GIEC – les COP’s

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Christian de Perthuis

décembre 2024

Dans son rapport de l’an passé, l’AIE évoquait un « point de retournement historique » avec le pic charbonnier en vue. Changement de ton, dans le rapport 2024. La consommation mondiale devrait progresser de 1% en 2024 (2,4% en 2023). Pour les trois prochaines années, il n’est plus question que d’un plateau (légèrement ascendant en réalité).De la lecture du rapport, j’ai retenu quatre points principaux.

novembre 2024

À la COP28 de Dubaï, le premier bilan global de l’accord de Paris a fait le constat que la pleine application des NDC permettrait dans le meilleur des cas de réduire d’environ 10% les émissions mondiales de gaz à effet de serre entre 2019 et 2030 (zone rouge sur le graphique).
À quelques jours du début de la COP29, la victoire électorale de Donald Trump n'augure rien de bon pour le futur des politiques et du financement de la lutte contre le changement climatique.

octobre 2024

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) publie ce jour son édition 2024 des « perspectives technologiques ». Le premier constat est à nouveau celui de l’accélération de la diffusion des énergies de flux – le solaire et l’éolien à titre principal – via deux canaux principaux : la production d’électricité et l’électrification des usages amorcée dans le secteur des transports et, à un moindre degré, de l’industrie.
L’hydrogène, déjà vanté par Jules Verne en 1875, ne pourra être vraiment « vert » que s’il est produit à partir de renouvelables. Le premier enjeu de la révolution de l’hydrogène consiste donc à basculer vers une production non carbonée, et ceci à l’échelle industrielle.De Jules Verne à Jérémy Rifkin, nombreux ont été les visionnaires promettant une révolution de l’hydrogène. Écoutons l’ingénieur Cyrus Smith, personnage principal de L’Île mystérieuse (1875) :

septembre 2024

Lors de la passation de pouvoir à Matignon, Michel Barnier a promis de dire la vérité aux Français sur la « dette financière et la dette écologique ».

juillet 2024

Dans son édition du 22 juin, The Economist consacre une série d’articles à la montée en régime de l’énergie solaire. L’occasion de revenir sur le rôle crucial de cette énergie amenée à devenir, d’ici quelques décennies, la première source d’énergie primaire utilisée dans le monde (actuellement 1%, avec un peu plus de 5% de l’électricité mondiale produite).

juin 2024

Le mot « climat » n’apparaît ni dans les 22 propositions de Marine Le Pen pour l'élection présidentielle de 2022, ni dans le programme de Jordan Bardella pour les législatives.En revanche, le terme « Empreinte carbone » a été introduit dans celui de Jordan Bardella Dans le débat public, il est abondamment utilisé par les candidats du RN pour rejeter toute contrainte, réglementaire ou budgétaire, introduite au nom de l’action climatique, et justifier une « écologie du bon sens » basée sur la systématisation de la préférence nationale.
Le 9 juin dernier, les élections européennes ont vu l’extrême droite atteindre un score historique et l’effritement des groupes centristes et écologistes. En ligne de mire, un prochain Parlement européen qui sera moins pro-climat, ce qui crée un double risque de détricotage du « Pacte vert » adopté lors de la précédente mandature et de non atteinte des objectifs climatiques de 2030.
L’enjeu des élections législatives anticipées est non seulement démocratique, mais aussi climatique. La montée en puissance d’un bloc anti-climat fait poindre le risque d’une sortie de route.
Pour être dans la cible d’une stabilisation du réchauffement à 1,5°C, il faut amorcer très rapidement le désinvestissement des énergies fossiles. Que nous dit l’étude annuelle de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la question ? Côté pile, les investissements bas carbone maintiennent le rythme en 2023 et 2024. C’est la bonne nouvelle. Côté face, le redressement des investissements dans les énergies fossiles, amorcé en 2022, s’est poursuivi en 2023 et 2024. Les compagnies pétrogazières réinvestissent encore la majorité de leurs rentes dans le pétrole et le gaz.
Sur le montant de nos impôts, le calcul de nos retraites, l’organisation de notre système éducatif ou de santé, l’Europe n’est pas décisionnaire. En matière de climat, cependant, elle pèse lourd.

novembre 2023

Du sommet de la Terre de Rio en 1992 à la COP28, qui s'ouvre ce jeudi 30 novembre à Dubaï, un retour historique permet de mieux saisir les enjeux de la négociation climatique.
Chaque année, la COP (ou Conférence des Parties) sur le climat réunit pendant deux semaines des délégués venus du monde entier. Pour les représentants des États, c’est l’occasion de négocier les accords climatiques, comme le protocole de Kyoto (1997) ou l’accord de Paris (2015). De multiples évènements parallèles réunissent experts, représentants de la société civile et acteurs du monde économique. À l’extérieur de l’enceinte officielle, les militants battent le pavé, avec leurs pancartes dénonçant l’inertie des dirigeants face à l’urgence climatique.
À l’occasion la COP28, The Conversation France publie un extrait du livre de Christian de Perthuis, « Carbone fossile, carbone vivant » (Gallimard) consacré aux stratégies de sortie de la rente fossile.
D’après la FAO, la planète comptait 4 milliards de poulets en 1961 et 26 milliards en 2021. Pour plus de détails sur l’évolution des animaux d’élevage, voir le chapitre IV de « Carbone fossile, carbone vivant » (P.157 et suivantes). Je n’avais pas imaginé l’ampleur des transformations génétiques induites par la montée en régime des élevages industriels, à ce point d’en faire l’un des marqueurs du passage à l’ère géologique de l’anthropocène. C’est ce que décrit avec beaucoup de talent l’excellent article paru dans The Conversation. Voir ses auteurs et leurs affiliations académiques en bas de page.

octobre 2023

En matière d’action climatique, les signes de rétropédalage se multiplient. L’hebdomadaire The Economist évoque un « anti-climate backlash »(1). L’expression est lourde de sens. Depuis la parution du livre de Susan Faludi Backlash, le terme désigne tout retour en arrière en matière de conquête de nouveaux droits. La transition bas carbone est-elle menacée par cette multiplication des rétropédalages. Et surtout, comment y faire face ? Comme si le doute s’installait

septembre 2023

Du fait de ses impacts croissants sur les sociétés, le réchauffement climatique s’est imposé au cœur du débat public. Si la majorité des citoyens n’a pas lu les rapports(1) du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les vagues de chaleur, l’intensification des tempêtes, la multiplication des évènements extrêmes se chargent de leur rappeler l’ampleur des dérèglements climatiques et l’urgence de l’action.
Pour viser la neutralité climatique, il faut simultanément sortir des énergies fossiles et investir dans la biodiversité pour protéger les puits de carbone et réduire les émissions agricoles.
Malgré sa documentation par la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), l’équivalent du GIEC pour la biodiversité, les risques induits par l’érosion de la biodiversité restent de leur côté moins bien perçus. Leurs liens avec les changements climatiques sont sous-estimés, comme si climat et biodiversité pouvaient faire l’objet de traitements séparés. Cette vision dichotomique est trompeuse. On ne peut agir efficacement face au réchauffement climatique sans s’occuper de biodiversité, et vice-versa.

juin 2023

Pour atteindre les objectifs fixés par l’Union européenne, la France doit notamment tripler ses efforts en matière de réductions des émissions de CO₂ d’ici 2030.

mars 2023

La synthèse du 6e rapport du GIEC est parue hier, avec pratiquement 4 mois de retard sur le calendrier initialement prévu. Un retard d’autant plus regrettable que l’urgence climatique transparaît pratiquement à toutes les pages du fameux Résumé pour décideurs(1).

février 2023

La remontée du prix du quota de CO₂ en Europe a des effets sensibles sur un marché de l’énergie chamboulé par le conflit russo-ukrainien.

janvier 2023

Dans la lutte contre le réchauffement climatique, la réduction des rejets de CO2 dans l’atmosphère est primordiale. Mais avons-nous porté une attention suffisante aux émissions de méthane ?

novembre 2022

Au terme d’âpres négociations, les pays réunis à la conférence climat de Charm el-Cheikh (6-18 novembre 2022) sont parvenus à un accord sur la question des financements climatiques, via la création d’un fonds « pour pertes et dommages ». Dans sa décision finale(1), la COP27 ouvre ainsi la perspective d’un élargissement des transferts financiers des pays riches vers les pays moins avancés. En l’absence de tels transferts, il n’y a pas de chemin praticable vers les « 1,5 °C », la cible ultime introduite par l’Accord de Paris.
Dans sa décision finale, la COP27 ouvre la perspective d'un élargissement des transferts financiers des pays riches vers les pays les moins développés économiquement. Une réelle avancée.
Les climats de demain se décident aujourd’hui. Et ceux nous que connaîtrons après 2050 dépendront de nos émissions des deux prochaines décennies. C’est l’un des enseignements majeurs du sixième rapport d’évaluation(1) publié par le Groupement intergouvernemental des experts sur le climat (GIEC) à partir de 2021.
TRIBUNE. L’économiste Christian de Perthuis dresse un état des lieux avant la 27e conférence des Nations unies sur le climat, qui démarre à Charm el-Cheikh le 6 novembre.

juin 2022

Le concept de « planification écologique », pivot du programme de Jean-Luc Mélenchon, a été repris par Emmanuel Macron au cours de l’entre-deux-tours pour son second quinquennat.
La France n’est pas en ordre de marche pour atteindre ses objectifs climatiques d’ici 2030 alors qu’un développement massif des actions d’adaptation face aux impacts du réchauffement s’impose.

janvier 2022

Le nucléaire fait partie des sujets clivants, trop souvent traités sous forme d’opposition binaire entre pros et antis. Nucléaire : On/Off ? titre par exemple l’ouvrage de François Lévêque. L’auteur y livre une analyse économique incontournable sur le risque et les coûts induits de la sûreté nucléaire. Il y souligne l’importance des représentations subjectives. Le nucléaire, on aime ou on n’aime pas !

novembre 2021

Le SDES (service des données et études statistiques) du Ministère de la Transition écologique(1) a révisé en octobre 2021 le calcul de l’ensemble de la série historique de l’empreinte climat des Français. Ce correctif statistique rapproche les estimations nationales de celles fournies par l’OCDE et le Global Carbon Project pour le seul CO2.
Mais le succès d’une COP ne se mesure ni au nombre de ses participants, ni à celui des déclarations produites. Il se juge à sa capacité d’accélérer l’action climatique sur le terrain. En la matière, que peut-on retenir de cette 26e édition ? Un accroissement timoré des objectifs de réduction d’émissions

octobre 2021

Si la récente flambée des prix énergétiques s’est imposée dans le débat public, la hausse des prix des matières agricoles est, elle, passée presque inaperçue. Elle est pourtant bien là et annonce de graves turbulences.

septembre 2021

A travers l'analyse du rapport des décideurs émis par le Giec en août 2021, Christian de Perthuis alerte sur la nette tendance à la hausse du réchauffement et sur l’urgence de l’action climatique pour endiguer les conséquences probables qui se profilent.
Le sixième rapport d’évaluation du GIEC, programmé pour septembre 2022, fera la synthèse des rapports des trois groupes de travail (WG pour « Working Group »). Le premier (WG1), rendu public le 9 août, se penche sur les bases scientifiques. Il sera suivi du WG2 consacré à l’adaptation face aux impacts du réchauffement, puis du WG3 traitant des politiques d’atténuation du réchauffement.

août 2021

Les émissions de CO2 sont la cause principale du réchauffement global. Pour bien cerner leurs impacts climatiques, il convient d’analyser leurs interactions avec les autres rejets humains dans l’atmosphère. Le rapport du WG1 (« Working group 1 ») du GIEC apporte une information précieuse en la matière.

juillet 2021

Si le prix du carbone s’appliquait à l’ensemble des pays, sans frontières, les règles du jeu seraient identiques pour tous. À l’inverse, un prix du carbone appliqué à une seule zone peut impacter les échanges commerciaux. Il risquerait d’inciter les entreprises à délocaliser les émissions vers les régions sans tarification carbone plutôt qu’à les réduire. C’est le risque dit de « fuites de carbone », qui soulève la question du lien entre la politique climatique de l’Union européenne (UE) et sa politique commerciale.
Sur le marché carbone, la fixation du plafond est la décision la plus cruciale : elle conditionne le degré de contrainte qui pèse sur les acteurs, et, partant, la plus ou moins grande rareté qui fera monter ou baisser le prix. Pour mieux comprendre son fonctionnement, il convient d’examiner comment a été prise cette décision depuis son lancement.

juin 2021

Le dernier maximum glaciaire apparaît il y a 20 000 ans. La température moyenne est alors d’environ 5°C à 6°C inférieure à celle d’aujourd’hui. On peut franchir à sec l’espace séparant les actuelles îles britanniques du continent européen et les glaciers continentaux atteignent l’emplacement actuel de Lyon.