Veille 2.1

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Sélection du moment:

Les algorithmes captent «l’expérience humaine» et la transforment en «marchandise», concluent des chercheurs.
Dans la ville de Nantes, aux rencontres organisées à la fin du mois de juin par l’association APALA, censée mettre en avant la Low Tech, une discussion publique s’est muée en festival du malaise : Yves Cochet, un ancien ministre de l’Aménagement du territoire (époque Jospin) discutera avec Ferghane Azihari, auteur récent d’un affligeant texte (Les écologistes contre la modernité) obsédé par la croissance économique, aveugle à la raréfaction grandissante de ressources essentielles, qui considère que tout ce qui s’exprime à contre courant de la mondialisation "constitue un profond désintérêt pour le sort de l’humanité ». Certains animateurs de la "fresque des low techs" nous ont transmis cette tribune, qui met le doigt sur les différents processus de dévoiement/détournement des critiques de la technique.
On parle beaucoup de la Singularité technologique, vu les progrès époustouflants de l’intelligence artificielle (IA). J’ai tenté de relier cette tendance avec la possibilité d’une Singularité écologique. Je voudrais maintenant aborder la possibilité d’une Singularité capitaliste, en lien avec le néolibéralisme et le transhumanisme. Ceci à partir de l’actualité et de ses signaux faibles, comme il plaît au prospectiviste de le faire. La presse nous informe de l’usage croissant de l’intelligence artificielle dans l’économie réelle, notamment en Chine. Cet article est édifiant. Des influenceurs achètent des avatars pilotés par intelligence artificielle pour animer leurs canaux de diffusion et réaliser leur promotion (et celle de produits commerciaux), y compris en leur absence. Des graphistes se retrouvent au chômage car l’IA produit mieux, plus vite et moins cher des graphismes de personnages, d’objets et de décors pour l’industrie du jeu vidéo. Etc. On observe que l’IA a déjà commencé à remplacer l’emploi humai
Le voici, le voilà ! Le nouveau dada des adeptes de la green tech et de la croissance verte : l'hydrogène blanc (ou naturel), directement pompé sous forme H₂ dans le sol. On le pensait extrêmement rare... Mais on en a découvert d'énormes gisements au Mali, aux Etats-Unis et en Finlande dans les zones volcaniques, dans les fonds marins, en Amazonie... Le techno-capitalisme est sauvé ! Sur le papier, c'est LA source d'énergie parfaite : ça ne rejette que de l'eau, et n'exige pas d'électrolyse coûteuse et énergivore. Il suffit de le récolter dans le sous-sol, et de l'exploiter, pour décarboner nos vie et sauver la planète ! Oui, mais voilà...
Dans « Perspectives Low-Tech. Comment vivre, faire et s’organiser autrement ? » Quentin Mateus et Gauthier Roussilhe s’interrogent : la low tech peut-elle conserver son potentiel émancipateur ou est-elle condamnée à être dévoyée.
Et si ce pouvoir de la fiction était plutôt utilisé pour changer la trajectoire funeste de nos sociétés et inventer un nouveau récit ? Et si l’art nous donnait l’envie de résister et de nous battre pour un monde plus juste et soutenable ? Pour en parler, Paloma Moritz reçoit Alain Damasio, le plus politique des auteurs de science fiction, célèbre pour la puissance de son imaginaire et ses critiques incisives de la société de contrôle 2.0. Un auteur qui a choisi de raconter des luttes enviables plutôt que de décrire un monde enviable. Son espoir quand il écrit est que son roman donne envie au lecteur de changer de sa vie et la société qui la structure.
Depuis 2018, la jeune militante Léna Lazare réfléchit aux stratégies pour faire vaciller la politique néolibérale et antiécologique des macronistes. Et s’en prend aux « technosolutionnistes ». Un regard lucide et radical jamais hors sol.
Chercheur en sciences politiques à l'Université de Liège, François Gemenne enseigne également à Sciences Po et à l'Université libre de Bruxelles. Il est spécialiste des migrations et des enjeux climatiques. Il publie un nouvel ouvrage intitulé "L’écologie n’est pas un consensus. Dépasser l’indignation" (Fayard). Il fait le bilan de cette année 2022 tout en considérant les défis majeurs qui seront, selon lui, ceux de 2023.
La théorie des collapsologues est à la fois fataliste et naturaliste. Fataliste, au sens où l'effondrement n'est pas évitable avec eux : ils jugeront vaine toute tentative actuelle de transformation globale (il est « inutile de se battre », disent-ils dans Une autre fin du monde est possible). Naturaliste, car ils empruntent les sciences naturelles bourgeoises pour naturaliser systématiquement le monde social moderne. Avec eux, fatalisme et naturalisme vont de pair : c'est parce que le social est naturalisé qu'il est inutile de lutter contre ses lois implacables. Il s'agira dans cet essai, de critiquer à la racine un tel discours. Nous reprendrons les trois ouvrages des collapsologues (Comment tout peut s'effondrer, Une autre fin du monde est possible, L'entraide, l'autre loi de la jungle), et nous proposerons un commentaire suivi. Il s'avérera que les collapsologues, au fond, ne veulent pas nous faire sortir du capitalisme, mais tentent bien plutôt d'accommoder la société capitaliste à l'effondrem
La 27e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique commence à Charm-el-Cheikh, en Egypte. Elle est sponsorisée massivement par des multinationales (qui mettent la planète à sac) et organisée par la dictature du général Sissi (qui emprisonne les activistes). La crédibilité de cette COP est nulle.
A-t-on vraiment besoin d’ingénieurs ? Ces derniers répondent-ils aux besoins fondamentaux de la société tout entière ou à ceux, particuliers, du système capitaliste et productiviste ? Les ingénieurs œuvrent-ils à la défense des biens communs et de l’intérêt général ou à celle des intérêts privés ? Quels pourraient être aujourd’hui leurs responsabilités et leur rôle ? Et peut-on être ingénieur et décroissant ? C’est à toutes ces questions – et à bien d’autres – que répond Vincent Liegey, ingénieur de formation, chercheur interdisciplinaire, et l’un des porte-paroles les plus en vue du mouvement de la décroissance.
L’impasse capitaliste se résume en une double crise : économique et écologique. Soit relancer la croissance quelles que soient les conséquences sur la nature, soit préserver l’environnement au détriment des profits. La solution à ce dilemme prend la forme d’une incantation magique : produire autrement. Après avoir démontré la supercherie d’un capitalisme vert, Tom Thomas aborde le problème sous un angle bien plus radical et politiquement dérangeant: le travail. Car c’est bien le travail comme rapport d’exploitation qui structure toute la production capitaliste et qui épuise les êtres humains aussi bien que la nature...
Faire face au changement climatique semble compromis dans le cadre de nos organisations politiques contemporaines.
Publié pour la première fois en 2015 dans sa version anglo-saxonne sous le titre de Drinking Molotov Cocktails With Gandhi, le livre de Mark Boyle a enfin été traduit dans la langue de Molière pour soumettre au public francophone une perspective injustement diabolisée : l’écologie radicale.
Dans « Pourquoi sommes-nous capitalistes (malgré nous) ? » (Payot), le sociologue Denis Colombi analyse les mécanismes qui nous poussent à agir en capitalistes.
Les pêcheurs ne sont pas les seuls responsables des dégâts faits aux océans. Dans « L’imposture océanique », la journaliste Catherine Le Gall révèle le rôle de fondations philanthropiques et des ONG promarché défendant l’« économie bleue », autre nom de l’appropriation capitaliste des océans.
Cette stratégie est explicitée dès l’introduction du Mémorandum : la fonction du mouvement social, selon la Coalition, est d’amener la Belgique à « soutenir pleinement » la politique de la Commission von der Leyen, afin de faire de notre pays un « leader climatique responsable ». Le vieux slogan « System change not climate change » est remisé discrètement aux archives. Il ne s’agit plus de combattre le système mais d’implémenter le « modèle » qui rendra le système « résilient ».
Pourquoi est-il si difficile de rompre avec le système énergétique dominant, malgré son impact catastrophique sur l’environnement ? À trop raisonner en termes de comportements individuels ou de pratiques culturelles, on se condamne à manquer l’essentiel. Les rapports de production, et plus spécifiquement la quête de maximisation de profit des classes dominantes, constituent les éléments les plus déterminants. C’est la thèse que défend Andreas Malm dans L’anthropocène contre l’histoire
les êtres humains et la nature sont les intrants ultimes de la production. Dans la production capitaliste, ils servent spécifiquement de moyens aux fins de la croissance du capital. Le résultat en est une déformation, une mutilation: une nature transformée par le capitalisme et des êtres humains transformés par le capitalisme.
Le monde capitaliste s’enfonce dans une crise écologique sans précédent qui menace sa continuité en tant que système basé sur la recherche du profit privé. De la pollution de l’air, de l’eau et du sol à l’accumulation de déchets et d’ordures ; de l’épuisement des ressources naturelles à l’extinction des espèces ; de l’urbanisation galopante au changement climatique ; une épée de Damoclès menace la société de marché.
Chapître V. De la potentialité démocratique du travail à la démocratisation de l’entreprise - Isabelle Ferreras - Ce chapitre cherchera à identifier, de manière empiriquement fondée, ce que signifie travailler dans le contexte contemporain de l’économie de services des démocraties capitalistes, afin de réfléchir ensuite aux conséquences organisationnelles et institutionnelles de cette réalité.
Face à la catastrophe écologique annoncée, les bonnes âmes appellent l’humanité à « dépasser ses divisions ». Cet essai s’attaque à cette idée. Il n’y aura pas de consensus environnemental. Ces inégalités écologiques, dont le « racisme environnemental » est une forme, jouent à l’échelle des pays et à celle du monde.le néolibéralisme choisit de financiariser l’assurance des risques climatiques. C’est l’essor de la « finance environnementale » comme réponse capitaliste à la crise...
Secoué par des crises de plus en plus profondes et inscrites dans sa logique même, le capitalisme ne cesse de nous surprendre à la fois par son absurdité et par sa capacité à perdurer. Comment expliquer la persistance de l'aliénation dans nos sociétés, si ce n'est par une " fixation " collective sur une logique destructrice ? Et comment y remédier ? Prolongeant les analyses existentielles amorcées dans sa Critique de l'existence capitaliste, Christian Arnsperger répond ici à l'une des questions les plus difficiles de notre époque : pourquoi sommes-nous de plus en plus nombreux à ressentir qu'un avenir post-capitaliste est une perspective à la fois nécessaire et inquiétante ? Au point que nos dirigeants politiques, cooptés dans ce qu'il faut bien appeler une pseudo-démocratie capitaliste, ne parviennent à utiliser les rouages de l'Etat providence que pour renforcer, encore et encore, l'emprise de ce système sur nos corps, nos âmes et nos esprits. La réponse, nous dit l'auteur. se situera dans un vér
Pourquoi la gauche est-elle, ces temps-ci, tellement en recherche d’identité ? Nous, « gens de gauche », qui sommes-nous ? Qu’avons-nous à proposer exactement ? Sommes-nous encore vraiment différents des gens de droite ? Essayons de commencer par des choses assez fondamentales. Dans une perception de gauche, deux choses sont centrales : ...


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capitaliste

octobre 2023

Les algorithmes captent «l’expérience humaine» et la transforment en «marchandise», concluent des chercheurs.

juin 2023

Dans la ville de Nantes, aux rencontres organisées à la fin du mois de juin par l’association APALA, censée mettre en avant la Low Tech, une discussion publique s’est muée en festival du malaise : Yves Cochet, un ancien ministre de l’Aménagement du territoire (époque Jospin) discutera avec Ferghane Azihari, auteur récent d’un affligeant texte (Les écologistes contre la modernité) obsédé par la croissance économique, aveugle à la raréfaction grandissante de ressources essentielles, qui considère que tout ce qui s’exprime à contre courant de la mondialisation "constitue un profond désintérêt pour le sort de l’humanité ». Certains animateurs de la "fresque des low techs" nous ont transmis cette tribune, qui met le doigt sur les différents processus de dévoiement/détournement des critiques de la technique.
On parle beaucoup de la Singularité technologique, vu les progrès époustouflants de l’intelligence artificielle (IA). J’ai tenté de relier cette tendance avec la possibilité d’une Singularité écologique. Je voudrais maintenant aborder la possibilité d’une Singularité capitaliste, en lien avec le néolibéralisme et le transhumanisme. Ceci à partir de l’actualité et de ses signaux faibles, comme il plaît au prospectiviste de le faire. La presse nous informe de l’usage croissant de l’intelligence artificielle dans l’économie réelle, notamment en Chine. Cet article est édifiant. Des influenceurs achètent des avatars pilotés par intelligence artificielle pour animer leurs canaux de diffusion et réaliser leur promotion (et celle de produits commerciaux), y compris en leur absence. Des graphistes se retrouvent au chômage car l’IA produit mieux, plus vite et moins cher des graphismes de personnages, d’objets et de décors pour l’industrie du jeu vidéo. Etc. On observe que l’IA a déjà commencé à remplacer l’emploi humai

mai 2023

Le voici, le voilà ! Le nouveau dada des adeptes de la green tech et de la croissance verte : l'hydrogène blanc (ou naturel), directement pompé sous forme H₂ dans le sol. On le pensait extrêmement rare... Mais on en a découvert d'énormes gisements au Mali, aux Etats-Unis et en Finlande dans les zones volcaniques, dans les fonds marins, en Amazonie... Le techno-capitalisme est sauvé ! Sur le papier, c'est LA source d'énergie parfaite : ça ne rejette que de l'eau, et n'exige pas d'électrolyse coûteuse et énergivore. Il suffit de le récolter dans le sous-sol, et de l'exploiter, pour décarboner nos vie et sauver la planète ! Oui, mais voilà...

avril 2023

Dans « Perspectives Low-Tech. Comment vivre, faire et s’organiser autrement ? » Quentin Mateus et Gauthier Roussilhe s’interrogent : la low tech peut-elle conserver son potentiel émancipateur ou est-elle condamnée à être dévoyée.

février 2023

Et si ce pouvoir de la fiction était plutôt utilisé pour changer la trajectoire funeste de nos sociétés et inventer un nouveau récit ? Et si l’art nous donnait l’envie de résister et de nous battre pour un monde plus juste et soutenable ? Pour en parler, Paloma Moritz reçoit Alain Damasio, le plus politique des auteurs de science fiction, célèbre pour la puissance de son imaginaire et ses critiques incisives de la société de contrôle 2.0. Un auteur qui a choisi de raconter des luttes enviables plutôt que de décrire un monde enviable. Son espoir quand il écrit est que son roman donne envie au lecteur de changer de sa vie et la société qui la structure.

janvier 2023

Depuis 2018, la jeune militante Léna Lazare réfléchit aux stratégies pour faire vaciller la politique néolibérale et antiécologique des macronistes. Et s’en prend aux « technosolutionnistes ». Un regard lucide et radical jamais hors sol.
Chercheur en sciences politiques à l'Université de Liège, François Gemenne enseigne également à Sciences Po et à l'Université libre de Bruxelles. Il est spécialiste des migrations et des enjeux climatiques. Il publie un nouvel ouvrage intitulé "L’écologie n’est pas un consensus. Dépasser l’indignation" (Fayard). Il fait le bilan de cette année 2022 tout en considérant les défis majeurs qui seront, selon lui, ceux de 2023.
La théorie des collapsologues est à la fois fataliste et naturaliste. Fataliste, au sens où l'effondrement n'est pas évitable avec eux : ils jugeront vaine toute tentative actuelle de transformation globale (il est « inutile de se battre », disent-ils dans Une autre fin du monde est possible). Naturaliste, car ils empruntent les sciences naturelles bourgeoises pour naturaliser systématiquement le monde social moderne. Avec eux, fatalisme et naturalisme vont de pair : c'est parce que le social est naturalisé qu'il est inutile de lutter contre ses lois implacables. Il s'agira dans cet essai, de critiquer à la racine un tel discours. Nous reprendrons les trois ouvrages des collapsologues (Comment tout peut s'effondrer, Une autre fin du monde est possible, L'entraide, l'autre loi de la jungle), et nous proposerons un commentaire suivi. Il s'avérera que les collapsologues, au fond, ne veulent pas nous faire sortir du capitalisme, mais tentent bien plutôt d'accommoder la société capitaliste à l'effondrem

novembre 2022

La 27e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique commence à Charm-el-Cheikh, en Egypte. Elle est sponsorisée massivement par des multinationales (qui mettent la planète à sac) et organisée par la dictature du général Sissi (qui emprisonne les activistes). La crédibilité de cette COP est nulle.
A-t-on vraiment besoin d’ingénieurs ? Ces derniers répondent-ils aux besoins fondamentaux de la société tout entière ou à ceux, particuliers, du système capitaliste et productiviste ? Les ingénieurs œuvrent-ils à la défense des biens communs et de l’intérêt général ou à celle des intérêts privés ? Quels pourraient être aujourd’hui leurs responsabilités et leur rôle ? Et peut-on être ingénieur et décroissant ? C’est à toutes ces questions – et à bien d’autres – que répond Vincent Liegey, ingénieur de formation, chercheur interdisciplinaire, et l’un des porte-paroles les plus en vue du mouvement de la décroissance.

juillet 2022

L’impasse capitaliste se résume en une double crise : économique et écologique. Soit relancer la croissance quelles que soient les conséquences sur la nature, soit préserver l’environnement au détriment des profits. La solution à ce dilemme prend la forme d’une incantation magique : produire autrement. Après avoir démontré la supercherie d’un capitalisme vert, Tom Thomas aborde le problème sous un angle bien plus radical et politiquement dérangeant: le travail. Car c’est bien le travail comme rapport d’exploitation qui structure toute la production capitaliste et qui épuise les êtres humains aussi bien que la nature...
Faire face au changement climatique semble compromis dans le cadre de nos organisations politiques contemporaines.
Publié pour la première fois en 2015 dans sa version anglo-saxonne sous le titre de Drinking Molotov Cocktails With Gandhi, le livre de Mark Boyle a enfin été traduit dans la langue de Molière pour soumettre au public francophone une perspective injustement diabolisée : l’écologie radicale.

avril 2022

Dans « Pourquoi sommes-nous capitalistes (malgré nous) ? » (Payot), le sociologue Denis Colombi analyse les mécanismes qui nous poussent à agir en capitalistes.