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monde

2024

Tout se déroule comme prévu. Après plus de cinquante ans de prophéties catastrophiques, la réalité rend plausible un effondrement systémique mondial. Alors qu’une minorité en prend conscience, la majorité croit encore que le marché, la croissance et la technologie résoudront les problèmes actuels, notamment les inégalités et la crise écologique. Malgré les efforts d’experts et de politiques pour élaborer des solutions, les indicateurs montrent l’inanité de ces tentatives. Que faire, dès lors, face à la catastrophe politique, écologique et sociale imminente ? Pour le scientifique et ancien ministre Yves Cochet, cela ne fait aucun doute : en ces temps incertains et bouleversés, il est urgent de se départir de nos croyances et de placer la question de l’effondrement au cœur du débat public.
D’où vient la collapsologie, cette pensée de l’effondrement civilisationnel qui a émergé au mitan des années 2010 ? L’enquête ethnographique menée par l'auteur de 2012 à 2017 auprès de réseaux informels mêlant catastrophisme et spiritualité permet de revenir à ses origines et de comprendre comment des références, des idées, un certain rapport au monde, des parcours individuels, et des réseaux d’interconnaissances et de pratiques, l’ont structurée à ses débuts. Il en ressort que la perspective d’effondrement n’est pas tant une pensée de la fin du monde que celle de la fin d’un monde et un appel à un autre rapport au monde, systémique, non-dualiste et non-anthropocentrique, un univers de sens partagé avec le milieu des spiritualités alternatives. La collapsologie est ainsi une construction complexe qui puise dans les sciences légitimes avec une dimension intérieure, spirituelle, incontournable sans pour autant se réduire à la catégorie accusatoire de « religion de l’apocalypse ».
Les Livres de Philosophie: Gabriel Perez, Florian Massip : A la fin du monde, il fera beau. Essai sur l'inaction climatique. À défaut d’une mobilisation générale contre les dérèglements climatiques, c’est bien le mot d’ordre du néolibéralisme mondial qui s’impose désormais : celui de l’adaptation. Devant cet avenir apocalyptique surgit l’énigme de l’inaction climatique : pourquoi ne se passe-t-il rien, ou si peu, au regard de la catastrophe annoncée ?
Repenser radicalement le monde, se convaincre qu'ailleurs, demain, ce sera mieux ! Ce sont là des ambitions intemporelles par excellence. Étudier les utopies, c'est montrer comment elles ont évolué pour refléter les préoccupations des différentes époques, mais aussi interroger les utopies contemporaines. Ce livre

2023

La métropolisation du monde a bouleversé les paysages. Les villes sont désormais géantes et leur étalement sans fin. Nos existences se déroulent dans ces cités irriguées de réseaux invisibles d’acheminement d’eau, d’électricité et de nourriture. Mais depuis ces îlots de production et de consommation, que reste-t-il de nos liens avec le vivant ? Et si l’horizon bitumé n’était pas le seul futur possible ? L’urgence sociale et écologique nous enjoint de mobiliser de nouvelles échelles d’existence afin d’inventer d’autres formes de sociétés en commun : réhabiter le monde.
Pour en finir avec les success stories pétrolières, voici une histoire des territoires sacrifiés à la transformation des hydrocarbures. Elle éclaire, à partir de sources nouvelles, les dégâts et les luttes pour la santé au XXe siècle, du Japon au Canada, parmi les travailleurs et travailleuses des enclaves industrielles italiennes (Tarento, Sardaigne, Sicile), auprès des pêcheurs et des paysans des « Trente Ravageuses » (la zone de Fos / l’étang de Berre, le bassin gazier de Lacq), ou encore au sein des Premières Nations américaines et des minorités frappées par les inégalités environnementales en Louisiane.
Roman. « L’aube s’ouvrit sur un ciel de fumée. La ville, entourée de collines qui la regardaient, semblait bien frêle là-dessous, presque prise en étau, et n’avait plus pour horizon que ce ciel anthracite qui, à mesure que se levait un soleil de feu, s’orangeait. »
En 1972 paraissait un rapport scientifique qui fit l’effet d’une bombe : Les Limites à la croissance. Sous la direction de Dennis Meadows, des chercheurs du MIT révélaient les conséquences dramatiques d’une croissance illimitée dans un monde fini. Pour la journaliste Audrey Boehly, la lecture de ce livre a été un choc. Préoccupée par l’avenir de ses deux filles et de leur génération, elle a mené l’enquête : qu’en est-il aujourd’hui des différents scénarios d’effondrement annoncés ? Quelles sont les perspectives pour le XXIe siècle ? Existe-t-il des solutions et des voies désirables pour concevoir un mode de vie soutenable, qui soit respectueux des limites planétaires ?
" Je regarde un documentaire sur la fin du pétrole et sur l'effondrement à venir de notre civilisation. Je zappe. Je visionne une vidéo sur SpaceX et sa fusée géante. Fascinant, nous irons sur Mars en 2030 ! Je lis un rapport sur l'avenir du climat. Flippant. Mars me semble bien loin... Accélération technologique, basculements culturels, secousses écologiques, économiques, sociétales, folies politiques et géopolitiques...
À l'heure de l'urgence climatique, les ultra-riches ont mauvaise presse. Des trajets Paris-Londres en jets privés de Bernard Arnault au tourisme spatial de Jeff Bezos, les modes de vie carbonifères des élites économiques sont de plus en plus pointés du doigt. Les actions symboliques, les rapports et les articles de presse se multiplient pour dénoncer leur escapisme. À l'image de ces milliardaires qui, en pleine crise Covid, envoyaient des selfies depuis leurs ranchs en Patagonie ou leurs îles privées aux Caraïbes, les ultra-riches sont accusés de fuir leurs responsabilités. Or, loin d'être des observateurs passifs et détachés ou des preppers haut de gamme, les élites économiques sont des acteurs clés du débat climatique international. Elles sont les promoteurs acharnés du capitalisme vert, un projet politique taillé sur mesure et qui garantit leurs intérêts de classe dans un monde en surchauffe. Ce livre est le premier à en exposer non pas uniquement les mots d'ordre (qui sont déjà assez connus), mais le
De notre alimentation à nos logements en passant par nos déplacements, l’énergie traverse l’ensemble des activités humaines. Une histoire mondiale des sociétés humaines par le prisme de l’énergie, du Paléolithique à nos jours.

2022

De notre alimentation à nos logements en passant par nos déplacements, l’énergie traverse l’ensemble des activités humaines. Or, l’utilisation que nous en faisons engendre aujourd’hui des répercussions inédites sur la biogéosphère. À un point tel que nous aurions même changé d’époque géologique pour entrer dans l’Anthropocène, c’est-à-dire dans l’«époque de l’humain». Pour comprendre comment nous en sommes arrivés à perturber à ce point le fonctionnement du système Terre, Victor Court propose une ambitieuse synthèse historique de l’impact de l’exploitation des ressources énergétiques sur les sociétés et leur environnement. Une histoire mondiale des sociétés humaines par le prisme de l’énergie, du Paléolithique à nos jours.
Comment relever les extraordinaires défis que nous lancent les crises induites par la destruction de notre habitat planétaire ? Faut-il réviser le concept même de propriété privée ? Remettre en cause la souveraineté des États-nations ? Comment construire ensemble les institutions internationales qui permettraient de prendre soin de nos communs globaux que sont le climat mais aussi la biodiversité, la santé, les cultures et jusqu’à la démocratie ?
Le Pôle Louvain et le CIO viennent d’éditer un nouveau guide pédagogique pour enseignants et conseillers en orientation : « Aider les jeunes à s’orienter dans un monde en transition » . En résonance avec les crises multiples que nous sommes en train de traverser, Nicolas Gazon, conseiller d’orientation au CIO, donne des pistes pour aider les jeunes à intégrer ces enjeux de société à leurs réflexions et à leurs projets d’études.
Alors que le business as usual devient criminel au sens premier du terme, de plus en plus de jeunes diplômés d'écoles prestigieuses sortent des clous en clamant l'urgence à transformer un système socio-économique écocidaire - AgroParisTech, HEC, Polytechnique... : les discours d'une partie de ces jeunes renonçants ont été très médiatisés au début de l'été 2022. En s'appuyant sur les recherches récentes en sciences sociales et sur les témoignages d'anciens élèves de grandes écoles de tout âge (les alumni), Jean-Philippe Decka décortique la prise de conscience, les doutes et les freins rencontrés par cette élite sur le chemin du renoncement consistant à tourner le dos à une carrière prestigieuse ultra rémunératrice et aux nombreux privilèges qui l'accompagnent. Pour autant, qui bifurque seul s'expose à une marginalisation et un épuisement dans la lutte. C'est pourquoi l'auteur affirme la nécessité de s'unir : faire système collectivement en marge du système dominant pour éviter le greenwashing et con