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Un hors-série du « Monde » retrace la vie et la complexité de l’itinéraire intellectuel de cette femme d’exception qui a pensé le XXᵉ siècle.
Ce livre est consacré aux processus de destructivité qui nous menacent tant individuellement que collectivement, aux forces qui pourraient emporter avec elles la vie sur Terre. Il est entièrement dédié à l’anatomie du mal, tant il est difficile d’en saisir l’esprit. Quelle peut en être la définition ? Quelles en sont les expressions les plus accomplies ? Quels en sont les modes de déploiement ? Enfin, quelles espérances raisonnables nous reste-t-il encore ? Nous montrons qu’il existe bien un mal radical et universel, en dépit de la relativité du jugement moral.
Jean-Philippe Pierron, Je est un nous. Enquête philosophique sur nos interdépendances avec le vivant, Actes Sud, coll. « Mondes sauvages », février 2021, 176 pages.
L'étrange hypothèse qui structure ce livre est que la seule chose plus dangereuse que la guerre pour la nature et le climat, c'est la paix. Nous sommes en effet les héritiers d'une histoire intellectuelle et politique qui a constamment répété l'axiome selon lequel créer les conditions de la paix entre les hommes nécessitait d'exploiter la nature, d'échanger des ressources et de fournir à tous et toutes la prospérité suffisante.
Les Livres de Philosophie: Gabriel Perez, Florian Massip : A la fin du monde, il fera beau. Essai sur l'inaction climatique. À défaut d’une mobilisation générale contre les dérèglements climatiques, c’est bien le mot d’ordre du néolibéralisme mondial qui s’impose désormais : celui de l’adaptation. Devant cet avenir apocalyptique surgit l’énigme de l’inaction climatique : pourquoi ne se passe-t-il rien, ou si peu, au regard de la catastrophe annoncée ?
Les récentes classifications du nucléaire comme énergie verte ou alternative préfigurant ladite « transition écologique » [1] par les instances européennes ou la conférence de Dubaï, nécessitent que l’on y revienne sérieusement… Le gigantesque plan de relance français également. D’autre part, la guerre entre un état qui possède l’arme nucléaire et un autre qui a six centrales sur son sol réactualise toutes les formes de désastres inhérentes à son existence depuis 1945. C’est l’objet du texte suivant en dix-huit thèses, que de revenir sur l’essence du nucléaire afin d’en proposer une théorie critique.
Au 1er siècle de notre ère, le philosophe romain Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca) observe le début de la désintégration de l’Empire romain. Ce processus ne s’achèvera que quelques siècles plus tard mais il était déjà évident pour ceux qui étaient prêts à regarder au-delà de la surface de l’Empire encore puissant.
Exploiter les vivants, c'est ce que le capitalisme fait depuis toujours, et qui trouve aujourd'hui ses limites, Paul Guillibert propose de renouveler à cette aune la philosophie de l'environnement.
Julien aide les individus et les organisations à mieux comprendre les grandes mutations du monde. il interview des experts en économie, écologie, philosophie, géopolitique, sociologie, etc... dans le but de décrypter le enjeux de manière systémique. Allons-nous mieux comprendre le monde dans cette vidéo ? c'est ce que nous allons tenter de faire...
Il n’y a pas de combat plus rude, plus incertain et plus inégal que celui qui doit être mené aujourd’hui pour nous sortir de ce régime anthropologique productif et destructeur. Par Aliènor Bertrand, philosophe, chargée de recherche au CNRS
Véronique Bergen est née en 1962 à Bruxelles. Ancienne de l’école Decroly et docteure en philosophie, elle publie depuis 30 ans. Sa bibliographie, même sélective, compte plus de soixante titres de romans, de nouvelles, d'essais, de poèmes et de critiques d’art. "J’admire sa capacité de travail, ses choix sans réserve, son engagement dans une vie où il n’y a que l’écriture au poste de commande", nous confie Gilles Collard, philosophe également issu de l’ULB et coordinateur du Master en création littéraire à La Cambre.
Critique du catastrophisme et appel à rejeter la gestion technocratique et citoyenne des nuisances. On n’en finira pas avec les nuisances sans se débarrasser de la société qui les produit, la société industrielle. Bien que les exemples du texte soient un peu datés, ses arguments n’ont pas pris une ride : à l’ère du « mouvement climat », la neutralisation de l’écologie par les technologistes va bon train.
Peut-on concevoir une pensée écologique qui soit aussi une philosophie de la puissance, ne se résumant ni à sa célébration prométhéenne, ni à son déni ascétique ? Si la vie est volonté de puissance, alors il s’agit de chercher à dégager les conditions auxquelles l’accroissement de la puissance peut aussi prendre la forme d’un retour vers la terre. En quête d’une telle philosophie, ce livre chemine en compagnie de Nietzsche. Car il est peut-être encore temps de répondre à ce mystérieux appel de Zarathoustra : « Que le surhumain soit le sens de la terre ! »
Le philosophe Christopher Gill relève que le domaine de ce qui dépend de nous s’est accru considérablement avec l’industrialisation et la technologie modernes. Cet état de fait rend plus urgent que jamais le souci de « vivre selon la nature » en prenant soin des autres et en étendant le cercle de notre attention au monde. Actualisation de la pensée stoïcienne, de nos modes de vie à l’empreinte carbone.
Alors que l’accélération des modes de vie nous déconnecte de notre environnement immédiat, le philosophe Hartmut Rosa appelle à une pédagogie de la résonance qui transforme la relation au monde.
Professeur de sociologie à l’Université de l’Oregon et rédacteur en chef de la prestigieuse revue théorique américaine Monthly Review, John Bellamy Foster a révolutionné l’écosocialisme, il y a vingt ans, grâce à un livre fondamental, Marx’s Ecology[2]. Ce livre a lancé une deuxième série de recherches écosocialistes qui a réfuté toutes sortes de préjugés sur l’œuvre de Karl Marx, et il est en passe de fournir de solides fondements théoriques à un socialisme écologique pour notre époque.
Au Canada, de plus en plus de réserves naturelles sont gérées par des communautés indigènes, en collaboration avec des scientifiques formés selon les canons occidentaux. Entretien avec la chercheuse et éducatrice inuite Shirley Tagalik, qui voit dans ces espaces où s’échangent les savoirs un levier important de lutte contre le changement climatique.
Les relations de l’homme au milieu naturel ont longtemps été pensées dans le cadre d’une opposition terme à terme entre nature et société. La crise écologique nous invite à interroger ce partage, à revenir sur le sens et les limites de ce clivage. Ce livre vise à éclairer les ambiguïtés du rapport à la nature des modernes à partir de trois œuvres majeures : Les formes élémentaires de la vie religieuse d’Émile Durkheim, La pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss et Par-delà nature et culture de Philippe Descola.
Le philosophe Dominique Bourg et l’économiste Emmanuel Hache débattent de l’importance cruciale des politiques énergétiques et des mesures imaginables pour garantir l’habitabilité de la Terre.
Face à la crise écologique, certains mettent en accusation la science et la technique. D’autres pensent au contraire qu’il nous faudrait davantage de science et de technique pour lutter contre le réchauffement climatique. Entre technophobie et rêves d’apprenti sorcier, n’existe-t-il pas une troisième voie ?
Pour le philosophe Baptiste Morizot, auteur de Manières d’être vivant, le recours massif à la technique ne résoudra pas la crise écologique. Il plaide pour une éducation de notre sensibilité au vivant et une multiplication des expériences locales et concrètes, tout en n’hésitant pas à mettre sa pensée en actes.
Du silence à l’horizon, la Charte du Verstohlen entend préserver et « soigner » une série de lieux vulnérables et de biens communs. Cynthia Fleury, qui l’a corédigée avec le designer Antoine Fenoglio, nous dit « ce qui ne peut être volé ».
les institutions politiques modernes sont en crise et semblent incapables de répondre à la catastrophe écologique. En partant de différentes luttes menées à travers le monde, les auteurs font apparaître d’autres manières de faire politique depuis les milieux de vie. Prenant acte des critiques décoloniales et écoféministes, ils dessinent les contours d’une cosmopolitique qui tienne compte des différentes manières d’habiter la Terre. Sophie Gosselin · David Gé Bartoli 24 octobre 2022
Après les Tournesols de Van Gogh, c’est au tour des Meules de Claude Monet d’avoir reçu leur ration de purée de pommes de terre, dimanche, dans un musée allemand. Mais pourquoi les militants écologistes s’en prennent-ils à l’art ? Explications.
Gael Giraud publie aux éditions du Seuil un ouvrage intitulé: Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène. Cette somme issue de sa thèse traverse de nombreux domaines allant de l’exégèse biblique à la patristique, de la théologie contemporaine à la philosophie du droit, de l’économie à l’anthropologie. Elle revient sur les figures de Thomas d’Aquin, de Baruch Spinoza ou du jésuite allemand Karl Rahner. Elle nous mène aussi sur des territoires plus inattendus allant des Variations Goldberg de Bach interprétées par Glenn Gould jusqu’aux Vélib’ parisiens…
Bruno Latour a le grand mérite d’avoir introduit en sciences sociales et philosophie les apports récents des sciences naturelles sur le fonctionnement du vivant, les questions écologiques et les questions fondamentales que cela pose. Je cherche à comprendre comment il reprend des découvertes scientifiques, que je connais bien par ailleurs, et comment il les reformule en questions philosophiques, de sciences sociales et dernièrement de politique.
Bruno Latour est mort le 9 octobre. Philosophe et sociologue, il a renouvelé la pensée écologique en plaidant pour le retour des « non-humains » en politique.
L’influent philosophe français est décédé ce week-end. Il s’était fait critique de la pensée qui sépare nature et culture. Et de la sécession des classes dirigeantes.
La crise écologique que nous traversons a profondément transformé notre rapport à la nature, au point qu’aux yeux de certains la notion et le mot même de nature seraient devenus inadéquats pour penser la place de l’homme dans le monde à l’ère de l’anthropocène. L’écologie nous invite à nous défaire de l’anthropocentrisme dont notre culture, et notamment la représentation du paysage et l’expression du sentiment de la nature auraient été porteuses.
Words matter. It’s vital terms like ‘crisis’ and ‘calamity’ don’t become rhetorical devices devoid of real content as we argue about what climate action to take.
Il appartient à une série de rencontres avec des philosophes, écologues, artistes, etc... qui propose un état de l’art des réflexions sur le sauvage.
Accentuant les contradictions de notre monde, la pandémie de COVID-19 a suscité de vives polémiques dans le champ intellectuel, surtout à gauche. Dans ce contexte, la pensée de Michel Foucault a suscité des usages particulièrement divergents. Cet article revient sur ces polémiques, en montrant comment le philosophe peut, parmi d’autres, nous aider à sortir de certaines impasses contemporaines.
Vers un nouveau paradigmeLa modernité s’est caractérisée par une sorte d’extraction de l’homme, de son organisation sociale, de ses fins, de la nature, raval...
Conduit par Gaëlle Vicherd, Jean-Marc Cerino et Philippe Roux pour la revue De(s)générations, cet important entretien avec Jérôme Baschet a été publié en deux parties – sous le titre « Pour rendre l’inacceptable inacceptable » – dans ses livraisons d’octobre 2021 (n° 34, « Matières finies, coopérations infinies ») et de décembre 2021 (n° 35, « Attaquer l’attaque »).
Diamant Palace, jour 1308. Avec Philippe Descola (anthropologue) et Rachel Devresse (activiste, zadiste) Au 1308e jour d'occupation du Diamant Palace, notre radio pirate questionne le concept de nature. Celui-ci n'a pas toujours existé et n'existe toujours pas dans l'ensemble des sociétés humaines. En Occident, il en dit beaucoup sur notre représentation du monde et la place que nous nous donnons parmi les autres espèces vivantes. Qu'est-ce que l'anthropocentrisme ? Pourquoi les villes modernes sont-elles "la fin des mondes" ? Y a-t-il des points communs entre les Achuars d'Amazonie et les zadistes d'Europe occidentale ? Jouer à Dieu nous rendra-t-il immortels ?
En instaurant le primat de la notion de flux, la pensée logistique a rationalisé notre monde. Aujourd’hui, depuis les montagnes de colis dans les entrepôts Amazon jusqu’aux files de supermarché et aux patients dans les hôpitaux, tout est affaire de flux à gérer et à optimiser.
Ce serait la première étape vers un monde plus respectueux de chacun, et même… moins dangereux.
Né en 1941, Jean-Pierre Dupuy est ingénieur, philosophe et écrivain. Influencé par Ivan Illich et René Girard, il est professeur à l’université Stanford (États-Unis). Il a notamment signé Pour un catastrophisme éclairé. Quand l’impossible est certain (Seuil, 2002), Petite Métaphysique des tsunamis (Seuil, 2005), Retour de Tchernobyl. Journal d’un homme en colère (Seuil, 2006) et La Guerre qui ne peut pas avoir lieu. Essai de métaphysique nucléaire (Desclée De Brouwer, 2019).
Alors que la guerre sévit, et que ses moyens techniques recèlent un potentiel destructeur inédit, existe-t-il, pour nous qui n’y pouvons rien, une voie en dehors du fatalisme ?
Le développement du libre-échange, du fret et même des « mobilités » urbaines : tous ces phénomènes ont bouleversé nos manières de nous déplacer, de nous approvisionner et de travailler. Mais sont-ils sans conséquence sur nos manières de penser ? Le sociologue Mathieu Quet estime pour sa part que la logistique s’est immiscée jusqu’à l’intérieur de nos mentalités...
Le philosophe Olivier Remaud donne une autre perspective sur les icebergs dans son dernier livre Penser comme un iceberg (Actes Sud). Son travail sur ce qui se révèle être bien plus que des simples blocs de glace à la dérive, conduit à repenser ce qu’est le vivant et les différentes échelles d’interactions existantes dans la nature entre les écosystèmes et ceux qui les habitent.
Nous ne sommes pas seuls. Politique des soulèvements terrestres, Léna Balaud et Antoine Chopot,
Telle qu’elle a été formulée par les philosophes des Lumières, l’idée de progrès supposait que l’on configure le futur à l’avance de façon crédible et attractive, en effet. Crédible ? Car le progrès se distingue de l’utopie : il ne s’agit pas d’inventer ou de rêver un nouvel univers et de nouveaux modes de vie si ceux-ci ne sont pas accessibles.
À l’heure où Rolls-Royce se prépare à construire des mini-centrales moins coûteuses et où le président Emmanuel Macron annonce l’arrivée de nouveaux réacteurs en France, le chercheur Vincent Mignerot explique pourquoi le nucléaire n’est pas une solution au réchauffement climatique.
Dans cette conférence, Aurélien Barrau, astrophysicien au CNRS et docteur en philosophie, dresse le bilan de notre civilisation actuelle et de la catastrophe qui est à nos portes. Au-delà du constat, qu'il faut avoir le courage de regarder en face, il propose des voies d'évolution possibles pour dépasser notre immobilisme suicidaire.
Version longue de mon intervention aux (f)estives 2021 de la décroissance dont le thème général était nos relations avec la nature. J’essaie de montrer comment une responsabilité envers la nature n’est absolument pas incompatible avec une défense humaniste de la décroissance.
Qu'est-ce que la vie et quel rôle y jouons-nous ? Notre culture héritée des Lumières, tout comme la biologie conventionnelle, ont jusque récemment évité de s'intéresser à la vie dans sa puissance créatrice et signifiante.
Quelle planète allons-nous léguer à nos descendants? Avons-nous une responsabilité morale envers eux? Des questions qui se posent plus que jamais après la publication du rapport alarmant du Giec.
Une équipe de chercheurs singapouriens s’est lancée dans un projet un peu fou : créer des « robots-plantes », en utilisant les capacités motrices de la dionée. Quentin Hiernaux voit, dans cette démarche, le prolongement d’un présupposé séculaire, jamais remis en question : le « caractère mécanique de la vie végétale ».
Continuons, comme depuis dix ans, à explorer l’anthropocène, l’écologie et l’effondrement, objets suffisamment amples pour satisfaire un certain éclectisme que nous chérissons. Dans ce papier, je parlerai de collapsologie, d’une tentative de réflexion sur la solastalgie, de démographie, et de philosophie effondriste.
Pourquoi le capitalisme est-il si chaotique ? demande Anna Tsing depuis les montagnes de Bornéo saccagées par l’exploitation. Aborder les connexions globales et les idéaux universalistes comme de puissantes mises en récit permet de comprendre et de résister.
Dès le début des années 1960, la biologiste américaine Rachel Carson, qui a forgé le concept de « biocide », tirait déjà la sonnette d’alarme, avec la publication d’un ouvrage décisif : Printemps silencieux. Elle avait déjà compris la dangerosité de ces produits. Voici pourquoi.
Les auteurs livrent une critique radicale de la transition énergétique, plus particulièrement de l’électrification tous azimuts qu’elle recouvre. Et pour eux, plutôt que révolutionner nos manières de consommer et produire, le numérique installe le vecteur électrique comme hégémonique, étendant plus encore le macrosystème technique et ses emprises
Interview.- Essai singulier, Penser comme un iceberg, livre du philosophe écologue Olivier Remaud, nous invite à construire un monde dont l’homme ne serait pas l’épicentre. Parce que la vie est partout, au sein des glaciers, des arbres, des rivières… Échanges limpides avec Élisabeth Quin.
Melancholia : Cet essai exprime la désillusion d’un homme qui ne veut plus faire semblant de croire dans l’avenir de l’espèce humaine. Après des années de militantisme en faveur de l’écologie, le constat est amer : l’humanité ne s’en sortira pas.
De quoi avons-nous besoin pour vivre ensemble? De justice, assurément, de solidarité, nécessairement, de liberté, bien entendu. La solidarité renvoie aux liens affectifs et la reconnaissance sociale, la justice à l’équité et à l’universalité des principes, mais la liberté, ça réfère à quoi au juste? Comment en effet se représenter et définir la liberté? Est-ce une valeur éthique et politique, l’exercice individuel de la volonté, un principe transcendantal, une capacité de choix éclairés, une puissance d’agir, une autonomie personnelle, l’ignorance de nos déterminations, l’obéissance aux l
Nous vivons une vraie crise de la représentation et donc une vraie crise politique, et nous continuons à interpréter le monde selon des concepts dépassés, … Aujourd’hui, le cœur des savoirs n’est plus la séparabilité, mais à l’inverse, les liens, les interdépendances, les cohabitations. Les éminents auteurs , chacun dans leur domaine, éclairent magistralement cette transition à l’œuvre et émettent des propositions pour mieux la conforter ou l’émanciper. Cette Constitution dessine à la lumière des liens, un nouveau paysage de la pensée, et donc d’une certaine manière, un nouveau corps politique.
L’ouvrage qui rassemble entre autres Delphine Horvilleur, Pablo Servigne ou Etienne Klein, imagine une société basée non plus sur la séparation entre les individus et entre les concepts, mais sur une interaction généralisée. En voici les bonnes feuilles, de Vincianne Despret, Abdennour Bidar ,Loïc Blondiaux
Que dit la philosophie de notre manière de gérer épizooties et zoonoses ? Questions et réponses avec Virginie Maris, qui signait récemment « La Part sauvage du monde. Penser la nature dans l’anthropocène ». À rebours des conceptions fondées sur la cohabitation harmonieuse entre animaux sauvages et activités humaines, elle prône une approche plus inconfortable invitant à prendre au sérieux, quand il s’impose, le repli stratégique.
Antoine Chopot et Léna Balaud nous parlent de leur livre « Nous ne sommes pas seuls », dans lequel il est question de luttes, de balbuzards, de plantes envahissantes, de forestières et de forestiers attentifs, de micro-organismes redoutables, de gilets jaunes, d’amarantes et des multiples façons de faire alliance entre vivants pour résister aux forces mortifères du capitalisme.
Qu’est-ce qu’un individu si l’être que je suis est fait de tous les êtres qui me composent et des multiples influences qui me façonnent ?
Même si la logique du vivant est complexe, difficile à appréhender, et souvent indésirable, elle offre un fil conducteur qui permet de relier des éléments apparemment distincts. Sans être biologiste, même si nous peinons à le définir, nous pouvons constater que le vivant possède une logique intrinsèque. Chaque être vivant maintient un équilibre, un équilibre entre différentes forces, une « homéostasie ». Le vivant est complexe, et sa logique nous échappe… elle nous désintéresse....
Symbole d’une incertitude et d’une imprévisibilité que toute génération semble croire inédite et propre à son époque, cette œuvre semble proposer une lecture presque universelle de l’ère que nous traversons. Aujourd’hui, les vagues (justement) successives de l’épidémie s’enchaînent et nous laissent rarement un répit suffisant pour reconstruire. Le message de turbulence et de chaos que transmet cette Grande Vague fait écho à ce sentiment d’impuissance face à un phénomène naturel contre lequel on se sent bien impuissant.
Gamètes, cellules souches, ovocytes… On fabrique des objets vivants par millions comme l’on produit des objets inertes, de manière standardisée et industrielle. Le tout sans réelle prise de recul. C’est ce que décrit la sociologue Céline Lafontaine dans Bio-objets, les nouvelles frontières du vivant
Ce sont les êtres vivants qui ont progressivement créé l’environnement qui leur convient. Nous ne sommes pas tombés dans une nature opportunément favorable. Des générations d’êtres vivants ont concouru à la formation de l’atmosphère et de l’espace dans lequel nous évoluons. Cet espace est appelé Gaïa ou la « zone critique ». Il occupe environ deux kilomètres au-dessus de notre sol, et deux ou trois au-dessous.
Il n’a jamais eu froid aux yeux. Plus qu’un trait de caractère, une méthode qu’il revendique depuis 43 ans. Eperonnages, traques effrénées : les bateaux de son ONG Sea Shepherd forment une véritable flotte de guerre. La retraite, Paul Watson, 70 ans, y pensera quand les braconniers des mers prendront la leur. Pour ce végétarien militant, seule la radicalité pourra sauver l’humanité.
pourquoi continue-t-on de détruire la planète alors qu’on a bien conscience de foncer dans le mur ? La nature est ce dont on ne veut pas, elle n’a d’intérêt que mise à notre service : on la fait travailler comme un esclave, c’est-à-dire dans l’indifférence de ce qu’elle peut vivre et ressentir
Pour gérer une planète unique et fragile, il est nécessaire de se mettre d’accord à l’échelle mondiale sur des valeurs communes, au confluent des différentes traditions philosophiques et religieuses. Dans les années 1990, un réseau international, l’Alliance pour un monde responsable et solidaire, relève le défi. La responsabilité s’impose alors comme colonne vertébrale de l’éthique du XXIe siècle : corollaire de toute vie en communauté, elle est présente, sous des vocables divers, dans toutes les sociétés ; contrepartie du pouvoir, de la liberté et de l’interdépendance elle permet, à condition de subir une métamorphose, de répondre aux défis du monde actuel.
La multiplication des livres « éco-philosophiques » ou « éco-anthropologiques » est un révélateur des transformations de la vision occidentale de la nature et de notre crise écologique, le « notre » n’étant pas écrit par hasard. Nous avons choisi de partir de Baptiste Morizot et d’un de ses livres, Manières d’être vivant, publié en 2020 dans la collection « Mondes sauvages.
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Une RECENSION de Octave Larmagnac-Matheron. Écologie : table rase ou table ouverte ? Devons-nous revoir intégralement notre pensée sociale et politique pour faire face au dérèglement climatique ? Non, répond le philosophe Serge Audier dans son dernier livre, car l’idéal politique républicain offre de précieuses ressources pour incorporer les problématiques environnementales.
Cet ouvrage du philosophe allemand développe une pensée originale, riche et parfois provocatrice sur notre société. Le capitalisme y est vu comme menant à une transformation anthropologique profonde, mais infantilisante et destructrice, dont il convient de prendre conscience et de se libérer. Pour Anselm Jappe, les crises écologique, sociale et économique révèlent la nature auto-destructrice d’un système qui prétend abolir toute limite. Partant d’un mythe grec quelque peu oublié, il propose une critique renouvelée de nos économies boulimiques.
Les forêts vivent-elles ? Que ressentent les arbres ? Depuis une décennie, la préoccupation environnementale nourrit ces interrogations dans la presse et l’édition grand public. De leur côté, des anthropologues et des sociologues ont remis en cause la coupure entre nature et société héritée des Lumières. Certains considèrent les non-humains comme des « acteurs » à part entière. Où conduit cette approche ?
Isabelle Stengers considère, dans un entretien au « Monde », que la crise sanitaire a révélé l’incapacité du pouvoir politique et des « experts » à sortir de l’idéalisme de la croissance et à penser la réalité qui nous attend.
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Entendre cette clameur des vivants qui habitent avec nous la Terre est devenu une affaire de vie ou de mort. Tel est le sens des « propositions pour un retour sur Terre » : engager une politique qui viendrait se substituer à celle de la croissance et de la consommation infinies pour ouvrir la voie d'un habiter terrestre, viable et fraternel.
Anne Fremaux travaille depuis plus de dix ans sur la question écologique et observe que la situation, liée à une « hyperconsommation » incompatible avec le caractère fini des ressources et le temps long nécessaire à leur renouvellement naturel, ne fait que s’aggraver. Cette crise met en avant, bien sûr, le caractère absurde et finalement contreproductif de nos échanges mondialisés, que les écologistes dénoncent depuis bien longtemps
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Retour au vivant qui nous entoure et à l'émerveillement avec notre invité, Baptiste Morizot, écrivain et maître de conférence en philosophie à l'université d'Aix-Marseille. Il consacre ses travaux aux relations entre l'humain et le vivant et valorise particulièrement la pratique de terrain, à commencer par le pistage, notamment du loup. Il vient tout juste de publier "Manières d'être vivant" (Actes Sud, 2020), où il plaide pour une transformation de nos manières de vivre et d’habiter en commun pour réapprendre, comme société, à voir que le monde est peuplé d’entités prodigieuses, des oiseaux aux espèces végétales ou bactériennes.
Imaginez cette fable : une espèce fait sécession. Elle déclare que les dix millions d’autres espèces de la Terre, ses parentes, sont de la “nature”. À savoir : non pas des êtres mais des choses, non pas des acteurs mais le décor, des ressources à portée de main. Une espèce d’un côté, dix millions de l’autre, et pourtant une seule famille, un seul monde. Cette fiction est notre héritage. Sa violence a contribué aux bouleversements écologiques. C’est pourquoi nous avons une bataille culturelle à mener quant à l'importance à restituer au vivant. Ce livre entend y jeter ses forces.
Dans son dernier ouvrage, "Le marché contre l'humanité" (PUF), le philosophe Dominique Bourg plaide pour mettre fin à la souveraineté de la sphère économique, au profit des souverainetés politique et anthropologique. Il défend également une redéfinition de la notion de progrès. Son objectif est de sauver l'Humanité.
Alors que de nouvelles règles sont entrées en vigueur le 1er janvier 2019 pour renforcer la lutte contre la pollution lumineuse, rencontre avec Nicolas Bourgeois, directeur adjoint de l’Observatoire du pic du Midi, l'une des deux réserves internationales de ciel étoilé en France.
L’idée d’une amélioration infinie du bonheur humain grâce à la science, qui tenait lieu de religion laïque en Occident, a laissé la place à un pessimisme sombre. Il n’a jamais été plus palpable qu’en cette fin de 2018
Vincent Mignerot développe une “théorie écologique de l’esprit”, qui cherche à expliquer la singularité environnementale de l’humain. Il explique également pourquoi la transition énergétique, bien plus qu’un échec, serait une fable destructrice, tout comme l’ensemble des récits reposant sur le postulat qu’il est possible de “protéger l’environnement”. Parce qu’elles souhaitent se confronter au réel, dépasser la pensée magique, les mythes et les histoires que l’humanité se raconte, ses théories sont souvent troublantes et déstabilisantes.
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Pablo Servigne a écrit Comment tout peut s'effondrer. Il nous explique comment survivre au chaos qui se profile…
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Des ravages la data economy jusqu’au dernier rapport du GIEC, tous les signaux montrent que l’humanité s’est mise elle-même en grand danger. Aujourd’hui « l’Entretien Libre » reçoit le philosophe Bernard Stiegler, fondateur du groupe Ars Industrialis, et directeur de l’Institut de recherche et d’innovation (IRI) du centre Georges-Pompidou. Auteur d’une œuvre profondément originale, il s’intéresse notamment aux mutations sociales, politiques et psychologiques provoquées par la « révolution numérique ». On publie aujourd’hui deux livres de lui, « Qu’appelle-t-on panser ? » (LLL), et « La technique et le temps » (Fayard), réédition augmentée de sa thèse.
À partir de 1992, la Thaïlande a commencé à offrir une assistance technique aux pays étrangers et l'a étendue pour inclure la coopération trilatérale avec un partenariat de développement de pays tiers. Lorsque la Thaïlande présidait le Groupe des 77 en 2016, elle proposa la philosophie de l'économie de la suffisance (SEP - Sufficiency Economy Philosophy) comme une alternative pour atteindre les objectifs de développement durable, avec la conviction que la valeur de la SEP est universelle et applicable en tout lieu.
Une fin de non-recevoir : c'est ce que la pensée écologique a toujours semblé opposer aux temps modernes. Et ce qui lui a valu, sans doute, d'être reléguée durant des décennies dans les marges militantes de la société. Mais aujourd'hui que les alertes rouges environnementales la rendent incontournable, la question resurgit : l'écologie est-elle vraiment l'utopie antilibérale que dénoncent certains, ou le sésame vers un nouveau monde, amendé de ses folies démiurgiques ?
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Le 26 octobre 2017 j’ai eu le plaisir de participer, avec Laurent Testot, auteur du passionnant ouvrage Cataclysmes, à l’émission La Méthode Scientifique, sur France Culture. L’intitulé de l’émission était : « Existe-t-il une science du pire ? ». Le journaliste Nicolas Martin souhaitait questionner la pertinence de la création d’une nouvelle discipline dédiée à l’étude du risque d’effondrement de la civilisation thermo-industrielle.
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Mettant à l’avant plan l’harmonie face à la compétition, il s’oppose à une vision capitaliste où un individu est considéré avant tout comme guidé par la rationalité individuelle, et où la recherche égoïste de son bien-être est supposée bénéficier in fine à la collectivité. Au contraire, le Buen Vivir présente l’individu comme membre d’une communauté et agissant en prenant en compte son impact sur celle-ci
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Tout se passe en effet comme si une partie importante des classes dirigeantes était arrivée à la conclusion qu'il n'y aurait plus assez de place sur terre pour elles et pour le reste de ses habitants. C'est ce qui expliquerait l'explosion des inégalités, l'étendue des dérégulations, la critique de la mondialisation, et, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l'État national.
Bruno Latour est professeur émérite à Sciences Po, associé au médialab et au programme SPEAP
L’essence de la crise écologique de notre époque, c’est que cette société est en train de défaire littéralement l’œuvre de l’évolution du vivant. Il est banal de dire que l’humanité n’est que l’un des fils du tissu de la matière vivante. Il est sans doute plus important de souligner aujourd’hui, à ce stade avancé où nous en sommes, combien l’humanité est liée à la complexité et à la diversité de la vie, combien le bien-être et la survie de l’espèce dépendent d’une très longue évolution de l’organique en des formes toujours plus complexes et plus interdépendantes.
Conférence de Vincent de Gaulejac dans le cadre des "Assises du social" organisées par le Centre d'Études de la Formation Continue (CEFOC). Vincent de Gaulejac est professeur de sociologie à l'université de Paris VII et également consultant auprès d'entreprises privées et publiques. Il est directeur du Laboratoire de Changement Social, groupe de travail et de recherche de l'Université Paris VII réunissant de nombreux professeurs en sciences humaines, sociologues et consultants en organisation.
Peut-on comparer les dirigeants actuels des pays détenteurs de l’arme atomique à Hitler ou Himmler ? Günther Anders lui en tout cas n’hésite pas. Ce philosophe, un des « pères spirituels » des écologistes allemands, juif qui a fui l’Allemagne en 1930, va même plus loin. Il parle des morts du nazisme comme d’une « répétition générale de ce qui nous attend ». « Les Hitler d’aujourd’hui sont incomparablement plus dangereux qu’Hitler lui-même du fait que les armes qu’il ne faudrait plus qualifier d’armes leur sont tombées entre les mains. »
Quelle est notre responsabilité à l’égard des générations futures ? Peut-on tirer de la religion ou de la morale classique un enseignement utile pour l’avenir ? Comment ne pas abandonner la nature à la technique ? Ces questions, ce sont celles que se pose Hans Jonas, philosophe allemand exilé, pionnier de la pensée écologique...
La violence, oui ou non, sans le point d’interrogation attendu, a paru en 1986 en Allemagne, dans un contexte de révolte antinucléaire, après l’explosion de la bombe civile de Tchernobyl. Les mobilisations massives qui en sont le prétexte et l’objet ne concernent alors pas seulement l’industrie nucléaire mais aussi les multiples exactions des firmes de la chimie ou du béton. Le point de départ en est l’entretien de Manfred Bissinger avec Günther Anders paru dans la revue Natur en 1986. Le livre intègre toutes sortes d’objections et de contributions adressées à Günther Anders lors de la parution d’un premier article. Il est également constitué d’entretiens, réels ou fictifs, dans lesquels on découvre un Anders politique, non seulement un critique radical de l’État mais aussi un auteur capable de provoquer une société entière pour l’inviter à réagir.