Enfin !

Les médias sur le point de communiquer sérieusement sur les questions climatiques ?
ObsAnt

Ces derniers mois, on a vu différents « prestataires de contenus » s’engager à œuvrer pour une information scientifique destinée au grand public sur les questions climatiques.

Changement des pratiques des météorologues (*), présence médiatique et discours intensifiés des scientifiques, débats dans diverses rédactions tant du côté de la presse « écrite » que des médias télévisuels et web. Les choses semblent enfin bouger.

L’exemple de Radio France est significatif d’une démarche qu’il serait intéressant d’élargir au plus vite à l’ensemble des intervenants médias sur les questions climatiques.


EN TANT QUE MÉDIA :

  1. Nous nous tenons résolument du côté de la science, en sortant du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. Elle est un fait scientifique établi, pas une opinion parmi d’autres
  2. Nous fournirons une information de confiance sur les effets de la crise climatique en France et dans le monde, en nous fondant sur des données vérifiées et en utilisant un vocabulaire qui reflète la réalité de cette crise, sans la minorer.
  3. Nous éclairerons la transition écologique. Nous ferons vivre sur nos antennes un espace public contradictoire et civilisé sur les choix auxquels nous sommes confrontés. Nous contribuerons à faire connaître les innovations et les solutions, des comportements individuels les plus quotidiens aux changements économiques les plus structurants, veillant ainsi à ne pas nourrir un découragement climatique mais à donner à chacun les clés pour comprendre, débattre et agir. POUR CELA : 
  4. Les antennes de Radio France font de la crise climatique un axe éditorial majeur. Il se déclinera dans nos programmes et nos tranches d’information, au quotidien et dans des spéciales. Nous maintiendrons également un volume conséquent d’émissions et de chroniques dédiées. Un accès thématique facile à ces programmes sera disponible en permanence sur le site et l’application Radio France.
  5. Radio France lance le plus grand plan de formation de son histoire à destination de ses journalistes, ses producteurs et équipes de production, et ses animateurs, sur les questions climatiques et scientifiques. Nous changeons de philosophie : l’environnement et la science ne seront pas l’affaire des seuls journalistes spécialisés, ils constitueront le socle de connaissances indispensables mobilisables par toutes nos équipes éditoriales.
  6. Nous accélérons notre transition vers une publicité plus responsable en visant l’exclusion progressive des produits et services les plus polluants. Nous augmenterons de 15 % par an le volume de publicités consacrées aux produits, services et entreprises responsables, mesuré par un organisme extérieur. Nous élargissons notamment le nombre d’espaces publicitaires offerts aux organisations engagées dans la transition (+ 20 % d’espaces « transition en commun »).
  7. Nous faisons de notre sobriété numérique une priorité. La radio est un média par construction sobre, nous avons néanmoins conscience du défi que présentent les usages numériques. Une équipe dédiée à la sobriété énergétique optimise le code de nos produits et leurs utilisations. Nous nouerons un dialogue avec les acteurs du numérique pour réduire le bilan carbone lié au stockage et à la diffusion de nos contenus.


    EN TANT QU’ENTREPRISE :
  8. Nous adoptons un plan de sobriété énergétique immédiat (notamment : limitation des températures de chauffage et de climatisation suivant les recommandations officielles, extinction des éclairages non indispensables, etc.).
  9. Nous nous engageons à baisser de 40 % notre bilan carbone d’ici 2030.
  10. Nous serons transparents sur nos progrès en rendant régulièrement compte de l’avancement de nos objectifs.

https://www.radiofrance.com/presse/radio-france-engage-un-tournant-environnemental


Il est plus qu’urgent d’informer correctement et complètement. Il est plus qu’urgent que les décideuses et décideurs se forment aux questions climatiques. Message encore martelé récemment par Jean-Marc Jancovici dans « C à vous ».

https://www.youtube.com/watch?v=3UAOmMgl17s



Armes nucléaires & conséquences médicales

Proposition : Paul Blume

En 1982, dans le cadre d’immenses mobilisations citoyennes pour la préventions des conflits nucléaires, une association de médecins (https://ampgn-belgium.be/) publie une brochure compilant les connaissances physiques et surtout médicales des impacts potentiels de l’explosion d’une charge nucléaire sur Bruxelles.
Pour retrouver l’intégralité digitalisée de la brochure « Armes nucléaires : les médecins désarmés » :
https://obsant.eu/entrees/Brochure_Ampgn_1982_alg.pdf

A l’heure où Antonio Guterres, Secrétaire des Nations-Unies, rappelle les dangers de l’utilisation potentielle d’armes nucléaires pour l’Humanité, retrouvez ci-dessous, la partie « armes et conséquences médicales » de cette brochure éditée en 1982. Les connaissances ont évolué, mais les informations reprises sont toujours d’actualité.

Le texte a été rédigé par les Docteurs Anne Résibois et Alfred Joffroy à partir de la brochure « The Medical Consequences of Nuclear Weapons » éditée en Grande-Bretagne par « Medical Campaign against Nuclear Weapons » et « Medical Association for the Prevention of War »en octobre 1981. Il doit aussi beaucoup aux travaux du 2ème Congrès de l’ IPPNW (https://www.ippnw.eu/) tenu à Cambridge du 3 au 6 avril 1982.

LES ARMES NUCLÉAIRES ET LEURS CONSÉQUENCES MÉDICALES

La puissance explosive d’une bombe est généralement exprimée en quantités équivalentes de trinitrotoluène ou TNT. Une tonne de TNT qui explose libère 1 milliard de calories. Les explosions des armes nucléaires sont si puissantes qu’elles sont exprimées en milliers (ki­lo-) ou en millions (méga-) de tonnes de TNT. A la fin de la seconde guerre mondiale, la bombe la plus puissan­te était une bombe de 10 tonnes (0,01 kilotonne) de TNT. La quantité totale des explosifs utilisés pendant toute cette guerre est évaluée à environ 5 mégatonnes de TNT. La bombe atomique qui ravagea Hiroshima avait une puis­sance de 13 kilotonnes et celle de Nagasaki de 22 kilo­tonnes.

LA BOMBE ATOMIQUE

Elle est la bombe nucléaire-type, la première qui ait été inventée. On l’appelle aussi bombe A ou bombe à fission. Une quantité énorme d’énergie est libérée en une fraction de seconde par une fission en chaîne d’Uranium-235 ou de Plutonium-239. Quand de tels atomes sont bombardés par des neutrons, ils éclatent (fission) en libérant d’autres neutrons, des isotopes radioactifs instables et beaucoup d’énergie. Les neutrons libérés attaquent les atomes voisins et si au moins un des neu­trons provenant d’un événement de fission produit l’éclatement d’un autre atome,. la réaction en chaîne s’installe. Pour que ceci se produise il faut une masse critique de produit fissile ce qui limite les possibili­tés de ce type de bombes. Elles sont capables de donner naissance à des explosions de plusieurs dizaines de kilotonnes mais pas plus.

LA BOMBE A HYDROGÈNE

Dans la bombe H la libération d’énergie est assurée par un double processus de fission et de fusion nucléaires. Une bombe à fission y sert d' »allumette » pour four­nir les quelques millions de degrés nécessaires à l’amorce de la réaction. A cette température, des isoto­pes lourds de l’hydrogène, le tritium et le deutérium, fusionnent pour former un noyau d’hélium. La réaction dégage de grandes quantités d’énergie et des neutrons. Elle est équivalente à ce qui se produit à l’intérieur du soleil et la quantité d’énergie qu’elle est capable de fournir est quasi illimitée. La puissance explosive de la bombe est encore augmentée si on entoure les atomes qui fusionnent par une gangue d’uranium-238. Les atomes de l’enveloppe sont séparés les uns des autres par les neutrons provenant de la réaction de fusion. Ces neu­trons provoquent la fission de la couche externe d’ura­nium libérant une quantité considérable d’énergie et de radioactivité supplémentaire. On les appelle aussi, pour cette raison, des bombes à Fission-Fusion-Fission. Les bombes dont la puissance dépasse 100 kilotonnes sont des bombes à hydrogène.

LA BOMBE A NEUTRONS

La bombe à neutrons est une petite bombe à hydro­gène dépourvue de l’enveloppe supplémentaire d’uranium-238. C’est donc un engin à Fission-Fusion. Dans ces con­ditions, les neutrons nés de la fusion des isotopes de l’hydrogène sont libérés et le pouvoir ionisant est for­tement augmenté par rapport aux autres formes d’énergie libérées. On peut en faire des obus de faible puissance (!) qui seraient utilisés dans les opérations militaires sur le terrain. Leur but est de tuer l’ennemi par irra­diation tout en faisant peu de dégâts aux constructions. Un obus à neutrons d’une kilotonne émet autant de radia­tions qu’une bombe à fission-fusion-fission de 10 kilo­tonnes.

Depuis 35 ans les armes nucléaires n’ont cessé de se répandre et de se perfectionner. Cinq nations en possèdent officiellement et plusieurs autres sont sans doute en train d’en acquérir. De toute façon, l’arsenal des deux superpuissances l’emporte de loin sur tout le reste. Il totalise plus de 40.000 têtes nucléaires. Les plus puissantes des armes nucléaires existantes ont une puissance de 60 mégatonnes.

Outre les deux explosions ayant eu lieu en 1945 dans des régions fortement peuplées, plus d’un millier d’explosions expérimentales ont été réalisées. Nous pos­sédons par conséquent une bonne connaissance tant des effets immédiats des explosions que de leurs conséquen­ces à plus long terme.

Le texte qui suit décrit surtout les effets d’une bombe d’une mégatonne. Dans les tableaux sont comparés ceux des divers types d’armes nucléaires actuellement « sur le marché  » : les armes dites « tactiques  » (1 kilo­tonne), celles de puissance moyenne (75 kilotonnes) et celles dites « stratégiques  » (1 et 10 mégatonnes).

EFFETS DES ARMES

Tout corps suffisamment chaud émet des rayonnements lumineux visibles ou non. Au contact de l’explosion nucléaire l’air ambiant est porté à si haute température qu’il devient lumineux, formant la boule de feu visible pendant les secondes qui suivent la réaction en chaîne (figure 2). Immédiatement après sa formation, la boule de feu grandit en même temps qu’elle se refroidit et cesse d’émettre de la lumière. En son sein, la tempéra­ture atteint plusieurs milliers de degrés. Son diamètre dépend de la puissance de la bombe : la boule de feu d’une bombe d’l mégatonne a un rayon de 1.200 mètres au moment où elle est la plus brillante. Si elle ne tou­che pas le sol, l’explosion est dite aérienne ou en al­titude. Si elle l’atteint, comme c’est le cas après les explosions au sol ou à basse altitude, elle vaporise littéralement tout ce qu’elle touche. Les vents violents de succion qui la suivent aspirent les débris vaporisés dans le champignon en formation (figure 2). Ceci creuse un cratère qui peut avoir plusieurs centaines de mètres de diamètre.

FIGURE 2 : Explosion en altitude d’une bombe d’une méga­tonne au-dessus de Bruxelles. Après 15 secondes, la sur­pression au niveau de l’onde de choc, véritable mur d’air comprimé en déplacement, (flèche), est de 1 atmos­phère. Elle vaut 0,3 atmosphère après 30 secondes et 0,1 atmosphère après 75 secondes. A ce moment, le front de l’onde est situé à 21 km. du centre de la ville.

Une explosion nucléaire libère brutalement l’énergie sous trois formes différentes :

1. une onde de choc ou souffle qui représente 50 % de l’énergie totale,

2. un rayonnement de chaleur intense (35 % de l’énergie totale),

3. des radiations ionisantes (15 % de l’énergie totale).

Ces chiffres, vrais pour les bombes à fission et à fis­sion-fusion-fission, sont différents dans le cas des bombes à neutrons : l’énergie libérée sous forme de radiations ionisantes atteint 35 % du total.

C’est en cas d’explosion aérienne de la bombe que l’onde de choc et la chaleur sont propagées le plus loin. En cas d’explosion au sol ou à très basse altitude, par contre, les destructions et les retombées radioactives locales seront plus importantes. Les débris vaporisés du cratère montent dans le champignon, s’ionisent, et comme ils sont lourds, retombent très vite sur le sol alors qu’ils sont encore très radioactifs. Enfin, les explosions sous-marines créent des raz-de-marée et des nuages de gouttelettes radioactives.

L’ONDE DE CHOC

L’expansion rapide des gaz à partir du point de détonation crée une onde de choc qui se propage tout d’abord à vitesse supersonique (figure 2). Son pouvoir destructeur est dû à la surpression, à sa vitesse de propagation et aux vents violents qui la suivent. La surpression est la différence entre la pression de l’air dans l’onde de choc et la pression atmosphérique.

Au point de déflagration (hypocentre ou point zéro), la surpression est énorme : l’explosion au sol d’une bombe d’l mégatonne crée, dans un rayon de 660 mètres, une surpression de 40 atmosphères, soit 40 kg. au cm2. Au fur et à mesure de la propagation de l’onde de choc sa surpression diminue (tableau 1). Ainsi, après l’ex­plosion aérienne d’une bombe d’l mégatonne, la surpres­sion de l’onde de choc est supérieure à l’atmosphère dans un rayon de 4 km. Elle est comprise entre 1 et 0,5 atmosphère entre 4 et 7 km. et sera encore de 0,2 atmos­phère à 11 km. de distance et de 0,1 atmosphère à 21 km. du point d’impact.

FIGURE 3 : Effet de l’onde de choc résultant de l’ex­plosion en altitude d’une bombe d’une mégatonne au des­sus de Bruxelles.

Zone 1 : Surpression supérieure à une atmosphère. 98% de morts, 2% de blessés.

Zone 2 : Surpression comprise entre 0,4 et 1 atmosphère. 50% de morts, 40% de blessés, 10% indemnes.

Zone 3 : Surpression comprise entre 0,2 et 0,4 atmosphère. 5% de morts, 45% de blessés, 50% indemnes.

Zone 4 : Surpression comprise entre 0,1 et 0,2 atmosphère. 25% de blessés.

Ces chiffres ne tiennent compte que des victimes de l’onde de choc. Le report sur cette carte des données du tableau 4 permet de constater que la limite de la zone 3 correspond à la distance jusqu’à laquelle l’onde thermique brûle au 3e degré les surfaces de la peau qui y sont exposées.

En combinant les tableaux 1, 2 et 3 et une carte géographique il devient possible de prévoir les dégâts attendus après une explosion atomique sur une ville don­née ; la figure 3 montre les dégâts que causerait à Bruxelles l’onde de choc d’une bombe d’l mégatonne.

Les bâtiments

Les bâtiments ne résistent pas à de telles surpres­sions et le tableau 2 donne une idée de l’importance des dégâts en fonction du niveau de la surpression. A une atmosphère, quasi rien ne résiste. A 0,1 atmosphère, les dégâts restent considérables et par exemple toutes les vitres sont soufflées. De plus, le déplacement à grande vitesse de l’onde de choc crée des vents violents: 520 km./heure pour une surpression de 1 atmosphère, 250 km./heure pour 0,5 atmosphère. Un vent de 108 km./heure correspond à la définition météorologique de la tempête et chacun sait les dégâts que peut causer celle-ci.

Et les hommes ?

Le corps humain résiste bien aux surpressions sauf si elles sont très élevées. Brutalement exposés à 2,5 atmosphères, 50 % des gens meurent d’éclatement pulmo­naire, d’embolie gazeuse ou de perforation des viscères. Mais ceci ne se produira que très près du point zéro et par conséquent la majorité des décès et des trauma­tismes ne sera pas due à l’action directe de la surpres­sion. Le drame provient en fait de l’interaction des hommes qui sont projetés au hasard et des bâtiments qui s’écroulent autour d’eux. Dans les zones quasi entière­ment détruites il n’y aura guère de survivants. Dans les zones moins endommagées, morts et blessés seront nombreux, victimes de la projection de débris divers et de l’effondrement des maisons. Le tableau 3 résume les pertes prévisibles dans les différentes zones de surpression.

Les blessures sont les mêmes que celles causées en temps de paix par les accidents : fractures du crâne, de la colonne, des membres, écrasements thoraciques, ruptures d’organes abdominaux. Un grand nombre de victimes seraient sans doute por­teuses de plusieurs de ces lésions.

L’ONDE DE CHALEUR

La boule de feu d’une explosion nucléaire ressemble à un soleil de petite taille qui irradierait pendant un temps bref de l’énergie sous forme de rayons X, d’ultra-violets, de lumière visible et d’infra-rouges. Elle apparaît à un observateur situé à 80 km. comme plus aveuglante que le soleil de midi. Son intensité est tel­le qu’une bombe d’l mégatonne cause un aveuglement pas­sager, parfois plus durable, dans un rayon de 21 km. en plein jour et de 85 km. la nuit. Des brûlures réti­niennes produisant une cécité permanente peuvent se voir dans les 50 km. qui entourent le point zéro, mais elles sont moins probables parce qu’elles nécessitent que le regard soit dirigé par hasard dans la direction de la déflagration.

Des brûlures par flash

L’intense chaleur irradiée provoque des brûlures par rayonnement sur les régions de la peau qu’elle frap­pe (figure 4). Le degré de brûlure dépend de la pigmen­tation de la peau, de la longueur d’onde du rayonnement, de la durée de son émission. La distance de propagation de la chaleur est affectée par les conditions météorolo­giques et diminue en cas de mauvaise visibilité. Le ta­bleau 4 résume les degrés de brûlures observables par temps clair à la suite d’explosions aériennes de bombes de diverses puissances. Le nombre de gens brûlés par rayonnement dépendra bien sûr du nombre de personnes se trouvant à l’extérieur au moment de l’explosion puis­que seules sont atteintes les parties du corps directe­ment exposées.

Les brûlures du second degré détruisent partielle­ment la peau. Il se forme des cloques et les proba­bilités de surinfection sont grandes. Le troisième degré correspond à une destruction complète de la peau. Dans les deux cas la perte importante de liquides et de protéines au niveau des brûlures peut entraîner la mort si la surface touchée dépas­se 40 % de celle du corps. Le traitement des brûlés est basé sur la restitution correcte des liquides perdus et la prévention des infections. Non infec­tées, les brûlures du second degré guérissent en général spontanément ; la cicatrisation d’une brû­lure du troisième degré est difficile, très lente et nécessite des greffes cutanées.

Des incendies

Circonstance aggravante, la chaleur intense de l’onde thermique enflamme instantanément les matériaux combustibles comme les papiers, les’tissus, les plasti­ques, etc Joint à la destruction par l’onde de choc d’installations de chauffage, de conduites de gaz, de circuits électriques, ceci provoquera des incendies qui augmenteront considérablement le nombre des brûlés.

Les brûlures causées par les incendies sont souvent associées à des lésions pulmonaires et à des into­xications par les fumées toxiques. Ces troubles surajoutés sont la cause majeure des décès immé­diats dans les incendies au cours desquels les gens se retrouvent piégés dans les immeubles en flamme.

L’explosion aérienne d’une bombe d’l mégatonne pro­voque des incendies dans un rayon de 13 km. par temps clair et de 8 km. par mauvais temps: le rayon de l’ag­glomération bruxelloise est de 9 km., tandis que ceux de Liège (y compris Seraing et Herstal), Charleroi, Na­mur et Mons sont respectivement de 6 km., 7 km., 2 km. et 4 km.

En fait, chaleur intense et vents violents risquent de déclencher une tempête de feu semblable à celles observées à Hiroshima ou même à Hambourg et Dresde après les bombardements « conventionnels » de ces villes : l’as­phyxie et l’élévation de température y tuent tous les habitants, même ceux réfugiés dans les abris. Ce risque est considéré comme faible dans les villes occidentales vu la densité des habitants et le type de matériaux utilisé dans les constructions. Toutefois, la quantité de carburants (essence des voitures, mazout de chauffage, gaz de ville) ne permet pas d’écarter le risque.

LES RADIATIONS IONISANTES

Les réactions de fission produisent une grande quantité de radioactivité pendant la minute qui suit la détonation. C’est la radioactivité initiale. Elle représente environ un tiers de la radioactivité totale produite et est due surtout à une libération de neutrons

rapides et de rayons gamma (voir appendice 1). Après l’explosion d’une bombe très puissante, l’effet mortel du souffle et de la chaleur est tel qu’il l’emporte lar­gement sur celui des radiations ; c’est l’inverse dans le cas des petites bombes, surtout si elles sont du type « bombes à neutrons ».

Les retombées, plus tardives, sont affectées par quantité de facteurs et plus difficiles à quantifier vraiment. Toutes les bombes nucléaires donnent lieu à des retombées radioactives mais leur nocivité dépend de l’altitude à laquelle l’explosion se produit.

Lors des explosions en altitude, les produits de fission gazéifiés montent avec la boule de feu, prennent part à la formation du nuage radioactif et gagnent de très hautes altitudes. Ces particules se condensent en se refroidissant mais restent très légères. Elles sont donc dispersées par le vent, redescendent très lentement et peuvent mettre plusieurs mois à rejoindre le sol. A ce moment, leur taux de radioactivité est en général devenu très faible.

Par contre, si l’explosion a eu lieu suffisamment bas pour que la boule de feu touche le sol, de grandes quantités de terre et de débris vaporisés sont attirés dans le champignon et entrent en contact avec les quel­que 300 isotopes instables nés de la fission (appendice 2). Ils deviennent radioactifs et comme ils sont lourds, retombent en quelques jours sur terre, alors qu’ils sont encore en pleine activité. Ils contamineront ainsi une zone de plusieurs centaines de km2 avoisinant le lieu de l’explosion.

Les particules radioactives qui touchent le sol pendant les premières 24 heures sont les plus nocives; elles constituent les retombées précoces et sont respon­sables de 60 % de la radioactivité totale des retombées.

Calcul du risque lié aux retombées

Pour calculer les risques auxquels est soumise une population, il faut connaître la surface qui sera cou­verte par les retombées précoces, l’intensité de la radioactivité en chaque point de cette surface et la vitesse avec laquelle la radioactivité initiale diminue­ra. Ainsi, l’on pourra avoir une estimation grossière de la dose totale accumulée pendant un laps de temps donné. C’est cette dose cumulée qui est médicalement importante. On l’exprime en rads (voir annexe 1). Quant à l’intensité de la radioactivité elle-même, elle est exprimée en dose par unité de temps ou rads/heure.

L’intensité de la radioactivité initiale décroît vite. La règle est connue : elle diminue d’un facteur 10 chaque fois que le temps augmente d’un facteur 7. Cela veut dire qu’au bout d’une semaine elle vaut un dixième de ce qu’elle valait le premier jour, au bout de 7 semaines un centième et ainsi de suite. Si l’on connaît la radioactivité présente localement au début du processus, on pourra aisément calculer le taux total de rayonnement auquel sera soumise la population locale.

La surface atteinte est plus difficile à déterminer parce qu’elle dépend de pas mal de données changeantes: la vitesse des vents, leurs changements de direction, le relief, etc … Théoriquement, la surface est très allongée à partir du point d’impact. Elle a la forme d’un cigare dont le grand axe est dirigé dans le sens des vents dominants. La figure 5 montre d’une part le diagramme théorique des retombées précoces d’une bombe de 10 mégatonnes et d’autre part les doses de radioac­tivité cumulées qu’on a relevées pendant les 96 heures qui ont suivi l’explosion au sol d’une bombe de 15 méga­tonnes dans l’Archipel des Iles Marshall (Essai « Bravo  » de l’armée américaine en 1954). Ces doses étaient nette­ment supérieures à tout ce qu’on avait prévu.

Le tableau 5 montre quelles seraient les surfaces soumises à différentes doses de radiation cumulées au cours des deux semaines suivant l’explosion d’une bombe d’l mégatonne au sol. Dans la figure 6 ces chiffres ont été reportés sur une carte de Belgique.

Ajoutons que la Commission Internationale de Radio­protection estime à 5 rads par an (25 fois le taux de la radioactivité naturelle) la limite maximale d’irra­diation tolérable pour les travailleurs en contact avec les produits radioactifs.

Les risques liés à des attaques nucléaires multi­ples et relativement proches deviennent vraiment très difficiles à calculer. Les zones contaminées se recou­vrent, leurs taux de contamination s’additionnent et des conditions insupportables pour les habitants de ter­ritoires extrêmement étendus s’en suivraient sans aucun doute.

Enfin, la destruction d’une centrale nucléaire ou d’un dépôt de déchets radioactifs par une arme nucléaire aggrave infiniment l’impact des retombées de l’arme. Les isotopes de la cible détruite sont aspirés dans le nuage et viennent s’ajouter aux produits de fission.

Or leur durée de vie est beaucoup plus longue que celle des isotopes de la bombe et les régions touchées par .les retombées resteront contaminées beaucoup plus long­temps. La quantité totale d’isotopes étant plus grande, la zone touchée sera beaucoup plus étendue.

Il peut sembler exagérément dramatique d’envisager une telle possibilité mais elle n’est nullement exclue vu l’importance stratégique des sources d’énergie et le rôle des réacteurs nucléaires dans la fabrication des ogives des missiles (ils sont la principale source de plutonium-239). De plus, dans l’Europe surpeuplée, les centrales nucléaires peuvent être voisines d’instal­lations militaires. Le risque est donc certain.

PATHOLOGIE DES RADIATIONS

Les effets sur l’organisme

Les radiations provoquent de nombreuses lésions dans notre organisme ; elles touchent principalement le système nerveux et les cellules qui se reproduisent vite : par exemple, celles qui renouvellent la surface de l’intestin et celles qui fabriquent de nouveaux glo­bules blancs et rouges au sein de la moelle osseuse. Une irradiation totale, brutale ou étalée sur un certain nombre de jours, provoque la maladie des rayons qui sera bénigne, sévère ou mortelle selon la dose de rayons reçue. Une dose de 450 rads entraîne la mort de la moi­tié des jeunes adultes qui y sont exposés : on l’appelle dose létale 50 % ou DL 50.

La maladie des rayons

Il existe trois formes de la maladie des rayons: une forme neurologique toujours mortelle, une forme gastro-intestinale très grave et une forme médullaire (touchant la moelle osseuse) curable dans de bonnes con­ditions hospitalières (voir figure 7).

Forme neurologique. Une irradiation vraiment massive (5000 rads et plus) entraîne des convulsions, un coma et la mort en quelques heures. A dose plus basse (1.500 à 4.500 rads) une léthargie s’installe et évolue en quelques jours vers le coma et la mort. Il n’y a aucune thérapeutique connue.

Forme intestinale. Elle s’observe pour une irradiation comprise entre 400 et 1.500 rads et s’installe en une semaine. Liée à la destruction de l’épithélium qui re­couvre le tube digestif, elle se caractérise par une déshydratation intense due à une diarrhée profuse. Les risques de septicémie sont élevés puisqu’il n’existe plus de barrière valable entre le contenu de l’intestin et le reste de l’individu. La mort survient en général à moins qu’une thérapeutique d’urgence soit instaurée très vite.

Ces soins d’urgence sont basés sur la restitution des liquides perdus et l’emploi massif d’antibioti­ques pour lutter contre l’infection. Il va sans dire que la désorganisation du système sanitaire en cas de conflit nucléaire et le nombre de cas à traiter rendrait problématique l’instauration de telles mesures.

Ceux des patients qui survivraient à leurs lésions intestinales présenteraient une semaine plus tard la 3e forme de la maladie des rayons, liée à la destruction de la moelle osseuse.

Forme médullaire. La moelle osseuse est partiellement détruite par un taux de rayonnement supérieur à 150 rads (1). Une courte période de nausées et de vomissements est suivie d’une dizaine de jours asymptomatiques. Vers la fin de la deuxième semaine, les cellules sanguines sont suffisamment réduites en nombre pour être incapa­bles d’assumer leur rôle physiologique : des infections généralisées surviennent par manque de globules blancs et des hémorragies apparaissent un peu partout par insuffisance de plaquettes. Ou la mort survient au bout d’un mois environ ou le sujet atteint guérit lentement au fur et à mesure que les cellules mères restées vivan­tes repeuplent la moelle et le sang.

(1) Rappelons qu’après l’explosion au sol d’une bombe de 1 mégatonne

une dose de 150 rads est accumulée par tous ceux qui séjournent sans protection pendant 2 semaines dans un territoire voisin d’environ 5.000 km2.

A nouveau une thérapeutique existe mise en chambre stérile, transfusions, et utilisation massive des antibiotiques pour lutter contre les infections et, dans les cas les plus graves, greffe de moelle osseuse. Ceci bien sûr ne sera pas réalisable en situation de guerre.

Les conséquences tardives

L’irradiation du fœtus in utero. Irradiation immédiate et retombées affectent le développement du fœtus in utero. La plupart des mères japonaises encein­tes depuis moins de 15 semaines au moment de l’explosion des bombes et ayant reçu une dose de rayonnement supé­rieure à 200 rads ont mis au monde des enfants malformés. Les troubles du développement du cerveau ont été le plus souvent observés. Parmi ceux qui ont survécu, 44 % pré­sentaient une microcéphalie parfois accompagnée de débi­lité mentale et 16 % furent de profonds arriérés mentaux. Les mères dont la grossesse était plus avancée mirent au monde un nombre anormalement élevé d’enfants mort-nés ou qui moururent avant l’âge d’un an.

A plus long terme, les effets résultent des consé­quences tardives de l’irradiation primaire ou d’un séjour plus ou moins long dans une zone contaminée par les retombées. Les isotopes entrent dans le corps par la bouche, les poumons ou éventuellement la peau. Les aliments dans lesquels des produits radioactifs ont été incorporés – le lait par exemple – sont une source importante de contamination. Les données que nous possé­dons à ce sujet dérivent des études faites sur les survivants des bombardements japonais, sur les malades ayant reçu des doses importantes de rayons X à des fins diagnostiques ou thérapeutiques et sur les travailleurs exposés aux radiations.

Les cancers. Il est prouvé que les radiations augmentent le taux des cancers et des leucémies. L’inci­dence de toutes les leucémies augmente, sauf celle de la leucémie lymphoïde chronique. Au Japon, c’est 6 ans plus tard qu’il en apparut le plus.

La période de latence des cancers est plus longue, 20 à 25 ans. L’excès par rapport à la population normale est net pour les cancers du sein, du poumon, de la thy­roïde et des os.

Il n’est pas facile de chiffrer exactement les risques d’apparition d’une tumeur radio-induite et les avis des experts divergent. La conclusion de la Commis­sion Internationale de Radioprotection est résumée dans le tableau 6. Le risque global de décès par tumeur induite est d’environ 1/10.000 par rad reçu. Le risque d’apparition d’une tumeur maligne est deux à trois fois plus élevé. Pour calculer le nombre de rads reçus, il faut évidemment faire le total de l’irradiation subie pendant toute la durée de l’exposition.

Les anomalies génétiques. En général, une anomalie génétique ou mutation, ne se manifeste que chez les enfants dont les deux parents sont des porteurs sains de la même altération. Ceci n’apparaîtra que rarement, au hasard des rencontres. Pour que les conséquences néfastes des mutations se manifestent au Japon, il fau­dra sans doute attendre plusieurs générations. Le fait que rien n’ait été observé à ce jour est normal, et non pas rassurant. Tout ce que nous savons de l’action des rayons X sur l’animal ou les cellules humaines en cultu­re prouve qu’ils augmentent le taux de mutation propor­tionnellement à la dose reçue. Or tout ce qui augmente les mutations est considéré comme néfaste à la survie de l’espèce, ces mutations étant pour la plupart neutres ou défavorables.


Zaporijjia

Paul Blume

Tchernobyl 1986 – wikipedia

Zaporijjia est la plus grande centrale nucléaire d’Europe (*). Elle est au centre des combats entre Russes et Ukrainiens dans la région (*). Comme le fut la centrale de Tchernobyl au printemps passé (*)

Les risques que des activités militaires dans le périmètre proche de centrales nucléaires font peser sur la région sont énormes. Ce qui a amené le Secrétaire des Nations-Unies, Antonio Guterres, à tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme : « Toute attaque contre des centrales nucléaires est une chose suicidaire » (*).

En 1986, l’ensemble de l’Europe a été polluée à des degrés divers par les émanations radioactives issues de l’accident de la centrale de Tchernobyl (*).

A Zaporijjia, aujourd’hui, qui serait impacté par un « accident  » ? Quelles seraient les conséquences sanitaires pour le continent ? Quelle ampleur pourrait prendre un tel scénario ?

Lors d’incidents industriels majeurs, et certainement nucléaires, vitesse et précision des interventions sont primordiales.

En 1986, ce sont les responsables de ce qui était l’URSS (*) qui étaient à la manœuvre pour gérer cette catastrophe civile.

Aujourd’hui à Zaporijjia, qui organiserait les secours en pleine zone de guerre ? Qui seraient les « liquidateurs » ? (*)

Cet été 2022 est vraiment très « chaud ». Dans tous les sens du terme.


Climat, fin de partie ?

Cédric Chevalier

Reprise de l’article « Dire la vérité aux gens sur les risques existentiels qui pèsent sur l’humanité » paru sur le blog de Paul Jorion.

Nous voudrions vous relayer cet article paru dans PNAS, une prestigieuse revue scientifique américaine, ce 1er août 2022 : https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2108146119

Sa liste de coauteurs ne laissera pas indifférents ceux qui suivent l’actualité climatique :
Luke Kemp, Joanna Depledge, Kristie L. Ebi, Goodwin Gibbins, Timothy A. Kohler, Johan Rockström, Marten Scheffer, Hans Joachim Schellnhuber, Will Steffen, Timothy M. Lenton.

Présentation de l’article :

Une gestion prudente des risques exige la prise en compte de scénarios allant du moins bon au pire. Or, dans le cas du changement climatique, ces futurs potentiels sont mal connus. Le changement climatique anthropique pourrait-il entraîner l’effondrement de la société mondiale, voire l’extinction de l’humanité ? À l’heure actuelle, il s’agit d’un sujet dangereusement sous-exploré.

Pourtant, il existe de nombreuses raisons de penser que le changement climatique pourrait entraîner une catastrophe mondiale. L’analyse des mécanismes à l’origine de ces conséquences extrêmes pourrait contribuer à galvaniser l’action, à améliorer la résilience et à informer les politiques, y compris les réponses d’urgence.

Nous exposons les connaissances actuelles sur la probabilité d’un changement climatique extrême, expliquons pourquoi il est vital de comprendre les cas les plus défavorables, exposons les raisons de s’inquiéter des résultats catastrophiques, définissons les termes clés et proposons un programme de recherche.

Le programme proposé couvre quatre questions principales :

1) Quel est le potentiel du changement climatique à provoquer des événements d’extinction massive ?
2) Quels sont les mécanismes qui pourraient entraîner une mortalité et une morbidité massives chez l’homme ?
3) Quelles sont les vulnérabilités des sociétés humaines aux cascades de risques déclenchées par le climat, comme les conflits, l’instabilité politique et les risques financiers systémiques ?
4) Comment ces multiples éléments de preuve – ainsi que d’autres dangers mondiaux – peuvent-ils être utilement synthétisés dans une « évaluation intégrée des catastrophes » ?

Il est temps pour la communauté scientifique de relever le défi d’une meilleure compréhension du changement climatique catastrophique.

Commentaires Cédric Chevalier

Il semble impératif de prendre conscience de la situation d’urgence écologique absolue, de la reconnaître publiquement et surtout de gouverner la société en conséquence. Cela nécessite d’inclure les risques existentiels parmi les scénarios pris en compte. Nous le martelons depuis notre carte blanche collective du 6 septembre 2018 et la pétition de 40.000 signatures qui a suivi, remise à la Chambre de la Belgique. Les scénarios « catastrophes » ne sont pas des « excentricités douteuses » auxquelles les décideurs et scientifiques sérieux ne devraient pas attacher d’importance mais, au contraire, le point de départ, la pierre de touche, à partir duquel on peut seulement paramétrer ses efforts politiques et scientifiques. Dans l’histoire de la Terre, il y a déjà eu des changements d’ampleur « catastrophique », et il peut encore s’en produire, au détriment de certaines espèces, dont la nôtre. Et il ne peut y avoir de politique que lorsque l’existence de la communauté humaine est préservée.

L’éventuelle faible probabilité (sous-estimée peut-être à tort) de certains de ces scénarios (probabilité qui augmente à mesure que dure l’inertie, étant donnée l’existence des effets de seuil), n’est jamais une excuse pour ne pas les traiter. A partir du moment où ces scénarios impliquent la perte d’un grand nombre de vies et d’autres éléments d’importance existentielle, même pour une probabilité infime, ils doivent être pris en compte. Quand le risque sur l’espèce humaine toute entière ne peut être écarté, on fait face à la catégorie la plus élevée des risques existentiels.

Cet article invite donc à se demander si une partie de la communauté scientifique, avec sa culture de prudence et de modération adoptée par crainte de perdre sa crédibilité, n’a pas produit une pensée, un langage, des travaux et une priorisation de la recherche qui nous ont rendu collectivement aveugles sur la réalité effective des risques existentiels.

« Pourquoi se concentrer sur un réchauffement inférieur et des analyses de risque simples ? L’une des raisons est le point de référence des objectifs internationaux : l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, avec une aspiration à 1,5 °C. Une autre raison est la culture de la science climatique qui consiste à « pécher par excès de prudence », à ne pas être alarmiste, ce qui peut être aggravé par les processus de consensus du GIEC. Les évaluations complexes des risques, bien que plus réalistes, sont également plus difficiles à réaliser.
Cette prudence est compréhensible, mais elle n’est pas adaptée aux risques et aux dommages potentiels posés par le changement climatique. Nous savons que l’augmentation de la température a des « queues de distribution de probabilités épaisses » : des résultats extrêmes à faible probabilité et à fort impact. Les dommages causés par le changement climatique seront probablement non linéaires et entraîneront une queue de distribution de probabilité encore plus épaisse. Les enjeux sont trop importants pour s’abstenir d’examiner des scénarios à fort impact et à faible probabilité. »

Préférant se situer, par ethos scientifique, en deçà du risque probable, alors que l’éthique intellectuelle préconisait de se situer au-delà du risque probable, au niveau du risque maximal. La modération est au cœur de l’ethos scientifique, mais l’éthique des risques existentiels exige une forme d’exagération vertueuse, comme méthode de gouvernement. Le scientifique doit rester modéré, mais l’intellectuel qui sommeille en lui doit sans aucun doute hurler l’urgence, sans attendre d’en avoir toutes les preuves. Et surtout, le politique doit gouverner en ayant le scénario du pire à l’esprit, en permanence.

C’était le message, malheureusement mal compris, du philosophe Hans Jonas dans son ouvrage majeur, « Le Principe Responsabilité », de considérer que la femme ou l’homme d’État devait gouverner selon une « heuristique de la peur », en considérant les plus grands risques existentiels. Avec pour maxime « d’agir de telle façon que nos actions soient compatibles avec la permanence d’une vie authentique sur la Terre ». Le philosophe Jean-Pierre Dupuy a complété cette réflexion par le « catastrophisme éclairé », nous invitant à considérer que « le pire est certain », à un iota près, ce qui justement permet d’agir collectivement pour l’éviter.

Ce Principe Responsabilité, contrairement aux critiques, n’a jamais été un principe irréaliste et paralysant, mais au contraire, un principe raisonnable et d’action. On peut même penser qu’il est le fondement de la relation de responsabilité qui existe entre un parent et un enfant, et entre un politicien et les citoyens.

On comprend que s’il avait été mis effectivement en œuvre, jamais l’humanité n’aurait libéré dans la biosphère autant de substances polluantes, en ce compris les gaz à effet de serre, à partir du moment où l’impact catastrophique potentiel fut jugé plausible. C’était il y a environ 50 ans déjà selon certaines archives déclassifiées de la présidence américaine de Jimmy Carter, notamment, où les mots « the Possibility of Catastrophic Climate Change » figurent.

C’est en partie ce qui autorise le philosophe Stephen Gardiner de parler d’une « perfect moral storm », et de corruption morale, lorsqu’on ne tire pas les conséquences de ce que l’on sait, car on ne veut pas le croire, en s’abritant derrière la « complexité du problème » :

« En conclusion, la présence du problème de la corruption morale révèle un autre sens dans lequel le changement climatique peut être une tempête morale parfaite. C’est que sa complexité peut s’avérer parfaitement commode pour nous, la génération actuelle, et en fait pour chaque génération qui nous succède. D’une part, elle fournit à chaque génération la justification qui lui permet de donner l’impression de prendre le problème au sérieux – en négociant des accords mondiaux timides et sans substance, par exemple, puis en les présentant comme de grandes réalisations – alors qu’en réalité, elle ne fait qu’exploiter sa position temporelle. Par ailleurs, tout cela peut se produire sans que la génération qui exploite n’ait à reconnaître que c’est elle qui le fait. En évitant un comportement trop ouvertement égoïste, une génération antérieure peut profiter de l’avenir en évitant de devoir l’admettre – que ce soit aux autres ou, ce qui est peut-être plus important, à elle-même. »

La critique adressée aux scientifiques du climat s’étend donc à l’entièreté des forces qui œuvrent pour défendre l’habitabilité de notre biosphère pour tous les êtres vivants. La modération et le refus d’évoquer publiquement les scénarios du pire dans le chef des activistes, des associations, des syndicats, des entreprises, des pouvoirs publics, des partis et des mandataires politiques est contraire au respect du Principe Responsabilité. A force de ne pas vouloir évoquer le pire, de ne pas vouloir « faire peur », il est impossible pour la population de comprendre l’enjeu existentiel, et on ne peut pas s’étonner ensuite que l’inertie demeure.

N’y a-t-il pas une forme de faillite morale, pour certains, à refuser de parler ouvertement, publiquement, de manière concrète, de la possibilité de ces scénarios catastrophiques ?

L’article fait cette analogie historique :

« Connaître les pires cas peut inciter à l’action, comme l’idée de « l’hiver nucléaire » en 1983 a galvanisé l’inquiétude du public et les efforts de désarmement nucléaire. L’exploration des risques graves et des scénarios de températures plus élevées pourrait cimenter un réengagement en faveur de la barrière de sécurité de 1,5 °C à 2 °C comme l’option « la moins rébarbative » ».


Cette vague de chaleur anéantit l’idée que de petits changements permettent de lutter contre les phénomènes météorologiques extrêmes.

George Monbiot

Article original : This heatwave has eviscerated the idea that small changes can tackle extreme weather

Traduction : JM avec deepl

Les chaleurs excessives vont devenir la norme, même au Royaume-Uni. Les systèmes doivent changer de toute urgence – et le silence doit être brisé.

Peut-on en parler maintenant ? Je veux dire le sujet que la plupart des médias et la majorité de la classe politique évitent depuis si longtemps. Vous savez, le seul sujet qui compte en définitive – la survie de la vie sur Terre. Tout le monde sait, même s’ils évitent soigneusement le sujet, qu’à côté de lui, tous les sujets qui remplissent les premières pages et obsèdent les experts sont des broutilles. Même les rédacteurs du Times qui publient encore des articles niant la science du climat le savent. Même les candidats à la direction du parti Tory, qui ignorent ou minimisent le problème, le savent. Jamais un silence n’a été aussi fort ou aussi assourdissant.

Ce n’est pas un silence passif. Face à une crise existentielle, c’est un silence actif, un engagement farouche vers la distraction et l’insignifiant. C’est un silence régulièrement alimenté par des futilités et des divertissements, des ragots et du spectacle. Parlez de tout, mais pas de ça. Mais tandis que ceux qui dominent les moyens de communication évitent frénétiquement le sujet, la planète parle, dans un rugissement qu’il devient impossible d’ignorer. Ces jours de colère atmosphérique, ces chocs thermiques et ces feux de forêt ignorent les cris de colère et font brutalement irruption dans nos bulles de silence.

Et nous n’avons encore rien vu. La chaleur dangereuse que l’Angleterre subit en ce moment est déjà en train de devenir normale dans le sud de l’Europe, et serait à comptabiliser parmi les jours les plus frais pendant les périodes de chaleur de certaines régions du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie du Sud, là où la chaleur devient une menace régulière pour la vie. Il ne faudra pas attendre longtemps, à moins que des mesures immédiates et complètes ne soient prises, pour que ces jours de chaleur deviennent la norme, même dans notre zone climatique autrefois tempérée.

La même chose vaut pour tous les méfaits que les humains s’infligent les uns aux autres : ce qui ne peut être discuté ne peut pas être affronté. Notre incapacité à empêcher un réchauffement planétaire catastrophique résulte avant tout de la conspiration du silence qui domine la vie publique, la même conspiration du silence qui, à un moment ou à un autre, a accompagné toutes sortes de violences et d’exploitations.

Nous ne méritons pas cela. La presse milliardaire et les politiciens qu’elle soutient se méritent peut-être l’un l’autre, mais aucun de nous ne mérite l’un ou l’autre groupe. Ils construisent entre eux un monde dans lequel nous n’avons pas choisi de vivre, dans lequel nous ne pourrons peut-être pas vivre. Sur cette question, comme sur tant d’autres, le peuple a tendance à avoir une longueur d’avance sur ceux qui prétendent le représenter. Mais ces politiciens et ces barons des médias déploient tous les stratagèmes et toutes les ruses imaginables pour empêcher les prises de mesures décisives.

Ils le font au nom de l’industrie des combustibles fossiles, de l’élevage, de la finance, des entreprises de construction, des constructeurs automobiles et des compagnies aériennes, mais aussi au nom de quelque chose de plus grand que tous ces intérêts : le maintien du pouvoir. Ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui le font en étouffant les contestations, quelle que soit la forme qu’elles prennent. La demande de décarbonation de nos économies n’est pas seulement une menace pour les industries à forte intensité de carbone ; c’est une menace pour l’ordre mondial qui permet aux hommes puissants de nous dominer. Céder du terrain aux défenseurs du climat, c’est céder du pouvoir.

Au cours des dernières années, j’ai commencé à réaliser que les mouvements environnementaux traditionnels ont fait une terrible erreur. La stratégie de changement poursuivie par la plupart des groupes verts bien établis est totalement inadéquate. Bien qu’elle soit rarement exprimée ouvertement, elle régit leur action. Cela donne quelque chose comme ceci: il y a trop peu de temps et la tâche est trop vaste pour essayer de changer le système, les gens ne sont pas prêts à le faire, nous ne voulons pas effrayer nos membres ou provoquer un conflit avec le gouvernement… La seule approche réaliste est donc l’incrémentalisme, les petits pas. Nous ferons campagne, question par question, secteur par secteur, pour des améliorations progressives. Après des années de persévérance, les petites demandes s’ajouteront les unes aux autres pour donner naissance au monde que nous souhaitons.

Mais pendant qu’ils jouaient à la patience, le pouvoir jouait au poker. La vague de droite radicale a tout balayé devant elle, écrasant les structures administratives de l’état, détruisant les protections publiques, s’emparant des tribunaux, du système électoral et de l’infrastructure de gouvernement, supprimant le droit de protester et le droit de vivre. Alors que nous nous persuadions que nous n’avions pas le temps pour changer de système, ils nous ont prouvé exactement le contraire en changeant tout.

Le problème n’a jamais été que le changement de système est une exigence trop forte ou prend trop de temps. Le problème est que l’incrémentalisme est une demande trop faible. Pas seulement trop limitée pour conduire la transformation, pas seulement trop limitée pour arrêter le déferlement de changements radicaux venant de l’autre camp, mais aussi trop limitée pour briser la conspiration du silence. Seule une exigence de changement de système, confrontant directement le pouvoir qui nous conduit à la destruction planétaire, a le potentiel de répondre à l’ampleur du problème et d’inspirer et de mobiliser les millions de personnes nécessaires pour déclencher une action efficace.

Pendant tout ce temps, les écologistes ont raconté aux gens que nous étions confrontés à une crise existentielle sans précédent, tout en leur demandant de recycler leurs capsules de bouteilles et de changer leurs pailles. Les groupes verts ont traité leurs membres comme des idiots et je soupçonne que, quelque part au fond d’eux-mêmes, les membres le savent. Leur timidité, leur réticence à dire ce qu’ils veulent vraiment, leur conviction erronée que les gens ne sont pas prêts à entendre quelque chose de plus stimulant que ces conneries micro-consuméristes portent une part importante dans la responsabilité de l’échec global.

Il n’y a jamais eu de temps pour l’incrémentalisme. Loin d’être un raccourci vers le changement auquel nous aspirons, c’est un marais dans lequel s’enfoncent les ambitions. Le changement de système, comme l’a prouvé la droite, est, et a toujours été, le seul moyen rapide et efficace de transformation.

Certains d’entre nous savent ce qu’ils veulent : une sobriété privée, un domaine public amélioré, une économie du doughnut, une démocratie participative et une civilisation écologique. Aucune de ces demandes n’est plus importante que celles que la presse milliardaire a poursuivies et largement concrétisées : la révolution néolibérale qui a balayé la gouvernance efficace, la taxation efficace des riches, les restrictions efficaces du pouvoir des entreprises et des oligarques et, de plus en plus, la véritable démocratie .

Alors brisons notre propre silence. Cessons de nous mentir à nous-mêmes et aux autres en prétendant que les petites mesures apportent un changement majeur. Abandonnons frilosité et gestes symboliques. Cessons d’apporter des seaux d’eau quand seuls les camions de pompiers font l’affaire. Construisons notre campagne pour un changement systémique vers le seuil critique de 25% d’acceptation publique, au-delà duquel, selon une série d’études scientifiques, se produit le basculement social .

Je me sens plus lucide que jamais sur ce à quoi ressemble une action politique efficace. Mais une question majeure demeure. Puisque nous avons attendu si longtemps, pouvons-nous atteindre le point de basculement social avant d’atteindre le point de basculement environnemental ?

George Monbiot est chroniqueur au Guardian.

Pour d’autres références voir : https://obsant.eu/listing/?aut=George%20Monbiot


choisir entre la peste de Vladimir et le choléra de Poutine

Cédric Chevalier

Selon certains experts en stratégie militaire et politique, nous allons devoir (continuer à) choisir entre la peste de Vladimir et le choléra de Poutine : Quels sont les prochains objectifs de Poutine ? « Les contre-attaques de l’Ukraine dans le Sud placent les Russes devant un dilemme » – La Libre


On a donc laissé grandir une bête monstrueuse depuis 20 ans et on n’arrive plus à la maîtriser. Tous les scénarios sont (déjà) perdants pour les démocrates, partout dans le monde et pour longtemps. La démocratie elle-même est menacée. La marge de manœuvre semble se résumer à devoir évaluer le sacrifice d’un bien existentiel (la démocratie et la liberté d’autodétermination ukrainienne) pour en sauver un autre (au mieux la vie de plusieurs millions de citoyens membres de l’Union européenne, au pire la vie humaine sur Terre en cas de guerre nucléaire mondiale, les scorpions survivront).

En sachant qu’aucune des deux parties (Ukraine, Union européenne et États-Unis) n’est disposée, et c’est compréhensible, à sacrifier son bien existentiel plutôt que celui de l’autre. En sachant qu’aucun sacrifice des démocrates ne garantit la disparition structurelle de la menace. On ne négocie pas avec un tigre avait fameusement dit Winston Churchill en parlant d’Hitler. Que donner à manger à un fauve dont la faim est insatiable ?

Poutine, dirigeant de facto d’une puissance nucléaire, a envahi le premier l’Ukraine avec ses armées, sanctuarisant de facto son « territoire de manœuvre ». Comment ? Via la menace explicite de réponse nucléaire à toute attaque « extérieure » à l’encontre de ses forces, qui dépasserait un seuil arbitraire qu’il déterminera lui seul. Premier sur place, premier à profiter de la protection de son parapluie nucléaire. D’emblée, l’OTAN exclut l’intervention au sol et même l’exclusion aérienne sur le territoire ukrainien.

L’ambiguïté plane en faveur de Poutine : livrer des armes, est-ce dépasser le seuil ? Quel type d’arme ? Quel calibre ? Combien ? Quel est le seuil pour que Poutine puisse estimer que les intérêts vitaux de la Russie sont menacés et qu’il peut faire joujou avec un missile nucléaire (arme qu’il n’a pas encore eu le plaisir sadique de tester sur des êtres humains) ?On aurait aimé que l’OTAN ne joue pas au poker avec Poutine avec ses cartes déposées sur la table sous ses yeux.Que se serait-il passé si l’OTAN avait installé ses troupes préventivement en Ukraine ? N’aurait-on pas inversé le sens du doute ?Pourquoi l’OTAN n’a-t-il pas laissé planer davantage de doute sur ses intentions militaires et même nucléaires, afin de faire aussi douter Poutine ?

Une réponse était : minimiser le risque d’escalade nucléaire. On comprend, c’est légitime. Mais voilà que Poutine était donc rassuré, tant qu’il en restait aux moyens plus ou moins conventionnels sur le territoire ukrainien, il pouvait y aller en matière de crimes de guerre, sans risquer d’intervention militaire directe de l’OTAN, bien qu’il doive tolérer un afflux (modéré) d’armes modernes. Ainsi, en théorie des jeux, la perte maximale pour Poutine était bornée, tandis que la perte maximale pour l’Ukraine et les alliés restait non plafonnée (puisque même livrer des armes prêtait à ambiguïté explicite pour Poutine).

Certains, comme Jacques Attali, ont tout de suite posé la bonne question : que ferons-nous si Poutine menace d’utiliser l’arme atomique si nous continuons à livrer des armes ? Et cette question est une déclinaison de la question fondamentale : jusqu’à quel point doit-on céder à la menace de destruction pour préserver son existence versus sa liberté ? 

Imaginons à l’extrême que Poutine nous menace comme suit : « donnez-moi les clefs de l’Union européenne sinon je vous atomise ». Que ferons-nous ? Les armes nucléaires ont fondamentalement changé l’éthique du cri « la liberté ou la mort ! ». Car désormais, ce n’est pas seulement la mort du révolutionnaire sur les barricades, c’est aussi et surtout la destruction potentielle d’une proportion élevée de la population humaine sur Terre / d’un continent / d’un pays / d’une grande ville (choisissez en fonction du nombre de missiles qui sont envoyés lorsque le dirigeant fou appuie sur le bouton rouge). 

On se demande alors si la réalité même de ces arsenaux nucléaires est compatible avec la perpétuation de la possibilité de l’existence humaine sur Terre et de la liberté humaine elle-même. On sent que les armes nucléaires sont fondamentalement tyranniques voire totalitaires. Et c’est là le paradoxe, si des démocraties ne disposaient pas de l’arme nucléaire (USA, France, Royaume-Uni), qu’est-ce qui empêcheraient les dictatures qui en disposent de nous soumettre entièrement à leurs désirs pathologiques, de nous envahir sans craindre une riposte nucléaire asymétrique ?

Une partie de moi, même anti arme nucléaire par principe, a déjà contemplé la possible nécessité de l’arme nucléaire pour protéger les démocraties, tout en doutant du bien fondé de ce calcul, in fine. J’ai aussi évalué le cas de figure des États décroissants qui voudraient sanctuariser leur territoire (et leur expérience sociétale) contre la puissance extérieure indexée sur les énergies fossiles et fissiles (« Si tu veux la décroissance, prépare la guerre », par Cédric Chevalier | Blog de Paul Jorion).

Mais il faut aller plus loin dans l’analyse. Car c’est le tueur derrière l’arme qu’il faut examiner. La conjonction du pire est atteinte quand se combine les moyens techniques de la destruction de l’humanité avec la présence au pouvoir suprême d’individus psychopathes prêts à employer ces moyens techniques, a fortiori dans une dictature.On savait que des dictatures amenaient au pouvoir de tels psychopathes (Poutine), on a redécouvert que les démocraties aussi (Trump). Disons que Caligula, Néron, Genghis Khan, et même Hitler ne pouvaient pas atomiser la planète, même s’ils pouvaient massacrer des millions de gens.

Aujourd’hui, une longue histoire de lâchetés accumulées dont l’histoire, face aux guerres et crimes précédents de Vladimir Poutine, nous présente la (première) facture. Les scénarios du pire ne sont pas bornés supérieurement sauf par l’extinction de l’humanité par holocauste atomique. Les scénarios du mieux sont déjà bornés par le plancher des atrocités commises jusqu’à présent non seulement en Ukraine, mais aussi en Tchétchénie, en Géorgie, en Syrie et partout où la main criminelle du tyran Poutine a ôté la vie.

Et on sent que le plancher ne peut que monter encore. Toute ressemblance avec les années 30, la lâcheté calculatrice des démocraties et l’appétit criminel follement audacieux des dictatures, est forcément un point Godwin. Il faut couper son cerveau en deux et ne pas voir d’analogies. L’histoire ne se répète pas dit-on…

Au passage, étant doté d’un esprit plutôt porté à l’analogie et à la reliance, j’ai toujours été critiqué par ceux (qui m’ont toujours semblé les plus nombreux) pour qui la moindre différence interdit la comparaison à titre d’enseignement. L’être humain de chaque époque, son contexte, les événements, telle ou telle instance, seraient toujours « fondamentalement différents » de toute autre instance analogue. Je n’en crois rien, je crois à la puissance des analogies phénoménales au sein d’un même réel, je crois en particulier à la continuation d’un phénomène régulier que les anciens appelaient « nature humaine ». Je crois que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que toute la palette des comportements humains s’est déjà produite et se reproduira encore, et qu’il n’y a aucune irréversibilité vers un mieux dans l’histoire humaine.

Tout au plus, pouvons-nous nous associer entre personnes de bonne volonté pour lutter ensemble en faveur « d’âges d’or » durant lesquels, bon an mal an, le mal est minimisé dans une société humaine par des institutions et des citoyens vertueux.Et donc l’histoire de l’empire romain et la lecture de Shakespeare sont quasiment suffisantes pour nous enseigner cette « nature humaine » et en tirer les conséquences utiles, modulo les nouveautés de notre époque : science, technologie, etc. C’est toujours le même cerveau avec ses mêmes parties neurologiques qui est à la manœuvre. Et ses affects sont remarquablement stables dans le temps.

Donc depuis la cour de récréation de l’orphelinat jusqu’à déclencher une guerre (mondiale ?), on a laissé dévier le cerveau du caïd Poutine, alors qu’il souffre manifestement de graves troubles psychologiques qui le rendent incroyablement dangereux pour la société, à toutes les échelles de taille de groupe.

Il y a ainsi toujours dans l’histoire longue une question qui n’a pas été tranchée définitivement : est-ce que l’individu, la liberté et la démocratie gagnent tendanciellement, ou bien ce sont les salauds psychopathes et sociopathes qui écrivent l’histoire en lettres de sang, parce que l’immense majorité les laisse faire, encore et encore, retombant sans cesse dans une naïveté confondante sur la « nature humaine » et le « mal » ?

Cette question se condense en effet presque entièrement dans une autre : « comment les sociétés humaines peuvent-elles parvenir à maîtriser structurellement en leur sein le risque d’émergence endémique de la tyrannie sanguinaire d’un seul, relayé par sa clique ? »

Comment contrôler les cerveaux déviants à tendance destructrice ? L’arme absolue étant le cerveau humain.
Ces questions sont posées depuis les premiers philosophes grecs jusqu’à nos jours, en passant par la question de la servitude volontaire (le Contr’Un de La Boétie) et de l’autonomie et de la paix perpétuelle (Kant).

Face à la capacité innée au mal de l’être humain, documentée depuis des millénaires, les sociétés ont tenté de mettre en place des institutions afin d’éviter l’autodestruction. L’autorité parentale, tribale, villageoise, l’éducation, la loi, la justice, la répartition du pouvoir dans des fonctions de chef, la séparation de la religion et de l’État, la séparation des pouvoirs, la presse, la démocratie, la concertation sociale, la communication non violente, la thérapie psychologique, la diffusion de valeurs pacifiques, la Société des Nations, l’Union européenne, les Nations Unies, la réconciliation des peuples après une guerre civile ou un génocide, les tribunaux pénaux internationaux, le commerce et la diplomatie internationales, etc.

Mais après plusieurs millénaires de réflexion sur la tyrannie d’un seul dans un groupe, nous n’avons pas encore réussi à déployer ces instruments de maîtrise de la violence humaine à l’échelle de nombreux pays, et encore moins de la planète.
Nous risquons l’extinction de l’espèce par holocauste nucléaire ou écocide (ce qui est sensiblement la même chose : bousiller l’hospitabilité de la planète à notre égard).

Certaines des plus vieilles démocraties sont menacées de renouer avec la violence d’un seul, comme les États-Unis, tandis que d’autres n’ont toujours pas atteint la case démocratie (Russie, Chine) et se totalitarisent progressivement. Enfin, le continent le plus démocratique du monde est gangrené par des leaders autoritaires et d’extrême droite, certains déguisés en démocrates. 

Il y a je crois un continuum entre ce petit caïd de cour de récréation et celui qui appuiera sur le bouton nucléaire qui déclenchera la première et la dernière guerre atomique mondiale. Une propension à l’agressivité se transformant en violence chez le petit d’homme (j’insiste sur l’homme plus que sur la femme, statistiquement c’est établi), qui nécessite un contrôle social par la culture et l’institution, pour ne pas provoquer l’autodestruction de la société.

Cela reste encore un grand mystère pour moi que l’immense majorité sur Terre confie encore aujourd’hui, tel un troupeau docile, sa propre destinée, à autant de psychopathes et de sociopathes habités par une pulsion de mort, en démocratie comme en dictature.
La somme des maux qu’ils ont infligés à la majorité motivationnellement innocente (mais civiquement irresponsable) est infinie. J’espère que nous parviendrons à les arrêter, et à nous arrêter nous-mêmes si nous glissons sur cette pente.


Activistes climatiques : les citoyens ne doivent pas nous aimer !

Miser davantage sur le sabotage


Traduction (corp de l’article) – « deepl » + Josette – de « Klimaaktivist: Bürger müssen uns nicht mögen » paru le 16 juin 2022 dans ZDFheute.


Le mouvement climatique est frustré. L’activiste Tadzio Müller réfléchit à des actions radicales et au sabotage. Il s’agira moins de se faire aimer de la société.

Le mouvement climatique veut reprendre de l’élan cet été. Deviendra-t-il plus radical ?

Après deux ans de pandémie de COVID-19, le mouvement climatique en Allemagne a perdu de son élan. Outre les grèves scolaires de Fridays for Future, il existe également des groupes plus radicaux comme « Ende Gelände » (en français : jusqu’ici et pas plus loin) et « Aufstand der letzten Generation » (en français : la révolte de la dernière génération). Ces derniers sont connus pour leurs blocages d’autoroutes. En tant que cofondateur d’Ende Gelände, Tadzio Müller est un représentant de ce courant plus radical.


ZDFheute : La protection du climat n’avance que lentement, même sous le nouveau gouvernement fédéral. A quel point est-ce frustrant pour le mouvement climatique ?


Tadzio Müller : C’est extrêmement frustrant. Si l’on regarde les 30 dernières années de politique climatique, on ne peut qu’être frustré. Tous les gouvernements ne veulent que faire avancer la croissance économique. Nous occultons le fait que notre quotidien sape les fondements de la vie de tous les êtres humains. C’est un gâchis éthique.

« Nos actions au sein de Ende Gelände n’ont pas contribué à ce qu’il y ait une sortie du charbon avant 2038. Même les grandes manifestations de Fridays for Future n’ont pas encore conduit à une plus grande protection du climat. »

– Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Et comme on n’a pu secouer personne, le mouvement climatique réfléchit-il maintenant à de nouvelles formes d’action ?

Müller : Ende Gelände a élargi le consensus d’action pour cette année. Cette année, des formes d’action sont également possibles dans lesquelles les infrastructures des énergies fossiles sont mises hors service à l’issue de l’action. En même temps, les rumeurs au sein de Fridays for Future sont nombreuses en faveur du recours à des formes d’action plus radicales.

Le Dr. Tadzio Müller est politologue et activiste depuis des décennies. Il est cofondateur de l’organisation anti-charbon Ende Gelände, dont le groupe berlinois est classé à l’extrême gauche par l’Office régional de protection de la Constitution. Jusqu’en 2021, il a travaillé comme conseiller climatique à la fondation Rosa Luxemburg. Dans la newsletter « Friedliche Sabotage » (sabotage pacifique), il élabore des stratégies pour le mouvement climatique. Dans une interview très remarquée avec le « Spiegel », il a mis en garde en 2021 contre l’émergence d’une « RAF verte » (Ndt: Rote Armee Fraktion / Fraction Armée Rouge verte).

ZDFheute : Cela signifie qu’à la base, il y a une envie de devenir plus radical. Faut-il de la violence et des actes de sabotage pour réveiller la société ? 

Müller : J’ai trébuché sur la notion de violence. Il ne peut pas y avoir de violence contre les choses. Le groupe « Letzte Generation » est déjà un groupe de ce genre, qui choisit bien sûr l’escalade, mais pas une escalade violente. Il y a un certain fétichisme dans le débat qui fait que lorsqu’on entend escalade et radicalisation, on pense toujours immédiatement à la violence. La mise hors service de pelleteuses à charbon ou d’engins de construction pour un gazoduc n’est pas de la violence, mais de la légitime défense dans le cadre d’une urgence climatique justifiable.

« Se focaliser sur la question de savoir s’il est violent de dévisser une vis sur une pelleteuse est un acte naïf de refoulement. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Et où fixez-vous alors la limite ? 


Müller : La mise en danger de vies humaines doit être absolument exclue.


ZDFheute : On dirait que Fridays for Future a perdu de son influence dans le mouvement face à des groupes plus radicaux comme Letzte Generation.


Müller : Fridays for Future est l’hégémon du mouvement. Mais un mouvement social ne se compose pas d’un seul acteur, il a plusieurs ailes. Il y avait Martin Luther King, il y avait bien sûr aussi Malcolm X et les Black Panthers.


ZDFheute : Mais ils se battent tout de même pour le même groupe de supporters ?  

Müller : Le groupe Letzte Generation a la plus grande résonance médiatique. Il est petit, capable d’agir et a fait quelque chose de nouveau. La nouveauté est toujours excitante. Le problème de Fridays for Future est que l’impact des manifestations et des grèves scolaires individuelles est désormais faible. L’organisation a connu une croissance incroyable depuis 2019. Il est tout à fait compréhensible que l’on ait besoin de se recentrer quelque peu pour développer de nouvelles idées.

Le mouvement climatique a été démobilisé pendant deux ans par le COVID-19. Le mouvement social a besoin de la rue, de la masse, de l’opinion publique. C’est ce qui nous fait vivre, c’est notre base de pouvoir. Chez Fridays for Future et Ende Gelände, des discussions sont en cours sur des actions plus efficaces. C’est pourquoi je pense que l’été sera chaud.

ZDFheute : Et que va dire la société en général de ces actions plus radicales ?

« Il n’y a pas qu’en Allemagne que de plus en plus d’actions du mouvement climatique ne visent pas à être appréciées de la société. Jusqu’à présent, cela ne nous a pas valu des fleurs. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


Müller : Nous verrons des actions qui ont moins pour objectif de convaincre de l’importance de la protection du climat. Mais plutôt des actions qui augmentent les coûts de la normalité destructrice du climat. Il y aura des actions qui iront au-delà du répertoire existant. Je ne peux pas encore dire à quoi elles ressembleront, car elles doivent toujours être planifiées de manière cachée en raison de l’aspect transgression de la loi.


ZDFheute : Attendez-vous beaucoup de compréhension de la part d’un gouvernement fédéral auquel participent les Verts ?

Müller : En Allemagne, la lutte pour le climat est d’abord une lutte contre l’industrie automobile. Tout gouvernement est d’abord un gouvernement automobile, quels que soient les partis qui le composent. Bien sûr, il est plus facile de faire pression sur les Verts en tant que mouvement climatique que sur ce bloc fossile qu’est le SPD.

ZDFheute : Revenons aux manifestations de 1987 contre la piste ouest de l’aéroport de Francfort. Elles sont allées si loin que deux policiers ont été abattus.


Müller : Venir maintenant avec cette histoire de piste de décollage ouest est absurde. Regardez à quel point le mouvement climatique est incroyablement pacifique face à la méga-crise mondiale. Il n’y a même pas eu de jets de pierres lors de grandes manifestations. Qu’il puisse y avoir des tirs sur des policiers dans quelques mois est absurde.


ZDFheute : Et qu’est-ce que cela signifie pour vous qu’Ende Gelände est surveillé par l’Office fédéral de protection de la Constitution à Berlin ?

Müller : L’Office fédéral de protection de la Constitution est une institution bien plus douteuse qu’Ende Gelände. Ne la considérons pas comme une source objective.

« On veut délégitimer le mouvement climatique en l’accusant d’être extrémiste. Est extrémiste la politique qui construit des centrales à gaz en situation d’urgence climatique. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Que devrait-il se passer pour que vous puissiez dire à l’automne que l’été a été un succès pour le mouvement de protection du climat ?


Müller : Le mouvement doit montrer qu’il est capable d’agir. Il doit y avoir une légitimation des formes d’action radicales. Nous devons être perçus comme un facteur de pouvoir contre lequel certaines politiques ne peuvent pas être imposées.


Les questions ont été posées par Nils Metzger.


Bilan de santé

Pol Troshô

été 2022

Chère consœur,

Cher confrère,

Comme convenu, voici le bilan de santé de :

L’Humanité

Age : évalué à quelque 2,5 millions d’années (*).

Taille : en progression constante, la taille culmine actuellement à près de 8 milliards (*).

Poids : 287 millions de tonnes (*) – Excédent de poids : 18,5 millions de tonnes (*).

Historique des pathologies : guerres militaires et économiques (*), pandémies, épidémies & troubles sanitaires (*), Fièvres (*), Intempéries (*), Famines (*), Pauvreté (*), …

Pathologies majeures : perte de biodiversité (*), risques de Collaps (*), pollutions (*), perte de qualité de l’Eau (*), perte de Fertilité des sols (*), pression climatique exponentielle (*), dépérissement des Mers et Océans (*), état des Forêts (*), état de l’Amazonie (*), …

Dépendances pathogènes : dépendance aux énergies fossiles (*), aux plastiques (*), au pesticides (*), à la croissance (*), …

Thérapies fortement conseillées : décroissance (*), sobriété (*), un socle de subsistance (*), utiliser les Low-Tech (*), l’Agriculture biologique et la permaculture (*), …

Thérapies déconseillées (n’ont pas démontré leur efficacité – risques de perte de temps) : éco-socialisme (*), éco-féminisme (*), anti-capitalisme (*), écologie décoloniale (*), croissance verte (*), …

Expertises conseillées : ONU (*), GIEC (*), … Ressources complémentaires (*)

Recevez, chère consœur, cher confrère, l’expression de mes sentiments distingués.

Les (*) sont proposés par l’Observatoire


« Votre voyage est-il vraiment nécessaire ? »

OA - Liste
par Philippe DEFEYT, économiste

« Is your journey really necessary ? ».

Cette incitation à la responsabilité personnelle a figuré sur diverses versions d’une affichette collée dans les stations du métro londonien et les gares ferroviaires britanniques lors de la seconde guerre mondiale.


Quatre traits essentiels caractérisent une économie de guerre :

  1. Une part (beaucoup plus) importante des ressources nationales consacrée aux dépenses militaires.
  2. Une planification autoritaire de nombreuses activités.
  3. Un rationnement de certains produits.
  4. La recherche de l’autonomie là où c’est possible et d’un soutien extérieur là où c’est nécessaire.

L’expérience du Royaume-Uni en 1940-45 a montré toute l’importance du soutien populaire pour transformer en profondeur l’économie ; celle-ci a connu une croissance exceptionnelle (+21% entre 1938 et 1941!).

Tous les leviers possibles ont été activés pour porter ce gigantesque effort de guerre : du transfert massif de main-d’œuvre et équipements vers la production hautement stratégique de chasseurs de combat jusqu’à la promotion de potagers de quartier (les fameux Victory gardens), de la fin d’activités comme la production de jouets à l’augmentation de 50% des surfaces cultivées, du recyclage massif jusqu’à des rationnements là où c’était incontournable (matières grasses, thé, lard, œufs…), des changements massifs des consommations alimentaires (beaucoup moins de viande et beaucoup plus de pommes de terre) aux petites économies quotidiennes…

Au total, selon l’historienne Lizzie Collingham, « la Grande-Bretagne termina la guerre avec une population mieux nourrie et en meilleure santé que dans les années 1930 et avec des inégalités nutritionnelles réduites. »

Il semble que « le système de rationnement resta populaire jusqu’à la fin de la guerre, 77 % des Britanniques s’en déclarant satisfaits en 1944 » ; Jean-Baptiste Fressoz considère que c’est « parce qu’il était perçu comme juste (même si les riches avaient accès aux restaurants de luxe qui échappaient au rationnement). »

Le secteur des transports n’a pas échappé aux contraintes d’une économie de guerre. Les orientations prises montrent l’étendue de la palette de mesures possibles : augmentation du volume du fret transporté, suppression de certains trajets (par exemple les traditionnels trains de vacances vers les côtes), priorité aux transports de ressources essentielles, rationnement puis arrêt des livraisons de carburants pour les voitures individuelles (un ménage sur dix était motorisé), unité de management des compagnies ferroviaires, retrait de voitures-restaurant pour décourager certains déplacements mais aussi le maintien de services de transport de personnes, certes bondés mais sans rationnement (sauf au tout début de la guerre) ; c’est ici que l’appel à la responsabilité évoqué en début de chronique prend tout son sens.

Nous sommes en guerre aussi, mais notre société n’est pas prête à l’assumer et donc à faire les efforts nécessaires. Cette guerre c’est celle de la transition écologique et et du défi climatique en particulier ; elle est, en outre, pour un temps, compliquée par la guerre militaire en Ukraine et ses conséquences.

La comparaison avec l’expérience de la seconde guerre mondiale est riche d’enseignements, même s’il faut éviter des lectures par trop orientées.

Trois conditions apparaissent comme essentielles pour réussir « un effort de guerre » :
• le sens de l’urgence et de la nécessité d’agir est la base de la dynamique sociétale ;
• des leaders inspirés sont indispensables, qui doivent travailler ensemble (sans nier pour autant des divergences de vues) ;
• on ne peut en sortir sans une bonne dose de planification et d’orientations et priorités fortes, claires, évidentes.

Une fois ces conditions rencontrées, tous les moyens sont bons à mobiliser, petites ou grandes mesures, coercitives et incitatives. On notera encore, dernier enseignement, que cette période sombre a été traversée grâce à des mesures équitables, vécues comme telles ; elle a de ce fait pavé le chemin vers un état-providence renouvelé.

A la lecture de ces enseignement on peut dire, à l’instar de François Gemenne, que « c’est mort » . Certainement, mais qu’elle soit offensive (économies d’énergies carbonées) ou défensive (lutte contre les retombées du réchauffement), cette guerre doit de toute manière être menée et gagnée.

Est-ce vraiment si difficile de planifier les programmes publics pour donner la priorité aux investissements énergétiques (offensifs comme défensifs) ; tous les investissements publics (ronds-points, maisons communales, nouvelles maisons de repos…) sont-ils indispensables à court-moyen terme, surtout quand il y a pénuries de capacités de production ? Est-ce vraiment si difficile d’orienter les productions agricoles ? Est-ce vraiment si difficile de recentrer les budgets sociaux sur une allocation logement-énergie ? Est-ce vraiment si difficile d’activer des mesures quick-win comme la limitation des vitesses sur routes et autoroutes ? Est-ce vraiment si difficile de mobiliser de manière forte toutes les ressources organiques possibles pour faire du bio-gaz ? Est-ce vraiment si difficile d’engager les wallons à économiser l’eau dès à présent ? Est-ce vraiment si difficile de limiter les déchets ? Est-ce vraiment si difficile de simplifier radicalement procédures, démarches… pour permettre à chacun de se concentrer sur l’essentiel ? Est-ce vraiment si difficile de consommer moins de viande ou de renoncer à certains déplacements accessoires ?

Il semble que oui, malheureusement.


Cet article est paru précédemment dans l’Echo

La canicule va persister cet été en Chine selon les services météorologiques du pays, ont rapporté les médias d’Etat, dans un contexte de réchauffement climatique mondial. Le géant asiatique est le premier émetteur mondial de gaz à effet de serre qui, selon les scientifiques, sont à l’origine du réchauffement de la planète qui rend lui-même les phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.
Contrôler le climat, une solution à double tranchant ? Depuis quelque temps, la géo-ingénierie vient régulièrement à la rescousse du climat et de l’augmentation des températures à travers le monde. C’est à cette technologie que les États-Unis pensent de plus en plus à s’allier pour faire face aux vagues de chaleur qui font actuellement rage.
Les nuages vont jouer un rôle déterminant dans l’évolution du climat. Mais leur variété et leur complexité fait de leur intégration aux modèles climatiques un véritable défi pour les scientifiques. Elle est décrite comme « la mission de recherche la plus complexe » de l’Agence spatiale européenne (ESA) à ce jour. Lancé en orbite le 29 mai dernier, le satellite EarthCARE de l’ESA, conçu en collaboration avec l’agence spatiale japonaise, embarque quatre instruments de pointe. Pendant au moins trois ans, ils (...)
Le méthane est un « super polluant » climatique qui provoque un réchauffement 30 fois plus important par tonne que le dioxyde de carbone.
Le phénomène météorologique de La Nina - et les températures plus fraîches qui l'accompagnent - devrait arriver plus tard cette année et succéder à El Nino, qui a contribué aux records de chaleur depuis des mois, annonce l'ONU lundi.
La France a connu son quatrième printemps le plus pluvieux, avec un déficit d’ensoleillement de 20% et des températures plus élevées que les normales pour la troisième année d’affilée, a annoncé Météo France ce lundi 3 juin.
Il a plu souvent et beaucoup le mois dernier, relève l’IRM dans son bilan climatologique mensuel. A Uccle, on a enregistré 23 jours de précipitations. Le printemps 2024 a été le deuxième plus humide depuis 1833.
Le mois de mai 2024 a enregistré un nouveau record de précipitations avec 23 jours de pluie relevés à Uccle, contre 14,7 jours pour la normale saisonnière, ressort-il du bilan climatique mensuel de l’Institut royal météorologique (IRM) publié samedi. Le précédent record pour la période de référence actuelle (depuis 1991) était de 22 jours et datait des mois de mai 2007 et 2021.
L’Hexagone constitue en ce moment un îlot de fraîcheur au sein de l’Europe, où la chaleur écrase notamment l’Espagne et la Scandinavie en cette fin de mois de mai. Explications.
Des conditions de température plus élevées que les normales «sont les plus probables» pour juin-juillet-août, selon le nouveau bulletin mensuel des grandes tendances pour les trois mois à venir établi par l’institut.
Elle comprendra quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus possibles, selon des prévisions.
Copernicus, le programme d'observation de la Terre de l'Union européenne, a publié son rapport sur la température de l'air en avril 2024 et la planète a battu plusieurs records historiques de chaleur.
Classe à distance aux Philippines, parcs bondés en Birmanie, alerte aux fortes chaleurs au Bangladesh: l'Asie du Sud-Est continue dimanche à transpirer sous des températures anormalement élevées, avec des pointes à plus de 45°C.
Google présente une IA générative capable de prédire les futures catastrophes climatiques en un temps record. Le système peut générer 256 prévisions en trois minutes, d'une qualité comparable à celles du système de prévision opérationnel américain (GEFS).
L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.
El Niño pourrait bientôt céder la place à son schéma atmosphérique et océanique opposé : La Niña. Quelles en seront les conséquences ?
Le retour du candidat républicain dans la campagne présidentielle a été contrarié, samedi, alors que l’ancien président des Etats-Unis est jugé à New York dans une affaire de paiements dissimulés destinés à passer sous silence une ancienne liaison.
Le Dr en sciences sportives Sébastien Racinais, membre de la Commission médicale et scientifique du CIO, explique les diverses mesures prises pour les athlètes et le public aux JO de Paris.
Qu’attendre du phénomène El Niño ? Va-t-on battre tous les records de température ? Quelles conséquences dans le monde, et à quel point
Après un week-end à la chaleur record, les températures, qui ont nettement chuté ces lundi et mardi, vont repartir à la hausse en fin de semaine, avant de s’adoucir à nouveau. Des montagnes russes typiques d'un mois d'avril.
Au début du mois dernier, le vortex polaire arctique — une masse d’air froid circulant au-dessus du pôle — a complètement inversé sa trajectoire.
Un nouveau record journalier en ce début de printemps.
En moyenne, huit jours en 1979, douze aujourd’hui et… seize en 2060 : les vagues de chaleur sont de plus en plus longues et se déplacent de moins en moins rapidement, d’après les résultats d’une nouvelle étude.
Météo France annonce des températures digne d’un début d’été pour la fin de semaine, «totalement dans la logique du réchauffement climatique», estime le prévisionniste Tristan Ann.
A long-term sea level dataset shows ocean surface heights continuing to rise at faster and faster rates over decades of observations. Global average sea level rose by about 0.3 inches (0.76 centimeters) from 2022 to 2023, a relatively large jump due mostly to a warming climate and the development of a strong El Niño. The total rise is equivalent to draining a quarter of Lake Superior into the ocean over the course of a year.
Copernicus vient de lancer son atlas interactif du climat, une carte du monde qui permet de consulter l'évolution du climat passé et futur, jusqu'en 2100. Découvrez les pays qui présentent l'évolution climatique la plus extrême pour le futur et parmi lesquels figurent la France.
Ce 19 mars, l’organisme dépendant des Nations unies publie son panorama annuel sur l’état du climat. Des données inédites révèlent que la température moyenne de la Terre s’est hissée 1,45°C au-dessus de celle de l’ère préindustrielle.
Marginaux il y a de cela encore quelques années, les modèles saisonniers qui tentent de cerner les contours des prévisions à moyen terme, deviennent de plus en plus présents et pertinents. Leur fiabilité n’est pas encore totalement établie, mais le sérieux avec lequel les plus importants services météo du monde y travaillent, démontre qu’il s’agit là de nouveaux outils pour tenter de prévoir un minimum l’impact des dérèglements climatiques sur nos régions…. Si le modèle de prévisions saisonnières Copernicus indique une tendance à la hausse des températures pour cet été en Belgique, cela suggérerait que, en moyenne, les températures estivales pourraient être plus élevées que la normale.
L’Organisation météorologique mondiale a déclaré mardi 5 mars que le phénomène de réchauffement océanique devrait continuer à avoir un impact dans les mois à venir, se conjuguant avec «les gaz à effet de serre issus des activités humaines».
Le phénomène météorologique El Nino a atteint son pic en décembre et il est l'un des cinq plus puissants jamais enregistrés, a indiqué mardi l'Organisation météorologique mondiale, qui prédit des températures au-dessus de la normale entre mars et mai sur la terre ferme.
Le phénomène météorologique El Niño a atteint son pic en décembre et il est l'un des cinq plus puissants jamais enregistrés, a indiqué mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM), qui prédit des températures au-dessus de la normale entre mars et mai sur la terre ferme.
La phase El Niño touche doucement à sa fin en ce début de mois de mars 2024, et celui-ci devrait être complètement terminé en avril. Mais pour autant, son effet réchauffant sur la météo mondiale...
Les autorités chinoises ont émis mercredi une alerte météo face à une intense vague de froid qui touche la moitié sud du pays, tandis que la capitale Pékin était recouverte de neige.Une alerte orange - la plus élevée - a été renouvelée, avec des températures qui pourrait chuter de 6 à 12 degrés d'ici vendredi dans les zones méridionales, où la douceur est généralement de mise en hiver.
Références climatiques, les " normales " servent à représenter le climat d'une période donnée. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. En 2021, Météo-France a entrepris la production des normales sur la période 1991-2020. Ces nouvelles normales de référence seront utilisées à partir du 28 juin 2022, remplaçant les normales 1981-2010.
Les scientifiques affirment que la catégorie 6 est nécessaire pour tenir compte de la force des ouragans provoquée par le changement climatique. Des tempêtes tropicales surpuissantes au cours de la dernière décennie et la perspective d'autres à venir ont amené les experts à proposer une nouvelle catégorie d'ouragans gigantesques : la catégorie 6.
Pour Pascal Mormal, "il ne faut pas signer tout de suite pour le scénario le plus pessimiste, mais il faut admettre que l'évolution de ces 20 à 30 dernières années n'a rien de rassurant".
Dans cette région de l’Himalaya disputée entre l’Inde et le Pakistan, la station de ski de Gulmarg est boudée par les touristes à cause de son faible enneigement. La vallée a connu une période de sécheresse hivernale inhabituelle et des températures anormalement élevées pour la saison.
Le changement climatique d’origine humaine modifie la probabilité de survenue de nombreux phénomènes météorologiques. Et il est possible de relier l’effet d’un réchauffement sur le temps long à des événements isolés.
'Les températures seront cet après-midi 7 degrés au-dessus des normales de saison' ou encore '10 degrés au-dessus des...
El Niño est un phénomène climatique qui se caractérise par des températures anormalement élevées de l'eau dans la partie est de l'océan Pacifique sud, représentant une extension vers le sud du courant côtier saisonnier chaud du même nom au large du Pérou et de l'Équateur mettant fin à la saison de pêche1. Les années El Niño sont associées à des températures caniculaires mondiales2. Ce phénomène est lié à un cycle de variation de la pression atmosphérique globale entre les zones est et ouest du Pacifique, nommé « oscillation australe », et les deux phénomènes sont réunis sous le titre de ENSO (El Niño-Southern Oscillation)1,3.
Une tempête hivernale a traversé une partie des Etats-Unis mardi, provoquant des tornades dans le sud et laissant craindre des tempêtes de neige dans le nord, des centaines de milliers de foyers étant privés d'électricité.
Le « Moscou-Paris », un flux polaire venu de Sibérie, glace la France. Après un hiver doux, le gel risque d’être fatal pour les végétaux, explique Serge Zaka, agroclimatologue, car « ils ont oublié de sortir leurs boucliers ».
Ça jette un froid. Les températures sont en chute libre depuis dimanche dans l’Hexagone et elles devraient rester particulièrement basses une bonne partie de la semaine. Pour autant, nous n’avons pas affaire à une véritable «vague de froid».
Kautokeino, au nord du cercle polaire arctique, a enregistré, dans la nuit de jeudi à vendredi, la température la plus froide recensée en Norvège depuis 25 ans avec -43,5 degrés, a assuré l'Institut météorologique norvégien à l'agence de presse NTB.
On fait le point sur les dernières informations liées aux intempéries qui touchent la Belgique.
Un froid polaire s'est abattu sur le Nord de l'Europe en ce début d'année. La température a ainsi dégringolé à -43,6 degrés dans le petit village de Kvikkjokk, situé au nord de la Suède, en Laponie, a indiqué mercredi l'institut météorologique SMHI sur les réseaux sociaux.
Selon l'IRM, l'année 2023 a notamment été la troisième année la plus chaude enregistrée en Belgique.
Pour sa pénultième édition de l’année 2023, la revue “Science” met à l’honneur la façon dont l’intelligence artificielle au service des prévisions météorologiques peut contribuer à anticiper les événements extrêmes.
L’année 2023 devrait par ailleurs se classer au deuxième rang des années les plus chaudes dans l’Hexagone avec une température moyenne de 14,2 °C, selon le bilan climatique de l’agence météorologique.
Les 237,3 mm de pluies quotidiennes enregistrées chaque jour depuis le 16 octobre dépassent très largement le précédent record datant de plus de trois décennies, annonce l’institut météorologique ce samedi 18 novembre.
El Niño fait son grand retour. Ce phénomène climatique généré par l'océan Pacifique intensifie rapidement le réchauffement de l'atmosphère. Souvent associé à des périodes de rupture et d'effondrement civilisationnels de l'Égypte antique aux cités-États mayas, il accélère le réchauffement climatique. Dans le contexte géopolitique actuel, son retour peut être explosif.
Un regard sur notre planète et son environnement dans l'intérêt de tous les citoyens européens
Entre 2016 et 2021, quatre types de catastrophes climatiques (inondations, tempêtes, sécheresses, incendies), dont la fréquence et l’intensité augmentent avec le réchauffement de la planète, ont entraîné 43,1 millions de déplacements d’enfants à l’intérieur de 44 pays, dont 95% liés aux inondations et aux tempêtes, détaille le rapport. Et ce n’est là que « la partie émergée de l’iceberg », souligne l’UNICEF, déplorant le manque d’attention portée à ces « victimes invisibles ».
Le phénomène météorologique revient cette année, avec une intensité incertaine. Si la tendance est à un événement modéré, celui-ci aura quand même des effets climatiques délétères.
Earth just had the hottest September on record – and by a record-breaking margin, according to leading international datasets which are used by the World Meteorological Organization (WMO) for its State of the Global Climate monitoring reports.
2023, année la plus chaude jamais enregistrée ? C’est l’alarme que sonne le service météorologique européen Copernicus. D’après ses calculs, la température mondiale sur les neuf premiers mois de l’année a été supérieure de 1,4 °C à la moyenne préindustrielle (1850-1900), devançant le précédent record de 2016.
Le phénomène naturel va atteindre son paroxysme à la fin de l’année. Son intensité, difficile à prévoir, sera déterminante pour les événements extrêmes qu’il pourra occasionner.
Le mois de septembre a été le plus chaud depuis le début des relevés en Belgique, en 1833, avec plusieurs records de température battus, a annoncé dimanche l'Institut royal météorologique (IRM), soulignant aussi qu'il a été "particulièrement ensoleillé", avec peu de journées de précipitations.
D’après l’institut météorologique, les températures mensuelles n’ont jamais été aussi élevées pour un mois de septembre qu’en 2023.
Les medicanes sont semblables aux ouragans et aux typhons, mais ils peuvent se former au-dessus d'eaux plus froides.
Même si le soleil est encore bien présent. Au-dessus du pôle Nord, le vortex polaire se reforme petit à petit et pourrait avoir des conséquences sur l’hiver en Belgique.
Un outil mis en ligne par Météo France permet de se projeter dans l'avenir et de voir les températures dans la commune de votre choix en 2050.
Selon une étude britannique, la Belgique fait partie des endroits de la planète qui risquent d’être les plus sujets aux vagues de chaleur extrême.
Le réchauffement climatique et la qualité de l'air "vont de pair et doivent être abordés ensemble", selon le secrétaire général de l'OMM.
Bonn and Geneva, 6 September 2023 (ECMWF and WMO) - Earth just had its hottest three months on record, according to the European Union-funded Copernicus Climate Change Service (C3S) implemented by ECMWF. Global sea surface temperatures are at unprecedented highs for the third consecutive month and Antarctic sea ice extent remains at a record low for the time of year.
Entre juin et août, « la température moyenne de 21,8 °C est supérieure à la normale 1991-2020 de 1,4 °C », en raison notamment d’une canicule exceptionnellement tardive à la fin du mois d’août.
Selon les prévisions de Météo-France, « ces fortes chaleurs devraient durer une grande partie de la semaine prochaine, en s’exportant progressivement au nord et à l’est ».
The UN Secretary-General’s Early Warnings for All Initiative (EW4All) is rapidly gaining ground. Action plans are being rolled out around the world to ensure that people know when dangerous weather is headed their way. Tajikistan has held a two-day national consultation, co-chaired by the Deputy Prime Minister and the UN Resident Coordinator in Tajikistan, and bringing together key stakeholders from state and international organizations, media and civil society. Ethiopia also held an inception workshop.
In januari wordt Celeste Saulo de eerste vrouw aan het hoofd van de Wereld Meteorologische Organisatie van de VN. Ze verdedigt met vuur het globale belang van meteorologische diensten en ziet een geëngageerde samenleving als de basis van verandering. ‘We hebben een ontwrichtende samenleving nodig.’
Trop alarmantes, erronées ou encore orientées politiquement: les prévisions météorologiques sont souvent critiquées cet été. La télévision alémanique SRF est même accusée de truquer les températures pour créer la panique.
Des records aux "conséquences désastreuses" pour le monde: juillet 2023 a bien été le mois le plus chaud jamais enregistré sur Terre, a confirmé mardi le service européen Copernicus, détaillant des données qui affolent tous les compteurs.
Un thermomètre qui peine à passer les 20°C en ce début du mois d’août. Il n’en fallait pas plus pour que certains internautes exultent sur les réseaux sociaux pour remettre en cause le changement climatique. L’occasion de faire le point avec le climatologue français, François-Marie Bréon.
Une partie de la France connaît depuis trois semaines un temps maussade qui suscite la perplexité. Une météo qui s’explique par le déplacement du courant-jet, sans remettre en question la réalité du changement climatique.
Le mois de juillet a été particulièrement pluvieux et sombre, a indiqué mardi l'Institut royal météorologique (IRM) dans son bilan climatique mensuel.
According to ERA5 data from the EU-funded Copernicus Climate Change Service (C3S), the first three weeks of July have been the warmest three-week period on record and the month is on track to be the hottest July and the hottest month on record. These temperatures have been related to heatwaves in large parts of North America, Asia and Europe, which along with wildfires in countries including Canada and Greece, have had major impacts on people’s health, the environment and economies.
Un guide sur l’attribution pour les journalistes - traduction
Le rapport sur l’État du climat en Afrique rend compte en détail des effets des phénomènes météorologiques extrêmes et du changement climatique pour l’ensemble de la région, du Sahara au Serengeti, et depuis les eaux côtières jusqu’au sommet des montagnes. Il renseigne sur des indicateurs climatiques tels que les températures, la chaleur et l’acidification des océans, l’élévation du niveau de la mer et les glaciers, ainsi que sur des phénomènes extrêmes comme les cyclones tropicaux, les vagues de chaleur, les sécheresses, les fortes précipitations et les vagues de froid. Il décrit aussi les effets du changement climatique sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, les migrations et les déplacements de population, le développement socio-économique, l’environnement et les services écosystémiques.
Températures records, incendies, pluies extrêmes… Juin a été marqué par de nombreux signes du dérèglement climatique. Robert Vautard, directeur de recherche au CNRS, les analyse pour « Le HuffPost ».
The world just had the hottest June on record, with unprecedented sea surface temperatures and record low Antarctic sea ice extent, according to a new report.
L’effet d’El Niño sur les températures mondiales se manifeste généralement dans l’année qui suit son développement et sera donc probablement plus apparent en 2024.
Le phénomène météorologique El Niño, généralement associé à une augmentation des températures mondiales, se poursuivra toute l'année à une intensité qui devrait être "au moins modérée", a indiqué l'ONU mardi.
L'ONU a appelé mardi les gouvernements à anticiper les conséquences du phénomène météorologique El Niño qui vient de débuter, généralement associé à une hausse des températures mondiales, "pour sauver les vies et les moyens de subsistance".
Le Royaume-Uni a connu son mois de juin le plus chaud jamais enregistré, en termes de température moyenne, maximale et minimale, ont indiqué lundi les services météorologiques britanniques.
En province du Luxembourg, plus précisément à Bouillon une tornade serait passée le 22 juin dernier en endommageant des centaines d'arbres.
Le mois de juin qui se termine vendredi sera le mois de juin le plus chaud jamais enregistré à Uccle depuis 1833, a indiqué mercredi David Dehenauw, météorologue à l'IRM, sur Twitter.
Digne d’un milieu d’été, la chaleur inhabituellement élevée depuis deux semaines s’éternise dans l’Hexagone, en particulier dans la moitié nord. Et les fortes pluies du Sud ne suffisent pas à remplir les nappes phréatiques.
La température est descendue à -0,4° dans la nuit de mercredi à jeudi à Bütgenbach, en province de Liège, non loin de la frontière avec l'Allemagne, signale le site de météorologie Noodweer. Compte tenu de la vague de chaleur qui frappe actuellement le pays, ce phénomène de "trou à froid" ne passe pas inaperçu.
Mexico and the Caribbean are experiencing the most intense heatwave in their recorded history. The Mexican Plateau is being seared by harsh dry heat, while the Caribbean contends with deadly humid temperatures. On June 12, 2023, the mercury soared above 45 °C (113 °F) in several areas, including regions of high altitude. The city of Torreón, sitting at 1 123 m (3 684 feet) above sea level, saw temperatures rise to 43.3 °C (109.94 °F) on June 12, while Durango Airport, located at 1 872 m (6 142 feet) altitude, experienced 40.4 °C (104.72 °F) heat. La Bufa, perched even higher at 2 612 m (8 570 feet) above sea level, broke all-time records with a temperature of 33.4 °C (92.12 °F).
Depuis quelques jours, la température moyenne mondiale marque un pic soudain. Ses conséquences sont un avant-goût d'un réchauffement à +1,5°C qui sera largement dépassé si les tendances actuelles se poursuivent. De quoi souligner à nouveau l'urgence de prendre nos affaires en main et de refuser l'avenir de catastrophes que nous promettent les États et le patronat.
Une vague de chaleur climatique nationale est désignée selon des critères bien précis. D’abord il faut 5 jours consécutifs avec au moins 25 °C dans la station d’Uccle (la station de référence en Belgique) parmi lesquels le seuil des 30°C est atteint durant au moins trois jours. En effet, depuis jeudi 8 juin, la température dans la station d’Uccle est égale ou supérieure à 25 °C, les 30 °C ont été atteints et même dépassés samedi 10, dimanche 11 et à présent ce lundi 12 juin avec une température de 30,06°C relevée à 17 heures 30.
Une fondation australienne a récemment dévoilé une plateforme informant de la « météo du plastique » dans la ville de Paris. L’objectif de ce site est d’alerter la population à propos de ce problème récurrent à l’occasion des actuels pourparlers concernant un Traité international sur les pollutions plastiques.
Le phénomène météorologique El Nino, généralement associé à une augmentation des températures, a officiellement commencé et devrait "se renforcer graduellement" dans les mois qui viennent, a déclaré jeudi l'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA).
D’après un bulletin publié par le Climate Prediction Center de la NOAA ce 8 juin 2023, les conditions El Niño sont désormais présentes et devraient se renforcer progressivement au cours de l’hiver 2023-24 de l’hémisphère nord. Les chances qu’El Niño devienne un événement fort à son apogée sont estimées à plus de 50%. La température globale pourrait ainsi atteindre des sommets dans les mois à venir. C’est désormais officiel, la NOAA annonce l’arrivée d’u phénomène ‘El Niño, un phénomène climatique qui affecte les conditions météorologiques dans le monde entier.
Fréquent en saison chaude, ce phénomène météorologique, propice à la formation d’orages, touche actuellement le sud de la France.
L’actuelle vice-présidente argentine de l’OMM de 59 ans, a été élue face au Chinois Zhang Wenjian à la tête de l’agence. Elle souhaite impulser une nouvelle dynamique contre le changement climatique.
Températures, couverture nuageuse et pluie… de plastique. Voilà les prévisions données par "The plastic forecast", un nouveau genre de bulletin lancé par la Fondation Minderoo pour alerter sur la pollution liée à notre consommation de plastique. Une météo pour l’instant disponible uniquement pour Paris, où se déroulent jusqu’au vendredi 2 juin les négociations pour un Traité international sur les pollutions plastiques.
La carte sera publiée sur le site et l’application mobile de Météo-France quotidiennement à partir de 17 heures, pendant la période estivale, au moins jusqu’à la fin de septembre.
Les prévisions météo pour les prochaines semaines ne sont pas bonnes pour nos forêts. Selon de nombreux experts, les conditions climatiques actuelles tendent vers un été à haut risque d'incendie, et il faut s'y préparer. "Je crois qu'il va falloir équiper nos pompiers en termes de matériel et d'expertise pour pouvoir faire face à de grands feux de forêts", note Xavier Fettweis, climatologue. Forte chaleur, manque d'eau et végétations très sèches : les menaces sont multiples, en particulier dans nos Ardennes.
La fondation australienne Minderoo et son camion sont dans les rues de Paris pour une semaine afin de mesurer les précipitations de particules microplastiques. L'objectif : faire prendre conscience de cette pollution presque invisible avec des estimations chiffrées.
Flash drought, characterized by unusually rapid drying, can have substantial impact on many socioeconomic sectors, particularly agriculture. However, potential changes to flash drought risk in a warming climate remain unknown. In this study, projected changes in flash drought frequency and cropland risk from flash drought are quantified using global climate model simulations. We find that flash drought occurrence is expected to increase globally among all scenarios, with the sharpest increases seen in scenarios with higher radiative forcing and greater fossil fuel usage. Flash drought risk over cropland is expected to increase globally, with the largest increases projected across North America (change in annual risk from 32% in 2015 to 49% in 2100) and Europe (32% to 53%) in the most extreme emissions scenario. Following low-end and medium scenarios compared to high-end scenarios indicates a notable reduction in annual flash drought risk over cropland. Flash droughts are projected to become more frequent unde
Ce nouveau bulletin météo doit interpeller les dirigeants mondiaux alors que Paris accueille à partir du 29 mai au 3 juin une session de négociations pour un futur traité sur la pollution plastique.
WMO's annual State of the Climate in Europe report explores changes in climate indicators, extreme events and climate policy.
D’après l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il y a 98% de chances que l’une des cinq prochaines années soit la plus chaude jamais enregistrée, battant l’année record de 2016. La probabilité qu’au moins une des cinq prochaines années dépasse 1.5 °C au-dessus des niveaux préindustriels est estimée maintenant estimée à 66%.
Ce graphique est le plus important aujourd'hui. Il montre l'augmentation des niveaux de CO2 dans l'atmosphère et dresse le portrait de notre avenir.
Mi-mai, le niveau moyen des nappes phréatiques de 31 départements est encore «bas», voire «très bas». La situation s’est même dégradée dans plusieurs départements.
Criminels", "Vous allez payer !": les météorologues, autrefois figures familières et respectées, font aujourd'hui dans plusieurs pays occidentaux l'objet des insultes et des menaces de complotistes qui les accusent de mentir voire d'influer directement sur le climat. Sur les réseaux sociaux, l'agence météo espagnole a ainsi été accusée d'avoir fabriqué la sécheresse, son homologue australienne d'avoir trafiqué les thermomètres, tandis que Météo-France est accusée de surévaluer le réchauffement climatique.
Abstract. The summer of 2022 was memorable and record-breaking, ranking as the second hottest summer in France since 1900, with a seasonal surface air temperature average of 22.7 ∘C. In particular, France experienced multiple record-breaking heatwaves during the meteorological summer. As the main heat reservoir of the Earth system, the oceans are at the forefront of events of this magnitude which enhance oceanic disturbances such as marine heatwaves (MHWs). In this study, we investigate the sea surface temperature (SST) of French maritime basins using remotely sensed measurements to track the response of surface waters to the atmospheric heatwaves and determine the intensity of such feedback. Beyond the direct relationship between SSTs and surface air temperatures, we explore the leading atmospheric parameters affecting the upper-layer ocean heat budget. Despite some gaps in data availability, the SSTs measured during the meteorological summer of 2022 were record-breaking, the mean SST was between 1.3 and 2.6
Des pluies diluviennes ont tout emporté sur leur passage : familles, habitations, écoles, centres de santé. Les secours sont débordés.
Le gouvernement espagnol a été obligé de défendre ce vendredi 5 mai l’agence météorologique nationale, remise en cause alors que le pays fait face à des températures anormalement élevées.
Si le phénomène météorologique originaire du Pacifique tropical fait bien son apparition dans les semaines à venir,de nombreux pays pourraient être frappés par des événements extrêmes, selon l’océanographe et climatologue Eric Guilyardi.
L’Organisation météorologique mondiale alerte sur le risque élevé de survenue de ce phénomène, qui se traduit le plus souvent par une élévation des températures globales et augmente le risque d’événements climatiques extrêmes dans de nombreuses régions.
L'Onu a alerté le monde à propos du phénomène El Nino, qui risque de provoquer des records de température dans les mois à venir.
De fortes pluies se sont abattues sur le pays dans la nuit de mardi à mercredi, provoquant également des coulées de boue et des glissements de terrains.
El Niño pourrait être de retour pour nous jouer de mauvais tours. C’est en tout cas ce qu’a prévu l’Organisation météorologique mondiale (OMM), mercredi 3 mai. Selon l’agence onusienne, la probabilité que ce phénomène météorologique se développe d’ici fin juillet est de 60 %, et même de 80 % d’ici fin septembre.
Il pourrait "alimenter un nouveau pic des températures mondiales", a prévenu Petteri Taalas, secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale de l'ONU.
En réponse à la sévérité des incendies l’année dernière, le gouvernement sensibilise les Français avec une nouvelle carte météorologique, qui permet de connaître jour après jour les risques d’incendies par département.
Sécheresses, inondations et vagues de chaleur : le chaos climatique a touché tous les continents et coûté des milliards selon le dernier rapport annuel l’Organisation météorologique mondiale (OMM) publié le 21 avril. Voici les informations à retenir :
Ce printemps est maussade en Europe centrale. Nous subissons encore les effets d'un réchauffement stratosphérique qui nous a envoyé de l'air froid, et continuera jusqu'à début mai. C'est un événement météorologique local et temporaire qui ne modifie pas le réchauffement global. En Asie par contre, la chaleur règne. Au Japon, les températures ont atteint des [...]
EN UN GRAPHIQUE – En regardant les températures depuis 1996, comprenez l’évolution de la température dans votre ville ou votre région.
Genève, le 21 avril 2023 (OMM) – Des sommets des montagnes aux profondeurs des océans, le changement climatique a poursuivi sa progression en 2022, constate le rapport publié annuellement par l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Sécheresses, inondations et vagues de chaleur ont touché des communautés sur tous les continents et ont coûté plusieurs milliards de dollars des États-Unis d’Amérique (É.‑U.). La glace de mer de l’Antarctique a atteint son niveau le plus bas jamais enregistré et la fonte de certains glaciers européens a littéralement dépassé les records.
Plus d’un million de Québecois se sont retrouvés sans électricité après la pire tempête de pluie verglaçante depuis 1998. La couche de verglas accumulée à Montréal a dépassé les 30 millimètres. Montréal (Canada), correspondance Au début de la tempête, mercredi 5 avril, le décor montréalais était presque enchanteur. Chaque arbuste, recouvert d’une couche de glace, semblait sorti tout droit d’un film de Noël. Mais les heures qui ont suivi l’ont fait basculer dans l’épouvante. De grands craquements résonnaient (...)
Le moteur de recherche ajoutera prochainement un bandeau, placé au-dessus des résultats de recherches, lorsqu’une vague...
C’est une petite révolution audiovisuelle. Le bulletin météo de France 2 et France 3 se transforme à partir de ce lundi en “journal de la météo et du climat”, pour mieux expliquer les conséquences du changement climatique sur le temps qu’il fait, a annoncé France Télévisions à l’AFP. Après plus de 30 ans, la version classique du bulletin météo est donc abandonnée pour laisser place à un journal Météo Climat. Il s’agit “d’expliquer la météo autrement, pas juste de dire: “il va faire beau demain ou il va pleuvoir, mais expliquer pourquoi“, a déclaré à l’AFP le directeur de l’information du groupe public, Alexandre Kara, en soulignant que “la météo est la conséquence directe du climat“.
Le cyclone tropical Freddy s’est déplacé dans l’océan Indien durant plus d’un mois, il s’est accompagné de vents...
Le phénomène météorologique La Nina, qui a intensifié la sécheresse et les inondations, est enfin terminé ont déclaré mercredi les experts des Nations unies, mais celui qui va suivre, El Nino, pourrait apporter d'autres problèmes, ont-ils averti.
“C’est le changement climatique en direct” : dans plusieurs États américains, du Texas à New York, feuilles et fleurs surgissent, et les scientifiques constatent l’arrivée du printemps avec près d’un mois d’avance.
Il n’y a pas eu de pluie pendant 32 jours en France depuis fin janvier, a annoncé mardi Météo-France. Et avec le réchauffement climatique, les épisodes de sécheresse sont susceptibles de devenir plus fréquents et de s’intensifier ces prochaines décennies. Un phénomène qui fait peser une menace sur la production énergétique, en particulier l’hydraulique.
Le cyclone Freddy, qui a frappé Madagascar mardi et fait au moins quatre victimes, sort à bien des égards de l’ordinaire. Et même s’il est loin d’avoir été aussi destructeur que les ouragans les plus meurtriers de l’hémisphère nord, Freddy risque de rentrer dans l’histoire des cyclones.
La situation anticyclonique qui règne depuis quelques semaines sur la France se caractérise par l’absence de précipitations. Ce n’est pas sans conséquence pour l’humidité des sols. Exemple à Paris et dans les Pyrénées-Orientales.
Avec des températures pouvant atteindre -50° de ressenti, les services météorologiques des Etats-Unis et du Canada redoublent d’avertissements catastrophistes face à la météo polaire.
Le retour du phénomène climatique El Niño est prévu par les scientifiques pour 2023 ou 2024. Il pourrait mener à une augmentation significative de la température mondiale, avec de nombreux effets sur les écosystèmes. El Niño pourrait être de retour pour nous jouer de mauvais tours. Plusieurs centres de prévision anticipent l’arrivée prochaine de ce phénomène climatique récurrent, connu pour générer des pics de température planétaire. Sous l’effet conjoint d’El Niño et du réchauffement climatique, la hausse (...)
-10° C, -20° C, ces températures nous semblent polaires, invivables même ! Mais au Canada, on appelle juste ça...
Il est de plus en plus probable qu'El Niño fasse sont retour d'ici à la fin de l'année et atteigne sont pic d'intensité courant 2024.
À Iakoutsk, en Sibérie, les températures ont atteint -62,7 degrés cette semaine.
Ce phénomène, à l’origine des précipitations intenses et des inondations qui ravagent depuis fin décembre la côte ouest des États-Unis, gagnera chaque année en intensité avec le réchauffement climatique.
Des tempêtes meurtrières à répétition déferlent sur l’Etat américain depuis fin décembre. Ce phénomène climatique déjà récurrent pourrait, avec l’influence humaine, s’ancrer dans le paysage météorologique.
Quarante-cinq tornades ont traversé le sud-est du pays, jeudi, frappant l’Alabama et la Géorgie.
Selon l’Organisation météorologique mondiale, l’année 2022 se classe comme la cinquième ou sixième année la plus chaude depuis le début des mesures. La flambée des températures a été légèrement atténuée par un phénomène La Niña.
Coupures de courant, inondations, routes coupées, évacuations en série... La Californie, frappée ces dernières semaines par plusieurs tempêtes successives, dénombrait mardi soir au moins 17 morts. Le gouverneur Gavin Newsom a prévenu que les intempéries devraient se poursuivre une semaine supplémentaire.
Les températures de l’Eurasie ont atteint, ce début de janvier, des valeurs exceptionnellement froides, avec des anomalies jusqu’à -30°c avec les moyennes. Un épiphénomène qui ne remet pas en cause le réchauffement global de la planète.
Dans la région australienne de Kimberley, la tempête tropicale Ellie a généré des inondations historiques, qualifiée d’“inondations du siècle” par un responsable des opérations de sauvetage. L’eau reflue à présent, laissant apparaître de lourds dégâts.
Ravagée par une tempête depuis une dizaine de jours, la Californie a déclaré l’état d’urgence. La ville de Montecito, elle, a exhorté ses riches et célèbres résidents à évacuer leurs domiciles.
“Wprost” consacre sa une au redoux observé en cette fin d’année dans une bonne partie de l’Europe. L’hebdomadaire polonais alerte sur les conséquences de ces changements climatiques sur la nature, mais aussi sur les êtres humains.
Année record en France, deuxième année la plus chaude en Europe (après 2020), la cinquième au niveau mondiale… Pas de doute, 2022 restera dans les annales. Les différents services météorologiques de la planète dressent le bilan de l’année écoulée et le constat est sans appel. « 2022 s’inscrit dans la lignée des huit dernières années, qui sont les huit plus chaudes jamais enregistrées à l’échelle de la planète« , a expliqué lors d’une conférence de presse Carlo Buontempo, directeur du C3S lors de la présentation ce mardi 10 janvier 2023 d’un rapport du programme européen Copernicus.
Les principales catastrophes météorologiques ayant frappé les Etats-Unis en 2022 ont causé au moins 165 milliards de dollars de dégâts.
Le Service météorologique américain (NWS) a lancé des alertes aux inondations pour une large partie de la Californie. Dans le centre de l’Etat, 130 mm de précipitations sont attendus, 107 000 foyers sont privés d’électricité. Joe Biden a déclaré l’état d’urgence.
Dans l'Atlantique Nord, le nombre et l’intensité des cyclones tropicaux sont promis à une forte augmentation d'ici à la fin du siècle.
La couche d’ozone devrait se reconstituer dans les quatre décennies à venir et l’élimination progressive à l’échelle mondiale des substances chimiques nocives pour l’ozone contribue déjà à l’atténuation du changement climatique. Telle est la conclusion d’un groupe d’experts parrainé par les Nations Unies, présentée aujourd’hui lors de la 103e réunion annuelle de l’American Meteorological Society. Après s’être penché pour la première fois sur les technologies innovantes telles que la géo‑ingénierie, le groupe d’experts met aussi en garde contre les effets indésirables que ces dernières pourraient avoir sur la couche d’ozone.
L'année 2022 a battu quantité de records en termes de températures, sécheresse du sol ou encore pénuries d’eau en France, a détaillé, vendredi, Météo-France.
«Libé» et le climatologue Robert Vautard se projettent dans un monde à +2°C, où les phénomènes exceptionnels d’aujourd’hui seraient plus fréquents et plus intenses.
World Weather Attribution ties disasters and extreme conditions to climate change—providing crucial leverage for legal and policy battles.
Des dizaines de milliers de Californiens étaient privés d'électricité mercredi en raison d'une "bombe cyclonique" potentiellement meurtrière. Alors que plusieurs routes de l'État de l'Ouest américain ont déjà été coupées, les autorités redoutent des glissements de terrain et des inondations.
L'agroclimatologue Serge Zaka s'inquiète : l'année 2022 s'est achevée comme la plus chaude depuis le début des mesures, avec un recul de plusieurs siècles pour certains pays. Dans la continuité, 2023 a commencé avec une douceur extrême, qui ne sera pas sans conséquences... 
L’année 2022 sera l’année la plus chaude jamais enregistrée au Royaume-Uni, selon les chiffres provisoires du Met Office. La France, l’Espagne et l’Allemagne connaissent éga…
La prévision annuelle de température mondiale du Met Office pour 2023 suggère que l’année prochaine sera l’une des années les plus chaudes jamais observées. D’après le Met Office,…
Une étude menée par des chercheurs de l’Université de Vienne (Autriche) montre comment El Niño module le transport atmosphérique d’eau et de chaleur, déclenchant de grandes sécheresses dans certaines régions et de terribles inondations dans d’autres. Les résultats ont été publiés dans la revue Geophysical Research Letters le 23 novembre dernier.
Quelles que soient les températures en décembre, sur l’ensemble de l’année, la moyenne sera de 14,2 °C. Selon Météo-France, les canicules de l’été auraient été « hautement improbables et nettement moins intenses sans l’effet du changement climatique ».
De nouveaux travaux font la lumière sur l’origine du désaccord entre les modèles et les observations au sujet du réchauffement de l’atmosphère tropicale. Cette divergence est à l’origine d’une controverse scientifique de longue date qui semble désormais toucher à sa fin. Les résultats ont été publiés dans la revue PNAS ce 21 novembre.
L’OMM fait le point sur la disponibilité de l’eau douce dans un climat en évolution
Alors que la COP27 vient de s'achever sans avancée réelle sur l'atténuation du changement climatique, la réalité nous rattrape. L'année 2022 a connu cinq épisodes de chaleur hors norme avec des conséquences de plus en plus dramatiques sur l'économie. De mai à octobre, les températures ont tour à tour dépassé les normales de saison sans interruption. Ce qui fait dire à Christine Berne, climatologue au sein de Météo-France, que l'année 2022 sera sans aucun doute la plus chaude de l'histoire, et certainement la plus fraîche des années chaudes à venir. Entretien.
Le Climate Shift Index, CSI, permet de voir si, à une datte donnée, une température est dans la norme ou influencée par le changement climatique.
Flash droughts can develop within a few weeks, causing water shortages, damaging crops and worsening fire risks.
Les Nations unies souhaitent mettre en place un réseau d'alerte précoce des catastrophes météo.
Crues et tempêtes dévastatrices, canicules et vagues de froid en toute saison... les événements extrêmes se multiplient sur la planète. Mais comment attribuer avec certitude telle ou telle catastrophe au changement climatique ? Les scientifiques font actuellement des pas de géants pour répondre à cette question majeure.
En octobre 2022, les températures étaient en moyenne 3,5 °C au-dessus de la normale dans l'hexagone, faisant de ce mois d'octobre le plus chaud jamais enregistré en France, a annoncé Météo-France mardi.
Amish meteo. « Cela vous paraît peut-être excessif, et pourtant ! », la présentatrice météo Évelyne Dhéliat a présenté mercredi une météo un peu particulière, puisqu’il s’agit d’un bulletin d’anticipation de ce que pourrait être l’été 2050 en cas de forte canicule. En 2014, déjà, elle s’était prêtée au même exercice avec l’aide des prévisionnistes de Météo-France. Entre temps, les prévisions ont bien changé, illustrant l’accélération du réchauffement climatique documentée par le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Ainsi, les spécialistes qui anticipaient en 2014 « des températures supérieures ou égales à 40 °C dans l’Hexagone » prévoient aujourd’hui des pics à 48 °C à Nîmes ou 45 °C à Bordeaux. Mais c’est dans le nord-ouest où la différence est la plus marquante, avec une dizaine de degrés d’écart – 37 °C à Brest, contre 26 °C il y a huit ans.
À 13h00, le mercure indiquait 22,2 degrés à Uccle, rapporte le site internet de l'Institut royal météorologique (IRM). Le précédent record datait de 1913, avec un thermomètre à 20,2 degrés, a confirmé le météorologue David Dehenauw sur son compte Twitter. Ces températures élevées pour la saison résultent "des courants du sud de la partie subtropicale de l'océan Atlantique et de l'Espagne", explique David Dehenauw. "Cet air chaud vient vers nous". Il y aura encore quelques jours assez chauds pour cette période de l'année, mais "à la fin des vacances d'automne, le mercure avoisinera à nouveau les 12 degrés", assure le météorologue.
Vingt-quatre degrés dans le centre du pays, et peut-être 25°C en Campine. C’est que l’institut royal météorologique prévoit pour ce samedi, le 29 octobre. Les températures devraient donc battre le record journalier, puisque le 29 octobre le plus chaud s’est produit en 2005 avec 22,0°C à Uccle. “On serait donc samedi 11°C au-dessus des normales des maxima de saison qui se situent à 13°C pour un 29 octobre.” Et aujourd’hui, il devrait faire 23°C à 15 heures en région bruxelloise. Le précédent record, datant de 1913, était de 21,1°C… “Pour dimanche et lundi, nous prévoyons encore des maxima extrêmement doux dimanche, de l’ordre de 21°C et en légère baisse lundi (environ 19°C)”, relève Pascal Mormal, de l’IRM.
Selon les experts de l’OMM, des stratégies doivent être mises en place pour réduire les émissions de façon drastique.
WMO records biggest increase in methane concentrations since start of measurements
Des scientifiques ont observé que l'impact des feux de forêts qui frappent de plus en plus l'ouest des États-Unis intensifient des phénomènes météorologiques extrêmes tels que les tempêtes de pluie et de grêle, et ce à plus de 2 500 km de distance.
Le Mexique est frappé par un ouragan de catégorie 3, aux répercussions «potentiellement mortelles», liées aux risques d’importantes inondations côtières, alerte le Centre National des Ouragans des États-Unis.
The amount of heat accumulating in the ocean is accelerating and penetrating ever deeper, with widespread effects on extreme weather events and marine life, according to a new scientific review.
Si les modèles de climat anticipent une augmentation des configurations El Niño avec le réchauffement global, les dernières recherches montrent que sa petite sœur, La Niña, est peu disposée à plier bagage et pourrait même s’imposer sur le court terme. Les résultats ont récemment été publiés dans la revue scientifique Geophysical Research Letters.
Dans un tweet très partagé, un blogueur a accusé divers médias américains de «manipuler et déformer les données» au sujet des ouragans. Un argumentaire mêlant le vrai et le faux, et avec un certain nombre d’omissions.
'ouragan Orlene s'est "converti en ouragan majeur" de catégorie 3, dimanche matin, à l'approche de la côte pacifique du Mexique qu'il doit atteindre dans les prochains jours, a annoncé le Centre national des ouragans des Etats-Unis (NHC).
Le mois de septembre a comptabilisé un nombre record de jours d'orages: il y en a eu 15 au total, alors que la normale se situe à 7,5, ressort-il samedi du bilan climatique de l'Institut royal météorologique (IRM) pour le mois de septembre.
Après un été apocalyptique et un hiver pétri d’incertitudes sur la capacité du pays à affronter la crise énergétique, les deux grandes chaînes de télévision se transforment pour mieux traiter des enjeux environnementaux et leur accorder plus de temps d’antenne. Après Radio France qui a annoncé son "Tournant" à la rentrée, TF1 et France Télévisions bousculent leurs grilles, programmes, organisations et lignes éditoriales pour mieux prendre en compte la transition écologique.
Connu localement sous le nom de Karding, le supertyphon Noru s’apprêtait à traverser la principale île de l’archipel, Luzon, peuplée de 65 millions d’habitants. Selon la presse américaine, les météorologistes ont rarement vu un cyclone se renforcer aussi vite.
À contre-courant. Cet hiver, il faudra peut-être choisir entre sobriété choisie et coupures subies, ont prévenu les gestionnaires de réseau d’énergie (Vert). De façon inédite, ils comptent sur des dispositifs citoyens pour empêcher les délestages, voire éviter d’allumer les centrales les plus polluantes.
L'opérateur européen des satellites météorologiques Eumetsat lancera fin d'année un nouveau système de satellites, qui collectera 50 fois plus de données que son prédécesseur, des données également plus précises, a-t-il annoncé lundi lors d'une conférence de presse à Bruxelles.
L’été 2022 a été l’un des plus chauds jamais observés. D’après la NASA, l’anomalie pour la période de juin à août 2022 a atteint un niveau record depuis le début des relevés en 1880. Pour la réanalyse ERA5, la moyenne sur juin-juillet-août 2022 se classe au troisième rang, derrière 2019 et 2016. Le comparateur ci-dessous permet de voir les cartes d’anomalies de la NASA et d’ERA5 pour juin-juillet-août en déplaçant le curseur vers la droite ou vers la gauche.
En influençant la position du jet stream, la persistance du phénomène La Niña aura des conséquences sur les températures et l'enneigement cet hiver, en particulier en Amérique du nord. En Europe, l'impact de La Niña n'est pas connu, mais les prévisions pour cet hiver envisagent toutes le même scénario inquiétant.
Selon les auteurs d’un nouveau rapport de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), publié mardi 13 septembre, "les impacts physiques et socio-économiques du changement climatique vont être dévastateurs".
Le rapport United in Science fait le point sur les gaz à effet de serre, les températures mondiales, les prévisions climatiques et les points de bascule, le changement climatique dans les villes, l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes et les alertes précoces.
Météo France présente, mardi après-midi, la synthèse de ses relevés estivaux, qui ont battu plusieurs records. Les 40°C ont ainsi été dépassés en Bretagne, tandis que les feux de forêt ont ravagé 62 000 hectares depuis le début de l'année.
La Corne de l’Afrique, où le risque d’une famine grandit en raison d’une sécheresse historique, se prépare à une cinquième saison des pluies consécutive ratée, a indiqué, vendredi 26 août, l’Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence des Nations unies. « Les agences humanitaires vous ont beaucoup parlé de la terrible sécheresse qui sévit dans la Corne de l’Afrique. Malheureusement, vous allez en entendre parler encore plus dans les semaines et les mois à venir, car la sécheresse va se poursuivre », a déclaré une porte-parole de l’OMM, Clare Nullis, lors d’un point de presse régulier à Genève.
Orages en Corse et Toscane, tempête en Autriche : ces événements meurtriers sont en fait issus d’un seul et même phénomène météorologique rare en Europe, qui est très probablement un derecho, comme le confirment plusieurs météorologistes.
Les relations changeantes entre les changements climatiques atmosphériques et océaniques, la pollution de l’air et les modèles d’activité des cyclones tropicaux (TC) intéressent depuis longtemps les scientifiques de l’atmosphère...
Le 22 juin, Evelyne Dhéliat a lancé son compte Twitter entièrement dédié à la météo, mais surtout aux enjeux climatiques. Des milliers de personnes la suivent désormais. Ce sujet du réchauffement, la présentatrice le maîtrisait déjà il y a plus de vingt ans.
Selon les données de Météo-France, dépasser les 40 °C en France hexagonale devient de plus en plus courant, alors que c’était exceptionnel jusqu’aux années 1990.
Le changement climatique a radicalement bouleversé la manière de présenter le bulletin météo. Désormais maillon essentiel entre les scientifiques et le grand public, le présentateur météo ne fait plus la pluie et le beau temps. Il décrypte, alerte, sensibilise… Et s’impose comme un rempart contre les théories du complot des climatosceptiques.
Le mois qui vient de s’écouler est « au second rang des mois les plus secs tous mois confondus » en France depuis le début des mesures, en 1958, selon Météo-France. C’est aussi le mois de juillet le plus sec jamais enregistré.
Météo-France a relevé des niveaux d’ensoleillement et un déficit de pluie historique pour un mois de juillet. Et cela alors qu’une nouvelle vague de chaleur s’installe sur le pays.
Une haute pression atmosphérique est la caractéristique d’un système anticyclonique. Son opposé, c’est la dépression associée à une basse pression atmosphérique. Sous des conditions anticycloniques, il y a généralement peu de vent, le temps est généralement beau et le ciel bien dégagé. Cette pression atmosphérique record enregistrée chez nous en juillet a donc eu une influence sur d’autres paramètres météorologiques directement observables par le commun des mortels.
Les chaleurs excessives vont devenir la norme, même au Royaume-Uni. Les systèmes doivent changer de toute urgence – et le silence doit être brisé. Peut-on en parler maintenant ? Je veux dire le sujet que la plupart des médias et la majorité de la classe politique évitent depuis si longtemps. Vous savez, le seul sujet qui compte en définitive – la survie de la vie sur Terre. Tout le monde sait, même s’ils évitent soigneusement le sujet, qu’à côté de lui, tous les sujets qui remplissent les premières pages et obsèdent les experts sont des broutilles. Même les rédacteurs du Times qui publient encore des articles niant la science du climat le savent. Même les candidats à la direction du parti Tory, qui ignorent ou minimisent le problème, le savent. Jamais un silence n’a été aussi fort ou aussi assourdissant.
Un mercure qui dépasse les 45°C: le Sud de l’Espagne souffre d’une canicule intense depuis plusieurs jours. En France, le pic des températures est attendu entre dimanche et mardi.
Extreme event attribution aims to elucidate the link between global climate change, extreme weather events, and the harms experienced on the ground by people, property, and nature. It therefore allows the disentangling of different drivers of extreme weather from human-induced climate change and hence provides valuable information to adapt to climate change and to assess loss and damage. However, providing such assessments systematically is currently out of reach. This is due to limitations in attribution science, including the capacity for studying different types of events, as well as the geographical heterogeneity of both climate and impact data availability. Here, we review current knowledge of the influences of climate change on five different extreme weather hazards (extreme temperatures, heavy rainfall, drought, wildfire, tropical cyclones), the impacts of recent extreme weather events of each type, and thus the degree to which various impacts are attributable to climate change.
Pour la première fois, des travaux ont démontré un lien de cause à effet entre la présence d’un déficit en ozone au-dessus du pôle nord et la survenue de certaines anomalies météorologiques à l’échelle de l’hémisphère. Les résultats ont été publiés dans la revue Nature Geoscience ce 7 juillet.
Pour le météorologue, le scénario "le plus extrême" tend à gagner en crédibilité. "Nous serons confrontés à des températures très élevées."