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marche

2022

La question que nous nous sommes posée peut se résumer ainsi: que faut-il faire pour mettre l’éco- nomie française en cohérence avec une baisse des émissions planétaires de 5 % par an, compatible avec nos engagements climatiques, tout en permettant à chacun(e) de trouver un emploi?C’est ce plan de marche visant la décarbonation effective de nos activités que nous avons essayé de construire.

2021

Les propositions de Tirole sont si éloignées de celles qui, à partir des travaux d’Elinor Ostrom – prix Nobel d’économie 2009 – constituent aujourd’hui l’approche par les Communs, qu’il m’a paru nécessaire ici, pour la clarté des choses et couper court au risque de confusion, de procéder à quelques mises au point.
La magie du monde moderne nous empêche d’identifier nos technologies et notre économie, issues de la révolution industrielle, à l’accaparement de l’énergie, du temps de travail et des terres au profit d’une minorité. Démontrant l’inanité des solutions cybernétiques au désastre écologique, Hornborg ne propose rien de moins que de démanteler ce jeu cruel, en renonçant au système des monnaies et à l’échangeabilité absolue de tout (force de travail, terres, énergie, relations) sur le marché.
Au cours de sa longue existence, notre planète a connu plusieurs crises majeures, qui, à chaque fois, ont transformé en profondeur le vivant et entraîné l’extinction de la majorité des espèces. Les crises de la biodiversité avancent masquées, en silence. Aujourd’hui, tout laisse à penser que nous sommes à l’aube d’une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que 500 000 à un million d’espèces sont en train de décliner et que d’ici quelques décennies elles pourraient s’éteindre. L’homme et sa consommation sans cesse croissante d’espace et d’énergie en est la première cause.
Depuis le début des années 1990, il existe un marché de la compensation carbone. Pour compenser leurs émissions de gaz à effet de serre (GES), des entreprises achètent ainsi sans contrainte réglementaire des crédits carbone à des opérateurs (entreprises ou ONG) qui mettent en oeuvre des projets de réduction d’émissions dans les pays du Sud. Des journalistes, des ONG environnementales et même des scientifiques considèrent que ce marché ne réduit pas efficacement les émissions de GES, notamment parce qu’il permet aux entreprises de s’acheter une image verte à peu de frais. Les opposants au marché estiment également que les populations du Sud encourent en retour de potentiels dangers, comme celui de voir leurs terres accaparées au profit de tels projets de compensation.

2019

Nous avons longtemps considéré l’État et le marché comme deux réalités hétérogènes, l’une relevant de la sphère politique, souveraine, l’autre de la sphère économique, indépendante. Le néolibéralisme nous oblige pourtant à reconnaître l’apparition d’une souveraineté inédite puisque le marché globalisé a permis l’émergence de décideurs surpuissants, qui façonnent nos existences. Ce pouvoir nouveau échappe à tout contrôle démocratique et s’affirme au moment où nous devons affronter des menaces majeures : celles du réchauffement climatique, du déclin du vivant et de l’épuisement des ressources terrestres ; et celle du tout numérique, qui pourrait ruiner cette autre souveraineté proprement humaine que nous exerçons sur nous-mêmes en détruisant nos capabilités.

2018