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Pétition, saisines du Conseil consitutionnel, niches parlementaires, tribunes... La pression s'accentue autour de la loi Duplomb, qui vise la réautorisation d'un néonicotinoïde. Le mouvement pourrait même aller jusqu'à un boycott des produits. Explications.
Plus d'un million de citoyens en dix jours. La pétition contre la loi Duplomb, qui autorise le retour d’un néonicotinoïde controversé, bat tous les records. En plein backlash écologique, ce sursaut citoyen pourrait contraindre l’Assemblée nationale à rouvrir le dossier à la rentrée.
La loi Duplomb qui prévoit la réintroduction d'un néonicotinoïde interdit en France, l'acétamipride, a été définitivement adoptée mardi 8 juin, après son examen à l'Assemblée nationale. Des victimes de cancer et des médecins étaient présents dans l'hémicycle pour appeler à rejeter le texte.
Depuis quelques mois, tous les regards se tournent vers eux : les métabolites sont accusés de polluer l’eau des Français. Mais les données manquent, car une majorité d'entre eux ne font l’objet d’aucune mesure de surveillance.
Face à la colère des agriculteurs, le gouvernement a annoncé une nouvelle salve de mesures parmi lesquelles la suspension du plan Ecophyto sur la réduction des pesticides. Côté européen, la Commission promet quant à elle de revenir sur l’obligation de mise en jachère. Deux revendications fortes du syndicat majoritaire, la FNSEA, qui appelle désormais à lever les blocages.
C'était le premier procès sur la biodiversité. Il se conclut sur la condamnation de l'État, pour ne pas avoir respecté ses obligations de réduction de pesticides, causant un préjudice écologique. Le Tribunal administratif de Paris donne un an au gouvernement pour réparer ce préjudice et prévenir l’aggravation des dommages.
La consommation de pesticides a explosé depuis les années 90, et seulement quatre grands groupes - Syngenta, Bayer, Corteva et BASF - se partagent 70 % du marché. C'est le constat alarmant que dresse l'Atlas des pesticides.
Deux ONG ont fait le compte des exportations de produits phytosanitaires à partir de la France. Selon Public Eye et Unearthed, les industriels français continuent d’exporter des substances dangereuses interdites par l’Europe, malgré l’entrée en vigueur en début d’année de la loi Egalim. Ils profitent des failles de la loi pour continuer d’écouler les pesticides hors d’Europe. La loi a néanmoins permis de réduire fortement les quantités exportées.
Alors que l'Ukraine exportait massivement des céréales en Afrique, la guerre rebat les cartes et menace la sécurité alimentaire de dizaines de pays. L'Europe, qui veut assumer son "rôle nourricier", a décidé de retarder des mesures phares de son Pacte vert visant à réduire les pesticides afin de "produire plus". Une stratégie très critiquée. Plusieurs voix s'élèvent pour demander plutôt une régulation des prix du blé et surtout une meilleure répartition de la production agricole. "Il y a plus qu'assez de nourriture pour alimenter le monde", affirment 450 scientifiques.
C’est une situation peu connue du grand public et pour le moins inquiétante. Selon une enquête publiée ce 10 septembre par Greenpeace UK et Public Eye, en 2018, les pays membres de l’Union européenne ont exporté plus de 80 000 tonnes de pesticides contenant pourtant des substances interdites dans la zone euro en raison de risques environnementaux ou sanitaires.



