la crise climatique comme une urgence mondiale de niveau 3 – la catégorie la plus élevée des Nations Unies.

Outre la militante suédoise pour le climat, qui a déclaré vendredi que la Cop26 était un « échec » et un « festival de greenwashing » alors qu’elle appelait à des réductions annuelles drastiques des émissions en s’adressant aux manifestants à Glasgow, le groupe de 14 personnes comprend Ranton Anjain et Litokne Kabua des îles Marshall, Ridhima Pandey d’Inde, Alexandria Villaseñor des États-Unis et Ayakha Melithafa d’Afrique du Sud.

Ils espèrent qu’une déclaration d’urgence permettra d’envoyer rapidement des ressources et des compétences techniques aux pays les plus menacés par le réchauffement de la planète, en particulier les petits États insulaires et les pays en développement, afin de soutenir l’adaptation au changement climatique, l’analyse de la climatologie et les mesures de santé publique.

Il semblerait que l’ONU ait déjà vu une ébauche de la pétition et qu’une urgence de niveau 3 soit en cours de discussion, mais un porte-parole du bureau du secrétaire général a refusé de commenter l’éventualité de sa mise en œuvre.

Dans un avant-projet de la pétition, que le Guardian a pu consulter, les militants demandent au secrétaire général et aux autres agences des Nations Unies de « mobiliser une réponse globale des Nations Unies à l’urgence climatique ». Ils les exhortent également à nommer une équipe de gestion de crise pour « superviser une action mondiale immédiate et complète sur le climat ».

Citant les mesures prises par M. Guterres et le Comité permanent interorganisations (IASC), le forum de coordination humanitaire des Nations Unies, en réponse à la Covid-19, ils affirment : « L’urgence climatique – qui menace chaque personne sur la planète dans un avenir prévisible – est une menace au moins aussi grave qu’une pandémie mondiale et nécessite de la même manière une action internationale urgente.« 

Scott Gilmore, avocat spécialisé dans les droits de l’homme au sein du cabinet Hausfeld et principal conseiller dans cette affaire, a déclaré qu’une déclaration d’urgence pourrait conduire à la création d’un organe spécial, ou d’un « tsar du climat », chargé de coordonner les efforts entre les agences des Nations Unies.

Il a déclaré : « C’est l’une des grandes leçons que l’on a tirées de la réponse à la Covid. L’Organisation mondiale de la santé a été chargée de diriger la réponse, mais elle a reçu le soutien organisationnel et l’infrastructure nécessaires au sein des Nations Unies. Ces dernières années, le secrétaire général a vraiment pris l’initiative de pousser les États à déclarer des urgences climatiques nationales« , a-t-il ajouté. « Les Nations Unies n’ont pas encore franchi cette étape. Le point de vue des pétitionnaires dans cette affaire est que le moment est venu.« 

Cette action intervient après que le même groupe ait vu son action, dans laquelle il affirmait que les pays qui perpétuent la crise climatique violent leurs droits de l’homme, rejetée par le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies le mois dernier.

Dans leur dernière action en justice, ils affirment qu’une réponse globale des Nations Unies est nécessaire parce que « l’action climatique ne doit pas s’arrêter aux frontières des États » et pour s’attaquer aux « inégalités fondamentales du changement climatique« .

Ils affirment également que cette réponse est nécessaire pour montrer aux jeunes du monde entier que l’ONU « ne nous a pas abandonnés à un avenir sombre« .

La militante Alexandria Villaseñor, 16 ans, qui a commencé à faire grève à l’âge de 13 ans devant le siège de l’ONU à New York, a appelé à une action immédiate.

Elle a déclaré : « L’ONU nous a montré qu’elle était capable de se mobiliser contre des menaces mondiales imminentes, et la crise climatique est la plus grande menace mondiale jamais connue par l’humanité… Nous n’avons plus beaucoup de temps pour protéger les enfants et les générations futures, et nous demandons aux adultes de se mobiliser dès maintenant pour apporter une réponse mondiale critique à la crise climatique.« 

Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général, a déclaré : « Le secrétaire général, en tant que président du CCS [le Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la coordination], a clairement indiqué que l’ensemble de l’organisation est mobilisé pour faire pression en faveur d’une action climatique plus importante et vérifiable de la part des États membres et du secteur privé, ainsi que pour faire pression sur les inégalités, la désinformation et le manque de solidarité.« 


Nous demandons justice pour le climat

Tribune parue dans Le Monde du 31 octobre 2021

Olivier de Schutter

Rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme

Alice Mogwe

Présidente de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), militante et avocate

L’urgence climatique appelle une autre urgence : celle de mettre un terme à l’impunité des entreprises responsables des émissions de gaz à effet de serre, estiment, dans une tribune au « Monde », Alice Mogwe, présidente de la Fédération internationale pour les droits humains, et Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme.

Inondations en Allemagne, en Belgique et en Chine ; mégafeux en Californie (Etats-Unis), en Grèce, en Turquie ou en Sibérie (Russie) ; records de température dans le nord-ouest du continent américain : chronique de l’urgence climatique au fil de l’été. Les populations, et parmi elles les groupes les plus vulnérables, sont en première ligne. Qui en sera tenu responsable ?

Les États ne sont pas à la hauteur, leurs engagements trop modestes. Au regard de l’objectif fixé par la communauté internationale, qui est de demeurer en deçà de la limite de 2 °C d’élévation de la température, le compte n’y est pas. Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) estime, dans son sixième rapport, que les contributions annoncées dans le cadre de l’accord de Paris de 2015 nous placent sur une trajectoire de 2,7 °C d’ici à la fin du siècle. En outre, même peu ambitieuses, ces promesses ne sont pas tenues. Les émissions de gaz à effet de serre continuent de croître, au même rythme où se succèdent les sommets et les tribunes des scientifiques.

Devant les tribunaux

Or, il est frappant de constater qu’une poignée d’entreprises est responsable, pour une part significative, de la machine infernale mise en route. Les géants du pétrole, du gaz, du charbon et du ciment – soit environ 100 entreprises – sont à eux seuls responsables de plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre depuis le début de l’ère industrielle.

Plusieurs d’entre eux placent leur influence au service du statu quo, certains allant jusqu’à financer des « semeurs de doute », qui propagent les thèses du négationnisme climatique. En 2013, environ 900 millions de dollars (environ 773 millions d’euros) étaient consacrés à nier la réalité du changement climatique. La responsabilité de ces acteurs est considérable, mais leur impunité au regard du changement climatique demeure presque complète : c’est un angle mort des politiques environnementales.

Les juges peuvent y contribuer. L’incapacité des gouvernements à l’action décisive explique que, depuis quelques années déjà, les tribunaux entrent en scène : depuis 1986 dans le monde, plus de 1 800 contentieux judiciaires portant sur le climat ont été intentés.

Il y a peu encore, ces procès visaient principalement les États. A l’image de l’« L’Affaire du siècle » en France, de l’affaire Urgenda aux Pays-Bas, ou de l’« Affaire climat » en Belgique, des citoyens ordinaires et des associations dénoncent devant les tribunaux le manque d’ambition des mesures des gouvernants face au changement climatique, compte tenu notamment des impacts considérables du changement climatique sur les droits humains.

Inverser la logique

Un nouveau front s’ouvre à présent, qui vise désormais la responsabilité des pollueurs. Au début de l’année 2020, quatorze collectivités territoriales se joignaient à plusieurs associations, pour dénoncer l’« inaction climatique » de Total. Dans une décision historique du 26 mai, le tribunal de La Haye condamnait la pétrolière Shell à réduire les émissions de CO2 résultant non seulement de ses activités, mais aussi de ses chaînes d’approvisionnement, de manière à atteindre une réduction de 45 % en 2030, par rapport à 2019.

Il est temps d’accélérer. Le changement climatique est, par excellence, un sujet que les mécanismes politiques traditionnels sont mal outillés pour gérer. Le système politique, qui opère souvent sur le temps court en fonction des préoccupations immédiates de l’électorat, n’est pas en mesure de relever le défi qui consiste à prendre des décisions courageuses ayant des effets à moyen voire long terme. Il est temps d’inverser la logique, et de permettre aux communautés affectées par la crise environnementale de saisir la justice, partout où c’est possible, afin de responsabiliser les entreprises pour leur contribution au changement climatique.

En lançant la campagne #SeeYouInCourt, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), ses organisations membres et les communautés affectées au Chili, au Pérou, en Colombie et ailleurs, écrivent un nouveau chapitre de ce mouvement. Elles lancent une série d’actions judiciaires visant à demander des comptes aux entreprises.

En mettant les populations affectées au centre de ces actions, et en privilégiant une approche axée sur le respect des droits humains, cette campagne vise à rappeler que le changement climatique n’est pas un concept abstrait, qui ne concernerait que les générations futures : elle est une urgence pour les populations vulnérables, qui sont sur la ligne de front.

6 900 milliards de dollars nécessaires

Le droit international peut encore progresser afin d’élargir la gamme des réponses à la menace que constituent les ruptures climatiques, et les acteurs économiques qui s’en font les complices. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies débat ces jours-ci de la reconnaissance du droit à un environnement sain en tant que droit humain internationalement reconnu, comme c’est déjà le cas dans plusieurs constitutions nationales.

Ce dimanche 31 octobre s’ouvre au Royaume-Uni la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques COP 26. Elle doit porter, notamment, sur la mobilisation du secteur financier, alors que 6 900 milliards de dollars d’investissement et de financements sont nécessaires pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

En lançant la campagne #SeeYouInCourt, nous affirmons que l’on ne peut plus attendre. Déjà, de Madagascar au « corridor sec » d’Amérique centrale, les sécheresses causent de l’insécurité alimentaire, et la montée des eaux et des inondations à répétition forcent des migrations de masse. Nous demandons justice pour le climat, et que les entreprises qui sont les premières responsables des ruptures climatiques, enfin, rendent des comptes.


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Les cinq couleurs du Gaz

OA - Liste
Paul Blume

Qu’on se le dise, les gaz à effet de serre sont des gaz à effet de serre. Pas des citrouilles d’Halloween.


D’abord, d’abord, … il y a le Noir.

La couleur du charbon, du pétrole brut.

Des paysages d’Alberta où l’on extrait le gaz de schiste. Des sables bitumineux.

Celle des marées destructrices de paysages côtiers, d’oiseaux englués, des pollutions impayables et non payées par leurs pollueurs.

Celle des percées dramatiques dans les poumons de la Terre. De l’Amazonie ravagée.

Le noir, couleur de climato-sceptiques célèbres. L’un était Président. Un autre l’est encore. D’autres jouent la comédie…

Et puis, il y a l’autre… le Bleu.

La couleur de l’Europe, du Libéralisme, de l’innovation technologique, des fables consuméristes.

Pâle comme le peu de crédibilité d’une croissance économique décarbonée.

Foncé, lisse comme les costumes des communicants spécialisés en Greenwashing.

Bleu comme la promesse d’un nouveau gaz, sans gaz à effet de serre.

Un gaz sécurisant, abondant comme celui de Gazprom …

Bleu comme les océans qui se meurent.

Et puis, il y a les autres … dont le Rouge

A la fibre solidaire, prompt à la révolte sociale, la révolution mondiale.

International dans ses solidarités, aveugle des contraintes environnementales.

Le gaz des sans fins de mois, des démunis, des retraités. L’indispensable gaz de chauffage. Celui de l’électricité pour les déplacements, du fonctionnement des hôpitaux « bien sûr », des aérogares pour la croissance « à partager ».

Le rouge du sang des mammifères disparus.

Des incendies, de la colère des sinistrés.

Sans oublier … le Vert.

Celui du déni, de la trahison. Le vert de la colère des penseurs d’une écologie scientifique.

Vert comme le feu vert donné par deux femmes ministres belges à l’utilisation du gaz … Bleu.

Le vert des environnements qui disparaissent, mais aussi des zones que l’on protège enfin.

Le vert de la collaboration à la croissance mortifère, mais aussi des expériences dites de transition.

Et puis, et puis… il y a le blanc

Le blanc du deuil des autres autres couleurs. Le blanc comme somme des autres couleurs.

Le blanc des abstentions qui préviennent.

Le blanc de la lumière qui viendra, qui vient.

Le blanc violent des soleils trop présents.

Le blanc du drapeau à lever dans cette guerre que nous menons contre la vie.


2024

Quatre personnes sont mortes vendredi à Managua, capitale du Nicaragua, et des centaines de personnes ont été évacuées au Mexique, ont indiqué les autorités vendredi, en raison de fortes pluies dans plusieurs pays d'Amérique centrale.
Une fuite de pétrole d'ampleur encore indéterminée a contaminé le fleuve Napo, l'un des principaux affluents de l'Amazone dans le nord-est de l'Equateur, affectant les communautés locales, a indiqué jeudi la compagnie pétrolière nationale Petroecuador.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dit vendredi travailler à un nouveau plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, tout en continuant de se renforcer sur le plan militaire pour pouvoir forcer la Russie à accepter une "paix juste".
La Cour européenne des droits de l'Homme, siégeant en Grande Chambre, a conclu mardi à de multiples violations de la Convention par la Russie, dans le cadre de son occupation de la Crimée depuis 2014.
La Russie a intensifié ses attaques à l'aide de gaz lacrymogène détourné de son utilisation première, a affirmé lundi l'armée ukrainienne, qui a recensé 715 attaques de ce type pour le seul mois de mai.
Zeebrugge, une des plaques tournantes européennes pour le commerce mondial de GNL russe, devrait selon toute logique être touchée par la nouvelle salve de sanctions européennes, formellement adoptées lundi à l'encontre de la Russie.
Environ 500 personnes ont participé dimanche à une marche pour le climat à Bruxelles, a indiqué l’organisation à l’origine de l’évènement Rise For Climate Belgium. Par le biais de cet évènement intitulé "Touche pas à mon futur", l’organisation espère inciter la société civile à s’opposer à l’éventuelle réduction des politiques climatiques et aux politiques d’austérité, alors que l’extrême droite monte un peu partout en Europe.
Ces produits, essentiellement destinés au continent africain, contiennent en effet des niveaux trop élevés en souffre, en manganèse et/ou en benzène, nocifs pour la santé et l'environnement.
Les membres du collectif "Tyre Extinguishers" ont à nouveau dégonflé les pneus de plusieurs SUV dans la nuit de jeudi à vendredi dans les rues de Gand. Les activistes avaient déjà mené de telles actions en avril et octobre 2023, mais aussi en février, mars et avril 2024.
Le bilan des pluies diluviennes et des inondations qui ont touché cette semaine la province de Guangdong, dans le sud de la Chine, s'est alourdi à 38 morts, a rapporté vendredi un média d'Etat.
Les 27 pays de l'Union européenne ont confirmé l'ouverture mardi prochain de négociations d'adhésion avec l'Ukraine et la Moldavie, a annoncé vendredi la présidence belge du Conseil de l'UE sur le réseau X.
Un haut responsable saoudien a défendu vendredi la gestion du pèlerinage du hajj par le royaume après le décès de plus de 1.100 personnes sous des chaleurs caniculaires, affirmant que l'Etat "n'a pas failli".
Une plus grande part encore des personnes sondées (86%) réclame davantage de collaboration au niveau mondial pour faire face aux changements climatiques.
La demande mondiale en énergies fossiles, et plus particulièrement en pétrole et en charbon, a atteint un niveau sans précédent en 2023, propulsant les émissions de CO2 du secteur énergétique vers un nouveau record, ressort-il d'un rapport publié jeudi par l'Energy Institute. Si la production d'énergie renouvelable a connu une forte croissance, elle est largement neutralisée par la hausse de la demande énergétique en provenance des pays du Sud.
Le patron de Boeing Dave Calhoun a reconnu mardi la "gravité" de la situation concernant la qualité de la production du constructeur, assurant devant une commission d'enquête du Sénat américain, que des progrès avaient d'ores et déjà été effectués. Au début de son témoignage, M. Calhoun s'est levé, a fait volte-face et présenté des excuses "au nom de tous les employés de Boeing à travers le monde, passés et présents, pour (leurs) pertes". "Je m'excuse pour le chagrin que nous avons causé, et je veux que vous sachiez que nous sommes totalement mobilisés, en leur mémoire, à travailler sur la sécurité aussi longtemps" que nécessaire.
Des proches de pèlerins portés disparus pendant le hajj en Arabie saoudite ont fouillé les hôpitaux mercredi, redoutant le pire après la mort de plus de 900 fidèles lors de ce grand pèlerinage musulman annuel, la plupart en raison de la canicule. La majorité des pèlerins tués lors du hajj qui s’est déroulé la semaine dernière à La Mecque, la ville la plus sainte de l’Islam dans l’ouest de l’Arabie saoudite, sont de nationalité égyptienne.
Trois consortiums, comprenant plusieurs entreprises belges, se sont vus attribuer les contrats relatifs aux parties en courant alternatif (HVAC/High Voltage Alternating Current) de la future Île Princesse Elisabeth, a annoncé mercredi Elia, le gestionnaire du réseau haute tension, qui salue "une étape importante pour la réalisation" de l’île artificielle. Ces contrats portent sur un montant total d’1,452 milliards d’euros.
Le pèlerinage annuel dans la ville saoudienne de La Mecque a déjà fait 41 morts cette année, a rapporté le ministère jordanien des Affaires étrangères mardi.
Les fortes pluies tombées mardi après-midi dans le Brabant wallon ont provoqué des inondations à Chastre, Jodoigne et Mont-Saint-Guibert, ainsi que le débordement du Hain à Walhain, a-t-on appris auprès de la zone de secours du Brabant wallon.
Environ 36.000 personnes ont été évacuées dans la province chinoise de Fujian, dans le sud-est du pays, en raison d'inondations dues à de fortes pluies, a rapporté dimanche l'agence de presse nationale chinoise Xinhua, citant les autorités locales. Des jours de fortes pluies ont causé d'importants dégâts dans de nombreuses régions du Fujian. Dans la nuit de samedi à dimanche, près de 180.000 personnes ont été touchées par les fortes précipitations. Les inondations ont endommagé plus de 12.000 hectares de cultures.
Les puissances nucléaires modernisent leurs arsenaux face à l'augmentation des tensions géopolitiques dans le monde, avec une multiplication d'un tiers des dépenses dans ce domaine au cours des cinq dernières années, selon deux rapports publiés lundi.
Le Conseil (États membres) de l'Union européenne a adopté définitivement, lundi à Luxembourg, le projet de règlement européen sur la restauration des écosystèmes dégradés. Ce vote a été soutenu par 20 États membres représentant 66,07% de la population de l'UE, soit une majorité qualifiée. Seuls six pays ont voté contre. La Belgique s'est abstenue. Le vote met fin à deux années de dure controverse politique au sein de l'Union européenne. Projet phare du Pacte vert européen dans son volet biodiversité, cette législation fixe aux États membres l'objectif de restaurer au moins 20% des écosystèmes dégradés (terres et des mers) de l'UE d'ici 2030 et l'ensemble des écosystèmes ayant besoin d'être restaurés d'ici 2050.
Le président russe Vladimir Poutine a déclaré vendredi à la télévision que près de 700.000 militaires participaient actuellement à l'offensive en Ukraine.
Des concentrations trop élevées de cette substance ont été relevées en Wallonie et en Flandre et affectent la potabilité de l'eau.
L'ancien Premier ministre russe Dmitri Medvedev a revendiqué l'appartenance de l'ensemble de l'Ukraine à la Russie, à l'occasion de la fête de l'indépendance russe, le 12 juin.
Le système commercial international est "au bord de la fragmentation" face aux tensions géopolitiques qui augmentent, a affirmé le secrétaire général de l'ONU mercredi. "Le système commercial international (...) est contesté de toutes parts et au bord de la fragmentation", a déclaré Antonio Guterres, à l'occasion de la célébration à Genève des 60 ans de l'ONU Commerce et développement (anciennement Cnuced). "Les tensions géopolitiques augmentent", "la coopération multilatérale s'affaiblit et les forces de fragmentation se renforcent", a-t-il ajouté. Depuis plusieurs mois déjà, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) et le Fonds monétaire international (FMI) mettent en garde contre la fragmentation géoéconomique, c'est-à-dire le fait de privilégier le commerce à l'intérieur de régions du monde ou de blocs de pays alignés plutôt que le commerce mondial.
Les navires et terminaux du port d’Anvers font toujours face à des perturbations à la suite d’une fuite de pétrole jeudi dernier lors d’une opération de ravitaillement au Deurganckdok. Les restrictions d’amarrage restaient en vigueur mercredi. Les opérations de nettoyage se poursuivent depuis plusieurs jours pour évacuer les hydrocarbures qui se sont échappés à la suite d’une opération de ravitaillement. Les eaux de surface, les bateaux et les murs de quai doivent être nettoyés. Tout navire qui souhaite s’amarrer au quai doit d’abord être protégé pour éviter d’entrer en contact avec le pétrole.
L’utilisation du bisphénol A pour les emballages alimentaires sera interdite à partir de la fin de cette année dans l’Union européenne, a annoncé mercredi la Commission européenne après avoir obtenu le feu vert des États membres. La Commission avait proposé il y a plusieurs mois d’interdire le bisphénol A dans les matériaux en contact avec les aliments. Cette substance, appelée aussi BPA, est utilisée dans la fabrication de ce qu’on appelle des plastiques "polycarbonates" (bouteilles en plastique, biberons, etc.) et de résines "époxy" (couche de protection à l’intérieur des conserves et des canettes), détaille Sciensano.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a qualifié la réponse du Hamas de "signe d'espoir".
Les engagements internationaux pour protéger la couche d'ozone portent leurs fruits alors que les concentrations dans l'atmosphère d'une famille de gaz nocifs, les HCFC, ont commencé à décliner plus vite que prévu, selon une étude publiée mardi.