Enfin !

Les médias sur le point de communiquer sérieusement sur les questions climatiques ?
ObsAnt

Ces derniers mois, on a vu différents « prestataires de contenus » s’engager à œuvrer pour une information scientifique destinée au grand public sur les questions climatiques.

Changement des pratiques des météorologues (*), présence médiatique et discours intensifiés des scientifiques, débats dans diverses rédactions tant du côté de la presse « écrite » que des médias télévisuels et web. Les choses semblent enfin bouger.

L’exemple de Radio France est significatif d’une démarche qu’il serait intéressant d’élargir au plus vite à l’ensemble des intervenants médias sur les questions climatiques.


EN TANT QUE MÉDIA :

  1. Nous nous tenons résolument du côté de la science, en sortant du champ du débat la crise climatique, son existence comme son origine humaine. Elle est un fait scientifique établi, pas une opinion parmi d’autres
  2. Nous fournirons une information de confiance sur les effets de la crise climatique en France et dans le monde, en nous fondant sur des données vérifiées et en utilisant un vocabulaire qui reflète la réalité de cette crise, sans la minorer.
  3. Nous éclairerons la transition écologique. Nous ferons vivre sur nos antennes un espace public contradictoire et civilisé sur les choix auxquels nous sommes confrontés. Nous contribuerons à faire connaître les innovations et les solutions, des comportements individuels les plus quotidiens aux changements économiques les plus structurants, veillant ainsi à ne pas nourrir un découragement climatique mais à donner à chacun les clés pour comprendre, débattre et agir. POUR CELA : 
  4. Les antennes de Radio France font de la crise climatique un axe éditorial majeur. Il se déclinera dans nos programmes et nos tranches d’information, au quotidien et dans des spéciales. Nous maintiendrons également un volume conséquent d’émissions et de chroniques dédiées. Un accès thématique facile à ces programmes sera disponible en permanence sur le site et l’application Radio France.
  5. Radio France lance le plus grand plan de formation de son histoire à destination de ses journalistes, ses producteurs et équipes de production, et ses animateurs, sur les questions climatiques et scientifiques. Nous changeons de philosophie : l’environnement et la science ne seront pas l’affaire des seuls journalistes spécialisés, ils constitueront le socle de connaissances indispensables mobilisables par toutes nos équipes éditoriales.
  6. Nous accélérons notre transition vers une publicité plus responsable en visant l’exclusion progressive des produits et services les plus polluants. Nous augmenterons de 15 % par an le volume de publicités consacrées aux produits, services et entreprises responsables, mesuré par un organisme extérieur. Nous élargissons notamment le nombre d’espaces publicitaires offerts aux organisations engagées dans la transition (+ 20 % d’espaces « transition en commun »).
  7. Nous faisons de notre sobriété numérique une priorité. La radio est un média par construction sobre, nous avons néanmoins conscience du défi que présentent les usages numériques. Une équipe dédiée à la sobriété énergétique optimise le code de nos produits et leurs utilisations. Nous nouerons un dialogue avec les acteurs du numérique pour réduire le bilan carbone lié au stockage et à la diffusion de nos contenus.


    EN TANT QU’ENTREPRISE :
  8. Nous adoptons un plan de sobriété énergétique immédiat (notamment : limitation des températures de chauffage et de climatisation suivant les recommandations officielles, extinction des éclairages non indispensables, etc.).
  9. Nous nous engageons à baisser de 40 % notre bilan carbone d’ici 2030.
  10. Nous serons transparents sur nos progrès en rendant régulièrement compte de l’avancement de nos objectifs.

https://www.radiofrance.com/presse/radio-france-engage-un-tournant-environnemental


Il est plus qu’urgent d’informer correctement et complètement. Il est plus qu’urgent que les décideuses et décideurs se forment aux questions climatiques. Message encore martelé récemment par Jean-Marc Jancovici dans « C à vous ».

https://www.youtube.com/watch?v=3UAOmMgl17s



Armes nucléaires & conséquences médicales

Proposition : Paul Blume

En 1982, dans le cadre d’immenses mobilisations citoyennes pour la préventions des conflits nucléaires, une association de médecins (https://ampgn-belgium.be/) publie une brochure compilant les connaissances physiques et surtout médicales des impacts potentiels de l’explosion d’une charge nucléaire sur Bruxelles.
Pour retrouver l’intégralité digitalisée de la brochure « Armes nucléaires : les médecins désarmés » :
https://obsant.eu/entrees/Brochure_Ampgn_1982_alg.pdf

A l’heure où Antonio Guterres, Secrétaire des Nations-Unies, rappelle les dangers de l’utilisation potentielle d’armes nucléaires pour l’Humanité, retrouvez ci-dessous, la partie « armes et conséquences médicales » de cette brochure éditée en 1982. Les connaissances ont évolué, mais les informations reprises sont toujours d’actualité.

Le texte a été rédigé par les Docteurs Anne Résibois et Alfred Joffroy à partir de la brochure « The Medical Consequences of Nuclear Weapons » éditée en Grande-Bretagne par « Medical Campaign against Nuclear Weapons » et « Medical Association for the Prevention of War »en octobre 1981. Il doit aussi beaucoup aux travaux du 2ème Congrès de l’ IPPNW (https://www.ippnw.eu/) tenu à Cambridge du 3 au 6 avril 1982.

LES ARMES NUCLÉAIRES ET LEURS CONSÉQUENCES MÉDICALES

La puissance explosive d’une bombe est généralement exprimée en quantités équivalentes de trinitrotoluène ou TNT. Une tonne de TNT qui explose libère 1 milliard de calories. Les explosions des armes nucléaires sont si puissantes qu’elles sont exprimées en milliers (ki­lo-) ou en millions (méga-) de tonnes de TNT. A la fin de la seconde guerre mondiale, la bombe la plus puissan­te était une bombe de 10 tonnes (0,01 kilotonne) de TNT. La quantité totale des explosifs utilisés pendant toute cette guerre est évaluée à environ 5 mégatonnes de TNT. La bombe atomique qui ravagea Hiroshima avait une puis­sance de 13 kilotonnes et celle de Nagasaki de 22 kilo­tonnes.

LA BOMBE ATOMIQUE

Elle est la bombe nucléaire-type, la première qui ait été inventée. On l’appelle aussi bombe A ou bombe à fission. Une quantité énorme d’énergie est libérée en une fraction de seconde par une fission en chaîne d’Uranium-235 ou de Plutonium-239. Quand de tels atomes sont bombardés par des neutrons, ils éclatent (fission) en libérant d’autres neutrons, des isotopes radioactifs instables et beaucoup d’énergie. Les neutrons libérés attaquent les atomes voisins et si au moins un des neu­trons provenant d’un événement de fission produit l’éclatement d’un autre atome,. la réaction en chaîne s’installe. Pour que ceci se produise il faut une masse critique de produit fissile ce qui limite les possibili­tés de ce type de bombes. Elles sont capables de donner naissance à des explosions de plusieurs dizaines de kilotonnes mais pas plus.

LA BOMBE A HYDROGÈNE

Dans la bombe H la libération d’énergie est assurée par un double processus de fission et de fusion nucléaires. Une bombe à fission y sert d' »allumette » pour four­nir les quelques millions de degrés nécessaires à l’amorce de la réaction. A cette température, des isoto­pes lourds de l’hydrogène, le tritium et le deutérium, fusionnent pour former un noyau d’hélium. La réaction dégage de grandes quantités d’énergie et des neutrons. Elle est équivalente à ce qui se produit à l’intérieur du soleil et la quantité d’énergie qu’elle est capable de fournir est quasi illimitée. La puissance explosive de la bombe est encore augmentée si on entoure les atomes qui fusionnent par une gangue d’uranium-238. Les atomes de l’enveloppe sont séparés les uns des autres par les neutrons provenant de la réaction de fusion. Ces neu­trons provoquent la fission de la couche externe d’ura­nium libérant une quantité considérable d’énergie et de radioactivité supplémentaire. On les appelle aussi, pour cette raison, des bombes à Fission-Fusion-Fission. Les bombes dont la puissance dépasse 100 kilotonnes sont des bombes à hydrogène.

LA BOMBE A NEUTRONS

La bombe à neutrons est une petite bombe à hydro­gène dépourvue de l’enveloppe supplémentaire d’uranium-238. C’est donc un engin à Fission-Fusion. Dans ces con­ditions, les neutrons nés de la fusion des isotopes de l’hydrogène sont libérés et le pouvoir ionisant est for­tement augmenté par rapport aux autres formes d’énergie libérées. On peut en faire des obus de faible puissance (!) qui seraient utilisés dans les opérations militaires sur le terrain. Leur but est de tuer l’ennemi par irra­diation tout en faisant peu de dégâts aux constructions. Un obus à neutrons d’une kilotonne émet autant de radia­tions qu’une bombe à fission-fusion-fission de 10 kilo­tonnes.

Depuis 35 ans les armes nucléaires n’ont cessé de se répandre et de se perfectionner. Cinq nations en possèdent officiellement et plusieurs autres sont sans doute en train d’en acquérir. De toute façon, l’arsenal des deux superpuissances l’emporte de loin sur tout le reste. Il totalise plus de 40.000 têtes nucléaires. Les plus puissantes des armes nucléaires existantes ont une puissance de 60 mégatonnes.

Outre les deux explosions ayant eu lieu en 1945 dans des régions fortement peuplées, plus d’un millier d’explosions expérimentales ont été réalisées. Nous pos­sédons par conséquent une bonne connaissance tant des effets immédiats des explosions que de leurs conséquen­ces à plus long terme.

Le texte qui suit décrit surtout les effets d’une bombe d’une mégatonne. Dans les tableaux sont comparés ceux des divers types d’armes nucléaires actuellement « sur le marché  » : les armes dites « tactiques  » (1 kilo­tonne), celles de puissance moyenne (75 kilotonnes) et celles dites « stratégiques  » (1 et 10 mégatonnes).

EFFETS DES ARMES

Tout corps suffisamment chaud émet des rayonnements lumineux visibles ou non. Au contact de l’explosion nucléaire l’air ambiant est porté à si haute température qu’il devient lumineux, formant la boule de feu visible pendant les secondes qui suivent la réaction en chaîne (figure 2). Immédiatement après sa formation, la boule de feu grandit en même temps qu’elle se refroidit et cesse d’émettre de la lumière. En son sein, la tempéra­ture atteint plusieurs milliers de degrés. Son diamètre dépend de la puissance de la bombe : la boule de feu d’une bombe d’l mégatonne a un rayon de 1.200 mètres au moment où elle est la plus brillante. Si elle ne tou­che pas le sol, l’explosion est dite aérienne ou en al­titude. Si elle l’atteint, comme c’est le cas après les explosions au sol ou à basse altitude, elle vaporise littéralement tout ce qu’elle touche. Les vents violents de succion qui la suivent aspirent les débris vaporisés dans le champignon en formation (figure 2). Ceci creuse un cratère qui peut avoir plusieurs centaines de mètres de diamètre.

FIGURE 2 : Explosion en altitude d’une bombe d’une méga­tonne au-dessus de Bruxelles. Après 15 secondes, la sur­pression au niveau de l’onde de choc, véritable mur d’air comprimé en déplacement, (flèche), est de 1 atmos­phère. Elle vaut 0,3 atmosphère après 30 secondes et 0,1 atmosphère après 75 secondes. A ce moment, le front de l’onde est situé à 21 km. du centre de la ville.

Une explosion nucléaire libère brutalement l’énergie sous trois formes différentes :

1. une onde de choc ou souffle qui représente 50 % de l’énergie totale,

2. un rayonnement de chaleur intense (35 % de l’énergie totale),

3. des radiations ionisantes (15 % de l’énergie totale).

Ces chiffres, vrais pour les bombes à fission et à fis­sion-fusion-fission, sont différents dans le cas des bombes à neutrons : l’énergie libérée sous forme de radiations ionisantes atteint 35 % du total.

C’est en cas d’explosion aérienne de la bombe que l’onde de choc et la chaleur sont propagées le plus loin. En cas d’explosion au sol ou à très basse altitude, par contre, les destructions et les retombées radioactives locales seront plus importantes. Les débris vaporisés du cratère montent dans le champignon, s’ionisent, et comme ils sont lourds, retombent très vite sur le sol alors qu’ils sont encore très radioactifs. Enfin, les explosions sous-marines créent des raz-de-marée et des nuages de gouttelettes radioactives.

L’ONDE DE CHOC

L’expansion rapide des gaz à partir du point de détonation crée une onde de choc qui se propage tout d’abord à vitesse supersonique (figure 2). Son pouvoir destructeur est dû à la surpression, à sa vitesse de propagation et aux vents violents qui la suivent. La surpression est la différence entre la pression de l’air dans l’onde de choc et la pression atmosphérique.

Au point de déflagration (hypocentre ou point zéro), la surpression est énorme : l’explosion au sol d’une bombe d’l mégatonne crée, dans un rayon de 660 mètres, une surpression de 40 atmosphères, soit 40 kg. au cm2. Au fur et à mesure de la propagation de l’onde de choc sa surpression diminue (tableau 1). Ainsi, après l’ex­plosion aérienne d’une bombe d’l mégatonne, la surpres­sion de l’onde de choc est supérieure à l’atmosphère dans un rayon de 4 km. Elle est comprise entre 1 et 0,5 atmosphère entre 4 et 7 km. et sera encore de 0,2 atmos­phère à 11 km. de distance et de 0,1 atmosphère à 21 km. du point d’impact.

FIGURE 3 : Effet de l’onde de choc résultant de l’ex­plosion en altitude d’une bombe d’une mégatonne au des­sus de Bruxelles.

Zone 1 : Surpression supérieure à une atmosphère. 98% de morts, 2% de blessés.

Zone 2 : Surpression comprise entre 0,4 et 1 atmosphère. 50% de morts, 40% de blessés, 10% indemnes.

Zone 3 : Surpression comprise entre 0,2 et 0,4 atmosphère. 5% de morts, 45% de blessés, 50% indemnes.

Zone 4 : Surpression comprise entre 0,1 et 0,2 atmosphère. 25% de blessés.

Ces chiffres ne tiennent compte que des victimes de l’onde de choc. Le report sur cette carte des données du tableau 4 permet de constater que la limite de la zone 3 correspond à la distance jusqu’à laquelle l’onde thermique brûle au 3e degré les surfaces de la peau qui y sont exposées.

En combinant les tableaux 1, 2 et 3 et une carte géographique il devient possible de prévoir les dégâts attendus après une explosion atomique sur une ville don­née ; la figure 3 montre les dégâts que causerait à Bruxelles l’onde de choc d’une bombe d’l mégatonne.

Les bâtiments

Les bâtiments ne résistent pas à de telles surpres­sions et le tableau 2 donne une idée de l’importance des dégâts en fonction du niveau de la surpression. A une atmosphère, quasi rien ne résiste. A 0,1 atmosphère, les dégâts restent considérables et par exemple toutes les vitres sont soufflées. De plus, le déplacement à grande vitesse de l’onde de choc crée des vents violents: 520 km./heure pour une surpression de 1 atmosphère, 250 km./heure pour 0,5 atmosphère. Un vent de 108 km./heure correspond à la définition météorologique de la tempête et chacun sait les dégâts que peut causer celle-ci.

Et les hommes ?

Le corps humain résiste bien aux surpressions sauf si elles sont très élevées. Brutalement exposés à 2,5 atmosphères, 50 % des gens meurent d’éclatement pulmo­naire, d’embolie gazeuse ou de perforation des viscères. Mais ceci ne se produira que très près du point zéro et par conséquent la majorité des décès et des trauma­tismes ne sera pas due à l’action directe de la surpres­sion. Le drame provient en fait de l’interaction des hommes qui sont projetés au hasard et des bâtiments qui s’écroulent autour d’eux. Dans les zones quasi entière­ment détruites il n’y aura guère de survivants. Dans les zones moins endommagées, morts et blessés seront nombreux, victimes de la projection de débris divers et de l’effondrement des maisons. Le tableau 3 résume les pertes prévisibles dans les différentes zones de surpression.

Les blessures sont les mêmes que celles causées en temps de paix par les accidents : fractures du crâne, de la colonne, des membres, écrasements thoraciques, ruptures d’organes abdominaux. Un grand nombre de victimes seraient sans doute por­teuses de plusieurs de ces lésions.

L’ONDE DE CHALEUR

La boule de feu d’une explosion nucléaire ressemble à un soleil de petite taille qui irradierait pendant un temps bref de l’énergie sous forme de rayons X, d’ultra-violets, de lumière visible et d’infra-rouges. Elle apparaît à un observateur situé à 80 km. comme plus aveuglante que le soleil de midi. Son intensité est tel­le qu’une bombe d’l mégatonne cause un aveuglement pas­sager, parfois plus durable, dans un rayon de 21 km. en plein jour et de 85 km. la nuit. Des brûlures réti­niennes produisant une cécité permanente peuvent se voir dans les 50 km. qui entourent le point zéro, mais elles sont moins probables parce qu’elles nécessitent que le regard soit dirigé par hasard dans la direction de la déflagration.

Des brûlures par flash

L’intense chaleur irradiée provoque des brûlures par rayonnement sur les régions de la peau qu’elle frap­pe (figure 4). Le degré de brûlure dépend de la pigmen­tation de la peau, de la longueur d’onde du rayonnement, de la durée de son émission. La distance de propagation de la chaleur est affectée par les conditions météorolo­giques et diminue en cas de mauvaise visibilité. Le ta­bleau 4 résume les degrés de brûlures observables par temps clair à la suite d’explosions aériennes de bombes de diverses puissances. Le nombre de gens brûlés par rayonnement dépendra bien sûr du nombre de personnes se trouvant à l’extérieur au moment de l’explosion puis­que seules sont atteintes les parties du corps directe­ment exposées.

Les brûlures du second degré détruisent partielle­ment la peau. Il se forme des cloques et les proba­bilités de surinfection sont grandes. Le troisième degré correspond à une destruction complète de la peau. Dans les deux cas la perte importante de liquides et de protéines au niveau des brûlures peut entraîner la mort si la surface touchée dépas­se 40 % de celle du corps. Le traitement des brûlés est basé sur la restitution correcte des liquides perdus et la prévention des infections. Non infec­tées, les brûlures du second degré guérissent en général spontanément ; la cicatrisation d’une brû­lure du troisième degré est difficile, très lente et nécessite des greffes cutanées.

Des incendies

Circonstance aggravante, la chaleur intense de l’onde thermique enflamme instantanément les matériaux combustibles comme les papiers, les’tissus, les plasti­ques, etc Joint à la destruction par l’onde de choc d’installations de chauffage, de conduites de gaz, de circuits électriques, ceci provoquera des incendies qui augmenteront considérablement le nombre des brûlés.

Les brûlures causées par les incendies sont souvent associées à des lésions pulmonaires et à des into­xications par les fumées toxiques. Ces troubles surajoutés sont la cause majeure des décès immé­diats dans les incendies au cours desquels les gens se retrouvent piégés dans les immeubles en flamme.

L’explosion aérienne d’une bombe d’l mégatonne pro­voque des incendies dans un rayon de 13 km. par temps clair et de 8 km. par mauvais temps: le rayon de l’ag­glomération bruxelloise est de 9 km., tandis que ceux de Liège (y compris Seraing et Herstal), Charleroi, Na­mur et Mons sont respectivement de 6 km., 7 km., 2 km. et 4 km.

En fait, chaleur intense et vents violents risquent de déclencher une tempête de feu semblable à celles observées à Hiroshima ou même à Hambourg et Dresde après les bombardements « conventionnels » de ces villes : l’as­phyxie et l’élévation de température y tuent tous les habitants, même ceux réfugiés dans les abris. Ce risque est considéré comme faible dans les villes occidentales vu la densité des habitants et le type de matériaux utilisé dans les constructions. Toutefois, la quantité de carburants (essence des voitures, mazout de chauffage, gaz de ville) ne permet pas d’écarter le risque.

LES RADIATIONS IONISANTES

Les réactions de fission produisent une grande quantité de radioactivité pendant la minute qui suit la détonation. C’est la radioactivité initiale. Elle représente environ un tiers de la radioactivité totale produite et est due surtout à une libération de neutrons

rapides et de rayons gamma (voir appendice 1). Après l’explosion d’une bombe très puissante, l’effet mortel du souffle et de la chaleur est tel qu’il l’emporte lar­gement sur celui des radiations ; c’est l’inverse dans le cas des petites bombes, surtout si elles sont du type « bombes à neutrons ».

Les retombées, plus tardives, sont affectées par quantité de facteurs et plus difficiles à quantifier vraiment. Toutes les bombes nucléaires donnent lieu à des retombées radioactives mais leur nocivité dépend de l’altitude à laquelle l’explosion se produit.

Lors des explosions en altitude, les produits de fission gazéifiés montent avec la boule de feu, prennent part à la formation du nuage radioactif et gagnent de très hautes altitudes. Ces particules se condensent en se refroidissant mais restent très légères. Elles sont donc dispersées par le vent, redescendent très lentement et peuvent mettre plusieurs mois à rejoindre le sol. A ce moment, leur taux de radioactivité est en général devenu très faible.

Par contre, si l’explosion a eu lieu suffisamment bas pour que la boule de feu touche le sol, de grandes quantités de terre et de débris vaporisés sont attirés dans le champignon et entrent en contact avec les quel­que 300 isotopes instables nés de la fission (appendice 2). Ils deviennent radioactifs et comme ils sont lourds, retombent en quelques jours sur terre, alors qu’ils sont encore en pleine activité. Ils contamineront ainsi une zone de plusieurs centaines de km2 avoisinant le lieu de l’explosion.

Les particules radioactives qui touchent le sol pendant les premières 24 heures sont les plus nocives; elles constituent les retombées précoces et sont respon­sables de 60 % de la radioactivité totale des retombées.

Calcul du risque lié aux retombées

Pour calculer les risques auxquels est soumise une population, il faut connaître la surface qui sera cou­verte par les retombées précoces, l’intensité de la radioactivité en chaque point de cette surface et la vitesse avec laquelle la radioactivité initiale diminue­ra. Ainsi, l’on pourra avoir une estimation grossière de la dose totale accumulée pendant un laps de temps donné. C’est cette dose cumulée qui est médicalement importante. On l’exprime en rads (voir annexe 1). Quant à l’intensité de la radioactivité elle-même, elle est exprimée en dose par unité de temps ou rads/heure.

L’intensité de la radioactivité initiale décroît vite. La règle est connue : elle diminue d’un facteur 10 chaque fois que le temps augmente d’un facteur 7. Cela veut dire qu’au bout d’une semaine elle vaut un dixième de ce qu’elle valait le premier jour, au bout de 7 semaines un centième et ainsi de suite. Si l’on connaît la radioactivité présente localement au début du processus, on pourra aisément calculer le taux total de rayonnement auquel sera soumise la population locale.

La surface atteinte est plus difficile à déterminer parce qu’elle dépend de pas mal de données changeantes: la vitesse des vents, leurs changements de direction, le relief, etc … Théoriquement, la surface est très allongée à partir du point d’impact. Elle a la forme d’un cigare dont le grand axe est dirigé dans le sens des vents dominants. La figure 5 montre d’une part le diagramme théorique des retombées précoces d’une bombe de 10 mégatonnes et d’autre part les doses de radioac­tivité cumulées qu’on a relevées pendant les 96 heures qui ont suivi l’explosion au sol d’une bombe de 15 méga­tonnes dans l’Archipel des Iles Marshall (Essai « Bravo  » de l’armée américaine en 1954). Ces doses étaient nette­ment supérieures à tout ce qu’on avait prévu.

Le tableau 5 montre quelles seraient les surfaces soumises à différentes doses de radiation cumulées au cours des deux semaines suivant l’explosion d’une bombe d’l mégatonne au sol. Dans la figure 6 ces chiffres ont été reportés sur une carte de Belgique.

Ajoutons que la Commission Internationale de Radio­protection estime à 5 rads par an (25 fois le taux de la radioactivité naturelle) la limite maximale d’irra­diation tolérable pour les travailleurs en contact avec les produits radioactifs.

Les risques liés à des attaques nucléaires multi­ples et relativement proches deviennent vraiment très difficiles à calculer. Les zones contaminées se recou­vrent, leurs taux de contamination s’additionnent et des conditions insupportables pour les habitants de ter­ritoires extrêmement étendus s’en suivraient sans aucun doute.

Enfin, la destruction d’une centrale nucléaire ou d’un dépôt de déchets radioactifs par une arme nucléaire aggrave infiniment l’impact des retombées de l’arme. Les isotopes de la cible détruite sont aspirés dans le nuage et viennent s’ajouter aux produits de fission.

Or leur durée de vie est beaucoup plus longue que celle des isotopes de la bombe et les régions touchées par .les retombées resteront contaminées beaucoup plus long­temps. La quantité totale d’isotopes étant plus grande, la zone touchée sera beaucoup plus étendue.

Il peut sembler exagérément dramatique d’envisager une telle possibilité mais elle n’est nullement exclue vu l’importance stratégique des sources d’énergie et le rôle des réacteurs nucléaires dans la fabrication des ogives des missiles (ils sont la principale source de plutonium-239). De plus, dans l’Europe surpeuplée, les centrales nucléaires peuvent être voisines d’instal­lations militaires. Le risque est donc certain.

PATHOLOGIE DES RADIATIONS

Les effets sur l’organisme

Les radiations provoquent de nombreuses lésions dans notre organisme ; elles touchent principalement le système nerveux et les cellules qui se reproduisent vite : par exemple, celles qui renouvellent la surface de l’intestin et celles qui fabriquent de nouveaux glo­bules blancs et rouges au sein de la moelle osseuse. Une irradiation totale, brutale ou étalée sur un certain nombre de jours, provoque la maladie des rayons qui sera bénigne, sévère ou mortelle selon la dose de rayons reçue. Une dose de 450 rads entraîne la mort de la moi­tié des jeunes adultes qui y sont exposés : on l’appelle dose létale 50 % ou DL 50.

La maladie des rayons

Il existe trois formes de la maladie des rayons: une forme neurologique toujours mortelle, une forme gastro-intestinale très grave et une forme médullaire (touchant la moelle osseuse) curable dans de bonnes con­ditions hospitalières (voir figure 7).

Forme neurologique. Une irradiation vraiment massive (5000 rads et plus) entraîne des convulsions, un coma et la mort en quelques heures. A dose plus basse (1.500 à 4.500 rads) une léthargie s’installe et évolue en quelques jours vers le coma et la mort. Il n’y a aucune thérapeutique connue.

Forme intestinale. Elle s’observe pour une irradiation comprise entre 400 et 1.500 rads et s’installe en une semaine. Liée à la destruction de l’épithélium qui re­couvre le tube digestif, elle se caractérise par une déshydratation intense due à une diarrhée profuse. Les risques de septicémie sont élevés puisqu’il n’existe plus de barrière valable entre le contenu de l’intestin et le reste de l’individu. La mort survient en général à moins qu’une thérapeutique d’urgence soit instaurée très vite.

Ces soins d’urgence sont basés sur la restitution des liquides perdus et l’emploi massif d’antibioti­ques pour lutter contre l’infection. Il va sans dire que la désorganisation du système sanitaire en cas de conflit nucléaire et le nombre de cas à traiter rendrait problématique l’instauration de telles mesures.

Ceux des patients qui survivraient à leurs lésions intestinales présenteraient une semaine plus tard la 3e forme de la maladie des rayons, liée à la destruction de la moelle osseuse.

Forme médullaire. La moelle osseuse est partiellement détruite par un taux de rayonnement supérieur à 150 rads (1). Une courte période de nausées et de vomissements est suivie d’une dizaine de jours asymptomatiques. Vers la fin de la deuxième semaine, les cellules sanguines sont suffisamment réduites en nombre pour être incapa­bles d’assumer leur rôle physiologique : des infections généralisées surviennent par manque de globules blancs et des hémorragies apparaissent un peu partout par insuffisance de plaquettes. Ou la mort survient au bout d’un mois environ ou le sujet atteint guérit lentement au fur et à mesure que les cellules mères restées vivan­tes repeuplent la moelle et le sang.

(1) Rappelons qu’après l’explosion au sol d’une bombe de 1 mégatonne

une dose de 150 rads est accumulée par tous ceux qui séjournent sans protection pendant 2 semaines dans un territoire voisin d’environ 5.000 km2.

A nouveau une thérapeutique existe mise en chambre stérile, transfusions, et utilisation massive des antibiotiques pour lutter contre les infections et, dans les cas les plus graves, greffe de moelle osseuse. Ceci bien sûr ne sera pas réalisable en situation de guerre.

Les conséquences tardives

L’irradiation du fœtus in utero. Irradiation immédiate et retombées affectent le développement du fœtus in utero. La plupart des mères japonaises encein­tes depuis moins de 15 semaines au moment de l’explosion des bombes et ayant reçu une dose de rayonnement supé­rieure à 200 rads ont mis au monde des enfants malformés. Les troubles du développement du cerveau ont été le plus souvent observés. Parmi ceux qui ont survécu, 44 % pré­sentaient une microcéphalie parfois accompagnée de débi­lité mentale et 16 % furent de profonds arriérés mentaux. Les mères dont la grossesse était plus avancée mirent au monde un nombre anormalement élevé d’enfants mort-nés ou qui moururent avant l’âge d’un an.

A plus long terme, les effets résultent des consé­quences tardives de l’irradiation primaire ou d’un séjour plus ou moins long dans une zone contaminée par les retombées. Les isotopes entrent dans le corps par la bouche, les poumons ou éventuellement la peau. Les aliments dans lesquels des produits radioactifs ont été incorporés – le lait par exemple – sont une source importante de contamination. Les données que nous possé­dons à ce sujet dérivent des études faites sur les survivants des bombardements japonais, sur les malades ayant reçu des doses importantes de rayons X à des fins diagnostiques ou thérapeutiques et sur les travailleurs exposés aux radiations.

Les cancers. Il est prouvé que les radiations augmentent le taux des cancers et des leucémies. L’inci­dence de toutes les leucémies augmente, sauf celle de la leucémie lymphoïde chronique. Au Japon, c’est 6 ans plus tard qu’il en apparut le plus.

La période de latence des cancers est plus longue, 20 à 25 ans. L’excès par rapport à la population normale est net pour les cancers du sein, du poumon, de la thy­roïde et des os.

Il n’est pas facile de chiffrer exactement les risques d’apparition d’une tumeur radio-induite et les avis des experts divergent. La conclusion de la Commis­sion Internationale de Radioprotection est résumée dans le tableau 6. Le risque global de décès par tumeur induite est d’environ 1/10.000 par rad reçu. Le risque d’apparition d’une tumeur maligne est deux à trois fois plus élevé. Pour calculer le nombre de rads reçus, il faut évidemment faire le total de l’irradiation subie pendant toute la durée de l’exposition.

Les anomalies génétiques. En général, une anomalie génétique ou mutation, ne se manifeste que chez les enfants dont les deux parents sont des porteurs sains de la même altération. Ceci n’apparaîtra que rarement, au hasard des rencontres. Pour que les conséquences néfastes des mutations se manifestent au Japon, il fau­dra sans doute attendre plusieurs générations. Le fait que rien n’ait été observé à ce jour est normal, et non pas rassurant. Tout ce que nous savons de l’action des rayons X sur l’animal ou les cellules humaines en cultu­re prouve qu’ils augmentent le taux de mutation propor­tionnellement à la dose reçue. Or tout ce qui augmente les mutations est considéré comme néfaste à la survie de l’espèce, ces mutations étant pour la plupart neutres ou défavorables.


Zaporijjia

Paul Blume

Tchernobyl 1986 – wikipedia

Zaporijjia est la plus grande centrale nucléaire d’Europe (*). Elle est au centre des combats entre Russes et Ukrainiens dans la région (*). Comme le fut la centrale de Tchernobyl au printemps passé (*)

Les risques que des activités militaires dans le périmètre proche de centrales nucléaires font peser sur la région sont énormes. Ce qui a amené le Secrétaire des Nations-Unies, Antonio Guterres, à tirer une nouvelle fois la sonnette d’alarme : « Toute attaque contre des centrales nucléaires est une chose suicidaire » (*).

En 1986, l’ensemble de l’Europe a été polluée à des degrés divers par les émanations radioactives issues de l’accident de la centrale de Tchernobyl (*).

A Zaporijjia, aujourd’hui, qui serait impacté par un « accident  » ? Quelles seraient les conséquences sanitaires pour le continent ? Quelle ampleur pourrait prendre un tel scénario ?

Lors d’incidents industriels majeurs, et certainement nucléaires, vitesse et précision des interventions sont primordiales.

En 1986, ce sont les responsables de ce qui était l’URSS (*) qui étaient à la manœuvre pour gérer cette catastrophe civile.

Aujourd’hui à Zaporijjia, qui organiserait les secours en pleine zone de guerre ? Qui seraient les « liquidateurs » ? (*)

Cet été 2022 est vraiment très « chaud ». Dans tous les sens du terme.


Climat, fin de partie ?

Cédric Chevalier

Reprise de l’article « Dire la vérité aux gens sur les risques existentiels qui pèsent sur l’humanité » paru sur le blog de Paul Jorion.

Nous voudrions vous relayer cet article paru dans PNAS, une prestigieuse revue scientifique américaine, ce 1er août 2022 : https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2108146119

Sa liste de coauteurs ne laissera pas indifférents ceux qui suivent l’actualité climatique :
Luke Kemp, Joanna Depledge, Kristie L. Ebi, Goodwin Gibbins, Timothy A. Kohler, Johan Rockström, Marten Scheffer, Hans Joachim Schellnhuber, Will Steffen, Timothy M. Lenton.

Présentation de l’article :

Une gestion prudente des risques exige la prise en compte de scénarios allant du moins bon au pire. Or, dans le cas du changement climatique, ces futurs potentiels sont mal connus. Le changement climatique anthropique pourrait-il entraîner l’effondrement de la société mondiale, voire l’extinction de l’humanité ? À l’heure actuelle, il s’agit d’un sujet dangereusement sous-exploré.

Pourtant, il existe de nombreuses raisons de penser que le changement climatique pourrait entraîner une catastrophe mondiale. L’analyse des mécanismes à l’origine de ces conséquences extrêmes pourrait contribuer à galvaniser l’action, à améliorer la résilience et à informer les politiques, y compris les réponses d’urgence.

Nous exposons les connaissances actuelles sur la probabilité d’un changement climatique extrême, expliquons pourquoi il est vital de comprendre les cas les plus défavorables, exposons les raisons de s’inquiéter des résultats catastrophiques, définissons les termes clés et proposons un programme de recherche.

Le programme proposé couvre quatre questions principales :

1) Quel est le potentiel du changement climatique à provoquer des événements d’extinction massive ?
2) Quels sont les mécanismes qui pourraient entraîner une mortalité et une morbidité massives chez l’homme ?
3) Quelles sont les vulnérabilités des sociétés humaines aux cascades de risques déclenchées par le climat, comme les conflits, l’instabilité politique et les risques financiers systémiques ?
4) Comment ces multiples éléments de preuve – ainsi que d’autres dangers mondiaux – peuvent-ils être utilement synthétisés dans une « évaluation intégrée des catastrophes » ?

Il est temps pour la communauté scientifique de relever le défi d’une meilleure compréhension du changement climatique catastrophique.

Commentaires Cédric Chevalier

Il semble impératif de prendre conscience de la situation d’urgence écologique absolue, de la reconnaître publiquement et surtout de gouverner la société en conséquence. Cela nécessite d’inclure les risques existentiels parmi les scénarios pris en compte. Nous le martelons depuis notre carte blanche collective du 6 septembre 2018 et la pétition de 40.000 signatures qui a suivi, remise à la Chambre de la Belgique. Les scénarios « catastrophes » ne sont pas des « excentricités douteuses » auxquelles les décideurs et scientifiques sérieux ne devraient pas attacher d’importance mais, au contraire, le point de départ, la pierre de touche, à partir duquel on peut seulement paramétrer ses efforts politiques et scientifiques. Dans l’histoire de la Terre, il y a déjà eu des changements d’ampleur « catastrophique », et il peut encore s’en produire, au détriment de certaines espèces, dont la nôtre. Et il ne peut y avoir de politique que lorsque l’existence de la communauté humaine est préservée.

L’éventuelle faible probabilité (sous-estimée peut-être à tort) de certains de ces scénarios (probabilité qui augmente à mesure que dure l’inertie, étant donnée l’existence des effets de seuil), n’est jamais une excuse pour ne pas les traiter. A partir du moment où ces scénarios impliquent la perte d’un grand nombre de vies et d’autres éléments d’importance existentielle, même pour une probabilité infime, ils doivent être pris en compte. Quand le risque sur l’espèce humaine toute entière ne peut être écarté, on fait face à la catégorie la plus élevée des risques existentiels.

Cet article invite donc à se demander si une partie de la communauté scientifique, avec sa culture de prudence et de modération adoptée par crainte de perdre sa crédibilité, n’a pas produit une pensée, un langage, des travaux et une priorisation de la recherche qui nous ont rendu collectivement aveugles sur la réalité effective des risques existentiels.

« Pourquoi se concentrer sur un réchauffement inférieur et des analyses de risque simples ? L’une des raisons est le point de référence des objectifs internationaux : l’objectif de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en dessous de 2 °C, avec une aspiration à 1,5 °C. Une autre raison est la culture de la science climatique qui consiste à « pécher par excès de prudence », à ne pas être alarmiste, ce qui peut être aggravé par les processus de consensus du GIEC. Les évaluations complexes des risques, bien que plus réalistes, sont également plus difficiles à réaliser.
Cette prudence est compréhensible, mais elle n’est pas adaptée aux risques et aux dommages potentiels posés par le changement climatique. Nous savons que l’augmentation de la température a des « queues de distribution de probabilités épaisses » : des résultats extrêmes à faible probabilité et à fort impact. Les dommages causés par le changement climatique seront probablement non linéaires et entraîneront une queue de distribution de probabilité encore plus épaisse. Les enjeux sont trop importants pour s’abstenir d’examiner des scénarios à fort impact et à faible probabilité. »

Préférant se situer, par ethos scientifique, en deçà du risque probable, alors que l’éthique intellectuelle préconisait de se situer au-delà du risque probable, au niveau du risque maximal. La modération est au cœur de l’ethos scientifique, mais l’éthique des risques existentiels exige une forme d’exagération vertueuse, comme méthode de gouvernement. Le scientifique doit rester modéré, mais l’intellectuel qui sommeille en lui doit sans aucun doute hurler l’urgence, sans attendre d’en avoir toutes les preuves. Et surtout, le politique doit gouverner en ayant le scénario du pire à l’esprit, en permanence.

C’était le message, malheureusement mal compris, du philosophe Hans Jonas dans son ouvrage majeur, « Le Principe Responsabilité », de considérer que la femme ou l’homme d’État devait gouverner selon une « heuristique de la peur », en considérant les plus grands risques existentiels. Avec pour maxime « d’agir de telle façon que nos actions soient compatibles avec la permanence d’une vie authentique sur la Terre ». Le philosophe Jean-Pierre Dupuy a complété cette réflexion par le « catastrophisme éclairé », nous invitant à considérer que « le pire est certain », à un iota près, ce qui justement permet d’agir collectivement pour l’éviter.

Ce Principe Responsabilité, contrairement aux critiques, n’a jamais été un principe irréaliste et paralysant, mais au contraire, un principe raisonnable et d’action. On peut même penser qu’il est le fondement de la relation de responsabilité qui existe entre un parent et un enfant, et entre un politicien et les citoyens.

On comprend que s’il avait été mis effectivement en œuvre, jamais l’humanité n’aurait libéré dans la biosphère autant de substances polluantes, en ce compris les gaz à effet de serre, à partir du moment où l’impact catastrophique potentiel fut jugé plausible. C’était il y a environ 50 ans déjà selon certaines archives déclassifiées de la présidence américaine de Jimmy Carter, notamment, où les mots « the Possibility of Catastrophic Climate Change » figurent.

C’est en partie ce qui autorise le philosophe Stephen Gardiner de parler d’une « perfect moral storm », et de corruption morale, lorsqu’on ne tire pas les conséquences de ce que l’on sait, car on ne veut pas le croire, en s’abritant derrière la « complexité du problème » :

« En conclusion, la présence du problème de la corruption morale révèle un autre sens dans lequel le changement climatique peut être une tempête morale parfaite. C’est que sa complexité peut s’avérer parfaitement commode pour nous, la génération actuelle, et en fait pour chaque génération qui nous succède. D’une part, elle fournit à chaque génération la justification qui lui permet de donner l’impression de prendre le problème au sérieux – en négociant des accords mondiaux timides et sans substance, par exemple, puis en les présentant comme de grandes réalisations – alors qu’en réalité, elle ne fait qu’exploiter sa position temporelle. Par ailleurs, tout cela peut se produire sans que la génération qui exploite n’ait à reconnaître que c’est elle qui le fait. En évitant un comportement trop ouvertement égoïste, une génération antérieure peut profiter de l’avenir en évitant de devoir l’admettre – que ce soit aux autres ou, ce qui est peut-être plus important, à elle-même. »

La critique adressée aux scientifiques du climat s’étend donc à l’entièreté des forces qui œuvrent pour défendre l’habitabilité de notre biosphère pour tous les êtres vivants. La modération et le refus d’évoquer publiquement les scénarios du pire dans le chef des activistes, des associations, des syndicats, des entreprises, des pouvoirs publics, des partis et des mandataires politiques est contraire au respect du Principe Responsabilité. A force de ne pas vouloir évoquer le pire, de ne pas vouloir « faire peur », il est impossible pour la population de comprendre l’enjeu existentiel, et on ne peut pas s’étonner ensuite que l’inertie demeure.

N’y a-t-il pas une forme de faillite morale, pour certains, à refuser de parler ouvertement, publiquement, de manière concrète, de la possibilité de ces scénarios catastrophiques ?

L’article fait cette analogie historique :

« Connaître les pires cas peut inciter à l’action, comme l’idée de « l’hiver nucléaire » en 1983 a galvanisé l’inquiétude du public et les efforts de désarmement nucléaire. L’exploration des risques graves et des scénarios de températures plus élevées pourrait cimenter un réengagement en faveur de la barrière de sécurité de 1,5 °C à 2 °C comme l’option « la moins rébarbative » ».


Cette vague de chaleur anéantit l’idée que de petits changements permettent de lutter contre les phénomènes météorologiques extrêmes.

George Monbiot

Article original : This heatwave has eviscerated the idea that small changes can tackle extreme weather

Traduction : JM avec deepl

Les chaleurs excessives vont devenir la norme, même au Royaume-Uni. Les systèmes doivent changer de toute urgence – et le silence doit être brisé.

Peut-on en parler maintenant ? Je veux dire le sujet que la plupart des médias et la majorité de la classe politique évitent depuis si longtemps. Vous savez, le seul sujet qui compte en définitive – la survie de la vie sur Terre. Tout le monde sait, même s’ils évitent soigneusement le sujet, qu’à côté de lui, tous les sujets qui remplissent les premières pages et obsèdent les experts sont des broutilles. Même les rédacteurs du Times qui publient encore des articles niant la science du climat le savent. Même les candidats à la direction du parti Tory, qui ignorent ou minimisent le problème, le savent. Jamais un silence n’a été aussi fort ou aussi assourdissant.

Ce n’est pas un silence passif. Face à une crise existentielle, c’est un silence actif, un engagement farouche vers la distraction et l’insignifiant. C’est un silence régulièrement alimenté par des futilités et des divertissements, des ragots et du spectacle. Parlez de tout, mais pas de ça. Mais tandis que ceux qui dominent les moyens de communication évitent frénétiquement le sujet, la planète parle, dans un rugissement qu’il devient impossible d’ignorer. Ces jours de colère atmosphérique, ces chocs thermiques et ces feux de forêt ignorent les cris de colère et font brutalement irruption dans nos bulles de silence.

Et nous n’avons encore rien vu. La chaleur dangereuse que l’Angleterre subit en ce moment est déjà en train de devenir normale dans le sud de l’Europe, et serait à comptabiliser parmi les jours les plus frais pendant les périodes de chaleur de certaines régions du Moyen-Orient, d’Afrique et d’Asie du Sud, là où la chaleur devient une menace régulière pour la vie. Il ne faudra pas attendre longtemps, à moins que des mesures immédiates et complètes ne soient prises, pour que ces jours de chaleur deviennent la norme, même dans notre zone climatique autrefois tempérée.

La même chose vaut pour tous les méfaits que les humains s’infligent les uns aux autres : ce qui ne peut être discuté ne peut pas être affronté. Notre incapacité à empêcher un réchauffement planétaire catastrophique résulte avant tout de la conspiration du silence qui domine la vie publique, la même conspiration du silence qui, à un moment ou à un autre, a accompagné toutes sortes de violences et d’exploitations.

Nous ne méritons pas cela. La presse milliardaire et les politiciens qu’elle soutient se méritent peut-être l’un l’autre, mais aucun de nous ne mérite l’un ou l’autre groupe. Ils construisent entre eux un monde dans lequel nous n’avons pas choisi de vivre, dans lequel nous ne pourrons peut-être pas vivre. Sur cette question, comme sur tant d’autres, le peuple a tendance à avoir une longueur d’avance sur ceux qui prétendent le représenter. Mais ces politiciens et ces barons des médias déploient tous les stratagèmes et toutes les ruses imaginables pour empêcher les prises de mesures décisives.

Ils le font au nom de l’industrie des combustibles fossiles, de l’élevage, de la finance, des entreprises de construction, des constructeurs automobiles et des compagnies aériennes, mais aussi au nom de quelque chose de plus grand que tous ces intérêts : le maintien du pouvoir. Ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui le font en étouffant les contestations, quelle que soit la forme qu’elles prennent. La demande de décarbonation de nos économies n’est pas seulement une menace pour les industries à forte intensité de carbone ; c’est une menace pour l’ordre mondial qui permet aux hommes puissants de nous dominer. Céder du terrain aux défenseurs du climat, c’est céder du pouvoir.

Au cours des dernières années, j’ai commencé à réaliser que les mouvements environnementaux traditionnels ont fait une terrible erreur. La stratégie de changement poursuivie par la plupart des groupes verts bien établis est totalement inadéquate. Bien qu’elle soit rarement exprimée ouvertement, elle régit leur action. Cela donne quelque chose comme ceci: il y a trop peu de temps et la tâche est trop vaste pour essayer de changer le système, les gens ne sont pas prêts à le faire, nous ne voulons pas effrayer nos membres ou provoquer un conflit avec le gouvernement… La seule approche réaliste est donc l’incrémentalisme, les petits pas. Nous ferons campagne, question par question, secteur par secteur, pour des améliorations progressives. Après des années de persévérance, les petites demandes s’ajouteront les unes aux autres pour donner naissance au monde que nous souhaitons.

Mais pendant qu’ils jouaient à la patience, le pouvoir jouait au poker. La vague de droite radicale a tout balayé devant elle, écrasant les structures administratives de l’état, détruisant les protections publiques, s’emparant des tribunaux, du système électoral et de l’infrastructure de gouvernement, supprimant le droit de protester et le droit de vivre. Alors que nous nous persuadions que nous n’avions pas le temps pour changer de système, ils nous ont prouvé exactement le contraire en changeant tout.

Le problème n’a jamais été que le changement de système est une exigence trop forte ou prend trop de temps. Le problème est que l’incrémentalisme est une demande trop faible. Pas seulement trop limitée pour conduire la transformation, pas seulement trop limitée pour arrêter le déferlement de changements radicaux venant de l’autre camp, mais aussi trop limitée pour briser la conspiration du silence. Seule une exigence de changement de système, confrontant directement le pouvoir qui nous conduit à la destruction planétaire, a le potentiel de répondre à l’ampleur du problème et d’inspirer et de mobiliser les millions de personnes nécessaires pour déclencher une action efficace.

Pendant tout ce temps, les écologistes ont raconté aux gens que nous étions confrontés à une crise existentielle sans précédent, tout en leur demandant de recycler leurs capsules de bouteilles et de changer leurs pailles. Les groupes verts ont traité leurs membres comme des idiots et je soupçonne que, quelque part au fond d’eux-mêmes, les membres le savent. Leur timidité, leur réticence à dire ce qu’ils veulent vraiment, leur conviction erronée que les gens ne sont pas prêts à entendre quelque chose de plus stimulant que ces conneries micro-consuméristes portent une part importante dans la responsabilité de l’échec global.

Il n’y a jamais eu de temps pour l’incrémentalisme. Loin d’être un raccourci vers le changement auquel nous aspirons, c’est un marais dans lequel s’enfoncent les ambitions. Le changement de système, comme l’a prouvé la droite, est, et a toujours été, le seul moyen rapide et efficace de transformation.

Certains d’entre nous savent ce qu’ils veulent : une sobriété privée, un domaine public amélioré, une économie du doughnut, une démocratie participative et une civilisation écologique. Aucune de ces demandes n’est plus importante que celles que la presse milliardaire a poursuivies et largement concrétisées : la révolution néolibérale qui a balayé la gouvernance efficace, la taxation efficace des riches, les restrictions efficaces du pouvoir des entreprises et des oligarques et, de plus en plus, la véritable démocratie .

Alors brisons notre propre silence. Cessons de nous mentir à nous-mêmes et aux autres en prétendant que les petites mesures apportent un changement majeur. Abandonnons frilosité et gestes symboliques. Cessons d’apporter des seaux d’eau quand seuls les camions de pompiers font l’affaire. Construisons notre campagne pour un changement systémique vers le seuil critique de 25% d’acceptation publique, au-delà duquel, selon une série d’études scientifiques, se produit le basculement social .

Je me sens plus lucide que jamais sur ce à quoi ressemble une action politique efficace. Mais une question majeure demeure. Puisque nous avons attendu si longtemps, pouvons-nous atteindre le point de basculement social avant d’atteindre le point de basculement environnemental ?

George Monbiot est chroniqueur au Guardian.

Pour d’autres références voir : https://obsant.eu/listing/?aut=George%20Monbiot


choisir entre la peste de Vladimir et le choléra de Poutine

Cédric Chevalier

Selon certains experts en stratégie militaire et politique, nous allons devoir (continuer à) choisir entre la peste de Vladimir et le choléra de Poutine : Quels sont les prochains objectifs de Poutine ? « Les contre-attaques de l’Ukraine dans le Sud placent les Russes devant un dilemme » – La Libre


On a donc laissé grandir une bête monstrueuse depuis 20 ans et on n’arrive plus à la maîtriser. Tous les scénarios sont (déjà) perdants pour les démocrates, partout dans le monde et pour longtemps. La démocratie elle-même est menacée. La marge de manœuvre semble se résumer à devoir évaluer le sacrifice d’un bien existentiel (la démocratie et la liberté d’autodétermination ukrainienne) pour en sauver un autre (au mieux la vie de plusieurs millions de citoyens membres de l’Union européenne, au pire la vie humaine sur Terre en cas de guerre nucléaire mondiale, les scorpions survivront).

En sachant qu’aucune des deux parties (Ukraine, Union européenne et États-Unis) n’est disposée, et c’est compréhensible, à sacrifier son bien existentiel plutôt que celui de l’autre. En sachant qu’aucun sacrifice des démocrates ne garantit la disparition structurelle de la menace. On ne négocie pas avec un tigre avait fameusement dit Winston Churchill en parlant d’Hitler. Que donner à manger à un fauve dont la faim est insatiable ?

Poutine, dirigeant de facto d’une puissance nucléaire, a envahi le premier l’Ukraine avec ses armées, sanctuarisant de facto son « territoire de manœuvre ». Comment ? Via la menace explicite de réponse nucléaire à toute attaque « extérieure » à l’encontre de ses forces, qui dépasserait un seuil arbitraire qu’il déterminera lui seul. Premier sur place, premier à profiter de la protection de son parapluie nucléaire. D’emblée, l’OTAN exclut l’intervention au sol et même l’exclusion aérienne sur le territoire ukrainien.

L’ambiguïté plane en faveur de Poutine : livrer des armes, est-ce dépasser le seuil ? Quel type d’arme ? Quel calibre ? Combien ? Quel est le seuil pour que Poutine puisse estimer que les intérêts vitaux de la Russie sont menacés et qu’il peut faire joujou avec un missile nucléaire (arme qu’il n’a pas encore eu le plaisir sadique de tester sur des êtres humains) ?On aurait aimé que l’OTAN ne joue pas au poker avec Poutine avec ses cartes déposées sur la table sous ses yeux.Que se serait-il passé si l’OTAN avait installé ses troupes préventivement en Ukraine ? N’aurait-on pas inversé le sens du doute ?Pourquoi l’OTAN n’a-t-il pas laissé planer davantage de doute sur ses intentions militaires et même nucléaires, afin de faire aussi douter Poutine ?

Une réponse était : minimiser le risque d’escalade nucléaire. On comprend, c’est légitime. Mais voilà que Poutine était donc rassuré, tant qu’il en restait aux moyens plus ou moins conventionnels sur le territoire ukrainien, il pouvait y aller en matière de crimes de guerre, sans risquer d’intervention militaire directe de l’OTAN, bien qu’il doive tolérer un afflux (modéré) d’armes modernes. Ainsi, en théorie des jeux, la perte maximale pour Poutine était bornée, tandis que la perte maximale pour l’Ukraine et les alliés restait non plafonnée (puisque même livrer des armes prêtait à ambiguïté explicite pour Poutine).

Certains, comme Jacques Attali, ont tout de suite posé la bonne question : que ferons-nous si Poutine menace d’utiliser l’arme atomique si nous continuons à livrer des armes ? Et cette question est une déclinaison de la question fondamentale : jusqu’à quel point doit-on céder à la menace de destruction pour préserver son existence versus sa liberté ? 

Imaginons à l’extrême que Poutine nous menace comme suit : « donnez-moi les clefs de l’Union européenne sinon je vous atomise ». Que ferons-nous ? Les armes nucléaires ont fondamentalement changé l’éthique du cri « la liberté ou la mort ! ». Car désormais, ce n’est pas seulement la mort du révolutionnaire sur les barricades, c’est aussi et surtout la destruction potentielle d’une proportion élevée de la population humaine sur Terre / d’un continent / d’un pays / d’une grande ville (choisissez en fonction du nombre de missiles qui sont envoyés lorsque le dirigeant fou appuie sur le bouton rouge). 

On se demande alors si la réalité même de ces arsenaux nucléaires est compatible avec la perpétuation de la possibilité de l’existence humaine sur Terre et de la liberté humaine elle-même. On sent que les armes nucléaires sont fondamentalement tyranniques voire totalitaires. Et c’est là le paradoxe, si des démocraties ne disposaient pas de l’arme nucléaire (USA, France, Royaume-Uni), qu’est-ce qui empêcheraient les dictatures qui en disposent de nous soumettre entièrement à leurs désirs pathologiques, de nous envahir sans craindre une riposte nucléaire asymétrique ?

Une partie de moi, même anti arme nucléaire par principe, a déjà contemplé la possible nécessité de l’arme nucléaire pour protéger les démocraties, tout en doutant du bien fondé de ce calcul, in fine. J’ai aussi évalué le cas de figure des États décroissants qui voudraient sanctuariser leur territoire (et leur expérience sociétale) contre la puissance extérieure indexée sur les énergies fossiles et fissiles (« Si tu veux la décroissance, prépare la guerre », par Cédric Chevalier | Blog de Paul Jorion).

Mais il faut aller plus loin dans l’analyse. Car c’est le tueur derrière l’arme qu’il faut examiner. La conjonction du pire est atteinte quand se combine les moyens techniques de la destruction de l’humanité avec la présence au pouvoir suprême d’individus psychopathes prêts à employer ces moyens techniques, a fortiori dans une dictature.On savait que des dictatures amenaient au pouvoir de tels psychopathes (Poutine), on a redécouvert que les démocraties aussi (Trump). Disons que Caligula, Néron, Genghis Khan, et même Hitler ne pouvaient pas atomiser la planète, même s’ils pouvaient massacrer des millions de gens.

Aujourd’hui, une longue histoire de lâchetés accumulées dont l’histoire, face aux guerres et crimes précédents de Vladimir Poutine, nous présente la (première) facture. Les scénarios du pire ne sont pas bornés supérieurement sauf par l’extinction de l’humanité par holocauste atomique. Les scénarios du mieux sont déjà bornés par le plancher des atrocités commises jusqu’à présent non seulement en Ukraine, mais aussi en Tchétchénie, en Géorgie, en Syrie et partout où la main criminelle du tyran Poutine a ôté la vie.

Et on sent que le plancher ne peut que monter encore. Toute ressemblance avec les années 30, la lâcheté calculatrice des démocraties et l’appétit criminel follement audacieux des dictatures, est forcément un point Godwin. Il faut couper son cerveau en deux et ne pas voir d’analogies. L’histoire ne se répète pas dit-on…

Au passage, étant doté d’un esprit plutôt porté à l’analogie et à la reliance, j’ai toujours été critiqué par ceux (qui m’ont toujours semblé les plus nombreux) pour qui la moindre différence interdit la comparaison à titre d’enseignement. L’être humain de chaque époque, son contexte, les événements, telle ou telle instance, seraient toujours « fondamentalement différents » de toute autre instance analogue. Je n’en crois rien, je crois à la puissance des analogies phénoménales au sein d’un même réel, je crois en particulier à la continuation d’un phénomène régulier que les anciens appelaient « nature humaine ». Je crois que les mêmes causes produisent les mêmes effets, que toute la palette des comportements humains s’est déjà produite et se reproduira encore, et qu’il n’y a aucune irréversibilité vers un mieux dans l’histoire humaine.

Tout au plus, pouvons-nous nous associer entre personnes de bonne volonté pour lutter ensemble en faveur « d’âges d’or » durant lesquels, bon an mal an, le mal est minimisé dans une société humaine par des institutions et des citoyens vertueux.Et donc l’histoire de l’empire romain et la lecture de Shakespeare sont quasiment suffisantes pour nous enseigner cette « nature humaine » et en tirer les conséquences utiles, modulo les nouveautés de notre époque : science, technologie, etc. C’est toujours le même cerveau avec ses mêmes parties neurologiques qui est à la manœuvre. Et ses affects sont remarquablement stables dans le temps.

Donc depuis la cour de récréation de l’orphelinat jusqu’à déclencher une guerre (mondiale ?), on a laissé dévier le cerveau du caïd Poutine, alors qu’il souffre manifestement de graves troubles psychologiques qui le rendent incroyablement dangereux pour la société, à toutes les échelles de taille de groupe.

Il y a ainsi toujours dans l’histoire longue une question qui n’a pas été tranchée définitivement : est-ce que l’individu, la liberté et la démocratie gagnent tendanciellement, ou bien ce sont les salauds psychopathes et sociopathes qui écrivent l’histoire en lettres de sang, parce que l’immense majorité les laisse faire, encore et encore, retombant sans cesse dans une naïveté confondante sur la « nature humaine » et le « mal » ?

Cette question se condense en effet presque entièrement dans une autre : « comment les sociétés humaines peuvent-elles parvenir à maîtriser structurellement en leur sein le risque d’émergence endémique de la tyrannie sanguinaire d’un seul, relayé par sa clique ? »

Comment contrôler les cerveaux déviants à tendance destructrice ? L’arme absolue étant le cerveau humain.
Ces questions sont posées depuis les premiers philosophes grecs jusqu’à nos jours, en passant par la question de la servitude volontaire (le Contr’Un de La Boétie) et de l’autonomie et de la paix perpétuelle (Kant).

Face à la capacité innée au mal de l’être humain, documentée depuis des millénaires, les sociétés ont tenté de mettre en place des institutions afin d’éviter l’autodestruction. L’autorité parentale, tribale, villageoise, l’éducation, la loi, la justice, la répartition du pouvoir dans des fonctions de chef, la séparation de la religion et de l’État, la séparation des pouvoirs, la presse, la démocratie, la concertation sociale, la communication non violente, la thérapie psychologique, la diffusion de valeurs pacifiques, la Société des Nations, l’Union européenne, les Nations Unies, la réconciliation des peuples après une guerre civile ou un génocide, les tribunaux pénaux internationaux, le commerce et la diplomatie internationales, etc.

Mais après plusieurs millénaires de réflexion sur la tyrannie d’un seul dans un groupe, nous n’avons pas encore réussi à déployer ces instruments de maîtrise de la violence humaine à l’échelle de nombreux pays, et encore moins de la planète.
Nous risquons l’extinction de l’espèce par holocauste nucléaire ou écocide (ce qui est sensiblement la même chose : bousiller l’hospitabilité de la planète à notre égard).

Certaines des plus vieilles démocraties sont menacées de renouer avec la violence d’un seul, comme les États-Unis, tandis que d’autres n’ont toujours pas atteint la case démocratie (Russie, Chine) et se totalitarisent progressivement. Enfin, le continent le plus démocratique du monde est gangrené par des leaders autoritaires et d’extrême droite, certains déguisés en démocrates. 

Il y a je crois un continuum entre ce petit caïd de cour de récréation et celui qui appuiera sur le bouton nucléaire qui déclenchera la première et la dernière guerre atomique mondiale. Une propension à l’agressivité se transformant en violence chez le petit d’homme (j’insiste sur l’homme plus que sur la femme, statistiquement c’est établi), qui nécessite un contrôle social par la culture et l’institution, pour ne pas provoquer l’autodestruction de la société.

Cela reste encore un grand mystère pour moi que l’immense majorité sur Terre confie encore aujourd’hui, tel un troupeau docile, sa propre destinée, à autant de psychopathes et de sociopathes habités par une pulsion de mort, en démocratie comme en dictature.
La somme des maux qu’ils ont infligés à la majorité motivationnellement innocente (mais civiquement irresponsable) est infinie. J’espère que nous parviendrons à les arrêter, et à nous arrêter nous-mêmes si nous glissons sur cette pente.


Activistes climatiques : les citoyens ne doivent pas nous aimer !

Miser davantage sur le sabotage


Traduction (corp de l’article) – « deepl » + Josette – de « Klimaaktivist: Bürger müssen uns nicht mögen » paru le 16 juin 2022 dans ZDFheute.


Le mouvement climatique est frustré. L’activiste Tadzio Müller réfléchit à des actions radicales et au sabotage. Il s’agira moins de se faire aimer de la société.

Le mouvement climatique veut reprendre de l’élan cet été. Deviendra-t-il plus radical ?

Après deux ans de pandémie de COVID-19, le mouvement climatique en Allemagne a perdu de son élan. Outre les grèves scolaires de Fridays for Future, il existe également des groupes plus radicaux comme « Ende Gelände » (en français : jusqu’ici et pas plus loin) et « Aufstand der letzten Generation » (en français : la révolte de la dernière génération). Ces derniers sont connus pour leurs blocages d’autoroutes. En tant que cofondateur d’Ende Gelände, Tadzio Müller est un représentant de ce courant plus radical.


ZDFheute : La protection du climat n’avance que lentement, même sous le nouveau gouvernement fédéral. A quel point est-ce frustrant pour le mouvement climatique ?


Tadzio Müller : C’est extrêmement frustrant. Si l’on regarde les 30 dernières années de politique climatique, on ne peut qu’être frustré. Tous les gouvernements ne veulent que faire avancer la croissance économique. Nous occultons le fait que notre quotidien sape les fondements de la vie de tous les êtres humains. C’est un gâchis éthique.

« Nos actions au sein de Ende Gelände n’ont pas contribué à ce qu’il y ait une sortie du charbon avant 2038. Même les grandes manifestations de Fridays for Future n’ont pas encore conduit à une plus grande protection du climat. »

– Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Et comme on n’a pu secouer personne, le mouvement climatique réfléchit-il maintenant à de nouvelles formes d’action ?

Müller : Ende Gelände a élargi le consensus d’action pour cette année. Cette année, des formes d’action sont également possibles dans lesquelles les infrastructures des énergies fossiles sont mises hors service à l’issue de l’action. En même temps, les rumeurs au sein de Fridays for Future sont nombreuses en faveur du recours à des formes d’action plus radicales.

Le Dr. Tadzio Müller est politologue et activiste depuis des décennies. Il est cofondateur de l’organisation anti-charbon Ende Gelände, dont le groupe berlinois est classé à l’extrême gauche par l’Office régional de protection de la Constitution. Jusqu’en 2021, il a travaillé comme conseiller climatique à la fondation Rosa Luxemburg. Dans la newsletter « Friedliche Sabotage » (sabotage pacifique), il élabore des stratégies pour le mouvement climatique. Dans une interview très remarquée avec le « Spiegel », il a mis en garde en 2021 contre l’émergence d’une « RAF verte » (Ndt: Rote Armee Fraktion / Fraction Armée Rouge verte).

ZDFheute : Cela signifie qu’à la base, il y a une envie de devenir plus radical. Faut-il de la violence et des actes de sabotage pour réveiller la société ? 

Müller : J’ai trébuché sur la notion de violence. Il ne peut pas y avoir de violence contre les choses. Le groupe « Letzte Generation » est déjà un groupe de ce genre, qui choisit bien sûr l’escalade, mais pas une escalade violente. Il y a un certain fétichisme dans le débat qui fait que lorsqu’on entend escalade et radicalisation, on pense toujours immédiatement à la violence. La mise hors service de pelleteuses à charbon ou d’engins de construction pour un gazoduc n’est pas de la violence, mais de la légitime défense dans le cadre d’une urgence climatique justifiable.

« Se focaliser sur la question de savoir s’il est violent de dévisser une vis sur une pelleteuse est un acte naïf de refoulement. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Et où fixez-vous alors la limite ? 


Müller : La mise en danger de vies humaines doit être absolument exclue.


ZDFheute : On dirait que Fridays for Future a perdu de son influence dans le mouvement face à des groupes plus radicaux comme Letzte Generation.


Müller : Fridays for Future est l’hégémon du mouvement. Mais un mouvement social ne se compose pas d’un seul acteur, il a plusieurs ailes. Il y avait Martin Luther King, il y avait bien sûr aussi Malcolm X et les Black Panthers.


ZDFheute : Mais ils se battent tout de même pour le même groupe de supporters ?  

Müller : Le groupe Letzte Generation a la plus grande résonance médiatique. Il est petit, capable d’agir et a fait quelque chose de nouveau. La nouveauté est toujours excitante. Le problème de Fridays for Future est que l’impact des manifestations et des grèves scolaires individuelles est désormais faible. L’organisation a connu une croissance incroyable depuis 2019. Il est tout à fait compréhensible que l’on ait besoin de se recentrer quelque peu pour développer de nouvelles idées.

Le mouvement climatique a été démobilisé pendant deux ans par le COVID-19. Le mouvement social a besoin de la rue, de la masse, de l’opinion publique. C’est ce qui nous fait vivre, c’est notre base de pouvoir. Chez Fridays for Future et Ende Gelände, des discussions sont en cours sur des actions plus efficaces. C’est pourquoi je pense que l’été sera chaud.

ZDFheute : Et que va dire la société en général de ces actions plus radicales ?

« Il n’y a pas qu’en Allemagne que de plus en plus d’actions du mouvement climatique ne visent pas à être appréciées de la société. Jusqu’à présent, cela ne nous a pas valu des fleurs. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


Müller : Nous verrons des actions qui ont moins pour objectif de convaincre de l’importance de la protection du climat. Mais plutôt des actions qui augmentent les coûts de la normalité destructrice du climat. Il y aura des actions qui iront au-delà du répertoire existant. Je ne peux pas encore dire à quoi elles ressembleront, car elles doivent toujours être planifiées de manière cachée en raison de l’aspect transgression de la loi.


ZDFheute : Attendez-vous beaucoup de compréhension de la part d’un gouvernement fédéral auquel participent les Verts ?

Müller : En Allemagne, la lutte pour le climat est d’abord une lutte contre l’industrie automobile. Tout gouvernement est d’abord un gouvernement automobile, quels que soient les partis qui le composent. Bien sûr, il est plus facile de faire pression sur les Verts en tant que mouvement climatique que sur ce bloc fossile qu’est le SPD.

ZDFheute : Revenons aux manifestations de 1987 contre la piste ouest de l’aéroport de Francfort. Elles sont allées si loin que deux policiers ont été abattus.


Müller : Venir maintenant avec cette histoire de piste de décollage ouest est absurde. Regardez à quel point le mouvement climatique est incroyablement pacifique face à la méga-crise mondiale. Il n’y a même pas eu de jets de pierres lors de grandes manifestations. Qu’il puisse y avoir des tirs sur des policiers dans quelques mois est absurde.


ZDFheute : Et qu’est-ce que cela signifie pour vous qu’Ende Gelände est surveillé par l’Office fédéral de protection de la Constitution à Berlin ?

Müller : L’Office fédéral de protection de la Constitution est une institution bien plus douteuse qu’Ende Gelände. Ne la considérons pas comme une source objective.

« On veut délégitimer le mouvement climatique en l’accusant d’être extrémiste. Est extrémiste la politique qui construit des centrales à gaz en situation d’urgence climatique. »
Tadzio Müller, militant pour le climat


ZDFheute : Que devrait-il se passer pour que vous puissiez dire à l’automne que l’été a été un succès pour le mouvement de protection du climat ?


Müller : Le mouvement doit montrer qu’il est capable d’agir. Il doit y avoir une légitimation des formes d’action radicales. Nous devons être perçus comme un facteur de pouvoir contre lequel certaines politiques ne peuvent pas être imposées.


Les questions ont été posées par Nils Metzger.


Bilan de santé

Pol Troshô

été 2022

Chère consœur,

Cher confrère,

Comme convenu, voici le bilan de santé de :

L’Humanité

Age : évalué à quelque 2,5 millions d’années (*).

Taille : en progression constante, la taille culmine actuellement à près de 8 milliards (*).

Poids : 287 millions de tonnes (*) – Excédent de poids : 18,5 millions de tonnes (*).

Historique des pathologies : guerres militaires et économiques (*), pandémies, épidémies & troubles sanitaires (*), Fièvres (*), Intempéries (*), Famines (*), Pauvreté (*), …

Pathologies majeures : perte de biodiversité (*), risques de Collaps (*), pollutions (*), perte de qualité de l’Eau (*), perte de Fertilité des sols (*), pression climatique exponentielle (*), dépérissement des Mers et Océans (*), état des Forêts (*), état de l’Amazonie (*), …

Dépendances pathogènes : dépendance aux énergies fossiles (*), aux plastiques (*), au pesticides (*), à la croissance (*), …

Thérapies fortement conseillées : décroissance (*), sobriété (*), un socle de subsistance (*), utiliser les Low-Tech (*), l’Agriculture biologique et la permaculture (*), …

Thérapies déconseillées (n’ont pas démontré leur efficacité – risques de perte de temps) : éco-socialisme (*), éco-féminisme (*), anti-capitalisme (*), écologie décoloniale (*), croissance verte (*), …

Expertises conseillées : ONU (*), GIEC (*), … Ressources complémentaires (*)

Recevez, chère consœur, cher confrère, l’expression de mes sentiments distingués.

Les (*) sont proposés par l’Observatoire


« Votre voyage est-il vraiment nécessaire ? »

OA - Liste
par Philippe DEFEYT, économiste

« Is your journey really necessary ? ».

Cette incitation à la responsabilité personnelle a figuré sur diverses versions d’une affichette collée dans les stations du métro londonien et les gares ferroviaires britanniques lors de la seconde guerre mondiale.


Quatre traits essentiels caractérisent une économie de guerre :

  1. Une part (beaucoup plus) importante des ressources nationales consacrée aux dépenses militaires.
  2. Une planification autoritaire de nombreuses activités.
  3. Un rationnement de certains produits.
  4. La recherche de l’autonomie là où c’est possible et d’un soutien extérieur là où c’est nécessaire.

L’expérience du Royaume-Uni en 1940-45 a montré toute l’importance du soutien populaire pour transformer en profondeur l’économie ; celle-ci a connu une croissance exceptionnelle (+21% entre 1938 et 1941!).

Tous les leviers possibles ont été activés pour porter ce gigantesque effort de guerre : du transfert massif de main-d’œuvre et équipements vers la production hautement stratégique de chasseurs de combat jusqu’à la promotion de potagers de quartier (les fameux Victory gardens), de la fin d’activités comme la production de jouets à l’augmentation de 50% des surfaces cultivées, du recyclage massif jusqu’à des rationnements là où c’était incontournable (matières grasses, thé, lard, œufs…), des changements massifs des consommations alimentaires (beaucoup moins de viande et beaucoup plus de pommes de terre) aux petites économies quotidiennes…

Au total, selon l’historienne Lizzie Collingham, « la Grande-Bretagne termina la guerre avec une population mieux nourrie et en meilleure santé que dans les années 1930 et avec des inégalités nutritionnelles réduites. »

Il semble que « le système de rationnement resta populaire jusqu’à la fin de la guerre, 77 % des Britanniques s’en déclarant satisfaits en 1944 » ; Jean-Baptiste Fressoz considère que c’est « parce qu’il était perçu comme juste (même si les riches avaient accès aux restaurants de luxe qui échappaient au rationnement). »

Le secteur des transports n’a pas échappé aux contraintes d’une économie de guerre. Les orientations prises montrent l’étendue de la palette de mesures possibles : augmentation du volume du fret transporté, suppression de certains trajets (par exemple les traditionnels trains de vacances vers les côtes), priorité aux transports de ressources essentielles, rationnement puis arrêt des livraisons de carburants pour les voitures individuelles (un ménage sur dix était motorisé), unité de management des compagnies ferroviaires, retrait de voitures-restaurant pour décourager certains déplacements mais aussi le maintien de services de transport de personnes, certes bondés mais sans rationnement (sauf au tout début de la guerre) ; c’est ici que l’appel à la responsabilité évoqué en début de chronique prend tout son sens.

Nous sommes en guerre aussi, mais notre société n’est pas prête à l’assumer et donc à faire les efforts nécessaires. Cette guerre c’est celle de la transition écologique et et du défi climatique en particulier ; elle est, en outre, pour un temps, compliquée par la guerre militaire en Ukraine et ses conséquences.

La comparaison avec l’expérience de la seconde guerre mondiale est riche d’enseignements, même s’il faut éviter des lectures par trop orientées.

Trois conditions apparaissent comme essentielles pour réussir « un effort de guerre » :
• le sens de l’urgence et de la nécessité d’agir est la base de la dynamique sociétale ;
• des leaders inspirés sont indispensables, qui doivent travailler ensemble (sans nier pour autant des divergences de vues) ;
• on ne peut en sortir sans une bonne dose de planification et d’orientations et priorités fortes, claires, évidentes.

Une fois ces conditions rencontrées, tous les moyens sont bons à mobiliser, petites ou grandes mesures, coercitives et incitatives. On notera encore, dernier enseignement, que cette période sombre a été traversée grâce à des mesures équitables, vécues comme telles ; elle a de ce fait pavé le chemin vers un état-providence renouvelé.

A la lecture de ces enseignement on peut dire, à l’instar de François Gemenne, que « c’est mort » . Certainement, mais qu’elle soit offensive (économies d’énergies carbonées) ou défensive (lutte contre les retombées du réchauffement), cette guerre doit de toute manière être menée et gagnée.

Est-ce vraiment si difficile de planifier les programmes publics pour donner la priorité aux investissements énergétiques (offensifs comme défensifs) ; tous les investissements publics (ronds-points, maisons communales, nouvelles maisons de repos…) sont-ils indispensables à court-moyen terme, surtout quand il y a pénuries de capacités de production ? Est-ce vraiment si difficile d’orienter les productions agricoles ? Est-ce vraiment si difficile de recentrer les budgets sociaux sur une allocation logement-énergie ? Est-ce vraiment si difficile d’activer des mesures quick-win comme la limitation des vitesses sur routes et autoroutes ? Est-ce vraiment si difficile de mobiliser de manière forte toutes les ressources organiques possibles pour faire du bio-gaz ? Est-ce vraiment si difficile d’engager les wallons à économiser l’eau dès à présent ? Est-ce vraiment si difficile de limiter les déchets ? Est-ce vraiment si difficile de simplifier radicalement procédures, démarches… pour permettre à chacun de se concentrer sur l’essentiel ? Est-ce vraiment si difficile de consommer moins de viande ou de renoncer à certains déplacements accessoires ?

Il semble que oui, malheureusement.


Cet article est paru précédemment dans l’Echo

Since the Paris Agreement in 2016, the world’s 60 largest private banks financed fossil fuels with USD $6.9 trillion. Nearly half – $3.3 trillion – went towards fossil fuel expansion. In 2023, banks financed $705 billion in fossil fuel financing with $347 billion going to fossil fuel expansion alone.
La Russie prévoit des augmentations d'impôts pour les hauts revenus et les entreprises, a annoncé mardi le ministère des Finances, quand le pays recherche des recettes supplémentaires pour financer le conflit en Ukraine.
Ce blog a pour objectif de montrer l’impact de la finance sur la société et de montrer que des changements positifs du système financier sont à portée de main.
La secrétaire américaine au Trésor a déclaré mardi que l'offre surabondante émanant de l'industrie chinoise constitue une "menace pour le développement d'énergies propres" dans le monde, un sujet qui sera discuté en priorité lors du G7 Finances cette semaine.
Les économistes Jérôme Creel et Mathilde Viennot proposent, dans une tribune au « Monde », qu’un fonds communautaire doté de 65 milliards d’euros par an finance la transition climatique.
En France, si l’abandon du charbon et, dans une moindre mesure, celui du pétrole font (relativement) consensus, le gaz naturel jouit d’une complaisance certaine. Est-ce parce qu’il a été identifié comme un « allié de la transition énergétique » par les grands groupes d’hydrocarbures, comme le reprennent en chœur les médias et les politiques français ?
Plus fossile à dire qu’à faire. Malgré certains efforts, le financement des banques aux producteurs d’énergie fossile est toujours bien trop important à l’échelle mondiale pour limiter le réchauffement climatique, révèle un rapport de huit ONG.
EDF a annoncé lundi pour la première fois "la signature de prêts bancaires verts" dédiés au financement de la maintenance et de l'extension de la durée de la vie de son parc nucléaire existant, pour un montant d'"environ 5,8 milliards d'euros".Ces prêts dont le remboursement sera étalé sur une durée de trois à cinq ans "ont été conclus avec de grandes banques internationales dont BNP Paribas, Bank of America, Crédit Agricole CIB, ING, Natixis CIB, Société Générale, Wells Fargo", a détaillé EDF dans un communiqué.
La chute est particulièrement notable pour BNP Paribas, assignée en justice début 2023 sur son devoir de vigilance.
L'ancien président américain Donald Trump, futur candidat à l'élection présidentielle de novembre, a appelé les hauts dirigeants des entreprises pétrolières à financer sa campagne par des dons, rapporte jeudi le quotidien The Washington Post.
Le président azerbaïdjanais de la COP29 veut que le déblocage des milliards de dollars requis contre le réchauffement de la planète soit un "pilier" des négociations climatiques annuelles de l'ONU en novembre, a-t-il dit jeudi sans présenter encore de pistes concrètes d'avancées.
Le président azerbaïdjanais de la COP29 veut que le déblocage des milliards de dollars requis contre le réchauffement de la planète soit un "pilier" des négociations climatiques annuelles de l'ONU en novembre, a-t-il dit jeudi sans présenter encore de pistes concrètes.
L’élu européen Nouvelle Donne préconise, dans une tribune au « Monde », un électrochoc pour sauver le climat et la cohésion sociale.
La Cour des comptes met en garde contre une hausse de la dette publique alors que les finances publiques risquent d’être secouées par les phénomènes climatiques qui auront un coût.
Au niveau du droit universel à l’eau, à la vie, plus de 2 milliards d’êtres humains sont encore privés du droit à accéder à la source de vie qu’est l’eau potable et 4,2 milliards ne disposent d’aucun service hygiénique (toilettes, par exemple). En outre, 4 milliards se trouvent dans un état de stress hydrique élevé
Longtemps murée dans son silence, l'entreprise Pierre Fabre vient de reconnaître qu'elle finançait le projet vivement contesté d'A69 entre Toulouse et Castres. Bien qu'il s'agisse d'une participation minoritaire, cela vient confirmer les intérêts des Laboratoires dans le chantier. 
Selon une étude sur les risques économiques que fait peser la crise climatique, les canicules pourraient provoquer des dommages allant jusqu’à 25 000 milliards de dollars par an d’ici à 2060. Aucun pays ne sera épargné par les vagues de chaleur extrême, au moins indirectement, par le biais de la rupture des chaînes d’approvisionnement.
Belgique BELGIQUE Pourquoi les partis politiques bloquent la réforme de leur propre financement ? © Tous droits réservés il y a 3 heures • Temps de lecture11 min INFO Par Guillaume Woelfle PARTAGER Écouter l'article Paradoxe, incompréhension voire… schizophrénie. Les observateurs politiques ne sont plus très sûrs du terme qu’il faut utiliser pour expliquer ce qui se passe en ce moment à la Chambre, autour du financement des partis politiques. Le constat est pourtant simple : il faut réformer le financement, les dépenses et le contrôle des finances des partis politiques. Les partis eux-mêmes le reconnaissent mais ne parviennent pas à se mettre d’accord, au grand dam du collectif citoyen "We Need To Talk". L’appel de 69 experts et personnalités, publié dans Le Soir, ne semble rien y changer.
Evidence shows a continuing increase in the frequency and severity of global heatwaves1,2, raising concerns about the future impacts of climate change and the associated socioeconomic costs3,4. Here we develop a disaster footprint analytical framework by integrating climate, epidemiological and hybrid input–output and computable general equilibrium global trade models to estimate the midcentury socioeconomic impacts of heat stress. We consider health costs related to heat exposure, the value of heat-induced labour productivity loss and indirect losses due to economic disruptions cascading through supply chains. Here we show that the global annual incremental gross domestic product loss increases exponentially from 0.03 ± 0.01 (SSP 245)–0.05 ± 0.03 (SSP 585) percentage points during 2030–2040 to 0.05 ± 0.01–0.15 ± 0.04 percentage points during 2050–2060. By 2060, the expected global economic losses reach a total of 0.6–4.6% with losses attributed to health loss (37–45%), labour productivity loss (18–37%) and i
L'émissaire américain pour le climat John Kerry, sur le départ, a appelé vendredi les Etats-Unis à trouver de nouvelles méthodes importantes de financement de la lutte contre le réchauffement climatique.L'ancien chef de la diplomatie américaine sous Barack Obama a prévenu qu'"une énorme déception" suivrait si les promesses historiques d'abandon des carburants fossiles n'étaient pas tenues.
You would think that we have more than sufficient troubles caused by global warming, pollution, resource depletion, biodiversity loss, ecosystem disruption and a few more. But there is a problem that’s not directly related to the natural world, but by a purely human construction: the financial market. Here is a discussion by Ian Schindler — maître de conference émérite (emeritus professor of mathematics) at the University of Toulouse 1, France, who proposes that we are close to a financial collapse.
Il n'y aura pas de grande réforme sur le financement des partis politiques durant cette législature. Les députés n'ont pu que constater l'absence de consensus sur ce dossier, mercredi lors d'une nouvelle séance de la commission de la Constitution de la Chambre.
Plusieurs banques européennes et australiennes affirment qu’elles ne financeront pas "Papua LNG", un ambitieux projet d’extraction gazier envisagé par TotalEnergies en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Un revers au moins symbolique pour l’énergéticien, "désavoué" par des institutions comme le Crédit Agricole, qui est pourtant son principal actionnaire. Est-ce pour autant le signe d’une transition vers les énergies renouvelables ? France 24 a interrogé les acteurs-clé de la finance-climat.
Pour atteindre nos objectifs climatiques, il faudrait doubler les financements de transition. Un effort atteignable, et pourtant, l'Europe recule.
"L'élan politique peut s'estomper" et "il faut garder l'esprit de la COP28" en vie, a déclaré mardi son président Sultan Al Jaber, appelant à mobiliser non pas des milliards mais "des milliers de milliards" de dollars pour financer les promesses faites à Dubaï pour limiter le réchauffement climatique.
Près de trois mois après l'accord adopté à la COP28 pour tenter de limiter le réchauffement climatique, les pays participant doivent se concentrer sur le renforcement de leur plan de réduction des émissions et sur le financement de la transition, affirme à l'AFP le ministre danois du Climat Dan Jørgensen.
L’initiative «pour l’avenir» des jeunes socialistes, déposée ce jeudi à la Chancellerie fédérale avec plus de 140 000 signatures, instaurerait un impôt de 50% sur les successions dépassant un montant exonéré de 50 millions de francs pour un «financement socialement équitable de la protection du climat»
Les membres de la commission de la Constitution de la Chambre ont convenu mercredi de remettre sur le métier le dossier de...
C’est la soupe à la grimace pour ceux qui espéraient faire évoluer le système de financement des partis en Belgique. Les différents partis ne se sont pas encore mis d’accord sur une réforme. Sauf surprise, rien ne changera avant la fin de la législature, les partis politiques belges restent assis sur une énorme manne financière qu’ils peuvent dépenser presque comme ils veulent.
Des "torrents" d'argent doivent substituer d'urgence le "goutte-à-goutte" pour financer la transition écologique mondiale, a déclaré vendredi le chef de l'ONU Climat depuis Bakou, où se tiendra la COP29 en décembre."Pour réduire les émissions comme pour renforcer la résilience climatique, (...) le financement est le facteur qui déterminera le succès ou l'échec de la lutte climatique mondiale", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), lors d'une allocution à l'université ADA en Azerbaïdjan.
La suspension par plusieurs pays de leurs financements à l'Unrwa, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés...
Financité ... éclairer le débat par des analyses chiffrées et documentées mais aussi le guider, en réaffirmant des principes non pas moraux mais juridiques fondamentaux, à commencer par les droits humains les plus élémentaires). Le présent document s’inscrit pleinement dans ce rôle de force de propositions démocratiques qui est le nôtre.
La recherche sur les conséquences climatiques de la fonte des terres gelées du pergélisol, potentiellement dévastatrices, patine, faute de financements suffisants.
Les appels à la réforme du financement des partis se font de plus en plus pressants. Experts, institutions internationales et hommes et femmes politiques eux-mêmes, tous sont unanimes : le système actuel n’est pas tenable. Avec cette lettre ouverte, 69 personnalités publiques se joignent à leur appel. Il est grand temps d’agir !
S’exprimant à l’université de Valladolid, le responsable de la politique étrangère de l’Union européenne a déclaré que le mouvement islamiste palestinien, créé en 1987, avait été « financé par le gouvernement israélien pour tenter d’affaiblir l’Autorité palestinienne du Fatah ».
C’est une déclaration qui fait du bruit, vendredi soir, lors d’une conférence dans une université espagnole, Josep Borrel, le chef de la diplomatie européenne a accusé Israël d’avoir "créé" et "financé" le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir à Gaza et à l’origine de l’attaque sans précédent du 7 octobre en sol israélien. "Le Hamas a été financé par le gouvernement israélien pour tenter d’affaiblir l’Autorité palestinienne du Fatah. Mais si nous n’intervenons pas fermement, la spirale de la haine et de la violence se poursuivra de génération en génération, de funérailles en funérailles", a-t-il déclaré. Mais est-ce la réalité ? Est-ce qu'historiquement, le Hamas a été soutenu par le gouvernement israélien? Nous avons posé la question à Michel Liégeois, professeur de Relations internationales à l’UCLouvain : "Le problème n’est pas tellement que ce que monsieur Borrell dit est inexact ou faux, mais c’est que ce n’est pas suffisamment contextualisé et détaillé", explique l’expert.
A focus on economic stability in the near-term makes the climate crisis worse in the long-term.
À l'origine d'un tiers de l'alimentation mondiale, les petites structures agricoles sont menacées par la crise climatique. Pourtant, le financement de leur adaptation et de leur décarbonation, provenant en majorité de structures publiques, a chuté. Cela constitue un risque majeur pour l'économie de nombreux pays.
Le Mozambique, l'un des pays les plus pauvres du monde, a approuvé vendredi la création d'un fonds souverain qui sera alimenté par plusieurs milliards de dollars issus des recettes liées à l'exploitation de gaz naturel.Le Parlement a approuvé la création de ce fonds par un vote de 165 voix pour et 39 voix contre. Il sera financé par plus de 91 milliards de dollars de revenus que le gouvernement prévoit de tirer du gaz naturel.
Dans son Panorama des financements climat, I4CE dresse l’état des lieux annuel des investissements réalisés par les ménages, les entreprises et les pouvoirs publics, dans la rénovation des logements, les achats de véhicules électriques, les énergies renouvelables, ou encore les infrastructures ferroviaires, cyclables et de transports en commun urbains. Les investissements climat atteignent 100 milliards d’euros mais restent insuffisants au regard des besoins
Au lendemain de l’accord trouvé par la COP28 à Dubaï, le groupe bancaire, l’un des principaux en Europe, annonce ce jeudi 14 décembre qu’il ne financera plus de nouveau projet d’extraction d’énergies fossiles.
New path to transition away from fossil fuels marred by lack of finance and loopholes COP28 in Dubai sends an important signal on the end of fossil fuels but leaves more questions than answers on how to ensure a fair and funded transition that is based on science and equity
Les banques européennes ont investi 308,9 milliards de dollars dans des entreprises opérant dans les colonies israéliennes illégales, révèle mardi une enquête internationale à laquelle ont pris part la coupole d'ONG flamande 11.11.11 et FairFin.
Quatre petits partis privés d'élus attaquent l'État belge en justice à propos de la loi sur le financement des partis. Ils estiment que celle-ci favorise les partis établis sur l'échiquier et qu'elle est discriminatoire à leur égard, écrit mardi le quotidien flamand De Morgen.
« La combinaison de tensions géopolitiques, du dérèglement du climat et d’une finance occupant une part croissante dans l’économie nous entraîne sur des terrains inconnus. Jusqu’à une période récente, chacun de ces sujets était abordé séparément. Désormais, ils sont indissociables, à la fois par leur gravité mais aussi parce que tous trois révèlent l’ampleur des illusions des hommes. »
Le chef d’état-major du président ukrainien Volodimir Zelenski, Andri Jermak, a mis en garde contre une possible défaite de l’Ukraine face à la Russie en cas d’échec du financement américain.
Après les promesses des dirigeants internationaux, les délégués présents à Dubaï pour la 28e conférence mondiale sur le climat (COP28) commencent lundi à se pencher sur les négociations techniques afin de trouver des mesures pérennes pour lutter contre le réchauffement climatique.
Plus de 110 pays veulent voir la COP28 adopter l’objectif de tripler les énergies renouvelables et de doubler...
Les pays riches et des institutions internationales surestiment "largement" le montant de leurs contributions aux financements climatiques à destination des pays pauvres, a révélé une ONG dans une analyse publiée jeudi, constatant un manque de plus de 340 milliards de dollars par rapport à leurs engagements.
La disparition des paysans est provoquée par la cupidité des industriels et de la finance, qui préfèrent produire des molécules.
Portant sur les vingt plus grands établissements de l’UE, l’étude d’une ONG britannique affirme ce mercredi qu’aucune donnée ne permet de vérifier si leurs investissements «verts» participent réellement à la transition écologique.
BNP Paribas a annoncé mercredi qu'elle allait inclure le charbon métallurgique, destiné essentiellement à la sidérurgie, parmi les secteurs qu'elle ne financerait plus pour des raisons environnementales, alors que seul le charbon thermique était concerné par cet engagement jusqu'à présent.Dans une mise à jour de sa politique sectorielle sur l'industrie minière, la banque indique qu'elle a "décidé d'arrêter le financement de tout projet lié à l'extraction de charbon métallurgique ou thermique", alors que la mention précédente ne citait que le charbon thermique.
À moins de 2 semaines de l'ouverture de la COP28 (30 novembre - 12 décembre 2023) et en dépit des nombreuses alertes sur le dérèglement climatique, « il est difficile d’apercevoir un consensus émerger sur les réponses à apporter et la communauté climatique semble être extrêmement divisée ».
1240 étudiants français venant de plusieurs universités et de grandes écoles ont écrit une lettre ouverte où ils expliquent ne plus vouloir travailler pour BNP Paribas tant que la banque financera le développement des énergies fossiles.
Les ONG appellent à nommer un.e gouverneur.e qui reconnaitra le rôle primordial des banques centrales dans la lutte contre le dérèglement climatique. 
Des efforts très loin d’être suffisants. Dans son rapport annuel "Adaptation Gap Report", publié le 2 novembre, le Programme des Nations unies pour l’Environnement souligne que les sommes nécessaires pour s’adapter au changement climatique sont "10 à 18 fois plus importantes que les flux financiers publics internationaux actuels". Et cet écart risque d’être difficile à rattraper, tant l’action "patine", selon l'ONU.
Finance needs of developing countries now 10-18 times as big as international public finance flows Growing gap results from rising adaptation needs and faltering adaptation finance Failure to enhance adaptation has huge implications for losses and damages
Le ministre allemand des Finances Christian Lindner a jugé irréaliste mercredi l'objectif du gouvernement de fermer les centrales à charbon du pays en 2030 compte-tenu des besoins en énergie bon marché de l'industrie."Tant qu'il n'est pas clair que l'énergie est disponible et abordable, nous devrions mettre fin aux rêves d'élimination progressive de l'électricité produite à partir du charbon en 2030", a déclaré le chef de file du parti libéral (FDP) dans une interview au quotidien de Cologne Kölner Stadt-Anzeiger.
Les grandes entreprises continuent de trouver les moyens d’éviter de payer des impôts. Un rapport de l’Observatoire fiscal des multinationales montre que les efforts des États pour atténuer ces pratiques doivent encore être améliorés. D’autant que les subventions accordées aux industries vertes dans plusieurs pays amplifient la concurrence fiscale. En améliorant la fiscalité internationale, les sommes récupérées pourraient couvrir les besoins en financement de la transition écologique.
Les besoins en financement pour lutter contre le réchauffement climatique sont évalués à 66 milliards d'euros. Cela implique de trouver de nouveaux moyens alors que la dette plombe les finances publiques.
Une tribune réunissant 37 scientifiques appelle le gouvernement à financer la recherche de solutions technologiques à la crise climatique. Le mathématicien Yves Laszlo nous en expose les enjeux.
Selon une nouvelle étude menée par un chercheur de l’Institut de sciences politiques Otto Suhr de la Freie Universität Berlin, le niveau du produit intérieur brut (PIB) n’a aucun impact sur la capacité des États dotés d’une souveraineté monétaire à financer des investissements dans des mesures radicales de décarbonation et des mesures sociales ambitieuses. des politiques telles que des services publics universels et une garantie d’emploi. L’étude « Comment payer pour sauver le monde : théorie monétaire moderne pour une transition vers la décroissance » vient d’être publiée dans la revue Économie écologique.
Reclaim Finance appelle les acteurs financiers derrière TotalEnergies arrêter de soutenir l’entreprise tant qu’elle n’aura pas renoncé à sa stratégie d’expansion pétro-gazière.
« Fossil Finance » (1/2). Les banques ont aidé l’industrie fossile à trouver plus de 1 000 milliards d’euros de financements depuis 2016 sur le marché obligataire. Les établissements français sont impliqués dans une grande partie de ces opérations.
Selon une étude de l'EDHEC, certains investisseurs pourraient voir la valeur de leur portefeuille fondre de 50% d'ici 2050 en raison de la mulitplication des phénomènes météorologiques extrêmes.
An independent think tank producing data-driven analysis on how business and finance are impacting the climate crisis
Plusieurs grandes sociétés de gestion de patrimoine aux États-Unis ont en fait fermé plus de vingt fonds environnementaux, sociaux et de gouvernance d’entreprise (ESG) en 2023 en raison d’une mauvaise efficacité et d’accusations de greenwashing. La SEC des États-Unis a également récemment adopté une nouvelle directive visant à sécuriser les fonds qui commercialisent à tort des stratégies ESG.
La rencontre organisée en marge de l’Assemblée générale a eu lieu à un peu plus de deux mois de la COP28 de Dubaï. Antonio Guterres a commencé par s’excuser. A cause d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies consacrée à l’Ukraine, le secrétaire général de l’ONU ne pouvait pas assister à l’ensemble des débats du Sommet sur l’ambition climatique, mercredi 20 septembre. Mais, avant de s’éclipser, M. Guterres a tonné. Contre le « comportement honteux » de ceux qui ne respectent pas l’objectif de la neutralité carbone en 2050. Contre ceux qui préparent un « monde réchauffé de 2,8 °C ». Contre l’inaction qui pousse l’humanité aux « portes de l’enfer ». « L’avenir n’est pas écrit : c’est à vous, les dirigeants, de l’écrire », a-t-il ajouté, sonnant la mobilisation générale.
Le projet suédois d'acier décarboné à base d'hydrogène H2 Green Steel a annoncé jeudi la levée d'1,5 milliard d'euros lui permettant de boucler le financement de la construction du premier électrolyseur de grande taille en Europe.
Des dirigeants africains ont appelé ce 06 septembre la communauté internationale à les aider à faire fructifier le potentiel du continent dans la lutte contre le réchauffement climatique, via des investissements et une réforme du système financier international, en clôture d'un Sommet historique. Le premier Sommet africain sur le climat…
Il est urgent de fixer un plancher de 50 milliards de dollars par an en matière d’aide humanitaire et de sauver le système de financement, qui est aujourd’hui à bout de souffle, estime dans une tribune au « Monde » un collectif réunissant des spécialistes du sujet.
Les magistrats ciblent dans leur rapport publié ce jeudi 13 juillet un certain nombre de projets des associations de chasse financés par le fonds «biodiversité». Ils manquent selon elle de qualité et de pertinence.
Comment financer l'action contre le changement climatique ? Alors que la planète explose tous les records de chaleur depuis le début des relevés météorologiques, voici les réponses de Jean-Charles Hourcade, l'un des chercheurs les plus impliqués dans l'économie du changement climatique. Auteur coordinateur pour le groupe 3 du GIEC de 1995 à 2007, et auteur … Continuer la lecture de « Comment financer l’action climatique ? »
L'Institutional Investors Group on Climate Change (IIGCC) a publié une nouvelle version de son Net Zero Standard for Oil and Gas.
Le rapport d'information ci-après, déposé en commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire à l'Assemblée nationale, s'intéresse au financement de la transition énergétique « selon deux angles complémentaires : le développement du service public de la rénovation de l’habitat autour du
Dans son rapport annuel publié mercredi soir, le Haut Conseil pour le climat note des avancées du gouvernement dans la domaine de la lutte contre le réchauffement climatique, mais il juge que les objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre ne pourront être atteints que lorsque sera mise en place une stratégie transformatrice, notamment en matière de politique économique.
Reclaim Finance salue des améliorations, mais déplore une occasion manquée d'en faire un outil d’engagement efficace pour lutter contre le réchauffement climatique.
Près de 200 militants écologistes ont réclamé aux multinationales et aux États de stopper leurs financements dans les énergies fossiles, le 23 juin à Paris.
Countries in debt distress thrown financial lifeline but critics say measures fall short of what is needed
Des dollars mais pas de révolution.
Le Sommet pour un « Nouveau pacte financier mondial » se tient les 22 et 23 juin 2023 à Paris la capitale de la France. Parmi les près de 100 chefs d’États et de gouvernements attendus à ce sommet, les dirigeants d’Afrique centrale devraient insister entre autres, sur le financement nécessaire à la protection des forêts du bassin du Congo. Le deuxième poumon vert de la planète est lésé dans les flux financiers internationaux destinés à la protection et à la gestion durable des forêts dans les zones tropicales.
Devant un parterre de chefs d'États et de responsables d'organisations internationales, Emmanuel Macron a appelé jeudi à "un choc de financement public" en ouverture du sommet sur le climat de Paris. Objectif : jeter les bases d'un nouveau pacte financier mondial pour aider les pays les plus vulnérables à faire face au changement climatique.
Si les chefs d'Etat et dirigeants d'institutions financières internationales réunis jusqu'à vendredi à Paris pouvaient reconnaître ensemble qu'il faut réparer la finance mondiale pour atteindre les objectifs climatiques, cela serait "historique", estime l'économiste du développement américain Jeffrey Sachs.
Research allays fears that rapid scaling back of production would hit people’s savings and pensions hard
Les financements dans les énergies propres devront être multipliés par sept à partir de 2030 dans les pays émergents et en développement autres que la Chine, s'ils veulent couvrir leurs besoins et atteindre les objectifs requis pour limiter le réchauffement planétaire, selon un rapport international.
Ces institutions, dont l’intervention reste précieuse en cas de choc économique, sont aujourd’hui appelées à adopter une vision plus proactive que réactive.
Sur 37 milliards de dollars investis par l’institution dans la lutte contre le changement climatique depuis plus de vingt ans, une majorité de projets ont peu ou rien à voir avec le climat. L’argent alloué à l’atténuation du changement climatique ou à l’adaptation à ce changement ne fait l’objet d’aucune évaluation en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, constate l’étude.
Reclaim Finance a réalisé une analyse des fonds d’épargne salariale proposés aux entreprises françaises par les gestionnaires d’actifs.
Le gouvernement français accueille la semaine prochaine un sommet mondial avec pour objectif ambitieux de parvenir à un "nouveau pacte financier mondial".
Quel est le trésor de guerre des partis belges? Comment sont-ils financés? Leurs dépenses sont-elles encadrées? Quelles sont les failles du système?
Rendez-vous incontournable des négociations climat, la conférence de Bonn doit déterminer le cadre des futures discussions de la COP28.
La perte des taxes sur la consommation d’énergies fossiles, amenées théoriquement à disparaître avec la transition énergétique, pourrait se chiffrer à 13 points de PIB à l’horizon 2050. Un enjeu de finances publiques majeur.
Le monde doit passer au zéro émission nette. C’est impératif. Le Canada fait son devoir pour contribuer au ralentissement des changements climatiques. En effet, dans son plus récent budget, le gouvernement fédéral prévoit 21 milliards de dollars en crédits d’impôt pour stimuler l’investissement dans des technologies à faibles émissions de carbone. Ce volet de la politique canadienne sur les changements climatiques est solide.
Le Crédit Agricole, la BNP et BPCE sont mis en demeure de cesser de financer le géant minier suisse Glencore, décrié pour son bilan environnemental. La procédure a été lancée par une ONG colombienne. Enquête sur une affaire révélatrice des ambigüités des banques en matière d’environnement.
L’urgence climatique se heurte à un redoutable problème de financement. Aucune stratégie financière classique n’est en mesure de mobiliser rapidement les sommes considérables qui sont en jeu. Bien que libérée des contraintes matérielles, la politique monétaire ne s’est malheureusement pas encore libérée des dogmes qui la restreignent. Pourtant, l’histoire a montré à maintes reprises que les mécanismes monétaires peuvent être utilisés de manière ciblée et efficace pour répondre aux grands défis du moment. Le climat en est un et appelle un Green New Deal qui pourrait résulter de la création monétaire mise au service de projets écologiquement vertueux.
C’est une figure de la French tech, qui a cofondé France Digitale et présidé le Conseil national du numérique. Mais pour s’attaquer à la transition écologique, Marie Ekeland a décidé de créer 2050, un fonds d’investissement innovant, qui veut investir dans des écosystèmes complets afin d’avoir un véritable effet transformatif.
Le géant bancaire BNP Paribas, régulièrement attaqué par les ONG pour son financement de l'industrie des énergies fossiles, a mis à jour jeudi sa politique climatique, en annonçant notamment l'arrêt de "tous les financements dédiés au développement de nouveaux champs" gaziers, selon un communiqué.
Pour le gouvernement Trudeau, il serait possible de lutter contre le réchauffement climatique tout en exploitant le pétrole tiré des sables bitumineux, d’en développer la production et de l’exporter sur les divers marchés internationaux. Voilà la politique que ce gouvernement défend et qui se concrétise par le soutien à l’expansion de l’exploration et de l’exploitation des hydrocarbures.
L'Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) prévoient de lancer une banque dédiée au financement des projets gaziers et pétroliers en Afrique
Higher rates slow the renewable energy transition and shield oil and gas producers from competition by low-carbon producers
Une des limites importantes concernant l’élargissement des droits est la question du financement. Cela renvoie en premier lieu au taux des cotisations sociales, ainsi qu’au nombre d’emplois et au niveau global des salaires à l’échelle nationale.
Nouveau #TALK sur LIMIT avec Marek Hudon, professeur et chercheur à la Solvay Brussels School of Economics and Management (SBS-EM) de l’ULB Ses recherches portent principalement sur la microfinance, l'éthique, le développement durable, et l'entrepreneuriat social. Nous abordons l'économie, où en est sa transformation ? Pourquoi cause-t-il de plus en plus de maladie mentales et de burnout ? Le développement durable existe-t-il ? Quand aurons-nous des cours de décroissance ? Allons-y arriver ?
Les pays en développement sont "extrêmement importants" dans la lutte mondiale contre le réchauffement de la planète et doivent ainsi avoir un plus grand accès aux financements dans ce domaine, a plaidé samedi le président de la future COP28 de Dubaï.
Les entreprises des secteurs fossiles engrangent des bénéfices record, et elles peuvent toujours compter sur le soutien des banques, notamment françaises. D’après le quatorzième rapport Banking on climate chaos (en français : Capitaliser sur le chaos climatique), produit par un consortium d’associations écologistes, les banques françaises sont celles qui, en Europe, ont financé le plus massivement les énergies fossiles en 2022.
L’ONG Reclaim Finance a passé au crible les engagements des neuf principales entreprises européennes et américaines, dont TotalEnergies, Shell, ou Chevron, qui affirment vouloir atteindre la neutralité carbone en 2050.
Selon le rapport annuel « Banking on Climate Chaos », rédigé par des ONG, les 60 premières banques mondiales ont assuré 673 milliards de dollars de financements aux producteurs de charbon, de pétrole et de gaz en 2022.
En 2022, le secteur bancaire a continué d’investir dans l’industrie fossile, plus lucrative que jamais. Piétinant au passage ses propres engagements climatiques.
Plusieurs ONG dénoncent l’augmentation des financements français auprès de l’industrie fossile. Une situation contradictoire aux engagements de neutralité carbones d’ici 2050 pris par les banques françaises.
C'est le début, ce lundi 10 avril, et pour toute la semaine, des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) à Washington. Ces réunions se tiennent alors que les appels pour une réforme de l'architecture de la finance mondiale se multiplient afin de mieux répondre aux défis du réchauffement climatique.
La première #FAQ de LIMIT où nous répondons aux questions que vous nous avez posées. Si vous en avez d'autres envoyez nous ça en commentaire !
NEW YORK – Bloomberg today released a research paper detailing the development of BloombergGPTTM, a new large-scale generative artificial intelligence (AI) model. This large language model (LLM) has been specifically trained on a wide range of financial data to support a diverse set of natural language processing (NLP) tasks within the financial industry.
This paper catalogues current efforts to address climate change within multilateral economic and financial institutions and related organizations. It also proposes a minimum set of policy measures that need to be prioritized by such institutions to support climate change mitigation and adaptation. The proposals include expanding public climate finance via multilateral development banks, doing more to mobilize private investment, mainstreaming climate considerations across institutional operations, making climate disclosures mandatory, and addressing sovereign debt distress to unlock private climate finance.
Découvrez dans cet article les enjeux relatifs au sommet pour un « nouveau pacte financier mondial » qui aura lieu en Juin 2023 à Paris
Alors qu’une nouvelle mobilisation a lieu ce samedi, «Libé» revient sur les nombreux griefs contre les projets de retenues d’eau.
Un groupe de grands investisseurs, pesant plus de 4.000 milliards de dollars, a lancé jeudi un appel pour demander aux plus importants groupes européens de chimie, secteur très émetteur de carbone, de redoubler d'efforts face au changement climatique.
Ce lundi, les experts climat de l’ONU dévoilent une synthèse des connaissances sur le changement climatique très axée sur les actions urgentes à prendre. Un accouchement dans la douleur qui a pris deux jours de plus que prévu.
INFOGRAPHIES. Les énergies fossiles, dont la consommation est la principale cause du changement climatique, continuent de bénéficier d'importants investissements privés et de subventions publiques.
Nous ne pouvons plus dissocier, ainsi que je l’ai erronément cru trop longtemps, l’économie et l’écologie, car l’âpreté de la consommation et de l’enrichissement entraîne un saccage de la nature. Ceci n’est pas encore intégré dans les marchés financiers dont les rendements exigés et l’horizon de temps semblent incompatibles avec les limites planétaires.
Tribune par Collectif – Décider que l’épargne populaire contribue à la construction de nouveaux EPR risque de nuire au financement des logements sociaux et des projets de rénovation thermique, s’inquiète un collectif d’économistes dans une tribune au « Monde ».
Des avocats affirment que les centres de torture de Kherson, en Ukraine, ont été planifiés par l’État russe lors de l’occupation.
Pour les institutions financières qui s'engagent dans le secteur de l'acier, ce webinaire est l'occasion de discuter de la stratégie climatique d'ArcelorMittal, d'analyser ses failles et de proposer des pistes d'avenir.
L'accord doit encore être validé par le Conseil et le Parlement européen avant d'entrer en vigueur.
Les trois associations qui avaient mis en demeure la banque en octobre ont décidé de poursuivre la procédure au tribunal pour lui faire cesser ses investissements dans les énergies fossiles.
Former UN secretary general calls for rich countries to honour promises made to the developing world after years of failure
Une coalition d’associations attaque la banque BNP Paribas en justice pour lui faire cesser son soutien à de nouveaux projets d’énergies fossiles. C’est le premier contentieux climatique au monde à viser directement une banque. Accusée de financer le désastre climatique, BNP Paribas sera-t-elle condamnée ? Ce jeudi 23 février 2023, Les Amis de la Terre, Notre Affaire à Tous et Oxfam France assignent la banque française en justice. Les associations lui demandent de mettre fin à ses soutiens aux nouveaux (...)
Dans ce webinaire, nous aborderons la stratégie de transition d'ENGIE, et notamment les indicateurs clés manquants pour évaluer son degré d'alignement avec un scénario 1,5°C
Taxer de 1,5 à 3 % les ultrariches pour financer la lutte contre le changement climatique dans les pays du Sud : l’Espagne veut faire avancer l’idée en Europe. Séville (Espagne), correspondance Taxer les ultrariches pour financer la transition ? Pourquoi pas, répond l’Espagne. Le ministère pour la Transition écologique espagnol (Miteco) a laissé entendre qu’il envisage de mettre l’idée sur la table de l’Union européenne (UE). Et ce, dès la COP28, qui se tiendra fin 2023 à Dubaï. « Le Miteco analysera cette (...)
Depuis ses débuts, elle fait l'objet de violentes attaques de la part de ceux qui n'en veulent pas comme de ceux qui en demandent davantage. Des progrès ont été faits, d'autres plus importants encore seraient à faire.
Le groupe britannique Ineos a annoncé lundi dans un communiqué s'être assuré un financement de 3,5 milliards d'euros pour un projet de construction d'une usine pétrochimique à Anvers, en Belgique.Le site, qui produira de l'éthylène, est "le plus gros investissement dans le secteur chimique européen depuis une génération", a fait valoir Ineos dans son communiqué, ajoutant que l'usine aurait "l'empreinte carbone la plus faible" des installations équivalentes du continent.
Dans un contexte de resserrement des politiques monétaires, comment les banques centrales peuvent-elles intervenir pour accélérer la transition environnementale ? Nous traduisons et commentons pour la première fois le discours clef d’Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE et l’une des figures les plus influentes de la politique monétaire de la zone euro.
Norway’s sovereign wealth fund threatens to vote against boards on firms it holds investments with over lax climate and social targets
Le président colombien a relancé à l’occasion de la COP27 l’idée d’un fonds multilatéral pour l’Amazonie. Une idée prometteuse, qui revient de loin.
La banque BNP Paribas, financeur historique du secteur industriel, a annoncé mardi vouloir diviser par cinq ses financements au secteur de l'extraction et de la production de pétrole, laissant les ONG dubitatives.La première banque européenne s'est engagée dans un communiqué à réduire à "moins d'un milliard d'euros" le montant de ses encours de crédits dans ce domaine. C'est une forte accélération pour la banque, qui avait jusqu'à présent communiqué sur une diminution de 25% à horizon 2025, même si le raffinage pétrolier et le gaz ne sont pas concernés par cette promesse.
Lors de la COP26 sur le climat, en 2021, une alliance inédite d’acteurs financiers promettait de faire sa révolution pour le climat. Un peu plus d’un an plus tard, ils continuent d’investir des sommes folles dans les projets de gaz, pétrole et charbon.
Cette émission d'obligations a rencontré un "franc succès", avec une "demande totale culminant bien au-delà des 9 milliards d'euros sur les trois tranches", ce qui a permis à Engie de fixer les prix.
Les républicains dénoncent les fonds qui intègrent des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans leurs investissements. Une dérive qui, selon eux, pénalise les épargnants et menace les majors du Big Oil, explique dans sa chronique Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».
Julien Rochette, de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), analyse les clivages Nord-Sud à la COP 15 autour de la manière dont la protection de la biodiversité peut être financée.
À la COP15 Biodiversité, qui se tient depuis le 7 décembre à Montréal, au Canada, les négociations n’ont pas avancé sur les points majeurs que sont les financements Nord-Sud et l’objectif de protéger 30% de la planète. L’arrivée des ministres de l’Environnement du monde entier pour le segment de haut niveau, jeudi 15 décembre, devrait permettre de donner un coup d’accélérateur. Mais il est d’ores et déjà acté qu’un certain nombre d’éléments ne seront finalisés que l’an prochain à la COP16 en Turquie.
Du 7 au 19 décembre 2022, se tient à Montréal la COP15 sur la biodiversité. Au cœur des discussions, la question du financement est scrutée de près.
La banque Crédit Agricole est allée plus loin que ses homologues françaises en annonçant mardi l'arrêt des financements de nouveaux projets d'extraction de pétrole, un engagement réclamé depuis des années par les organisations écologistes. Le groupe bancaire mutualiste a également précisé certains de ses objectifs climat, notamment son ambition de réduire de 25% son exposition à l'extraction de pétrole d'ici à 2025 par rapport à 2020. "Crédit Agricole devient la première grande banque française à stopper tout soutien direct à de nouveaux champs pétroliers et annonce vouloir être plus sélectif et restrictif dans ses soutiens aux centrales à gaz", a salué l'ONG Reclaim Finance, qui regrette toutefois que la banque "épargne le gaz".
Le Réseau Action Climat a calculé les dépenses de l’État néfastes pour le climat et l’environnement. En 2023, 67 milliards d’euros d’argent public financeront des mesures délétères.
Il est possible, au moins en partie, de jauger la crédibilité environnementale d’un placement sans être ingénieur financier.
La présente étude a pour objectif de décrypter les modalités de financement des investissements des collectivités territoriales, tous secteurs confondus, et de mettre en avant la façon dont le contexte macroéconomique actuel est susceptible de percuter la nécessité d’une accélération de ceux dédiés au climat.
Au terme d’âpres négociations, les pays réunis à la conférence climat de Charm el-Cheikh (6-18 novembre 2022) sont parvenus à un accord sur la question des financements climatiques, via la création d’un fonds « pour pertes et dommages ». Dans sa décision finale(1), la COP27 ouvre ainsi la perspective d’un élargissement des transferts financiers des pays riches vers les pays moins avancés. En l’absence de tels transferts, il n’y a pas de chemin praticable vers les « 1,5 °C », la cible ultime introduite par l’Accord de Paris.
Dans sa décision finale, la COP27 ouvre la perspective d'un élargissement des transferts financiers des pays riches vers les pays les moins développés économiquement. Une réelle avancée.
Les Sustainability-linked bonds (SLB) ont un format innovant permettant de lier le taux d’intérêt d’une dette à l’atteinte d‘objectifs environnementaux, sociaux ou de gouvernance. Beaucoup de SLB comportent aujourd’hui des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce mécanisme doit néanmoins contraindre davantage les émetteurs pour devenir un véritable outil de décarbonation.
Il ne semble pas se passer une semaine sans une action de protestation téméraire visant à attirer l’attention sur le changement climatique. Les critiques dénoncent le fait que ces actions sont coordonnées de manière centralisée. Il est fait référence au Climate Emergency Fund, basé aux États-Unis, qui, selon son site web, « soutient les activistes courageux qui éveillent le public à l’urgence climatique ». Parmi les bailleurs de fonds, un nom surprenant : Aileen Getty, héritière de l’une des plus grandes fortunes pétrolières américaines.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, le représentant européen a répondu positivement à l’attente des pays en développement d’ouvrir un fonds d’aide pour les dommages créés par le réchauffement climatique. La Chine et les Etats-Unis n’ont pas encore commenté.
En matière de climat, l’ennemi numéro un, ce sont les énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz) - c’est-à-dire, parmi les grandes entreprises françaises, TotalEnergies. Mais beaucoup d’autres groupes ont des liens étroits et des intérêts partagés avec le géant pétrolier et le secteur des énergies fossiles en général. Ce qui explique leur opposition à un action climatique décisive.
La Roumanie a annoncé mercredi avoir reçu un engagement financier des Etats-Unis à hauteur de plus de 3 milliards de dollars en vue de la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires, qui devrait débuter au printemps 2023. L'Exim Bank, agence américaine de crédit à l'exportation, a remis officiellement à Bucarest deux lettres d'intention, à l'occasion d'un événement organisé en marge de la COP27 en Egypte, selon un tweet du ministre de l'Energie Virgil Popescu, présent sur place.
Le patron de l’ONU, António Guterres, a comparé lundi l’inaction des pays de la planète face à la crise climatique à un “suicide collectif”. Comme certains dirigeants de pays vulnérables, il a appelé à “revoir” le fonctionnement du système financier international afin de pouvoir mieux aider certains pays victimes de catastrophes.
La question du financement des dégâts inévitables déjà causés par le changement climatique, "loss and damage" dans le jargon des négociations, va être abordée lors de la COP27, selon l’agenda adopté dimanche par consensus à l’ouverture de la conférence mondiale sur le climat à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Pour la vingt-septième Conférence des parties sur les changements climatiques, qui se tient à Charm El-Cheikh du 6 au 18 novembre, la question de l’indemnisation des pays pauvres, les plus vulnérables au dérèglement climatique, sera à l’ordre du jour, en plus de la question du financement de l’adaptation.
Un projet de loi pour taxer les entreprises qui produisent du plastique jetable est proposé par le ministère de l’Environnement allemand. Une initiative qui ne va pas assez loin, selon les associations de défense de l’environnement.
Nous ne pouvons pas sauver la planète d'un changement climatique désastreux sans nous attaquer aux marchés financiers. Tant que des milliers de milliards de dollars financeront en toute impunité combustibles fossiles et déforestation, nous ne pourrons ni freiner le changement climatique ni permettre aux communautés impactées de s'adapter.
Plusieurs associations à l’origine de « L’affaire du siècle » ont posé le premier jalon vers un procès contre la banque, premier financeur mondial des principales majors du pétrole et du gaz.
C’est historique : la banque BNP Paribas est aujourd’hui mise en demeure pour manquement à son devoir de vigilance en matière climatique par 3 associations : Oxfam France, Les Amis de la Terre et Notre Affaire à tous.
Le dixième de la population mondiale est responsable de près de la moitié des émissions de GES chaque année. L’impact climatique de ce groupe, qui correspond aux plus fortunés, serait principalement associé à la facture carbone de ses investissements, un aspect de la lutte aux changements climatique qui est pour l’instant largement ignoré des régulateurs.
The UK's advertising regulator has banned two HSBC advertisements for being "misleading" about the company's work to tackle climate change.
Gaël Giraud, économiste et prêtre jésuite, auteur, directeur de recherches au CNRS, auteur de "Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène" (Seuil), est l'invité de France Inter ce dimanche.
Le financement des pertes et dommages devrait bien être à l'ordre du jour de la COP27, qui se tient à Charm-el-Cheikh du 6 au 18 novembre. Une victoire majeure pour les pays du Sud qui ont tout fait pour maintenir la pression sur l’Égypte, pays hôte du sommet. Mais que désignent les pertes et dommages ? Qui bloque et pourquoi ? Qu'attendre de la COP27 ? Novethic revient sur ce concept clé des futures négociations climatiques.
Nouveau "TALK" sur LIMIT avec Bruno Colmant, docteur en économie et membre de l'académie royale de Belgique. 87 livres à son actif. Comme il le dit, sa vie s'est orienté sur 3 axes : Travailler dans le secteur financier, donner cours dans les universités et écrire des livres. Il crie haut et fort aujourd'hui que le capitalisme néolibéral n'est pas compatible avec le défi climatique, il reconnaît humblement qu'il faisait fausse route.
Le Fonds monétaire international (FMI) va débloquer 1,3 milliard de dollars de financement d'urgence à destination de l'Ukraine via son nouvel instrument d'aide pour faire face aux chocs alimentaires, a annoncé vendredi l'institution dans un communiqué.
Plus les pays attendront pour engager des politiques de lutte contre le réchauffement climatique, plus le coût augmentera, explique le Fonds monétaire international. L’institution estime que reporter la transition ne fera qu’accroître les “répercussions néfastes sur le PIB”.
L’ancienne secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques Patricia Espinosa appelle les pays riches à mettre plus d’argent sur la table avant la COP27 de Charm El-Cheik, en novembre.
Avec l'envolée des prix de l'énergie, les énergies renouvelables sont devenues une poule aux oeufs d'or pour l’État qui aura accès à une manne financière inédite pour financer la prolongation en 2023 du bouclier tarifaire destiné à atténuer la flambée des prix du gaz et de l'électricité sur la facture des usagers. Le gouvernement a annoncé le 14 septembre la prolongation du bouclier tarifaire en 2023, avec une hausse des prix de l'électricité et du gaz qui sera limitée à 15%.
Lors de son discours d’ouverture de l’Assemblée générale de l’ONU, mardi 20 septembre, le secrétaire général a dénoncé une action climatique « mise en veilleuse » alors que « nous avons rendez-vous avec la catastrophe climatique ».
António Guterres, secrétaire général de l’ONU, souhaite que les pays développés aident les pays frappés durement par le réchauffement climatique en taxant les profits des énergies fossiles
"La durabilité est une condition pour de bons rendement à l'avenir", a noté le vice-gouverneur de la Banque de Norvège qui chapeaute le fonds.
Après l’Espagne et alors que l’Allemagne veut porter le sujet au plan européen, Amsterdam va annoncer dans les prochaines semaines un plan d’aide pour les ménages pauvres et une taxation des bénéfices exceptionnels des entreprises du pétrole et de gaz. Paris semble de plus en plus isolé.
Malgré les nouveaux outils de la finance dite «verte», les acteurs du secteur, en Suisse, participent activement au chaos climatique. Une finance helvétique qualifiée de «fossile et écocide» par le festival Alternatiba, qui a lieu cette semaine à Genève. Parmi les invités de la manifestation, Lucie Pinson, fondatrice de l’ONG Reclaim Finance
Le Premier ministre britannique sur le départ Boris Johnson a annoncé jeudi un financement public de 700 millions de livres pour le projet de centrale nucléaire Sizewell C, qui devrait coûter plusieurs dizaines de milliards de livres au total. "Nous mettons 700 millions de livres dans le projet", ce qui représente "juste une partie" de la somme de 1,7 milliard de livres déjà prévue dans les orientations budgétaires du gouvernement et qui pourrait être affectée au projet, a annoncé M. Johnson jeudi dans un discours sur l'énergie.
US and UK financial institutions have been among the leading investors in Russian “carbon bomb” fossil fuel projects, according to a new database of holdings from recent years.
La sècheresse atteint une intensité inédite en France cette année. Un phénomène qui, amplifié par le réchauffement climatique, est devenu une menace supplémentaire à l'échelle mondiale, avec pour conséquence de faire de l'eau une ressource rare devenue plus que jamais vitale. Par Charaf Louhmadi, ingénieur-économètre chez Natixis, et Mariem Brahim, enseignante-chercheuse à Brest Business School.
On June 30, 2022, the Supreme Court issued a landmark opinion in West Virginia v. EPA that substantially limited the authority of the Environmental Protection Agency (the EPA) to regulate carbon emissions from power plants. Because the opinion concerned the proper scope of executive agency rulemaking, the decision may have profound effects on other regulatory agencies, including the Securities and Exchange Commission.
L'épidémie actuelle de variole du singe constitue une urgence sanitaire mondiale, a déclaré samedi le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus. Cette qualification vise à faciliter une réaction internationale coordonnée, son financement et une collaboration internationale sur le partage des vaccins et des traitements.
L’excès de dioxyde de carbone dans l’atmosphère est dû en partie à la déforestation, mais surtout à la consommation de combustibles fossiles. Des chercheurs se sont intéressés aux moyens d’opérer un changement radical dans ce domaine : ils révèlent dans leur étude quels sont les 10 acteurs financiers ayant le plus d’influence sur l’économie des combustibles fossiles. Ces acteurs pourraient jouer un rôle décisif dans l’effort mondial de décarbonisation.
Nous sommes confrontés à une série de transitions durables importantes – il suffit de penser à la transition énergétique. À cet égard, le secteur financier joue un rôle non négligeable. Il est nécessaire d’accélérer le financement des transitions.
L’Etat américain a adopté une loi visant à réduire massivement les emballages plastiques non recyclables et le polystyrène expansé d’ici dix ans.
Selon une équipe d’économistes dirigée par l’Université de Cambridge, les premières notations de crédit souverain au monde ajustées en fonction de la biodiversité montrent comment la destruction écologique affecte les finances publiques, entraînant des déclassements, des crises de la dette et une flambée des coûts d’emprunt.
Il existe plusieurs modèles d’évaluation des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Une chronique de Marie Lambert, Professeur HEC Liège (École de gestion de l’université de Liège).
L’Accord de Paris sur le Climat engage les pays signataires à rendre les flux financiers « compatibles » avec les objectifs climatiques du même accord. Respecter cet engagement implique une profonde transformation des flux financiers et du système financier, ce qui ne se fera pas sans une régulation volontariste, prête à intégrer pleinement les objectifs de transition dans la réglementation et dans la supervision.
Face au défi climatique, on évoque de plus en plus la mise en place d’une comptabilité carbone de l’entreprise, entendue comme le décompte physique du carbone que sa production occasionne (sa trace carbone). Certaines entreprises françaises ont commencé à le faire et en publient les résultats. On soumet à discussion dans cette note une méthode généralisée, homogène et peu coûteuse à terme, pour mettre en place une telle comptabilité carbone. Elle est à ma connaissance originale. Une première partie expose la logique d’une comptabilité carbone, la seconde présente la méthode de façon plus technique ; la dernière aborde certains développements qui peuvent être faits sur base d’une estimation fiable et universelle des contenus carbone des biens et services.
Les pays pauvres ont clamé leur "déception" jeudi à la fin de pourparlers censés donner un élan à la prochaine conférence climat de novembre en Égypte, mais qui n'ont débouché sur aucune avancée notable, avec des pays riches taxés "d'hypocrisie" par les militants écolos. Les représentants de près de 200 pays étaient réunis depuis 10 jours à Bonn, siège de l'agence spécialisée onusienne, pour débroussailler comment concrétiser l'ambition affichée il y a six mois, lors de la COP26 de Glasgow.
L'entreprise estime que la démolition des cinq réacteurs nucléaires les plus anciens et les investissements supplémentaires dans Doel 4 et Tihange 3 comportent des risques financiers trop importants.
L’industrie aérienne européenne a profité des aides publiques pendant la crise sanitaire sans pour autant réduire son empreinte carbone comme elle devait s’y engager en contrepartie. C’est ce qu’affirme le rapport de Greenpeace intitulé « Vers le crash climatique ? Analyse des sept plus grosses compagnies aériennes européennes » publié mercredi 1er juin.
La communauté scientifique s’accorde-t-elle aujourd’hui pour dire que, sans sobriété, la neutralité carbone est impossible à atteindre ? Malheureusement, il n’y a pas d’accord au niveau de la communauté scientifique sur la nécessité de considérer la sobriété pour faire de la neutralité carbone une réalité.
C’est la première fois que les sept puissances industrielles (États-Unis, Japon, Canada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) se fixent ensemble un tel objectif. Les pays du G7 se sont engagés vendredi 27 mai à décarboner la majorité de leur secteur électrique ainsi qu’à mettre fin à tout financement international des projets liés aux énergies fossiles dès cette année.
La Russie devrait recevoir 1.000 milliards de roubles (13,7 milliards d'euros) supplémentaires de ses exportations d'hydrocarbures en 2022, dont une partie pourra être allouée à la poursuite de son offensive en Russie, a déclaré vendredi le ministre russe des Finances. "Nous estimons que les revenus supplémentaires issus des hydrocarbures pourraient atteindre jusqu'à 1.000 milliards de roubles, selon les prévisions élaborées avec le ministère du Développement économique", a déclaré Anton Silouanov dans une interview retransmise à la télévision.
Huées, portes bloquées… Des manifestants climatiques ont perturbé l’ouverture de l’assemblée générale de TotalEnergies, à Paris.
The SEC today took a step to clamp down on greenwashing, proposing two major rule changes — one for investment product names and another for ESG disclosures made by advisers and investment companies.
Le 20 mai dernier, Stuart Kirk, chef mondial de l’investissement responsable à la division de gestion d’actifs d’HSBC, a tenu à rappeler dans le cadre d’une conférence organisée par le Financial Times que le changement climatique constituait « une hérésie  ». De quoi mettre sérieusement en doute la bonne foi d’une banque qui se présente pourtant comme la championne européenne de la finance durable.
La major française TotalEnergies est impliquée dans 22 « bombes carbone » dont quatre n’étaient pas en développement en 2021, selon l’ONG Reclaim Finance
"Ça va nous financer un an de R&D": le patron de la start-up NetZero n'en revient toujours pas d'avoir remporté un million de dollars au concours organisé par Elon Musk, l'un des prix lancés par des milliardaires et des géants de l'internet pour accélérer la technologie balbutiante de captage du carbone de l'air. Les experts climat s'en rendent compte: le monde va devoir retirer beaucoup de CO2 de l'air pour atteindre la neutralité carbone en 2050, car la réduction des émissions de gaz à effet de serre ne suffira pas. Des machines existent aujourd'hui, mais trop chères.
Réduire les émissions de CO2 dans l'industrie lourde représente une tâche difficile mais essentielle, estime l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui propose jeudi aux pays du G7 de financer des démonstrateurs technologiques ou encore de soutenir la demande pour des pratiques plus vertueuses.
Le gouvernement américain a lancé jeudi un plan prévoyant 3,5 milliards de dollars pour des projets de captage de dioxyde de carbone (CO2) directement dans l'air, une technologie récente considérée comme une possible solution dans la lutte contre le changement climatique. L'argent est destiné à financer quatre grands programmes chapeautant eux-mêmes divers projets ayant la spécificité de chercher à capter le CO2 dans l'air ambiant et non pas seulement à la sortie de cheminées d'usines ou de centrales électriques, puis à le stocker, a précisé le ministère de l'Energie dans un communiqué.
Le mystère entourant les problèmes de corrosion sur une partie des réacteurs nucléaires français commence peut-être à s'éclaircir: il pourrait être lié à la conception des réacteurs les plus récents et ainsi épargner relativement les anciens, plus nombreux, selon le gendarme du secteur, qui reste prudent à ce stade. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), Bernard Doroszczuk, est revenu lors d'une audition devant des parlementaires sur ce dossier crucial, qui a pesé sur les finances d'EDF et fait craindre pour la sécurité d'approvisionnement électrique du pays.
Le pays est incapable de trouver des dollars pour financer les importations essentielles.
L’investissement socialement responsable va représenter 10 % des actifs investis dans les fonds au niveau mondial.
'ONU a de nouveau mis en garde lundi contre la menace "imminente" d'une importante marée noire posée par un pétrolier abandonné au large du Yémen, affirmant que 20 milliards de dollars seraient nécessaires pour les opérations de nettoyage. Ce nouvel avertissement est intervenu avant une conférence de donateurs prévue mercredi, co-organisée par les Pays-Bas et l'ONU et destinée à financer les opérations d'urgence sur le FSO Safer, ancré au large du port stratégique de Hodeida (ouest) en mer Rouge. Des experts ont inspecté récemment le pétrolier et la structure du navire "est sur le point de se briser", a déclaré le coordonnateur humanitaire de l'ONU pour le Yémen, David Gressly, lors d'un point de presse à Amman.
Plusieurs fois désigné meilleur économiste africain, Carlos Lopes, ancien secrétaire général exécutif de la Commission Économique pour l’Afrique évoque les promesses non tenues par les pays riches lors de l’accord de Paris.
Un nouveau rapport publié aujourd'hui par les organisations à but non lucratif CDP et Planet Tracker révèle comment les institutions financières sont exposées à des risques importants posés par l’épuisement et la contamination des réserves d'eau. Cette analyse, la première du genre, montre comment les entreprises mondiales des secteurs clés perdent déjà des milliards à cause de la crise mondiale de l'eau.
i vous avez tendu l’oreille lors de votre dernier plein d’essence à votre station favorite, vous avez dû entendre les bouchons de champagne exploser dans la quasi totalité des entreprises extractrices de pétrole. Alors que le baril a dépassé la barre des $100, c’est la fête à tel point qu’elles augmentent le rachat de leurs actions, afin de faire monter les cours (et les bonus) artificiellement ainsi que les dividendes. Vous vous demandez où va une partie de l'argent de votre essence et comment les pétroliers finances les lobbies et les politiques? Tour d’horizon.
le rapport 2022 du financement du chaos climatique par les banques. Avec résumé en français.
Le financement des énergies fossiles par les 60 plus grandes banques au monde a atteint 4 600 milliards de dollars sur les six années qui nous séparent de l'adoption de l'accord de Paris, avec 742 milliards pour la seule année 2021. Ce rapport examine le financement des banques commerciales et d'investissement à l'industrie des énergies fossiles - prenant en compte leurs rôles de prêteur et d'émetteur d'actions et de titres de dette - et en conclut que, même au cours d'une année où les engagements « zéro émission nette » étaient très en vogue, le secteur financier a continué, par sa logique de business as usual, à alimenter le chaos climatique.
Les derniers engagements de Pékin en matière de climat, ont déjà conduit à l'annulation de 15 projets de centrales électriques au charbon, financés à l'étranger par la Chine, mais certains chantiers "dans une zone grise" pourraient aboutir, anticipent des experts. Les 15 projets annulés représentaient l'équivalent de 12,8 gigawatts (GW) d'électricité, selon une étude publiée vendredi par le Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA), un institut de recherche basé en Finlande.
«Comment faire des économies, réduire la dépendance à l’égard de l’énergie russe, soutenir l’Ukraine et aider la planète ?» Vaste ambition, mais aux grands maux les – petits – moyens. L’Agence internationale pour l’énergie (AIE) s’est associée à la Commission européenne pour tenter de «réduire les factures énergétiques, réduire les revenus des combustibles fossiles russes, aider l’Ukraine et soutenir l’action climatique». Les deux partenaires publient ainsi ce jeudi une liste de gestes à mettre facilement en œuvre au quotidien. Faire souffler planète et portefeuille
Il y a dix jours, à Los Angeles, Peter Kalmus s’est enchaîné à la porte d’entrée du siège de la banque JPMorgan Chase pour dénoncer le financement continu de projets pétroliers et gaziers et la gravité de la situation climatique. Un geste vu des millions de fois sur les réseaux sociaux.
En 1916, l'économiste belgo-allemand Silvio Gesell imagina une théorie monétaire extraordinaire : la monnaie fondante. Selon lui, il fallait donner une date de péremption à la monnaie pour forcer sa circulation, puisqu’un billet thésaurisé perdrait irrémédiablement et progressivement sa valeur. La monnaie thésaurisée devait « rouiller », comme si elle subissait un pourcentage d’usure. Il préconisait un estampillage d’un millième par semaine, correspondant à un taux d’intérêt négatif de 5,2 % par an. Ce prélèvement aurait favorisé la rotation de l’économie et la mise à l’emploi. Sa théorie ne fut jamais déployée à large échelle et pourtant elle interpella les plus éminents économistes du XXe siècle, dont John Maynard Keynes qui qualifia Silvio Gesell de « prophète étrange et illégitimement négligé » et ajouta que « l'avenir apprendrait plus de Gesell que de Karl Marx ». Irving Fisher, l’économiste américain majeur de l’entre-deux-guerres, avança que « le système de circulation monétaire proposé par Silvio Ge
Et si des emprunts obligataires n’avaient pas pour moteur le profit, mais la préservation d’une espèce menacée, le rhinocéros noir ? C’est le projet lancé par la Banque mondiale en Afrique du Sud, dans une démarche qui concilie finance et préservation des espèces, souligne ce quotidien sud-africain.
Le Sri Lanka, qui fait face à sa pire récession depuis son indépendance, a fait défaut ce mardi sur sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, déclarant qu'il s'agissait du "dernier recours" pour le pays à court de devises pour importer les produits essentiels. Le ministère des Finances a déclaré que les créanciers, y compris les gouvernements étrangers qui ont prêté à la nation sud-asiatique, étaient libres de capitaliser les paiements qui leur sont dus à partir de mardi après-midi ou d'opter pour un remboursement en roupies sri-lankaises.
Les représentants des Vingt-Sept ont décidé jeudi un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes, dans le cadre d'une cinquième salve de sanctions contre Moscou, a annoncé la présidence française du Conseil de l'UE. Dans le même temps, l'UE a proposé d'augmenter de 500 millions d'euros le financement pour fournir des armes à l'Ukraine, qui serait porté à un total d'1,5 milliard depuis le début de l'invasion russe le 24 février alors que les Occidentaux s'attendent à une offensive sur l'est de l'Ukraine.
Malgré leurs promesses de réduction, les plus grandes banques du monde injectent des milliers de milliards dans le pétrole, le gaz et le charbon. Le 13e rapport annuel Banking on Climate Chaos met en évidence la disparité flagrante entre les engagements publics pris par les plus grandes banques du monde en faveur du climat et la réalité du financement de l’industrie des combustibles fossiles. Pour être franc, lorsque les grandes banques ont promis de réduire le financement du pétrole, du gaz et du charbon, elles ont menti.
Plutôt que de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, les secteurs de l’énergie, des transports et de la finance misent sur la séquestration du carbone. Une solution qui soulève pourtant de nombreuses controverses.
L'Allemagne et la France se "préparent" à un potentiel arrêt des importations de gaz russe, ont indiqué jeudi les gouvernements des deux pays, qui ont également réitéré leur opposition à tout paiement en roubles des livraisons. "Il peut y avoir une situation dans laquelle demain (...) il n'y aura plus de gaz russe", et "c'est à nous de préparer ces scénarios là, et nous les préparons", a déclaré le ministre français de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse avec le ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck.
2% pour 2°. C’est le nom qu’a choisi le laboratoire d’idées l’Institut Rousseau pour sa dernière contribution au débat sur la transition écologique et climatique. Dans ce rapport, les experts de l’Institut Rousseau ont livré la première estimation globale du niveau des investissements publics et privés supplémentaires à consentir pour atteindre la neutralité carbone en 2050 et atteindre nos objectifs intermédiaires.
The Securities and Exchange Commission today proposed rule changes that would require registrants to include certain climate-related disclosures in their registration statements and periodic reports, including information about climate-related risks that are reasonably likely to have a material impact on their business, results of operations, or financial condition, and certain climate-related financial statement metrics in a note to their audited financial statements. The required information about climate-related risks also would include disclosure of a registrant’s greenhouse gas emissions, which have become a commonly used metric to assess a registrant’s exposure to such risks.
En Ukraine, les cryptomonnaies jouent un rôle jamais vu auparavant, permettant au gouvernement de récolter des millions de dollars pour financer sa réponse à l'invasion russe.
"Les déclarations selon lesquelles la Russie ne peut remplir ses obligations concernant sa dette publique ne correspondent pas à la réalité", a insisté le ministère russe des Finances, avant d'ajouter que "le gel des comptes en devises de la Banque de Russie et du gouvernement peut être vu comme le désir de pays étrangers de provoquer un défaut artificiel".
La guerre en Ukraine révèle les effets "délétères" du projet européen de labellisation verte, a estimé jeudi l'ONG Reclaim Finance, en prenant pour exemples le gaz et le nucléaire, deux énergies fossiles susceptibles d'être étiquetées comme "vertes" par l'Union européenne. "La taxonomie de l'UE encourage la construction de centrales à gaz qui maintiendraient ou augmenteraient la dépendance gazière de l'Union" vis-à-vis de "régimes autoritaires comme la Russie", a estimé dans un communiqué Reclaim Finance.
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Faute de devises, le Sri Lanka peine à financer les importations essentielles pour le pays et ses quelque 22 millions d'habitants: carburant mais aussi alimentation et médicaments. Or, l'île dépend entièrement des importations pour ses besoins en pétrole.
La finance est un levier central de la transition écologique, mais nombre de ses acteurs se livrent encore à du greenwashing sans substance. Pour nous aider à y voir clair, l’ONU a mis en place la certification SBTi.
The inventor of the Brics acronym says sanctions against Russia have exposed nations’ dependence on the western economic system
Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, a annoncé de nouvelles mesures de rétorsion contre le régime de Vladimir Poutine, dimanche 27 février au soir.
La Banque centrale des États-Unis, l'administration Biden et, mercredi, le Conseil de stabilité financière ont tous tiré la sonnette d’alarme concernant les "stablecoins". Ces cryptomonnaies d'un genre particulier sont considérées comme étant un potentiel danger majeur pour la stabilité financière mondiale. Explications.
La banque Crédit Agricole a continué de financer de grandes entreprises développant de nouvelles mines et centrales à charbon au mépris de ses propres engagements climatiques, ont dénoncé mardi plusieurs ONG.
Les vingt-cinq premières banques européennes, dont BNP Paribas, Crédit agricole et Société générale, ont financé le gaz et le pétrole à hauteur de 400 milliards de dollars en cinq ans, selon les calculs de l’association britannique ShareAction
Les banques européennes continuent d'injecter des milliards de dollars dans des compagnies qui développent la production de pétrole et de gaz, en dépit de leurs engagements en faveur du climat, pointe lundi l'ONG britannique ShareAction. "Vingt-cinq banques européennes, affichant toutes des objectifs de neutralité carbone, ont fourni l'an dernier 55 milliards de dollars de financement à des entreprises qui développent leur production de pétrole et de gaz", a affirmé l'ONG dans un communiqué.
Volgens een nieuw rapport van Finance for Biodiversity (F4B) leveren milieumisdrijven jaarlijks tot 280 miljard dollar op. De regels om die vorm van criminaliteit te bestrijden zijn er, zegt Simon Zadek, voorzitter van F4B, maar regeringen treden niet krachtig genoeg op. ‘De financiële gemeenschap zou goed aan doen zich in te zetten voor een proces waarbij beleggingsportefeuille worden ontdaan van banden met milieucriminaliteit’.
Alors que Total annonce des bénéfices record, son premier actionnaire, Amundi, est peu connu en France. Plus gros investisseur européen, il gère pourtant l’épargne de plus de quatre millions de Français. Si ce poids lourd de la finance affiche des ambitions écologiques, sa croissance fulgurante se fait en réalité au détriment du climat.
La mise à feu débuta en février 2008 par le passage du baril au-dessus de 90 dollars. Cinq mois plus tard, en juillet, les compteurs s’affolèrent à plus de 147 dollars. Sur la période, l’inflation grimpa de 2 à 5,6%. La Banque fédérale américaine (FED) fut forcée de réagir avec des hausses rapides et successives des taux d’intérêts avec l’espoir de freiner cette spirale. Incapables de faire face à l’augmentation de leurs hypothèques, un grand nombre de propriétaires américains firent défaut. La bulle des subprimes explosa en septembre et fit voler en éclat le monde de la finance et des banques.
De plus en plus contesté, même par les économistes classiques, l’indicateur de croissance phare, le PIB, utilisé notamment pour construire la loi de finance, pourrait être détrôné. Outre-Rhin, le ministre de l'Économie et du climat veut ajouter une trentaine de nouveaux indicateurs pour apprécier plus finement l’état du pays et ainsi optimiser les investissements pour atteindre bien-être et neutralité carbone. D’autres pays ont déjà franchi ce pas.
Le candidat écologiste à la présidentielle détaille pour « Les Echos » son programme économique. Environ 70 milliards d'euros de dépenses nouvelles pour les services publics y sont prévus, auxquelles s'ajoute un plan d'investissement annuel de 25 milliards. Le financement se fera par une imposition accrue des plus riches.
Les Nations unies ont dénoncé, lundi, les vols de cryptomonnaies qui permettent à la Corée du Nord de financer ses programmes nucléaires et balistique. Ces attaques auraient rapporté jusqu’à 400 millions de dollars à Pyongyang en 2021, une année particulièrement faste pour cette méthode permettant de contourner les sanctions internationales.
La comptabilité, et plus précisément les normes comptables internationales couplées avec les normes sur la durabilité, peuvent-elles contribuer à la lutte contre les changements climatiques ? En novembre 2021, la Fondation des Normes internationales d’information financière (IFRS) annonce la création du Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité (International Sustainability Standards Board – ISSB).
Enfin un langage commun: le monde de la finance voit d'un bon œil la création par Bruxelles d'un label vert européen mais prévient qu'il ne suffira pas à rediriger massivement les investissements vers les projets verts. La liste retenue des investissements respectueux de l'environnement "va permettre d'y voir plus clair", estime auprès de l'AFP Lionel Melka, directeur de la recherche au sein de la société d'investissement Homa Capital.
Sauver le monde grâce aux banques : le projet est séduisant, mais pas sûr que la solution se trouve du côté de la finance verte. Pour l’économiste Alain Grandjean et l’ancien trader Julien Lefournier, il s’agit là d’une illusion, qu’ils entendent bien démonter dans leur ouvrage "L’illusion de la finance verte". Salomé Saqué interroge l’un des auteurs pour qu’il expose sa critique des "obligations vertes" et autres "fonds verts".
La fin de la récré arrive et l'ensemble des marchés pourrait s'effondrer.
La plateforme sur la finance durable critique le projet de la Commission sur la taxonomie. Ni le gaz, ni le nucléaire ne peuvent être considérés comme des activités vertes. C’est l’avis des experts de la plateforme sur la finance durable qu’avait sollicité la Commission européenne sur sa proposition de modifier le règlement de la taxonomie verte. Adoptée en juin 2020, cette législation établit les critères de durabilité des activités économiques...