Jean Jouzel

OA - Liste

« L’urgence est là, nous regardons ailleurs »

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climatique

2025

Le Bilan prévisionnel publié le 9 décembre par RTE montre que la France connaîtra dans les prochaines années un excédent de production électrique. Contrairement à ce qui a pu être affirmé, ce surplus n’a rien de nouveau et doit être considéré non comme une fatalité mais comme une opportunité. Il peut en effet nous permettre d’accélérer la décarbonation de l’économie – industrie, chauffage, transports – grâce à l’électrification des usages, tout en maintenant des prix bas, une balance commerciale électrique excédentaire et en rendant possible une réindustrialisation décarbonée. Le risque principal n’est donc pas tant l’excédent électrique que le rythme trop lent d’électrification des usages.
Le projet de suppression du Centre national de recherche atmosphérique, pilier discret mais vital des prévisions météorologiques américaines, suscite l’effroi des scientifiques. Et radicalise la croisade antiscience de Washington.
Nous vivons avec l’espoir qu’une fois les émissions de gaz à effet de serre stoppées, la planète commencera progressivement à se refroidir. Un espoir logique, réconfortant même, qui guide aujourd’hui l’ensemble des politiques climatiques mondiales. Pourtant, des climatologues allemands viennent de publier une étude dans AGU Advances qui ébranle cette certitude rassurante. Leur prédiction est glaçante : l’océan Austral, qui absorbe consciencieusement notre chaleur depuis un siècle, va nous la restituer d’un seul coup, provoquant un nouveau réchauffement climatique durant plus d’un siècle. Et ce, même si l’humanité parvenait à atteindre des émissions nettes négatives.
Pour convaincre les électeurs de droite et du centre d’agir pour protéger la planète, élus et ONG essaient d’adapter le message.
Renouvelables en hausse, cadre juridique mondial contre le réchauffement climatique, tigres et tortues en meilleure forme… une poignée de lueurs d’espoir subsistent dans cette année noire pour le climat. «Libération» en a sélectionné cinq.
Des milliers de glaciers disparaîtront chaque année au cours des prochaines décennies et seule une fraction pourrait survivre à la fin du siècle à moins que le réchauffement climatique ne soit freiné, affirme une étude publiée cette semaine.
En 2019, la Suisse organisait des funérailles pour le glacier Pizol dans les Alpes. Une cérémonie symbolique pour un bloc de glace vieux de plusieurs millénaires, réduit à néant par le réchauffement climatique. Ce qui semblait être un événement isolé pourrait bientôt devenir une routine macabre. Selon une étude publiée ce mois-ci dans Nature Climate Change, le monde s’apprête en effet à franchir un seuil critique : le « pic d’extinction des glaciers », un moment où des milliers de géants de glace s’effaceront chaque année de la surface de la planète. Et ce pic n’est pas dans un siècle lointain — il arrivera dans moins de deux décennies.
À cause du changement climatique, la disparition des glaciers est vouée à s’accélérer. Elle pourrait atteindre son pic entre 2041 et 2055. D’ici au milieu du siècle, 2 000 à 4 000 d’entre eux devraient disparaître chaque année, en fonction de nos émissions de gaz à effet de serre, selon une étude publiée le 15 décembre dans la revue scientifique Nature Climate Change.
Réchauffement global d’ici la fin du siècle, niveau des émissions de gaz à effet de serre, croissance des renouvelables dans le monde, fonctionnement des puits de carbone… Dix ans après la COP21, suivez l’évolution des courbes.
Le 12 décembre 2015, la signature de l’Accord de Paris offrait une lueur d’espoir dans la lutte contre la crise climatique. Dix ans plus tard, les signaux sont au rouge et cette boussole semble plus fragile que jamais.