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La politique menée par Pékin pour répondre à sa demande intérieure en matière de blé, de riz ou de maïs contribue fortement à la hausse des prix sur les marchés internationaux.
L’accord signé en juillet entre Kyiv et Moscou a permis à plusieurs cargos de quitter les ports de la mer Noire. Mais le rythme est trop faible pour vider les silos ukrainiens et les denrées ne vont pas vers les pays les plus menacés par les pénuries, qui seront au menu des discussions entre l’ONU, la Turquie et l’Ukraine.
L'Ukraine et la Russie ont signé vendredi à Istanbul, cinq mois après le début de la guerre, un accord permettant d'exporter les céréales ukrainiennes bloquées dans les ports de la mer Noire.
La Russie contrôle 22% des terres agricoles ukrainiennes et la guerre menace les moissons prévues cet été, ce qui pourrait encore aggraver la crise alimentaire mondiale, estiment des chercheurs de la Nasa.
Alors qu’avant le début de la guerre en Ukraine il y avait 150 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë, elles sont aujourd’hui 280 millions, explique Olivier De Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur l’extrême pauvreté, interrogé sur La Première. A cela s’ajoutent, dans une série de pays, "des conflits, des ruptures climatiques, une dette qui les empêche d’acheter des produits alimentaires à des prix exorbitants qui résultent de l’affolement des marchés. Dans ces pays (comme l’Ethiopie, le Sud-Soudan, le Nigéria, le Yémen, l’Afghanistan, la Somalie), le risque de famine se précise d’heure en heure. Malheureusement la communauté internationale n’a pas les moyens de réagir et il y a tout lieu de s’inquiéter pour la vingtaine de pays que la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) et le Programme alimentaire (PAM) ont identifiés".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky alerte sur les risques de pénuries alimentaires provoqués par le blocage des ports ukrainiens. Selon lui, ce dernier pourrait avoir des conséquences gravissimes et provoquer une “terrible crise alimentaire”.
La Russie redirige les exportations entravées par les sanctions afin de remplir ses propres stocks, a indiqué lundi le président de l'Union russe des céréales.
Les sanctions contre la Russie, le changement climatique et les restrictions sur les exportations engendrent une forte pénurie des engrais qui met les agriculteurs du monde entier en difficulté, et qui pourrait bien engendrer une grave crise alimentaire.
Moscou se défend de bloquer délibérément les exportations de blé ukrainien et assure que les pays les plus dépendants des importations de céréales, qui sont ses “amis”, ne manqueront de rien.
Selon les derniers chiffres de l’ONU, 276 millions de personnes dans le monde sont confrontées à une insécurité alimentaire grave. Un chiffre qui a doublé en seulement deux ans, soit depuis le début de la pandémie de Covid-19. Mais, aujourd’hui, avec l’impact du conflit en Ukraine, il est très probable que l’insécurité alimentaire grave touche un nombre encore plus important de personnes.
Ukraine : une série d'attaques contre les infrastructures agricoles menacent la sécurité alimentaire
- Pariesa YoungDes vidéos partagées sur les réseaux sociaux et des témoignages attestent d'une nouvelle tactique des forces armées russes en Ukraine : bombarder et piller des engins agricoles, des fermes et les réserves de céréales du "grenier de l'Europe". Selon un expert de sécurité alimentaire, il s’agit de "tentatives délibérées de la part de la Russie de réduire la production agricole ukrainienne".
Le secrétaire général de l'ONU a déclaré mercredi qu'il cherchait à faire revenir sur les marchés mondiaux les productions agricoles ukrainienne et russe, pour aider à mettre fin à la crise subie par les pays émergents depuis l'offensive russe en Ukraine. "Il n'y a vraiment pas de vraie solution au problème de la sécurité alimentaire mondiale sans un retour de la production agricole ukrainienne et de la production alimentaire et d'engrais de la Russie et du Bélarus sur les marchés mondiaux en dépit de la guerre", a déclaré Antonio Guterres lors d'une visite à Abuja avec le président nigérian Muhammadu Buhari.
- Afp
Avant même la guerre en Ukraine, l'insécurité alimentaire aiguë a frappé près de 40 millions de personnes supplémentaires en 2021, pour atteindre près de 200 millions, en raison des conflits et des crises climatiques et économiques, prévient l'ONU mercredi dans son rapport sur les crises alimentaires.
- Afp
Le norvégien Yara International, un des principaux fabricants d'engrais minéraux, a mis en garde mercredi contre l'impact "dramatique" de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire mondiale. "L'impact de la guerre sur la sécurité alimentaire mondiale sera dramatique", a déclaré le directeur général de Yara, Svein Tore Holsether, lors de la présentation des résultats trimestriels.
Quelles pourraient être les conséquences de la guerre russo-ukrainienne pour les Européens dans les mois à venir ? Une chronique de Maxim Manturov, responsable du conseil en investissement chez Freedom Finance Europe.