Jean Jouzel

OA - Liste

« L’urgence est là, nous regardons ailleurs »

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sobriété

2025

Imaginez ne plus jamais sortir le sac-poubelle sur le trottoir, ne plus vous demander si tel plastique va dans la jaune ou la bleue, ne plus subir cette mauvaise odeur qui traîne les soirs de collecte dans la cage d’escalier. Un matin d’hiver, la poubelle reste vide : et si ce geste anodin ouvrait la porte à une aventure folle mais révélatrice ? Vivre un an sans générer de déchets, c’est questionner notre époque mais aussi bousculer notre quotidien, nos automatismes… et finalement, c’est tout un imaginaire autour de la consommation qui vacille. Sans sombrer dans la culpabilité, cette expérience attire de plus en plus de Français en quête de légèreté, de liberté, et parfois d’un vrai sens retrouvé. Mais qu’est-ce que cela change vraiment, d’oser vivre sans poubelle ?
Et si le confort thermique en automne et en hiver n’était pas seulement une affaire de thermostat ? Une expérimentation sociale menée avec un groupe de ménages volontaires ouvre des perspectives intéressantes. Cette approche, pour être utile, ne doit bien entendu pas se substituer à l’impératif de rénovation énergétique du parc immobilier, mais la compléter. Elle explore ainsi une autre piste : celle d’une sobriété choisie plutôt que contrainte.
Pionnier des écovillages, Findhorn prouve depuis six décennies qu’autonomie et durabilité peuvent aller de pair. Énergie éolienne, chauffage biomasse et potager collectif : ici, tout est pensé pour réduire l’impact environnemental. Déterminée à aller plus loin, la communauté s’engage sur un nouveau cap : la neutralité carbone d’ici 2032. Entre habitat éco-construit et vie communautaire, ce village écossais trace la voie d’un futur plus vert.
The World Sufficiency Lab is a non-profit and independent think-to-do tank, whose mission is to serve as the primary resource and voice for sufficiency worldwide.
J’ai découvert avec un immense intérêt le podcast “Faire Face” de l’association Adrastia en écoutant l’interview de Yamina Saheb par Bastien Roulot il y a quelques semaines. Docteur en énergétique, ancienne analyste politique senior à l’Agence internationale de l’énergie, elle est aujourd’hui chercheuse et consultante indépendante spécialisée et a cofondé le Laboratoire Mondial des Sobriétés. Autrice principale du rapport du GIEC sur l’atténuation du changement climatique (Groupe de travail III, 2022), elle a contribué à faire entrer le concept de sobriété dans les politiques climatiques internationales.
Et si les machines pouvaient raisonner avec l’efficacité du cerveau humain, tout en consommant une fraction de l’énergie nécessaire aux géants actuels de l’intelligence artificielle ? C’est le pari audacieux d’une équipe de chercheurs de l’Académie chinoise des sciences, à Pékin, qui vient de présenter SpikingBrain 1.0, un modèle de langage de nouvelle génération. Inspiré du fonctionnement neuronal, ce système pourrait bouleverser notre manière de concevoir l’IA, en alliant rapidité, sobriété énergétique et indépendance technologique.
Il faut absolument se passer des délétères énergies fossiles car les coûts directs et indirects (dérèglement climatique, pollution, biodiversité, destruction de l'environnement,...) de leurs usages ne sont absolument pas soutenables. Mais s'en passer à des implications socio-économiques importantes qu'il y a lieu de comprendre et d'anticiper afin qu'une transition hors des énergies fossiles puisse se dérouler sans heurts.
Que pouvons-nous faire ensemble pour cesser de détruire la Terre qui nous permet d’exister ? Si la sobriété des modes de vie est une, voire la voie, avons-nous toutes et tous les possibilités concrètes d’agir dans ce sens ? La sobriété est souvent envisagée comme un ensemble de pratiques quotidiennes qui consistent à mieux et moins consommer (objets, mobilité, alimentation, énergie, matières, etc.) mais à quelles conditions ces pratiques sont-elles possibles ? Nous n’avons en effet pas nécessairement les moyens physiques, symboliques, économiques, émotionnels, sociaux, politiques ou encore culturels d’adopter un mode de vie sobre quand bien même nous le souhaiterions et en porterions les valeurs. Entre vouloir et faire se niche le pouvoir faire faisant émerger des questions de justice sociale. Valérie Guillard propose d’expliciter et d’illustrer ce qui, de l’être, du faire et de l’avoir permettrait l’accès à une sobriété socialement juste.
L’historien Jean-Baptiste Fressoz estime que l’institution onusienne donne la priorité aux solutions technologiques, y compris « spéculatives », au détriment d’autres options, comme la sobriété. Les scientifiques retarderaient ainsi les transformations structurelles.
Le réchauffement climatique n’est aujourd’hui plus un possible avenir que l’on peut éviter : il est une réalité. Le nombre d’éléments faisant partie intégrante de notre quotidien, qui va être amené à être transformé, voire limité, serait trop long à dresser. Pourtant, nous avons tous les éléments nécessaires permettant de renverser la situation actuelle. Reste à enclencher le mouvement, vers ce nouveau modèle énergétique dont nous avons les clés. Tout en présentant les différents bienfaits pour la société, tant d’un point de vue collectif qu’individuel, ce livre nous présente les solutions concrètes vers un changement nécessaire, en le justifiant et en rappelant l’urgence l’actuelle. Car il ne s’agit plus seulement de penser ce nouveau modèle sociétal, mais bien de faire.