Veille documentaire
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Une conscience élevée rend difficile l’espoir, la motivation, l’engagement dans des projets, la prise d’initiative. On perçoit, grâce à la conscience, la perfection ou du moins le bien, on sait qu’il est possible selon les lois du Réel.
Et si les « accélérationnistes de la décadence », courant influent représenté par le philosophe Nick Land et le blogueur Curtis Yarvin, avaient défini avant tout le monde le programme de la nouvelle administration Trump ? Le jeune politiste Arnaud Miranda, qui vient de consacrer une thèse à ces idéologues des « Lumières sombres », nous explique qui ils sont et quelle est leur influence sur le président américain. Une analyse stupéfiante !
« Je vais encore vous parler de Donald Trump. Désolé. Mais il se passe tellement de choses du côté de Washington qu’on oublie parfois qu’il a accédé au pouvoir il y a quinze jours seulement. C’est justement cette stratégie d’accumulation que je voudrais évoquer. En multipliant les annonces et les actes les plus ahurissants, le nouveau président et ses acolytes visent à créer un état de sidération qui anesthésie toute capacité de réaction.
Aux yeux du philosophe Marc Crépon, l’État est violent par essence, et la non-violence utopique : « À l’origine de tout régime politique, il y a toujours de la violence. Pour savoir quelle est, de deux formes de violence, la plus légitime, nous devons en appeler à un principe qui transcende le droit, qui est celui de la justice...
Plus que d'être désiré ou craint, le transhumanisme demande à être compris. On peut y voir un symptôme de notre société collectivement individualiste et culturellement techniciste.
Le journalisme gagnerait à couvrir ce qui ne se passe pas, par-delà ce qui se produit. Il peut se révéler plus important encore qu’en certaines circonstances des choses n’adviennent pas, que ce qui se donne à traiter comme « faits ». Ainsi, le non-événement de l’année en Acadie et au Nouveau-Brunswick concerne l’absence presque complète de considérations lors de la dernière campagne électorale pour l’enjeu même du XXIe siècle, les perturbations climatiques et la catastrophe écologique dans lesquels nous nous enlisons collectivement.
..C’est une crise des vivants : sous la forme de la sixième extinction des espèces, comme de la fragilisation des dynamiques écologiques par le changement climatique, et de la réduction des potentiels d’évolution de la biosphère. Mais c’est aussi une crise d’autre chose, de plus discret, et peut-être plus fondamental. Ce point aveugle (c’est l’hypothèse de travail), c’est que cette crise actuelle, plus qu’une crise des sociétés humaines d’un côté, plus qu’une crise des vivants de l’autre, est une crise de nos relations au vivant.
Un hors-série du « Monde » retrace la vie et la complexité de l’itinéraire intellectuel de cette femme d’exception qui a pensé le XXᵉ siècle.
Défraîchis, moisis, usés, cassés, abîmés, ébréchés, les déchets sont la face cachée de nos sociétés de
(sur)consommation qui privilégient le neuf et le clinquant. Pourtant, étudier nos représentations des immondices et analyser les réactions qu’elles suscitent nous apprend beaucoup sur nous-mêmes et sur le fonctionnement de nos sociétés. Dans un contexte de crise écologique, l’analyse philosophique des déchets dépasse l’approche symbolique pour mettre en lumière les aspects normatifs de la question du traitement physique des rebuts, habituellement circonscrite au seul domaine technique.
Ce livre est consacré aux processus de destructivité qui nous menacent tant individuellement que collectivement, aux forces qui pourraient emporter avec elles la vie sur Terre. Il est entièrement dédié à l’anatomie du mal, tant il est difficile d’en saisir l’esprit. Quelle peut en être la définition ? Quelles en sont les expressions les plus accomplies ? Quels en sont les modes de déploiement ? Enfin, quelles espérances raisonnables nous reste-t-il encore ? Nous montrons qu’il existe bien un mal radical et universel, en dépit de la relativité du jugement moral.
Jean-Philippe Pierron, Je est un nous. Enquête philosophique sur nos interdépendances avec le vivant, Actes Sud, coll. « Mondes sauvages », février 2021, 176 pages.
L'étrange hypothèse qui structure ce livre est que la seule chose plus dangereuse que la guerre pour la nature et le climat, c'est la paix. Nous sommes en effet les héritiers d'une histoire intellectuelle et politique qui a constamment répété l'axiome selon lequel créer les conditions de la paix entre les hommes nécessitait d'exploiter la nature, d'échanger des ressources et de fournir à tous et toutes la prospérité suffisante.
Les Livres de Philosophie: Gabriel Perez, Florian Massip : A la fin du monde, il fera beau. Essai sur l'inaction climatique. À défaut d’une mobilisation générale contre les dérèglements climatiques, c’est bien le mot d’ordre du néolibéralisme mondial qui s’impose désormais : celui de l’adaptation. Devant cet avenir apocalyptique surgit l’énigme de l’inaction climatique : pourquoi ne se passe-t-il rien, ou si peu, au regard de la catastrophe annoncée ?
Les récentes classifications du nucléaire comme énergie verte ou alternative préfigurant ladite « transition écologique » [1] par les instances européennes ou la conférence de Dubaï, nécessitent que l’on y revienne sérieusement… Le gigantesque plan de relance français également. D’autre part, la guerre entre un état qui possède l’arme nucléaire et un autre qui a six centrales sur son sol réactualise toutes les formes de désastres inhérentes à son existence depuis 1945. C’est l’objet du texte suivant en dix-huit thèses, que de revenir sur l’essence du nucléaire afin d’en proposer une théorie critique.
Au 1er siècle de notre ère, le philosophe romain Sénèque (en latin Lucius Annaeus Seneca) observe le début de la désintégration de l’Empire romain. Ce processus ne s’achèvera que quelques siècles plus tard mais il était déjà évident pour ceux qui étaient prêts à regarder au-delà de la surface de l’Empire encore puissant.
Exploiter les vivants, c'est ce que le capitalisme fait depuis toujours, et qui trouve aujourd'hui ses limites, Paul Guillibert propose de renouveler à cette aune la philosophie de l'environnement.
Julien aide les individus et les organisations à mieux comprendre les grandes mutations du monde. il interview des experts en économie, écologie, philosophie, géopolitique, sociologie, etc... dans le but de décrypter le enjeux de manière systémique. Allons-nous mieux comprendre le monde dans cette vidéo ? c'est ce que nous allons tenter de faire...
Il n’y a pas de combat plus rude, plus incertain et plus inégal que celui qui doit être mené aujourd’hui pour nous sortir de ce régime anthropologique productif et destructeur. Par Aliènor Bertrand, philosophe, chargée de recherche au CNRS
Véronique Bergen est née en 1962 à Bruxelles. Ancienne de l’école Decroly et docteure en philosophie, elle publie depuis 30 ans. Sa bibliographie, même sélective, compte plus de soixante titres de romans, de nouvelles, d'essais, de poèmes et de critiques d’art. "J’admire sa capacité de travail, ses choix sans réserve, son engagement dans une vie où il n’y a que l’écriture au poste de commande", nous confie Gilles Collard, philosophe également issu de l’ULB et coordinateur du Master en création littéraire à La Cambre.
Critique du catastrophisme et appel à rejeter la gestion technocratique et citoyenne des nuisances. On n’en finira pas avec les nuisances sans se débarrasser de la société qui les produit, la société industrielle. Bien que les exemples du texte soient un peu datés, ses arguments n’ont pas pris une ride : à l’ère du « mouvement climat », la neutralisation de l’écologie par les technologistes va bon train.
Peut-on concevoir une pensée écologique qui soit aussi une philosophie de la puissance, ne se résumant ni à sa célébration prométhéenne, ni à son déni ascétique ? Si la vie est volonté de puissance, alors il s’agit de chercher à dégager les conditions auxquelles l’accroissement de la puissance peut aussi prendre la forme d’un retour vers la terre. En quête d’une telle philosophie, ce livre chemine en compagnie de Nietzsche. Car il est peut-être encore temps de répondre à ce mystérieux appel de Zarathoustra : « Que le surhumain soit le sens de la terre ! »
Le philosophe Christopher Gill relève que le domaine de ce qui dépend de nous s’est accru considérablement avec l’industrialisation et la technologie modernes. Cet état de fait rend plus urgent que jamais le souci de « vivre selon la nature » en prenant soin des autres et en étendant le cercle de notre attention au monde. Actualisation de la pensée stoïcienne, de nos modes de vie à l’empreinte carbone.
L’anarchisme est un mouvement philosophique s’opposant à toute autorité ; par conséquent, il prône la conquête de la liberté collective.
Alors que l’accélération des modes de vie nous déconnecte de notre environnement immédiat, le philosophe Hartmut Rosa appelle à une pédagogie de la résonance qui transforme la relation au monde.
Professeur de sociologie à l’Université de l’Oregon et rédacteur en chef de la prestigieuse revue théorique américaine Monthly Review, John Bellamy Foster a révolutionné l’écosocialisme, il y a vingt ans, grâce à un livre fondamental, Marx’s Ecology[2]. Ce livre a lancé une deuxième série de recherches écosocialistes qui a réfuté toutes sortes de préjugés sur l’œuvre de Karl Marx, et il est en passe de fournir de solides fondements théoriques à un socialisme écologique pour notre époque.
Au Canada, de plus en plus de réserves naturelles sont gérées par des communautés indigènes, en collaboration avec des scientifiques formés selon les canons occidentaux. Entretien avec la chercheuse et éducatrice inuite Shirley Tagalik, qui voit dans ces espaces où s’échangent les savoirs un levier important de lutte contre le changement climatique.
Les relations de l’homme au milieu naturel ont longtemps été pensées dans le cadre d’une opposition terme à terme entre nature et société. La crise écologique nous invite à interroger ce partage, à revenir sur le sens et les limites de ce clivage. Ce livre vise à éclairer les ambiguïtés du rapport à la nature des modernes à partir de trois œuvres majeures : Les formes élémentaires de la vie religieuse d’Émile Durkheim, La pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss et Par-delà nature et culture de Philippe Descola.
Le philosophe Dominique Bourg et l’économiste Emmanuel Hache débattent de l’importance cruciale des politiques énergétiques et des mesures imaginables pour garantir l’habitabilité de la Terre.
Face à la crise écologique, certains mettent en accusation la science et la technique. D’autres pensent au contraire qu’il nous faudrait davantage de science et de technique pour lutter contre le réchauffement climatique. Entre technophobie et rêves d’apprenti sorcier, n’existe-t-il pas une troisième voie ?
Pour le philosophe Baptiste Morizot, auteur de Manières d’être vivant, le recours massif à la technique ne résoudra pas la crise écologique. Il plaide pour une éducation de notre sensibilité au vivant et une multiplication des expériences locales et concrètes, tout en n’hésitant pas à mettre sa pensée en actes.
Du silence à l’horizon, la Charte du Verstohlen entend préserver et « soigner » une série de lieux vulnérables et de biens communs. Cynthia Fleury, qui l’a corédigée avec le designer Antoine Fenoglio, nous dit « ce qui ne peut être volé ».
les institutions politiques modernes sont en crise et semblent incapables de répondre à la catastrophe écologique. En partant de différentes luttes menées à travers le monde, les auteurs font apparaître d’autres manières de faire politique depuis les milieux de vie. Prenant acte des critiques décoloniales et écoféministes, ils dessinent les contours d’une cosmopolitique qui tienne compte des différentes manières d’habiter la Terre. Sophie Gosselin · David Gé Bartoli 24 octobre 2022
Après les Tournesols de Van Gogh, c’est au tour des Meules de Claude Monet d’avoir reçu leur ration de purée de pommes de terre, dimanche, dans un musée allemand. Mais pourquoi les militants écologistes s’en prennent-ils à l’art ? Explications.
Gael Giraud publie aux éditions du Seuil un ouvrage intitulé: Composer un monde en commun. Une théologie politique de l’anthropocène. Cette somme issue de sa thèse traverse de nombreux domaines allant de l’exégèse biblique à la patristique, de la théologie contemporaine à la philosophie du droit, de l’économie à l’anthropologie. Elle revient sur les figures de Thomas d’Aquin, de Baruch Spinoza ou du jésuite allemand Karl Rahner. Elle nous mène aussi sur des territoires plus inattendus allant des Variations Goldberg de Bach interprétées par Glenn Gould jusqu’aux Vélib’ parisiens…
Bruno Latour a le grand mérite d’avoir introduit en sciences sociales et philosophie les apports récents des sciences naturelles sur le fonctionnement du vivant, les questions écologiques et les questions fondamentales que cela pose. Je cherche à comprendre comment il reprend des découvertes scientifiques, que je connais bien par ailleurs, et comment il les reformule en questions philosophiques, de sciences sociales et dernièrement de politique.
Bruno Latour est mort le 9 octobre. Philosophe et sociologue, il a renouvelé la pensée écologique en plaidant pour le retour des « non-humains » en politique.
L’influent philosophe français est décédé ce week-end. Il s’était fait critique de la pensée qui sépare nature et culture. Et de la sécession des classes dirigeantes.
La crise écologique que nous traversons a profondément transformé notre rapport à la nature, au point qu’aux yeux de certains la notion et le mot même de nature seraient devenus inadéquats pour penser la place de l’homme dans le monde à l’ère de l’anthropocène. L’écologie nous invite à nous défaire de l’anthropocentrisme dont notre culture, et notamment la représentation du paysage et l’expression du sentiment de la nature auraient été porteuses.
Words matter. It’s vital terms like ‘crisis’ and ‘calamity’ don’t become rhetorical devices devoid of real content as we argue about what climate action to take.
Il appartient à une série de rencontres avec des philosophes, écologues, artistes, etc... qui propose un état de l’art des réflexions sur le sauvage.