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reporterre.net
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Face au durcissement de la guerre en Ukraine, plusieurs pays recensent ou construisent leurs abris antinucléaires. Mais pas la France, qui compte sur la puissance de sa dissuasion.
Reporterre a lancé son calendrier écolo révolutionnaire, dans lequel le mois de pie-grièche (anciennement « juillet »), est celui de la lutte antinucléaire et contre le technofascisme. En juillet, la pie-grièche écorcheur quitte nos contrées. Ce petit passereau protégé, connu aussi bien pour son joli masque facial noir que pour sa surprenante propension à empaler ses proies sur des épines de buisson, migre vers l’Afrique, où il passera l’hiver. Incidemment, l’espèce est l’alliée de luttes écologistes (...)
Si, à Washington, les grands de ce monde s’émeuvent du réarmement de la Russie lors du sommet de l’Otan, débuté le 9 juillet, ils oublient de dire que la totalité des huit autres puissances nucléaires se réarment également et modernisent leurs arsenaux nucléaires. La Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (Ican) estime que les neuf puissances nucléaires ont dépensé 84,2 milliards d’euros en 2023. Soit 10 milliards de plus qu’en 2022.
En plein conflit Iran-Israël, Benoît Pélopidas, spécialiste en savoirs nucléaires, évoque notre « vulnérabilité » face à la menace d’une guerre atomique : « Il n’est plus possible d’assurer de protection contre une frappe. » Depuis que l’Iran a attaqué Israël dans la nuit du 13 au 14 avril, la crainte d’un conflit ouvert entre ces deux pays s’intensifie. Si, pour l’heure, Téhéran ne dispose pas d’arme nucléaire, elle continue d’augmenter sa production d’uranium enrichi. L’Agence internationale de l’énergie atomique (...)
L’armée va utiliser la centrale EDF de Civaux afin de produire du tritium pour la dissuasion nucléaire. Patrice Bouveret, directeur de l’Observatoire des armements, y voit un signe de « l’escalade guerrière » d’Emmanuel Macron.
Au-delà des pertes humaines directes innombrables, le développement d’une guerre nucléaire à l’échelle mondiale pourrait bouleverser totalement le climat. Au point d’entraîner une famine mondiale et la mort de plus de 5 milliards de personnes, selon une étude publiée dans Nature Food lundi 15 août.
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Des centrales ont été attaquées. La guerre en Ukraine nous impose de nous interroger avec lucidité sur les risques nucléaires, assurent les auteurs de cette tribune. Las, aucun responsable politique n’en parle.
L’idée diffusée depuis 70 ans qu’il existe un nucléaire civil et pacifique s’écroule avec l’invasion de l’Ukraine. Historiquement liées au militaire, les installations nucléaires sont de fait des cibles militaires très dangereuses.
Moins connu que le nucléaire civil, le nucléaire militaire produit une quantité importante de déchets radioactifs, selon un rapport. Les risques vont croître car l’État poursuit sa politique de dissuasion nucléaire.
Très émettrices de gaz à effet de serre, les forces armées sont pourtant largement dispensées de tout effort dans la lutte contre le dérèglement climatique. Les auteurs de cette tribune appellent les chefs d’État réunis en Écosse à l’occasion de la COP26 à prendre des mesures pour que le secteur militaire fasse enfin sa transition écologique.
Pour l’autrice de cette tribune, le désarmement nucléaire est essentiel à la préservation de l’environnement. Mais si les traités internationaux font avancer cette question, la France, qui tient à sa coûteuse force de dissuasion, est à la traîne.
Un demi-siècle après le début de la résistance à l’extension du camp militaire du Larzac, la lutte y est toujours vivante. Le système de gestion des fermes et terres agricoles qui y règne mêle décisions collectives et valorisation de l’usage contre la propriété privée. Il attire des nouvelles générations prêtes à reprendre le flambeau.