Paul Blume
Belgique. Dans la tribu des Ecolos, appelons le cohérent.
Celui pour qui le néo-libéralisme reste du néo-libéralisme. Qui se refuse de qualifier de « vert » ce qui est gris. Qui garde le bagage théorique issu du rapport Meadows comme grille d’analyse du réel.
Président des verts au parlement européen, il n’aura pas hésité à affirmer : «L’Europe a saboté son label vert avant même qu’il soit opérationnel».
Philippe Lamberts, tout juste soixantenaire, a annoncé ne pas se représenter aux élections européennes de l’année prochaine.
Quand on regarde ses prises de positions ces dernières années – sélection – deux évidences sautent aux yeux.
D’abord, la cohérence. Pas de compromis avec la science. Souplesse d’esprit, mais ancrage permanent dans le réel.
Ensuite, l’isolement au sein de sa famille politique belge. Sur les questions fondamentales, en tout cas.
Dans le même tempo que ses prises de positions sur la taxonomie européenne, une ministre fédérale Groen portait l’idée de remplacer le nucléaire par du gaz avant de finir par concéder que la Belgique choisira et le gaz, et le nucléaire.
Sa contribution à la critique de la croissance (ex : Beyond Growth) côtoie l’enthousiasme d’une autre ministre fédérale Groen pour les solutions techno-centrées et la croissance.
Et que dire du silence de la ministre fédérale du Climat ? Philippe Lamberts aurait-il accepté d’occuper un tel poste pour ne rien en faire ?
Plus largement, malheureusement, on peut poser la question : mais où sont les militantes et militants d’Ecolo ?
Pour reparler Climat, comment se peut-il que les structures associatives actives dans ce domaine voient aussi peu de soutien du peuple Ecolo depuis le début de la participation au gouvernement belge ?
Ce qui semble se profiler, c’est un choix sociétal collectif résolument éco-libéral. Probablement plus porteur électoralement que décroissance et sobriété. Mais, est-ce encore de l’écologie ?
Dans l’interview accordée par Philippe Lamberts à Limit, la frontière entre la défense du vivant et le caractère suicidaire des options actuelles est très bien décrite.
A quand le sursaut des écologistes belges ?