Jean Jouzel

OA - Liste

« L’urgence est là, nous regardons ailleurs »

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2024

La lutte contre les méga-bassines menée depuis plus de trois ans dans le Marais Poitevin draine en elle-même de grandes questions philosophiques. Un modèle industriel d’agriculture à rebours de toutes les préconisations écologiques peut-il être soutenu et encouragé par les instances politiques sensées représenter l’intérêt collectif ? Quels moyens peut-on légitimement se donner pour empêcher un désastre à venir ou une aberration en cours ? Le chantage aux ressources est-il substantiellement et moralement différent d’un chantage au désarmement ?
La journaliste Greta Kaczynski nous livre le compte-rendu de son excursion estivale au Royaume-Uni : on y découvre ce que devient Earth First !, comment a été fondé Extinction Rebellion, ce que c’est d’être un écolo anglais en 2024 en termes de répression, et de manière plus générale à quoi ressemble le champ de l’écologie politique britannique.
Chimère humain-porc, clonage humain, souche militarisée, virus à gain de fonction, vaccin codant, ciseaux moléculaires, etc. Il est temps de s’attaquer franchement à tous les petits monstres de la biologie moderne et de comprendre en quoi cette discipline est un des fronts de conquête les plus prometteurs du technocapitalisme sur les humains et la nature.
Dans la nuit du 25 au 26 juillet, quatre actes de sabotages [1] [1] dont un a priori... visant les infrastructures de la SNCF viennent de paralyser le réseau TGV français. Si nous ne connaissons pour l’instant rien des motivations des auteurs, c’est à tout le moins un gigantesque camouflet pour les services de renseignement français et une excellente occasion de republier cet entretien de Greta Kaczynski avec Anaël Chataignier autrice de Ecosabotage. De la théorie à l’action. Elles reviennent sur l’histoire du sabotage, son influence sur le cours de certains mouvements politiques, et sa fécondité dans le cadre des luttes écolos.
Alors que la justice suit son cours (main dans la main avec la sous-direction antiterroriste) dans l’enquête sur le désarmement de l’usine Lafarge de Bouc-Bel-Air , le tribunal de Nanterre s’est laissé aller à un drôle de Spin-Off : condamner à 45 000 euros d’amendes 5 militants ayant refusé de se soumettre à un prélèvement de signalétique, soit 37,5 fois ce qu’avait requis le parquet.
Comment agir à la hauteur du désastre écologique ? Où trouver les forces pour tirer le frein d’arrêt d’une civilisation qui œuvre à sa propre destruction ? Comment se donner les moyens d’une bifurcation hors du monde de l’économie ? Certains s’accrochent à capitaliser les petits gestes ou essaient de croire à une transition écologique gouvernementale, d’autres s’enterrent dans le cynisme ou s’abandonnent à la désolation. Depuis trois ans, les Soulèvements de la terre proposent une autre hypothèse : s’organiser pour déployer un mouvement d’action directe de masse, trouver les complicités et forger les alliances qui permettent de penser et d’agir.
« Un accident majeur, en comparaison duquel Tchernobyl et Fukushima pouvaient n’être que des jeux d’enfants, tant en termes d’ampleur que de conséquences », ce sont les mots d’Oleg Dudar, ingénieur en chef de la centrale de Zaporijia, où il y a travaillé comme responsable de la division opérationnelle avec plus de 650 personnes jusqu’en septembre 2022. C’est grâce à leurs actions courageuses que l’Ukraine et le monde ont réussi à éviter à plusieurs reprises – lors des bombardements de l’armée russe et plus tard sous son occupation – un accident radionucléaire hors norme.
Au lendemain des sabotages de la centrale de Fessenheim et de celle de Framatone en 1975, la revue Ecologie publie dans son deuxième numéro une enquête consacrée à « l’éco-sabotage ». Rassemblant les communiqués de revendication et les réactions de divers collectifs anti-nucléaires de l’époque, on retrouve à travers ces textes les débats internes au milieu contestataire, comme le traitement médiatique de ces actions qui résonnent aujourd’hui avec une éclatante actualité. [1]
Les récentes classifications du nucléaire comme énergie verte ou alternative préfigurant ladite « transition écologique » [1] par les instances européennes ou la conférence de Dubaï, nécessitent que l’on y revienne sérieusement… Le gigantesque plan de relance français également. D’autre part, la guerre entre un état qui possède l’arme nucléaire et un autre qui a six centrales sur son sol réactualise toutes les formes de désastres inhérentes à son existence depuis 1945. C’est l’objet du texte suivant en dix-huit thèses, que de revenir sur l’essence du nucléaire afin d’en proposer une théorie critique.
Alors que les agriculteurs bloquent les principales autoroutes de la capitale, que des actions locales se multiplient et que le gouvernement joue la montre en égrainant quelques mesures pour contenir la colère, nous nous sommes entretenus avec Morgan Ody, maraîchère du Morbihan et membre de la Confédération Paysanne.