« Comment prendre pour « réaliste » un projet de modernisation qui aurait « oublié » depuis deux siècles de prévoir les réactions du globe terraqué aux actions humaines ?
Comment accepter que soient « objectives » des théories économiques incapables d’intégrer dans leurs calculs la rareté de ressources dont elles avaient pourtant pour but de prévoir l’épuisement ?
Comment parler d’ »efficacité » à propos de systèmes techniques qui n’ont pas su intégrer dans leurs plans de quoi durer plus de quelques décennies ?
Comment appeler « rationaliste » un idéal de civilisation coupable d’une erreur de prévision si magistrale qu’elle interdit à des parents de céder un monde habité à leurs enfants ? » Bruno Latour
2024
Collaboration entre le philosophe Bruno Latour (disparu le 9 octobre 2022) et le dessinateur Philippe Squarzoni, « Zone critique » est une splendide mise en image des essais Où suis-je ? et Où atterrir ?
Op de 28ste klimaattop beloofde voorzitter Al-Jaber in zijn toespraak na het klimaatakkoord vol trots “een betere toekomst voor de mensheid en de planeet”. Opvallend is dat hij hier mens en planeet apart benoemd. Deze scheiding tussen ‘natuur’ en ‘mens’ op COP28 is kenmerkend voor het antropocentrisme, een denkwijze waarin de mens centraal staat. Deze ideologie domineert niet alleen het taalgebruik van de klimaattop, maar ook dat van de media. In zijn boek ‘We Have Never Been Modern’ legt de bekende denker Bruno Latour, een socioloog, antropoloog en filosoof, uit wat de gevolgen zijn van deze loskoppeling: het geeft de mens de mogelijkheid om boven de natuur uit te stijgen, deze te beheersen en te manipuleren.
2023
Si l’économie politique1 s’est depuis longtemps efforcée d’expliquer l’extraordinaire plasticité et l’impressionnante résilience de l’économie capitaliste face aux crises, et l’anthropologie culturelle de dévoiler les croyances fondamentales de notre modernité prétendument débarrassée de toute forme de superstition et de pensée magique, les ouvrages qui tentent de bâtir des ponts entre ces deux disciplines sont plus rares. C’est le projet d’Alf Hornborg, professeur d’anthropologie culturelle et d’écologie humaine à l’Université de Lund.
2022
Une envie de transmettre, d’expliquer. De s’expliquer aussi. Sur la cohérence d’une pensée que l’apparente dispersion et variété des sujets qu’il a abordés avait, en partie, masquée. Bruno Latour s’est livré à cette série d’entretiens avec une simplicité, une jubilation et une puissance qui n’adviennent que dans les moments où l’on sait que la vie, et notamment celle de l’esprit, se condense. Un apaisement lié au sentiment d’urgence, une immanence indissociable de l’imminence et de la nécessité à tout concentrer, résumer, déployer. Un souci de clarté, un plaisir de la conversation, un art de la performance. Comme si tout s’éclaircissait alors que la fin approchait.
En août 2019, le philosophe Bruno Latour, décédé dans la nuit du 8 au 9 octobre derniers, inaugurait la rentrée des nouveaux étudiants de Sciences Po Paris, sous le signe d’une conférence consacrée à l’Anthropocène. Quatre ans plus tard, nous avons demandé à Thomas, Lola et Emma, trois étudiants témoins de cette « leçon inaugurale », ce qu’ils en retenaient.
Bruno Latour a le grand mérite d’avoir introduit en sciences sociales et philosophie les apports récents des sciences naturelles sur le fonctionnement du vivant, les questions écologiques et les questions fondamentales que cela pose. Je cherche à comprendre comment il reprend des découvertes scientifiques, que je connais bien par ailleurs, et comment il les reformule en questions philosophiques, de sciences sociales et dernièrement de politique.
Bruno Latour est mort le 9 octobre. Philosophe et sociologue, il a renouvelé la pensée écologique en plaidant pour le retour des « non-humains » en politique.
Philosophe, anthropologue et sociologue des sciences et des techniques, Bruno Latour est décédé dans la nuit du 8 au 9 octobre. Il était considéré comme l’un des plus grands intellectuels contemporains et une grande figure de la pensée écologiste.
Le célèbre philosophe et sociologue Bruno Latour, considéré comme l'un des plus grands intellectuels contemporains français, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche à l'âge de 75 ans.
L’influent philosophe français est décédé ce week-end. Il s’était fait critique de la pensée qui sépare nature et culture. Et de la sécession des classes dirigeantes.
Quel est le sujet politique de la bifurcation écologiste ? Le livre de Latour et Schultz part d’un constat de plus en plus partagé : maintenir les conditions d’habitabilité de la Terre nécessite de rompre avec le développement irrésistible de la production. Mais à l'heure de cette redéfinition terrestre des classes, les écologistes sont-ils voués à devenir la nouvelle classe dominante ou bien doivent-ils lutter avec les autres dominé·es pour abolir les classes ?
Guerre en Ukraine, guerre climatique : deux conflits territoriaux aux racines coloniales se superposent, s'entrechoquent. « Dans cet interrègne, à quoi nous raccrocher ? » Une pièce de doctrine signée Bruno Latour.
Où atterrir ? Demandait Bruno Latour dans son précédent ouvrage, pour formuler la question qui se pose à tous les terriens confrontés à la crise climatique. Il vient de publier, aux côtés du sociologue Nikolaj Schultz, un nouveau livre intitulé Mémo sur la nouvelle classe écologique, qui explore la dimension politique de cette crise. Il a accordé un entretien à La Grande Conversation sur la thèse qu’il y défend : l’émergence nécessaire d’une nouvelle classe dirigeante, consciente de l’enjeu de l’habitabilité de la planète.
La question climatique fait émerger une nouvelle lutte des classes, estime Bruno Latour. Si les anciens rapports de force sociaux demeurent, les manières de répondre, ou pas, à la crise écologique viennent bouleverser nos représentations politiques.
Le sociologue, anthropologue et philosophe des sciences, Bruno Latour, s’adresse aux partis écologiques et à leurs futurs électeurs, dans un livre coécrit avec le doctorant Nikolaj Schultz, publié le 6 janvier 2022.
Bruno Latour a été interviewé sur France Inter, pour évoquer son « Mémo sur la nouvelle classe écologique« , coécrit avec Nikolaj Schultz. Voici ce que j’en ai retenu.
Bruno Latour, sociologue, ethnologue et philosophe des sciences, auteur de "Mémo sur la nouvelle classe écologique" (La découverte), est l'invité du Grand entretien de France Inter. Le livre tire un constat de faiblesse de l'écologie politique.
À quelles conditions l’écologie, au lieu d’être un ensemble de mouvements parmi d’autres, pourrait-elle organiser la politique autour d’elle ? Peut-elle aspirer à définir l’horizon politique comme l’ont fait, à d’autres périodes, le libéralisme, puis les socialismes, le néolibéralisme et enfin, plus récemment, les partis illibéraux ou néofascistes dont l’ascendant ne cesse de croître ? Peut-elle apprendre de l’histoire sociale comment émergent les nouveaux mouvements politiques et comment ils gagnent la lutte pour les idées, bien avant de pouvoir traduire leurs avancées dans des partis et des élections ?
2021
À l’occasion de la parution de son livre Le philosophe, la terre et le virus (éditions Les Liens Qui Libèrent), nous nous sommes entretenus avec Patrice Maniglier, spécialiste de l’œuvre du philosophe Bruno Latour.
Afin de remédier à l’impuissance politique face au réchauffement climatique et de remobiliser une écologie qui oscille souvent entre la moralisation et l’ennui, le philosophe et sociologue repense la notion de conflit social. Il l’évoque dans un entretien au Monde, à quelques semaines de la sortie d’un « Mémo sur la nouvelle classe écologique », qu’il cosigne.