Contribution de co-animatrices et co-animateurs de l’Observatoire de l’Anthropocène
Le premier quart du XXIième siècle arrive à sa fin et le bilan est catastrophique.
Les avertissements des scientifiques sur les risques systémiques ne sont toujours pas à l’ordre du jour des débats de société.
(ci dessous, un exemple de scénario craint par des scientifiques)

Les efforts engagés depuis une cinquantaine d’années face à l’effondrement de la biodiversité et au réchauffement climatique s’avèrent fortement insuffisants.

Les pollutions prennent des dimensions gigantesques. L’air, l’eau, les sols, les plantes, les animaux, les fonds marins, le sang des nouveaux nés, … sont impactés.
C’est dans ce cadre déjà bien inquiétant que le «backlash écologique» de ces deux dernières années clôt les maigres espoirs mis dans les concepts de développement durable, de croissance vertueuse ou de transition écologique.
L’actualité mondiale est, sans contestation possible, la relance des investissements dans les énergies fossiles. L’électrification massive d’usages divers n’entamant que fort marginalement, pour l’instant, la course à l’usage des pétroles, gaz et même charbon.

Remarque : cette infographie ne montre que les sources d’énergies primaires pour la production d’électricité mondiale (1990-2023)
L’évolution des inégalités, le retour de l’autoritarisme, l’évocation de projets de société de type féodale et anti-démocratique sont des marqueurs clairs d’un déclin sociétal rapide.
L’année Trump (2025) a été celle de la destruction systématique des consensus humanistes. État de droit, État social, droits humains, respect des diversités, solidarités internationales (ONU), traitement des urgences sanitaires, science, tout passe à la trappe d’un chaos mondial organisé au profit du seul Dieu commerce.
C’est dans ce cadre complètement dystopique que l’écologie doit se réinventer, et vite.
Nos sociétés fourmillent de projets d’agriculture non destructrice, d’usage raisonné des sols, de collaborations non-marchandes, de commerces équitables, d’accès citoyens à l’énergie, d’entraides sociales, de respect et de convivialité.
Un mouvement de non-résignés se dessine. C’est un aspect porteur d’espoir de résilience.
Résilience encore à organiser face au recul social à grande échelle que nous vivons. Il n’est plus possible de tergiverser.
L’idée que la gouvernance est toujours meilleure quand des écologistes soutiennent des programmes politiques « moins mauvais que d’autres » doit être questionnée. Cela n’a pas fonctionné. Au final, c’est l’ogre consumériste qui a gagné.
L’urgence n’est plus de tenter de composer avec le réel, mais de définir des choix et des pratiques susceptibles d’atténuer les impacts de l’effondrement en cours.
De la protection sociale à la lutte contre les pollutions, des politiques sanitaires au soutien de la science, de l’entraide comme outil de résilience à la démocratie, il est temps de définir des socles et des objectifs.
S’il existe un chemin pour faire de la politique sans ravager ce qui reste du vivant, nous devons le trouver.
L’écologie au XXIième, c’est œuvrer pour sauver ce qui peut l’être du Vivant. Pas d’être complice de sa destruction. Fût-ce temporairement avec de « bonnes intentions ».



