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« Papa, c’est quoi cette histoire de fin du monde ? »

Entre effondrement du vivant et effondrement possible de notre société… le mot plane comme une ombre au-dessus de notre époque.

Mais de quels effondrements s’agit-il ? Peut-on en parler aux enfants sans les angoisser ? Avec quels mots ? Et aussi, pourquoi certains boomers ont-ils tant de mal à comprendre ?

Mêlant arguments, expérience et affects, Pablo Servigne et Gauthier Chapelle tissent une discussion à bâtons rompus entre générations avec pour horizon la préservation des liens.

Pablo Servigne et Gauthier Chapelle ont déjà coécrit L’Entraide, l’autre loi de la jungle (LLL, 2017 ; Babel 2019) et, avec Raphaël Stevens, Une autre fin du monde est possible (Seuil, 2018 ; Points, 2022). Pablo Servigne et Raphaël Stevens ont coécrit le best-seller Comment tout peut s’effondrer (Seuil, 2015 ; Points, 2021).


Laurent Lievens

À l’heure où les constats scientifiques s’accumulent depuis un demi-siècle (!) pour attester de ce que d’aucuns nomment un écocide en cours, l’échec du développement durable est patent : il ne produit qu’un aménagement marginal du système. Cet ouvrage aborde la décroissance, un des courants les plus avancés sur la question de la mutation sociétale. Lire la suite

À l’heure où les constats scientifiques s’accumulent depuis un demi-siècle (!) pour attester de ce que d’aucuns nomment un écocide en cours, l’échec du développement durable est patent : ontologiquement arrimé au maintien de l’illimitisme et de la croissance économique, pétri d’une foi technoscientifique et néolibérale, il ne produit qu’un aménagement marginal du système, n’en déplaise aux pratiques foisonnantes de greenwashing. Cet ouvrage aborde la décroissance, l’un des courants de pensée, d’action et d’expérimentation les plus avancés sur les questions de la mutation sociétale. Théorisée dès les années 1970 dans le sillage d’une pensée écologiste naissante et d’une critique fondamentale du modèle économique dominant, cette approche réaffirme depuis les années 2000 l’urgence de sortir du modèle de développement ccidental. Cheminant notamment avec la pensée d’Edgar Morin et de l’École de Palo Alto, l’ouvrage questionne d’abord le sens et la portée de la décroissance initiale pour analyser ensuite les singularités du courant contemporain. Loin de ne signifier qu’une croissance négative, la néodécroissance est une matrice de projets de sociétés articulant les dimensions écologistes, sociétalistes et subjectivistes. Sa radicalité salutaire sur le plan de la pensée nous aide à décoloniser les imaginaires et à déjouer les fausses pistes secrétées par un système sociétal en bout de course. L’immersion au sein de milieux militants vient également nourrir le propos par le vécu et l’analyse des raisons de s’engager : lutter avec force contre la destruction du vivant, agir sur le monde, se réaliser comme sujet… et créer d’autres possibles, soutenables et souhaitables, poétiques et pragmatiques.


Chaque jour, nous transgressons les limites planétaires et détruisons nos conditions d’existence sur Terre. La pandémie, comme les catastrophes climatiques, sont autant de coups de semonce de la menace qui plane sur notre espèce. Pourtant, face au désespoir ambiant, nous avons le droit de rêver à un futur joyeux, et surtout les moyens de le concrétiser. Avec un nouveau plafond écologique et un vrai plancher social, nous pourrons apprendre à vivre sans tout détruire.

De nombreuses propositions sont déjà sur la table comme le Green New Deal, les Nouveaux Jours Heureux, le Pacte pour la Vie, etc. Mais toutes se heurtent aux limites actuelles de la politique, rarement convaincue par leur faisabilité. Ce plaidoyer défend une autre alternative, le Pacte social-écologique, qui place l’autonomie au centre, tout en réintégrant les limites de la Biosphère. Rassemblant Citoyens, État et Nature, il décrit comment mettre en place concrètement ce nouvel horizon, à tous les niveaux, afin de faire face aux multiples bouleversements de nos sociétés modernes. Mobilisons-nous, Citoyen, Citoyenne, pour participer à cette grande aventure, le plus important défi à relever pour l’humanité!


Cédric Chevalier est ingénieur de gestion et fonctionnaire de l’environnement détaché comme conseiller de gouvernement. Essayiste, il est l’auteur de nombreuses cartes blanches, analyses et d’un premier essai intitulé Déclarons l’État d’Urgence écologique, coécrit avec Thibault de La Motte, sorti début 2020 aux Éditions Luc Pire. Il a également contribué à l’ouvrage collectif À l’origine de la catastrophe, paru chez Les Liens qui Libèrent en 2020, sous la direction de Pablo Servigne et Raphaël Stevens.


Avant-Propos de Sarah Zamoun, activiste au sein de Rise for Climate

Préface d’Esmeralda de Belgique, journaliste, auteure et activiste pour l’environnement et les droits humains

Postface de Charlotte Luyck, philosophe, spécialiste de l’écophilosophie


Loin d’être le remède miracle aux crises auxquelles nous faisons face, la croissance économique en est la cause première. Derrière ce phénomène mystérieux qui déchaine les passions, il y a tout un système économique qu’il est urgent de transformer.Dans cet essai d’économie accessible à tous, Timothée Parrique vient déconstruire l’une des plus grandes mythologies contemporaines : la poursuite de la croissance. Nous n’avons pas besoin de produire plus pour atténuer le changement climatique, éradiquer la pauvreté, réduire les…

Sortie le 16/09/2022


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Enfin !

Les médias sur le point de communiquer sérieusement sur les questions climatiques ?
ObsAnt

Ces derniers mois, on a vu différents « prestataires de contenus » s’engager à œuvrer pour une information scientifique destinée au grand public sur les questions climatiques.

Changement des pratiques des météorologues (*), présence médiatique et discours intensifiés des scientifiques, débats dans diverses rédactions tant du côté de la presse « écrite » que des médias télévisuels et web. Les choses semblent enfin bouger.

L’exemple de Radio France est significatif d’une démarche qu’il serait intéressant d’élargir au plus vite à l’ensemble des intervenants médias sur les questions climatiques.


EN TANT QUE MÉDIA :

  1. Nous nous tenons résolument du côté de la science, en sortant du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. Elle est un fait scientifique établi, pas une opinion parmi d’autres
  2. Nous fournirons une information de confiance sur les effets de la crise climatique en France et dans le monde, en nous fondant sur des données vérifiées et en utilisant un vocabulaire qui reflète la réalité de cette crise, sans la minorer.
  3. Nous éclairerons la transition écologique. Nous ferons vivre sur nos antennes un espace public contradictoire et civilisé sur les choix auxquels nous sommes confrontés. Nous contribuerons à faire connaître les innovations et les solutions, des comportements individuels les plus quotidiens aux changements économiques les plus structurants, veillant ainsi à ne pas nourrir un découragement climatique mais à donner à chacun les clés pour comprendre, débattre et agir. POUR CELA : 
  4. Les antennes de Radio France font de la crise climatique un axe éditorial majeur. Il se déclinera dans nos programmes et nos tranches d’information, au quotidien et dans des spéciales. Nous maintiendrons également un volume conséquent d’émissions et de chroniques dédiées. Un accès thématique facile à ces programmes sera disponible en permanence sur le site et l’application Radio France.
  5. Radio France lance le plus grand plan de formation de son histoire à destination de ses journalistes, ses producteurs et équipes de production, et ses animateurs, sur les questions climatiques et scientifiques. Nous changeons de philosophie : l’environnement et la science ne seront pas l’affaire des seuls journalistes spécialisés, ils constitueront le socle de connaissances indispensables mobilisables par toutes nos équipes éditoriales.
  6. Nous accélérons notre transition vers une publicité plus responsable en visant l’exclusion progressive des produits et services les plus polluants. Nous augmenterons de 15 % par an le volume de publicités consacrées aux produits, services et entreprises responsables, mesuré par un organisme extérieur. Nous élargissons notamment le nombre d’espaces publicitaires offerts aux organisations engagées dans la transition (+ 20 % d’espaces « transition en commun »).
  7. Nous faisons de notre sobriété numérique une priorité. La radio est un média par construction sobre, nous avons néanmoins conscience du défi que présentent les usages numériques. Une équipe dédiée à la sobriété énergétique optimise le code de nos produits et leurs utilisations. Nous nouerons un dialogue avec les acteurs du numérique pour réduire le bilan carbone lié au stockage et à la diffusion de nos contenus.


    EN TANT QU’ENTREPRISE :
  8. Nous adoptons un plan de sobriété énergétique immédiat (notamment : limitation des températures de chauffage et de climatisation suivant les recommandations officielles, extinction des éclairages non indispensables, etc.).
  9. Nous nous engageons à baisser de 40 % notre bilan carbone d’ici 2030.
  10. Nous serons transparents sur nos progrès en rendant régulièrement compte de l’avancement de nos objectifs.

https://www.radiofrance.com/presse/radio-france-engage-un-tournant-environnemental


Il est plus qu’urgent d’informer correctement et complètement. Il est plus qu’urgent que les décideuses et décideurs se forment aux questions climatiques. Message encore martelé récemment par Jean-Marc Jancovici dans « C à vous ».

https://www.youtube.com/watch?v=3UAOmMgl17s



Armes nucléaires & conséquences médicales

Proposition : Paul Blume

En 1982, dans le cadre d’immenses mobilisations citoyennes pour la préventions des conflits nucléaires, une association de médecins (https://ampgn-belgium.be/) publie une brochure compilant les connaissances physiques et surtout médicales des impacts potentiels de l’explosion d’une charge nucléaire sur Bruxelles.
Pour retrouver l’intégralité digitalisée de la brochure « Armes nucléaires : les médecins désarmés » :
https://obsant.eu/entrees/Brochure_Ampgn_1982_alg.pdf

A l’heure où Antonio Guterres, Secrétaire des Nations-Unies, rappelle les dangers de l’utilisation potentielle d’armes nucléaires pour l’Humanité, retrouvez ci-dessous, la partie « armes et conséquences médicales » de cette brochure éditée en 1982. Les connaissances ont évolué, mais les informations reprises sont toujours d’actualité.

Le texte a été rédigé par les Docteurs Anne Résibois et Alfred Joffroy à partir de la brochure « The Medical Consequences of Nuclear Weapons » éditée en Grande-Bretagne par « Medical Campaign against Nuclear Weapons » et « Medical Association for the Prevention of War »en octobre 1981. Il doit aussi beaucoup aux travaux du 2ème Congrès de l’ IPPNW (https://www.ippnw.eu/) tenu à Cambridge du 3 au 6 avril 1982.

LES ARMES NUCLÉAIRES ET LEURS CONSÉQUENCES MÉDICALES

La puissance explosive d’une bombe est généralement exprimée en quantités équivalentes de trinitrotoluène ou TNT. Une tonne de TNT qui explose libère 1 milliard de calories. Les explosions des armes nucléaires sont si puissantes qu’elles sont exprimées en milliers (ki­lo-) ou en millions (méga-) de tonnes de TNT. A la fin de la seconde guerre mondiale, la bombe la plus puissan­te était une bombe de 10 tonnes (0,01 kilotonne) de TNT. La quantité totale des explosifs utilisés pendant toute cette guerre est évaluée à environ 5 mégatonnes de TNT. La bombe atomique qui ravagea Hiroshima avait une puis­sance de 13 kilotonnes et celle de Nagasaki de 22 kilo­tonnes.

LA BOMBE ATOMIQUE

Elle est la bombe nucléaire-type, la première qui ait été inventée. On l’appelle aussi bombe A ou bombe à fission. Une quantité énorme d’énergie est libérée en une fraction de seconde par une fission en chaîne d’Uranium-235 ou de Plutonium-239. Quand de tels atomes sont bombardés par des neutrons, ils éclatent (fission) en libérant d’autres neutrons, des isotopes radioactifs instables et beaucoup d’énergie. Les neutrons libérés attaquent les atomes voisins et si au moins un des neu­trons provenant d’un événement de fission produit l’éclatement d’un autre atome,. la réaction en chaîne s’installe. Pour que ceci se produise il faut une masse critique de produit fissile ce qui limite les possibili­tés de ce type de bombes. Elles sont capables de donner naissance à des explosions de plusieurs dizaines de kilotonnes mais pas plus.

LA BOMBE A HYDROGÈNE

Dans la bombe H la libération d’énergie est assurée par un double processus de fission et de fusion nucléaires. Une bombe à fission y sert d' »allumette » pour four­nir les quelques millions de degrés nécessaires à l’amorce de la réaction. A cette température, des isoto­pes lourds de l’hydrogène, le tritium et le deutérium, fusionnent pour former un noyau d’hélium. La réaction dégage de grandes quantités d’énergie et des neutrons. Elle est équivalente à ce qui se produit à l’intérieur du soleil et la quantité d’énergie qu’elle est capable de fournir est quasi illimitée. La puissance explosive de la bombe est encore augmentée si on entoure les atomes qui fusionnent par une gangue d’uranium-238. Les atomes de l’enveloppe sont séparés les uns des autres par les neutrons provenant de la réaction de fusion. Ces neu­trons provoquent la fission de la couche externe d’ura­nium libérant une quantité considérable d’énergie et de radioactivité supplémentaire. On les appelle aussi, pour cette raison, des bombes à Fission-Fusion-Fission. Les bombes dont la puissance dépasse 100 kilotonnes sont des bombes à hydrogène.

LA BOMBE A NEUTRONS

La bombe à neutrons est une petite bombe à hydro­gène dépourvue de l’enveloppe supplémentaire d’uranium-238. C’est donc un engin à Fission-Fusion. Dans ces con­ditions, les neutrons nés de la fusion des isotopes de l’hydrogène sont libérés et le pouvoir ionisant est for­tement augmenté par rapport aux autres formes d’énergie libérées. On peut en faire des obus de faible puissance (!) qui seraient utilisés dans les opérations militaires sur le terrain. Leur but est de tuer l’ennemi par irra­diation tout en faisant peu de dégâts aux constructions. Un obus à neutrons d’une kilotonne émet autant de radia­tions qu’une bombe à fission-fusion-fission de 10 kilo­tonnes.

Depuis 35 ans les armes nucléaires n’ont cessé de se répandre et de se perfectionner. Cinq nations en possèdent officiellement et plusieurs autres sont sans doute en train d’en acquérir. De toute façon, l’arsenal des deux superpuissances l’emporte de loin sur tout le reste. Il totalise plus de 40.000 têtes nucléaires. Les plus puissantes des armes nucléaires existantes ont une puissance de 60 mégatonnes.

Outre les deux explosions ayant eu lieu en 1945 dans des régions fortement peuplées, plus d’un millier d’explosions expérimentales ont été réalisées. Nous pos­sédons par conséquent une bonne connaissance tant des effets immédiats des explosions que de leurs conséquen­ces à plus long terme.

Le texte qui suit décrit surtout les effets d’une bombe d’une mégatonne. Dans les tableaux sont comparés ceux des divers types d’armes nucléaires actuellement « sur le marché  » : les armes dites « tactiques  » (1 kilo­tonne), celles de puissance moyenne (75 kilotonnes) et celles dites « stratégiques  » (1 et 10 mégatonnes).

EFFETS DES ARMES

Tout corps suffisamment chaud émet des rayonnements lumineux visibles ou non. Au contact de l’explosion nucléaire l’air ambiant est porté à si haute température qu’il devient lumineux, formant la boule de feu visible pendant les secondes qui suivent la réaction en chaîne (figure 2). Immédiatement après sa formation, la boule de feu grandit en même temps qu’elle se refroidit et cesse d’émettre de la lumière. En son sein, la tempéra­ture atteint plusieurs milliers de degrés. Son diamètre dépend de la puissance de la bombe : la boule de feu d’une bombe d’l mégatonne a un rayon de 1.200 mètres au moment où elle est la plus brillante. Si elle ne tou­che pas le sol, l’explosion est dite aérienne ou en al­titude. Si elle l’atteint, comme c’est le cas après les explosions au sol ou à basse altitude, elle vaporise littéralement tout ce qu’elle touche. Les vents violents de succion qui la suivent aspirent les débris vaporisés dans le champignon en formation (figure 2). Ceci creuse un cratère qui peut avoir plusieurs centaines de mètres de diamètre.

FIGURE 2 : Explosion en altitude d’une bombe d’une méga­tonne au-dessus de Bruxelles. Après 15 secondes, la sur­pression au niveau de l’onde de choc, véritable mur d’air comprimé en déplacement, (flèche), est de 1 atmos­phère. Elle vaut 0,3 atmosphère après 30 secondes et 0,1 atmosphère après 75 secondes. A ce moment, le front de l’onde est situé à 21 km. du centre de la ville.

Une explosion nucléaire libère brutalement l’énergie sous trois formes différentes :

1. une onde de choc ou souffle qui représente 50 % de l’énergie totale,

2. un rayonnement de chaleur intense (35 % de l’énergie totale),

3. des radiations ionisantes (15 % de l’énergie totale).

Ces chiffres, vrais pour les bombes à fission et à fis­sion-fusion-fission, sont différents dans le cas des bombes à neutrons : l’énergie libérée sous forme de radiations ionisantes atteint 35 % du total.

C’est en cas d’explosion aérienne de la bombe que l’onde de choc et la chaleur sont propagées le plus loin. En cas d’explosion au sol ou à très basse altitude, par contre, les destructions et les retombées radioactives locales seront plus importantes. Les débris vaporisés du cratère montent dans le champignon, s’ionisent, et comme ils sont lourds, retombent très vite sur le sol alors qu’ils sont encore très radioactifs. Enfin, les explosions sous-marines créent des raz-de-marée et des nuages de gouttelettes radioactives.

L’ONDE DE CHOC

L’expansion rapide des gaz à partir du point de détonation crée une onde de choc qui se propage tout d’abord à vitesse supersonique (figure 2). Son pouvoir destructeur est dû à la surpression, à sa vitesse de propagation et aux vents violents qui la suivent. La surpression est la différence entre la pression de l’air dans l’onde de choc et la pression atmosphérique.

Au point de déflagration (hypocentre ou point zéro), la surpression est énorme : l’explosion au sol d’une bombe d’l mégatonne crée, dans un rayon de 660 mètres, une surpression de 40 atmosphères, soit 40 kg. au cm2. Au fur et à mesure de la propagation de l’onde de choc sa surpression diminue (tableau 1). Ainsi, après l’ex­plosion aérienne d’une bombe d’l mégatonne, la surpres­sion de l’onde de choc est supérieure à l’atmosphère dans un rayon de 4 km. Elle est comprise entre 1 et 0,5 atmosphère entre 4 et 7 km. et sera encore de 0,2 atmos­phère à 11 km. de distance et de 0,1 atmosphère à 21 km. du point d’impact.

FIGURE 3 : Effet de l’onde de choc résultant de l’ex­plosion en altitude d’une bombe d’une mégatonne au des­sus de Bruxelles.

Zone 1 : Surpression supérieure à une atmosphère. 98% de morts, 2% de blessés.

Zone 2 : Surpression comprise entre 0,4 et 1 atmosphère. 50% de morts, 40% de blessés, 10% indemnes.

Zone 3 : Surpression comprise entre 0,2 et 0,4 atmosphère. 5% de morts, 45% de blessés, 50% indemnes.

Zone 4 : Surpression comprise entre 0,1 et 0,2 atmosphère. 25% de blessés.

Ces chiffres ne tiennent compte que des victimes de l’onde de choc. Le report sur cette carte des données du tableau 4 permet de constater que la limite de la zone 3 correspond à la distance jusqu’à laquelle l’onde thermique brûle au 3e degré les surfaces de la peau qui y sont exposées.

En combinant les tableaux 1, 2 et 3 et une carte géographique il devient possible de prévoir les dégâts attendus après une explosion atomique sur une ville don­née ; la figure 3 montre les dégâts que causerait à Bruxelles l’onde de choc d’une bombe d’l mégatonne.

Les bâtiments

Les bâtiments ne résistent pas à de telles surpres­sions et le tableau 2 donne une idée de l’importance des dégâts en fonction du niveau de la surpression. A une atmosphère, quasi rien ne résiste. A 0,1 atmosphère, les dégâts restent considérables et par exemple toutes les vitres sont soufflées. De plus, le déplacement à grande vitesse de l’onde de choc crée des vents violents: 520 km./heure pour une surpression de 1 atmosphère, 250 km./heure pour 0,5 atmosphère. Un vent de 108 km./heure correspond à la définition météorologique de la tempête et chacun sait les dégâts que peut causer celle-ci.

Et les hommes ?

Le corps humain résiste bien aux surpressions sauf si elles sont très élevées. Brutalement exposés à 2,5 atmosphères, 50 % des gens meurent d’éclatement pulmo­naire, d’embolie gazeuse ou de perforation des viscères. Mais ceci ne se produira que très près du point zéro et par conséquent la majorité des décès et des trauma­tismes ne sera pas due à l’action directe de la surpres­sion. Le drame provient en fait de l’interaction des hommes qui sont projetés au hasard et des bâtiments qui s’écroulent autour d’eux. Dans les zones quasi entière­ment détruites il n’y aura guère de survivants. Dans les zones moins endommagées, morts et blessés seront nombreux, victimes de la projection de débris divers et de l’effondrement des maisons. Le tableau 3 résume les pertes prévisibles dans les différentes zones de surpression.

Les blessures sont les mêmes que celles causées en temps de paix par les accidents : fractures du crâne, de la colonne, des membres, écrasements thoraciques, ruptures d’organes abdominaux. Un grand nombre de victimes seraient sans doute por­teuses de plusieurs de ces lésions.

L’ONDE DE CHALEUR

La boule de feu d’une explosion nucléaire ressemble à un soleil de petite taille qui irradierait pendant un temps bref de l’énergie sous forme de rayons X, d’ultra-violets, de lumière visible et d’infra-rouges. Elle apparaît à un observateur situé à 80 km. comme plus aveuglante que le soleil de midi. Son intensité est tel­le qu’une bombe d’l mégatonne cause un aveuglement pas­sager, parfois plus durable, dans un rayon de 21 km. en plein jour et de 85 km. la nuit. Des brûlures réti­niennes produisant une cécité permanente peuvent se voir dans les 50 km. qui entourent le point zéro, mais elles sont moins probables parce qu’elles nécessitent que le regard soit dirigé par hasard dans la direction de la déflagration.

Des brûlures par flash

L’intense chaleur irradiée provoque des brûlures par rayonnement sur les régions de la peau qu’elle frap­pe (figure 4). Le degré de brûlure dépend de la pigmen­tation de la peau, de la longueur d’onde du rayonnement, de la durée de son émission. La distance de propagation de la chaleur est affectée par les conditions météorolo­giques et diminue en cas de mauvaise visibilité. Le ta­bleau 4 résume les degrés de brûlures observables par temps clair à la suite d’explosions aériennes de bombes de diverses puissances. Le nombre de gens brûlés par rayonnement dépendra bien sûr du nombre de personnes se trouvant à l’extérieur au moment de l’explosion puis­que seules sont atteintes les parties du corps directe­ment exposées.

Les brûlures du second degré détruisent partielle­ment la peau. Il se forme des cloques et les proba­bilités de surinfection sont grandes. Le troisième degré correspond à une destruction complète de la peau. Dans les deux cas la perte importante de liquides et de protéines au niveau des brûlures peut entraîner la mort si la surface touchée dépas­se 40 % de celle du corps. Le traitement des brûlés est basé sur la restitution correcte des liquides perdus et la prévention des infections. Non infec­tées, les brûlures du second degré guérissent en général spontanément ; la cicatrisation d’une brû­lure du troisième degré est difficile, très lente et nécessite des greffes cutanées.

Des incendies

Circonstance aggravante, la chaleur intense de l’onde thermique enflamme instantanément les matériaux combustibles comme les papiers, les’tissus, les plasti­ques, etc Joint à la destruction par l’onde de choc d’installations de chauffage, de conduites de gaz, de circuits électriques, ceci provoquera des incendies qui augmenteront considérablement le nombre des brûlés.

Les brûlures causées par les incendies sont souvent associées à des lésions pulmonaires et à des into­xications par les fumées toxiques. Ces troubles surajoutés sont la cause majeure des décès immé­diats dans les incendies au cours desquels les gens se retrouvent piégés dans les immeubles en flamme.

L’explosion aérienne d’une bombe d’l mégatonne pro­voque des incendies dans un rayon de 13 km. par temps clair et de 8 km. par mauvais temps: le rayon de l’ag­glomération bruxelloise est de 9 km., tandis que ceux de Liège (y compris Seraing et Herstal), Charleroi, Na­mur et Mons sont respectivement de 6 km., 7 km., 2 km. et 4 km.

En fait, chaleur intense et vents violents risquent de déclencher une tempête de feu semblable à celles observées à Hiroshima ou même à Hambourg et Dresde après les bombardements « conventionnels » de ces villes : l’as­phyxie et l’élévation de température y tuent tous les habitants, même ceux réfugiés dans les abris. Ce risque est considéré comme faible dans les villes occidentales vu la densité des habitants et le type de matériaux utilisé dans les constructions. Toutefois, la quantité de carburants (essence des voitures, mazout de chauffage, gaz de ville) ne permet pas d’écarter le risque.

LES RADIATIONS IONISANTES

Les réactions de fission produisent une grande quantité de radioactivité pendant la minute qui suit la détonation. C’est la radioactivité initiale. Elle représente environ un tiers de la radioactivité totale produite et est due surtout à une libération de neutrons

rapides et de rayons gamma (voir appendice 1). Après l’explosion d’une bombe très puissante, l’effet mortel du souffle et de la chaleur est tel qu’il l’emporte lar­gement sur celui des radiations ; c’est l’inverse dans le cas des petites bombes, surtout si elles sont du type « bombes à neutrons ».

Les retombées, plus tardives, sont affectées par quantité de facteurs et plus difficiles à quantifier vraiment. Toutes les bombes nucléaires donnent lieu à des retombées radioactives mais leur nocivité dépend de l’altitude à laquelle l’explosion se produit.

Lors des explosions en altitude, les produits de fission gazéifiés montent avec la boule de feu, prennent part à la formation du nuage radioactif et gagnent de très hautes altitudes. Ces particules se condensent en se refroidissant mais restent très légères. Elles sont donc dispersées par le vent, redescendent très lentement et peuvent mettre plusieurs mois à rejoindre le sol. A ce moment, leur taux de radioactivité est en général devenu très faible.

Par contre, si l’explosion a eu lieu suffisamment bas pour que la boule de feu touche le sol, de grandes quantités de terre et de débris vaporisés sont attirés dans le champignon et entrent en contact avec les quel­que 300 isotopes instables nés de la fission (appendice 2). Ils deviennent radioactifs et comme ils sont lourds, retombent en quelques jours sur terre, alors qu’ils sont encore en pleine activité. Ils contamineront ainsi une zone de plusieurs centaines de km2 avoisinant le lieu de l’explosion.

Les particules radioactives qui touchent le sol pendant les premières 24 heures sont les plus nocives; elles constituent les retombées précoces et sont respon­sables de 60 % de la radioactivité totale des retombées.

Calcul du risque lié aux retombées

Pour calculer les risques auxquels est soumise une population, il faut connaître la surface qui sera cou­verte par les retombées précoces, l’intensité de la radioactivité en chaque point de cette surface et la vitesse avec laquelle la radioactivité initiale diminue­ra. Ainsi, l’on pourra avoir une estimation grossière de la dose totale accumulée pendant un laps de temps donné. C’est cette dose cumulée qui est médicalement importante. On l’exprime en rads (voir annexe 1). Quant à l’intensité de la radioactivité elle-même, elle est exprimée en dose par unité de temps ou rads/heure.

L’intensité de la radioactivité initiale décroît vite. La règle est connue : elle diminue d’un facteur 10 chaque fois que le temps augmente d’un facteur 7. Cela veut dire qu’au bout d’une semaine elle vaut un dixième de ce qu’elle valait le premier jour, au bout de 7 semaines un centième et ainsi de suite. Si l’on connaît la radioactivité présente localement au début du processus, on pourra aisément calculer le taux total de rayonnement auquel sera soumise la population locale.

La surface atteinte est plus difficile à déterminer parce qu’elle dépend de pas mal de données changeantes: la vitesse des vents, leurs changements de direction, le relief, etc … Théoriquement, la surface est très allongée à partir du point d’impact. Elle a la forme d’un cigare dont le grand axe est dirigé dans le sens des vents dominants. La figure 5 montre d’une part le diagramme théorique des retombées précoces d’une bombe de 10 mégatonnes et d’autre part les doses de radioac­tivité cumulées qu’on a relevées pendant les 96 heures qui ont suivi l’explosion au sol d’une bombe de 15 méga­tonnes dans l’Archipel des Iles Marshall (Essai « Bravo  » de l’armée américaine en 1954). Ces doses étaient nette­ment supérieures à tout ce qu’on avait prévu.

Le tableau 5 montre quelles seraient les surfaces soumises à différentes doses de radiation cumulées au cours des deux semaines suivant l’explosion d’une bombe d’l mégatonne au sol. Dans la figure 6 ces chiffres ont été reportés sur une carte de Belgique.

Ajoutons que la Commission Internationale de Radio­protection estime à 5 rads par an (25 fois le taux de la radioactivité naturelle) la limite maximale d’irra­diation tolérable pour les travailleurs en contact avec les produits radioactifs.

Les risques liés à des attaques nucléaires multi­ples et relativement proches deviennent vraiment très difficiles à calculer. Les zones contaminées se recou­vrent, leurs taux de contamination s’additionnent et des conditions insupportables pour les habitants de ter­ritoires extrêmement étendus s’en suivraient sans aucun doute.

Enfin, la destruction d’une centrale nucléaire ou d’un dépôt de déchets radioactifs par une arme nucléaire aggrave infiniment l’impact des retombées de l’arme. Les isotopes de la cible détruite sont aspirés dans le nuage et viennent s’ajouter aux produits de fission.

Or leur durée de vie est beaucoup plus longue que celle des isotopes de la bombe et les régions touchées par .les retombées resteront contaminées beaucoup plus long­temps. La quantité totale d’isotopes étant plus grande, la zone touchée sera beaucoup plus étendue.

Il peut sembler exagérément dramatique d’envisager une telle possibilité mais elle n’est nullement exclue vu l’importance stratégique des sources d’énergie et le rôle des réacteurs nucléaires dans la fabrication des ogives des missiles (ils sont la principale source de plutonium-239). De plus, dans l’Europe surpeuplée, les centrales nucléaires peuvent être voisines d’instal­lations militaires. Le risque est donc certain.

PATHOLOGIE DES RADIATIONS

Les effets sur l’organisme

Les radiations provoquent de nombreuses lésions dans notre organisme ; elles touchent principalement le système nerveux et les cellules qui se reproduisent vite : par exemple, celles qui renouvellent la surface de l’intestin et celles qui fabriquent de nouveaux glo­bules blancs et rouges au sein de la moelle osseuse. Une irradiation totale, brutale ou étalée sur un certain nombre de jours, provoque la maladie des rayons qui sera bénigne, sévère ou mortelle selon la dose de rayons reçue. Une dose de 450 rads entraîne la mort de la moi­tié des jeunes adultes qui y sont exposés : on l’appelle dose létale 50 % ou DL 50.

La maladie des rayons

Il existe trois formes de la maladie des rayons: une forme neurologique toujours mortelle, une forme gastro-intestinale très grave et une forme médullaire (touchant la moelle osseuse) curable dans de bonnes con­ditions hospitalières (voir figure 7).

Forme neurologique. Une irradiation vraiment massive (5000 rads et plus) entraîne des convulsions, un coma et la mort en quelques heures. A dose plus basse (1.500 à 4.500 rads) une léthargie s’installe et évolue en quelques jours vers le coma et la mort. Il n’y a aucune thérapeutique connue.

Forme intestinale. Elle s’observe pour une irradiation comprise entre 400 et 1.500 rads et s’installe en une semaine. Liée à la destruction de l’épithélium qui re­couvre le tube digestif, elle se caractérise par une déshydratation intense due à une diarrhée profuse. Les risques de septicémie sont élevés puisqu’il n’existe plus de barrière valable entre le contenu de l’intestin et le reste de l’individu. La mort survient en général à moins qu’une thérapeutique d’urgence soit instaurée très vite.

Ces soins d’urgence sont basés sur la restitution des liquides perdus et l’emploi massif d’antibioti­ques pour lutter contre l’infection. Il va sans dire que la désorganisation du système sanitaire en cas de conflit nucléaire et le nombre de cas à traiter rendrait problématique l’instauration de telles mesures.

Ceux des patients qui survivraient à leurs lésions intestinales présenteraient une semaine plus tard la 3e forme de la maladie des rayons, liée à la destruction de la moelle osseuse.

Forme médullaire. La moelle osseuse est partiellement détruite par un taux de rayonnement supérieur à 150 rads (1). Une courte période de nausées et de vomissements est suivie d’une dizaine de jours asymptomatiques. Vers la fin de la deuxième semaine, les cellules sanguines sont suffisamment réduites en nombre pour être incapa­bles d’assumer leur rôle physiologique : des infections généralisées surviennent par manque de globules blancs et des hémorragies apparaissent un peu partout par insuffisance de plaquettes. Ou la mort survient au bout d’un mois environ ou le sujet atteint guérit lentement au fur et à mesure que les cellules mères restées vivan­tes repeuplent la moelle et le sang.

(1) Rappelons qu’après l’explosion au sol d’une bombe de 1 mégatonne

une dose de 150 rads est accumulée par tous ceux qui séjournent sans protection pendant 2 semaines dans un territoire voisin d’environ 5.000 km2.

A nouveau une thérapeutique existe mise en chambre stérile, transfusions, et utilisation massive des antibiotiques pour lutter contre les infections et, dans les cas les plus graves, greffe de moelle osseuse. Ceci bien sûr ne sera pas réalisable en situation de guerre.

Les conséquences tardives

L’irradiation du fœtus in utero. Irradiation immédiate et retombées affectent le développement du fœtus in utero. La plupart des mères japonaises encein­tes depuis moins de 15 semaines au moment de l’explosion des bombes et ayant reçu une dose de rayonnement supé­rieure à 200 rads ont mis au monde des enfants malformés. Les troubles du développement du cerveau ont été le plus souvent observés. Parmi ceux qui ont survécu, 44 % pré­sentaient une microcéphalie parfois accompagnée de débi­lité mentale et 16 % furent de profonds arriérés mentaux. Les mères dont la grossesse était plus avancée mirent au monde un nombre anormalement élevé d’enfants mort-nés ou qui moururent avant l’âge d’un an.

A plus long terme, les effets résultent des consé­quences tardives de l’irradiation primaire ou d’un séjour plus ou moins long dans une zone contaminée par les retombées. Les isotopes entrent dans le corps par la bouche, les poumons ou éventuellement la peau. Les aliments dans lesquels des produits radioactifs ont été incorporés – le lait par exemple – sont une source importante de contamination. Les données que nous possé­dons à ce sujet dérivent des études faites sur les survivants des bombardements japonais, sur les malades ayant reçu des doses importantes de rayons X à des fins diagnostiques ou thérapeutiques et sur les travailleurs exposés aux radiations.

Les cancers. Il est prouvé que les radiations augmentent le taux des cancers et des leucémies. L’inci­dence de toutes les leucémies augmente, sauf celle de la leucémie lymphoïde chronique. Au Japon, c’est 6 ans plus tard qu’il en apparut le plus.

La période de latence des cancers est plus longue, 20 à 25 ans. L’excès par rapport à la population normale est net pour les cancers du sein, du poumon, de la thy­roïde et des os.

Il n’est pas facile de chiffrer exactement les risques d’apparition d’une tumeur radio-induite et les avis des experts divergent. La conclusion de la Commis­sion Internationale de Radioprotection est résumée dans le tableau 6. Le risque global de décès par tumeur induite est d’environ 1/10.000 par rad reçu. Le risque d’apparition d’une tumeur maligne est deux à trois fois plus élevé. Pour calculer le nombre de rads reçus, il faut évidemment faire le total de l’irradiation subie pendant toute la durée de l’exposition.

Les anomalies génétiques. En général, une anomalie génétique ou mutation, ne se manifeste que chez les enfants dont les deux parents sont des porteurs sains de la même altération. Ceci n’apparaîtra que rarement, au hasard des rencontres. Pour que les conséquences néfastes des mutations se manifestent au Japon, il fau­dra sans doute attendre plusieurs générations. Le fait que rien n’ait été observé à ce jour est normal, et non pas rassurant. Tout ce que nous savons de l’action des rayons X sur l’animal ou les cellules humaines en cultu­re prouve qu’ils augmentent le taux de mutation propor­tionnellement à la dose reçue. Or tout ce qui augmente les mutations est considéré comme néfaste à la survie de l’espèce, ces mutations étant pour la plupart neutres ou défavorables.


Zaporijjia

Paul Blume

Tchernobyl 1986 – wikipedia

Zaporijjia est la plus grande centrale nucléaire d’Europe (*). Elle est au centre des combats entre Russes et Ukrainiens dans la région (*). Comme le fut la centrale de Tchernobyl au printemps passé (*)

Les risques que des activités militaires dans le périmètre proche de centrales nucléaires font peser sur la région sont énormes. Ce qui a amené le Secrétaire des Nations-Unies, Antonio Guterres, à tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme : « Toute attaque contre des centrales nucléaires est une chose suicidaire » (*).

En 1986, l’ensemble de l’Europe a été polluée à des degrés divers par les émanations radioactives issues de l’accident de la centrale de Tchernobyl (*).

A Zaporijjia, aujourd’hui, qui serait impacté par un « accident  » ? Quelles seraient les conséquences sanitaires pour le continent ? Quelle ampleur pourrait prendre un tel scénario ?

Lors d’incidents industriels majeurs, et certainement nucléaires, vitesse et précision des interventions sont primordiales.

En 1986, ce sont les responsables de ce qui était l’URSS (*) qui étaient à la manœuvre pour gérer cette catastrophe civile.

Aujourd’hui à Zaporijjia, qui organiserait les secours en pleine zone de guerre ? Qui seraient les « liquidateurs » ? (*)

Cet été 2022 est vraiment très « chaud ». Dans tous les sens du terme.


Climat, fin de partie ?

Cédric Chevalier

Reprise de l’article « Dire la vérité aux gens sur les risques existentiels qui pèsent sur l’humanité » paru sur le blog de Paul Jorion.

Nous voudrions vous relayer cet article paru dans PNAS, une prestigieuse revue scientifique américaine, ce 1er août 2022 : https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2108146119

Sa liste de coauteurs ne laissera pas indifférents ceux qui suivent l’actualité climatique :
Luke Kemp, Joanna Depledge, Kristie L. Ebi, Goodwin Gibbins, Timothy A. Kohler, Johan Rockström, Marten Scheffer, Hans Joachim Schellnhuber, Will Steffen, Timothy M. Lenton.

Présentation de l’article :

Une gestion prudente des risques exige la prise en compte de scénarios allant du moins bon au pire. Or, dans le cas du changement climatique, ces futurs potentiels sont mal connus. Le changement climatique anthropique pourrait-il entraîner l’effondrement de la société mondiale, voire l’extinction de l’humanité ? À l’heure actuelle, il s’agit d’un sujet dangereusement sous-exploré.

Pourtant, il existe de nombreuses raisons de penser que le changement climatique pourrait entraîner une catastrophe mondiale. L’analyse des mécanismes à l’origine de ces conséquences extrêmes pourrait contribuer à galvaniser l’action, à améliorer la résilience et à informer les politiques, y compris les réponses d’urgence.

Nous exposons les connaissances actuelles sur la probabilité d’un changement climatique extrême, expliquons pourquoi il est vital de comprendre les cas les plus défavorables, exposons les raisons de s’inquiéter des résultats catastrophiques, définissons les termes clés et proposons un programme de recherche.

Le programme proposé couvre quatre questions principales :

1) Quel est le potentiel du changement climatique à provoquer des événements d’extinction massive ?
2) Quels sont les mécanismes qui pourraient entraîner une mortalité et une morbidité massives chez l’homme ?
3) Quelles sont les vulnérabilités des sociétés humaines aux cascades de risques déclenchées par le climat, comme les conflits, l’instabilité politique et les risques financiers systémiques ?
4) Comment ces multiples éléments de preuve – ainsi que d’autres dangers mondiaux – peuvent-ils être utilement synthétisés dans une « évaluation intégrée des catastrophes » ?

Il est temps pour la communauté scientifique de relever le défi d’une meilleure compréhension du changement climatique catastrophique.

Commentaires Cédric Chevalier

Il semble impératif de prendre conscience de la situation d’urgence écologique absolue, de la reconnaître publiquement et surtout de gouverner la société en conséquence. Cela nécessite d’inclure les risques existentiels parmi les scénarios pris en compte. Nous le martelons depuis notre carte blanche collective du 6 septembre 2018 et la pétition de 40.000 signatures qui a suivi, remise à la Chambre de la Belgique. Les scénarios « catastrophes » ne sont pas des « excentricités douteuses » auxquelles les décideurs et scientifiques sérieux ne devraient pas attacher d’importance mais, au contraire, le point de départ, la pierre de touche, à partir duquel on peut seulement paramétrer ses efforts politiques et scientifiques. Dans l’histoire de la Terre, il y a déjà eu des changements d’ampleur « catastrophique », et il peut encore s’en produire, au détriment de certaines espèces, dont la nôtre. Et il ne peut y avoir de politique que lorsque l’existence de la communauté humaine est préservée.

L’éventuelle faible probabilité (sous-estimée peut-être à tort) de certains de ces scénarios (probabilité qui augmente à mesure que dure l’inertie, étant donnée l’existence des effets de seuil), n’est jamais une excuse pour ne pas les traiter. A partir du moment où ces scénarios impliquent la perte d’un grand nombre de vies et d’autres éléments d’importance existentielle, même pour une probabilité infime, ils doivent être pris en compte. Quand le risque sur l’espèce humaine toute entière ne peut être écarté, on fait face à la catégorie la plus élevée des risques existentiels.

Cet article invite donc à se demander si une partie de la communauté scientifique, avec sa culture de prudence et de modération adoptée par crainte de perdre sa crédibilité, n’a pas produit une pensée, un langage, des travaux et une priorisation de la recherche qui nous ont rendu collectivement aveugles sur la réalité effective des risques existentiels.

« Pourquoi se concentrer sur un réchauffement inférieur et des analyses de risque simples ? L’une des raisons est le point de référence des objectifs internationaux : l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, avec une aspiration à 1,5 °C. Une autre raison est la culture de la science climatique qui consiste à « pécher par excès de prudence », à ne pas être alarmiste, ce qui peut être aggravé par les processus de consensus du GIEC. Les évaluations complexes des risques, bien que plus réalistes, sont également plus difficiles à réaliser.
Cette prudence est compréhensible, mais elle n’est pas adaptée aux risques et aux dommages potentiels posés par le changement climatique. Nous savons que l’augmentation de la température a des « queues de distribution de probabilités épaisses » : des résultats extrêmes à faible probabilité et à fort impact. Les dommages causés par le changement climatique seront probablement non linéaires et entraîneront une queue de distribution de probabilité encore plus épaisse. Les enjeux sont trop importants pour s’abstenir d’examiner des scénarios à fort impact et à faible probabilité. »

Préférant se situer, par ethos scientifique, en deçà du risque probable, alors que l’éthique intellectuelle préconisait de se situer au-delà du risque probable, au niveau du risque maximal. La modération est au cœur de l’ethos scientifique, mais l’éthique des risques existentiels exige une forme d’exagération vertueuse, comme méthode de gouvernement. Le scientifique doit rester modéré, mais l’intellectuel qui sommeille en lui doit sans aucun doute hurler l’urgence, sans attendre d’en avoir toutes les preuves. Et surtout, le politique doit gouverner en ayant le scénario du pire à l’esprit, en permanence.

C’était le message, malheureusement mal compris, du philosophe Hans Jonas dans son ouvrage majeur, « Le Principe Responsabilité », de considérer que la femme ou l’homme d’État devait gouverner selon une « heuristique de la peur », en considérant les plus grands risques existentiels. Avec pour maxime « d’agir de telle façon que nos actions soient compatibles avec la permanence d’une vie authentique sur la Terre ». Le philosophe Jean-Pierre Dupuy a complété cette réflexion par le « catastrophisme éclairé », nous invitant à considérer que « le pire est certain », à un iota près, ce qui justement permet d’agir collectivement pour l’éviter.

Ce Principe Responsabilité, contrairement aux critiques, n’a jamais été un principe irréaliste et paralysant, mais au contraire, un principe raisonnable et d’action. On peut même penser qu’il est le fondement de la relation de responsabilité qui existe entre un parent et un enfant, et entre un politicien et les citoyens.

On comprend que s’il avait été mis effectivement en œuvre, jamais l’humanité n’aurait libéré dans la biosphère autant de substances polluantes, en ce compris les gaz à effet de serre, à partir du moment où l’impact catastrophique potentiel fut jugé plausible. C’était il y a environ 50 ans déjà selon certaines archives déclassifiées de la présidence américaine de Jimmy Carter, notamment, où les mots « the Possibility of Catastrophic Climate Change » figurent.

C’est en partie ce qui autorise le philosophe Stephen Gardiner de parler d’une « perfect moral storm », et de corruption morale, lorsqu’on ne tire pas les conséquences de ce que l’on sait, car on ne veut pas le croire, en s’abritant derrière la « complexité du problème » :

« En conclusion, la présence du problème de la corruption morale révèle un autre sens dans lequel le changement climatique peut être une tempête morale parfaite. C’est que sa complexité peut s’avérer parfaitement commode pour nous, la génération actuelle, et en fait pour chaque génération qui nous succède. D’une part, elle fournit à chaque génération la justification qui lui permet de donner l’impression de prendre le problème au sérieux – en négociant des accords mondiaux timides et sans substance, par exemple, puis en les présentant comme de grandes réalisations – alors qu’en réalité, elle ne fait qu’exploiter sa position temporelle. Par ailleurs, tout cela peut se produire sans que la génération qui exploite n’ait à reconnaître que c’est elle qui le fait. En évitant un comportement trop ouvertement égoïste, une génération antérieure peut profiter de l’avenir en évitant de devoir l’admettre – que ce soit aux autres ou, ce qui est peut-être plus important, à elle-même. »

La critique adressée aux scientifiques du climat s’étend donc à l’entièreté des forces qui œuvrent pour défendre l’habitabilité de notre biosphère pour tous les êtres vivants. La modération et le refus d’évoquer publiquement les scénarios du pire dans le chef des activistes, des associations, des syndicats, des entreprises, des pouvoirs publics, des partis et des mandataires politiques est contraire au respect du Principe Responsabilité. A force de ne pas vouloir évoquer le pire, de ne pas vouloir « faire peur », il est impossible pour la population de comprendre l’enjeu existentiel, et on ne peut pas s’étonner ensuite que l’inertie demeure.

N’y a-t-il pas une forme de faillite morale, pour certains, à refuser de parler ouvertement, publiquement, de manière concrète, de la possibilité de ces scénarios catastrophiques ?

L’article fait cette analogie historique :

« Connaître les pires cas peut inciter à l’action, comme l’idée de « l’hiver nucléaire » en 1983 a galvanisé l’inquiétude du public et les efforts de désarmement nucléaire. L’exploration des risques graves et des scénarios de températures plus élevées pourrait cimenter un réengagement en faveur de la barrière de sécurité de 1,5 °C à 2 °C comme l’option « la moins rébarbative » ».


Cette vague de chaleur anéantit l’idée que de petits changements permettent de lutter contre les phénomènes météorologiques extrêmes.

George Monbiot

Article original : This heatwave has eviscerated the idea that small changes can tackle extreme weather

Traduction : JM avec deepl

Les chaleurs excessives vont devenir la norme, même au Royaume-Uni. Les systèmes doivent changer de toute urgence – et le silence doit être brisé.

Peut-on en parler maintenant ? Je veux dire le sujet que la plupart des médias et la majorité de la classe politique évitent depuis si longtemps. Vous savez, le seul sujet qui compte en définitive – la survie de la vie sur Terre. Tout le monde sait, même s’ils évitent soigneusement le sujet, qu’à côté de lui, tous les sujets qui remplissent les premières pages et obsèdent les experts sont des broutilles. Même les rédacteurs du Times qui publient encore des articles niant la science du climat le savent. Même les candidats à la direction du parti Tory, qui ignorent ou minimisent le problème, le savent. Jamais un silence n’a été aussi fort ou aussi assourdissant.

Ce n’est pas un silence passif. Face à une crise existentielle, c’est un silence actif, un engagement farouche vers la distraction et l’insignifiant. C’est un silence régulièrement alimenté par des futilités et des divertissements, des ragots et du spectacle. Parlez de tout, mais pas de ça. Mais tandis que ceux qui dominent les moyens de communication évitent frénétiquement le sujet, la planète parle, dans un rugissement qu’il devient impossible d’ignorer. Ces jours de colère atmosphérique, ces chocs thermiques et ces feux de forêt ignorent les cris de colère et font brutalement irruption dans nos bulles de silence.

Et nous n’avons encore rien vu. La chaleur dangereuse que l’Angleterre subit en ce moment est déjà en train de devenir normale dans le sud de l’Europe, et serait à comptabiliser parmi les jours les plus frais pendant les périodes de chaleur de certaines régions du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie du Sud, là où la chaleur devient une menace régulière pour la vie. Il ne faudra pas attendre longtemps, à moins que des mesures immédiates et complètes ne soient prises, pour que ces jours de chaleur deviennent la norme, même dans notre zone climatique autrefois tempérée.

La même chose vaut pour tous les méfaits que les humains s’infligent les uns aux autres : ce qui ne peut être discuté ne peut pas être affronté. Notre incapacité à empêcher un réchauffement planétaire catastrophique résulte avant tout de la conspiration du silence qui domine la vie publique, la même conspiration du silence qui, à un moment ou à un autre, a accompagné toutes sortes de violences et d’exploitations.

Nous ne méritons pas cela. La presse milliardaire et les politiciens qu’elle soutient se méritent peut-être l’un l’autre, mais aucun de nous ne mérite l’un ou l’autre groupe. Ils construisent entre eux un monde dans lequel nous n’avons pas choisi de vivre, dans lequel nous ne pourrons peut-être pas vivre. Sur cette question, comme sur tant d’autres, le peuple a tendance à avoir une longueur d’avance sur ceux qui prétendent le représenter. Mais ces politiciens et ces barons des médias déploient tous les stratagèmes et toutes les ruses imaginables pour empêcher les prises de mesures décisives.

Ils le font au nom de l’industrie des combustibles fossiles, de l’élevage, de la finance, des entreprises de construction, des constructeurs automobiles et des compagnies aériennes, mais aussi au nom de quelque chose de plus grand que tous ces intérêts : le maintien du pouvoir. Ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui le font en étouffant les contestations, quelle que soit la forme qu’elles prennent. La demande de décarbonation de nos économies n’est pas seulement une menace pour les industries à forte intensité de carbone ; c’est une menace pour l’ordre mondial qui permet aux hommes puissants de nous dominer. Céder du terrain aux défenseurs du climat, c’est céder du pouvoir.

Au cours des dernières années, j’ai commencé à réaliser que les mouvements environnementaux traditionnels ont fait une terrible erreur. La stratégie de changement poursuivie par la plupart des groupes verts bien établis est totalement inadéquate. Bien qu’elle soit rarement exprimée ouvertement, elle régit leur action. Cela donne quelque chose comme ceci: il y a trop peu de temps et la tâche est trop vaste pour essayer de changer le système, les gens ne sont pas prêts à le faire, nous ne voulons pas effrayer nos membres ou provoquer un conflit avec le gouvernement… La seule approche réaliste est donc l’incrémentalisme, les petits pas. Nous ferons campagne, question par question, secteur par secteur, pour des améliorations progressives. Après des années de persévérance, les petites demandes s’ajouteront les unes aux autres pour donner naissance au monde que nous souhaitons.

Mais pendant qu’ils jouaient à la patience, le pouvoir jouait au poker. La vague de droite radicale a tout balayé devant elle, écrasant les structures administratives de l’état, détruisant les protections publiques, s’emparant des tribunaux, du système électoral et de l’infrastructure de gouvernement, supprimant le droit de protester et le droit de vivre. Alors que nous nous persuadions que nous n’avions pas le temps pour changer de système, ils nous ont prouvé exactement le contraire en changeant tout.

Le problème n’a jamais été que le changement de système est une exigence trop forte ou prend trop de temps. Le problème est que l’incrémentalisme est une demande trop faible. Pas seulement trop limitée pour conduire la transformation, pas seulement trop limitée pour arrêter le déferlement de changements radicaux venant de l’autre camp, mais aussi trop limitée pour briser la conspiration du silence. Seule une exigence de changement de système, confrontant directement le pouvoir qui nous conduit à la destruction planétaire, a le potentiel de répondre à l’ampleur du problème et d’inspirer et de mobiliser les millions de personnes nécessaires pour déclencher une action efficace.

Pendant tout ce temps, les écologistes ont raconté aux gens que nous étions confrontés à une crise existentielle sans précédent, tout en leur demandant de recycler leurs capsules de bouteilles et de changer leurs pailles. Les groupes verts ont traité leurs membres comme des idiots et je soupçonne que, quelque part au fond d’eux-mêmes, les membres le savent. Leur timidité, leur réticence à dire ce qu’ils veulent vraiment, leur conviction erronée que les gens ne sont pas prêts à entendre quelque chose de plus stimulant que ces conneries micro-consuméristes portent une part importante dans la responsabilité de l’échec global.

Il n’y a jamais eu de temps pour l’incrémentalisme. Loin d’être un raccourci vers le changement auquel nous aspirons, c’est un marais dans lequel s’enfoncent les ambitions. Le changement de système, comme l’a prouvé la droite, est, et a toujours été, le seul moyen rapide et efficace de transformation.

Certains d’entre nous savent ce qu’ils veulent : une sobriété privée, un domaine public amélioré, une économie du doughnut, une démocratie participative et une civilisation écologique. Aucune de ces demandes n’est plus importante que celles que la presse milliardaire a poursuivies et largement concrétisées : la révolution néolibérale qui a balayé la gouvernance efficace, la taxation efficace des riches, les restrictions efficaces du pouvoir des entreprises et des oligarques et, de plus en plus, la véritable démocratie .

Alors brisons notre propre silence. Cessons de nous mentir à nous-mêmes et aux autres en prétendant que les petites mesures apportent un changement majeur. Abandonnons frilosité et gestes symboliques. Cessons d’apporter des seaux d’eau quand seuls les camions de pompiers font l’affaire. Construisons notre campagne pour un changement systémique vers le seuil critique de 25% d’acceptation publique, au-delà duquel, selon une série d’études scientifiques, se produit le basculement social .

Je me sens plus lucide que jamais sur ce à quoi ressemble une action politique efficace. Mais une question majeure demeure. Puisque nous avons attendu si longtemps, pouvons-nous atteindre le point de basculement social avant d’atteindre le point de basculement environnemental ?

George Monbiot est chroniqueur au Guardian.

Pour d’autres références voir : https://obsant.eu/listing/?aut=George%20Monbiot


choisir entre la peste de Vladimir et le choléra de Poutine

Cédric Chevalier

Selon certains experts en stratégie militaire et politique, nous allons devoir (continuer à) choisir entre la peste de Vladimir et le choléra de Poutine : Quels sont les prochains objectifs de Poutine ? « Les contre-attaques de l’Ukraine dans le Sud placent les Russes devant un dilemme » – La Libre


On a donc laissé grandir une bête monstrueuse depuis 20 ans et on n’arrive plus à la maîtriser. Tous les scénarios sont (déjà) perdants pour les démocrates, partout dans le monde et pour longtemps. La démocratie elle-même est menacée. La marge de manœuvre semble se résumer à devoir évaluer le sacrifice d’un bien existentiel (la démocratie et la liberté d’autodétermination ukrainienne) pour en sauver un autre (au mieux la vie de plusieurs millions de citoyens membres de l’Union européenne, au pire la vie humaine sur Terre en cas de guerre nucléaire mondiale, les scorpions survivront).

En sachant qu’aucune des deux parties (Ukraine, Union européenne et États-Unis) n’est disposée, et c’est compréhensible, à sacrifier son bien existentiel plutôt que celui de l’autre. En sachant qu’aucun sacrifice des démocrates ne garantit la disparition structurelle de la menace. On ne négocie pas avec un tigre avait fameusement dit Winston Churchill en parlant d’Hitler. Que donner à manger à un fauve dont la faim est insatiable ?

Poutine, dirigeant de facto d’une puissance nucléaire, a envahi le premier l’Ukraine avec ses armées, sanctuarisant de facto son « territoire de manœuvre ». Comment ? Via la menace explicite de réponse nucléaire à toute attaque « extérieure » à l’encontre de ses forces, qui dépasserait un seuil arbitraire qu’il déterminera lui seul. Premier sur place, premier à profiter de la protection de son parapluie nucléaire. D’emblée, l’OTAN exclut l’intervention au sol et même l’exclusion aérienne sur le territoire ukrainien.

L’ambiguïté plane en faveur de Poutine : livrer des armes, est-ce dépasser le seuil ? Quel type d’arme ? Quel calibre ? Combien ? Quel est le seuil pour que Poutine puisse estimer que les intérêts vitaux de la Russie sont menacés et qu’il peut faire joujou avec un missile nucléaire (arme qu’il n’a pas encore eu le plaisir sadique de tester sur des êtres humains) ?On aurait aimé que l’OTAN ne joue pas au poker avec Poutine avec ses cartes déposées sur la table sous ses yeux.Que se serait-il passé si l’OTAN avait installé ses troupes préventivement en Ukraine ? N’aurait-on pas inversé le sens du doute ?Pourquoi l’OTAN n’a-t-il pas laissé planer davantage de doute sur ses intentions militaires et même nucléaires, afin de faire aussi douter Poutine ?

Une réponse était : minimiser le risque d’escalade nucléaire. On comprend, c’est légitime. Mais voilà que Poutine était donc rassuré, tant qu’il en restait aux moyens plus ou moins conventionnels sur le territoire ukrainien, il pouvait y aller en matière de crimes de guerre, sans risquer d’intervention militaire directe de l’OTAN, bien qu’il doive tolérer un afflux (modéré) d’armes modernes. Ainsi, en théorie des jeux, la perte maximale pour Poutine était bornée, tandis que la perte maximale pour l’Ukraine et les alliés restait non plafonnée (puisque même livrer des armes prêtait à ambiguïté explicite pour Poutine).

Certains, comme Jacques Attali, ont tout de suite posé la bonne question : que ferons-nous si Poutine menace d’utiliser l’arme atomique si nous continuons à livrer des armes ? Et cette question est une déclinaison de la question fondamentale : jusqu’à quel point doit-on céder à la menace de destruction pour préserver son existence versus sa liberté ? 

Imaginons à l’extrême que Poutine nous menace comme suit : « donnez-moi les clefs de l’Union européenne sinon je vous atomise ». Que ferons-nous ? Les armes nucléaires ont fondamentalement changé l’éthique du cri « la liberté ou la mort ! ». Car désormais, ce n’est pas seulement la mort du révolutionnaire sur les barricades, c’est aussi et surtout la destruction potentielle d’une proportion élevée de la population humaine sur Terre / d’un continent / d’un pays / d’une grande ville (choisissez en fonction du nombre de missiles qui sont envoyés lorsque le dirigeant fou appuie sur le bouton rouge). 

On se demande alors si la réalité même de ces arsenaux nucléaires est compatible avec la perpétuation de la possibilité de l’existence humaine sur Terre et de la liberté humaine elle-même. On sent que les armes nucléaires sont fondamentalement tyranniques voire totalitaires. Et c’est là le paradoxe, si des démocraties ne disposaient pas de l’arme nucléaire (USA, France, Royaume-Uni), qu’est-ce qui empêcheraient les dictatures qui en disposent de nous soumettre entièrement à leurs désirs pathologiques, de nous envahir sans craindre une riposte nucléaire asymétrique ?

Une partie de moi, même anti arme nucléaire par principe, a déjà contemplé la possible nécessité de l’arme nucléaire pour protéger les démocraties, tout en doutant du bien fondé de ce calcul, in fine. J’ai aussi évalué le cas de figure des États décroissants qui voudraient sanctuariser leur territoire (et leur expérience sociétale) contre la puissance extérieure indexée sur les énergies fossiles et fissiles (« Si tu veux la décroissance, prépare la guerre », par Cédric Chevalier | Blog de Paul Jorion).

Mais il faut aller plus loin dans l’analyse. Car c’est le tueur derrière l’arme qu’il faut examiner. La conjonction du pire est atteinte quand se combine les moyens techniques de la destruction de l’humanité avec la présence au pouvoir suprême d’individus psychopathes prêts à employer ces moyens techniques, a fortiori dans une dictature.On savait que des dictatures amenaient au pouvoir de tels psychopathes (Poutine), on a redécouvert que les démocraties aussi (Trump). Disons que Caligula, Néron, Genghis Khan, et même Hitler ne pouvaient pas atomiser la planète, même s’ils pouvaient massacrer des millions de gens.

Aujourd’hui, une longue histoire de lâchetés accumulées dont l’histoire, face aux guerres et crimes précédents de Vladimir Poutine, nous présente la (première) facture. Les scénarios du pire ne sont pas bornés supérieurement sauf par l’extinction de l’humanité par holocauste atomique. Les scénarios du mieux sont déjà bornés par le plancher des atrocités commises jusqu’à présent non seulement en Ukraine, mais aussi en Tchétchénie, en Géorgie, en Syrie et partout où la main criminelle du tyran Poutine a ôté la vie.

Et on sent que le plancher ne peut que monter encore. Toute ressemblance avec les années 30, la lâcheté calculatrice des démocraties et l’appétit criminel follement audacieux des dictatures, est forcément un point Godwin. Il faut couper son cerveau en deux et ne pas voir d’analogies. L’histoire ne se répète pas dit-on…

Au passage, étant doté d’un esprit plutôt porté à l’analogie et à la reliance, j’ai toujours été critiqué par ceux (qui m’ont toujours semblé les plus nombreux) pour qui la moindre différence interdit la comparaison à titre d’enseignement. L’être humain de chaque époque, son contexte, les événements, telle ou telle instance, seraient toujours « fondamentalement différents » de toute autre instance analogue. Je n’en crois rien, je crois à la puissance des analogies phénoménales au sein d’un même réel, je crois en particulier à la continuation d’un phénomène régulier que les anciens appelaient « nature humaine ». Je crois que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que toute la palette des comportements humains s’est déjà produite et se reproduira encore, et qu’il n’y a aucune irréversibilité vers un mieux dans l’histoire humaine.

Tout au plus, pouvons-nous nous associer entre personnes de bonne volonté pour lutter ensemble en faveur « d’âges d’or » durant lesquels, bon an mal an, le mal est minimisé dans une société humaine par des institutions et des citoyens vertueux.Et donc l’histoire de l’empire romain et la lecture de Shakespeare sont quasiment suffisantes pour nous enseigner cette « nature humaine » et en tirer les conséquences utiles, modulo les nouveautés de notre époque : science, technologie, etc. C’est toujours le même cerveau avec ses mêmes parties neurologiques qui est à la manœuvre. Et ses affects sont remarquablement stables dans le temps.

Donc depuis la cour de récréation de l’orphelinat jusqu’à déclencher une guerre (mondiale ?), on a laissé dévier le cerveau du caïd Poutine, alors qu’il souffre manifestement de graves troubles psychologiques qui le rendent incroyablement dangereux pour la société, à toutes les échelles de taille de groupe.

Il y a ainsi toujours dans l’histoire longue une question qui n’a pas été tranchée définitivement : est-ce que l’individu, la liberté et la démocratie gagnent tendanciellement, ou bien ce sont les salauds psychopathes et sociopathes qui écrivent l’histoire en lettres de sang, parce que l’immense majorité les laisse faire, encore et encore, retombant sans cesse dans une naïveté confondante sur la « nature humaine » et le « mal » ?

Cette question se condense en effet presque entièrement dans une autre : « comment les sociétés humaines peuvent-elles parvenir à maîtriser structurellement en leur sein le risque d’émergence endémique de la tyrannie sanguinaire d’un seul, relayé par sa clique ? »

Comment contrôler les cerveaux déviants à tendance destructrice ? L’arme absolue étant le cerveau humain.
Ces questions sont posées depuis les premiers philosophes grecs jusqu’à nos jours, en passant par la question de la servitude volontaire (le Contr’Un de La Boétie) et de l’autonomie et de la paix perpétuelle (Kant).

Face à la capacité innée au mal de l’être humain, documentée depuis des millénaires, les sociétés ont tenté de mettre en place des institutions afin d’éviter l’autodestruction. L’autorité parentale, tribale, villageoise, l’éducation, la loi, la justice, la répartition du pouvoir dans des fonctions de chef, la séparation de la religion et de l’État, la séparation des pouvoirs, la presse, la démocratie, la concertation sociale, la communication non violente, la thérapie psychologique, la diffusion de valeurs pacifiques, la Société des Nations, l’Union européenne, les Nations Unies, la réconciliation des peuples après une guerre civile ou un génocide, les tribunaux pénaux internationaux, le commerce et la diplomatie internationales, etc.

Mais après plusieurs millénaires de réflexion sur la tyrannie d’un seul dans un groupe, nous n’avons pas encore réussi à déployer ces instruments de maîtrise de la violence humaine à l’échelle de nombreux pays, et encore moins de la planète.
Nous risquons l’extinction de l’espèce par holocauste nucléaire ou écocide (ce qui est sensiblement la même chose : bousiller l’hospitabilité de la planète à notre égard).

Certaines des plus vieilles démocraties sont menacées de renouer avec la violence d’un seul, comme les États-Unis, tandis que d’autres n’ont toujours pas atteint la case démocratie (Russie, Chine) et se totalitarisent progressivement. Enfin, le continent le plus démocratique du monde est gangrené par des leaders autoritaires et d’extrême droite, certains déguisés en démocrates. 

Il y a je crois un continuum entre ce petit caïd de cour de récréation et celui qui appuiera sur le bouton nucléaire qui déclenchera la première et la dernière guerre atomique mondiale. Une propension à l’agressivité se transformant en violence chez le petit d’homme (j’insiste sur l’homme plus que sur la femme, statistiquement c’est établi), qui nécessite un contrôle social par la culture et l’institution, pour ne pas provoquer l’autodestruction de la société.

Cela reste encore un grand mystère pour moi que l’immense majorité sur Terre confie encore aujourd’hui, tel un troupeau docile, sa propre destinée, à autant de psychopathes et de sociopathes habités par une pulsion de mort, en démocratie comme en dictature.
La somme des maux qu’ils ont infligés à la majorité motivationnellement innocente (mais civiquement irresponsable) est infinie. J’espère que nous parviendrons à les arrêter, et à nous arrêter nous-mêmes si nous glissons sur cette pente.


Activistes climatiques : les citoyens ne doivent pas nous aimer !

Miser davantage sur le sabotage


Traduction (corp de l’article) – « deepl » + Josette – de « Klimaaktivist: Bürger müssen uns nicht mögen » paru le 16 juin 2022 dans ZDFheute.


Le mouvement climatique est frustré. L’activiste Tadzio Müller réfléchit à des actions radicales et au sabotage. Il s’agira moins de se faire aimer de la société.

Le mouvement climatique veut reprendre de l’élan cet été. Deviendra-t-il plus radical ?

Après deux ans de pandémie de COVID-19, le mouvement climatique en Allemagne a perdu de son élan. Outre les grèves scolaires de Fridays for Future, il existe également des groupes plus radicaux comme « Ende Gelände » (en français : jusqu’ici et pas plus loin) et « Aufstand der letzten Generation » (en français : la révolte de la dernière génération). Ces derniers sont connus pour leurs blocages d’autoroutes. En tant que cofondateur d’Ende Gelände, Tadzio Müller est un représentant de ce courant plus radical.


ZDFheute : La protection du climat n’avance que lentement, même sous le nouveau gouvernement fédéral. A quel point est-ce frustrant pour le mouvement climatique ?


Tadzio Müller : C’est extrêmement frustrant. Si l’on regarde les 30 dernières années de politique climatique, on ne peut qu’être frustré. Tous les gouvernements ne veulent que faire avancer la croissance économique. Nous occultons le fait que notre quotidien sape les fondements de la vie de tous les êtres humains. C’est un gâchis éthique.

« Nos actions au sein de Ende Gelände n’ont pas contribué à ce qu’il y ait une sortie du charbon avant 2038. Même les grandes manifestations de Fridays for Future n’ont pas encore conduit à une plus grande protection du climat. »

– Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Et comme on n’a pu secouer personne, le mouvement climatique réfléchit-il maintenant à de nouvelles formes d’action ?

Müller : Ende Gelände a élargi le consensus d’action pour cette année. Cette année, des formes d’action sont également possibles dans lesquelles les infrastructures des énergies fossiles sont mises hors service à l’issue de l’action. En même temps, les rumeurs au sein de Fridays for Future sont nombreuses en faveur du recours à des formes d’action plus radicales.

Le Dr. Tadzio Müller est politologue et activiste depuis des décennies. Il est cofondateur de l’organisation anti-charbon Ende Gelände, dont le groupe berlinois est classé à l’extrême gauche par l’Office régional de protection de la Constitution. Jusqu’en 2021, il a travaillé comme conseiller climatique à la fondation Rosa Luxemburg. Dans la newsletter « Friedliche Sabotage » (sabotage pacifique), il élabore des stratégies pour le mouvement climatique. Dans une interview très remarquée avec le « Spiegel », il a mis en garde en 2021 contre l’émergence d’une « RAF verte » (Ndt: Rote Armee Fraktion / Fraction Armée Rouge verte).

ZDFheute : Cela signifie qu’à la base, il y a une envie de devenir plus radical. Faut-il de la violence et des actes de sabotage pour réveiller la société ? 

Müller : J’ai trébuché sur la notion de violence. Il ne peut pas y avoir de violence contre les choses. Le groupe « Letzte Generation » est déjà un groupe de ce genre, qui choisit bien sûr l’escalade, mais pas une escalade violente. Il y a un certain fétichisme dans le débat qui fait que lorsqu’on entend escalade et radicalisation, on pense toujours immédiatement à la violence. La mise hors service de pelleteuses à charbon ou d’engins de construction pour un gazoduc n’est pas de la violence, mais de la légitime défense dans le cadre d’une urgence climatique justifiable.

« Se focaliser sur la question de savoir s’il est violent de dévisser une vis sur une pelleteuse est un acte naïf de refoulement. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Et où fixez-vous alors la limite ? 


Müller : La mise en danger de vies humaines doit être absolument exclue.


ZDFheute : On dirait que Fridays for Future a perdu de son influence dans le mouvement face à des groupes plus radicaux comme Letzte Generation.


Müller : Fridays for Future est l’hégémon du mouvement. Mais un mouvement social ne se compose pas d’un seul acteur, il a plusieurs ailes. Il y avait Martin Luther King, il y avait bien sûr aussi Malcolm X et les Black Panthers.


ZDFheute : Mais ils se battent tout de même pour le même groupe de supporters ?  

Müller : Le groupe Letzte Generation a la plus grande résonance médiatique. Il est petit, capable d’agir et a fait quelque chose de nouveau. La nouveauté est toujours excitante. Le problème de Fridays for Future est que l’impact des manifestations et des grèves scolaires individuelles est désormais faible. L’organisation a connu une croissance incroyable depuis 2019. Il est tout à fait compréhensible que l’on ait besoin de se recentrer quelque peu pour développer de nouvelles idées.

Le mouvement climatique a été démobilisé pendant deux ans par le COVID-19. Le mouvement social a besoin de la rue, de la masse, de l’opinion publique. C’est ce qui nous fait vivre, c’est notre base de pouvoir. Chez Fridays for Future et Ende Gelände, des discussions sont en cours sur des actions plus efficaces. C’est pourquoi je pense que l’été sera chaud.

ZDFheute : Et que va dire la société en général de ces actions plus radicales ?

« Il n’y a pas qu’en Allemagne que de plus en plus d’actions du mouvement climatique ne visent pas à être appréciées de la société. Jusqu’à présent, cela ne nous a pas valu des fleurs. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


Müller : Nous verrons des actions qui ont moins pour objectif de convaincre de l’importance de la protection du climat. Mais plutôt des actions qui augmentent les coûts de la normalité destructrice du climat. Il y aura des actions qui iront au-delà du répertoire existant. Je ne peux pas encore dire à quoi elles ressembleront, car elles doivent toujours être planifiées de manière cachée en raison de l’aspect transgression de la loi.


ZDFheute : Attendez-vous beaucoup de compréhension de la part d’un gouvernement fédéral auquel participent les Verts ?

Müller : En Allemagne, la lutte pour le climat est d’abord une lutte contre l’industrie automobile. Tout gouvernement est d’abord un gouvernement automobile, quels que soient les partis qui le composent. Bien sûr, il est plus facile de faire pression sur les Verts en tant que mouvement climatique que sur ce bloc fossile qu’est le SPD.

ZDFheute : Revenons aux manifestations de 1987 contre la piste ouest de l’aéroport de Francfort. Elles sont allées si loin que deux policiers ont été abattus.


Müller : Venir maintenant avec cette histoire de piste de décollage ouest est absurde. Regardez à quel point le mouvement climatique est incroyablement pacifique face à la méga-crise mondiale. Il n’y a même pas eu de jets de pierres lors de grandes manifestations. Qu’il puisse y avoir des tirs sur des policiers dans quelques mois est absurde.


ZDFheute : Et qu’est-ce que cela signifie pour vous qu’Ende Gelände est surveillé par l’Office fédéral de protection de la Constitution à Berlin ?

Müller : L’Office fédéral de protection de la Constitution est une institution bien plus douteuse qu’Ende Gelände. Ne la considérons pas comme une source objective.

« On veut délégitimer le mouvement climatique en l’accusant d’être extrémiste. Est extrémiste la politique qui construit des centrales à gaz en situation d’urgence climatique. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Que devrait-il se passer pour que vous puissiez dire à l’automne que l’été a été un succès pour le mouvement de protection du climat ?


Müller : Le mouvement doit montrer qu’il est capable d’agir. Il doit y avoir une légitimation des formes d’action radicales. Nous devons être perçus comme un facteur de pouvoir contre lequel certaines politiques ne peuvent pas être imposées.


Les questions ont été posées par Nils Metzger.


Bilan de santé

Pol Troshô

été 2022

Chère consœur,

Cher confrère,

Comme convenu, voici le bilan de santé de :

L’Humanité

Age : évalué à quelque 2,5 millions d’années (*).

Taille : en progression constante, la taille culmine actuellement à près de 8 milliards (*).

Poids : 287 millions de tonnes (*) – Excédent de poids : 18,5 millions de tonnes (*).

Historique des pathologies : guerres militaires et économiques (*), pandémies, épidémies & troubles sanitaires (*), Fièvres (*), Intempéries (*), Famines (*), Pauvreté (*), …

Pathologies majeures : perte de biodiversité (*), risques de Collaps (*), pollutions (*), perte de qualité de l’Eau (*), perte de Fertilité des sols (*), pression climatique exponentielle (*), dépérissement des Mers et Océans (*), état des Forêts (*), état de l’Amazonie (*), …

Dépendances pathogènes : dépendance aux énergies fossiles (*), aux plastiques (*), au pesticides (*), à la croissance (*), …

Thérapies fortement conseillées : décroissance (*), sobriété (*), un socle de subsistance (*), utiliser les Low-Tech (*), l’Agriculture biologique et la permaculture (*), …

Thérapies déconseillées (n’ont pas démontré leur efficacité – risques de perte de temps) : éco-socialisme (*), éco-féminisme (*), anti-capitalisme (*), écologie décoloniale (*), croissance verte (*), …

Expertises conseillées : ONU (*), GIEC (*), … Ressources complémentaires (*)

Recevez, chère consœur, cher confrère, l’expression de mes sentiments distingués.

Les (*) sont proposés par l’Observatoire


« Votre voyage est-il vraiment nécessaire ? »

OA - Liste
par Philippe DEFEYT, économiste

« Is your journey really necessary ? ».

Cette incitation à la responsabilité personnelle a figuré sur diverses versions d’une affichette collée dans les stations du métro londonien et les gares ferroviaires britanniques lors de la seconde guerre mondiale.


Quatre traits essentiels caractérisent une économie de guerre :

  1. Une part (beaucoup plus) importante des ressources nationales consacrée aux dépenses militaires.
  2. Une planification autoritaire de nombreuses activités.
  3. Un rationnement de certains produits.
  4. La recherche de l’autonomie là où c’est possible et d’un soutien extérieur là où c’est nécessaire.

L’expérience du Royaume-Uni en 1940-45 a montré toute l’importance du soutien populaire pour transformer en profondeur l’économie ; celle-ci a connu une croissance exceptionnelle (+21% entre 1938 et 1941!).

Tous les leviers possibles ont été activés pour porter ce gigantesque effort de guerre : du transfert massif de main-d’œuvre et équipements vers la production hautement stratégique de chasseurs de combat jusqu’à la promotion de potagers de quartier (les fameux Victory gardens), de la fin d’activités comme la production de jouets à l’augmentation de 50% des surfaces cultivées, du recyclage massif jusqu’à des rationnements là où c’était incontournable (matières grasses, thé, lard, œufs…), des changements massifs des consommations alimentaires (beaucoup moins de viande et beaucoup plus de pommes de terre) aux petites économies quotidiennes…

Au total, selon l’historienne Lizzie Collingham, « la Grande-Bretagne termina la guerre avec une population mieux nourrie et en meilleure santé que dans les années 1930 et avec des inégalités nutritionnelles réduites. »

Il semble que « le système de rationnement resta populaire jusqu’à la fin de la guerre, 77 % des Britanniques s’en déclarant satisfaits en 1944 » ; Jean-Baptiste Fressoz considère que c’est « parce qu’il était perçu comme juste (même si les riches avaient accès aux restaurants de luxe qui échappaient au rationnement). »

Le secteur des transports n’a pas échappé aux contraintes d’une économie de guerre. Les orientations prises montrent l’étendue de la palette de mesures possibles : augmentation du volume du fret transporté, suppression de certains trajets (par exemple les traditionnels trains de vacances vers les côtes), priorité aux transports de ressources essentielles, rationnement puis arrêt des livraisons de carburants pour les voitures individuelles (un ménage sur dix était motorisé), unité de management des compagnies ferroviaires, retrait de voitures-restaurant pour décourager certains déplacements mais aussi le maintien de services de transport de personnes, certes bondés mais sans rationnement (sauf au tout début de la guerre) ; c’est ici que l’appel à la responsabilité évoqué en début de chronique prend tout son sens.

Nous sommes en guerre aussi, mais notre société n’est pas prête à l’assumer et donc à faire les efforts nécessaires. Cette guerre c’est celle de la transition écologique et et du défi climatique en particulier ; elle est, en outre, pour un temps, compliquée par la guerre militaire en Ukraine et ses conséquences.

La comparaison avec l’expérience de la seconde guerre mondiale est riche d’enseignements, même s’il faut éviter des lectures par trop orientées.

Trois conditions apparaissent comme essentielles pour réussir « un effort de guerre » :
• le sens de l’urgence et de la nécessité d’agir est la base de la dynamique sociétale ;
• des leaders inspirés sont indispensables, qui doivent travailler ensemble (sans nier pour autant des divergences de vues) ;
• on ne peut en sortir sans une bonne dose de planification et d’orientations et priorités fortes, claires, évidentes.

Une fois ces conditions rencontrées, tous les moyens sont bons à mobiliser, petites ou grandes mesures, coercitives et incitatives. On notera encore, dernier enseignement, que cette période sombre a été traversée grâce à des mesures équitables, vécues comme telles ; elle a de ce fait pavé le chemin vers un état-providence renouvelé.

A la lecture de ces enseignement on peut dire, à l’instar de François Gemenne, que « c’est mort » . Certainement, mais qu’elle soit offensive (économies d’énergies carbonées) ou défensive (lutte contre les retombées du réchauffement), cette guerre doit de toute manière être menée et gagnée.

Est-ce vraiment si difficile de planifier les programmes publics pour donner la priorité aux investissements énergétiques (offensifs comme défensifs) ; tous les investissements publics (ronds-points, maisons communales, nouvelles maisons de repos…) sont-ils indispensables à court-moyen terme, surtout quand il y a pénuries de capacités de production ? Est-ce vraiment si difficile d’orienter les productions agricoles ? Est-ce vraiment si difficile de recentrer les budgets sociaux sur une allocation logement-énergie ? Est-ce vraiment si difficile d’activer des mesures quick-win comme la limitation des vitesses sur routes et autoroutes ? Est-ce vraiment si difficile de mobiliser de manière forte toutes les ressources organiques possibles pour faire du bio-gaz ? Est-ce vraiment si difficile d’engager les wallons à économiser l’eau dès à présent ? Est-ce vraiment si difficile de limiter les déchets ? Est-ce vraiment si difficile de simplifier radicalement procédures, démarches… pour permettre à chacun de se concentrer sur l’essentiel ? Est-ce vraiment si difficile de consommer moins de viande ou de renoncer à certains déplacements accessoires ?

Il semble que oui, malheureusement.


Cet article est paru précédemment dans l’Echo

Les modèles climatiques l’avaient prévu. Le réchauffement climatique alimenté par nos émissions de gaz à effet de serre a un impact sur le régime des précipitations. Un impact d’ores et déjà observable.
Annoncé comme une feuille de route pour une éventuelle deuxième présidence de Donald Trump, le Projet 2025 suscite des inquiétudes profondes parmi les experts et les scientifiques. « L’indépendance de la science est attaquée de toutes parts dans ce document », déclare Rachel Cleetus au Scientific American, directrice des politiques du programme Climat et Énergie à l’Union of Concerned Scientists. Cette politisation pourrait éroder l’intégrité scientifique et compromettre la capacité des agences à fournir des analyses indépendantes et factuelles sur des questions délicates comme le changement climatique et la santé publique.
Le ralentissement de la circulation océanique est une des conséquences assez méconnues du dérèglement climatique. Or, si certains scientifiques pensent que cela pourrait aboutir à un stockage de carbone plus important dans les fonds marins, une étude récente estime quant à elle que ce CO2 pourrait malheureusement davantage s’accumuler au niveau de l’atmosphère.
En France, les façades maritimes pourraient permettre à plusieurs villes d'exploiter la thalassothermie. L'une d'elles vient de se lancer
L'Arcom a mis en garde Sud Radio pour une séquence qui minimise ou contredit le consensus scientifique autour du changement climatique.
Les changements dans la structure des foraminifères, des planctons présents depuis des centaines de millions d'années, permettraient de prédire les extinctions de masse.
La crise de l'eau est une réalité pressante. Lors du 10e Forum mondial de l'eau à Bali, Elon Musk a proposé des solutions audacieuses.
Treize ans après l'accident de Fukushima, des chercheurs ont capturé pour la première fois des images d’atomes de césium radioactif dans des échantillons environnementaux probablement issus d'un ou plusieurs réacteurs de la centrale de Fukushima Daiichi.
Des scientifiques ont imaginé un plastique biodégradable et dépolluant qui fertilise en plus les sols au moment de sa décomposition.
S’il y a quelques siècles de cela, le poisson était une excellente source de protéines, de minéraux, de vitamines et d’oméga-3, difficile d’en dire autant aujourd’hui tant l’océan et les cours d’eau subissent une pollution sans précédent. Et le mercure n’est pas le seul polluant concerné.
Au Royaume-Uni, des chercheurs travaillent sur un moyen d’augmenter considérablement la capacité des océans à absorber le dioxyde de carbone (CO2). Les scientifiques envisagent notamment de verser une sorte de sable verdâtre à certains endroits dans l’eau afin de générer une réaction chimique. Néanmoins, les conséquences de cette initiative pourraient être désastreuses.
Les océans sont essentiels à notre survie, assurant la moitié de l'oxygène mondial. Savez-vous quelle est sa plus grande menace ?
Depuis des décennies, l’intelligence artificielle (IA) fascine autant qu’elle effraie. Si certains y voient le potentiel de révolutionner nos vies pour le mieux, d’autres redoutent ses conséquences catastrophiques. Les propos alarmistes d’Eliezer Yudkowsky, chercheur émérite en IA, dans une récente interview accordée au journal britannique The Guardian, ont une nouvelle fois ravivé les débats autour des dangers que cette technologie pourrait potentiellement représenter pour l’humanité.
L’utilisation de modèles d’intelligence artificielle de grandes tailles pourrait aider les biologistes à faire des découvertes bien plus rapidement qu’auparavant. Certains espèrent même qu’ils nous aideront à comprendre le fonctionnement du vivant.
La pêche serait la première responsable de la perte de biodiversité marine. Arrêter de manger du poisson serait alors la meilleure solution.
Le PDG de la société d’IA SingularityNET estime que l'intelligence artificielle générale pourrait voir le jour entre 2027 et 2030.
Pour empêcher l’effondrement du glacier de Thwaites, des chercheurs ont proposé d’y installer un gigantesque rideau de fer sous-marin de 38,5 kilomètres de long visant à l’isoler des courants marins chauds. Un projet de cette envergure pourrait coûter près de 50 milliards de dollars, sans compter la logistique nécessaire à son déploiement. Cependant, bien que cela semble a priori excessif, les conséquences de l’effondrement du glacier seraient telles que les pertes qui en résulteraient à l’échelle mondiale seraient beaucoup plus élevées (que la réalisation de ce projet).
Une étude suggère qu'un phénomène quantique complexe fait du CO2 un gaz à effet de serre particulièrement puissant.
Dans une avancée technologique sans précédent, la transmission d'énergie (solaire) depuis l'espace vers la Terre a été démontrée avec succès.
Au XXe siècle, un ingénieur pensait qu'il existait une relation vertueuse entre la combustion du charbon et le réchauffement climatique.
Repenser radicalement le monde, se convaincre qu'ailleurs, demain, ce sera mieux ! Ce sont là des ambitions intemporelles par excellence. Étudier les utopies, c'est montrer comment elles ont évolué pour refléter les préoccupations des différentes époques, mais aussi interroger les utopies contemporaines. Ce livre
Des chercheurs proposent de placer en orbite un parasol spatial géant pour atténuer le réchauffement global en occultant partiellement le soleil.
Le fart, cette cire appliquée sous les skis et planches de snow pour les entretenir n'est pas sans effet sur la montagne, ni sur la santé...
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Pourquoi l'espace de notre système solaire demeure froid malgré la proximité du Soleil ? On vous explique la raison.
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De nouvelles menaces planent dans l’ombre de la pandémie actuelle, et elles proviennent d’une source inattendue : les rongeurs de l’île de Hainan, en Chine. Selon une récente étude publiée dans la revue Virologica Sinica, des scientifiques chinois ont mis en lumière huit nouveaux virus qui pourraient potentiellement infecter les êtres humains. Cette découverte soulève des inquiétudes quant à de futures épidémies et pose des questions cruciales sur la manière dont ces virus pourraient évoluer.
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Face aux enjeux écologiques et sociaux, la décroissance s'annonce, pour ses partisans, comme la meilleure solution pour sauver la planète.
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Une équipe du Lawrence Livermore National Laboratory, en Californie, annonce avoir réalisé un gain d’énergie net dans une réaction de fusion nucléaire pour la deuxième fois de son histoire. La première avait été annoncée en décembre dernier. Il s’agit d’un pas de plus dans la quête d’une source d’énergie presque illimitée, sûre et propre. De quoi parle-t-on précisément ?
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Un gisement de roche phosphatée colossal a été découvert en Norvège, capable de satisfaire la demande mondiale en phosphore pour les 50 prochaines années, bénéficiant ainsi à l'agriculture, les technologies liées aux batteries et le secteur de l'énergie verte.
Sur le bassin du Clain, la rivière qui traverse, entre autres, Poitiers, pas moins d’une trentaine de mégabassines sont en projet. Elles avaient été actées en novembre 2022 lors de la signature du protocole du bassin de Clain par le préfet et les agriculteurs irrigants futurs bénéficiaires. Or, le préfet s’était engagé à cette occasion à prendre en compte, avant tout démarrage de construction de bassine, les conclusions d’une étude à venir sur l’état des réserves en eau, dite étude HMUC (hydrologie, milieux, usages, climat).
Une étude de la NOAA révèle une vague de chaleur marine d'intensité extrême dans les eaux du Royaume-Uni et de l'Irlande. Ce phénomène, conséquence du réchauffement climatique, menace la biodiversité marine et les industries connexes, soulignant l'urgence de protéger nos océans.
Savez-vous quel pourcentage de plastique a réellement été recyclé depuis son apogée ? Vous risquez de déchanter...
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La « bactérie mangeuse de chair », ou Vibrio vulnificus pour les scientifiques, est présente dans les eaux salées du sud-est des États-Unis. Mais avec le réchauffement climatique, elle pourrait...
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Selon des chercheurs, l'aggravation du réchauffement climatique entraînera une augmentation du nombre d'infections potentiellement mortelles dues à des bactéries présentes le long de certaines côtes littorales.
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Comme en 2021, nous étions en 2022 à cent secondes avant minuit sur l’horloge de l’apocalypse. Cet horaire vient d'être avancé.
Des chercheurs ont regroupé l’ensemble des données disponibles et ont estimé que chez certaines personnes souffrant de COVID long, les symptômes pourraient persister à vie si aucun traitement n'est proposé.
Tous les experts soulignent l’importance de la découverte, mais rappellent l’existence de nombreux défis techniques et scientifiques à venir pour rendre la fusion viable. Selon eux, la fusion commerciale ne sera effective probablement que dans plusieurs décennies, ce qui soulève des questions sur la rapidité avec laquelle la technologie peut jouer un rôle dans la décarbonisation de l’électricité. Récemment, plusieurs revues ont publié les lettres de chercheurs mettant en garde contre le « Saint Graal » de la fusion nucléaire, soupçonnant même une reprise de cette technologie dans l’industrie de l’armement nucléaire.
Si le terme s'est démocratisé dans le vocabulaire médiatique et scientifique, l’Anthropocène n’a jamais été formellement inscrit sur une échelle chronologique. Une cohorte de chercheurs enquête depuis treize ans pour dater avec précision les débuts de cette période qui a vu l’Homme devenir une force géologique à part entière. Verdict attendu fin décembre.
En tirant parti d’un modèle climatique à très haute résolution, des chercheurs ont tenté de comprendre pourquoi les températures minimales se réchauffaient plus fortement que les températures maximales. Les résultats ont récemment été publiés dans la revue Geophysical Research Letters. L’augmentation des températures dans le contexte du réchauffement global est loin d’être homogène. En effet, les continents se réchauffent plus fortement que les océans, les hautes latitudes davantage que les basses latitudes… et les nuits plus que les jours. En somme, le changement climatique réduit la différence de température moyenne entre le jour et la nuit, en particulier au-dessus des zones continentales.
Des chercheurs canadiens ont montré qu’avec l’augmentation de la fonte des glaciers arctiques induite par la hausse des températures, il existe un risque que les virus précédemment piégés dans la glace soient en contact avec de nouveaux environnements et infectent de nouveaux hôtes. La prochaine pandémie pourrait alors ne pas provenir de chauves-souris ou d’oiseaux, mais de la matière libérée lors de la fonte des glaces.
Pour la première fois, une équipe de chercheurs de l’Université de Cambridge (Angleterre) a mis au jour l’existence de variations saisonnières dans le mouvement de la gigantesque calotte de l’Antarctique. Les résultats ont été publiés dans la revue scientifique The Cryosphere le 6 octobre dernier.
Selon des scientifiques, la sécheresse chronique qui frappe l’ouest des États-Unis, exacerbée par le dérèglement climatique, pourrait avoir raison du Grand Lac Salé de l’Utah. Sa surexploitation fait partie des autres raisons de son déclin et de sa possible disparition.
Découvert en 1958, le virus à l’origine de la variole du singe (ou monkeypox), l’orthopoxvirus simien, est endémique de l’Afrique centrale et de l’Ouest. Mais depuis le mois de mai 2022, des milliers de cas ont été signalés en Europe et dans le monde ; le virus fait aujourd’hui l’objet d’une surveillance accrue. La République démocratique du Congo est le pays le plus touché, avec 120 décès depuis le 1er janvier. Ces décès sont vraisemblablement dus à un variant plus virulent, nommé clade I. Les experts craignent qu’il ne se répande lui aussi dans le reste du monde.
Si elle se poursuit au rythme actuel, la fonte de la banquise arctique risque d’augmenter la fréquence des évènements El Niño de forte intensité. C’est du moins ce qu’avance une étude récemment publiée dans la revue scientifique Nature Communications.
Le réchauffement climatique fait surchauffer nos pôles. Alors on rêve de les refroidir. En comptant sur des techniques de géoingénierie. Des chercheurs disent que c’est techniquement faisable. Mais pour notre experte glaciologue, Heïdi Sevestre, c’est loin d’être une bonne idée.
Après avoir analysé un ensemble de données satellitaires à haute résolution, des chercheurs ont mis en évidence un assèchement pour le moins inattendu des lacs arctiques depuis le début des années 2000. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Climate Change le 29 août dernier.
Comment remettre en question un système qui vous privilégie ? Alors que le business as usual devient criminel au sens premier du terme, de plus en plus de jeunes diplômés d’écoles prestigieuses sortent des clous en clamant l’urgence à transformer un système socio-économique écocidaire – AgroParisTech, HEC, Polytechnique… : les discours d’une partie de ces jeunes renonçants ont été très médiatisés au début de l’été 2022. En s’appuyant sur les recherches récentes en sciences sociales et sur les témoignages d’anciens élèves de grandes écoles de tout âge (les alumni), Jean-Philippe Decka décortique la prise de conscience, les doutes et les freins rencontrés par cette élite sur le chemin du renoncement consistant à tourner le dos à une carrière prestigieuse ultra rémunératrice et aux nombreux privilèges qui l’accompagnent.
des champignons microscopiques pourraient provoquer une nouvelle pandémie bien plus terrifiante que celles provoquées par des virus, étant donné le peu de connaissances que nous en avons et leur capacité à s’adapter à nos faibles mesures thérapeutiques. Malgré leur présence à nos côtés depuis longtemps, les scientifiques estiment qu’ils représentent actuellement un réel enjeu de santé publique face aux pressions sélectives fortes, au changement climatique et à une population humaine croissante toujours plus fragile.
Selon le rapport du Copernicus Climate Change Service (C3S), la banquise qui ceinture le continent antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais observé pour un mois de juillet. Le bulletin complet est accessible sur le site de l’agence.
Hépatite, pneumonie, dengue, paludisme… Plus de la moitié des maladies infectieuses connues peuvent être aggravées par le changement climatique. Les vagues de chaleur, la sécheresse, les inondations, les incendies, les tempêtes, les variations du niveau de la mer, tous ces événements sont susceptibles d’influencer les maladies humaines provoquées par des virus et autres agents pathogènes. Les chercheurs appellent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de toute urgence.
Selon un rapport du réassureur allemand Munich Re paru le 28 juillet dernier, les catastrophes naturelles telles que les vagues de chaleur, les pluies diluviennes et autres tornades ont déjà causé plus de 65 milliards de dollars de pertes économiques entre les mois de janvier et de juin.
La pandémie de COVID-19 a révélé à quel point l’économie mondiale pouvait rapidement basculer, en particulier les marchés liés à la production et l’approvisionnement alimentaire. Bien d’autres événements extrêmes peuvent soudainement mettre à mal la production et la logistique des ressources, de surcroît s’ils se produisent simultanément : catastrophes naturelles (inondations, sécheresses, canicules), crises financières, conflits humains. Comment améliorer la résilience des systèmes alimentaires face à ces menaces croissantes ?
Un label vert vient d’être accordé au gaz et au nucléaire par un vote du Parlement européen. Cette décision controversée ouvre la voie à des investissements financiers. Explications.
En plus des questions relatives à l’éthique et à la morale dans le contexte d’une humanité toujours en proie à de nombreuses inégalités, le développement du tourisme spatial aurait également des répercussions fortes sur le climat et la couche d’ozone comme le révèle une étude parue dans la revue Earth’s Future le 9 juin dernier.
La hausse globale des températures conduit de nombreux animaux sauvages à se rapprocher des régions densément peuplées d’humains. Une nouvelle modélisation de cette dynamique quantifie les risques associés d’émergence de nouvelles maladies infectieuses.
Plusieurs points de basculement majeur de notre Planète seront probablement atteints avec +1,5 °C de réchauffement, selon une conférence donnée pour la Commission européenne. Or, selon l'Organisation météorologique mondiale, ce seuil sera peut-être atteint dans les cinq ans à venir.
Une étude publiée l’année dernière alertait sur la déstabilisation de la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (AMOC) à cause du réchauffement climatique, et un rapprochement de son point de bascule. Des chercheurs de l’UNSW (Sydney) ont modélisé l’effondrement total de ce tapis roulant des courants océaniques afin d’en examiner l’impact mondial.
Dans son dernier ouvrage, le physicien Guido Tonelli, qui a contribué à la découverte du boson de Higgs, relate sept moments décisifs de l’histoire de l’Univers, « faite d’aléas positifs et négatifs ».
Sensibiliser et former à la transition est une des missions essentielles du Forum International de la Météo et du Climat, un forum dédié au partage de connaissances sur les sciences de l’atmosphère et du climat. Son président, Jean Jouzel, climatologue et ancien membre du GIEC (organisation co-lauréate Noble de la Paix en 2007), rapppelle ici que la pédagogie autour de la transition concerne non seulement l’école mais tous les pans de notre société : état, collectivités locales et régionales, entreprises, médias, citoyens ou associations.
Ces dernières années, le pôle Nord magnétique s’est déplacé du Canada vers la Sibérie. Une équipe de chercheurs britanniques pense avoir percé le mystère de ce décalage inhabituel. Depuis sa découverte, le pôle nord magnétique se déplace vers la Sibérie mais la vitesse à laquelle cela se produit a récemment fortement augmenté.
« Tout est sous nos yeux depuis plus de 40 ans, et nous n’avons pas voulu le voir ». Voilà comment Michael Mann, le célèbre climatologue et géophysicien américain de l’Université de Pennsylvanie, décrit le gâchis de ces dernières décennies. Le gâchis de l’inaction des dirigeants politiques de la planète face aux bouleversements que l’humanité a infligé à son climat. Mais aussi le gâchis généré par les faux discours sur le climat, les dénis, voire la propagande des climatosceptiques dictée par les intérêts des lobbies gaziers, pétroliers, et même politiques.
Selon des recherches américaines publiées mercredi dans la revue scientifique Environmental Science & Technology, divers produits pour enfants - des vêtements aux housses de meubles et aux taies d'oreiller - contiennent des substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS).
Les générations actuelles n’ont pas connu Hiroshima et Nagasaki. Pour beaucoup, les armes nucléaires sont des engins de science-fiction. La réalité est tout autre.
Entre 1950 et 1990, 200.000 fûts contenant des déchets radioactifs ont été jetés dans l'océan Atlantique, sans qu'aucune surveillance ne soit mise en place. Deux missions sont actuellement en préparation pour faire l'état des lieux sur une éventuelle pollution radioactive des fonds marins.
L'Australie a promis 63 millions de dollars australiens (environ 42 millions d'euros) pour soutenir la science et les infrastructures de recherche afin de protéger la Grande barrière de corail, a indiqué mardi le gouvernement.
Observons finement l’effet des ressources naturelles à l’intérieur d’un pays. Une chronique de Phoebe W. Ishak et Pierre-Guillaume Méon. Elle est postdoctorante CNRS à l'école d’économie d'Aix-Marseille, à la Faculté d’économie et de gestion (FEG) d'Aix-Marseille Université. Il est professeur de science économique au Centre Emile Bernheim de Recherche interdisciplinaire en gestion et Dulbea de l'Université libre de Bruxelles.
Courageuse image de russes manifestant leur opposition à la guerre en Ukraine à Saint-Pétersbourg, ce mardi 1er mars 2022. En Russie, les manifestations se multiplient dans la rue, les réseaux libres et des tribunes. En tête d’affiche : les féministes russes, une partie de l’intelligentsia, notamment les étudiants du MGIMO, l’équivalent du Sciences PO et de l’HEC russe, ou le colonel-général à la retraite Leonid Ivashov qui exige la démission de Poutine. Un article de Florian Grenon.
Une start-up ambitionne de procéder aux forages les plus profonds au monde afin de générer une énergie renouvelable inépuisable via la "géothermie supercritique".
Des chercheurs australiens ont eu une idée surprenante afin de venir en aide aux coraux. D’après eux, il faudrait en effet « booster » les nuages afin de les rendre plus blancs et plus imposants. Ainsi, ils augmenteront leur capacité à réfléchir et bloquer la lumière du Soleil.
L’industrie extractive est connue pour être l’une des plus polluantes et dévastatrices pour la planète. Pourtant, plus la demande croît avec l’essor des technologies, plus l’humanité en est dépendante. Et cela malgré le fait que ses ressources ne sont pas durables et connaîtront toutes leurs limites un jour ou l’autre. Pour tenter de pallier ce problème avec une approche plus circulaire, une nouvelle étude a peut-être permis de mettre la main sur un moyen efficace d’extraire des terres rares à partir des déchets de combustion du charbon. Le procédé serait aussi applicable en recyclant divers matériaux issus par exemple des rebuts d’appareils électroniques et les résidus de bauxite.
En diminuant l’humidité de l’air, l’accroissement de la sécheresse des sols provoqué par le réchauffement climatique pourrait rendre les vagues de chaleur plus supportables dans certaines régions du monde. C’est du moins ce que suggère une étude parue le 7 janvier dernier dans la revue Science Advances.
La teneur atmosphérique en méthane (CH4), un puissant gaz à effet de serre, augmente à un rythme de plus en plus soutenu depuis 2007. Une étude publiée dans la National Science Review a récemment fait le point sur les causes de cette accélération.
Une étude menée en Suède affirme que la pollution plastique a un effet mesurable sur les bactéries. Selon les chercheurs, l’omniprésence de ce type de déchets a permis aux bactéries d’évoluer et de créer des enzymes capables de désintégrer le plastique.
Le climat change de façon dramatique et il est indiscutable aujourd’hui que l’activité humaine en est la cause première. Malgré une prise de conscience générale dans les populations, la dissonance entre les annonces de bonnes intentions et l’augmentation persistante des émissions mondiales est affligeante. Comment expliquer cette inaction ? L’aveuglement cognitif et la fragmentation sociale dans un monde libéralisé comptent parmi les causes premières.
Il ne fait aucun doute que dans quelques décennies, le rendement énergétique de l’extraction du pétrole sera négatif. Or, même dans cette situation, il n’est pas impossible que cette extraction se poursuive. Mais que se passera-t-il lorsqu’il y aura besoin de deux barils de pétrole pour en extraire un seul ?
Des sommets aux profondeurs. Après les microplastiques découverts mardi sur le Pic du Midi, dans les Pyrénées, voilà ces minuscules particules détectées dans nos selles. Et particulièrement lorsque l’on est atteint de troubles intestinaux. Comme le révèle le Guardian, une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology montre que les personnes atteintes d’une maladie inflammatoire de l’intestin (MII) présentent 50% de microplastiques en plus dans leurs selles.
Pour le paléontologue Henry Gee, la dégradation de l’habitat d’« Homo sapiens », sa faible variabilité génétique et la baisse de sa fertilité préparent le terrain à l’effondrement de l’espèce.
Les températures augmentent, les vagues de sécheresse et les incendies se font plus fréquents, les tempêtes et les inondations s’intensifient… Nous subissons déjà les conséquences du changement climatique. « Un code rouge pour l’humanité », c’est en ces termes qu’António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, présentait le rapport du premier groupe de travail du GIEC lors d’une déclaration au mois d’août. L’humanité pourrait-elle finir dans une extinction de masse sur une planète devenue impropre à sa survie ?
Dans l'espoir de mieux comprendre ce qui attend l'Antarctique pour les années à venir, les chercheurs ont une nouvelle fois interrogé le passé. Leur objectif : révéler comment la glace a réagi à des changements climatiques il y a plusieurs millions d'années. Et ils ont découvert que l'Antarctique pourrait être plus vulnérable au réchauffement climatique anthropique qu'ils ne le pensaient jusqu'alors.
Une conférence clé pour comprendre l'enjeu de la transition écologique du système de santé donnée lors de SANTEXPO 2021 avec comme intervenants Jean Marc Jancovici, fondateur du think tank The Shift Project, et Laurie Marrauld, maîtresse de conférence en science de gestion à l'Ecole des Hautes Études en Santé Publique (EHESP) et cheffe de projet santé au Shift Project.
Une conversation polyphonique sur des questions qui figurent parmi les plus urgentes du 21e siècle : « Pouvons-nous parvenir à la justice climatique et assurer l\'équité ? », « Quel rôle l’UE peut-elle jouer sur le plan international ? », « L’UE intègre-t-elle véritablement les questions climatiques dans sa politique étrangère ? », « Quel rôle doit jouer la jeunesse ? »
l'hydrogène fait l'objet de tous les grands plans d'investissements pour alimenter les transports, l'industrie ou même stocker l'électricité. Sauf que ce gaz, censé être écolo quand il est produit avec des énergies renouvelables, ne l'est pas tant que ça. , selon certains scientifiques.
C’est l’avertissement lancé par James Lovelock, dans un article qu’il vient de publier dans The Guardian. Lovelock est un scientifique et écologiste britannique indépendant, à l’origine de l’hypothèse biogéochimique (ou « hypothèse Gaïa »). Cette hypothèse controversée, établie en 1970, soutient que notre planète serait un être vivant, une sorte de superorganisme chargé d’autoréguler ses composants pour favoriser la vie.
Les vagues de chaleur marines qui dévastent les écosystèmes marins deviennent de plus en plus fréquentes et intenses. Les chercheurs essayent de mieux les prévoir.
Comment les industriels manipulent-ils l’opinion publique au détriment des vérités scientifiques ? Entretien avec Pascal Vasselin et Franck Cuveillier, co-réalisateurs d’un édifiant documentaire diffusé sur Arte l’année dernière, La fabrique de l’ignorance.
Que recouvre le terme de « biodiversité » inventé au milieu des années 1980 ? S'il traduit bien la notion de vie sur Terre, il n'en saisit pas son principe essentiel, à savoir cette interdépendance des formes de vie. À l'heure où nombres de menaces pèsent sur la Planète, deux scientifiques nous exposent pourquoi il nous faut mieux repenser la valeur de la nature dans notre système économique pour mieux affronter et résoudre la crise écologique.
Cela fait désormais plus de 30 ans que 2100 représente pour les politiques, une sorte d'horizon lointain lorsqu'il s'agit de se projeter sur une Terre qui se réchauffe. Mais l'échéance se rapproche désormais dangereusement. Les enfants nés en 2021 n'auront même pas 80 ans à la fin de ce siècle.
Une trentaine d’économistes, parlementaires, syndicalistes et représentants de la société civile ont lancé un appel à réformer les règles budgétaires européennes. Ils souhaitent remplacer le “pacte de stabilité et de croissance” par un “pacte de résilience et de solidarité” plus adapté aux défis écologiques.
Les signaux d’alerte précoce (EWS) des points de basculement sont essentiels pour anticiper l’effondrement du système ou d’autres changements soudains. Cependant, les indicateurs génériques d’alerte précoce existants conçus pour fonctionner dans tous les systèmes ne fournissent pas d’informations sur l’état qui se situe au-delà du point de basculement.
Début août, le Giec, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, a publié le premier volet de son sixième rapport. L’éclairage de Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du Groupe de travail I du Giec, auteur de ce volet.
Alors que tous les spécialistes sonnent l'alarme sur l'effondrement en cours de la biodiversité, l'ADN environnemental ou eADN et sa technologie proposent de répertorier de manière hyper efficace les traces du vivant. Une technique promise à un bel avenir.
Atteindre la neutralité carbone se chiffre en centaines de milliards. Comment atteindre cet objectif au meilleur coût quand, dans la catégorie des gaz à effet de serre (GES) qui s'accumulent dans l'atmosphère, tous n'agissent pas de la même manière sur le réchauffement climatique. Des travaux montrent que se concentrer sur les gaz dits de courte durée de vie peut être pertinent pour agir sur les gaz dits de longue durée.
En 2015, un sondage réalisé dans le cadre de la Fête de la nature révélait que 96 % des Français interrogés percevaient la nature comme un « lieu de bien-être et de ressourcement ».
Les chercheurs pensent que, tout au long de l'histoire de la Terre, le CO2 atmosphérique a exercé un contrôle étroit sur les changements climatiques. Des données portant sur les 66 derniers millions d'années confirment le couplage. Et montrent que nos émissions de gaz à effet de serre pourraient ramener le CO2 à des niveaux jamais vus depuis les climats bien plus chauds du passé lointain de notre Planète.
Dans les années 1970, un rapport publié par des chercheurs du Massachusetts institute of technology (MIT, États-Unis) avait fait grand bruit. Il annonçait l'effondrement possible de notre civilisation avant la fin du XXIe siècle. Des conclusions tristement en phase avec les données actuelles, conclut aujourd'hui une nouvelle étude.
Faire le vide dans sa tête. Rester attentif à son environnement, aux mouvements de son corps et laisser venir ses pensées, sans tenter de les contrôler. Concentration maximale sur sa respiration. Résultat : une meilleure gestion du stress, de la colère et autres émotions nocives. Telles sont les promesses alléchantes de la méditation de pleine conscience (MPC).
Depuis des décennies, les scientifiques, les ONG et les militants écologistes appellent au changement des comportements afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cependant, les transformations requises tardent à se mettre en place malgré l'urgence climatique, l'avancement des connaissances scientifiques et les injonctions de toutes parts.
Selon les calculs de chercheurs, fabriquer des protéines à partir d'air et d'électricité permettrait d'économiser 90 % d'espace sur Terre par rapport à l'agriculture, et ainsi de diminuer la pression environnementale sur la Planète. Après la viande sans boeuf fabriquée in vitro, voici le soja sans plante, généré en laboratoire. Autrement dit, un champ de un hectare de terrain, destiné à de la culture in vitro permettrait de produire l'équivalent de dix hectares de soja planté en plein champ.
La combustion des satellites en fin de vie et des carburants des fusées pourrait engendrer un nouveau trou dans la couche d'ozone et bouleverser le climat mondial. En cause : la grande quantité d'aluminium contenue dans ces milliers de satellites.
Le plancton et les récifs coralliens, en plus de constituer un biotope riche pour la faune et la flore marines, sont à la base de la chaîne alimentaire de nombreux êtres vivants. Deux chercheurs ont récemment lancé un signal d’alarme : si aucune disposition n’est rapidement prise pour endiguer l’acidification progressive des océans, ce processus continuera de détruire la vie planctonique jusqu’à entraîner l’effondrement de la chaîne alimentaire mondiale et la mise en danger de l’humanité d’ici une vingtaine d’années.
Les océans couvrent plus de 70 % de la surface de notre Planète. Les scientifiques savent depuis longtemps qu'il est un rouage essentiel de la machine climatique. Ne pourraient-ils pas jouer un rôle dans notre lutte contre le dérèglement climatique ? La question est posée. Mais la réponse n'est pas si simple. Deux chercheurs nous en détaille les tenants et les aboutissants.
Et si le réchauffement de la troposphère, la couche de l'atmosphère en contact avec le sol, avait été sous-estimé par les relevés satellite ? C'est la question que posent très sérieusement aujourd'hui des chercheurs après qu'ils ont découvert quelques incohérences.
Fortes pénuries d'eau, sécheresse, inondations, disparition de ses forêts... Le Pakistan subit toute la palette des conséquences du réchauffement climatique et se classe parmi les cinq pays les plus touchés par ces bouleversements. Aussi, le Premier ministre du Pakistan s'est-il lancé dans l'un des plus ambitieux projets de reforestation au monde : planter dix milliards d'arbres d'ici 2023. Cette initiative met son pays à l'honneur pour la Journée mondiale de l'environnement qui se tient samedi 5 juin.
SI vous vous êtes déjà demandé quel était le lien entre la montée du niveau des océans et le changement climatique, nous espérons que cette planche vous aidera à y voir plus clair. Nous avons bénéficié de l'aide d'Anny Cazenave, chercheuse CNES au LEGOS (Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales), membre de l’Académie des sciences et l’un des principaux auteurs du chapitre « Élévation du niveau de la mer » du 5e rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC).