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Les récentes conférences de l’ONU sur le climat (COP29) et sur la biodiversité (COP16) ont encore une fois contribué à perpétuer un système fondé sur des illusions d’égalité, de liberté et de croissance infinie. La société civile et les pays du Sud global présents à ces négociations s’y activent de manière exemplaire, mais pour combien de temps encore ?
La chercheuse brésilienne Larissa Mies Bombardi travaille depuis des années sur les agrotoxiques. Dans son livre, Pesticides, un colonialisme chimique, elle dénonce comment l'Europe continue à exporter des pesticides interdits chez elle. Entretien.
Les pesticides, présents dans l'eau et l'alimentation de toute la population ou presque, font désormais partie de notre quotidien. Cet usage massif, nocif pour la santé humaine et l'environnement, est une conséquence directe de la mainmise de l'agro-industrie qui domine physiquement et idéologiquement toute la planète. Dans ce scénario, le Brésil occupe une place spéciale : il est le plus grand consommateur mondial de pesticides, lesquels sont produits en majorité par des multinationales européennes.
Le retour au pouvoir du président Lula change-t-il la donne dans les pratiques de l’agro-industrie ? L.M.B. : Pour l’instant, non. On peut néanmoins citer
Analyse · La responsabilité historique du changement climatique est radicalement modifiée lorsque l’on tient compte des émissions de CO2 générées par les anciennes puissances coloniales dans les territoires qu’elles contrôlaient. L’Europe a ainsi un impact beaucoup plus important que ne le laissent penser les modes de calcul actuels.
Les énergies renouvelables n'échappent pas au bafouement des droits humains comme ce fut et c'est encore le cas des énergies fossiles. Plusieurs représentants des peuples autochtones ont lancé l'alerte lors d'un sommet à New York. Le cas de deux parcs éoliens en Norvège installés en illégalité avec les droits du peuple Sami, que Greta Thunberg soutient, est emblématique.
À l’heure de la « transition énergétique »1, l’exploitation minière des fonds marins promet un eldorado : des milliards de tonnes de métaux, nécessaires aux technologies électriques et numériques. Une telle manne suscite de nombreuses convoitises, qui se parent des vertus du capitalisme vert. À quel prix pour l’environnement et les pays dominés de l’ordre international ?
Report says global south has been ‘used as place to dump waste’ and that people of colour are suffering disproportionately
Au cœur de l’été, deux mille jeunes militants ont pris pour cible, pacifiquement, un projet de terminal gazier dans le nord de l’Allemagne. Le mouvement de désobéissance civile Ende Gelände rejette tout compromis face aux nouvelles infrastructures d’énergie fossile. La transition passe par la solidarité avec les populations victimes du gaz de schiste. Ce reportage est paru dans notre numéro 146 (septembre-octobre).
Entre la création d’un nouveau parc naturel ou l’inauguration d’une aire désormais protégée, les programmes de protection de la nature émergent et se multiplient à chaque coin de la planète, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Ces politiques de préservation d’une « nature sauvage » sont souvent applaudies par le grand public, qui y voit un moyen indéniable de limiter l’impact néfaste des activités humaines sur l’environnement. Mais qu’en est-il de l’avenir des peuples autochtones qui ont toujours vécu sur ces territoires préservés ?
Pour le grand écrivain indien Amitav Ghosh, le problème posé à l’humanité par la crise écologique est avant tout géopolitique. Dans ses derniers ouvrages, par une lecture historique, il replace l’Occident et sa culture de violence et de domination au cœur des enjeux contemporains. Et envisage l’avenir avec pessimisme.
Alors que les combustibles fossiles alimentaient la croissance économique des pays riches aux XIXe et XXe siècles, de nombreux pays du Sud sont restés largement appauvris. Les combustibles fossiles sont toujours parmi les moyens les moins chers de stimuler la croissance économique, ce qui les rend difficiles à ignorer pour les pays en développement.
Les changements climatiques pèsent lourdement sur les paysan·nes et les habitant·es. Quand un·e paysan·ne ne peut plus vivre de la terre qu’iel cultive parce que les conditions climatiques ont changé : sécheresses récurrentes, saisons des pluies raccourcies, déplacées, voire diluviennes avec inondations, que la montée de la mer noie les terres comme au Bangladesh, ou que les températures déjà élevées dans la région du Sahel sont devenues excessives, que fera-t-il ou elle ?....
Dans son livre L’Invention du colonialisme vert. Pour en finir avec le mythe de l’Éden africain (Flammarion, 2020), l’historien de l’environnement Guillaume Blanc analyse les ressorts et les conséquences d’une vision idéalisée de la nature africaine héritée de la période coloniale.
Derrière sa prétention d’universalité, la pensée environnementale s’est construite sur l’occultation des fondations coloniales, patriarcales et esclavagistes de la modernité. Face à la tempête, l’environnementalisme propose une arche de Noé qui cache dans son antre les inégalités sociales, les discriminations de genre, les racismes et les situations (post)coloniales, et abandonne à quai les demandes de justice.
on ne peut pas s’interroger sur le sort de la planète sans s’interroger sur les fractures historiques qui traversent le monde. Trop souvent, la question coloniale ne semble même pas être considérée comme un problème; on pourrait donc réfléchir à la planète en faisant de l’histoire coloniale quelque chose de dépassé. Or penser l’écologie en omettant la constitution coloniale du monde, c’est comme essayer de réfléchir à un problème en se cachant un œil...


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colonialisme

novembre 2024

Les récentes conférences de l’ONU sur le climat (COP29) et sur la biodiversité (COP16) ont encore une fois contribué à perpétuer un système fondé sur des illusions d’égalité, de liberté et de croissance infinie. La société civile et les pays du Sud global présents à ces négociations s’y activent de manière exemplaire, mais pour combien de temps encore ?

avril 2024

La chercheuse brésilienne Larissa Mies Bombardi travaille depuis des années sur les agrotoxiques. Dans son livre, Pesticides, un colonialisme chimique, elle dénonce comment l'Europe continue à exporter des pesticides interdits chez elle. Entretien.

février 2024

Les pesticides, présents dans l'eau et l'alimentation de toute la population ou presque, font désormais partie de notre quotidien. Cet usage massif, nocif pour la santé humaine et l'environnement, est une conséquence directe de la mainmise de l'agro-industrie qui domine physiquement et idéologiquement toute la planète. Dans ce scénario, le Brésil occupe une place spéciale : il est le plus grand consommateur mondial de pesticides, lesquels sont produits en majorité par des multinationales européennes.
Le retour au pouvoir du président Lula change-t-il la donne dans les pratiques de l’agro-industrie ? L.M.B. : Pour l’instant, non. On peut néanmoins citer

décembre 2023

Analyse · La responsabilité historique du changement climatique est radicalement modifiée lorsque l’on tient compte des émissions de CO2 générées par les anciennes puissances coloniales dans les territoires qu’elles contrôlaient. L’Europe a ainsi un impact beaucoup plus important que ne le laissent penser les modes de calcul actuels.

avril 2023

Les énergies renouvelables n'échappent pas au bafouement des droits humains comme ce fut et c'est encore le cas des énergies fossiles. Plusieurs représentants des peuples autochtones ont lancé l'alerte lors d'un sommet à New York. Le cas de deux parcs éoliens en Norvège installés en illégalité avec les droits du peuple Sami, que Greta Thunberg soutient, est emblématique.

mars 2023

À l’heure de la « transition énergétique »1, l’exploitation minière des fonds marins promet un eldorado : des milliards de tonnes de métaux, nécessaires aux technologies électriques et numériques. Une telle manne suscite de nombreuses convoitises, qui se parent des vertus du capitalisme vert. À quel prix pour l’environnement et les pays dominés de l’ordre international ?

juillet 2022

Report says global south has been ‘used as place to dump waste’ and that people of colour are suffering disproportionately

décembre 2021

Au cœur de l’été, deux mille jeunes militants ont pris pour cible, pacifiquement, un projet de terminal gazier dans le nord de l’Allemagne. Le mouvement de désobéissance civile Ende Gelände rejette tout compromis face aux nouvelles infrastructures d’énergie fossile. La transition passe par la solidarité avec les populations victimes du gaz de schiste. Ce reportage est paru dans notre numéro 146 (septembre-octobre).

octobre 2021

Entre la création d’un nouveau parc naturel ou l’inauguration d’une aire désormais protégée, les programmes de protection de la nature émergent et se multiplient à chaque coin de la planète, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Ces politiques de préservation d’une « nature sauvage » sont souvent applaudies par le grand public, qui y voit un moyen indéniable de limiter l’impact néfaste des activités humaines sur l’environnement. Mais qu’en est-il de l’avenir des peuples autochtones qui ont toujours vécu sur ces territoires préservés ?

septembre 2021

Pour le grand écrivain indien Amitav Ghosh, le problème posé à l’humanité par la crise écologique est avant tout géopolitique. Dans ses derniers ouvrages, par une lecture historique, il replace l’Occident et sa culture de violence et de domination au cœur des enjeux contemporains. Et envisage l’avenir avec pessimisme.

juin 2021

Alors que les combustibles fossiles alimentaient la croissance économique des pays riches aux XIXe et XXe siècles, de nombreux pays du Sud sont restés largement appauvris. Les combustibles fossiles sont toujours parmi les moyens les moins chers de stimuler la croissance économique, ce qui les rend difficiles à ignorer pour les pays en développement.
Les changements climatiques pèsent lourdement sur les paysan·nes et les habitant·es. Quand un·e paysan·ne ne peut plus vivre de la terre qu’iel cultive parce que les conditions climatiques ont changé : sécheresses récurrentes, saisons des pluies raccourcies, déplacées, voire diluviennes avec inondations, que la montée de la mer noie les terres comme au Bangladesh, ou que les températures déjà élevées dans la région du Sahel sont devenues excessives, que fera-t-il ou elle ?....

mars 2021

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