Jean Jouzel

OA - Liste

« L’urgence est là, nous regardons ailleurs »

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Bon Pote

2025

Trois déboulonnages. Des menaces répétées. Morgan Large et Inès Léraud, journalistes d'investigation en Bretagne, paient cher leurs enquêtes
Chaque année, au mois de décembre, notre économie se turbocharge comme un Mario sous champignon. C’est un moment de frénésie acheteuse, une orgie matérialo-énergivore où l’on se chasse-croise pour s’offrir des trucs autour d’un arbre coupé et d’un buffet d’animaux morts.
L’impunité doit cesser : agresser un défenseur de l’environnement ne doit plus rester sans conséquence. C’est l’urgence qui se dégage de nos travaux publiés ce lundi 15 décembre. Michel Forst, rapporteur spécial de l’ONU sur les défenseurs de l’environnement, s’insurge à la lecture de notre enquête : « Cette enquête de Bon Pote doit être un électrochoc. L’impunité crée un climat de terreur qui dissuade la participation citoyenne et érode l’espace civique. La démocratie ne peut survivre quand ceux qui tirent la sonnette d’alarme sont systématiquement réduits au silence. ».
En France, agresser un défenseur de l’environnement est sans conséquence. Bon Pote a interrogé plusieurs dizaines d’associations et défenseurs et défenseuses de l’environnement pour mesurer l’ampleur des agressions et menaces qu’ils et elles subissent. Le constat est glaçant : notre enquête a identifié 200 agressions et violences graves au cours de la dernière décennie et seules 5% ont abouti à des condamnations, le plus souvent minimes et avec sursis
Vous le savez sûrement si vous tombez sur cet article : l’écologie ne représente que 5% du temps d’antenne des médias dits mainstream, est mal traitée et la désinformation gagne du terrain. Vous le savez, mais sauriez-vous dire pourquoi ? Les réponses sont à chercher dans les dynamiques actuelles des médias et leur reconfiguration, mais également dans la manière d’exercer le métier de journaliste. Tentative d’éclaircissement d’une des sources majeures de l’inaction climatique.
10 ans après l’Accord de Paris, la COP30 se déroulant à Belém au Brésil était particulièrement attendue. Lula avait annoncé une grande COP, “la COP de la vérité”, des avancées concrètes, tant sur la sortie des énergies fossiles que sur la déforestation. Sans grande surprise, c’est au mieux un coup d’épée dans l’eau sur ces deux sujets, et très, trop peu d’avancées concrètes pour les autres sujets qui ont alimenté les débats, dont la finance internationale, l’adaptation, les NDC, la lutte contre la désinformation climatique, etc.
Les 644 députés qui ont voté ce jeudi dans l’hémicycle bruxellois ont finalement adopté le paquet législatif Omnibus 1 qui avait été rejeté à quelques voix près le 22 octobre dernier. Ainsi, 70 à 80% des entreprises européennes ne seront plus concernées par des lois qui permettaient, entre autres, de les tenir responsables de leurs impacts climatiques et sociaux. Lois qui, d’ailleurs, ont été elles aussi vidées de leur substance. 400 amendements ont été apportés au texte initial, ils ont été votés en un peu moins d’une heure.
Bon Pote lance donc la Graphothèque, une base de données visuelles pour mieux appréhender les enjeux écologiques. L'objectif est simple
C’est sans doute l’une des études les plus importantes de l’année. Après « A good life for all within planetary boundaries » (2018), la première tentative de quantification du donut de Kate Raworth, et sa mise à jour en 2022 dans « The social shortfall and ecological overshoot of nations », deux chercheurs viennent de publier la suite. Intitulée « Doughnut of social and planetary boundaries monitors a world out of balance » (2025), l’étude est sortie le mercredi 2 octobre dans la prestigieux revue Nature.